Fellation
La fellation (du latin fellatio, dĂ©rivĂ© de fellare qui signifie « sucer, tĂ©ter »[1]) est un comportement sexuel consistant en une stimulation du pĂ©nis avec la bouche, les lĂšvres et la langue, pouvant ĂȘtre pratiquĂ© comme un prĂ©liminaire ou pour amener la personne qui la reçoit Ă lâorgasme.
Pratiques de la fellation
La fellation vise la stimulation du pĂ©nis Ă lâaide de la langue, des lĂšvres et de la bouche du partenaire. Les sensations ressenties au cours de la fellation peuvent ĂȘtre amplifiĂ©es, en mĂȘme temps, en masturbant le pĂ©nis ainsi quâen stimulant les testicules et lâanus ou toutes les autres zones Ă©rogĂšnes.
Plusieurs positions et techniques lui sont propres. Quelques-unes figurent mĂȘme dans le KĂąmasĂ»tra.
En 1980, pour Master et Jonhson, la pratique du sexe oral n'est pas liée au plaisir sexuel chez les femmes hétérosexuelles, sans doute, pensent-ils, en raison d'un sentiment de soumission ou d'un caractÚre jugé dégradant de ces pratiques[2].
La pratique du sexe oral (cunnilinctus et fellation) s'est répandue dans les années 1970-1980, avec une seconde phase de diffusion dans les années 1990-2000. En 2006, une étude sur la sexualité des Français indique que 80 % des femmes en couple hétérosexuel disent avoir expérimenté la fellation au moins une fois ; 23 % la pratiquent occasionnellement et 30 % souvent. Une pratique fréquente est plus élevée chez les femmes bisexuelles et chez les hommes bi ou hétérosexuels (60 %). Pour autant, cela ne fait pas partie des activités sexuelles préférées des femmes ni des hommes, qui préfÚrent chacun de leur cÎté recevoir (un cunnilingus, une fellation) que le donner. 13,8 % des femmes et 1,1 % des hommes en couple hétérosexuel indiquent en 2006 pratiquer la fellation uniquement pour faire plaisir à leur partenaire, la disparité de ces deux chiffres mettant en évidence une conception de la sexualité asymétrique, encore trÚs marquée par les schémas opposant un désir et des besoins « quasi physiologiques » masculins et des « aspirations affectives et une disponibilité féminines[3].
La fellation en elle-mĂȘme ne peut pas causer de grossesse, cependant, les partenaires â si lâun dâeux est une femme non mĂ©nopausĂ©e n'ayant pas recours Ă un moyen de contraception et ne souhaitant pas concevoir d'enfant â devront veiller Ă Ă©viter tout contact avec les parties gĂ©nitales de cette derniĂšre, notamment Ă cause de lâusage quasi inĂ©vitable des mains dans cette pratique. Il en rĂ©sulte un risque â faible mais rĂ©el â quâune petite quantitĂ© de sperme ou de liquide sĂ©minal se dĂ©pose Ă lâentrĂ©e du vagin par le mĂȘme principe que la masturbation par le frottement du pĂ©nis contre la vulve, Ă la suite de quoi des spermatozoĂŻdes peuvent migrer en direction de l'utĂ©rus[4] - [5] - [6].
Gorge profonde
La gorge profonde est une pratique sexuelle désignant une fellation au cours de laquelle le pénis est introduit le plus loin possible dans la bouche puis dans la gorge du partenaire.
La technique et le terme ont été popularisés par le film pornographique Deep Throat de 1972[7].
Irrumation
Lâirrumation est une fellation active de la part de l'homme qui utilise son pĂ©nis dans lâacte, qui nâest alors plus passif mais effectue un mouvement de va-et-vient avec son sexe dans la bouche de son partenaire. La pĂ©nĂ©tration du sexe est en gĂ©nĂ©ral plus profonde. Cette pratique peut sâavĂ©rer difficilement supportable de la part de la personne qui subit lâirrumation, provoquer un rĂ©flexe de vomissement et entraĂźner des Ă©touffements passagers ou des douleurs.
