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Monica Lewinsky

Monica Lewinsky, née le à San Francisco (Californie), est une femme d'affaires américaine.

Monica Lewinsky
Lewinsky s'exprimant durant une conférence TED (Technology, Entertainment and Design) en 2015.
Biographie
Naissance
Nom de naissance
Monica Samille Lewinsky
Nationalités
Formation
London School of Economics (psychologie sociale)
Beverly Hills High School (en)
Santa Monica College
John Thomas Dye School (en)
Lewis & Clark College (en)
Pacific Hills School (en)
Activités
Période d'activité
depuis
PĂšre
Bernard Lewinsky (en)

Elle défraye la chronique en 1998-1999 lorsqu'il est rendu public qu'elle a eu des relations sexuelles avec le président Bill Clinton, lors d'un stage effectué à la Maison-Blanche.

Le mensonge sous serment de Clinton Ă  propos de cette relation conduit Ă  une procĂ©dure d'impeachment Ă  son encontre, bloquĂ©e par le SĂ©nat des États-Unis. Cette affaire, connue sous le nom d'« affaire Lewinsky » ou de « Monicagate » (« gate » en rĂ©fĂ©rence au scandale du Watergate), connaĂźt une mĂ©diatisation exceptionnelle, tant aux États-Unis qu'Ă  l'Ă©tranger.

Jeunesse et Ă©tudes

Monica Samille Lewinsky naßt à San Francisco et grandit dans un milieu aisé, dans le sud de la Californie, dans les quartiers huppés de Westside Brentwood et de Beverly Hills à Los Angeles[1] dans une famille juive ashkénaze originaire d'Allemagne pour le pÚre, de Lituanie pour la mÚre. Son pÚre est Bernard Lewinsky (en), un oncologue salvadorien, et sa mÚre, Marcia Kaye Vilensky, une autrice[2] qui a tenté de se faire un nom dans la presse people[3] ; le divorce tumultueux de ses parents en 1987-1988 a un effet significatif sur Monica qui souffre de rondeurs envahissantes variant au gré de ses régimes et de ses crises de déprime[4]. Son pÚre épouse, plus tard, sa seconde femme Barbara ; quant à sa mÚre, elle épousera R. Peter Straus, un cadre dans les médias.

La famille suit l'enseignement du Temple du Sinaï à Los Angeles et Monica, dans sa jeunesse, reçoit également une éducation religieuse. Elle fait ses études primaires à la John Thomas Dye School à Bel-Air puis elle va à l'école de Beverly Hills, qu'elle quitte en terminale pour terminer ses études secondaires à la Bel Air Prep (plus tard renommée Pacific Hills School) en 1991. Elle poursuit ses études à l'université de Santa Monica durant deux ans tout en étudiant l'art dramatique à la Beverly Hills High School et en travaillant dans une boutique de cravates.

