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De officiis

De officiis (« TraitĂ© des devoirs Â») est un ouvrage politique de CicĂ©ron traitant de l'Ă©thique, dernier en date de ses Ă©crits philosophiques. Paru plusieurs mois aprĂšs la mort de Jules CĂ©sar, en 44 av. J.-C., il est adressĂ© par CicĂ©ron Ă  son fils Marcus, qui Ă©tudiait alors la philosophie Ă  AthĂšnes sous la direction de Cratippe. Plus largement, l'ouvrage est Ă©crit comme les prĂ©cĂ©dents pour la formation de la nouvelle gĂ©nĂ©ration, qui comme CicĂ©ron l'espĂšre reprendra la direction de la RĂ©publique.

Traité des devoirs
Image illustrative de l’article De officiis
De officiis, livre imprimé de 1560.

Auteur Cicéron
Genre Essai
Version originale
Langue latin
Titre De officiis
Lieu de parution Rome antique
Date de parution 44 av. J.-C.

Le traitĂ© comprend trois livres, le premier traite de l’honestum, le second de l’utile, le troisiĂšme des cas de confrontation entre ces deux critĂšres. L'inspiration montre l'intĂ©rĂȘt croissant de CicĂ©ron pour les attitudes stoĂŻciennes, alors qu'il se montrait jusqu'ici adepte de la doctrine de la Nouvelle AcadĂ©mie, celle qui naĂźt sous l'influence probabiliste de CarnĂ©ade. Dans ses AcadĂ©miques[1], CicĂ©ron ne distingue que deux tendances dans le platonisme : celle de Platon et celle d'ArcĂ©silas de Pitane, l'Ancienne et la Nouvelle[2].

CicĂ©ron propose une mĂ©thode de dĂ©termination du comportement personnel dĂ©cent et convenable, au cas par cas selon une casuistique Ă©tudiĂ©e : que le devoir consiste en action ou abstention, en parole ou silence, en clĂ©mence ou sĂ©vĂ©ritĂ©, il s’agit d’apprĂ©cier Ă  leur juste valeur et de comparer toutes les circonstances concrĂštes en jeu : faut-il dĂ©cider entre un parent ou un voisin, entre soi-mĂȘme ou autrui, entre le respect de la parole donnĂ©e ou la prudence, etc.[3].

Date et titre

En trois livres, l'ouvrage est Ă©crit entre le dĂ©but d'octobre et le dĂ©but de dĂ©cembre 44 av. J.-C., pĂ©riode pendant laquelle CicĂ©ron hĂ©site entre rejoindre son fils Ă  AthĂšnes et mener une activitĂ© politique contre Marc Antoine, aprĂšs la rĂ©daction de la DeuxiĂšme Philippique[4]. CicĂ©ron n'envisageait pas la conception de ce traitĂ© dans le corpus philosophique qu'il avait dĂ©fini au dĂ©but 44[5]. Il fait une premiĂšre allusion dans un courrier Ă  Atticus[6] Ă  un traitĂ© sur lequel il travaille selon l'inspiration du moment, qu'il dĂ©die Ă  son fils et qu'il dĂ©signe provisoirement par une expression grecque Peri tou KathĂȘkontos, de KathĂškon « sur ce qui est convenable »[7]. CicĂ©ron envisage de transcrire ce concept par officium, qui dĂ©signe l'accomplissement un travail qui apporte une aide Ă  un tiers, par exemple assister un ami en justice. Sur les objections d'Atticus qui prĂ©fĂ©rait Vertu, il cite des expressions latines usuelles comme senatus officium, l'activitĂ© du SĂ©nat, consulis officium, les devoirs du consul, et il opte pour une tournure au pluriel De officiis[4].

Manuscrits sources

Cet ouvrage nous a été transmis à travers les siÚcles grùce à des manuscrits en nombre relativement considérable qui ont survécu jusqu'à nos jours. Parmi les plus anciens sont[8] :

  • B Bamberg 26, IXe ou Xe siĂšcle, comportant de nombreuses retouches sur un texte souvent fautif
  • B Bamberg 27, XIe siĂšcle, incomplet
  • b Berne Stadtbibliothek 391, Xe siĂšcle, avec beaucoup de corrections
  • a Berne Stadtbibliothek 514, XIe siĂšcle
  • Vossius latin Q 71 (Leyde), du IXe siĂšcle
  • L Londres, British Museum Harley 2716, XIe siĂšcle, avec des lacunes
  • Paris BN fond latin 6601, IXe ou Xe siĂšcle, trĂšs retouchĂ©
  • Paris, BN fragment allant de II, 72 Ă  III, 11, du VIIIe ou IXe siĂšcle

Les copies se multiplient aux XIIe et XIIIe siĂšcles, puis au XVe siĂšcle, pour atteindre quelque 700 exemplaires avant l'invention de l'imprimerie[9].

Les Ă©tudes comparatives menĂ©es principalement par les philologues allemands et italiens entre 1850 et 1914 mettent en lumiĂšre deux familles diffĂ©rentes de manuscrits, l'une la plus ancienne dĂ©rivĂ©e d'un ancĂȘtre Z, origine directe ou indirecte de la plupart des copies, et l'autre d'un ancĂȘtre X, dont le manuscrit L est le reprĂ©sentant connu le plus ancien. Ces hypothĂ©tiques X et Z prĂ©sentent des fautes communes, et pourrait ĂȘtre issus d'un archĂ©type du IIIe siĂšcle[10].

