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Culte impérial

Un culte impĂ©rial est une forme de religion d'État dans laquelle un empereur ou une dynastie d'empereurs (ou des souverains portant un autre titre) sont vĂ©nĂ©rĂ©s comme des demi-dieux ou des divinitĂ©s[1].

L'empereur Auguste Ă©tait considĂ©rĂ© par les Égyptiens, comme l'Ă©quivalent des pharaons de l'Égypte antique, qui Ă©taient vĂ©nĂ©rĂ©s comme des dieux comme les empereurs romains.

Ce systÚme de gouvernement combine la théocratie avec la monarchie absolue.

Égypte antique

Les pharaons d'Égypte Ă©taient considĂ©rĂ©s comme des dieux vivants ; chacun Ă©tait vu comme le fils du dieu RĂȘ, le crĂ©ateur suprĂȘme. Ils sont aussi les intermĂ©diaires entre le peuple et ses dieux[2].

Le pharaon est l'hĂ©ritier de la fonction du dieu Horus, qui fut, selon les lĂ©gendes, le tout premier souverain d'Égypte[3].

À partir de la XVIIIe dynastie (1580-1314), les pharaons se proclament descendants directs d'Amon-RĂȘ, roi des dieux. Pour lĂ©gitimer son accession au trĂŽne, la reine Hatshepsout n'a pas hĂ©sitĂ© Ă  faire figurer sur une paroi de son temple, Ă  Deir el-Bahari, une scĂšne montrant le dieu Amon-RĂȘ et sa mĂšre s'unissant charnellement et engendrant ainsi la future reine[3].

Enfant des dieux, dieu lui-mĂȘme, le pharaon a pour fonction de maintenir l'harmonie universelle telle que la symbolise MaĂąt, dĂ©esse de la VĂ©ritĂ©, de la Justice et de l'Accord parfait des forces du monde. Lorsqu'un pharaon meurt, MaĂąt est menacĂ©e, le chaos risque de s'installer. Seul l'avĂšnement d'un nouveau pharaon permet au monde de retrouver le rythme reçu du dĂ©miurge lors de sa crĂ©ation, et rĂ©tablit l'Ă©quilibre cosmique. Le pharaon est le garant du lever du soleil et de la rĂ©gularitĂ© des crues du Nil. Seul reprĂ©sentant des hommes auprĂšs des dieux, c'est toujours lui que l'on voit sur les reliefs des temples en train d'accomplir les rituels divins, le clergĂ© n'Ă©tant que son dĂ©lĂ©guĂ© dans chaque sanctuaire[3].

La dynastie lagide, dynastie hellĂ©nistique qui a succĂ©dĂ© Ă  Alexandre le Grand en Égypte, a lĂ©gitimĂ© son pouvoir en se laissant vĂ©nĂ©rer par le culte ptolĂ©maĂŻque d'Alexandre le Grand.

Rome antique

Le culte impérial a été officiellement décrété par les empereurs romains pendant la période dite impériale. Le dictateur de Rome, Jules César, n'est jamais devenu empereur ni adoré comme un dieu, mais son fils adoptif Octave Auguste l'a fait. Auguste proclame que Jules César a été admis auprÚs des dieux aprÚs sa mort et se qualifie de "fils divin".

L’empereur Ă©tait considĂ©rĂ© de son vivant comme l’ñme de l’État et la garantie de sa prospĂ©ritĂ©. MĂȘme s’il tendait Ă  apparaĂźtre comme l’intermĂ©diaire entre les hommes et les dieux et comme un homme providentiel, l’empereur n’est pas, pour autant, assimilĂ© Ă  un dieu. Il n’est divinisĂ© qu’à sa mort mais son statut reste alors infĂ©rieur Ă  celui des dieux immortels[4] - [5].

Le culte impĂ©rial Ă©tait devenu une sorte de religion d'État et le sacrifice aux empereurs devient obligatoire, sous peine d'ĂȘtre condamnĂ© Ă  la peine de mort. Ceci Ă©tait considĂ©rĂ© comme une forme de manifestation citoyenne d'allĂ©geance et de lĂ©gitimation du pouvoir impĂ©rial. Cet arrangement est controversĂ©, principalement au sein de l'aristocratie romaine. La non-participation au culte impĂ©rial devient Ă©galement la principale raison pour persĂ©cuter les chrĂ©tiens, de plus en plus nombreux, qui, en raison de leur monothĂ©isme, refusent fermement de reconnaĂźtre un autre dieu que le leur (Ă  savoir le Dieu unique), alors que les personnes pratiquant d'autres religions dans l'Empire romain n'ont en principe pas le mĂȘme problĂšme.

Avec l’expansion du christianisme, le culte impĂ©rial connaĂźt une Ă©volution profonde, qui peut sembler paradoxale. S’il devient d’abord un moyen de s’assurer du loyalisme des habitants d’un Empire encore polythĂ©iste, la conversion des empereurs au christianisme, Ă  partir de Constantin, ne le fait pas pour autant disparaĂźtre[5].

Japon

Le dernier pays au monde oĂč le chef de l'État lui-mĂȘme Ă©tait considĂ©rĂ© comme un dieu Ă©tait le Japon, dont l'empereur Ă©tait censĂ© descendre de la dĂ©esse du soleil Amaterasu. AprĂšs la dĂ©faite du Japon dans la Seconde Guerre mondiale, en 1945, l'empereur de l'Ère Shƍwa, Hirohito, renonça Ă  sa divinitĂ©.

Notes et références

  1. (en-US) Clifford Ando, Imperial ideology and provincial loyalty in the Roman Empire, University of California Press, (ISBN 978-0-520-92372-0, 0-520-92372-3 et 0-585-39459-8, OCLC 49851890, lire en ligne)
  2. « Le pharaon, un dieu vivant » [archive du ], sur Futura
  3. « pharaon (latin ecclĂ©siastique Pharaon, du grec PharaĂŽ) » [archive du ], sur www.larousse.fr, Éditions Larousse (consultĂ© le )
  4. « L’empereur romain. Un mortel parmi les dieux », sur Le Louvre, (consultĂ© le )
  5. Les Dossiers d'Archéologie N° 405, mai 2021 : L'Empereur romain, un mortel parmi les dieux, (EAN 3663322114397, lire en ligne)

Voir aussi

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