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EnlĂšvement des Sabines

L’enlĂšvement des Sabines est un Ă©pisode lĂ©gendaire de l'histoire de Rome au cours duquel la premiĂšre gĂ©nĂ©ration des hommes de Rome se procure des femmes en les enlevant aux autres villes de la rĂ©gion, notamment aux Sabins.

L’Enlùvement des Sabines (1574-82) par Giambologna, dans la Loggia dei Lanzi à Florence.

Le comparatiste Georges Dumézil a montré que l'épisode est un récit de fondation reposant sur un schéma hérité indo-européen censé illustrer la création d'une société harmonieuse et complÚte par l'intégration des trois fonctions, les Sabins ajoutant leurs richesses aux vertus religieuses et guerriÚres de Romulus et de ses compagnons[1].

Cette histoire a inspirĂ© de nombreuses Ɠuvres d’art de la Renaissance et de la post-Renaissance, puisqu’elle rĂ©unit des exemples propres Ă  montrer le courage et la hardiesse des anciens Romains tout en ayant l’opportunitĂ© de dĂ©peindre des personnages Ă  moitiĂ© nus et dans une lutte intense et passionnĂ©e.

Entre légende et Histoire

EnlĂšvement des Sabines

Carte des environs de Rome au début de la royauté au VIIIe siÚcle av. J.-C.. Caenina, Crustumerium et Antemnae se situent au nord-est de l'Urbs.

L'enlÚvement des Sabines est un épisode relaté par Tite-Live[2], Denys d'Halicarnasse[3] et Plutarque[4].

L'enlÚvement s'est produit tout au début de l'histoire de Rome, peu aprÚs sa fondation par Romulus et ses compagnons. Cherchant des femmes pour fonder leurs familles, les Romains négocient avec les Sabins qui peuplent les environs. Craignant la naissance d'une société rivale, les Sabins refusent d'autoriser leurs femmes à épouser des Romains. Ces derniers planifient alors leur enlÚvement. Romulus prétexte un festival équestre dédié à Neptune. D'aprÚs Tite-Live, beaucoup de peuples voisins participent à cette cérémonie, dont les habitants de Caenina, de Crustumerium, d'Antemnae et de nombreux Sabins. Pendant le festival, au signal de Romulus qui était de prendre les pans de son manteau et de s'en envelopper, les Romains enlÚvent les Sabines et repoussent les hommes de leur peuple. Romulus supplie alors les femmes enlevées d'accepter les Romains comme époux[5] - [6].

Initialement, cette fĂȘte aurait Ă©tĂ© crĂ©Ă©e en l'honneur de Consus. Les deux dieux ont pu ĂȘtre confondus au fil du temps, d'oĂč l'amalgame souvent fait. Romulus proclame donc que la fĂȘte aura lieu avec les voisins de Rome sous le nom de consualia[6].

Tite-Live est catĂ©gorique sur le fait qu'aucun abus sexuel n'a eu lieu. Au contraire, Romulus leur offre le libre choix et leur promet droits civiques et droits de propriĂ©tĂ©. Il parle Ă  chacune d'elles personnellement et leur montre « que cette violence ne doit ĂȘtre imputĂ©e qu’à l’orgueil de leurs pĂšres, et Ă  leur refus de s’allier, par des mariages, Ă  un peuple voisin. Elles vivront honorablement dans les liens du mariage et partageront les biens et les droits civiques de leurs Ă©poux. Et, vƓu cher Ă  tous les ĂȘtres humains, elles seront les mĂšres d’hommes libres[5].

Guerre contre les Sabins et les autres tribus

Denier de la gens Tituria 89 av. J.-C. ; au revers, l'enlĂšvement des Sabines.
Le lieu de la bataille se situe entre les collines du Palatin et du Capitole.

ChoquĂ© par l'enlĂšvement, Acron, le roi de Caenina entre sur le territoire romain avec son armĂ©e. Romulus mĂšne les Romains contre les Caeninenses, tue le roi et met l'armĂ©e en dĂ©route. Il attaque ensuite Caenina et prend la ville au premier assaut. À son retour Ă  Rome, Romulus dĂ©die un temple Ă  Jupiter FĂ©rĂ©trien (un des premiers temples dĂ©diĂ© de Rome, d'aprĂšs Tite-Live) et offre la dĂ©pouille du roi comme spolia opima (butin). D'aprĂšs le Fasti Triumphales, Romulus cĂ©lĂšbre la victoire contre les Caeninenses le [7].