Destination

Paru plusieurs mois aprĂšs la mort de Jules CĂ©sar, en 44 av. J.-C., il est adressĂ© par CicĂ©ron Ă  son fils Marcus, qui Ă©tudiait alors la philosophie Ă  AthĂšnes sous la direction de Cratippe. Plus largement, l'ouvrage est Ă©crit comme les prĂ©cĂ©dents pour la formation de la nouvelle gĂ©nĂ©ration, qui comme CicĂ©ron l'espĂšre reprendra la direction de la RĂ©publique. Maurice Testard pense aussi qu'il est plus particuliĂšrement destinĂ© Ă  un jeune homme qui a presque le mĂȘme Ăąge que Marcus, le jeune Octave, hĂ©ritier de Jules CĂ©sar[11].

Contenu


Sources d'inspiration

CicĂ©ron donne lui-mĂȘme des indications sur ses sources bibliographiques, grecques comme toujours en matiĂšre de philosophie. Il dĂ©clare dans son traitĂ© qu'il suit les idĂ©es stoĂŻciennes, tout en gardant sa libertĂ© de pensĂ©e[12]. Plus loin, il prĂ©cise que PanĂ©tios de Rhodes est sa principale source, tout en signalant des lacunes chez PanĂ©tios, sur la dĂ©finition du devoir, le dĂ©partage entre deux choix estimĂ©s tous deux honnĂȘtes, puis entre deux choix utiles, et surtout la question du conflit entre l'« honestum » et l'utile, objet du livre III[13]. Il fait part de ces difficultĂ©s Ă  son ami Pomponius Atticus, mais ne trouve rien de satisfaisant dans les textes grecs supplĂ©mentaires qu'Atticus lui fait parvenir, un rĂ©sumĂ© de Posidonios, le successeur de PanĂ©tios, le sommaire d'un texte d'AthĂ©nodore de Tarse, l'Ă©lĂšve de Posidonios[14]. Il rĂ©dige donc ces parties et le troisiĂšme livre sans aide et d'aprĂšs ses analyses personnelles[15]. Maurice Testard souligne le caractĂšre improvisĂ© de la dĂ©cision de rĂ©diger cet ouvrage, au cours de sĂ©jours entre les villas de Pouzzoles et d'Arpinum, ce qui ne laissait pas la possibilitĂ© de constituer une documentation prĂ©alable abondante. Testard se montre rĂ©servĂ© sur les attributions de paternitĂ© d'inspiration grecque autre que PanĂ©tios faites par d'autres chercheurs[16].

Le latiniste et historien français Pierre Grimal voit dans le choix de s'appuyer sur les stoïciens l'avantage de présenter une doctrine de certitudes, loin du scepticisme de la nouvelle Académie et apte à la définition d'un guide de conduite. De plus, Panétios, stoïcien familier de la société romaine, professait une rigueur moins théorique que ses prédécesseurs avec sa notion concrÚte de « convenable »[17].

Livre I : de l’honestum

Selon les traducteurs et les Ă©poques, le mot honestum est rendu diffĂ©remment : « l'honnĂȘte » chez les auteurs du XIXe siĂšcle « la beautĂ© morale » chez Testard[18] et Pierre Grimal[19].

Le livre I commence par la dĂ©finition du sujet, les devoirs, que CicĂ©ron va centrer sur les prĂ©ceptes de conduite pratique de la vie. Si l’honestum est un but thĂ©orique, un idĂ©al universel mais inaccessible en pratique, le devoir moyen, l’officium medium, prĂ©sente un caractĂšre relatif et pratique et constitue une voie moyenne pour l’homme de bien, le vir bonus[20].

CicĂ©ron dĂ©clare retenir comme courant de pensĂ©e les doctrines socratiques, qu’elles soient stoĂŻciennes, acadĂ©miques ou pĂ©ripatĂ©ticiennes, et rĂ©cuse les philosophes sceptiques. Selon la vision optimiste socratique, chaque ĂȘtre humain a l’intuition du beau et du bien, ce que CicĂ©ron nomme l’honestum (I, II, 5-6)[19]. Il annonce le plan de l'ouvrage (la divisio), en cinq parties, et non trois comme chez PanĂ©tios de Rhodes, sa principale rĂ©fĂ©rence pour ce traitĂ© : la beautĂ© morale comme critĂšre de conduite, et comment distinguer entre deux choix honnĂȘtes (dotĂ©s tous les deux de beautĂ© morale), l’utilitĂ© comme second critĂšre de conduite, et comment dĂ©partager deux choix utiles, et enfin, comment choisir lorsqu'un choix utile parait entrer en conflit avec un autre qui est honnĂȘte (I, II, 7-10).

Puis faisant rĂ©fĂ©rence Ă  la Nature selon un raisonnement classiquement stoĂŻcien, CicĂ©ron identifie les quatre tendances fondamentales du caractĂšre humain et les quatre vertus cardinales qui leur correspondent, et qui sont les aspects de l’honestum, Ă  savoir (I, V, 15-17) [21] :

  • la recherche de la connaissance thĂ©orique du monde, quĂȘte de la vĂ©ritĂ© qui mĂšne Ă  la vertu de sagesse (la sapientia),
  • l’affection instinctive pour les siens et la sociabilitĂ© envers les autres, qui s’associent Ă  la justice "non seulement pour nous" (non nobis solum),
  • le dĂ©sir d’autonomie et d’accomplissement, l’élĂ©vation des sentiments, la magnitudo animi ou grandeur d’ñme, qui va avec le courage,
  • le sentiment de la mesure, du convenable, qui s’exprime par la tempĂ©rance.