Les termes « actif » et « passif » pouvant ĂȘtre ambigus, lorsquâils sont employĂ©s pour dĂ©signer le rĂŽle de chacun des deux partenaires impliquĂ©s dans une fellation ou une irrumation, il est parfois conseillĂ© de parler plutĂŽt des partenaires « insertif » et « rĂ©ceptif »[8].
Fellation et infections sexuellement transmissibles (IST)
Risques
La fellation fait partie des pratiques sexuelles Ă risque, car une transmission d'infection sexuellement transmissible (IST) entre les deux partenaires est possible, bien que moindre que lors des rapports sexuels proprement dits.
De nombreuses IST sont concernĂ©es : le VIH-SIDA mais aussi la syphilis, lâherpĂšs, les chlamydiaes, les gonorrhĂ©es, et plusieurs types dâhĂ©patites, cette liste nâĂ©tant pas exhaustive. Ă titre dâexemple, on estime le risque dâĂȘtre contaminĂ© par le VIH lors dâune fellation sans prĂ©servatif avec une personne contaminĂ©e de 0,5 Ă 1 pour 10 000[9]. Mais cette probabilitĂ© est extrĂȘmement variable en fonction de divers facteurs. Lorsquâun partenaire vient dâĂȘtre infectĂ© par le VIH (stade de la primo-infection), sa charge virale est extrĂȘmement Ă©levĂ©e et le risque de transmission considĂ©rablement accru, mĂȘme sans Ă©jaculation, la petite quantitĂ© de liquide sĂ©minal Ă©mise durant la phase d'excitation pouvant suffire Ă gĂ©nĂ©rer une contamination[10].
Les risques liĂ©s Ă la fellation semblent peu pris en considĂ©ration par la population[10]. Peu dâĂ©tudes existent sur le sujet, compte tenu de la difficultĂ© dâĂ©tablir avec certitude quâune maladie sâest transmise par sexe oral et non par une autre pratique. De plus, il est impossible pour raisons Ă©thiques d'organiser des Ă©tudes visant Ă provoquer une infection, et il n'existe pas de modĂšle animal pertinent.
Certaines Ă©tudes[11] - [12] Ă©tablissent un risque plus Ă©levĂ© de dĂ©velopper un cancer (de lâoropharynx, en particulier) chez les personnes ayant des relations buccogĂ©nitales avec des partenaires multiples. Il ne sâagit cependant pas dâun risque direct, ces Ă©tudes soulignant simplement lâaccroissement rĂ©cent du nombre de personnes infectĂ©es par des papillomavirus (condylomes, lesquels accroissent effectivement le risque de dĂ©veloppement de cancer buccal) parallĂšlement au dĂ©faut de protection lors de la pratique du sexe oral avec des inconnus. En dâautres termes, un rapport vaginal reste un facteur de transmission bien plus important, et la pratique du sexe oral comme de toute autre pratique sexuelle avec un partenaire sain ne saurait reprĂ©senter un quelconque risque de cancer.
Prévention
Le prĂ©servatif permet dâĂ©viter le contact entre la personne qui effectue la fellation et les fluides sexuels de lâhomme. Afin de cacher le goĂ»t du latex, de nombreux fabricants proposent des prĂ©servatifs parfumĂ©s, plus fins, ou sans lubrifiant, spĂ©cifiquement conçus pour cette pratique. Cependant, le conseil dâutilisation du prĂ©servatif est ici moins suivi que pour les rapports sexuels gĂ©nitaux, tant en raison de lâabsence de campagnes de prĂ©vention axĂ©es sur ce point â mĂȘme si cela commence Ă changer â ainsi que dâune plus grande altĂ©ration des sensations physiques par la prĂ©sence du prĂ©servatif dans le cas de la fellation, par rapport aux rapports gĂ©nitaux ou anaux, pour lesquelles la composante mĂ©canique est nettement supĂ©rieure.
