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Liber Pater

Liber Pater ou Liber (quelquefois traduit en français sous la forme PÚre Liber) est un dieu de la fécondité d'origine italique de la religion romaine. Il fut assimilé à Bacchus (Dionysos) par les Romains.

Liber Pater
Dieu de la mythologie romaine
Illustration.
Caractéristiques
Fonction principale Dieu de la germination et de la fertilité
Associé(s) CérÚs, Libera
Équivalent(s) par syncrĂ©tisme Bacchus, Dionysos, Fufluns, Shadrapha
Culte
Lieu principal de célébration Rome
Symboles
Attribut(s) vigne

Le culte de Liber Pater et de sa parÚdre Libera remonte à la trÚs haute antiquité à Rome. Le caractÚre et le sens primitifs de ce culte s'altérÚrent ensuite sous l'influence de la mythologie grecque.

Étymologie

Il existe Ă  travers diffĂ©rents auteurs latins plusieurs Ă©tymologies pour expliquer la provenance du nom de Liber[1]. De nombreuses formes et dĂ©rivations ont d'ailleurs Ă©tĂ© retracĂ©es Ă  travers l'Italie antique: les plus anciennes formes du mot Liber furent Loebasius ou Lebasius chez les Sabins[2], Leiber ou Leber chez les Falisques[3] et Loufir ou Lifar chez les Osques[4]. Varron, citĂ© par Augustin d'Hippone, explique l’étymologie de son nom dans la libĂ©ration (a liberamento) de la semence de l'homme pendant l'acte sexuel[5]. Cette semence est considĂ©rĂ©e comme liquide (liquor) et fait de Liber le protecteur de la fertilitĂ© masculine, mais aussi aussi de la fertilitĂ© vĂ©gĂ©tale, notamment celle de la vigne[6]. Des auteurs postĂ©rieurs ont repris pour base l'Ă©tymologie de Varron pour aussi associer Liber au vin : SĂ©nĂšque indique que Liber est Ă  l’origine de la dĂ©couverte de la vigne et que son nom dĂ©rive de la libertĂ© d’expression que les gens possĂšdent Ă©tant ivres[7]. Festus mentionne que Liber est Ă  l’origine de la dĂ©couverte de la vigne et que son nom dĂ©rive de la libertĂ© d’expression que les gens possĂšdent Ă©tant ivres[8], tout comme Fulgentius qui, dans ses Mythologies, fait dĂ©river le nom de Liber de la libĂ©ration des esprits par le vin[9].

CicĂ©ron s'intĂ©resse quant Ă  lui Ă  la gĂ©nĂ©alogie des divinitĂ©s romaines pour expliquer l'origine du nom de Liber. Il indique qu'Ă  Rome, les enfants sont nommĂ©s liberi car la progĂ©niture de CĂ©rĂšs est nommĂ©e Liber et Libera[10]. Cette explication Ă©tymologique met l’accent sur la fertilitĂ© de la triade et met surtout en lumiĂšre la relation entre ces divinitĂ©s : CĂ©rĂšs, dĂ©esse du grain, est la mĂšre et la tĂȘte de famille de la triade aventine, tandis que Liber et Libera, responsables de la semence masculine et fĂ©minine, sont ses enfants.

Servius, au IVe siĂšcle apr. J.-C., fait de Liber le protecteur du vin et de la libertĂ© des citĂ©s dans ses commentaires sur l'ÉnĂ©ide et les GĂ©orgiques de Virgile. Il mentionne que son nom sabin Loebasius dĂ©rive du grec λοÎčÎČÎź, «verser une libation»[2]. Il fait aussi remonter l'origine du nom de Liber Ă  la libertas Ă  travers son servant Marsyas qui reprĂ©sente la libertĂ© politique et juridique chez les Romains[11]. Macrobe reprend Ă  l'identique l'idĂ©e selon laquelle Liber protĂšge les villes et leurs libertĂ©s par l'entremise de son servant Marsyas[12].

Les linguistes modernes font quant Ă  eux remonter l'Ă©tymologie de Liber Ă  l'adjectif latin liber, «libre» ou «enfant», qui dĂ©rive de la racine indo-europĂ©enne du verbe *H1lewdh- associĂ© Ă  la croissance et Ă  la naissance[13]. Son sens propre est celui de la germination : Liber garantit la naissance et la moisson Ă  travers la semence fertile[14]. Jean Haudry reconstruit un groupe italo-germanique de divinitĂ©s de la croissance tirĂ©es de la racine indo-europĂ©enne *H1lewdh- dont l'une s'est spĂ©cialisĂ©e dans la croissance humaine comme le latin lÄ«berÄ«, les autres ont pris le sens de « feu de la croissance, de la gĂ©nĂ©ration Â», comme dans le verbe allemand lodern[15].

