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Fellation

La fellation (du latin fellatio, dĂ©rivĂ© de fellare qui signifie « sucer, tĂ©ter »[1]) est un comportement sexuel consistant en une stimulation du pĂ©nis avec la bouche, les lĂšvres et la langue, pouvant ĂȘtre pratiquĂ© comme un prĂ©liminaire ou pour amener la personne qui la reçoit Ă  l’orgasme.

Pratiques de la fellation

Illustration de Paul Avril.

La fellation vise la stimulation du pĂ©nis Ă  l’aide de la langue, des lĂšvres et de la bouche du partenaire. Les sensations ressenties au cours de la fellation peuvent ĂȘtre amplifiĂ©es, en mĂȘme temps, en masturbant le pĂ©nis ainsi qu’en stimulant les testicules et l’anus ou toutes les autres zones Ă©rogĂšnes.

Plusieurs positions et techniques lui sont propres. Quelques-unes figurent mĂȘme dans le KĂąmasĂ»tra.

En 1980, pour Master et Jonhson, la pratique du sexe oral n'est pas liée au plaisir sexuel chez les femmes hétérosexuelles, sans doute, pensent-ils, en raison d'un sentiment de soumission ou d'un caractÚre jugé dégradant de ces pratiques[2].

La pratique du sexe oral (cunnilinctus et fellation) s'est répandue dans les années 1970-1980, avec une seconde phase de diffusion dans les années 1990-2000. En 2006, une étude sur la sexualité des Français indique que 80 % des femmes en couple hétérosexuel disent avoir expérimenté la fellation au moins une fois ; 23 % la pratiquent occasionnellement et 30 % souvent. Une pratique fréquente est plus élevée chez les femmes bisexuelles et chez les hommes bi ou hétérosexuels (60 %). Pour autant, cela ne fait pas partie des activités sexuelles préférées des femmes ni des hommes, qui préfÚrent chacun de leur cÎté recevoir (un cunnilingus, une fellation) que le donner. 13,8 % des femmes et 1,1 % des hommes en couple hétérosexuel indiquent en 2006 pratiquer la fellation uniquement pour faire plaisir à leur partenaire, la disparité de ces deux chiffres mettant en évidence une conception de la sexualité asymétrique, encore trÚs marquée par les schémas opposant un désir et des besoins « quasi physiologiques » masculins et des « aspirations affectives et une disponibilité féminines[3].

La fellation en elle-mĂȘme ne peut pas causer de grossesse, cependant, les partenaires — si l’un d’eux est une femme non mĂ©nopausĂ©e n'ayant pas recours Ă  un moyen de contraception et ne souhaitant pas concevoir d'enfant — devront veiller Ă  Ă©viter tout contact avec les parties gĂ©nitales de cette derniĂšre, notamment Ă  cause de l’usage quasi inĂ©vitable des mains dans cette pratique. Il en rĂ©sulte un risque — faible mais rĂ©el — qu’une petite quantitĂ© de sperme ou de liquide sĂ©minal se dĂ©pose Ă  l’entrĂ©e du vagin par le mĂȘme principe que la masturbation par le frottement du pĂ©nis contre la vulve, Ă  la suite de quoi des spermatozoĂŻdes peuvent migrer en direction de l'utĂ©rus[4] - [5] - [6].

Gorge profonde

La gorge profonde est une pratique sexuelle désignant une fellation au cours de laquelle le pénis est introduit le plus loin possible dans la bouche puis dans la gorge du partenaire.

La technique et le terme ont été popularisés par le film pornographique Deep Throat de 1972[7].

Irrumation

L’irrumation est une fellation active de la part de l'homme qui utilise son pĂ©nis dans l’acte, qui n’est alors plus passif mais effectue un mouvement de va-et-vient avec son sexe dans la bouche de son partenaire. La pĂ©nĂ©tration du sexe est en gĂ©nĂ©ral plus profonde. Cette pratique peut s’avĂ©rer difficilement supportable de la part de la personne qui subit l’irrumation, provoquer un rĂ©flexe de vomissement et entraĂźner des Ă©touffements passagers ou des douleurs.

Les termes « actif » et « passif » pouvant ĂȘtre ambigus, lorsqu’ils sont employĂ©s pour dĂ©signer le rĂŽle de chacun des deux partenaires impliquĂ©s dans une fellation ou une irrumation, il est parfois conseillĂ© de parler plutĂŽt des partenaires « insertif » et « rĂ©ceptif »[8].