En 1993, elle s'inscrit au Lewis and Clark College de Portland dans l'Oregon oĂč elle obtient un diplĂŽme de psychologie en 1995. GrĂące Ă  un ami de la famille, gĂ©nĂ©reux donateur du parti dĂ©mocrate, elle dĂ©croche Ă  Washington DC un stage non rĂ©munĂ©rĂ©, commençant au mois de , dans les services de Leon Panetta, chef de cabinet de la Maison-Blanche. Elle change quelque temps plus tard de fonction et obtient un poste rĂ©munĂ©rĂ©, Ă  partir de , au bureau des Affaires lĂ©gislatives de la Maison-Blanche. Jeune femme aimant sĂ©duire et dont l'exubĂ©rance californienne dĂ©tonne dans le milieu compassĂ© de Washington, elle entre dans le cercle magique du pouvoir oĂč elle est surnommĂ©e « l'incruste » pour sa propension Ă  s'insinuer dans les cocktails prĂ©sidentiels oĂč elle n'est pas invitĂ©e[4]. Alors qu'elle n'est encore que stagiaire, elle avoue volontiers qu'elle trouve le prĂ©sident sexy et qu'avoir une relation sexuelle avec lui dans le Bureau ovale ne lui dĂ©plairait pas[4]. Son travail consiste, entre autres, Ă  faire parvenir des documents au prĂ©sident ou lui livrer des pizzas mais sa prĂ©sence trop frĂ©quente autour du Bureau ovale et leurs rencontres furtives inquiĂštent les conseillers du prĂ©sident qui pensent qu'un scandale sexuel pourrait compromettre sa rĂ©Ă©lection future, si bien que Monica apprend le 7 avril 1996 qu'elle est transfĂ©rĂ©e au Pentagone[5]. Alors que leur relation s'effiloche, elle parvient Ă  le revoir pour fĂȘter sa rĂ©Ă©lection et lors de rares venues Ă  la Maison-Blanche qui lui sont facilitĂ©es par la secrĂ©taire personnelle de Clinton, Betty Currie (en)[6]. Il cĂšde Ă  nouveau aux avances trĂšs appuyĂ©es de la jeune femme mais le regrette et peu Ă  peu lui fait barrer la porte du Bureau ovale[7].

Affaire Clinton-Lewinsky

Bill Clinton et Monica Lewinsky, dans le Bureau ovale en 1997.

Entre (période de shutdown budgétaire qui voit les principaux fonctionnaires renvoyés chez eux, permettant à une stagiaire comme Monica de se rapprocher du président) et (date à laquelle le président met fin à leur relation), Monica Lewinsky a, à une dizaine de reprises, des relations intimes[8] avec le président Bill Clinton[9].

NommĂ© procureur spĂ©cial le chargĂ© de l'affaire du Whitewater (affaire immobiliĂšre dans laquelle sont impliquĂ©s les Ă©poux Clinton durant leur pĂ©riode en Arkansas), Kenneth Starr recueille d'autres accusations contre les Clinton au cours de son instruction mais les enquĂȘtes Travelgate (en) en mars 1996, ou Filegate en juin 1996, n'apportent aucun matĂ©riel solide Ă  soumettre au CongrĂšs. Aussi, le juge conservateur proche du Parti rĂ©publicain, souhaite Ă©largir son rayon d'action en enquĂȘtant sur la morale sexuelle du prĂ©sident[10]. Il sait que Bill Clinton a dĂ©jĂ  Ă©tĂ© confrontĂ© Ă  plusieurs affaires sexuelles, notamment au sujet d'une prĂ©sumĂ©e relation Ă  long terme avec une chanteuse et ancienne employĂ©e de l'État de l'Arkansas, Gennifer Flowers et Ă  propos d'une rencontre avec une fonctionnaire de l'Arkansas, Paula Jones (nĂ©e Corbin) ; ces deux relations auraient eu lieu alors que Bill Clinton n'Ă©tait encore que gouverneur de cet État. Paula Jones a intentĂ© un procĂšs au civil contre Bill Clinton pour harcĂšlement sexuel. Le nom de Monica Lewinsky apparaĂźt pour la premiĂšre fois lors de la procĂ©dure judiciaire de l'affaire Paula Jones, lorsque les avocats de celle-ci cherchant des preuves de harcĂšlement sexuel de la part de Bill Clinton afin d'Ă©tayer les accusations de leur cliente, la font citer comme tĂ©moin. En novembre 1996, Starr lance ses procureurs sur la piste du Troopergate (en) mais cette affaire (au cours de laquelle Monica Lewinsky se parjure en mai 1997 lors de son tĂ©moignage devant la Cour suprĂȘme, en niant avoir eu quelque relation physique que ce soit avec Bill Clinton), comme celle du Whitewater, s'enlise et l'opinion publique perdue s'y intĂ©resse peu, si bien que le magistrat choisit une autre piste grĂące Ă  Linda Tripp, collĂšgue de Monica Lewinsky au Pentagone. Les deux femmes ont en commun d'ĂȘtre des exilĂ©es meurtries de la Maison-Blanche, Linda nourrissant des rancƓurs vis-Ă -vis de l'administration Clinton qui l'en a chassĂ©e[11].