Épithùte

Plusieurs savants, notamment Georg Wissowa, soutiennent que Liber apparaĂźt Ă  l'origine comme une Ă©pithĂšte de Jupiter[16]. Le temple de Jupiter Liber Ă  Furfo, chez les Vestins est bien connu[17]: d'autres inscriptions dĂ©diĂ©es Ă  Jovis Liber ont aussi Ă©tĂ© trouvĂ©es en Sabine[18] et Ă  Capoue[19]. La mĂȘme mention se lit Ă  Rome sur le calendrier des Arvales Ă  la date du 1er septembre[20]. Avec le temps, Liber se serait dissociĂ© de Jupiter pour former une divinitĂ© Ă  part entiĂšre. Il n'existe pas de vĂ©ritable consensus: il n'est pas invraisemblable que malgrĂ© l'homonymie entre les deux divinitĂ©s, Jupiter et Liber aient Ă©tĂ© deux entitĂ©s distinctes dĂšs une Ă©poque reculĂ©e[21].

À l'origine, Liber n'avait pas d'Ă©pithĂšte accolĂ©e Ă  son nom. Les premiĂšres attestations dans les piĂšces de thĂ©Ăątre de Naevius, Livius Andronicus et Ennius ne mentionne d'ailleurs aucune Ă©pithĂšte cultuelle associĂ©e Ă  Liber[22]. Il en va de mĂȘme pour les plus anciennes inscriptions de l'Italie antique mentionnant Liber : sur chacune d'entre elles, on lit le nom du dieu seul, sans Ă©pithĂšte[23]. À l’époque impĂ©riale, l’épithĂšte Pater, «pĂšre», est cependant indissociable de Liber. Pour les Romains, Pater est un signe de respect et de vĂ©nĂ©ration pour invoquer les dieux : Neptune, Saturne, Mars, Janus et Quirinus en sont aussi affublĂ©s. L’association du Pater se fait progressivement chez les poĂštes avec un des nombreux noms de Dionysos, soit Bacchus, Lenaeus, Lyaeus : ce phĂ©nomĂšne est d’ailleurs dĂ©jĂ  attestĂ© chez Accius et Pseudo-Ennius au IIe siĂšcle av. J.-C[24].

FĂȘtes et culte

Liberalia

Denier avec Liber et Libera

Rome

Une cĂ©rĂ©monie du culte de Liber parait propre au Liber italique : la fĂȘte romaine des Liberalia, qui se cĂ©lĂ©brait le 17 mars, et qui n'avait rien de commun ni avec les Dionysies, ni avec les Ludi Liberales de crĂ©ation postĂ©rieure. À Rome et dans le Latium, la fĂȘte de la Liberalia, le 17 mars, Ă©tait une cĂ©lĂ©bration du passage Ă  l'Ăąge adulte pour les " enfants libres " (lÄ«beri lÄ«beri), soit les adolescents entre 14 et 17 ans[25]. C’est Ă  cette date que se faisait la prise de la toge virile (toga virilis) qui signifiait le passage de l’enfance Ă  l’ñge adulte ainsi que l’entrĂ©e dans la vie publique avec l'inscription au tabularium. Les calendriers rĂ©publicains (Fasti Antiates) et les Fasti Caeretani mentionnent une fĂȘte pour Liber mais aussi pour Libera, ce qui suggĂšre que la fĂȘte Ă©tait Ă  l'origine un passage Ă  l'Ăąge adulte Ă  la fois pour les garçons et pour les filles[26]. Aucune attestation de Liberalia fĂ©minine n'est cependant attestĂ©.

Ce rituel se situait dans un contexte familial et Ă©tait parrainĂ© par le pater familias du jeune garçon ou son substitut[27]. La prise de la toge marque l'acquisition de la pleine citoyennetĂ© et une libertĂ© accrue, mais pas une indĂ©pendance complĂšte du contrĂŽle paternel : le jeune homme reste sous la potestas du pater familias[28] - [29]. Les adolescents entre 14 et 17 ans dĂ©diaient par la suite leur bulla, une amulette remise aux enfants romains pour les protĂ©ger des mauvais esprits, Ă  leurs Lares familiaux en l’accrochant au foyer[30].

AprĂšs ces rituels, la famille et des amis des adolescents qui passent Ă  l'Ăąge adulte les escortent au Forum, puis au Capitole pour y faire des sacrifices[31]. Peu d'informations sont connues sur cette procession et ces sacrifices. Deux inscriptions font par contre Ă©tat au Capitole d'une statue de Liber Pater [32] - [33].

