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HerpĂšs

L'herpÚs est une maladie virale, contagieuse (sexuellement transmissible si l'herpÚs est HSV2 ou par simple contact buccal si HSV1), et responsable d'affection de la peau, des muqueuses et parfois du systÚme nerveux, caractérisée par des crises d'éruption vésiculeuse de boutons groupés. Ces crises d'une quinzaine de jours sont plus ou moins espacées dans le temps ; elles sont déclenchées par de nombreux facteurs, dont une baisse de l'immunité, souvent par un stress, et parfois par l'exposition au soleil[1] - [2]. La maladie est jugée bénigne chez les sujets en bonne santé[3], mais peut se révéler trÚs sérieuse chez l'immunodéprimé, le nouveau-né ou la femme enceinte.

HerpĂšs
Description de cette image, également commentée ci-aprÚs
L'HerpĂšs labial est l'une des formes les plus courantes de l'herpĂšs.
La flÚche indique le bouquet de vésicules, ici sur la lÚvre inférieure.
Causes Human alphaherpesvirus 1 (en) ou Human alphaherpesvirus 2 (d)
Transmission Transmission par contact (d), transmission aéroportée (d) et transmission placentaire (d)
Incubation min 4 j
Incubation max 12 j
SymptÎmes ExanthÚme, fiÚvre légÚre (d), phlyctÚne et adénopathie
Traitement
MĂ©dicament Vidarabine (en), benzocaĂŻne, foscarnet, trifluridine (en), penciclovir (en), valaciclovir, aciclovir, docosanol, acedoben sodium (d) et famciclovir
Spécialité Infectiologie et dermatologie
Classification et ressources externes
CISP-2 S71
CIM-10 A60, B00, G05.1, P35.2
CIM-9 054.0, 054.1, 054.2, 054.3, 771.2
DiseasesDB 5841 33021
eMedicine 218580
MeSH D006561

Wikipédia ne donne pas de conseils médicaux Mise en garde médicale

L'herpĂšs, parfois vĂ©cu pĂ©niblement, n'est jamais totalement guĂ©ri. Il impose donc au porteur de prendre des prĂ©cautions, y compris hors des pĂ©riodes de crises oĂč il reste potentiellement contagieux.

Étymologie

Le nom est dĂ©rivĂ© du mot grec ጕρπΔÎčÎœ (herpein « ramper »), en rĂ©fĂ©rence Ă  la propagation des lĂ©sions cutanĂ©es, impliquant gĂ©nĂ©ralement des cloques, observĂ©es dans les poussĂ©es d'herpĂšs simplex 1 et 2, et de Zona[4].

Vocabulaire spécifique

  • La primo-infection herpĂ©tique est la toute premiĂšre infection d'un patient (symptĂŽmes muqueux ou cutanĂ©s, ou forme asymptomatique), par le virus HSV-1 ou HSV-2. Cette notion est importante car la primo-infection est source d'une excrĂ©tion plus importante et plus longue de virions contaminants pour l'entourage du patient et pour lui-mĂȘme (import par exemple d'un virus produit sur la peau vers l'Ɠil d'une mĂȘme personne, par elle-mĂȘme)[5].
  • L'infection initiale non primaire est le tout premier « contact infectant symptomatique ou asymptomatique avec le virus HSV-1 ou HSV-2, chez un sujet prĂ©alablement infectĂ© par l’autre type viral »[5].
  • Les rĂ©currences sont des rĂ©activations virales qui surviennent Ă©pisodiquement chez un patient antĂ©rieurement infectĂ© par le mĂȘme type viral[5].
  • L'excrĂ©tion virale asymptomatique dĂ©signe la situation dans laquelle l'organisme produit des virions de HSV-1 ou HSV-2 sans qu'il y ait de symptĂŽmes ou lĂ©sions visibles (par le patient, ses proches ou son mĂ©decin)[5].
  • Les rĂ©activations sont des Ă©pisodes de rĂ©plication du virus (entrecoupĂ©s de temps de latence) ; les rĂ©currences peuvent ĂȘtre asymptomatiques ou « cliniques » (symptomatiques)[5].
  • La crise herpĂ©tique dĂ©signe gĂ©nĂ©ralement le moment des manifestations visibles de l'infection.