Photo d'identité du département de la Défense (1997).

Linda Tripp est une rĂ©publicaine qui dĂ©teste les Clinton. Elle convainc Monica de conserver les preuves matĂ©rielles de sa liaison (les cadeaux du prĂ©sident et sa « robe bleue » tachĂ©e de sperme). Elle nourrit l'idĂ©e d'Ă©crire un livre Ă  charge Ă  leur sujet[12]. Sous les conseils d'une de ses amies, Lucianne Goldberg (en), agent littĂ©raire qui vit de ragots croustillant, Tripp enregistre Ă  partir de , Ă  l'insu de Monica, leurs conversations tĂ©lĂ©phoniques. Elle informe Starr de l'existence de ces enregistrements dont certaines Ă©voquent les relations sexuelles. En , aprĂšs que Lewinsky ait tentĂ© de la persuader de mentir Ă©galement sous serment, Linda Tripp confie les cassettes Ă  Starr qui les ajoute aux piĂšces de l'affaire Whitewater. Starr Ă©largit ainsi son enquĂȘte en y incluant notamment le parjure de Lewinsky ainsi que d'autres Ă©ventuels, lors de son tĂ©moignage dans l'affaire Jones versus Clinton, et sa tentative de subornation de tĂ©moin[13].

DÚs lors, Starr organise certaines « fuites » pour indiquer à la presse « qu'il dispose d'éléments sur la maniÚre dont le Président a tenté de dissimuler sa relation avec Monica (en récupérant les cadeaux qu'il lui avait faits) et de la faire taire (en lui assurant un emploi par l'intermédiaire de son ami Vernon Jordan) : de quoi porter contre lui les accusations d'incitation à faux témoignage et d'obstruction à la justice[14] ». Le dans le cabinet de son avocat et devant le juge Wright, Bill Clinton, alors qu'il est sous serment, nie avoir eu « une affaire sexuelle », des « rapports sexuels » ou « une relation sexuelle » avec Lewinsky. Deux jours plus tard, l'affaire est rendue publique et le , lors d'une conférence de presse télévisée à la Maison-Blanche, il déclare « Je n'ai pas eu de rapports sexuels avec cette femme, Mademoiselle Lewinsky[15] ». Cette phrase restera plus tard célÚbre pour sa construction syntaxique avec une véracité à caractÚre trompeur suivant la définition donnée à « relations sexuelles ».

Le , Monica Lewinsky, obligée de reconnaßtre sa relation avec Clinton face au procureur Starr, passe un accord provisoire avec lui afin de bénéficier d'un statut d'immunité, en échange de révélations sur ses relations avec le président américain et de la robe bleu marine[16] portant des traces de sperme du président comme le confirment les analyses ADN[17].

Sous la pression de Kenneth Starr et la menace de crimes de parjure et d'entrave à la justice rendent passible de destitution, Clinton admet avoir menti au peuple américain et qu'il a eu un « contact intime inapproprié » avec Mademoiselle Lewinsky. Le le grand jury, réuni au tribunal de Washington pour suivre la déposition de Clinton par une liaison vidéo, entend ainsi sa défense dans laquelle il nie avoir commis un parjure car selon lui, la définition légale de sexe oral est uniquement un rapport sexuel oral mutuel. L'insistance de Clinton à faire cette distinction soulÚve des critiques jusque dans son propre camp politique. Monica Lewinsky comparaßt en personne devant un grand jury. Elle reconnaßt les relations sexuelles[18].