Lavinium

Outre les Liberalia de Rome, nous connaissons, par Augustin d'Hippone[34], qui cite sans aucun doute Varron, une autre forme de Liberalia en l'honneur de Liber. Cette cĂ©rĂ©monie, qui semble avoir Ă©tĂ© d'abord purement rurale et qui plus tard seulement se cĂ©lĂ©bra dans certaines citĂ©s, comme Lavinium, avait un caractĂšre nettement phallique[35]. Le phallus, en effet, y jouait le rĂŽle principal. Ces fĂȘtes ne se rapprochent pas des phallophories car on y trouve aucun rapport avec les vendanges et la fabrication du vin. Il n'y a rien de tel dans les phallophories italiques. En outre, bien que nous ne sachions pas avec prĂ©cision quel Ă©tait le mois de l'annĂ©e consacrĂ© Ă  ces fĂȘtes, nous pouvons croire qu'elles se cĂ©lĂ©braient au printemps : le printemps est, en effet, la saison pendant laquelle il est naturel d'invoquer la protection divine, et de dĂ©tourner des champs le mauvais Ɠil. À l'Ă©poque des vendanges, de telles cĂ©rĂ©monies n'ont plus de raison d'ĂȘtre. Pline l'Ancien signale le culte du phallus ou fascinas, comme un culte proprement romain.

Ainsi, le sens primitif de son nom et les fĂȘtes proprement romaines ou italiques qui Ă©taient cĂ©lĂ©brĂ©es en son honneur, font apparaĂźtre Liber ou Liber Pater comme un dieu de la fĂ©conditĂ©[35]. Le phallus Ă©tait l'image du Feu divin, comme la semence Ă©tait perçue comme un « feu de la procrĂ©ation Â»[15] : il Ă©tait invoquĂ© comme protecteur de la fertilitĂ© agricole ; il prĂ©sidait peut-ĂȘtre aussi Ă  la gĂ©nĂ©ration animale.

Vin et vendanges

Bien que Jupiter et VĂ©nus patronne les deux festivals du vin Ă  Rome (les Vinalia et les Meditrinalia), Liber Ă©tait considĂ©rĂ© comme le dieu protecteur du vin et de la vigne grĂące Ă  son association avec Dionysos. L'identification de Liber Pater Ă  la vigne est cependant ancienne : une inscription falisque datĂ©e du VIIe siĂšcle av. J.-C. associe CĂ©rĂšs au blĂ© et Liber au vin[36]. La premiĂšre reprĂ©sentation iconographique de Liber sur un ciste de PrĂ©neste datant du IVe siĂšcle av. J.-C. reprĂ©sente le dieu barbu, torse nu, et tenant dans sa main une vigne qui l’associe directement au domaine du vin[37]. Les plus anciennes attestations littĂ©raires liant Liber Ă  la vigne se trouvent dans le thĂ©Ăątre de Livius Andronicus et de Naevius : ces dramaturges utilisent le nom de Liber en mĂ©tonymie au vin, procĂ©dĂ© qui est toujours utilisĂ© au Ier siĂšcle av. J.-C. dans le manuel de rhĂ©torique Rhetorica ad Herrenium[38].

Trois rituels romains ont Ă©tĂ© identifiĂ© concernant le rĂŽle premier de Liber dans le domaine du vin[39]. À ces rites peuvent ĂȘtre adjoints, au moins Ă  partir du dĂ©but de l’Empire, la cĂ©rĂ©monie de clĂŽture des vendanges du 15 octobre offrant un sacrifice Ă  Liber (vindemiae sacrum Libero)[40]. Le premier rituel consiste en un sacrifice Ă  Liber et sa parĂšdre Libera pour la protection des vases de pressurage qui recueillent le jus pressĂ© du raisin : Columelle rapporte qu’à cette occasion, le moĂ»t doit ĂȘtre prĂ©parĂ© avec puretĂ© et propretĂ©[41]. Le second rituel est une fumigation Ă  Liber et Libera Ă  partir de fĂšve et de millet moulu arrosĂ© de vin miellĂ© autour des vases Ă  pressoir pour attirer leur protection pendant le pressurage du vin[42]. Le dernier rituel est constituĂ© du sacrifice des prĂ©mices du moĂ»t obtenu par le pressurage pour la conservation des vignes, des vases Ă  pressoir et du vin lui-mĂȘme[43]. Ainsi, avant le pressurage, le premier sacrifice Ă  Liber et Libera vise Ă  assurer la propretĂ© et la puretĂ© des lieux et des instruments en garantissant la conformitĂ© des vases Ă  pressage. Le deuxiĂšme sacrifice se dĂ©roule au moment du pressurage : la fumigation combat la pestilence du lieu saturĂ© d’aciditĂ© et Ă©limine toute forme de puanteur du cellier. Une fois le pressurage terminĂ©, le dernier sacrifice Ă  Liber consiste en une priĂšre Ă  la divinitĂ© pour une bonne conservation des lieux, du vin et surtout des cuves de pressoir. La tutelle de Liber sur le vin se cantonnait donc Ă  l'origine Ă  la protection du pressurage du vin et du moĂ»t : Virgile le surnomme d’ailleurs le PĂšre LĂ©nĂ©en (pater Lenaeus), provenant du grec ληΜός (cuve de pressoir)[44].