Fellation et infections sexuellement transmissibles (IST)

Risques

La fellation fait partie des pratiques sexuelles Ă  risque, car une transmission d'infection sexuellement transmissible (IST) entre les deux partenaires est possible, bien que moindre que lors des rapports sexuels proprement dits.

De nombreuses IST sont concernĂ©es : le VIH-SIDA mais aussi la syphilis, l’herpĂšs, les chlamydiaes, les gonorrhĂ©es, et plusieurs types d’hĂ©patites, cette liste n’étant pas exhaustive. À titre d’exemple, on estime le risque d’ĂȘtre contaminĂ© par le VIH lors d’une fellation sans prĂ©servatif avec une personne contaminĂ©e de 0,5 Ă  1 pour 10 000[9]. Mais cette probabilitĂ© est extrĂȘmement variable en fonction de divers facteurs. Lorsqu’un partenaire vient d’ĂȘtre infectĂ© par le VIH (stade de la primo-infection), sa charge virale est extrĂȘmement Ă©levĂ©e et le risque de transmission considĂ©rablement accru, mĂȘme sans Ă©jaculation, la petite quantitĂ© de liquide sĂ©minal Ă©mise durant la phase d'excitation pouvant suffire Ă  gĂ©nĂ©rer une contamination[10].

Les risques liĂ©s Ă  la fellation semblent peu pris en considĂ©ration par la population[10]. Peu d’études existent sur le sujet, compte tenu de la difficultĂ© d’établir avec certitude qu’une maladie s’est transmise par sexe oral et non par une autre pratique. De plus, il est impossible pour raisons Ă©thiques d'organiser des Ă©tudes visant Ă  provoquer une infection, et il n'existe pas de modĂšle animal pertinent.

Certaines Ă©tudes[11] - [12] Ă©tablissent un risque plus Ă©levĂ© de dĂ©velopper un cancer (de l’oropharynx, en particulier) chez les personnes ayant des relations buccogĂ©nitales avec des partenaires multiples. Il ne s’agit cependant pas d’un risque direct, ces Ă©tudes soulignant simplement l’accroissement rĂ©cent du nombre de personnes infectĂ©es par des papillomavirus (condylomes, lesquels accroissent effectivement le risque de dĂ©veloppement de cancer buccal) parallĂšlement au dĂ©faut de protection lors de la pratique du sexe oral avec des inconnus. En d’autres termes, un rapport vaginal reste un facteur de transmission bien plus important, et la pratique du sexe oral comme de toute autre pratique sexuelle avec un partenaire sain ne saurait reprĂ©senter un quelconque risque de cancer.

Prévention

Le prĂ©servatif permet d’éviter le contact entre la personne qui effectue la fellation et les fluides sexuels de l’homme. Afin de cacher le goĂ»t du latex, de nombreux fabricants proposent des prĂ©servatifs parfumĂ©s, plus fins, ou sans lubrifiant, spĂ©cifiquement conçus pour cette pratique. Cependant, le conseil d’utilisation du prĂ©servatif est ici moins suivi que pour les rapports sexuels gĂ©nitaux, tant en raison de l’absence de campagnes de prĂ©vention axĂ©es sur ce point — mĂȘme si cela commence Ă  changer — ainsi que d’une plus grande altĂ©ration des sensations physiques par la prĂ©sence du prĂ©servatif dans le cas de la fellation, par rapport aux rapports gĂ©nitaux ou anaux, pour lesquelles la composante mĂ©canique est nettement supĂ©rieure.

En l’absence de protection, et en cas d'incertitude quant au statut prophylactique du partenaire masculin, il est vivement recommandĂ© de suivre les quelques rĂšgles suivantes :