Au mĂȘme moment, l'armĂ©e d'Antemnae fait une incursion en territoire romain. Les Romains ripostent et les Antemnates sont dĂ©faits et leur ville conquise. D'aprĂšs le Fasti Triumphales, Romulus cĂ©lĂšbre un deuxiĂšme triomphe en 752 av. J.-C. sur les habitants d'Antemnae. Les habitants de Crustumerium lancent Ă©galement les hostilitĂ©s, mais leur ville est rapidement conquise par les Romains. Romulus envoie alors des colonies romaines Ă  Antemnae et Crustumerium et de nombreux citoyens de ces villes Ă©migrent vers Rome (en particulier les familles des femmes capturĂ©es).

MenĂ©s par leur roi Titus Tatius, les Sabins dĂ©clarent Ă©galement la guerre aux Romains. Ils parviennent presque Ă  conquĂ©rir la ville grĂące Ă  la trahison de Tarpeia. Tarpeia, fille de Spurius Tarpeius, gouverneur de la citadelle sur la colline du Capitole, ouvre les portes aux Sabins en Ă©change de ce qu'elle pense ĂȘtre des bracelets en or. Au lieu de cela, les Sabins l'Ă©crasent Ă  mort avec leur bouclier et elle est jetĂ©e du rocher qui porte son nom depuis, la roche TarpĂ©ienne[8] - [9] - [10].

Les forces romaines attaquent alors les Sabins qui sont en possession de la citadelle. L'avancĂ©e romaine est conduite par Hostus Hostilius alors que le front sabin est menĂ© par Mettius Curtius. Quand le premier tombe sous les coups de l'adversaire, les lignes romaines cĂšdent et se retirent Ă  la porte du Palatium. LĂ , Romulus rassemble ses hommes et, promettant de bĂątir un temple Ă  Jupiter Stator Ă  cet endroit mĂȘme, il mĂšne les Romains Ă  nouveau Ă  la bataille. L'affrontement se poursuit. Mettius Curtius est dĂ©sarçonnĂ© et fuit la bataille, les Romains prennent alors le dessus[11].

Les femmes sabines interviennent à ce moment-là pour réconcilier les belligérants[12] :

« [Elles] sont allĂ©es, courageuses, au milieu des projectiles, leurs cheveux dĂ©faits et leurs vĂȘtements dĂ©chirĂ©s. Courant dans l’espace entre les deux armĂ©es, elles essayĂšrent d’arrĂȘter tout nouvel affrontement et de calmer les passions en appelant leurs pĂšres dans l’une des armĂ©es et leurs maris dans l’autre Ă  ne pas appeler la malĂ©diction sur leurs tĂȘtes et la souillure du parricide sur celle de leur descendance, en salissant leurs mains du sang de leur beau-fils et beau-pĂšre. Elles criaient : « Si ces liens de parentĂ©, si ces mariages vous sont odieux, c'est contre nous qu'il faut tourner votre colĂšre ; c’est nous qui sommes la cause de cette guerre. Nous prĂ©fĂ©rons mourir plutĂŽt que de survivre Ă  nos maris ou Ă  nos pĂšres, de rester veuves ou orphelines ». L'Ă©motion gagne Ă  la fois les soldats et les chefs. Non contents de faire la paix, ils rĂ©unissent en un seul les deux États, mettent la royautĂ© en commun, transportent le siĂšge Ă  Rome. »

AprÚs la réconciliation, les Sabins acceptent donc de former une seule nation avec les Romains et le roi des Sabins, Titus Tatius, dirigera Rome, conjointement avec Romulus, jusqu'à sa mort, cinq ans plus tard. Les Sabins, nouveaux habitants de Rome, s'installent sur la colline du Capitole qu'ils avaient conquise durant la bataille[13].

Théories sur l'origine du mythe

L’EnlĂšvement des Sabines, NiccolĂČ Bambini. L'artiste du XVIIIe siĂšcle a peint ce sujet au moins deux fois.