Le , le procureur Starr remet son rapport d'enquĂȘte aux membres du CongrĂšs. Le « rapport Starr » de 445 pages et 60 000 pages d'annexes, comporte onze chefs d'inculpation. Il est publiĂ© dĂšs le lendemain sur internet[19]. La procĂ©dure d'impeachment est votĂ©e le 19 dĂ©cembre 1998 par la Chambre des reprĂ©sentants, majoritairement rĂ©publicaine. Le 12 dĂ©cembre 1999, le SĂ©nat l'acquitte des charges retenues et, faute de majoritĂ© des deux tiers, la condamnation d'impeachment n'est pas votĂ©e[20].

Vie aprĂšs l'affaire

L'affaire a apportĂ©, Ă  une pĂ©riode de culture populaire, la cĂ©lĂ©britĂ© Ă  Monica Lewinsky comme Ă©tant le centre d'une jeune gĂ©nĂ©ration Ă  l'origine d'une tempĂȘte politique. En juin 1999, Ms. Magazine a publiĂ© une sĂ©rie d'articles de l'auteur Susan Jane Gilman, de la sexologue Susie Bright et de l'Ă©ditrice Abiola Abrams apportant le regard de trois gĂ©nĂ©rations de femmes pour analyser si le comportement de Monica Lewinsky avait une signification pour le fĂ©minisme. Au dĂ©but de 1999, Lewinsky a refusĂ© de signer un autographe dans un aĂ©roport, disant :

« Je suis cĂ©lĂšbre pour une raison pour laquelle il n'est pas formidable d'ĂȘtre reconnu. »

Le , Monica Lewinsky a Ă©tĂ© interviewĂ©e par Barbara Walters lors de l'Ă©mission 20/20 de la chaĂźne ABC ; le programme a Ă©tĂ© regardĂ© par 70 millions d'AmĂ©ricains, ce qu'ABC a annoncĂ© comme un record de spectateurs pour une Ă©mission d'informations. Monica Lewinsky a dĂ©clarĂ© Ă  Barbara Walters Ă  la fin de cette interview Ă  propos de sa relation avec Bill Clinton (« Je me suis sentie comme un dĂ©chet, je me suis sentie trĂšs sale, j'ai le sentiment qu'on s'est servi de moi et j'en suis déçue »)[21]. Elle a coopĂ©rĂ© avec l'auteur Andrew Morton pour la rĂ©daction de sa biographie, L'Histoire de Monica, notamment sur le versant de sa relation avec Bill Clinton. Le livre a Ă©tĂ© commercialisĂ© en et des extraits sont parus comme un article principal du Time. Les critiques du New York Times jugent le livre de mauvais goĂ»t et fatigant. Lewinsky gagnera environ 500 000 $ pour sa participation Ă  ce livre auxquels s'ajoutera 1 million de $ de droits internationaux pour l'entretien avec Barbara Walters, mais Lewinsky Ă©tait toujours assaillie par de fortes amendes et par un train de vie Ă©levĂ©. Monica Lewinsky fit une apparition dans deux sketches, dans un Ă©pisode de Saturday Night Live de la chaĂźne NBC, oĂč elle tenait un petit rĂŽle, jouant son propre personnage, dans deux sketches parodiant sa relation avec Bill Clinton lors des seize derniers mois.

En , Lewinsky a pris cet intĂ©rĂȘt plus au sĂ©rieux en commençant Ă  vendre une ligne de sacs Ă  mains Ă  son nom, sous la raison sociale The Real Monica, Inc. Ceux-ci ont Ă©tĂ© vendus en ligne aussi bien que chez Henri Bendel Ă  New York, Fred Segal en Californie ou Ă  la Cross boutique de Londres. Lewinsky a conçu elle-mĂȘme les sacs rĂ©versibles tout comme elle a voyagĂ© frĂ©quemment pour surveiller la qualitĂ© de leur fabrication en Louisiane.