Virus

  • Le virus de l'herpĂšs, Herpes simplex virus (HSV), appartient au groupe des alphaherpesviridae et plus prĂ©cisĂ©ment Ă  la famille Herpesviridae, qui comprend aussi les virus de la varicelle et du zona, le cytomĂ©galovirus HHV-5 et le virus d'Epstein-Barr.
  • Comme tous les Herpesviridae, c'est un virus Ă  ADN double brin classĂ© dans le Groupe I.
  • Il en existe deux types :
    • le HSV-1, responsable de 95 % des herpĂšs orofaciaux et de bon nombre d'herpĂšs neuromĂ©ningĂ©s et ophtalmiques. Il est aussi responsable de 20 Ă  40 % des herpĂšs gĂ©nitaux par contamination oro-gĂ©nitale ;
    • le HSV-2 responsable principalement de l’herpĂšs gĂ©nital, et de 5 % des herpĂšs orofaciaux.
  • Les HSV sont dermoneurotropes (c'est-Ă -dire qu'ils ciblent la peau et les tissus nerveux), tout comme le virus proche de la varicelle. MalgrĂ© la rĂ©ponse immunitaire gĂ©nĂ©rĂ©e par la primo-infection, ils persisteront la vie entiĂšre, dans le ganglion de Gasser (pour les manifestations orofaciales), et dans les ganglions sacrĂ©s (pour les manifestations anales, gĂ©nitales et fessiĂšres).

ÉpidĂ©miologie

L'humain est le seul réservoir connu du virus de l'herpÚs, dont la transmission semble strictement inter-humaine (pour les deux types viraux connus)[6].

L'herpÚs reste sous-diagnostiqué car souvent asymptomatique. Il est de plus souvent confondu avec une mycose ou une irritation et, la crise ne durant parfois que quelques jours, les patients n'arrivent pas toujours à obtenir un rendez-vous assez tÎt avec un médecin.

Les évaluations de prévalence varient significativement selon les pays ou les époques. Ainsi :

  • en France une Ă©tude Herpimax 2002 a portĂ© sur 4 412 personnes (Ă©chantillons collectĂ©s en 1996 dans le cadre du programme SU.VI.MAX). Elle a conclu Ă  une sĂ©roprĂ©valence moyenne dans la population de 67 % pour le HSV-1 et de 17,2 % pour le HSV-2[7]. Un tiers de la population adulte vivant en France prĂ©senterait des symptĂŽmes de l'herpĂšs, mais Ă  peine un quart de ces personnes ont vu leur diagnostic confirmĂ© par un mĂ©decin[8] ;
  • en Australie une Ă©tude (2006) a Ă©chantillonnĂ© 4 000 personnes (en 1999-2000 dans le cadre du programme AusDiab), concluant Ă  une sĂ©roprĂ©valence moyenne de 75,7 % pour le HSV-1 et de 12,1 % pour le HSV-2[9] ;
  • aux États-Unis une Ă©tude (2006) a portĂ© sur 11 508 personnes (Ă©chantillons collectĂ©s de 1999 Ă  2004 dans la cohorte NHANES du National Center for Health Statistics. Elle concluait Ă  une sĂ©roprĂ©valence moyenne dans la population de 57,7 % pour le HSV-1 et de 17,0 % pour le HSV-2[10].
    En mars 2010, les Centers for National Disease notaient une prévalence du HSV-2 restant élevée (16,2 %) plus particuliÚrement chez les Afro-Américains (39,2 % de prévalence) et les femmes noires (48,0 % de prévalence)[11].

Physiopathologie

Représentation du virus de l'herpÚs HSV-1.

Les virus HSV-1 et -2 sont connus depuis longtemps. Ils restent parfois asymptomatiques toute une vie en restant sous forme dormante dans les ganglions nerveux. Ils peuvent aussi brutalement ou répétitivement se manifester sous des formes génitale et faciale, qui se propagent facilement entre sujets ayant des contacts intimes.