Des chercheurs ont vu des parallÚles entre l'enlÚvement des Sabines, la guerre entre les Ases et les Vanes de la mythologie nordique et le Mahābhārata de la mythologie hindoue.

À propos de ces parallĂšles, James Patrick Mallory, archĂ©ologue et professeur d'archĂ©ologie Ă  l'universitĂ© Queen's de Belfast, argumente :

« Fondamentalement, les parallĂšles concernent la prĂ©sence de reprĂ©sentants des premiĂšres et deuxiĂšmes fonctions [magico-juridiques et guerriĂšres] du cĂŽtĂ© des vainqueurs qui, finalement, soumettent et intĂšgrent des personnages ayant une troisiĂšme fonction comme les Sabines ou les Vanes. L’Iliade a Ă©galement Ă©tĂ© examinĂ©e sous cet angle. La structure ultime du mythe est donc que la sociĂ©tĂ© proto-indo-europĂ©enne n’a pu naĂźtre que d’une fusion aprĂšs-guerre entre les sociĂ©tĂ©s[14]. »

A la différence de la pratique attestée du Ver sacrum chez d'autres peuples italiques, la légende de l'enlÚvement des Sabines se rapproche des MÀnnerbund, troupe d'hommes typique des cultures indo-européennes qui ici trouvent leurs compagnes chez un peuple voisin[15].

Toutefois ces donnĂ©es traditionnelles ne peuvent ĂȘtre plus anciennes que la sociĂ©tĂ© hĂ©roĂŻque du IIIe millĂ©naire. Elles mettent aux prises de sociĂ©tĂ©s stratifiĂ©es de rang Ă©gal, dont une seule est installĂ©e. Le rĂ©cit ne remonte pas aux origines (mĂ©solithiques) de la culture indo-europĂ©enne mais accompagne sa dislocation[16].

Représentations artistiques

De nombreuses Ɠuvres reprĂ©sentent cet incident et puisent leur inspiration dans la robustesse et le courage des anciens Romains, y compris des figures hĂ©roĂŻques Ă  moitiĂ© dĂ©nudĂ©es, dans une lutte intensĂ©ment passionnĂ©e.

ReprĂ©sentĂ© dĂšs la RĂ©publique romaine, le sujet est trĂšs populaire durant la Renaissance. Il est utilisĂ© comme symbole de l’importance centrale du mariage pour la pĂ©rennitĂ© de la famille et de la culture. Cette thĂ©matique permet Ă©galement Ă  l'artiste de dĂ©montrer son habilitĂ© pour reprĂ©senter les figures fĂ©minines, mais Ă©galement masculines dans des poses extrĂȘmes. Elle est souvent reproduite dĂšs le XVe siĂšcle sur des cassoni, puis quelque temps aprĂšs sur de nombreux tableaux. Il est souvent fait une comparaison avec la thĂ©matique du massacre des Innocents dans le Nouveau Testament.

Pierre de Cortone

Ratto delle Sabine (L’EnlĂšvement des Sabines) par Pietro da Cortona, 1627-1629, MusĂ©es du Capitole, Rome.

Pierre de Cortone, peintre et architecte italien du baroque, peint L’EnlĂšvement des Sabines en 1627, Ă  la suite d'une commande de l'un de ses mĂ©cĂšnes. Le tableau est conservĂ© au musĂ©e du Capitole, Ă  Rome.

Edgar Degas

L'enlĂšvement des Sabines, Nicolas Poussin, 1637–1638, MusĂ©e du Louvre, Paris

Edgar Degas reçut la permission de copier des tableaux au Louvre en 1853 alors qu'il n'a que dix-huit ans. il est surtout intĂ©ressĂ© par les grandes Ɠuvres de la Renaissance italienne et de son propre hĂ©ritage classique français, d'oĂč la crĂ©ation d'une copie dĂ©taillĂ©e de la peinture de Nicolas Poussin situĂ©e Ă  droite[21].