Ces quatre vertus fondamentales sont reconnues par les doctrines philosophiques et particuliùrement par la philosophie platonicienne et la philosophie stoïcienne. Ces vertus et les tendances du caractùre humain structurent la suite de l’ouvrage[22].

La recherche de la connaissance

CicĂ©ron traite briĂšvement cet aspect : Si la connaissance est primordiale car elle est permet d’apprĂ©hender les autres vertus et de comprendre les liens entre la communautĂ© humaine et le divin, elle ne crĂ©e pas par elle-mĂȘme de devoir particulier. CicĂ©ron met donc en garde contre la pratique de l’étude pour elle-mĂȘme, qui dĂ©tournerait de l’action au sein de la sociĂ©tĂ© (I, VI, 18-19). Il le rĂ©pĂšte Ă  la conclusion du livre premier, donnant la prioritĂ© aux devoirs de justice sur les devoirs de connaissance pure (I, XLIII, 155 ; XLIV, 158)[23].

La sociabilité et la communauté humaine

CicĂ©ron distingue deux fondements dans la sociĂ©tĂ© : la justice proprement dite et la bienfaisance, car pour les stoĂŻciens le premier devoir de l’homme est d’ĂȘtre utile, ce qui est aussi le devoir du citoyen romain[22].

CicĂ©ron place la justice au sommet de la hiĂ©rarchie des vertus. Elle vise Ă  Ă©tablir des rapports pacifiques et harmonieux entre les hommes de la citĂ© romaine, et aussi entre toutes les citĂ©s du monde[24]. Si le premier des devoirs liĂ© Ă  la justice consiste Ă  ne nuire Ă  personne sauf s'il faut lutter contre une violation du droit, le suivant est le respect absolu de la propriĂ©tĂ©, qu’elle soit individuelle ou collective (I, VII, 20). Celui qui gouverne doit garantir la possession des biens de chacun. CicĂ©ron admet que la notion de propriĂ©tĂ© ne vient pas de la Nature, mais que l’existence de propriĂ©tĂ©s privĂ©es rĂ©sulte de l’Histoire, par des accords et des violences venus du passĂ©. NĂ©anmoins, le maintien dans son extension actuelle se justifie pour les possesseurs qui en usent avec justice. Si le respect de la propriĂ©tĂ© individuelle garantit la base de la sociĂ©tĂ©, la sauvegarde des intĂ©rĂȘts communs – dont celui de la RĂ©publique - est prĂ©servĂ© par l’échange des devoirs (mutatio offciorum), en donnant et en recevant (dare et accipere, selon ses termes) dans tous les domaines : savoir, rĂ©alisations, ressources[25].

Dans l’argumentation de CicĂ©ron, la contradiction entre d’une part la dĂ©fense de la propriĂ©tĂ© privĂ©e et d’autre part l’intĂ©rĂȘt collectif se rĂ©sout par l’échange des devoirs, donner et recevoir, qui fonde les solidaritĂ©s et les dĂ©pendances au sein des communautĂ©s[26].

AprĂšs ce dĂ©veloppement sur la justice, CicĂ©ron expose les cas d’injustice et multiplie les rĂ©fĂ©rences aux troubles politiques rĂ©cents qu’a connu Rome : il critique l’enrichissement dĂ©voyĂ© par l’ambition de M. Crassus, qui avait dĂ©clarĂ© « qu'un homme qui voulait jouer le premier rĂŽle dans une rĂ©publique n'avait jamais assez de fortune, tant qu'il ne pouvait entretenir une armĂ©e Ă  ses frais » (I, VIII, 25) et plus loin les erreurs de CĂ©sar « l’impudence de CĂ©sar l’a rĂ©cemment montrĂ©, lui qui renversa tous les droits divins et humains, Ă  cause de ce principat qu’il avait imaginĂ© pour lui-mĂȘme » (I, VIII, 26). Et ceux qui sans faire de tort Ă  quiconque, s’abstiennent de dĂ©fendre leurs semblables et la sociĂ©tĂ© par crainte, par paresse, par Ă©goĂŻsme, parce qu’ils s’absorbent dans leurs affaires ou leurs Ă©tudes, ils sont nĂ©anmoins dans l’injustice par omission (I, IX, 28-29). L’allusion vaut peut-ĂȘtre pour Varron, ancien opposant de CĂ©sar qui se cantonne dĂ©sormais dans ses travaux rĂ©dactionnels, ou pour les sĂ©nateurs qui restent Ă  l’écart de la vie publique et refusent de soutenir la lutte politique de CicĂ©ron[27].

CicĂ©ron poursuit avec la justice que doit exercer le pouvoir romain : l’interprĂ©tation abusive et dĂ©tournĂ©e du droit et des traitĂ©s est gĂ©nĂ©ratrice d’injustice, ce qu’il rĂ©sume par le cĂ©lĂšbre proverbe : « Summum ius, summa injuria (l’excĂšs du droit est le comble de l’injustice) » (I, X, 33). Le respect des lois de la guerre impose de ne recourir Ă  la force que lorsque la nĂ©gociation n’est pas possible, et aprĂšs la victoire, de laisser vivre en paix et de protĂ©ger les citĂ©s et les nations qui se sont soumises (I, XI, 34-38). CicĂ©ron conclut sur la justice proprement dite en l’étendant aux plus humbles de la sociĂ©tĂ©, c’est-Ă -dire les esclaves, et donne raison Ă  ceux qui prĂ©conisent de les faire travailler comme des salariĂ©s (I, XIII, 41).