La virulence de la primo-infection dĂ©pend aussi du type d’herpĂšs ainsi que de sa souche mais aussi de l’ñge de l’hĂŽte et de son statut immunitaire. Ainsi la primo-infection est plus spĂ©cialement asymptomatique chez le jeune enfant[12]. Normalement, la primo-infection est asymptomatique et est un Ă©lĂ©ment crucial dans la limitation de la rĂ©plication du virus ce qui permet gĂ©nĂ©ralement l’évitement des symptĂŽmes. Cependant, quelques individus peuvent expĂ©rimenter une infection primaire avec des vĂ©sicules d’herpĂšs gingivo-stomatique[13]. GĂ©nĂ©ralement, l’infection par l’herpĂšs gĂ©nital, qui peut elle aussi ĂȘtre asymptomatique, peut prĂ©senter des lĂ©sions gĂ©nitales ulcĂ©rantes accompagnĂ©es ou non de symptĂŽmes gĂ©nĂ©ralisĂ©s tels que fiĂšvre et maux de tĂȘte[14] - [15]. Une infection herpĂ©tique peut mener Ă  un herpĂšs cornĂ©en.

Les infections herpĂ©tiques se propagent rarement vers d’autres organes. GĂ©nĂ©ralement, seuls les patients immunodĂ©primĂ©s ou les femmes enceintes peuvent prĂ©senter des complications plus graves telles que par exemple une mĂ©ningite[16] - [17]. Dans les cas de l'herpĂšs 1 ou communĂ©ment appelĂ© herpĂšs labial, les manifestations sont frĂ©quentes sur le pourtour de la bouche ou autour des narines, mais Ă©galement Ă  l'intĂ©rieur de la bouche, au fond de la gorge, sur les gencives, sur les joues ou sur le front, voire les yeux. Pour l'herpĂšs gĂ©nital (HSV-2), les manifestations se situent principalement prĂšs des organes gĂ©nitaux. Cependant, il est possible de voir une infection au HSV-1 sur les organes gĂ©nitaux et une infection HSV-2 dans la rĂ©gion faciale. De plus, la persistance du virus est dĂ©finitive, on reste porteur du virus dans les ganglions sensitifs jusqu’à sa mort.

La pĂ©nĂ©tration du virus dans l'organisme se produit Ă  l'occasion d'un contact avec un sujet infectĂ© (mĂȘme en l'absence de manifestations cutanĂ©es visibles) : les virus pĂ©nĂštrent l'hĂŽte quand ils sont dĂ©posĂ©s sur une brĂšche cutanĂ©o-muqueuse. Ils se multiplient dans les cellules Ă©pithĂ©liales oĂč ils sont responsables d'une dĂ©gĂ©nĂ©rescence cellulaire avec ballonisation aspĂ©cifique. Ces mĂ©canismes peuvent ĂȘtre Ă  l'origine des manifestations de primo-infection herpĂ©tique. Ils rejoignent ensuite le ganglion nerveux correspondant Ă  la zone infectĂ©e, par voie centripĂšte, en « remontant » le long des nerfs sensitifs, selon un mĂ©canisme dit « transport rĂ©trograde axoplasmique »[18] (destinĂ© au transport de protĂ©ines ou d'autres molĂ©cules dans le neurone[19] et parfois impliquĂ© dans la dĂ©gĂ©nĂ©rescence nerveuse quand des neurotoxiques (plomb par exemple) rempruntent cette voie[20]). Le virus peut circuler rapidement (et dans les deux sens) dans les neurones[21] et passent facilement d'un neurone Ă  un autre[22]. Cependant, les types 1 et 2 du virus Herpes simplex ne se fixent pas au neurone de la mĂȘme maniĂšre[23].

Les récurrences herpétiques se produisent lorsque, en réponse à un stress physique ou psychique variable, les virus regagnent la peau pour s'y développer à nouveau. Ces épisodes sont plus ou moins fréquents d'un individu à l'autre, et d'intensité variable, mais fixes dans leur topographie.

Lors de la primo-infection, le systĂšme immunitaire entre en lutte contre le virus, inhibant en partie la rĂ©plication du HSV dans le corps humain. Cette premiĂšre ligne de dĂ©fense est non spĂ©cifique. Elle est en grande partie orchestrĂ©e par les macrophages dans les premiĂšres heures de l’infection. Le HSV induit la production de INF-α/ÎČ et de TNF chez les macrophages. Ces cytokines jouent un rĂŽle d'activateur sur les macrophages eux-mĂȘmes et sur leur production d'espĂšces rĂ©actives de l'oxygĂšne (ERO), qui ont tous deux comme rĂ©sultat de freiner la prolifĂ©ration du virus dans les cellules avoisinantes[24]. Cependant, les virus HSV (1 et 2) contournent la dĂ©fense de l’hĂŽte en inhibant la prĂ©sentation de l’antigĂšne de surface des cellules hĂŽte infectĂ©es. Le virus inhibe l'exposition du CMH1 et donc secondairement l'action des T cytotoxiques. Les virus HSV (1 et 2) s'expriment rapidement aprĂšs l’invasion de l’hĂŽte, par une protĂ©ine ICP47 qui inhibe le transporteur de l'antigĂšne[25], ainsi l'anticorps ne peut pas exĂ©cuter son action de reconnaissance.