Giambologna

Giambologna, sculpteur italo-flamand du XVIe siĂšcle, a sculptĂ© une reprĂ©sentation de ce thĂšme avec trois figures (un homme soulevant une femme dans les airs tandis qu'un deuxiĂšme homme s'accroupit) dans un seul bloc de marbre. Cette sculpture est considĂ©rĂ©e comme le chef-d'Ɠuvre de Giambologna[22]. À l'origine, elle est conçue comme une dĂ©monstration de la capacitĂ© de l'artiste Ă  crĂ©er un groupe sculptural complexe, son sujet, le lĂ©gendaire enlĂšvement des Sabines, Ă  la demande de François Ier de MĂ©dicis alors grand-duc de Toscane qui choisit de l'exposer au public dans la Loggia des Lanzi sur la piazza della Signoria Ă  Florence.

Le lieu proposĂ© pour l'exposition de la sculpture, en face de la statue de PersĂ©e de Benvenuto Cellini, a suscitĂ© des suggestions selon lesquelles le groupe devrait illustrer un thĂšme spĂ©cifique, avec l'enlĂšvement d'AndromĂšde par PhinĂ©e. Les enlĂšvements respectifs de Proserpine et d'HĂ©lĂšne sont Ă©galement Ă©voquĂ©s comme thĂšme possible pour cette statue. Il est finalement dĂ©cidĂ© que la sculpture devait ĂȘtre identifiĂ©e comme l'une des vierges sabines.

L’Ɠuvre est signĂ©e OPVS IOANNIS BOLONII FLANDRI MDLXXXI (le travail de Johannes de Boulogne de Flandres, 1582). Un premier bronze prĂ©paratoire comportant seulement deux figures se trouve dans le musĂ©e de Capodimonte Ă  Naples. Giambologna a ensuite retravaillĂ© le schĂ©ma, cette fois avec une troisiĂšme figurine, dans deux modĂšles en cire actuellement au Victoria and Albert Museum de Londres. Le gesso Ă  taille rĂ©elle de l'artiste pour prĂ©parer la rĂ©alisation de la sculpture est exĂ©cutĂ© en 1582, puis exposĂ© Ă  la Galleria dell'Accademia de Florence.

Les miniatures de la sculpture en bronze, produites dans le propre studio de Giambologna et imitées par des copistes, sont un élément de base des collections de spécialistes dÚs le XIXe siÚcle.

Nicolas Poussin

L'enlĂšvement des Sabines, Nicolas Poussin, 1634-1635, Metropolitan Museum of Art, New-York.

Nicolas Poussin a peint deux tableaux majeurs sur le thĂšme de l’enlĂšvement des Sabines, ce qui lui permet de montrer toute l’étendue de ses connaissances de l’AntiquitĂ© ainsi que sa maĂźtrise des relations complexes entre les personnages. L’un des tableaux, exposĂ© au Metropolitan Museum of Art, a Ă©tĂ© peint Ă  Rome, entre 1634 et 1635. Il dĂ©crit Romulus, Ă  gauche, qui donne le signal de l’enlĂšvement.

La deuxiĂšme version, peinte entre 1637 et 1638 et exposĂ©e au MusĂ©e du Louvre, montre qu’il n’a pas Ă©puisĂ© le sujet, mĂȘme si certains personnages principaux sont identiques. La composition architecturale de l’Ɠuvre s’avĂšre Ă©galement plus complexe.

Pierre Paul Rubens

Pierre Paul Rubens a peint l’enlĂšvement des Sabines entre 1635 et 1640. Le tableau est exposĂ© Ă  la National Gallery de Londres. Deux esquisses font partie de la collection de la Banque Belfius Ă  Bruxelles : l'enlĂšvement des Sabines et la rĂ©conciliation des Romains et des Sabins.

Jacques-Louis David

Les Sabines, Jacques-Louis David, 1799, Musée du Louvre, Paris

Jacques-Louis David peint lui, entre 1796 et 1799, non l'enlĂšvement des Sabines, mais un Ă©pisode ultĂ©rieur oĂč les Sabines interviennent pour sĂ©parer les Romains, dĂ©sormais leurs maris, et les Sabins. L’Ɠuvre est exposĂ©e au musĂ©e du Louvre.

