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HĂ©parine

L’hĂ©parine (en grec ancien ጧπαρ hepar « foie ») est un mĂ©dicament anticoagulant, c'est une molĂ©cule qui fait partie des glycosaminoglycanes (GAG). Les oses constitutifs sont : la N-acĂ©tylglucosamine et des acides iduroniques.

HĂ©parine
Image illustrative de l’article HĂ©parine
Image illustrative de l’article HĂ©parine
Identification
Nom UICPA Acide L-iduronique-2-O-sulfate (alpha1-4)
D-glucosamine-N-sulfate, 6-O-sulfate (alpha1-4)
No CAS 9005-49-6
No ECHA 100.029.698
No CE 232-681-7
Code ATC B01AB01, B01AB05, C05BA01, C05BA03, S01XA09, S01XA14
PubChem 772
Propriétés chimiques
Formule C12H19NO20S3 [IsomĂšres]
Masse molaire[1] 593,469 ± 0,032 g/mol
C 24,29 %, H 3,23 %, N 2,36 %, O 53,92 %, S 16,21 %,
Données pharmacocinétiques
Biodisponibilité nulle (orale)
MĂ©tabolisme HĂ©patique
Demi-vie d’élim. 90 minutes
Considérations thérapeutiques
Classe thérapeutique Anticoagulant
Voie d’administration Intraveineuse
Sous-cutanée

Unités du SI et CNTP, sauf indication contraire.

Sa structure, difficile à étudier, est souvent controversée. C'est un mélange de différents polymÚres essentiellement constitués d'unités disaccharidiques trisulfatées :

  • l'acide L-iduronique-2-O-sulfate (90 % de ses composants) ;
  • D-glucosamine-N-sulfate, 6-O-sulfate (10 % de ses composants).

MĂ©canisme d'action

C'est une substance ayant des propriĂ©tĂ©s anticoagulantes extrĂȘmement puissantes. Elle est frĂ©quemment utilisĂ©e pour son action sur la thrombose. Elle est administrĂ©e par voie sous-cutanĂ©e ou intraveineuse, selon la dose Ă  administrer. Elle active une protĂ©ine plasmatique : l'antithrombine III. Cette protĂ©ine de la famille des inhibiteurs de sĂ©rine protĂ©ase est un inhibiteur naturel des protĂ©ases impliquĂ©es dans la cascade de la coagulation (facteurs XIIa, XIa, IXa, Xa, IIa). Une fois liĂ©es Ă  l'hĂ©parine (via des sĂ©quences particuliĂšres), ses actions inhibitrices sur les diffĂ©rentes protĂ©ases de la coagulation sont dĂ©multipliĂ©es. L'hĂ©parine prĂ©sente un grand nombre de propriĂ©tĂ©s non exploitĂ©es encore en thĂ©rapeutique : mĂ©tabolisme des lipides, anti-inflammatoire, anti-infectieux[2].

Elle est prĂ©sente naturellement dans l'organisme au niveau des tissus conjonctifs chez l'Homme, et notamment au niveau des poumons, mais Ă©galement chez les autres animaux. Elle est sĂ©crĂ©tĂ©e notamment par les mastocytes (cellules de l'immunitĂ© non spĂ©cifique) lors de la rĂ©ponse immunitaire. L'hĂ©parine est extraite industriellement d'intestin de porc (Europe) ou de poumon de bƓuf. Les abats d'autres mammifĂšres d'Ă©levage peuvent ĂȘtre utilisĂ©s comme sources secondaires[3].

L'hĂ©parine est utilisĂ©e le plus souvent en perfusion continue. Elle a les avantages, par rapport aux hĂ©parines de bas poids molĂ©culaire, d'ĂȘtre de durĂ©e de vie courte et de pouvoir ĂȘtre antagonisĂ©e par de la protamine en cas de complications. Sa dose n'a pas besoin d'ĂȘtre adaptĂ©e en cas d'insuffisance rĂ©nale. L'ECP (eosinophil Cationic Protein) est une protĂ©ine Ă©osinophile cationique, qu'on retrouve dans la matrice pĂ©riphĂ©rique des granulocytes Ă©osinophile, qui neutralise l'action de l'hĂ©parine.

La surveillance de son traitement repose sur :

  • le temps de cĂ©phaline kaolin (ou temps de cĂ©phaline activĂ©) dont l'allongement permet d'optimiser le dosage de l'hĂ©parine ;
  • la numĂ©ration des plaquettes afin de dĂ©pister une complication pouvant ĂȘtre grave : la thrombopĂ©nie d'origine allergique pouvant ĂȘtre trĂšs importante et exposer Ă  des risques de saignements et Ă  la formation de caillots (les plaquettes sont « consommĂ©es ») ;
  • l'activitĂ© anti-Xa (pour les HBPM).