Manifestations cliniques

La primo-infection est parfaitement asymptomatique dans un cas sur deux (et dans la plupart des primo-infection d'herpĂšs gĂ©nital, pour les deux types d'herpĂšs)[5]. Dans l'autre moitiĂ© des cas, les manifestations consistent souvent en un bouquet de vĂ©sicules translucides devenant rapidement jaunĂątres et croĂ»teuses avec des sensations de picotements, de brĂ»lures ou de dĂ©mangeaisons[26]. Des infections de la peau (visage, doigts, fesses) peuvent apparaitre alors qu'aucune atteinte de la muqueuse ne se manifeste[27] - [28]. Certaines lĂ©sions sont atypiques et sous-diagnostiquĂ©es car confondues avec d’autres dermatoses gĂ©nitales[29] - [30].

On croyait autrefois que HSV-1 ne causait d'infection que sur la partie supérieure du corps (orofaciale notamment) et que le HSV-2 n'attaquait que la partie inférieure du corps. Cette idée est abandonnée : « HSV-1 et HSV-2 peuvent infecter toute région cutanéo-muqueuse »[5].

Les patients symptomatiques et asymptomatiques ont des taux d'excrĂ©tion virale identiques. On ignore encore pourquoi la rĂ©activation du virus tend Ă  ĂȘtre asymptomatique chez certains individus et symptomatiques chez d'autres.

Pour les sujets symptomatiques, le nombre d'occurrences, c’est-Ă -dire de crises, varie selon les individus et dĂ©pend de trois facteurs :

  1. La force du systĂšme immunitaire, qui dĂ©pend notamment du stress (menstruations, exposition Ă  des climats extrĂȘmes, Ă  des maladies
) ;
  2. L'ùge aprÚs la primo-infection : la gravité et la fréquence des récidives tendent à diminuer avec le temps ;
  3. Le type d'infection : le HSV-1 est principalement responsable de l'herpÚs labial, et le HSV-2 de l'herpÚs génital. Selon l'emplacement des lésions, on classe la fréquence des occurrences dans l'ordre suivant :
    • HSV-2 gĂ©nital : rĂ©pĂ©titif la premiĂšre annĂ©e. Le nombre moyen d'occurrences dans l'annĂ©e qui suit une primo-infection est de quatre. 20 % des patients ont plus de 10 occurrences par an. Certains patients n'ont eu aucune occurrence[31],
    • HSV-1 labial : de une Ă  six fois par an selon les individus,
    • HSV-1 gĂ©nital : le nombre moyen d'occurrences dans l'annĂ©e qui suit une primo-infection est faible. 40 % des patients n'ont eu aucune occurrence, 50 % une Ă  deux, et 10 % autant d'occurrences que les infections HSV-2 gĂ©nitale[32],
    • HSV-2 labial : particuliĂšrement rare.

HerpĂšs labial

Infection orale sur la lÚvre inférieure.

C'est le classique « bouton de fiÚvre », essentiellement transmis par contact buccal.

La forme la plus connue est la forme labiale (feu sauvage, dans le registre populaire). Elle Ă©volue via plusieurs stades :

  1. Signes prĂ©liminaires : dĂ©mangeaisons, sensation d'existence d'un lĂ©ger ƓdĂšme, rougeurs
 ;
  2. Apparition de papules : la lĂšvre gonfle plus ou moins localement, parfois durant quelques jours, puis rougit ;
  3. Mûrissage des papules : les papules deviennent des cloques puis des vésicules transparentes contenant un liquide clair. Les vésicules finissent ensuite par éclater, libérant ainsi le liquide (riche en virus et donc trÚs contaminant) ;
  4. DessÚchement : aprÚs leur éclatement, les vésicules laissent place à des plaies souvent douloureuses (brûlures) puis sÚchent assez rapidement pour former des croûtes qui disparaissent en quelques jours.