En lâabsence de protection, et en cas d'incertitude quant au statut prophylactique du partenaire masculin, il est vivement recommandĂ© de suivre les quelques rĂšgles suivantes :
- S'assurer, pour la personne active ou « rĂ©ceptive », de ne pas avoir de lĂ©sions aux lĂšvres et Ă lâintĂ©rieur de la bouche, comme des aphtes ou des saignements (gingivite). L'angine et la candidose sont Ă©galement problĂ©matiques[13]. Une bonne hygiĂšne bucco-dentaire est donc recommandĂ©e, mais se laver les dents peu de temps avant la fellation peut faire saigner les gencives, et potentiellement avoir un effet contraire Ă celui recherchĂ©. Il n'est donc pas conseillĂ© de pratiquer la fellation juste aprĂšs s'ĂȘtre lavĂ© les dents, comme il n'est pas conseillĂ© non plus de se laver les dents quelques minutes aprĂšs avoir pratiquĂ© une fellation ; un dĂ©lai de 30 minutes Ă 2 heures est Ă respecter. Il convient Ă©galement de ne pas pratiquer de fellation aprĂšs des soins dentaires[14].
- Ne pas avaler le liquide sĂ©minal, qui peut ĂȘtre contaminant. En l'absence de prĂ©servatif, il est recommandĂ© d'essuyer le gland avec la main ou un mouchoir, avant que la bouche n'entre en contact avec le fluide[15].
- Pour la personne passive ou « insertive », ne pas éjaculer dans la bouche de son partenaire, ou réciproquement, pour la personne passive / « réceptive », de ne pas recevoir le sperme en bouche ni l'avaler. Contrairement à une idée reçue, les sucs gastriques ou la salive (qui n'est pas en soi contaminante) n'annihilent pas le VIH[16], ni les agents responsables d'autres IST. En cas d'éjaculation buccale, il est souhaitable de recracher le sperme aussitÎt, de rincer immédiatement sa bouche à l'eau claire, sans frotter, et d'éviter les bains de bouche alcoolisés (dont l'agressivité aurait tendance à fragiliser les muqueuses)[15]. Mais ces précautions, du reste rarement observées, ne suffisent pas à prévenir tout risque d'infection.
En cas d'exposition accidentelle de la muqueuse buccale à du sperme suspect, il est possible d'effectuer un traitement post-exposition de l'infection au VIH, en se rendant dans un service hospitalier le plus rapidement possible (ou dans un délai de 48 heures au maximum)[15].
Représentations culturelles
Les pratiques, les valeurs et les reprĂ©sentations attachĂ©es Ă la fellation changent en fonction des Ă©poques de lâHistoire et en fonction des groupes sociaux et des sociĂ©tĂ©s humaines. Ainsi, le journaliste Lucien Bodard, nĂ© et Ă©levĂ© en Chine, raconte que les nourrices chinoises ont coutume, pour inciter les petits garçons Ă s'endormir, de leur caresser le sexe avec leurs lĂšvres[17], ce qui en Occident serait considĂ©rĂ© comme un abus sexuel (comme illustrĂ© dans une scĂšne du film Polisse oĂč une femme est accusĂ©e d'un tel comportement vis-Ă -vis d'un de ses fils).
Sociétés traditionnelles
Dans de nombreuses sociĂ©tĂ©s traditionnelles, la fellation comme dâailleurs la sodomie ou le baiser sont considĂ©rĂ©s comme des activitĂ©s sexuelles « anormales », car ces pratiques ne correspondent pas Ă lâusage physiologique des organes concernĂ©s : lâanus est destinĂ© Ă la dĂ©fĂ©cation et la bouche Ă lâalimentation[18].
Antiquité
Dans lâAntiquitĂ© romaine, la fellation pratiquĂ©e par un homme Ă©tait une pratique honteuse et le mot « fellateur » Ă©tait utilisĂ© comme lâinjure suprĂȘme, car un homme pratiquant des activitĂ©s considĂ©rĂ©es comme typiquement fĂ©minines perdait sa virilitĂ© et son statut social[19]. En revanche, le fait pour un homme de recevoir une fellation par un autre homme Ă©tait relativement valorisĂ©.
On trouve des fresques de scĂšnes de fellations Ă PompĂ©i ainsi que sur des bas-reliefs hindous, les papyrus de lâĂgypte antique et la Rome antique. On trouve des rĂ©fĂ©rences Ă des fellations â hĂ©tĂ©rosexuelles, homosexuelles ou pĂ©dĂ©rastiques[20] â dans la Vie des douze CĂ©sars de Suetone.
