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Tropaion

Un tropaion (du grec τρόπαÎčÎżÎœ), en latin tropĂŠum, est dans l’AntiquitĂ© grĂ©co-romaine un trophĂ©e au sens littĂ©ral, c’est-Ă -dire un monument destinĂ© Ă  commĂ©morer une victoire militaire. À l’origine, il s’agissait d’un arbre Ă©laguĂ© et taillĂ© en forme de croix auquel on suspendait les armes des vaincus. Le tropaion ou tropĂŠum Ă©tait laissĂ© sur l’emplacement du champ de bataille.

Un tropaion en cours de construction, détail de la Gemma Augustea, vers 20-30 apr. J.-C.

Au cours des siÚcles, le tropaoin est devenu un monument de brique ou de pierre. Certains tropaia ont été érigés non plus sur place mais dans des lieux symboliques tels que Delphes, Olympie ou Rome afin de souligner la notion de triomphe. Dans tous les cas, les tropaia étaient dédiés au dieu ou à la divinité qui avait permis la victoire.

GrĂšce antique

Le mot tropaion dĂ©rive du verbe grec tropein, qui signifie « tourner ». De la mĂȘme racine viennent le substantif tropĂȘ, « tour, changement de direction, fuite, dĂ©route[1] », et l’adjectif tropaios, « qui fait tourner, qui met en fuite[1] » : le tropaion marque l’endroit oĂč l’ennemi a dĂ» renoncer et rebrousser chemin.

L’arbre en croix des premiers tropaia, Ă  l'Ă©poque archaĂŻque, est revĂȘtu d’une cuirasse et d’un casque pris Ă  l’ennemi, et plusieurs armes des vaincus sont dĂ©posĂ©es devant lui : glaives, javelots, boucliers


Rome antique
TropÊum du Ier siÚcle en réemploi sur la tour de la cathédrale de Trieste.

Dans la Rome antique , le tropĂŠum peut s’élever sur une frontiĂšre symbolique, tels le trophĂ©e des Alpes ou celui de PompĂ©e dans les PyrĂ©nĂ©es, sur le champ de bataille comme le TropĂŠum Traiani en Roumanie, ou encore Ă  Rome.

Il est Ă©galement reprĂ©sentĂ© sur des piĂšces de monnaie ou sur des monuments qui cĂ©lĂšbrent la grandeur de l’empereur, comme la colonne Trajane.

Galerie
  • Un tropaeum sur une monnaie romaine, 42 av. J.-C.
    Un tropaeum sur une monnaie romaine, 42 av. J.-C.
  • Un tropaeum sur une monnaie romaine, 46-45 av. J.-C.
    Un tropaeum sur une monnaie romaine, 46-45 av. J.-C.
  • Reconstitution (1977) du Tropaeum Traiani, 109 apr. J.-C.
    Reconstitution (1977) du Tropaeum Traiani, 109 apr. J.-C.
  • Un tropaeum des guerres de Trajan, colonne Trajane, 113 apr. J.-C.
    Un tropaeum des guerres de Trajan, colonne Trajane, 113 apr. J.-C.
  • Un tropaeum romain reprĂ©sentĂ© sur un dupondius du rĂšgne de Marc AurĂšle, 161-180 apr. J.-C.
    Un tropaeum romain représenté sur un dupondius du rÚgne de Marc AurÚle, 161-180 apr. J.-C.

Notes et références
  1. « Trophée » sur le site du TLFI.

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