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Tempérance

La tempĂ©rance est dĂ©finie comme modĂ©ration ou retenue de soi-mĂȘme volontaire[1], le contrĂŽle et la maitrise de soi avec frustration volontaire, donc rĂ©sister Ă  des excĂšs. Elle est typiquement dĂ©crite en fonction de ce qu'un individu se retient de faire. Ceci inclut la retenue de reprĂ©sailles comme dĂ©sir de paix et de pardon, retenue d'arrogance comme forme d'humilitĂ© et de modestie ainsi que la retenue d'excĂšs comme forme de prudence, de calme et de contrĂŽle de soi[2].

La tempérance de Piero Pollaiuolo, 1470

Elle est (avec la prudence, la force et la justice) l’une des quatre vertus cardinales, dans la philosophie rĂ©aliste comme chez le philosophe grec Platon. Il existe diffĂ©rentes versions des quatre vertus cardinales (Sagesse, Justice, Prudence, TempĂ©rance), (Sagesse, Justice, Courage, TempĂ©rance) ou encore (Sagesse, Justice, Force Morale, TempĂ©rance) selon l'empereur et philosophe stoĂŻcien Marc AurĂšle.

Saint Thomas d'Aquin reprendra cette classification en fondant toute sa morale du bonheur sur les vertus cardinales.

Il y ajoutera les vertus thĂ©ologales (qui sont la foi, l’espĂ©rance et la charitĂ©) et les dons du Saint-Esprit qui forment toute la structure anthropologique de la personne « mise debout » dans sa nature et par la grĂące.

Caractéristiques

La vertu de tempĂ©rance est liĂ©e aux trois autres vertus cardinales : on ne peut ĂȘtre vraiment prudent, ni vraiment juste, ni vraiment fort, si l’on ne possĂšde pas aussi la vertu de tempĂ©rance. Cette vertu conditionne indirectement toutes les autres vertus - mais toutes les autres vertus sont indispensables pour que l’Homme soit tempĂ©rant (ou sobre). Cette vertu est appelĂ©e aussi sobriĂ©tĂ©. Elle est nĂ©cessaire Ă  l’harmonie intĂ©rieure de l’homme, Ă  sa beautĂ© intĂ©rieure - et Ă  sa santĂ© (psychique et physique).

Le terme de tempĂ©rance semble se rapporter en quelque sorte Ă  ce qui est hors de l’Homme (nourriture, boisson, etc.). Cette rĂ©fĂ©rence Ă  des Ă©lĂ©ments extĂ©rieurs Ă  l’Homme trouve son fondement dans l’Homme. La vertu de tempĂ©rance permet Ă  chaque Homme de faire triompher son « moi supĂ©rieur » sur son « moi infĂ©rieur ». Cette maĂźtrise met en valeur le corps. La vertu de tempĂ©rance fait en sorte que le corps et nos sens trouvent la juste place qui leur revient dans l'ĂȘtre humain.

La tempérance pour les Grecs

Pour les Grecs (Platon et Aristote notamment), la tempĂ©rance (ou modĂ©ration, autre terme pour traduire le grec áŒÎłÎșÏÎŹÏ„Î”Îčα [Ă©nkrĂĄteia]) est une vertu essentielle, qui vise Ă  contrer un vice qui hantait les Grecs : la dĂ©mesure.

Nietzsche, dans la Naissance de la tragédie, rattache l'hybris au dionysiaque et la sophrosyne à l'apollinien.

La tempérance dans le christianisme

Représentation de la tempérance, sculpture de bois peint, datée de 1683, sur l'édicule qui couvre la cuve baptismale de l'église bretonne de Commana. La figure renverse du pied une cruche de vin, et tient une cruche d'eau.

Dans le christianisme, la tempĂ©rance est une forme de modĂ©ration et est liĂ©e Ă  la sagesse spirituelle qui est abordĂ©e dans l'Ă©pĂźtre de Jacques au chapitre 3 verset 1[3]. Dans la premiĂšre Ă©pĂźtre Ă  TimothĂ©e[4], la tempĂ©rance est une caractĂ©ristique requise pour ĂȘtre Ă©vĂȘque dans l'Ă©glise[5].

La tempĂ©rance est la vertu morale qui modĂšre l'attrait des plaisirs et procure l'Ă©quilibre dans l'usage des biens crĂ©Ă©s. Elle assure la maĂźtrise de la volontĂ© sur les instincts et maintient les dĂ©sirs dans les limites de l'honnĂȘtetĂ©. Dans l'ÉpĂźtre Ă  Tite 2, 12, elle est un cadre de vie pieuse [6].

PossĂšde la vertu de tempĂ©rance celui qui sait se maĂźtriser, celui qui ne permet pas Ă  ses passions de l’emporter sur la raison, sur la volontĂ© et aussi sur le cƓur. Cette vertu exige aussi l'humilitĂ© devant les dons que Dieu a offerts Ă  notre nature humaine, humilitĂ© du corps et humilitĂ© du cƓur[7].

Tarot

Tempérance est la quatorziÚme carte du tarot de Marseille. Cette carte représente un personnage ailé tenant deux vases reliés entre eux par un courant d'eau. Le personnage est bicolore.

Références

  1. (en) Green, Joel, Dictionary of scripture and ethics., Grand Rapids, Mich: Baker Academic, , 889 p. (ISBN 978-0-8010-3406-0, lire en ligne), p. 769
  2. (en) Schwarzer, Ralf, Personality, human development, and culture : international perspectives on psychological science., Hove: Psychology, , 309 p. (ISBN 978-0-415-65080-9), pp. 127–129
  3. Scot McKnight, The Many Faces of Faith: A Guide to World Religions and Christian Traditions, Wm. B. Eerdmans Publishing, USA, 2011, p. 313
  4. Chapitre 3, verset 2.
  5. William MacDonald, Believer's Bible Commentary, Thomas Nelson Inc, USA, 2008, p. 2087
  6. CatĂ©chisme de l'Église catholique, § 1809, 1992
  7. La tempérance, 4e vertu cardinale, saint Jean-Paul II, audience du 22 novembre 1978

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes


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