  • S'assurer, pour la personne active ou « rĂ©ceptive », de ne pas avoir de lĂ©sions aux lĂšvres et Ă  l’intĂ©rieur de la bouche, comme des aphtes ou des saignements (gingivite). L'angine et la candidose sont Ă©galement problĂ©matiques[13]. Une bonne hygiĂšne bucco-dentaire est donc recommandĂ©e, mais se laver les dents peu de temps avant la fellation peut faire saigner les gencives, et potentiellement avoir un effet contraire Ă  celui recherchĂ©. Il n'est donc pas conseillĂ© de pratiquer la fellation juste aprĂšs s'ĂȘtre lavĂ© les dents, comme il n'est pas conseillĂ© non plus de se laver les dents quelques minutes aprĂšs avoir pratiquĂ© une fellation ; un dĂ©lai de 30 minutes Ă  2 heures est Ă  respecter. Il convient Ă©galement de ne pas pratiquer de fellation aprĂšs des soins dentaires[14].
  • Ne pas avaler le liquide sĂ©minal, qui peut ĂȘtre contaminant. En l'absence de prĂ©servatif, il est recommandĂ© d'essuyer le gland avec la main ou un mouchoir, avant que la bouche n'entre en contact avec le fluide[15].
  • Pour la personne passive ou « insertive », ne pas Ă©jaculer dans la bouche de son partenaire, ou rĂ©ciproquement, pour la personne passive / « rĂ©ceptive », de ne pas recevoir le sperme en bouche ni l'avaler. Contrairement Ă  une idĂ©e reçue, les sucs gastriques ou la salive (qui n'est pas en soi contaminante) n'annihilent pas le VIH[16], ni les agents responsables d'autres IST. En cas d'Ă©jaculation buccale, il est souhaitable de recracher le sperme aussitĂŽt, de rincer immĂ©diatement sa bouche Ă  l'eau claire, sans frotter, et d'Ă©viter les bains de bouche alcoolisĂ©s (dont l'agressivitĂ© aurait tendance Ă  fragiliser les muqueuses)[15]. Mais ces prĂ©cautions, du reste rarement observĂ©es, ne suffisent pas Ă  prĂ©venir tout risque d'infection.

En cas d'exposition accidentelle de la muqueuse buccale à du sperme suspect, il est possible d'effectuer un traitement post-exposition de l'infection au VIH, en se rendant dans un service hospitalier le plus rapidement possible (ou dans un délai de 48 heures au maximum)[15].

Représentations culturelles

Représentation dessinée (Inde) dans le Kùmasûtra.

Les pratiques, les valeurs et les reprĂ©sentations attachĂ©es Ă  la fellation changent en fonction des Ă©poques de l’Histoire et en fonction des groupes sociaux et des sociĂ©tĂ©s humaines. Ainsi, le journaliste Lucien Bodard, nĂ© et Ă©levĂ© en Chine, raconte que les nourrices chinoises ont coutume, pour inciter les petits garçons Ă  s'endormir, de leur caresser le sexe avec leurs lĂšvres[17], ce qui en Occident serait considĂ©rĂ© comme un abus sexuel (comme illustrĂ© dans une scĂšne du film Polisse oĂč une femme est accusĂ©e d'un tel comportement vis-Ă -vis d'un de ses fils).

Sociétés traditionnelles

Dans de nombreuses sociĂ©tĂ©s traditionnelles, la fellation comme d’ailleurs la sodomie ou le baiser sont considĂ©rĂ©s comme des activitĂ©s sexuelles « anormales », car ces pratiques ne correspondent pas Ă  l’usage physiologique des organes concernĂ©s : l’anus est destinĂ© Ă  la dĂ©fĂ©cation et la bouche Ă  l’alimentation[18].

Antiquité

Bord d’une coupe attique du Peintre de PĂ©dieus, v. 510 av. J.-C., musĂ©e du Louvre.

Dans l’AntiquitĂ© romaine, la fellation pratiquĂ©e par un homme Ă©tait une pratique honteuse et le mot « fellateur » Ă©tait utilisĂ© comme l’injure suprĂȘme, car un homme pratiquant des activitĂ©s considĂ©rĂ©es comme typiquement fĂ©minines perdait sa virilitĂ© et son statut social[19]. En revanche, le fait pour un homme de recevoir une fellation par un autre homme Ă©tait relativement valorisĂ©.

On trouve des fresques de scĂšnes de fellations Ă  PompĂ©i ainsi que sur des bas-reliefs hindous, les papyrus de l’Égypte antique et la Rome antique. On trouve des rĂ©fĂ©rences Ă  des fellations — hĂ©tĂ©rosexuelles, homosexuelles ou pĂ©dĂ©rastiques[20] — dans la Vie des douze CĂ©sars de Suetone.

PĂ©riodes moderne et contemporaine

Martin Van Maele, illustration d'un poĂšme de Paul Verlaine.