À l'Ă©poque impĂ©riale, plusieurs associations (collegium) de marchands de vin font des offrandes Ă  Liber pour s'attirer sa protection: c'est le cas dans le quartier de VĂ©labre Ă  Rome (vallĂ©e situĂ©e entre le Capitole et le Palatin) du collegium Velabrensium et le negotiantium cellarum vinarium Novae et Arruntianae Caesaris nostris[45].

Institution de la triade CĂ©rĂšs, Liber et Libera

Temple de CérÚs, Liber et Libera d'aprÚs une édition des décades de Tite-Live

Le caractĂšre originel de Liber permet de comprendre comment se fit la premiĂšre assimilation de ce dieu italique Ă  une divinitĂ© grecque[46]. Peu avant la bataille du Lac RĂ©gille en 496 av. J.-C., le dictateur Aulus Postumius Albus consulta Livres sybillins pour rĂ©gler la terrible famine qui sĂ©vissait Ă  Rome et qui menaçait de faire tomber la ville au mains des Latins. Il fit le vƓu d'offrir un temple Ă  CĂ©rĂšs, Liber et Libera (DĂ©mĂ©ter, Dionysos et KorĂ© chez Denys d’Halicarnasse) et des sacrifices annuels Ă  la triade si les dieux leur accordaient de bonnes rĂ©coltes[47]. CĂ©rĂšs, Liber et Libera Ă©taient Ă  ce moment conçu comme des divinitĂ©s de la fertilitĂ© et de l’abondance qui ensemencent les champs. À la suite de la victoire des Romains, Postumius commença la construction du temple de la triade qui sera finalement consacrĂ© par le consul Spurius Cassius en 493 av. J.-C[48].

Jusqu'Ă  la fin du XIXe siĂšcle, on situait ce temple sous l'Ă©glise Santa Maria in Cosmedin dans le Forum Boarium. DorĂ©navant, l'hypothĂšse la plus acceptĂ©e est qu'il se situe plutĂŽt sur les premiĂšres pentes nord de la colline de l'Aventin dans le domaine de l’église San Vincenzo de Paoli all'Aventino[49]. C'est cet emplacement qui a renforcĂ© l'idĂ©e d'une triade aventine et d'une triade plĂ©bĂ©ienne car l'Aventin Ă©tait un quartier particuliĂšrement prisĂ© de la plĂšbe romaine[50]. La localisation prĂ©cise du temple de CĂ©rĂšs, Liber et Libera reste encore inconnue, mais plusieurs auteurs antiques tels que Vitruve, Denys d'Halicarnasse, Pline l'Ancien, Tacite et Dion Cassius le situe proche du Cirque Maxime[51].

Pendant une longue pĂ©riode, cette triade romaine a Ă©tĂ© interprĂ©tĂ©e comme la transposition de la triade Ă©leusienne DĂ©mĂ©ter, Dionysos-Iacchos et KorĂ©, qui aurait Ă©tĂ© implantĂ©e Ă  Rome au dĂ©but du Ve siĂšcle av. J.-C. Celle-ci aurait agi comme la triade protectrice de la plĂšbe et comme un contrepoids Ă  la triade capitoline Jupiter, Junon, Minerve, protectrice des patriciens[52]. L’interprĂ©tation de la triade CĂ©rĂšs, Liber et Libera comme d'origine grecque est principalement dĂ» aux Ă©crits de Denys d’Halicarnasse qui tente de dĂ©montrer que les Romains sont des Grecs en multipliant les parallĂšles culturels entre les deux peuples[53]. Des racines Ă©trusques, campaniennes, siciliennes ou encore orientales ont aussi Ă©tĂ© invoquĂ©es pour expliquer l'implantation de cette triade Ă  Rome[54].