AprĂšs la justice, CicĂ©ron prĂ©sente le second fondement de la sociĂ©tĂ© humaine, la beneficentia (bienfaisance), nĂ©ologisme latin qu’il crĂ©e par dĂ©rivation de beneficium, le don, le bienfait. CicĂ©ron voit dans la pratique des bienfaits le systĂšme d’échanges rĂ©ciproques qui unissent les membres la sociĂ©tĂ©. Ces bienfaits participent Ă  la promotion des Ă©lites et gĂ©nĂšrent la reconnaissance (gratia) et la bienveillance (benevolentia), indispensables Ă  l’exercice du pouvoir [28]. CicĂ©ron dĂ©finit les limites de la bonne pratique des bienfaits : ne nuire Ă  personne en distribuant des biens mal acquis comme l’ont fait Sylla et CĂ©sar, ou en dĂ©pensant au-delĂ  de ses moyens, ce qui lĂšse les siens (I, XIV, 42-44) ; tenir compte du mĂ©rite du destinataire en considĂ©rant si besoin avec indulgence sa conduite et ses qualitĂ©s imparfaites parce qu’humaines ; rendre avec reconnaissance les bienfaits reçus (I, XIV, 45-49) ; exercer ses bienfaits aux cercles croissants de la communautĂ© humaine : couple et enfants, cousins et alliĂ©s, citĂ©, RĂ©publique, sociĂ©tĂ© des viri boni , ces gens de bien qui sont nos amis et nos semblables (I, XVII, 52-56).

La grandeur d'Ăąme

La grandeur d’ñme dĂ©crite par CicĂ©ron caractĂ©rise ceux qui conduisent le peuple. Sa premiĂšre manifestation est militaire, avec de grands noms comme les Scipions et Marcellus, mais elle devient nĂ©gative si elle ne s’accompagne pas de justice, et n’agit que pour son intĂ©rĂȘt. Elle devient mĂȘme dangereuse si elle engendre la passion d’ĂȘtre le premier de tous, ou plutĂŽt le seul (I, XIX, 62-64). CicĂ©ron vise une fois de plus et sans les nommer les grands ambitieux Sylla et Jules CĂ©sar[29].

Le mĂ©pris des plaisirs et des richesses extĂ©rieures est une marque de grandeur d’ñme (I, XX, 66), par contre l’abstention des offices publics et des magistratures n’est pas admissible, sauf incapacitĂ© pour raison de santĂ© (I, XXI, 70) [29].

Toutefois, dans sa conclusion sur la grandeur d’ñme, CicĂ©ron apporte une nuance Ă  sa critique des abstentionnistes de la vie publique : il accorde des mĂ©rites intermĂ©diaires Ă  ceux qui, tout en restant Ă  l’écart des affaires de l’État, jouissent de leur fortune sans chercher Ă  l’accroĂźtre par tous les moyens, en font bĂ©nĂ©ficier leurs proches et en rĂ©servent une part Ă  leurs amis et Ă  l’État lorsque c’est utile (I, XXVI, 92). Selon Muller, CicĂ©ron veille Ă  mĂ©nager son ami Atticus, qui s’est toujours tenu Ă  l’écart de la vie politique, et s’autorise au nom de l’amitiĂ© une petite incohĂ©rence de principe, qui tĂ©moigne de sa distance avec le rigorisme pur et dur de stoĂŻciens comme Caton d'Utique ou Brutus[29].

Le sentiment du convenable

L’officium doit aboutir Ă  un comportement qualifiĂ© de dĂ©cent ou de convenable (decens, decorum), qu’il soit acte ou abstention, parole ou silence, clĂ©mence ou sĂ©vĂ©ritĂ©[3].

Trois principes doivent guider l’action convenable : subordonner ses dĂ©sirs Ă  la raison, proportionner le soin et le travail qu’on apporte Ă  l’importance d’une l’affaire, veiller Ă  la mesure dans les apparences (I, XXXIX, 141). CicĂ©ron prĂŽne donc le respect des convenances et la pondĂ©ration, en quelque sorte le savoir-vivre de l’homme bien Ă©levĂ©, agissant convenablement selon les actions Ă  faire, selon son caractĂšre et son Ăąge, un peu comme un acteur qui sait adapter sa conduite au rĂŽle qu’il tient[30].

Hiérarchie des devoirs selon la beauté morale

CicĂ©ron aborde ici une question qu’il a identifiĂ©e mais que PanĂ©tius n’a pas traitĂ©e : comment arbitrer entre deux devoirs Ă©valuĂ©s toutes les deux selon le critĂšre de l’honnĂȘtetĂ© (de la beautĂ© morale). CicĂ©ron Ă©tablit une hiĂ©rarchie entre les quatre domaines prĂ©cĂ©demment Ă©tudiĂ©s : la recherche de la connaissance, la sociabilitĂ© et la communautĂ© humaine, la grandeur d’ñme, le sentiment du convenable. Pour lui, le souci de la communautĂ© humaine doit l’emporter sur la connaissance de la vĂ©ritĂ© et celle de la grandeur d’ñme. Mais la prioritĂ© qui s’impose dans tous les cas est le respect du convenable (I, XLIII, 152-160)[20].