Dans Relation de la maladie, de la confession, de la mort et de l’apparition du jĂ©suite Berthier, Voltaire attribue le questionnement « Semen ubi femina effudit, an teneatur alter effundere, sive inter uxores, sive inter fornicantes ? »[Traduire passage] au jĂ©suite TomĂĄs SĂĄnchez.

Roger Peyrefitte traduit cela par « Si l’on peut commencer dans les vases illĂ©gitimes ». Le thĂ©ologien aurait rĂ©pondu : « Utrum liceat intra vas praeposterum, aut in os feminae, membrum intromittere, animo consummandi intra vas legitimum », c’est-Ă -dire qu’il autorisait ces prĂ©ludes « Ă  condition de finir dans le vase lĂ©gitime[21] », c'est-Ă -dire d'Ă©jaculer dans le vagin.

Depuis l’origine de la sexologie et jusqu’à la rĂ©volution sexuelle, la fellation a Ă©tĂ© considĂ©rĂ©e comme une pathologie, perversion de l’instinct sexuel[22], « instinct » qui « normalement » ne devait produire que des activitĂ©s sexuelles permettant la reproduction[23].

En 1952, la fellation, avec la masturbation et le cunnilingus, fait partie des comportements pathologiques dans la premiĂšre Ă©dition du Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux[24].

Au cinéma

Dans la chanson

  • Les Sucettes de Serge Gainsbourg, chantĂ©e par France Gall (Ă©voquant la fellation sur le mode du double sens)
  • Love on the beat de Serge Gainsbourg (Ă©voque un cunnilingus : « D'abord je veux avec ma langue / Natale deviner tes pensĂ©es »)
  • Suck baby suck de Serge Gainsbourg
  • Lick my love pump de Spinal Tap
  • Why 'd ya do it? de Marianne Faithfull (Ă©voque en termes trĂšs crus diverses pratiques dont la fellation)
  • Head de Prince
  • Walk on the wild side de Lou Reed
  • You oughta know d'Alanis Morissette (« Would she go down on you in a theater? »)

En droit pénal

En France

« Tout acte de fellation constitue un viol au sens des articles prĂ©citĂ©s, dĂšs lors qu’il est imposĂ© par violence, contrainte, menace ou surprise, Ă  celui qui le subit ou Ă  celui qui le pratique. »

— Crim. 16 dĂ©cembre 1997, pourvoi no 97-85455[25]

Toutefois, le 22 aoĂ»t 2001, la Cour Ă©met une interprĂ©tation diamĂ©tralement opposĂ©e, considĂ©rant que la fellation pratiquĂ©e sur un homme non consentant n’est pas un viol, mais une agression sexuelle :

« L’élĂ©ment matĂ©riel du crime de viol n’est caractĂ©risĂ© que si l’auteur rĂ©alise l’acte de pĂ©nĂ©tration sexuelle sur la personne de la victime. »

— Crim. 22 aoĂ»t 2001, pourvoi no 01-84024[26]

Pour ĂȘtre constitutive d’un viol, la fellation implique donc une pĂ©nĂ©tration par l’organe sexuel masculin de l’auteur et non par un objet le reprĂ©sentant[27] :

« Encourt la censure pour violation des articles 111-4 et 222-23 du code pĂ©nal l’arrĂȘt qui renvoie devant la cour d’assises, sous l’accusation de viols aggravĂ©s, un mĂ©decin qui, agissant dans un contexte sexuel et animĂ© par la volontĂ© d’accomplir un acte sexuel, a contraint trois jeunes patientes Ă  introduire dans leur bouche puis Ă  sucer un objet de forme phallique dĂšs lors que, pour ĂȘtre constitutive d’un viol, la fellation implique une pĂ©nĂ©tration par l’organe sexuel masculin de l’auteur et non par un objet le reprĂ©sentant. »

— Crim. 21 fĂ©vrier 2007, pourvoi no 06-89543[28]

Aux États-Unis

Jusqu’en 1961, les 50 Ă‰tats amĂ©ricains avaient des sodomy statutes, certaines juridictions interdisant toute pratique consensuelle de la sodomie, terme qui regroupait alors le sexe oral et anal, d’autres seulement celle ayant lieu entre deux personnes non mariĂ©es ou entre des personnes du mĂȘme sexe[29]. En 2003, alors que treize États maintenaient encore cette interdiction, concernant l’affaire Lawrence v. Texas la Cour suprĂȘme jugea que les sodomy statutes visant uniquement les homosexuels Ă©taient anticonstitutionnelles car indĂ»ment discriminatoires[29] - [30] - [31]. Ces lois sont encore en vigueur dans les États oĂč elles s’adressent aussi bien aux hĂ©tĂ©rosexuels et aux homosexuels[31].