La place de Liber au sein de cette trinitĂ© est d'agir comme un dĂ©nominateur commun entre CĂ©rĂšs et Libera. Le couple CĂ©rĂšs-Liber Ă©tait connu avant la triade pour ĂȘtre une dyade agraire italique, comme en tĂ©moigne l’inscription falisque datant de la toute fin du VIIe siĂšcle av. J.-C. qui indique la pĂ©rennitĂ© de CĂ©rĂšs sur le grain et Liber sur le vin ainsi que l’étymologie de fertilitĂ© provenant des noms de CĂ©rĂšs et Liber[55]. Le couple Liber-Libera agit quant Ă  lui comme une paire de divinitĂ©s italiques de la fĂ©conditĂ©, tant animale et vĂ©gĂ©tale, qu’humaine. Ils ont Ă©tĂ© compris par les Romains comme le mĂȘme concept divin sous une forme double; deux divinitĂ©s complĂ©mentaire, masculine et fĂ©minine, qui patronnent la semence[56]. Il ne semble pas y avoir eu de couple italique CĂ©rĂšs-Libera : la place de Libera, trĂšs effacĂ©e dans cette triade, n’est qu’au cĂŽtĂ© de Liber comme divinitĂ© de la fertilitĂ©. La seule association possible entre les deux divinitĂ©s fĂ©minines de la triade est tardive et se fait uniquement par l’identification de Libera Ă  Proserpine-KorĂš, la fille de DĂ©mĂ©ter[55]. Liber ne joua qu'un rĂŽle trĂšs effacĂ© : c'Ă©tait surtout en l'honneur de CĂ©rĂšs-DĂ©mĂšter que le sanctuaire vouĂ© par le dictateur A. Postumius fut construit.

Assimilation de Liber Ă  Bacchus

La confusion d'Iacchos et de Dionysos amena probablement l'assimilation postérieure de Liber Pater et de Dionysos. Car Liber Pater ne tarda pas à devenir, pour les Romains et les Italiens, le dieu du vin et de la vigne.

Tandis que CĂ©rĂšs Ă©tait rĂ©vĂ©rĂ©e surtout comme la dĂ©esse protectrice de la culture des cĂ©rĂ©ales, Liber Pater fut invoquĂ© comme le dieu de la viticulture. C'est lĂ  le rĂŽle que lui attribuent les Scriptores rei rusticae, entre autres Columelle, et les PĂšres de l'Église, par exemple Arnobe et saint Augustin. Les vignerons l'adoraient en mĂȘme temps que Libera au moment des vendanges. Dans plusieurs rustica le mois d'octobre lui est consacrĂ©. On lui offrait, comme prĂ©mices de la vendange, et pour mettre sous sa protection toutes les opĂ©rations que comporte la fabrication du vin, une libation de moĂ»t frais, appelĂ©e sacriana : c'Ă©tait lĂ  le pendant du praemetium offert Ă  CĂ©rĂšs au dĂ©but de la moisson. Outre les vignerons, les marchands de vin honoraient Liber Pater : ainsi Ă  Rome des documents Ă©pigraphiques nous font connaĂźtre le culte que rendaient Ă  ce dieu le collĂšge des nĂ©gociants en vin du VĂ©labre. Les vignerons associaient son nom et son culte Ă  ceux de Sylvain et d'Hercule, protecteurs des champs ; les marchands de vin l'unissaient, dans leurs invocations, Ă  Mercure, le dieu du commerce.

Mais en GrĂšce, Dionysos n'Ă©tait pas seulement le dieu rustique de la vigne, des vendanges, du vin et des vignerons ; il Ă©tait le centre d'un thiase ; son culte avait un caractĂšre mystĂ©rieux. C'est Ă  ce culte que se rattachent Ă©troitement les fĂȘtes orgiastiques connues sous le nom de Bacchanalia. Ce culte se rĂ©pandit de bonne heure dans la Grande-GrĂšce; il pĂ©nĂ©tra Ă  Rome vers la fin du IIIe siĂšcle av. J.-C. DĂšs l'annĂ©e -186, le sĂ©nat romain interdit les Bacchanales par un sĂ©natus-consulte fameux (Scandale des Bacchanales).

Sous cette forme, Dionysos prit aussi le nom de Liber ou Liber Pater. De mĂȘme que certains souverains de l'Ă©poque hellĂ©nistique s'Ă©taient fait honorer comme des nouveaux Dionysos, plusieurs Romains tout-puissants, Marius, PompĂ©e, Marc Antoine, et des empereurs comme HĂ©liogabale voulurent qu'on leur dĂ©cernat le titre de Liber et qu'on les honorĂąt sous ce nom. Ce culte, purement oriental, de Liber Pater se propagea et prit une grande extension sous l'Empire : Ă  Rome, des inscriptions nous font connaĂźtre un Hierophantes Liberi patris et un Archibucolus dei Liberi. Ailleurs, par exemple en Gaule, les prĂȘtres de Liber assistaient aux tauroboles en l'honneur de la Grande MĂšre des dieux. Sous cette forme, Liber Pater subit, comme d'autres divinitĂ©s, l'action du syncrĂ©tisme qui se manifesta au IIe et au IIIe siĂšcle dans la religion romaine : une inscription mentionne un signum Liberi patris Panthei, Ă  PrĂ©neste.