PĂ©riodes moderne et contemporaine
Dans Relation de la maladie, de la confession, de la mort et de lâapparition du jĂ©suite Berthier, Voltaire attribue le questionnement « Semen ubi femina effudit, an teneatur alter effundere, sive inter uxores, sive inter fornicantes ? »[Traduire passage] au jĂ©suite TomĂĄs SĂĄnchez.
Roger Peyrefitte traduit cela par « Si lâon peut commencer dans les vases illĂ©gitimes ». Le thĂ©ologien aurait rĂ©pondu : « Utrum liceat intra vas praeposterum, aut in os feminae, membrum intromittere, animo consummandi intra vas legitimum », câest-Ă -dire quâil autorisait ces prĂ©ludes « Ă condition de finir dans le vase lĂ©gitime[21] », c'est-Ă -dire d'Ă©jaculer dans le vagin.
Depuis lâorigine de la sexologie et jusquâĂ la rĂ©volution sexuelle, la fellation a Ă©tĂ© considĂ©rĂ©e comme une pathologie, perversion de lâinstinct sexuel[22], « instinct » qui « normalement » ne devait produire que des activitĂ©s sexuelles permettant la reproduction[23].
En 1952, la fellation, avec la masturbation et le cunnilingus, fait partie des comportements pathologiques dans la premiĂšre Ă©dition du Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux[24].
Au cinéma
- Voir des exemples de fellation au cinéma dans la liste de films non pornographiques contenant des actes sexuels non simulés.
Dans la chanson
- Les Sucettes de Serge Gainsbourg, chantée par France Gall (évoquant la fellation sur le mode du double sens)
- Love on the beat de Serge Gainsbourg (évoque un cunnilingus : « D'abord je veux avec ma langue / Natale deviner tes pensées »)
- Suck baby suck de Serge Gainsbourg
- Lick my love pump de Spinal Tap
- Why 'd ya do it? de Marianne Faithfull (Ă©voque en termes trĂšs crus diverses pratiques dont la fellation)
- Head de Prince
- Walk on the wild side de Lou Reed
- You oughta know d'Alanis Morissette (« Would she go down on you in a theater? »)
En droit pénal
En France
« Tout acte de fellation constitue un viol au sens des articles prĂ©citĂ©s, dĂšs lors quâil est imposĂ© par violence, contrainte, menace ou surprise, Ă celui qui le subit ou Ă celui qui le pratique. »
â Crim. 16 dĂ©cembre 1997, pourvoi no 97-85455[25]
Toutefois, le 22 aoĂ»t 2001, la Cour Ă©met une interprĂ©tation diamĂ©tralement opposĂ©e, considĂ©rant que la fellation pratiquĂ©e sur un homme non consentant nâest pas un viol, mais une agression sexuelle :
« LâĂ©lĂ©ment matĂ©riel du crime de viol nâest caractĂ©risĂ© que si lâauteur rĂ©alise lâacte de pĂ©nĂ©tration sexuelle sur la personne de la victime. »
â Crim. 22 aoĂ»t 2001, pourvoi no 01-84024[26]
Pour ĂȘtre constitutive dâun viol, la fellation implique donc une pĂ©nĂ©tration par lâorgane sexuel masculin de lâauteur et non par un objet le reprĂ©sentant[27] :
« Encourt la censure pour violation des articles 111-4 et 222-23 du code pĂ©nal lâarrĂȘt qui renvoie devant la cour dâassises, sous lâaccusation de viols aggravĂ©s, un mĂ©decin qui, agissant dans un contexte sexuel et animĂ© par la volontĂ© dâaccomplir un acte sexuel, a contraint trois jeunes patientes Ă introduire dans leur bouche puis Ă sucer un objet de forme phallique dĂšs lors que, pour ĂȘtre constitutive dâun viol, la fellation implique une pĂ©nĂ©tration par lâorgane sexuel masculin de lâauteur et non par un objet le reprĂ©sentant. »
â Crim. 21 fĂ©vrier 2007, pourvoi no 06-89543[28]
Aux Ătats-Unis
Jusquâen 1961, les 50 Ătats amĂ©ricains avaient des sodomy statutes, certaines juridictions interdisant toute pratique consensuelle de la sodomie, terme qui regroupait alors le sexe oral et anal, dâautres seulement celle ayant lieu entre deux personnes non mariĂ©es ou entre des personnes du mĂȘme sexe[29]. En 2003, alors que treize Ătats maintenaient encore cette interdiction, concernant lâaffaire Lawrence v. Texas la Cour suprĂȘme jugea que les sodomy statutes visant uniquement les homosexuels Ă©taient anticonstitutionnelles car indĂ»ment discriminatoires[29] - [30] - [31]. Ces lois sont encore en vigueur dans les Ătats oĂč elles sâadressent aussi bien aux hĂ©tĂ©rosexuels et aux homosexuels[31].