Société

En politique

  • Une rumeur publique entourant la mort de FĂ©lix Faure, saisi d'un malaise tandis qu'il recevait sa maĂźtresse Ă  l'ÉlysĂ©e, prĂ©tendait qu'une fellation en Ă©tait la cause. Georges ClĂ©menceau ironisa sur cet Ă©pisode par un trait demeurĂ© cĂ©lĂšbre : « Il voulut ĂȘtre CĂ©sar, il ne fut que pompĂ©. »
  • Lors de l’affaire Monica Lewinsky, Bill Clinton nia avoir eu un « rapport sexuel » avec la stagiaire (« I did not have a sexual relation with that woman, Monica Lewinski »). AccusĂ© de parjure aprĂšs les rĂ©vĂ©lations, il argumenta qu’il n’estimait pas que recevoir une fellation constituait un rapport sexuel. En fait, d'aprĂšs la dĂ©finition d’un rapport sexuel qui fut arrĂȘtĂ©e pour juger l’affaire, cette interprĂ©tation n’est pas fausse, quoique difficile Ă  dĂ©fendre : en dĂ©finissant le rapport sexuel comme le fait de toucher les parties intimes d’une personne pour lui procurer du plaisir, on peut arguer que la fellation ne constitue un acte sexuel que pour celui qui la donne[32].
  • Dans la vie politique française contemporaine, la question de la fellation intervient dans l'affaire Dominique Strauss-Kahn.

Faits divers

  • En 1995, Hugh Grant fait scandale en se faisant arrĂȘter par la police pour exhibition sexuelle (« misdemeanour lewd conduct in a public place ») pour avoir eu une relation buccale avec une prostituĂ©e, Divine Brown[33].
  • En 2002 sort la sĂ©rie pornographique Gag Factor chez JM Productions sur l’irrumation. En octobre 2007, un agent du FBI arrĂȘte un transporteur avec des vidĂ©os de la sĂ©rie. Un jury de Phoenix le condamne pour transport de matĂ©riel (vidĂ©o) obscĂšne. Jeffrey Douglas, l’avocat du distributeur Five Star Video, dit que la juge Rosalyn O. Silver n’a pas voulu comparer et montrer les preuves de l’affaire (Ă  savoir les vidĂ©os en question) aux membres du jury sĂ©lectionnĂ©. Five Star Video doit payer une amende et l’affaire s’arrĂȘte lĂ . Le journaliste Robert Jensen considĂšre cette sĂ©rie sur la fellation comme particuliĂšrement dĂ©gradante et dangereuse pour les femmes[34].

Dans les religions

JudaĂŻsme

D’aprĂšs la Torah tout est permis entre Ă©poux mariĂ©s, cela comprend les actes potentiellement fĂ©condant aussi bien que les actes intrinsĂšquement non fĂ©condants pour autant qu’ils soient pratiquĂ©s « sĂ©rieusement » et de « façon pure »[35]. Par contre, tout acte sexuel entre hommes, y compris la fellation, est interdit.

Christianisme

L'Église catholique considĂšre que tout acte sexuel qui dissocie la sexualitĂ© de sa finalitĂ© procrĂ©ative est dĂ©sordonnĂ©[36]. L'interprĂ©tation de cette position fait dĂ©bat : certains considĂšrent que tout acte de sexualitĂ© orale est contraire Ă  son enseignement, tandis que d'autres, comme le prĂȘtre polonais Ksawery Knotz, estiment que ce sont l'intention et les consĂ©quences de cette pratique qui importent ; selon lui, si celle-ci participe au renforcement de l'amour conjugal et ne devient pas un obstacle Ă  une sexualitĂ© gĂ©nitale normale (par exemple, s'il s'agit d'un acte prĂ©liminaire ou corollaire Ă  un rapport sexuel, avec l'intention d'accroĂźtre le plaisir et la communion des Ă©poux), et si elle est vĂ©cue dans le respect mutuel, alors elle est favorablement accueillie ; si en revanche elle dĂ©courage ou dĂ©tourne le couple d'avoir des rapports sexuels gĂ©nitaux, alors cette pratique est utilisĂ©e Ă  mauvais escient et il convient de la dĂ©considĂ©rer[37] - [38].