Livre II : De l'utile

Le second livre traite de l’utile, c’est-Ă -dire de la morale de l’intĂ©rĂȘt, diffĂ©rente de celle l’honestum exposĂ© dans le prĂ©cĂ©dent livre[27].

CicĂ©ron reprend l’analyse de la bienfaisance, sous l’angle de son utilitĂ© : il distingue plusieurs catĂ©gories : la bienfaisance par les Ɠuvres (opera), la bienfaisance par l’activitĂ© (industria), et la bienfaisance par l’argent (pecunia). Si les deux premiĂšres sont qualifiĂ©es de façon trĂšs positive, la troisiĂšme peut Ă  terme mener Ă  la disparition du patrimoine et donc tarir sa ressource. La bienfaisance par l’argent n’est pas Ă  rejeter, mais elle requiert des prĂ©cautions (II, 50-56). Il y a donc de bonnes largesses, comme aider ses amis, et de mauvaises largesses, qui dilapident l’argent en dons Ă©phĂ©mĂšres (repas et jeux) vite consommĂ©s et vite oubliĂ©s par une foule insatiable [31]. L’emploi de l’argent peut alors ĂȘtre un facteur de perturbation : les bienfaits prodiguĂ©s par l’argent consomment le patrimoine, et Ă  long terme tarissent l’exercice des bienfaits et lĂšsent les proches et les hĂ©ritiers. L’afflux massif d’argent rend tout achetable et suscite des besoins artificiels et corrupteurs, qui amĂšnent Ă  la destruction de la sociĂ©tĂ© romaine (II, 68).

CicĂ©ron rappelle les recommandations Ă  suivre pour les bienfaits formulĂ©es dans le livre I : les accorder Ă  ceux qui en sont dignes, ne pas dilapider son capital, respecter le bien d’autrui. Il ajoute une dimension qu’il exprime avec un argument d’économiste : il faut bien placer ses bienfaits et en Ă©valuer le profit (II 60-72). Le bienfait est donc pour lui un vĂ©ritable investissement, dont on attend un retour. Un des retours attendus est la gratia, mot qui revĂȘt chez CicĂ©ron de multiples sens : reconnaissance, don, service, bienfait en retour et aussi influence politique. Un autre retour est la benevolentia (II, 32, 54), mal traduit par bienveillance, mieux rendu par amour, amitiĂ©, bon vouloir, conception que CicĂ©ron a dĂ©crite dans une Ɠuvre antĂ©rieure, le Laelius de Amicitia. Ainsi les bienfaits constituent une pratique sociale et politique, dont on retire les gratia et benevolentia nĂ©cessaires Ă  l’exercice du pouvoir[32].

La comparaison entre deux actions utiles, lacune chez PanĂ©tios que CicĂ©ron avait identifiĂ©e au livre I, est traitĂ©e avec briĂšvetĂ© : CicĂ©ron Ă©voque le problĂšme en termes stoĂŻciens banals selon Testard, et l’illustre avec des comparaisons Ă©videntes (« la santĂ© est-elle prĂ©fĂ©rable au plaisir ? ») et une anecdote sur Caton le Censeur sur sa hiĂ©rarchie des sources de revenus (II, XXV, 88-90)[33].

Livre III : Opposition entre l'honnĂȘte et l'utile

La distinction et la hiĂ©rarchie entre l'honnĂȘte et l'utile est fondamentale, elle recouvre l'opposition entre les activitĂ©s dĂ©sintĂ©ressĂ©es, vouĂ©es Ă  l'intĂ©rĂȘt gĂ©nĂ©ral ou public, autrement dit nobles, et les activitĂ©s utiles, intĂ©ressĂ©es, profitables, matĂ©riellement productives, celles qu'on dĂ©signe actuellement comme les activitĂ©s Ă©conomiques.

La question de la distinction entre l'utile et l'honnĂȘte recouvre en partie celle entre le negotium et l'otium. Le De officiis est le fruit des rĂ©flexions personnelles de CicĂ©ron, car cette question n’est pas traitĂ©e par PanĂ©tios de Rhodes, ni par ses successeurs Posidonios, et AthĂ©nodore de Tarse. En effet, du point de vue de la stricte doctrine stoĂŻcienne, la sĂ©paration entre l’honestum et l’utile n’existe pas : pour le Sage, ce qui est honnĂȘte est utile, et il n’y a d’utile que l’honnĂȘte. PanĂ©tios ne semble pas ĂȘtre sorti de ce schĂ©ma, mais CicĂ©ron est moins rigoriste et dĂ©veloppe sa dĂ©monstration pour une moralitĂ© moyenne qui n’est pas celle du Sage idĂ©al[34].