Société
En politique
- Une rumeur publique entourant la mort de FĂ©lix Faure, saisi d'un malaise tandis qu'il recevait sa maĂźtresse Ă l'ĂlysĂ©e, prĂ©tendait qu'une fellation en Ă©tait la cause. Georges ClĂ©menceau ironisa sur cet Ă©pisode par un trait demeurĂ© cĂ©lĂšbre : « Il voulut ĂȘtre CĂ©sar, il ne fut que pompĂ©. »
- Lors de lâaffaire Monica Lewinsky, Bill Clinton nia avoir eu un « rapport sexuel » avec la stagiaire (« I did not have a sexual relation with that woman, Monica Lewinski »). AccusĂ© de parjure aprĂšs les rĂ©vĂ©lations, il argumenta quâil nâestimait pas que recevoir une fellation constituait un rapport sexuel. En fait, d'aprĂšs la dĂ©finition dâun rapport sexuel qui fut arrĂȘtĂ©e pour juger lâaffaire, cette interprĂ©tation nâest pas fausse, quoique difficile Ă dĂ©fendre : en dĂ©finissant le rapport sexuel comme le fait de toucher les parties intimes dâune personne pour lui procurer du plaisir, on peut arguer que la fellation ne constitue un acte sexuel que pour celui qui la donne[32].
- Dans la vie politique française contemporaine, la question de la fellation intervient dans l'affaire Dominique Strauss-Kahn.
Faits divers
- En 1995, Hugh Grant fait scandale en se faisant arrĂȘter par la police pour exhibition sexuelle (« misdemeanour lewd conduct in a public place ») pour avoir eu une relation buccale avec une prostituĂ©e, Divine Brown[33].
- En 2002 sort la sĂ©rie pornographique Gag Factor chez JM Productions sur lâirrumation. En octobre 2007, un agent du FBI arrĂȘte un transporteur avec des vidĂ©os de la sĂ©rie. Un jury de Phoenix le condamne pour transport de matĂ©riel (vidĂ©o) obscĂšne. Jeffrey Douglas, lâavocat du distributeur Five Star Video, dit que la juge Rosalyn O. Silver nâa pas voulu comparer et montrer les preuves de lâaffaire (Ă savoir les vidĂ©os en question) aux membres du jury sĂ©lectionnĂ©. Five Star Video doit payer une amende et lâaffaire sâarrĂȘte lĂ . Le journaliste Robert Jensen considĂšre cette sĂ©rie sur la fellation comme particuliĂšrement dĂ©gradante et dangereuse pour les femmes[34].
Dans les religions
JudaĂŻsme
DâaprĂšs la Torah tout est permis entre Ă©poux mariĂ©s, cela comprend les actes potentiellement fĂ©condant aussi bien que les actes intrinsĂšquement non fĂ©condants pour autant quâils soient pratiquĂ©s « sĂ©rieusement » et de « façon pure »[35]. Par contre, tout acte sexuel entre hommes, y compris la fellation, est interdit.