Dans la Bible, le passage suivant du Livre des Proverbes pourrait décrire la pratique de la fellation chez la femme adultÚre :

« Il y a trois choses qui sont au-dessus de ma portée,
MĂȘme quatre que je ne puis comprendre :
La trace de l’aigle dans les cieux,
La trace du serpent sur le rocher,
La trace du navire au milieu de la mer,
Et la trace de l’homme chez la jeune femme.
Telle est la voie de la femme adultĂšre :
Elle mange, et s’essuie la bouche,
Puis elle dit : Je n’ai point fait de mal. »

— Pr 30. 18-20

Il existe cependant un passage nettement plus Ă©vocateur, dans le Cantique des Cantiques, que les lecteurs adultes peuvent comprendre Ă  demi-mot :

« Comme un pommier au milieu des arbres de la forĂȘt,
Tel est mon bien-aimé parmi les jeunes hommes.
J’ai dĂ©sirĂ© m’asseoir Ă  son ombre,
Et son fruit est doux à mon palais. »

— Ct 2. 3

Ou plus encore d’aprùs la traduction de Louis de Carriùres[39] :

français latin

« 3. Tel qu’est un pommier fĂ©cond entre les arbres stĂ©riles des forĂȘts, tel est mon bien-aimĂ© entre les enfants des hommes. Ainsi je me suis reposĂ©e sous l’ombre de celui que j’avais tant dĂ©sirĂ© ; et j’ai goĂ»tĂ© de son fruit, qui a Ă©tĂ© plus doux Ă  ma bouche que le miel le plus dĂ©licieux. »

« 3. Sicut malus inter ligna silvarum, sic dilectus meus inter filios. Sub umbra illius, quem desideraveram, sedi et fructus ejus dulcis gutturi meo. »

Islam

Les textes d’Al-Muwatta enseignent que toucher le pĂ©nis de l’homme n’est pas impur[40]. Abou Bakr As-Siddiq en parle Ă©galement dans le traitĂ© d'Houdaybiya[41].

Mais dans les annĂ©es 1960, Youssef al-QaradĂąwĂź Ă©met par fatwa une interdiction de la fellation. Il affirme mĂȘme qu’elle donnerait le cancer de la bouche[42]. Abu al-Qasim al-Khoei contredit cette fatwa, disant que la fellation entre Ă©poux mariĂ©s n’est pas hors-la-loi. Globalement, Ă  l'instar de la sexologue Ă©gyptienne Heba Kotb (en), les juristes islamiques affirment que la fellation est autorisĂ©e dans l’islam puisqu’aucun texte religieux musulman ne l’interdit explicitement. Il faut cependant que la femme fasse attention Ă  ne pas avaler le liquide prĂ©-sĂ©minal qui est considĂ©rĂ© comme impur[43].

Chez les chauves-souris

Chez certains animaux, la fellation pourrait procurer un bĂ©nĂ©fice adaptatif. Une Ă©tude de 2009 portant sur la chauve-souris Cynopterus sphinx a relevĂ© que la copulation dorso-ventrale s'accompagnait souvent chez cette espĂšce de la pratique par la femelle d'une forme de fellation : en penchant la tĂȘte, celle-ci lĂšche la hampe ou la base du pĂ©nis de son partenaire, Ă  l'exclusion du gland qui a dĂ©jĂ  pĂ©nĂ©trĂ© le vagin ; le mĂąle n'interrompt jamais la pĂ©nĂ©tration au cours de cette action.

Ce comportement a une incidence positive sur la durée totale de la copulation : selon les résultats de l'étude, chaque seconde supplémentaire de fellation augmente le temps de copulation d'environ six secondes ; en outre, la copulation dure sensiblement plus longtemps quand il y a fellation que dans le cas contraire.

Les auteurs proposent quatre hypothÚses explicatives en termes de bénéfice adaptatif :

  • en lubrifiant et en stimulant le pĂ©nis, la fellation permettrait d'augmenter la durĂ©e de la copulation ;
  • la copulation prolongĂ©e pourrait elle-mĂȘme ĂȘtre une mĂ©thode de prĂ©servation du couple, les partenaires se sĂ©parant gĂ©nĂ©ralement post coitum pour rejoindre des groupes unisexuĂ©s ;
  • la salive aux propriĂ©tĂ©s antimycosiques et antibactĂ©riennes de la femelle prĂ©viendrait des maladies sexuellement transmissibles ;
  • enfin, lĂ©cher les organes gĂ©nitaux pourrait faciliter la dĂ©tection et l'identification de signaux chimiques liĂ©s au complexe majeur d'histocompatibilitĂ© (CMH) et intervenant dans le choix du partenaire[44].