Jacques-Louis David commence Ă  travailler Ă  partir de 1796, lorsque la France est en guerre avec d'autres nations europĂ©ennes et aprĂšs la pĂ©riode rĂ©volutionnaire marquĂ©e par le rĂšgne de la Terreur et la rĂ©action thermidorienne, durant laquelle David lui-mĂȘme est emprisonnĂ© comme partisan de Robespierre. AprĂšs que son Ă©pouse, dont il est sĂ©parĂ©, lui ait rendu visite en prison, il conçoit l'idĂ©e de raconter l'histoire, pour honorer sa femme, avec la thĂ©matique de l'amour dominant le conflit. La peinture est Ă©galement considĂ©rĂ©e comme un plaidoyer pour que le peuple se rĂ©unisse aprĂšs l'effusion de sang de la rĂ©volution.

La peinture représente la femme de Romulus Hersilia, mais également la fille de Titus Tatius le chef des Sabins, se précipitant entre son mari et son pÚre et plaçant ses bébés entre eux. Dans la scÚne, Romulus se prépare à frapper un Titus Tatius en train de se replier avec sa lance, mais hésite. D'autres soldats sont déjà en train de ranger leurs épées.

L'éperon rocheux en arriÚre-plan est la roche Tarpéienne. Les Romains se trouvent à la droite et les Sabines à la gauche de l'image.

John Leech

Version satirique de l'enlĂšvement des Sabines par le caricaturiste John Leech

John Leech, caricaturiste anglais du XIXe siĂšcle, inclut, dans son Histoire Comique de Rome’’, une description de l’enlĂšvement des Sabines. Les femmes reprĂ©sentĂ©es, avec un anachronisme assumĂ©, en tenues victoriennes y sont enlevĂ©es de Corona et Ancora (i.e. « Couronne et ancre », un logo de pub anglais commun dans les villes de bord de mer).

Pablo Picasso

Entre 1962 et 1963, Pablo Picasso peint plusieurs versions du thĂšme des Sabines, qui se trouvent au musĂ©e des beaux-arts de Boston, au MusĂ©e national d'art moderne de Paris[23], ou au VeletrĆŸnĂ­ palĂĄc Ă  Prague. Ces « dĂ©constructions » sont fondĂ©es sur la version de David, elles font se confondre le dĂ©but et la fin de l’histoire et dĂ©crivent Romulus et Titus Tatius comme des brutes Ă©crasant les personnages d’Hersilia, l’épouse de Romulus, et son enfant. Picasso use d'une ironie cruelle pour montrer les horreurs de la guerre : ainsi, Romulus n'est pas armĂ© d'une lance digne d'un chef d'armĂ©e mais d'une sorte d'Ă©norme coutelas de boucher.

Charles Christian Nahl

A la demande du riche homme d'affaires Edwin B. Crocker, Charles Christian Nahl peint entre 1870 et 1871 trois tableaux sur ce sujet, intitulées The Abduction, The Captivity et The Invasion, qui sont aujourd'hui conservés au Crocker Art Museum de Sacramento.

Littérature, cinéma et télévision

Le romancier amĂ©ricain Stephen Vincent BenĂ©t a Ă©crit une nouvelle, appelĂ©e The Sobbin' Women, parodiant la lĂ©gende (Les femmes « Sobbines », sobbin’ signifiant en anglais « sanglotantes »). Cette nouvelle sera adaptĂ©e au thĂ©Ăątre dans la comĂ©die musicale Seven Brides for Seven Brothers (« Sept fiancĂ©es pour sept frĂšres ») qui raconte l’histoire de sept frĂšres, sincĂšres mais gauches, dont l’un se marie, encourageant les autres Ă  trouver une partenaire. Ils rencontrent des jeunes filles Ă  leurs goĂ»ts durant la construction d’une grange, mais leurs proches les empĂȘchent de les courtiser. Suivant l’exemple des Romains, ils les enlĂšvent. Et comme dans la lĂ©gende, les femmes, indignĂ©es au dĂ©part, finissent par rendre les armes.

Dans une nouvelle de Saki, The Schartz-Metterklume Method, la légende est parodiée par le personnage principal, la malicieuse Lady Carlotta[24].

L’une des premiĂšres adaptations cinĂ©matographiques de cet Ă©pisode de la mythologie romaine est un film muet italien rĂ©alisĂ© par Ugo Falena en 1910.