Christianisme
L'Ăglise catholique considĂšre que tout acte sexuel qui dissocie la sexualitĂ© de sa finalitĂ© procrĂ©ative est dĂ©sordonnĂ©[36]. L'interprĂ©tation de cette position fait dĂ©bat : certains considĂšrent que tout acte de sexualitĂ© orale est contraire Ă son enseignement, tandis que d'autres, comme le prĂȘtre polonais Ksawery Knotz, estiment que ce sont l'intention et les consĂ©quences de cette pratique qui importent ; selon lui, si celle-ci participe au renforcement de l'amour conjugal et ne devient pas un obstacle Ă une sexualitĂ© gĂ©nitale normale (par exemple, s'il s'agit d'un acte prĂ©liminaire ou corollaire Ă un rapport sexuel, avec l'intention d'accroĂźtre le plaisir et la communion des Ă©poux), et si elle est vĂ©cue dans le respect mutuel, alors elle est favorablement accueillie ; si en revanche elle dĂ©courage ou dĂ©tourne le couple d'avoir des rapports sexuels gĂ©nitaux, alors cette pratique est utilisĂ©e Ă mauvais escient et il convient de la dĂ©considĂ©rer[37] - [38].
Dans la Bible, le passage suivant du Livre des Proverbes pourrait décrire la pratique de la fellation chez la femme adultÚre :
« Il y a trois choses qui sont au-dessus de ma portée,
MĂȘme quatre que je ne puis comprendre :
La trace de lâaigle dans les cieux,
La trace du serpent sur le rocher,
La trace du navire au milieu de la mer,
Et la trace de lâhomme chez la jeune femme.
Telle est la voie de la femme adultĂšre :
Elle mange, et sâessuie la bouche,
Puis elle dit : Je nâai point fait de mal. »
â Pr 30. 18-20
Il existe cependant un passage nettement plus Ă©vocateur, dans le Cantique des Cantiques, que les lecteurs adultes peuvent comprendre Ă demi-mot :
« Comme un pommier au milieu des arbres de la forĂȘt,
Tel est mon bien-aimé parmi les jeunes hommes.
Jâai dĂ©sirĂ© mâasseoir Ă son ombre,
Et son fruit est doux à mon palais. »
â Ct 2. 3
Ou plus encore dâaprĂšs la traduction de Louis de CarriĂšres[39] :
français | latin |
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Islam
Les textes dâAl-Muwatta enseignent que toucher le pĂ©nis de lâhomme nâest pas impur[40]. Abou Bakr As-Siddiq en parle Ă©galement dans le traitĂ© d'Houdaybiya[41].
Mais dans les annĂ©es 1960, Youssef al-QaradĂąwĂź Ă©met par fatwa une interdiction de la fellation. Il affirme mĂȘme quâelle donnerait le cancer de la bouche[42]. Abu al-Qasim al-Khoei contredit cette fatwa, disant que la fellation entre Ă©poux mariĂ©s nâest pas hors-la-loi. Globalement, Ă l'instar de la sexologue Ă©gyptienne Heba Kotb (en), les juristes islamiques affirment que la fellation est autorisĂ©e dans lâislam puisquâaucun texte religieux musulman ne lâinterdit explicitement. Il faut cependant que la femme fasse attention Ă ne pas avaler le liquide prĂ©-sĂ©minal qui est considĂ©rĂ© comme impur[43].
Chez les chauves-souris
Chez certains animaux, la fellation pourrait procurer un bĂ©nĂ©fice adaptatif. Une Ă©tude de 2009 portant sur la chauve-souris Cynopterus sphinx a relevĂ© que la copulation dorso-ventrale s'accompagnait souvent chez cette espĂšce de la pratique par la femelle d'une forme de fellation : en penchant la tĂȘte, celle-ci lĂšche la hampe ou la base du pĂ©nis de son partenaire, Ă l'exclusion du gland qui a dĂ©jĂ pĂ©nĂ©trĂ© le vagin ; le mĂąle n'interrompt jamais la pĂ©nĂ©tration au cours de cette action.
Ce comportement a une incidence positive sur la durée totale de la copulation : selon les résultats de l'étude, chaque seconde supplémentaire de fellation augmente le temps de copulation d'environ six secondes ; en outre, la copulation dure sensiblement plus longtemps quand il y a fellation que dans le cas contraire.