Les effets indésirables sont à type de saignements, la thrombopénie, et plus rarement, l'ostéoporose (baisse du contenu en calcium des os).

Héparine de bas poids moléculaire

Les héparines de bas poids moléculaire (HBPM) sont des polymÚres sulfonés et glycosylés complexes, fabriquées par dépolymérisation chimique ou enzymatique de l'héparine. Il en existe plusieurs types : enoxaparine, tinzaparine, nadroparine. Elles s'administrent en injection sous cutanée en une ou deux injections par jour.

Le fondaparinux ou pentasaccharide est un dĂ©rivĂ© de synthĂšse donnant thĂ©oriquement moins d'accidents allergiques (thrombopĂ©nie induite par l'hĂ©parine (TIH) notamment), mais qui par contre ne peut pas ĂȘtre antagonisĂ© par la protamine.

La surveillance biologique d'un traitement par HBPM consiste en :

  • la mesure de l'activitĂ© anti Xa ;
  • la numĂ©ration formule plaquette (NFP)(taux de plaquettes dans le sang), qui doivent ĂȘtre surveillĂ©es, en raison du risque de thrombopĂ©nie.

Leur administration devra ĂȘtre trĂšs soigneusement contrĂŽlĂ©e en cas d'insuffisance rĂ©nale en raison des risques de surdosage.

Héparines non fractionnées ou HNF

Elles constituent l'hĂ©parine standard. Elles peuvent ĂȘtre injectĂ©es sous forme sous-cutanĂ©e (calciparine) ou intraveineuse continue (hĂ©parine). Le TCA est l'examen trĂšs sensible qui permet de quantifier leur activitĂ©. Elles peuvent ĂȘtre Ă  l'origine de thrombopĂ©nie sĂ©vĂšre d'origine immunoallergique de façon plus frĂ©quente que les HBPM.

Effets indésirables

  • Saignement et hĂ©morragie
  • ThrombopĂ©nies

Thrombopénie induite par l'héparine (TIH)

Apparaissant souvent le 7e jour aprÚs l'introduction de l'héparine, elle est à l'origine d'une diminution sévÚre du taux de plaquettes. Potentiellement grave, cet accident est toujours redouté aprÚs l'introduction d'héparine. Cet évÚnement est surveillé par la Numération Formule Sanguine 2 fois par semaine en traitement sous HNF ou HBPM. Les héparinoïdes de synthÚses ne donnent pas de TIH. Tout antécédent d'accident sous héparine est une contre-indication formelle à la réintroduction d'héparine chez un patient.

Diminution de la synthÚse d'aldostérone

Hyperkaliémie modérée potentielle

Ostéoporose

Traitement par héparines non fractionnée de plus de 6 mois

Doses

Les hĂ©parines sont utilisĂ©es pour leurs vertus anticoagulantes. Elles peuvent s'administrer Ă  des doses diffĂ©rentes selon l'objectif recherchĂ©. Aucune hĂ©parine ne traverse la barriĂšre placentaire. En cas d'insuffisance rĂ©nale, si la clairance Ă  la crĂ©atinine est infĂ©rieure Ă  30 mL/min, les HBPM sont contre-indiquĂ©es puisqu'elles s'accumulent dans l'organisme. En pĂ©diatrie, les besoins en HNF sont 20 Ă  30 % supĂ©rieures Ă  celles de l'adulte.

Prévention primaire

L'introduction d'héparine sert en prévention primaire à prévenir l'apparition d'accidents thrombo-emboliques, notamment lors de l'alitement prolongé et des suites post-opératoires.

Prévention secondaire

Les héparines sont alors utilisées à doses curatives en cas d'accident thrombo-embolique. Pour éviter une Thrombopénie Induite à l'Héparine (TIH), on effectue systématiquement un relais par Antivitaminiques K dÚs le 1er jour, en l'absence de contre-indications.

Divers

L'héparine fait partie de la liste des médicaments essentiels de l'Organisation mondiale de la santé (liste mise à jour en )[4].

Voir aussi

Notes et références

  1. Masse molaire calculĂ©e d’aprĂšs « Atomic weights of the elements 2007 », sur www.chem.qmul.ac.uk.
  2. Martin Delguste, Caroline Zeippen, BĂ©nĂ©dicte Machiels et Jan Mast, « Multivalent binding of herpesvirus to living cells is tightly regulated during infection », Science Advances, vol. 4, no 8,‎ , eaat1273 (ISSN 2375-2548, DOI 10.1126/sciadv.aat1273, lire en ligne, consultĂ© le )
  3. ansm, « Etat des lieux sur les héparines », sur https://ansm.sante.fr,
  4. WHO Model List of Essential Medicines, 18th list, avril 2013
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