En revanche, un tel allongement de la durée du coït a un effet négatif potentiel en ce qu'il favorise une attaque par un prédateur éventuel.

Notes et références

  1. Le Petit Robert, 2006, p. 1048.
  2. (en) William H. Masters, Virginia E. Johnson et Robert C. Kolodny, Human Sexuality, HarperCollins College Publishers, (ISBN 978-0-673-46785-0, lire en ligne), p. 438.
  3. Nathalie Bajos et Michel Bozon, EnquĂȘte sur la sexualitĂ© en France : pratiques, genre et santĂ©, La DĂ©couverte, (ISBN 978-2-7071-8972-1, lire en ligne), p. 141-359.
  4. « Risque de tomber enceinte sans pénétration », sur ciao.ch, publié le 17 juin 2010.
  5. (en)Is it possible to get pregnant without penetration?, National Health Service, publié le 15 janvier 2009.
  6. (en)Pregnancy Whithout Penetration, European journal of obstetrics, gynecology, and reproductive biology (ISSN 0301-2115), 1999, vol. 83, par E. Sheiner et M. Katz.
  7. Anne Wright, Grandma's Sex Handbook, Intimate Press, USA, , 161 p. (ISBN 978-0-578-02075-4, lire en ligne).
  8. (en) « Homosexual men and women », Robin Bell, British Medical Journal, 13 février 1999, no 7181, vol. 318, p. 452.
  9. (en)Reducing the risk of sexual HIV transmission: quantifying the per-act risk for HIV on the basis of choice of partner, sex act, and condom use.
  10. Les modes de transmission du VIH lors de rapports sexuels sur sida-info-service.org
  11. (en) Étude du lien entre les relations sexuelles orales et le cancer de l’oropharynx.
  12. (en) Voir par exemple : Article de NewScientist.com et article de BBC News.
  13. « La fellation, est-ce que c'est un risque ? », sur Sida Info Service, (consulté le )
  14. Chat avec MylÚne Pradelle et Nicolas Derche, du Kiosque Info Sida: « Nous avons été surpris par le succÚs de Checkpoint » sur yagg.com du 7 mai 2011.
  15. « “Je suce mais j'avale pas” : La fellation Ă  moindre risque en cinq points », tetu.fr, 14 juillet 2011.
  16. Transmission sexuelle du VIH sur positifs.org.
  17. Le Fils du consul, Paris 1975, p. 31.
  18. (en) Ford Clellan S, Beach Frank A. Patterns of sexual behavior, Methuen & Co, London, 1965. Le livre existe en français, mais il est plus difficile à trouver : (fr) Le Comportement sexuel chez l’homme et l’animal, R. Laffont, 1970.
  19. Paul Veyne, Sexe et pouvoir Ă  Rome, Tallandier, 2005, p. 192-193.
  20. Vie des douze Césars, Suetone, « Vie de TibÚre », chap. XLIII.
  21. Roger Peyrefitte, Les Clés de saint Pierre.
    C’est l’un des graves problĂšmes sur lesquels, Ă  en croire l’auteur, on faisait plancher les jeunes sĂ©minaristes pour les prĂ©parer Ă  leur futur mĂ©tier de confesseurs
  22. KRAFFT-EBING Richard. Psychopathia sexualis, 1882, Agora réédition 1999.
  23. BLACHERE Patrick, Les paraphilies, in LOPES Patrice, POUDAT François-Xavier, Manuel de sexologie, Masson, 2013, p. 195-202.
  24. Langis Pierre, Germain Bernard. La Sexualité humaine, ERPI, 2009, p. 357.
  25. Crim. 16 décembre 1997, pourvoi no 97-85455, sur Légifrance
  26. Crim. 22 août 2001, pourvoi no 01-84024, sur Légifrance
  27. 21 février 2007, pourvoi no 06-89543
  28. Crim. 21 février 2007, pourvoi no 06-89543, sur Légifrance
  29. (en) Jeffrey M. Shaman, Equality and Liberty in the Golden Age of State Constitutional Law, Oxford University Press US, , 237 p. (ISBN 978-0-19-533434-0 et 0-19-533434-5, lire en ligne), p. 211.