En tant qu'il est simplement Iacchos ou Dionysos, Liber Pater ne prĂ©sente aucun caractĂšre original, et ne se distingue en rien des dieux grecs auxquels il a Ă©tĂ© assimilĂ© : il prend tous leurs mythes et adopte mĂȘme leurs surnoms. Le mot Liber n'est plus qu'une simple traduction de Dionysos ou Bacchus.

À Rome mĂȘme, le culte proprement dit de Liber n'avait pas une importance considĂ©rable. Liber jouait un rĂŽle tout Ă  fait secondaire dans le temple de CĂ©rĂšs, Liber et Libera, qui fut vouĂ©e par le dictateur A. Postumius en -496, et dĂ©diĂ©e trois ans plus tard par le consul Sp. Cassius : ce temple Ă©tait situĂ© prĂšs du Circus Maximus. Le Calendrier des Arvales nous apprend que le 1er septembre on cĂ©lĂ©brait une fĂȘte sur l'Aventin en l'honneur de Jupiter Liber : un sanctuaire du dieu se trouvait donc lĂ . Nous savons, d'autre part, qu'un temple de Liber et de Libera existait sur le Capitole.

Le culte de Liber hors de Rome

En Italie, Liber Pater fut toujours trÚs honoré. Le culte de Dionysos avait été de bonne heure populaire dans le sud de la péninsule ; plus tard, il se répandit jusque dans la vallée du PÎ. Hors de l'Italie, dans les provinces de l'empire, le culte du dieu se répandit en Espagne, en Gaule, dans l'Afrique du Nord, et surtout dans les provinces voisines du Danube, en Pannonie particuliÚrement et en Dacie. Là, le couple Liber et Libera, que l'on rencontre trÚs rarement ailleurs, apparaßt fréquemment dans les dédicaces ; aussi est-il vraisemblable qu'il y eût dans ces pays, avant l'occupation romaine, un couple de divinités indigÚnes, qui furent assimilées à Liber et à Libera.

Représentation

Du Liber Pater proprement italique ou romain nous ne possĂ©dons aucune image, aucune reprĂ©sentation. Toutes les statues de Liber, tous les bas-reliefs, toutes les peintures ou mosaĂŻques, toutes les effigies monĂ©taires oĂč le dieu est figurĂ© nous montrent, sans exception, le Dionysos grec, presque toujours jeune, imberbe, dont les attributs habituels sont la couronne de pampres ou de lierre, le thyrse, le canthare, la panthĂšre. Sur la ciste de PrĂ©neste, oĂč se lit le nom de Leiber, le dieu est reprĂ©sentĂ© barbu, sans autre attribut que la vigne : c'est donc dĂ©jĂ  le Dionysos grec, du type le plus ancien. Il semble d'ailleurs, d'aprĂšs le rĂ©cit de Varron, que dans les cĂ©rĂ©monies le dieu fut reprĂ©sentĂ© symboliquement par le phallus. Les Romains ont purement et simplement empruntĂ© Ă  l'art grec le type de Dionysos pour reprĂ©senter leur dieu Liber.

On retrouve la représentation de Bacchus avec la peau de panthÚre accompagnée de la dédicace LIBERO PATRI (à Liber Pater) sur les deniers de l'empereur Septime SévÚre[57].

Le vignoble Liber Pater

Il existe un vignoble Liber Pater dans le vignoble bordelais en AOC Graves.