La rĂšgle qui ramĂšne Ă  l’honnĂȘte lorsqu’on prend en compte l’aspect utile d’une action renvoie Ă  l’idĂ©e de justice : il est contraire Ă  la Nature qu’un homme tire un avantage personnel du prĂ©judice causĂ© Ă  autrui (III, V). Le seul but vraiment utile est d’identifier son intĂ©rĂȘt particulier Ă  l’intĂ©rĂȘt gĂ©nĂ©ral[35]. Inversement, l’action qui privilĂ©gie l’utile sur l’honnĂȘte lĂšse la communautĂ© humaine. NĂ©anmoins, « entre nous et les tyrans, il n’existe pas de sociĂ©tĂ©[36] ». CicĂ©ron estime donc que l’assassinat de CĂ©sar, meurtre utile, n’est pas une atteinte Ă  la moralitĂ©. Il y a des cas pour lesquels l’hĂ©sitation est possible, par exemple l’amitiĂ© qui est fondĂ©e sur la vertu, qui pourtant ne peut justifier aucune complicitĂ© d’acte douteux. CicĂ©ron prĂ©sente avec Aquilius, Ennius, Acilius, Caton l'Ancien des exemples tirĂ©s de l’histoire romaine, certains respectant cette prioritĂ© vertueuse, d’autres non et qui se rĂ©vĂšlent prĂ©judiciables[37] - [38].

Les auteurs grecs sont aussi mis Ă  contribution par une sĂ©rie de citations, qui ont alimentĂ©es les dĂ©bats sur l’inspiration grecque ou l’originalitĂ© de CicĂ©ron dans la rĂ©daction du livre III : Rudolf Hirzel considĂšre HĂ©caton de Rhodes comme un inspirateur du livre III[39], ce que rejette Testard comme une hypothĂšse excessive : les emprunts faits Ă  HĂ©caton sont limitĂ©s Ă  deux citations, briĂšvement en III, XV, 63, sur le soin Ă  accorder Ă  sa fortune avec une conclusion que CicĂ©ron dĂ©sapprouve, plus longuement en III, XXIII, 89 sur l’intĂ©rĂȘt contraire Ă  la morale de sacrifier un esclave pour assurer sa propre survie, et III, XXIII, 91 sur l’attitude d’un fils face Ă  la malhonnĂȘtetĂ© paternelle. Elles sont accompagnĂ©es d’autres citations des stoĂŻciens DiogĂšne de Babylone et Antipater de Tarse, sur des conflits entre l’honnĂȘte et l’utile en matiĂšre de rĂšglement avec des monnaies dĂ©valuĂ©es. Pour Testard, ces citations ne sont qu’un Ă©chantillonnage fait par CicĂ©ron et non les sources qui l’ont inspirĂ©. Par ailleurs, des citations des diverses Ă©coles philosophiques abondent : Platon et la lĂ©gende de GygĂšs[40], le stoĂŻcien Chrysippe de Soles sur la loyautĂ© nĂ©cessaire dans les compĂ©titions[41] - [42].

CicĂ©ron fournit d’autres exemples encore plus concrets, tirĂ©s cette fois de son expĂ©rience d’avocat : l’affaire de Caninius, trompĂ© par un changeur de Syracuse (III, 58), ou celle de Marius Gratidianus, attaquĂ© en justice par Sergius Orata, qui lui reprochait de n’avoir pas dĂ©clarĂ© une servitude qui frappait la propriĂ©tĂ© qu’il lui vendait (III, 67). En conclusion, la volontĂ© de tromperie par intĂ©rĂȘt n’a pas d’excuse[43].

CicĂ©ron termine avec une critique sĂ©vĂšre des auteurs Ă©picuriens : les cyrĂ©naĂŻques disciples d’Aristippe de CyrĂšne, MĂ©trodore, et Épicure, dont l’hĂ©donisme fait nĂ©gliger les vertus de modestie, de retenue et de justice. La conciliation de la voluptĂ© Ă©picurienne et de l’honnĂȘtetĂ© proposĂ©e par les pythagoriciens Calliphon et Dinomarque est pour CicĂ©ron une vaine tentative (III, XXXIII, 116-119) [42].

Au travers de ces cas, CicĂ©ron conclut en revenant Ă  la rĂšgle stoĂŻcienne de dĂ©part, seul ce qui est honnĂȘte est utile, le conflit entre les deux n’est donc qu’apparent [38].

Postérité

Le thĂšme des prĂ©ceptes de conduite et le titre du De officiis connut une postĂ©ritĂ© immĂ©diate : selon SĂ©nĂšque, Brutus rĂ©digea une « peri kathĂ©kontos » peu aprĂšs l'ouvrage de CicĂ©ron, et SĂ©nĂšque lui-mĂȘme Ă©crivit un De officiis, deux ouvrages disparus. Pline l'Ancien et Aulu-Gelle firent l'Ă©loge du De officiis de CicĂ©ron. Les auteurs chrĂ©tiens publiĂšrent Ă  leur tour des ouvrages de morale pratique sur les devoirs de la vie chrĂ©tienne, parmi lesquels le De officis ministrorum d'Ambroise de Milan et le De ecclesiasticis officiis d'Isidore de SĂ©ville. Beaucoup d'auteurs chrĂ©tiens citĂšrent l'ouvrage de CicĂ©ron, parmi lesquels Lactance, JĂ©rĂŽme de Stridon, Augustin d'Hippone et Ambroise de Milan. Au cours de la premiĂšre Renaissance, un auteur du XIIe siĂšcle, Guillaume de Conches ou Hildebert de Lavardin, reprend dans un moralium dogma philosophorum ce qui paraĂźt acceptable pour un chrĂ©tien dans le De officiis. Plus tard, PĂ©trarque, Érasme, Voltaire et FrĂ©dĂ©ric II de Prusse en furent des lecteurs laudatifs[44].