Un accÚs d'herpÚs labial dure de 8 à 15 jours. L'affection est contagieuse en tout temps, mais plus encore quand les lésions sont encore présentes (y compris sous forme de croûtes, qu'il ne faut pas toucher, et qui peuvent saigner légÚrement sans que cela ne soit visible).

Encéphalite herpétique

C'est avec l'herpÚs néonatal la forme la plus grave de l'herpÚs. Cette encéphalite aiguë nécrosante focale, presque toujours due au HSV-1 (hors infection néonatale), peut survenir à tout ùge. Sans traitement rapide la mortalité dépasse 70 % des cas et le risque de séquelles est élevé chez les survivants[5]. Rarement (20 cas décrits en France de 1966 à 1998) il s'agit d'une complication de l'herpÚs chez la femme enceinte.
Elle nécessite donc un diagnostic et un traitement urgents[5].

Hépatite herpétique

C'est l'une des complications possibles (mais rares) de l'herpĂšs de la femme enceinte[5].
Elle est généralement anictérique (sans jaunisse) mais caractérisée par une insuffisance hépato-cellulaire majeure.
Elle doit ĂȘtre Ă©voquĂ©e face Ă  toute hĂ©patopathie de la femme enceinte (aprĂšs diagnostique diffĂ©rentiel ayant Ă©liminĂ© - surtout au troisiĂšme trimestre de grossesse - une stĂ©atose hĂ©patique aiguĂ« gravidique et/ou une cholestase gravidique[33].

Le cas particulier de l'herpÚs néonatal

C'est avec l'encéphalite herpétique la forme la plus grave de l'herpÚs. Sans traitement rapide la mortalité est élevée et des séquelles graves sont inévitables chez les survivants[5] ;
Il nécessite un diagnostic et un traitement urgents[5].

Chez l'enfant jusqu'Ă  un an

Selon les pédiatres et les publications de la Croix verte allemande (de) (DGK), une infection par le virus de l'herpÚs est particuliÚrement dangereuse pour les bébés de moins de six semaines[34] - [35]. Les nouveau-nés dont la mÚre est déjà infectée par le virus herpÚs simplex reçoivent les anticorps maternels spécifiques de la classe des immunoglobulines G (IgG) par le placenta dÚs la 34e semaine de grossesse. Cette protection naturelle peut protéger contre une infection herpétique ou au moins en réduire la gravité[35].

Plus gĂ©nĂ©ralement, il est conseillĂ© d'ĂȘtre vigilant contre les infections d'herpĂšs tout au long de la premiĂšre annĂ©e de vie[36].

Moyens diagnostiques

Ils sont essentiellement utilisés en cas d'herpÚs génital, d'herpÚs de la femme enceinte ou d'herpÚs du nouveau-né.
Les examens de laboratoire se basent sur deux types de prélÚvements : échantillon de lésion (vésicules herpétiques), ou prise de sang.
Pour l'herpÚs oro-facial, l'examen clinique visuel est en général suffisant.

PrélÚvements de lésions

Les lĂ©sions prĂ©levĂ©es par un Ă©couvillonnage pouvant ĂȘtre analysĂ©es par diffĂ©rentes techniques :

  • Culture virale

C'est le moyen de rĂ©fĂ©rence mais elle doit ĂȘtre pratiquĂ©e par un laboratoire spĂ©cialisĂ©, ce qui nĂ©cessite parfois le transport du prĂ©lĂšvement qui doit se faire dans les plus brefs dĂ©lais et ĂȘtre maintenu rĂ©frigĂ©rĂ© ou congelĂ© si le dĂ©lai de transport dĂ©passe 36 heures.
La sensibilité est comprise entre 60 et 100 % elle diminue en fonction de la zone prélevée et du temps écoulé entre l'apparition des vésicules et le prélÚvement.
Un bon prĂ©lĂšvement doit ĂȘtre fait dans une vĂ©sicule fraĂźche au contenu non troublĂ©, moins de 48h aprĂšs son apparition.