Les auteurs proposent quatre hypothÚses explicatives en termes de bénéfice adaptatif :
- en lubrifiant et en stimulant le pénis, la fellation permettrait d'augmenter la durée de la copulation ;
- la copulation prolongĂ©e pourrait elle-mĂȘme ĂȘtre une mĂ©thode de prĂ©servation du couple, les partenaires se sĂ©parant gĂ©nĂ©ralement post coitum pour rejoindre des groupes unisexuĂ©s ;
- la salive aux propriétés antimycosiques et antibactériennes de la femelle préviendrait des maladies sexuellement transmissibles ;
- enfin, lécher les organes génitaux pourrait faciliter la détection et l'identification de signaux chimiques liés au complexe majeur d'histocompatibilité (CMH) et intervenant dans le choix du partenaire[44].
En revanche, un tel allongement de la durée du coït a un effet négatif potentiel en ce qu'il favorise une attaque par un prédateur éventuel.
Notes et références
- Le Petit Robert, 2006, p. 1048.
- (en) William H. Masters, Virginia E. Johnson et Robert C. Kolodny, Human Sexuality, HarperCollins College Publishers, (ISBN 978-0-673-46785-0, lire en ligne), p. 438.
- Nathalie Bajos et Michel Bozon, EnquĂȘte sur la sexualitĂ© en France : pratiques, genre et santĂ©, La DĂ©couverte, (ISBN 978-2-7071-8972-1, lire en ligne), p. 141-359.
- « Risque de tomber enceinte sans pénétration », sur ciao.ch, publié le 17 juin 2010.
- (en)Is it possible to get pregnant without penetration?, National Health Service, publié le 15 janvier 2009.
- (en)Pregnancy Whithout Penetration, European journal of obstetrics, gynecology, and reproductive biology (ISSN 0301-2115), 1999, vol. 83, par E. Sheiner et M. Katz.
- Anne Wright, Grandma's Sex Handbook, Intimate Press, USA, , 161 p. (ISBN 978-0-578-02075-4, lire en ligne).
- (en) « Homosexual men and women », Robin Bell, British Medical Journal, 13 février 1999, no 7181, vol. 318, p. 452.
- (en)Reducing the risk of sexual HIV transmission: quantifying the per-act risk for HIV on the basis of choice of partner, sex act, and condom use.
- Les modes de transmission du VIH lors de rapports sexuels sur sida-info-service.org
- (en) Ătude du lien entre les relations sexuelles orales et le cancer de lâoropharynx.
- (en) Voir par exemple : Article de NewScientist.com et article de BBC News.
- « La fellation, est-ce que c'est un risque ? », sur Sida Info Service, (consulté le )
- Chat avec MylÚne Pradelle et Nicolas Derche, du Kiosque Info Sida: « Nous avons été surpris par le succÚs de Checkpoint » sur yagg.com du 7 mai 2011.
- « âJe suce mais j'avale pasâ : La fellation Ă moindre risque en cinq points », tetu.fr, 14 juillet 2011.
- Transmission sexuelle du VIH sur positifs.org.
- Le Fils du consul, Paris 1975, p. 31.
- (en) Ford Clellan S, Beach Frank A. Patterns of sexual behavior, Methuen & Co, London, 1965. Le livre existe en français, mais il est plus difficile Ă trouver : (fr) Le Comportement sexuel chez lâhomme et lâanimal, R. Laffont, 1970.
- Paul Veyne, Sexe et pouvoir Ă Rome, Tallandier, 2005, p. 192-193.
- Vie des douze Césars, Suetone, « Vie de TibÚre », chap. XLIII.
- Roger Peyrefitte, Les Clés de saint Pierre.
Câest lâun des graves problĂšmes sur lesquels, Ă en croire lâauteur, on faisait plancher les jeunes sĂ©minaristes pour les prĂ©parer Ă leur futur mĂ©tier de confesseurs - KRAFFT-EBING Richard. Psychopathia sexualis, 1882, Agora rĂ©Ă©dition 1999.
- BLACHERE Patrick, Les paraphilies, in LOPES Patrice, POUDAT François-Xavier, Manuel de sexologie, Masson, 2013, p. 195-202.