Notes et références

  1. Pour un survol des nombreuses Ă©tymologies de Liber, voir Valentina Arena, « The God Liber and Republican Notions of Libertas in the Late Roman Republic », dans Libertas and Res Publica in the Roman Republic: Ideas of Freedom and Roman Politics, Ă©d. par Catalina Balmaceda (Leiden: Brill, 2020), 55‑83; Dylan Potage, « De Liber Ă  libertas : naissance d’un concept politique Ă  Rome », Bulletin de l’Association Guillaume BudĂ© 1, no 2 (2015): 139-140.
  2. Servius, Commentaire sur les GĂ©orgiques de Virgile, I, 7
  3. Emil Vetter, Handbuch der italischen Dialekte, Heidelberg, C. Winter, , nos 241, 243
  4. Emil Vetter, Handbuch der italischen Dialekte, Heidelberg, C. Winter, 1953, nos 2, 170, 209. Pour une discussion sur la reconstruction contestĂ©e de ces inscriptions, voir StĂ©phanie Wyler, « Dionysos/Loufir/Liber et Sa ParĂšdre ». MĂ©langes de l’École Française de Rome. AntiquitĂ©, no 125‑1 (2013). http://mefra.revues.org/1252.
  5. Augustin, La Cité de Dieu, VI, 9
  6. Maurizio Bettini, « In vino stuprum », dans In vino veritas, Ă©d. par Oswyn Murray et Manuela TecuƟan (Londres: British School of Rome, 1995), 224‑38.
  7. SénÚque, Sur la tranquillité de l'ùme, XV, 8
  8. Festus, De la signification des mots, 115 (Lindsay)
  9. Fulgentius, Mythologies, II, 12
  10. Cicéron, De la nature des dieux, II, 62
  11. Servius, Commentaire sur l'ÉnĂ©ide de Virgile, IV, 58 et 638; III, 20
  12. Macrobe, Saturnales, III, 12
  13. Émile Benveniste. « Liber et liberi », Revue des Ă©tudes latines 14, no 1 (1936) : 52‑58; Alfred Ernout et Antoine Meillet, Dictionnaire Ă©tymologique de la langue latine: histoire des mots, 4e Ă©d. (Paris : C. Klincksieck, 1967), 355; Michiel de Vaan, Etymological Dictionary of Latin and the Other Italic Languages (Leiden : Brill, 2008), 338
  14. Georges DumĂ©zil, La religion romaine archaĂŻque, 2e Ă©d. (Paris : Payot, 1974), 383; StĂ©phanie Wyler. « Les perceptions du dionysisme dans la Rome rĂ©publicaine depuis la deuxiĂšme guerre punique jusqu’à Auguste: Ă©tude littĂ©raire et iconographique », (ThĂšse de Ph. D., Paris X-Nanterre, 2006), 49.
  15. Jean Haudry, Le feu dans la tradition indo-européenne, ArchÚ, Milan, 2016 (ISBN 978-8872523438), p. 400 et suiv.
  16. Georg Wissowa, Religion und Kultus der Römer, 2e Ă©d. (MĂŒnchen: C.H. Beck, 1912), 126.
  17. CIL IX, 3513
  18. CIL I2, 1838.
  19. CIL IX, 3786
  20. CIL I2, p. 214
  21. Adrien Bruhl, Liber pater: origine et expansion du culte dionysiaque Ă  Rome et dans le monde romain (Paris: de Boccard, 1953), 20-21.
  22. Robert Rousselle, « Liber-Dionysus in Early Roman Drama », The Classical Journal 82, no 3 (1987): 193‑98.
  23. Adrien Bruhl, Liber pater: origine et expansion du culte dionysiaque Ă  Rome et dans le monde romain (Paris: de Boccard, 1953), 13-14. Les inscriptions datent du IIIe siĂšcle au Ier siĂšcle av. J.-C. Voir CIL I2, 563; CIL I2, 381; CIL I2, 2240; AE 1983, 309; CIL I2, 1550; CIL I2, 2289.
  24. Accius, Bacchantes, Frag. 204; Pseudo-Ennius, Athamas, Frag. 120 dans Eric Warmington, Remains of Old Latin, vol 1-2. (Cambridge, Massachusetts: Harvard University Press, 1936). Liste complĂšte des associations entre Dionysos et Pater dans StĂ©phanie Wyler, « Les perceptions du dionysisme dans la Rome rĂ©publicaine depuis la deuxiĂšme guerre punique jusqu’à Auguste: Ă©tude littĂ©raire et iconographique ». ThĂšse de Ph. D., (Paris X-Nanterre, 2006), 59.
  25. Lora L. Holland Goldthwaite, « Liberalia », dans The Encyclopedia of Ancient History, éd. par Roger S. Bagnall (Malden: Wiley-Blackwell, 2021), https://doi.org/10.1002/9781444338386.wbeah17243.pub2
  26. Lora L. Holland Goldthwaite, « Family Nomenclature and Same-Name Divinities in Roman Religion and Mythology », The Classical World 104, no 2 (2011): 218