C'est une technique rapide sa sensibilité est de 80 à 90 % et sa spécificité de 85 à 95 %

C'est une technique trÚs rapide mais elle nécessite la lecture au microscope à fluorescence par un personnel spécialisé et averti. La sensibilité est de 75 à 100 % et la spécificité de 95 %.

Les délais sont plus longs (24 à 48 heures) et nécessitent un transport dans un laboratoire spécialisé.
C'est une technique trĂšs sensible et spĂ©cifique utilisable mĂȘme sur un prĂ©lĂšvement de mauvaise qualitĂ© ou mal conservĂ©.
Toutefois son coĂ»t Ă©levĂ© empĂȘche son utilisation en routine.

  • Par cytodiagnostic de Tzanck

L'intĂ©rĂȘt de cette ancienne technique est limitĂ© aux situations oĂč une autre technique ne peut ĂȘtre utilisĂ©e. Elle est peu sensible (60 %) et peu spĂ©cifique car elle ne permet pas de distinguer l'herpĂšs de la varicelle et du zona.

SĂ©rologies

La sĂ©rologie herpĂ©tique est principalement indiquĂ©e si l’examen direct est nĂ©gatif et en l’absence de lĂ©sions, ou pour Ă©tablir le diagnostic du HSV-1 ou du HSV-2.

On distingue deux types de sérologies :

  • la sĂ©rologie non spĂ©cifique de type, qui dĂ©tecte les anticorps communs Ă  HSV-1 et HSV-2.
    Elle prĂ©sente d’excellentes spĂ©cificitĂ© et sensibilitĂ©. Elle rĂ©vĂšle la prĂ©sence d’anticorps IgG ou IgM dirigĂ©s contre l’un ou l’autre des deux virus, mais ne permet pas de spĂ©cifier le type de virus en cause ;
  • la sĂ©rologie spĂ©cifique de type permet de distinguer les anticorps anti-HSV-1 et anti-HSV-2. Les trousses commercialisĂ©es prĂ©sentent, selon la population Ă©tudiĂ©e, une sensibilitĂ© et une spĂ©cificitĂ© d’environ 90 Ă  100 %. Elle n’est pas inscrite Ă  la nomenclature des actes de biologie mĂ©dicale.

La sĂ©rologie spĂ©cifique de HSV-1 ne permet pas d’établir un diagnostic d’infection gĂ©nitale ancienne Ă  HSV-1. En revanche, une sĂ©ropositivitĂ© pour HSV-2 permet gĂ©nĂ©ralement d’établir le diagnostic d’herpĂšs gĂ©nital Ă  HSV-2[37].

Une rĂ©action sĂ©rologique peut ĂȘtre nĂ©gative alors que le sujet est atteint d'herpĂšs car 1 Ă  3 mois sont nĂ©cessaires Ă  la sĂ©roconversion.

Traitement

Deux formes de traitements existent Ă  ce jour, Ă  base de crĂšmes Ă  appliquer, de mĂ©dicaments antiviraux. Les traitements sont d’autant plus efficaces qu’ils sont administrĂ©s trĂšs prĂ©cocement dĂšs l’apparition des tout premiers signes. Plus le traitement antiviral sera pris tĂŽt, plus les manifestations cliniques seront limitĂ©es en intensitĂ© et en durĂ©e. Les antiviraux empĂȘchent le virus de se reproduire et n’agissent que dans les cellules infectĂ©es par le virus.

Précautions de base

Des prĂ©cautions d’hygiĂšne sont indispensables pour limiter le risque de contamination, et doivent ĂȘtre respectĂ©es tant par les malades que par l'entourage, mĂȘme en l'absence de crise visible. Ces prĂ©cautions aident Ă©galement Ă  limiter le risque d'auto-inoculation, qui peut amener le virus dans des zones trĂšs sensibles (herpĂšs gĂ©nital ou oculaire, aux consĂ©quences graves).