En 1961, un film franco-italo-yougoslave Il Ratto delle Sabine est rĂ©alisĂ© par Richard Pottier, avec Roger Moore et Francis Blanche. L'annĂ©e suivante sort El Rapto de las Sabinas, un peplum espagnol basĂ© sur le mĂȘme thĂšme et dirigĂ© par Albert Gout.

L’une des derniĂšres adaptations est L’enlĂšvement des Sabines, une Ɠuvre vidĂ©o sans dialogue produite en 2005 par Eve Sussman et la Rufus Corporation[25].

Notes et références

  1. Jacques Boulogne, L'utilisation du mythe de l'enlÚvement des Sabines chez Plutarque, Bulletin de l'Association Guillaume Budé, Année 2000, LH-59, pp. 353-363
  2. Tite-Live, I, 9-13.
  3. Denys d'Halicarnasse, II, 30.
  4. Plutarque, IX.
  5. Tite-Live, I, 9.
  6. Lambrechts 1946, p. 68.
  7. Tite-Live, I, 10.
  8. Tite-Live, I, 11.
  9. Denys d'Halicarnasse, VII, 35.
  10. Denys d'Halicarnasse, VIII, 78, 5.
  11. Tite-Live, I, 12.
  12. Tite-Live, I, 12-13.
  13. Tite-Live, I, 33.
  14. Mallory 1989, p. 139.
  15. Jacques Heurgon, Trois Ă©tudes sur le « ver sacrum Â» (coll. Latomus, 26), Bruxelles, 1957, 52 p.
  16. (fr) J. Haudry, « "Chronologie de la tradition indo-europĂ©enne" », Bulletin de l'association des Amis des Etudes celtiques, Paris,‎
  17. Collection Lichtenstein
  18. Collection Lichtenstein
  19. Tiepolo, Ermitage
  20. Tiepolo, Ermitage
  21. (en) « The Rape of the Sabines (after Poussin) - Browse by Title - Norton Simon Museum Â», sur nortonsimon.org (consultĂ© le ).
  22. Semler 1998, p. 34.
  23. Site du Centre Pompidou.
  24. Munro 2005.
  25. Smith 2007.

Annexe

Fond ancien

Ouvrage historique
Ouvrages sur les Ɠuvres d'art
  • (en) John Wyndham Pope-Hennessy, Italian High Renaissance & Baroque Sculpture, Phaidon Press, (ISBN 0-7148-3016-X).
  • (en) Saki H. H. Munro, Beasts and Super-Beasts : Beasts, LGF/Livre de Poche, (1re Ă©d. 1914), 281 p. (ISBN 978-0-8386-3759-3, lire en ligne). Ouvrage utilisĂ© pour la rĂ©daction de l'article.
  • (en) James Patrick Mallory, In Search of the Indo-Europeans : Language, Archaeology and Myth, Thames & Hudson Ltd, (ISBN 0-500-05052-X). Ouvrage utilisĂ© pour la rĂ©daction de l'article.
  • (en) Walter Friedlaender, Nicolas Poussin : A New Approach, Harry N. Abrams, .
  • (en) Liam E. Semler, The English Mannerist Poets and the Visual Arts, Madison N.J. : Fairleigh Dickinson University Press, , 281 p. (ISBN 978-0-8386-3759-3, lire en ligne). Ouvrage utilisĂ© pour la rĂ©daction de l'article.
Roman
  • Émilie de Turckheim, L'enlĂšvement des Sabines : roman, Paris, Éditions HĂ©loĂŻse d'Ormesson, DL, , 206 p. (ISBN 978-2-35087-433-3).

Articles

  • Pierre Lambrechts, « Consus et l'enlĂšvement des Sabines », L'AntiquitĂ© Classique, t. 15-1,‎ , p. 61-82 (DOI 10.3406/antiq.1946.2762). Ouvrage utilisĂ© pour la rĂ©daction de l'article.
  • (en) Roberta Smith, « The Rape of the Sabine Women : Present at an Empire’s Corrupted Birth », The New York Times,‎ . Ouvrage utilisĂ© pour la rĂ©daction de l'article (lire en ligne)

Articles connexes

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