- Langis Pierre, Germain Bernard. La Sexualité humaine, ERPI, 2009, p. 357.
- Crim. 16 décembre 1997, pourvoi no 97-85455, sur Légifrance
- Crim. 22 août 2001, pourvoi no 01-84024, sur Légifrance
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- (en) Mishneh Torah, Laws Concerning Forbidden Relations 21:9 ; « Since a manâs wife is permitted to him, he may act with her in any manner whatsoever. He may have intercourse with her whenever he so desires and kiss any organ of her body he wishes, and he may have intercourse with her naturally or unnaturally [traditionally, this refers to anal and oral sex], provided that he does not expend semen to no purpose. Nevertheless, it is an attribute of piety that a man should not act in this matter with levity and that he should sanctify himself at the time of intercourse. » Sur myjewishlearning.com.
- Voir sur zenit.org.
- Pleasure seeking during the conjugal act.
- « Pendant l'acte sexuel, les couples mariĂ©s peuvent montrer leur amour de toutes les façons, ils peuvent s'offrir les caresses les plus convoitĂ©es. Ils peuvent se stimuler manuellement ou oralement » in « Un prĂȘtre polonais publie un "KĂąmasĂ»tra catholique" » sur lefigaro.fr.
- (la) Sainte Bible : contenant lâAncien et le Nouveau Testament. Psaumes, Proverbes, EcclĂ©siaste, Cantique des Cantiques, Sagesse / avec une trad. française en forme de paraphrase par le R. P. de CarriĂšres ; et les commentaires de MĂ©nochius⊠(trad. CarriĂšres, Louis de. Traducteur), Uthenin Chalandre fils (Besançon), , 7 vol. ; in-8 (prĂ©sentation en ligne, lire en ligne), Ct 2. 3
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- Sahih Bukhari, Kitab al Sharut [Conditions], Book: al-Sharut fil Jihad [Conditions for Jihad], hadith 2770.
- Islamâs Stance on Oral Sex sur islamonline.net.
- (en)« Much of her advice is straight biology â laying out facts rarely aired elsewhere. Nothing is too sensitive. She discusses sexual positions, female orgasm, oral sex (allowed, âsince there is no religious text banning itâ), even masturbation (frowned upon but at least preferable to unmarried or adulterous sex, which is âharam,â meaning forbidden by religion) » ; Muslim Woman Gives Sex Advice on Arab TV.
- (en) Min Tan, Gareth Jones, Guangjian Zhu, Jianping Ye, Tiyu Hong, Shanyi Zhou, Shuyi Zhang et Libiao Zhang, « Fellatio by Fruit Bats Prolongs Copulation Time », PLoS ONE, vol. 4, no 10,â (DOI 10.1371/journal.pone.0007595)
Annexes
Années 1990
- Thierry Leguay, Histoire raisonnée de la fellation, GECEP/Le Cercle, 1999
Années 2000
- Franck Ăvrard, De la fellation dans la littĂ©rature, Paris, Le Castor astral, 2001
- Note sous Cass. crim., 22 août 2001, 01-84024, Gazette du Palais, 30 juillet 2002 no 211, p. 33s
- « La pipe est-elle déculottée ? », in Libération, no 7523,
- Violette Blue, Tout savoir sur la fellation, trad. Wendy Delorme, Ă©ditions Tabou, 2007
Années 2010
- Collectif, Osez 20 histoires de fellation, La Musardine, 2012
- Dino, Osez tout savoir sur la fellation, La Musardine, 2004
- GĂ©rard Leleu, L'Art de la fellation, Leducs Ă©ditions, 2008
- Gérard Lenne, De la fellation comme idéal dans le rapport amoureux, La Musardine, 2012
- Thierry Leguay, La Fabuleuse Histoire de la fellation, La Musardine, 2014
- Osez la fellation, nouvelle édition illustrée, La Musardine, 2017
- Franck Spengler, Anthologie littéraire de la fellation, La Musardine, 2011, 2018
Articles connexes
Liens externes
- Ressource relative à la santé :
- (no + nn + nb) Store medisinske leksikon
- Notices dans des dictionnaires ou encyclopédies généralistes :