  30. (en) Shahid Shahidullah, Albert R. (FRW) Roberts, Crime Policy in America : Laws, Institutions, and Programs, University Press of America, , 311 p. (ISBN 978-0-7618-4098-5 et 0-7618-4098-2, lire en ligne), p. 212.
  31. (en) Elaine Cassel et Douglas A. Bernstein, Criminal Behavior, Routledge, , 386 p. (ISBN 978-0-8058-4892-2 et 0-8058-4892-4, lire en ligne), p. 5.
  32. (en) Perjury about sexual relations from the Paula Jones deposition.
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  34. (en)Jury Finds ‘Gag Factor 18’ Obscene in Five Star Case, XBIZ, 25 octobre 2007.
  35. (en) Mishneh Torah, Laws Concerning Forbidden Relations 21:9 ; « Since a man’s wife is permitted to him, he may act with her in any manner whatsoever. He may have intercourse with her whenever he so desires and kiss any organ of her body he wishes, and he may have intercourse with her naturally or unnaturally [traditionally, this refers to anal and oral sex], provided that he does not expend semen to no purpose. Nevertheless, it is an attribute of piety that a man should not act in this matter with levity and that he should sanctify himself at the time of intercourse. » Sur myjewishlearning.com.
  36. Voir sur zenit.org.
  37. Pleasure seeking during the conjugal act.
  38. « Pendant l'acte sexuel, les couples mariĂ©s peuvent montrer leur amour de toutes les façons, ils peuvent s'offrir les caresses les plus convoitĂ©es. Ils peuvent se stimuler manuellement ou oralement » in « Un prĂȘtre polonais publie un "KĂąmasĂ»tra catholique" » sur lefigaro.fr.
  39. (la) Sainte Bible : contenant l’Ancien et le Nouveau Testament. Psaumes, Proverbes, EcclĂ©siaste, Cantique des Cantiques, Sagesse / avec une trad. française en forme de paraphrase par le R. P. de CarriĂšres ; et les commentaires de MĂ©nochius
 (trad. CarriĂšres, Louis de. Traducteur), Uthenin Chalandre fils (Besançon), , 7 vol. ; in-8 (prĂ©sentation en ligne, lire en ligne), Ct 2. 3
  40. (en) Touching The Penis in Islamic Law, history of religions 2004.
  41. Sahih Bukhari, Kitab al Sharut [Conditions], Book: al-Sharut fil Jihad [Conditions for Jihad], hadith 2770.
  42. Islam’s Stance on Oral Sex sur islamonline.net.
  43. (en)« Much of her advice is straight biology — laying out facts rarely aired elsewhere. Nothing is too sensitive. She discusses sexual positions, female orgasm, oral sex (allowed, “since there is no religious text banning it”), even masturbation (frowned upon but at least preferable to unmarried or adulterous sex, which is “haram,” meaning forbidden by religion) » ; Muslim Woman Gives Sex Advice on Arab TV.
  44. (en) Min Tan, Gareth Jones, Guangjian Zhu, Jianping Ye, Tiyu Hong, Shanyi Zhou, Shuyi Zhang et Libiao Zhang, « Fellatio by Fruit Bats Prolongs Copulation Time », PLoS ONE, vol. 4, no 10,‎ (DOI 10.1371/journal.pone.0007595)

Annexes

Années 1990

  • Thierry Leguay, Histoire raisonnĂ©e de la fellation, GECEP/Le Cercle, 1999

Années 2000

Années 2010

  • Collectif, Osez 20 histoires de fellation, La Musardine, 2012
  • Dino, Osez tout savoir sur la fellation, La Musardine, 2004
  • GĂ©rard Leleu, L'Art de la fellation, Leducs Ă©ditions, 2008
  • GĂ©rard Lenne, De la fellation comme idĂ©al dans le rapport amoureux, La Musardine, 2012
  • Thierry Leguay, La Fabuleuse Histoire de la fellation, La Musardine, 2014
  • Osez la fellation, nouvelle Ă©dition illustrĂ©e, La Musardine, 2017
  • Franck Spengler, Anthologie littĂ©raire de la fellation, La Musardine, 2011, 2018

Articles connexes

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