Avec l'apparition de l'imprimerie, la diffusion du De officiis s'élargit : c'est le premier ouvrage au monde imprimé en latin, en 1465 à Mayence par Johann Fust et Peter Schoeffer, puis une premiÚre traduction en français est éditée à Lyon en 1493[45].

Les appréciations formulées sur le De officiis de Cicéron sont marquées du préjugé traditionnel de la supériorité des Grecs sur les Romains en matiÚre de philosophie.

De 1779 Ă  1783, le philosophe allemand Christian Garve rĂ©digea une traduction commentĂ©e du De Officiis Ă  la demande de FrĂ©dĂ©ric II de Prusse. ConsidĂ©rant que le propos de CicĂ©ron s'adresse essentiellement Ă  une Ă©lite amenĂ©e Ă  diriger les affaires publiques, il estime dans ses commentaires que celui-ci transforme les prescriptions morales de la philosophie en maximes de politique appliquĂ©e, nĂ©gligeant quelque peu les aspects plus universels des devoirs de l'homme en gĂ©nĂ©ral. S'il trouve CicĂ©ron relativement clair quoique sans profondeur sur les devoirs qu'impose la sociĂ©tĂ©, les rĂšgles du bon ton et de la sociĂ©tĂ© et de la maniĂšre de s’y conduire, les moyens de se faire aimer et respecter, il le juge moins Ă  l'aise dans des notions plus thĂ©oriques telles que la vertu parfaite et imparfaite[46], le double dĂ©corum[47] et le bon ordre[48] et dans sa dĂ©monstration sur la prĂ©Ă©minence de la vertu sociale sur les autres vertus[49] - [50].

Jean-Jacques Rousseau mentionne le De officiis dans son Émile. Il dit qu'« on n’a pas besoin de savoir les Offices de CicĂ©ron pour ĂȘtre homme de bien »[51].

La vision du XIXe est Ă©galement un peu dĂ©prĂ©ciative : selon Paul Albert, le fond comme le plan sont empruntĂ©s Ă  un TraitĂ© sur le devoir (en grec ancien ΠΔρÎč ΚαΞηÎșόΜτωΜ) de PanĂ©tios de Rhodes, et il ne faut pas demander Ă  CicĂ©ron, mĂȘme dans les questions de morale oĂč il est le plus affirmatif, des recherches profondes sur les premiers principes et une rigueur scientifique. CicĂ©ron est un esprit pratique ; son livre est un recueil de prĂ©ceptes adressĂ©s Ă  son fils. Il veut en faire un bon citoyen romain, le prĂ©parer Ă  l’accomplissement des devoirs qui constituent cette vertu de l’homme du monde qui n’a rien d’excessif et d’absolu. De lĂ , les accommodements nĂ©cessaires entre l’inflexibilitĂ© stoĂŻcienne et le pĂ©ripatĂ©tisme beaucoup plus conciliant[52].

La vision des commentateurs du XXe crĂ©dite CicĂ©ron de plus de mĂ©rite. Philippe Muller, professeur de philosophie et de psychologie, rĂ©fute l'attribution exclusive de la pensĂ©e de fond Ă  PanĂ©tios de Rhodes. CicĂ©ron dit faire rĂ©fĂ©rence Ă  PanĂ©tios de Rhodes pour les deux premiers livres, mais sans en faire la traduction[53]. Comme l'on ne dispose que de fragments des textes de PanĂ©tios comme source de comparaison, la part d'influence qu'on doit lui attribuer sur le De officiis varie selon l'opinion des commentateurs, entre une traduction intĂ©grale ou seulement l'agencement des arguments[54]. Quant au manque de profondeur dans la rĂ©flexion, CicĂ©ron est clair : il n'est plus question de grands principes de morale thĂ©orique, de Souverain Bien, de portrait du Sage, mais de morale pratique[55] - [56]. Pierre Grimal rappelle que CicĂ©ron va s'engager Ă  fond contre l'esprit de tyrannie qui monte, et destine ses prĂ©ceptes non seulement Ă  son fils, mais Ă  toute la jeunesse qui doit reconstruire la res publica. Il s'adresse peut-ĂȘtre aussi Ă  lui-mĂȘme, pour s'encourager Ă  son propre officium, avant d'offrir sa vie pour la libertĂ© comme il l'annonce dans la deuxiĂšme Philippique, avec une certaine grandiloquence mais une intuition rĂ©aliste[57].