Au dĂ©but des annĂ©es 2000, Monica Lewinsky a commencĂ© Ă  apparaĂźtre dans des publicitĂ©s Ă  la tĂ©lĂ©vision pour Jenny Craig, Inc., une sociĂ©tĂ© de conseil en perte de poids et en nutrition. Lewinsky a touchĂ©, selon le New York Times, 1 million de dollars selon un contrat qui exigeait que Lewinsky perde plus de quarante livres (18 kg) en six mois, entraĂźnant une publicitĂ© considĂ©rable Ă  l'Ă©poque. Lewinsky a dit que malgrĂ© son dĂ©sir de retourner Ă  une vie plus privĂ©e, elle avait besoin d'argent afin de rĂ©gler les honoraires de ses avocats et qu'elle croyait au produit. Un porte-parole de Jenny Craig, Inc. a dit de Monica Lewinsky : « Elle reprĂ©sente une femme active et trĂšs occupĂ©e d'aujourd'hui avec un style de vie agitĂ©. Et elle a eu des problĂšmes de poids et a luttĂ© contre ça pendant longtemps. Cela concerne beaucoup de femmes en AmĂ©rique. » Le choix de Monica Lewinsky comme modĂšle a provoquĂ© des controverses chez Jenny Craig, Inc et certaines de ses franchises privĂ©es ont utilisĂ© des campagnes plus anciennes. Jenny Craig, Inc a cessĂ© de diffuser ses annonces amaigrissantes utilisant Monica en , clĂŽturant dĂ©finitivement l'engagement publicitaire en et ne versant que 300 000 $ Ă  Lewinsky pour sa participation.

Aussi au dĂ©but de 2000, Lewinsky dĂ©mĂ©nagea Ă  New York, vivant dans West Village, oĂč elle devint une invitĂ©e recherchĂ©e dans la scĂšne branchĂ©e de Manhattan. En , Lewinsky fit une apparition sur MTV dans le The Tom Green Show dans un Ă©pisode dans lequel un hĂŽte l'invitait dans la maison de ses parents Ă  Ottawa Ă  la recherche de tissus pour sa nouvelle activitĂ© professionnelle. Plus tard en 2000, Lewinsky travailla comme correspondant de la chaĂźne britannique Channel 5 animant un show Monica's Postcards dans lequel elle parlait des tendances de la culture amĂ©ricaine et d'autres endroits.

En mars 2002, Monica Lewinsky, dĂ©liĂ©e des termes de son accord avec le bureau du procureur indĂ©pendant des États-Unis (Kenneth Starr), fit une apparition dans un numĂ©ro spĂ©cial Monica en noir et blanc de la chaĂźne de tĂ©lĂ©vision Ă  pĂ©age HBO, dans un Ă©pisode de la sĂ©rie America Undercover. Dans cette sĂ©rie, elle rĂ©pondit Ă  des questions posĂ©es par le public prĂ©sent dans le studio, sur sa vie et l'affaire de Clinton.

Monica Lewinsky fut l'invitée d'une émission de télé-réalité, Mr. Personality sur Fox en 2003. Dans cette émission, elle conseillait des jeunes concurrentes à choisir des hommes masqués. Quelques Américains ont essayé d'organiser un boycott des annonceurs sur le programme, en signe de protestation de la présence de Monica Lewinsky. Néanmoins, le spectacle a fait des débuts avec un auditoire important et le New York Times a écrit qu'« aprÚs des années d'essai à tirer profit de sa gloire en concevant des sacs à main et d'autres projets d'auto-marketing, Madame Lewinsky a enfin trouvé une niche lui convenant à la télévision. » Cependant, l'auditoire baissa progressivement les semaines suivantes et aprÚs la premiÚre saison, l'émission ne fut plus jamais rediffusée.