Ces mesures peuvent sembler lourdes au quotidien : elles restent pourtant le seul moyen d'éviter la maladie, qui peut dans certains cas avoir des conséquences dramatiques (aucun vaccin ou médicament n'éradiquant le virus). En effet, le simple bouton de fiÚvre peut évoluer vers des formes plus graves, par simple progression du virus, ou auto-contamination d'autres zones du corps. Beaucoup de gens ignorent ces précautions ou ne veulent pas les mettre en pratique, ce qui explique que le virus soit si répandu.
Certaines personnes sont plus Ă  risque que d'autres : immunodĂ©primĂ©, nouveau-nĂ©, femme enceinte, porteurs d'une dermatite atopique. Toute personne atteinte, mĂȘme si la maladie se limite pour le moment Ă  de simples boutons de fiĂšvre, est contaminĂ©e et doit prendre les prĂ©cautions suivantes pour protĂ©ger son entourage :

  • se laver soigneusement et rĂ©guliĂšrement les mains, surtout aprĂšs tout contact avec la lĂ©sion (mĂȘme sans gratter) ; le faire avec encore plus d'attention si on va toucher de la nourriture ou de la vaisselle, une autre personne ou ses affaires personnelles (particuliĂšrement des affaires d'hygiĂšne) bien que le virus ne conserve son pouvoir infectant que 2 heures sur un support sec[38] ;
  • Ă©viter d'utiliser les objets ayant Ă©tĂ© en contact direct avec la salive ou la bouche d'une personne infectĂ©e (brosse Ă  dent notamment) ;
  • Ă©viter les contacts sexuels oro-gĂ©nitaux pour ne pas transmettre un herpĂšs labial au niveau gĂ©nital ;
  • individualiser le linge de toilette ;
  • ne pas se toucher les yeux (un geste machinal rapide suffit pour la transmission), et bien sĂ»r, ne pas humecter ses lentilles de contact avec sa salive (risque trĂšs direct de contamination) ;
  • ne pas gratter les lĂ©sions, et plus gĂ©nĂ©ralement, ne jamais toucher la zone infectĂ©e ;
  • si le geste est machinal, prendre l'habitude de ne plus toucher les lĂ©sions, et se nettoyer les mains (ongles compris) chaque fois qu'on le fait ;
  • maintenir les parties atteintes aussi propres et sĂšches que possible, et ne pas les serrer sous des vĂȘtements trop prĂšs du corps ;
  • Ă©viter tout contact avec un nouveau-nĂ© (son systĂšme immunitaire est encore fragile) ;
  • en cas de bouton de fiĂšvre (mĂȘme dĂ©butant ou presque terminĂ©), Ă©viter d'embrasser, y compris sur les joues, et ce jusqu'Ă  ce que les lĂ©sions soient complĂštement sĂšches.


Traitements médicamenteux

RĂ©actions cibles du traitement.

Les traitements actuels ne guérissent pas la maladie mais réduisent la charge virale en période de crise. Les médicaments utilisés sont des antiviraux dont quelques exemples sont l'aciclovir, et sa prodrogue le Valaciclovir, le famciclovir et le cidofovir.

Le Valaciclovir (Zelitrex, Valtrex ou autre générique) pris en comprimé dans les 30 minutes suivant l'apparition des premiers picotements, permet d'éviter l'apparition de toute lésion de l'herpÚs labial[39] - [40] - [41] - [42].

Le mécanisme d'action : les antiviraux sont des analogues de base qui sont incorporés par les cellules infectées par les virus. La thymidine kinase des virus est moins spécifique que la thymidine kinase des cellules humaines et permet donc de phosphoryler des analogues de bases. Par la suite, ces analogues de bases entrent en compétition avec les bases phosphatées de la cellule et une fois incorporés, les analogues de bases inhibent l'ADN polymérase. Exemple en absence d'infection, l'aciclovir n'est pas transformé en aciclovir monophosphate car il y a absence de TK virale et donc les étapes ultérieures ne sont pas possibles. Cependant, certains HSV sont résistants aux traitements contre les antiviraux. L'une des causes de résistance est la mutation du gÚne de la thymidine kinase chez l'HSV[43].

D'autres molécules à action anti-virale sont en cours de développement, comme le pritelivir.

Autres

Le traitement par frĂ©quences sur micro-courants de l’herpĂšs labial consiste Ă  appliquer une Ă©lectrode Ă  la nuque et une autre sur la lĂšvre. Les frĂ©quences utilisĂ©es viseront les diffĂ©rentes mutations du virus, elles sont appliquĂ©es par couple : 230Hz/430Hz, 236Hz/435Hz et 687Hz et 573Hz. Le traitement nĂ©cessite habituellement 2 sĂ©ances de 2 heures. Il est observĂ© que les lĂ©sions disparaissent Ă  la fin du traitement ou dans les 24 heures suivantes[44] - .