Références

  1. Cicéron, Académiques, I, XII, 46
  2. Selon CicĂ©ron, l'Ancienne AcadĂ©mie n'ajouta rien Ă  l'enseignement de Platon et se borna Ă  exposer sa philosophie suivant une division en trois parties indiquĂ©e par le maĂźtre. Au moment oĂč la Nouvelle AcadĂ©mie se constitue, l'Ă©picurisme et le stoĂŻcisme sont dĂ©jĂ  bien installĂ©s et s'imposent comme philosophies dominantes dans le monde hellĂ©nistique.
  3. Testard 1965, p. 58
  4. Grimal 1986, p. 393
  5. Cicéron, De divinatione, II, 1
  6. Cicéron, Ad atticum, XV, 13, 4-7, datée du 25 octobre selon Testard, du 7 novembre selon Grimal
  7. Testard 1965, p. 9-11
  8. Testard 1965, p. 70-77
  9. (en) Anthony Grafton et al., The classical tradition, Cambridge, Mass, Belknap Press of Harvard University Press, , 1067 p. (ISBN 978-0-674-03572-0, lire en ligne), p. 142
  10. Testard 1965, p. 78, 83
  11. Testard 1965, p. 24.
  12. I, 6 ; III, 20
  13. II, 60 ; III, 7
  14. Cicéron, Ad Atticum (XVI, 11, 4 ; XVI, 14, 4)
  15. Testard 1965, p. 26-28
  16. Testard 1965, p. 31 et suiv.
  17. Grimal 1989, p. 4
  18. Testard 1965, p. 56-57
  19. Grimal 1989, p. 3-4
  20. Testard 1965, p. 59
  21. Grimal 1989, p. 6
  22. Grimal 1986, p. 394
  23. Grimal 1989, p. 6-7
  24. Grimal 1989, p. 7
  25. Feuvrier-Prevotat 1985, p. 259 et suiv.
  26. Feuvrier-Prevotat 1985, p. 267-268
  27. Grimal 1986, p. 395
  28. Feuvrier-Prevotat 1985, p. 259
  29. Muller 1990, p. 287-288
  30. Muller 1990, p. 288-289
  31. Feuvrier-Prevotat 1985, p. 273-275
  32. Feuvrier-Prevotat 1985, p. 275-277
  33. Testard 1965, p. 41
  34. Muller 1990, p. 296
  35. Muller 1990, p. 297-298
  36. III, VI
  37. III, XIV-XV
  38. Muller 1990, p. 299
  39. (de) Rudolf Hirzel, Untersuchungen zu Cicero's philosophischen Schriften. 3 Bde. Leipzig 1877–1883, II, p. 722 et 725-736
  40. (Platon, La République [détail des éditions] [lire en ligne] (III ; IX, 38-39)
  41. (Platon, La République [détail des éditions] [lire en ligne] (III, X, 42)
  42. Testard 1965, p. 46-49
  43. Grimal 1989, p. 5
  44. Testard 1965, p. 67-70
  45. Bossuat 1935, p. 248-249
  46. Cicéron, De Officiis, I, 3
  47. Cicéron, De Officiis, I, 27
  48. Cicéron, De Officiis, I, 40
  49. Cicéron, De Officiis, I, 45
  50. Christian Garve, Abhndlung ĂŒber die menschlichen Pfichten (TraitĂ© des devoirs de l’homme) ; Breslau, 1783
  51. Antoine Charles Gidel, Nouveau recueil de morceaux choisis extraits de nos meilleurs auteurs depuis le XVII. siecle jusquea nos jours: prosateurs, Delagrave, (lire en ligne)
  52. Paul Albert, Histoire de la littérature romaine, Delagrave, 1871, volume II, chap. VI, lire en ligne
  53. Cicéron, De officiis, II, XVII
  54. Muller 1990, p. 276-277
  55. Cicéron, De officiis, I, 7-8 ; III, 13-18
  56. Testard 1965, p. 52
  57. Grimal 1986, p. 396

Bibliographie

Texte en latin

Traductions

  • TraitĂ© des devoirs, traduit par A. Lorquet, 1864, Paris, en ligne sur Remacle.org
  • CicĂ©ron, De la vieillesse, De l'amitiĂ©, des Devoirs, (trad. Charles Appuhn), Paris, Garnier, 1933, en ligne sur Itinera Electronica
  • De Officiis/TraitĂ© des Devoirs, traduit par Henri Joly (annotation et rĂ©vision par Cyril Morana pour l'Ă©dition de 2010 aux Mille et Une Nuits (ISBN 978-2-75550-590-0))
  • (la + fr) CicĂ©ron (trad. Maurice Testard), Les Devoirs, livre I, t. 1, Les Belles Lettres, coll. « Collection des UniversitĂ©s de France », , 294 p. (ISBN 2-251-01076-9)
  • (la + fr) CicĂ©ron (trad. Maurice Testard), Les Devoirs, livres II et III, t. 2, Paris, Les Belles Lettres, coll. « Collection des UniversitĂ©s de France », , 198 p. (ISBN 2-251-01077-7)

Ouvrages généraux

Articles

  • Robert Bossuat, « Anciennes traductions françaises du De officiis de CicĂ©ron », BibliothĂšque de l'Ă©cole des chartes, vol. 96,‎ , p. 246-284 (lire en ligne)
  • Jean-Louis Ferrary, « Quelques rĂ©flexions sur le De officiis », Vita Latina, no 117,‎ , p. 2-6 (lire en ligne)
  • Claire Feuvrier-Prevotat, « " Donner et recevoir " : remarques sur les pratiques d'Ă©changes dans le De officiis de CicĂ©ron », Dialogues d'histoire ancienne, vol. 11,‎ , p. 256-290 (lire en ligne)
  • Pierre Grimal, « Le De officiis de CicĂ©ron », Vita Latina, no 115,‎ , p. 2-9 (lire en ligne)
  • Thomas Guard, « Morale thĂ©orique et morale pratique: nature et signification des exempla dans le De officiis de CicĂ©ron », Vita Latina, no 176,‎ , p. 50-62 (lire en ligne)
  • Carlos LĂ©vy, « Le De offĂźciis dans l'Ɠuvre philosophique de CicĂ©ron », Vita Latina, no 116,‎ , p. 11-16 (lire en ligne)
  • Maurice Testard, « Le fils de CicĂ©ron, destinataire du De officiis », Bulletin de l'Association Guillaume BudĂ©, 1962, 2, pp. 198-213, lire en ligne

Voir aussi


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