Lorsque l'autobiographie de Bill Clinton Ma vie a été publiée en 2004, Monica Lewinsky déclara dans un entretien au Daily Mail :

« Il aurait pu ĂȘtre honnĂȘte dans le livre, mais il ne l'a pas Ă©tĂ©. Il est un rĂ©visionniste d'histoire. Il a menti. [
] Je ne m'attendais vraiment pas Ă  ce qu'il entre dans le dĂ©tail de notre relation. [
] Mais s'il l'avait fait et fait honnĂȘtement ce qui n'est pas le cas, je ne me serais pas prononcĂ©e. [
] Cependant, je m'attendais plutĂŽt, Ă  ce qu'il revienne sur les fausses dĂ©clarations qu'il a rĂ©alisĂ©es quand il essayait de protĂ©ger son mandat prĂ©sidentiel. Au lieu de cela, il a parlĂ© de notre relation comme si j'avais tout fait pour l'avoir. J'Ă©tais le buffet et il ne pouvait pas juste rĂ©sister au dessert. [
] C'Ă©tait une relation mutuelle, mutuelle Ă  tous les niveaux, dĂšs le dĂ©but oĂč elle a commencĂ© et tout au long de sa durĂ©e. [
] je n'accepte pas qu'il ait totalement profanĂ© mon caractĂšre. »

Avant 2005, Lewinsky a constatĂ© qu'elle ne pouvait pas Ă©chapper aux projecteurs aux États-Unis, avec une vie professionnelle et privĂ©e difficile. Elle a arrĂȘtĂ© de vendre sa ligne de sac Ă  main et s'est installĂ©e Ă  Londres. En , Lewinsky a obtenu une maĂźtrise de psychologie sociale Ă  la London School of Economics. Sa thĂšse Ă©tait intitulĂ©e « À la recherche du jurĂ© impartial : une Ă©tude sur l'“effet des tierces personnes” et de la publicitĂ© d'avant-procĂšs » (In Search of the Impartial Juror: An Exploration of the Third-person effect and Pre-Trial Publicity). Elle a depuis essayĂ© d'Ă©viter la publicitĂ©.

Monica Lewinsky a correspondu en 2009 avec l'universitaire Ken Gormley, qui Ă©crivait une Ă©tude approfondie sur les scandales durant les mandats de Clinton ; elle maintient que Clinton a menti sous serment Ă  propos de leur relation :

« Il n'y avait aucune marge de manƓuvre sur la vĂ©racitĂ© de ses dĂ©clarations parce qu'ils lui ont posĂ© des questions dĂ©taillĂ©es et prĂ©cises auxquelles il a rĂ©pondu de maniĂšre mensongĂšre. »

En 2014, elle se confie à Vanity Fair, considérant avoir été la premiÚre personne humiliée mondialement sur Internet[22].

En , elle prend la parole dans le cadre des confĂ©rences TED. Elle appelle Ă  la prise de conscience des effets nĂ©fastes de la rĂ©vĂ©lation d'informations privĂ©es sur internet, et des rĂ©flexes de lynchage qui y sont associĂ©s, surtout auprĂšs des adolescents. Monica Lewinsky dĂ©nonce les profits gĂ©nĂ©rĂ©s par les mĂ©dias qui diffusent ces informations. À la fin de son intervention, elle appelle Ă  l'empathie[23].

Le , la chaßne de télévision FX annonce que Monica Lewinsky sera la productrice de la troisiÚme saison d'American Crime Story, qui reviendra sur l'affaire Monica Lewinsky et Bill Clinton. La diffusion de la série retardée pour cause de crise du COVID-19 débute en septembre 2021 sur la chaßne FX[24].

Dans la culture populaire

Monica Lewinsky est mentionnée et/ou moquée dans plus de 120 morceaux de rap[25]:

Notes et références

  1. (en) « Monica Lewinsky | Biography & Facts », sur Encyclopedia Britannica (consulté le ).
  2. Elle publie sous le pseudonyme de Marcia Lewis.
  3. Nicole Bacharan, Le piĂšge. Quand la dĂ©mocratie perd la tĂȘte, Seuil, , p. 47.
  4. Nicole Bacharan, Le piĂšge. Quand la dĂ©mocratie perd la tĂȘte, Seuil, , p. 46.
  5. Nicole Bacharan, Le piĂšge. Quand la dĂ©mocratie perd la tĂȘte, Seuil, , p. 53.
  6. Nicole Bacharan, Le piĂšge. Quand la dĂ©mocratie perd la tĂȘte, Seuil, , p. 63-64.
  7. Clinton « a vieilli, il est plus prudent, plus dĂ©senchantĂ©. Il prĂ©fĂšre se consacrer aux exigences du pouvoir. Il sait bien qu'il ne peut offrir Ă  Monica la vraie liaison qu'elle espĂšre. L'insistance de la jeune fille, sa propension au bavardage, tout comme son extrĂȘme jeunesse, le mettent mal Ă  l'aise. Mais il n'a pas envie de la traiter par le mĂ©pris »Nicole Bacharan, Le piĂšge. Quand la dĂ©mocratie perd la tĂȘte, Seuil, , p. 64.
  8. Par la suite, grùce aux médias alimentés par le procureur Kenneth Starr, aucun détail ne sera épargné sur ces relations : fellations dans le Bureau ovale, jeux sexuels avec l'étui à cigare dans son vagin, masturbations du président ou conversations érotiques au téléphone. Cf (en) Molly Peacock, The Private I: Privacy in a Public World, Graywolf Press, , p. 142.
  9. (en) Richard A. Posner, An Affair of State: The Investigation, Impeachment, and Trial of President Clinton, Harvard University Press, , p. 52.
  10. Nicole Bacharan, Le piĂšge. Quand la dĂ©mocratie perd la tĂȘte, Seuil, , p. 61.
  11. Nicole Bacharan, Le piĂšge. Quand la dĂ©mocratie perd la tĂȘte, Seuil, , p. 60.
  12. Nicole Bacharan, Le piĂšge. Quand la dĂ©mocratie perd la tĂȘte, Seuil, , p. 77.
  13. Nicole Bacharan, Le piĂšge. Quand la dĂ©mocratie perd la tĂȘte, Seuil, , p. 80.
  14. Patrick Sabatier, « La longue traque du superprocureur. Depuis 1994, Kenneth Starr enquĂȘte sur Clinton », sur liberation.fr, .
  15. « I did not have sexual relations with that woman, Miss Lewinsky. ».
  16. (en) Kenneth Starr, Referral from Independent Counsel Kenneth W. Starr in Conformity with the Requirements of Title 28, United States Code, Section 595(c), Government Printing Office, (lire en ligne), p. 11.
  17. « Affaire Clinton-Lewinsky: extraits du rapport Starr », sur letemps.ch, .
  18. Nicole Bacharan, Le piĂšge. Quand la dĂ©mocratie perd la tĂȘte, Seuil, , p. 131-132.
  19. Dominique Simonnet, Nicole Bacharan, Les secrets de la Maison Blanche, Place des Ă©diteurs, , p. 240.
  20. Dominique Lejeune, Histoire du monde actuel. 1990-2000, Armand Colin, , p. 45.
  21. « I felt like a piece of trash,I felt dirty,I felt used and disappointed » ; voir sur youtube.com.
  22. Voir sur Le Parisien.
  23. « Monica Lewinsky, the price of shame », sur ted.com.
  24. American Crime Story: Impeachment, une relecture fĂ©ministe de l’affaire Monica Lewinsky, 28 octobre 2021, par Margaux Baralon
  25. https://www.vanityfair.fr/culture/voir-lire/articles/les-128-morceaux-de-rap-qui-citent-monica-lewinsky/24993

Bibliographie

  • Lisa Duggan, Lauren Berlant, Our Monica, Ourselves: The Clinton Affair and the Public Interest. Sexual Cultures. New York: New York University Press, 2001.
  • Marvin Kalb, One Scandalous Story: Clinton, Lewinsky, and Thirteen Days That Tarnished American Journalism. New York: Free Press, 2001.

Annexes

Articles connexes

Liens externes

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