Vaccin

Aucun vaccin n'existe actuellement contre l'herpÚs, malgré de nombreux essais.

Recherches

Traitements alternatifs

  • La glycyrrhizine, acide glycyrrhizique, principe actif de la rĂ©glisse, agirait contre le virus de l'herpĂšs chez la souris[45].
  • L'Ă©modine aurait un effet anti-HSV chez la souris[46]. L’émodine peut ĂȘtre extraite de diverses plantes dont la rhubarbe ornementale (Rheum palmatum) ou la renouĂ©e du Japon (Fallopia japonica ou Polygonum cuspidatum).
  • Le xylomannane, un polysaccharide sulfatĂ© issu d'algues rouges comme Nothogenia fastigiata, aurait un effet sur la rĂ©plication de l'HSV-1 et l'HSV-2[47]. De plus, cette molĂ©cule est capable de diminuer l’adsorption du virus sur ses cellules hĂŽtes. Son activitĂ© semblerait Ă©galement plus efficace que l'hĂ©parine[48].
  • Le galactofucane sulfatĂ©, extrait d'un grand nombre d'algues brunes (notamment prĂ©sent chez Undaria pinnatifida, le « wakamĂ© » communĂ©ment consommĂ© en Asie), prĂ©senterait potentiellement une activitĂ© anti-herpĂ©tique. En effet, une Ă©tude Ă©pidĂ©miologique menĂ©e sur diffĂ©rentes communautĂ©s Ă  travers le monde a rĂ©vĂ©lĂ© une importante diffĂ©rence de sĂ©roprĂ©valence du virus HSV-2, notamment entre des femmes d'origine afro-amĂ©ricaine et japonaise, chez lesquelles celui-ci Ă©tait respectivement de 50 % et 7 %[49] - [50]. MalgrĂ© l'absence de rĂ©sultats cliniques Ă  ce jour, le lien entre l'ingestion rĂ©guliĂšre de macroalgues marines contenant ces polysaccharides sulfatĂ©s et le faible taux de prĂ©valence de ce virus chez les populations japonaises, a Ă©tĂ© fortement suspectĂ©. Des rĂ©sultats obtenus lors de prĂ©cĂ©dentes Ă©tudes ont montrĂ© que des fractions aqueuses de Undaria pinnatifida ainsi que des extraits de galactofucanes sulfatĂ©s, partiellement purifiĂ©s, avaient une activitĂ© anti-herpĂ©tique in vitro sur toutes les souches virales testĂ©es, activitĂ© par ailleurs plus forte contre les souches HSV-2 en comparaison avec les souches HSV-1[51] - [52]. Le mode d'action de ces extraits a Ă©tĂ© identifiĂ© comme Ă©tant une inhibition de l'adsorption du virus sur la membrane de la cellule hĂŽte. En comparaison, les souches traitĂ©es Ă  l'acyclovir, molĂ©cule largement utilisĂ©e actuellement comme anti-herpĂ©tique, s’avĂ©raient pour un grand nombre d'entre elles ĂȘtre rĂ©sistantes Ă  ce traitement.

Lien entre maladie d'Alzheimer et herpĂšs

Dans les annĂ©es 90, la microbiologiste Ruth Itzhaki[53] de l'universitĂ© de Manchester est l’une des premiĂšres Ă  Ă©tablir un lien entre herpĂšs et maladie d'Alzheimer. Dans une Ă©tude de 1997, elle dĂ©couvre que chez les "malades d’Alzheimer porteurs de la mutation gĂ©nĂ©tique de l’ApoE4[54]", le virus HSV-1 est "prĂ©sent dans leur cerveau dans 60% des cas"[55]. Dans une Ă©tude menĂ©e en 2018 elle confirme ce lien entre certains virus de l'HerpĂšs et la maladie d'Alzheimer[56].
En 2022 des chercheurs britanniques et amĂ©ricains publient dans la revue Journal of Alzheimer’s Disease[57], leur hypothĂšse selon laquelle "le virus de la varicelle-zona (VZV) et le virus de l’herpĂšs simplex (HSV), pourraient ĂȘtre impliquĂ©s dans le dĂ©clenchement des premiers stades de la maladie"[58].

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Annexes

Article connexe

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