  27. CicĂ©ron, Lettres Ă  Atticus, VI, 1, 12. John F. Miller, « Ovid’s Liberalia », dans Ovid’s Fasti : Historical Readings at its Bimillennium, Ă©d. par Geraldine Herbert-Brown (New York: Oxford University Press, 2002), 218
  28. Fanny Dolansky, « Togam Virilem Sumere: Coming of Age in the Roman World », dans Roman Dress and the Fabrics of Roman Culture, éd. par Jonathan Eddmonddson et Alison Keith (Toronto: University of Toronto Press, 2008), 66
  29. Ovide, Fastes, III, 771. Les adolescents portaient jusqu’aux Liberalia la toge prĂ©texte (toga praetexta) brodĂ©e de pourpre qui ressemblait aux toges des magistrats. C’est le 17 mars que cette toge est abandonnĂ©e pour la toge virile, aussi appelĂ©e toga pura, faite de laine blanche qui l’identifie comme citoyen.
  30. Persius, Satires, V, 30-32. DĂłra KovĂĄcs, « Liberalia in Ovid: Liber in the Roman Religion », dans Sapiens Ubique Civis. Proceedings of International Conference on Classical Studies (Szeged, Hungary, 2013), Ă©d. par JĂĄnos NagyillĂ©s et al., Eötvös JĂłzsef KollĂ©gium (Budapest, 2015), 306‑19, https://edit.elte.hu/xmlui/bitstream/10831/35418/1/XIII_Sapiens_Ubiq_Civis_Dora_Kovacs_p_319-331.pdf
  31. Amis et famille : Appien, Bellum civile, IV, 30, CicĂ©ron, Pro Murena, 69, Pline le Jeune, Epistulae, I, 9, 2, Ovide, Fasti, III, 787; Escorte vers le Forum : Auguste, Res Gestae, 14, SĂ©nĂšque, Epistuale, IV, 2; Escorte au Capitole : ValĂšre Maxime, V, 4, 4, CIL I2, p. 250 (Fasti Farnesiani). John F. Miller, « Ovid’s Liberalia », dans Ovid’s Fasti : Historical Readings at its Bimillennium, Ă©d. par Geraldine Herbert-Brown (New York: Oxford University Press, 2002), 218
  32. CIL XVI, 10-11
  33. John F. Miller, « Ovid’s Liberalia », dans Ovid’s Fasti : Historical Readings at its Bimillennium, Ă©d. par Geraldine Herbert-Brown (New York: Oxford University Press, 2002), 201
  34. Augustin d'Hippone, La CitĂ© de Dieu, livre VII, Chapitre 21 : « Entre les rites nombreux que je suis forcĂ© d'omettre, Varron raconte qu'en certains lieux de l'Italie les fĂȘtes de Bacchus se cĂ©lĂ©braient avec un tel cynisme qu'en son honneur l'on adorait les parties viriles de l'homme ; et, dĂ©daignant mĂȘme la pudeur du secret, ce culte Ă©talait au grand jour le triomphe de l'infamie. Car, pendant le temps de ces solennitĂ©s, ce membre honteux, promenĂ© sur un char, parcourait les environs de Rome, puis entrait dans la ville mĂȘme. A Lavinium, tout un mois Ă©tait donnĂ© Ă  Liber, durant lequel on profĂ©rait les plus horribles obscĂ©nitĂ©s jusqu'Ă  ce que l'infĂąme idole eĂ»t traversĂ© le Forum pour rentrer dans sa demeure. Et il fallait qu'en public la plus honnĂȘte mĂšre de famille vĂźnt dĂ©poser une couronne sur ce monstrueux objet! Et pour rendre Liber propice aux semences, pour dĂ©tourner des champs tout sacrilĂ©ge, il fallait donc qu'une femme fĂźt publiquement ce qui sur le thĂ©Ăątre devrait ĂȘtre interdit mĂȘme Ă  une courtisane, en prĂ©sence des femmes honnĂȘtes. Â»
  35. Georges Dumézil, La religion romaine archaïque, 2e édition revue et corrigée, Paris : éditions Payot, 1974, p. 382-383
  36. Jean Haudry, Le feu dans la tradition indo-europĂ©enne, ArchĂš, Milan, 2016 (ISBN 978-8872523438), p. 400 et suiv. Voir sur le dĂ©bat sur la reconstruction de Loufir/Liber dans GabriĂ«l Bakkum. « The Latin Dialect of Ager Faliscus: 150 Years of Scholarship » (ThĂšse de Ph.D, UniversitĂ© d’Amsterdam, 2009), 398.
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  38. Livius Andronicus, Trag. Frag. 31 (Ă©dition Warmington); Naevius, Frag. Incer. 30a-c (Ă©dition Warmington); Rhetorica ad Herrenium, IV, 43
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  40. CIL VI, 2305-6
  41. Columelle, De l'agriculture, XII, 18, 4
  42. Festus, Sur la signification des mots, 473 (Ă©dition Lindsay)
  43. Festus, Sur la signification des mots, 423 (Ă©dition Lindsay)
  44. Virgile, GĂ©orgiques, II, 4
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