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Histoire de la DrĂ´me

Cet article détaille l'histoire du département de la Drôme.

Drôme, blason 1 : « Coupé ondé, en 1 d’or au dauphin d’azur crêté, barbé, loré, peau »
Drôme, blason 2 : « écartelé, au premier d'or, au dauphin vif d'azur, crêté, oreillé et barbelé de gueules; au deuxième d'azur, à six besants d'argent, posés 3, 2 et 1, au chef d'or ; au troisième d'azur à trois bandes d'or ; au quatrième d'hermines, au chef d'or chaussé de gueules »

Occupé dès le Paléolithique, puis au Néolithique, le territoire actuel de la Drôme entre dans la Protohistoire avec son peuplement ligure.

Les Celtes (Gaulois) s'installent définitivement au Ve siècle avant notre ère.

Les Romains dominent la région du IIe siècle avant notre ère au Ve siècle de notre ère.

Paléolithique

Les glaciations alpines

Les dernières périodes glaciaires sont :

  • Mindel vers -400 000 ans.
  • Riss de -180 000 Ă  100 000 ans.
  • Wurm de 70 000 Ă  20 000. ArrivĂ©e des Homo Sapiens.

Les hommes sont des prédateurs nomades, chasseurs, pêcheurs et cueilleurs. Ils sont peu nombreux et ont laissé peu de vestiges. Aucun fragment de squelette paléolithique n'a été exhumé à ce jour (1989).

Les sites du Paléolithique sont (du plus ancien au plus récent) : Châteauneuf-sur-Isère (Acheuléen / Homo Erectus), Chanos-Curson (Clactonien), Buis-les-Baronnies (Moustérien / Néanderthaliens), Saint-Nazaire-en-Royans (Azilien-Magdalénien / Homo Sapiens)

Deux sites ont été reconnus entre Romans et Pont d'Isère :

  • Chanos-Curson (fouilles Ă  la fin du XIXe siècle pour le Museum de Lyon) : les ossements d'un Ă©lĂ©phant ancĂŞtre du mammouth accompagnĂ©s de plusieurs dizaines d'Ă©clats de quartzites et de calcaire. Ces outils, sans doute destinĂ©s Ă  tailler des Ă©pieux, sont caractĂ©ristiques de la technique clactonienne ; ils Ă©taient obtenus par la percussion violente d'un bloc contre une enclume de pierre.
  • Châteauneuf-sur-Isère (fouilles de 1970) : gisement de pierres taillĂ©es selon la technique acheulĂ©enne; nombreux choppers (galets tranchants) et quelques outils plus Ă©laborĂ©s : choping-tools (galet amĂ©nagĂ© avec un tranchant sur deux faces) et bifaces. Des vestiges de la mĂŞme civilisation ont Ă©tĂ© dĂ©couverts Ă  Orgnac en Ardèche.

Ces objets, datĂ©s par leur situation sur des terrasses alluviales (remontant aux glaciations) qui, par l'usure provoquĂ©e par les vents, sont âgĂ©es de 200 Ă  300 000 ans. Des chasseurs du PalĂ©olithique InfĂ©rieur ont donc frĂ©quentĂ© Ă  plusieurs reprises les rives de l'Isère.

Plus au sud, dans les Baronnies, dans l'agglomĂ©ration mĂŞme de Buis-les-Baronnies, sur des alluvions datĂ©es 80 000 ans, ont Ă©tĂ© exhumĂ©s, avant la Première Guerre mondiale, de nombreux silex taillĂ©s selon la technique levallois (Ă  partir d'un nucleus prĂ©alablement prĂ©parĂ©). Ces objets (racloirs, burins, pointes allongĂ©es), mĂŞlĂ©s Ă  des ossements de cerf Ă©laphe et de bĹ“uf primitif, se rattachent au faciès moustĂ©rien.

Plus récemment, dans la partie iséroise du massif du Vercors, la grotte de Prélétang (Presle) et le Val de Lans ont livré des vestiges de la même période.

Ces découvertes témoignent de la présence des Hommes de Néanderthal. Ils vivaient alors sous un climat interglaciaire peu différent du climat actuel. L'ours des cavernes était leur contemporain[1].

Les Homo-sapiens

La région de Saint-Nazaire-en Royans a livré des vestiges de campeurs magdaléniens puis aziliens. Ils vivaient sous un climat de steppe froide, chassant le cheval, le renne, le bison. Ils organisaient des expéditions dans le massif du Vercors pour traquer le bouquetin et la marmotte dont ils appréciaient déjà la fourrure. Un matériel a été signalé dans les abris du nord du plateau du Vercors, à Bobache et à Saint-Agnan. Ces chasseurs nomades étaient probablement les représentants locaux de l'Homme de Cro-Magnon (Homo Sapiens) :

  • L'abri de Campalou (fouillĂ© de 1969 Ă  1972 par J.-E. et J.-L. Brochier) a livrĂ© un abondant matĂ©riel magdalĂ©nien : foyers amĂ©nagĂ©s avec des galets calcaires, burins, lamelles, grattoirs, objets de parure (coquilles percĂ©es et canines d'animaux servant de pendeloques). L'intĂ©rĂŞt du gisement est avant tout dans la prĂ©sence de galets portant des signes gĂ©omĂ©triques et dans la dĂ©couverte de gravures sur os : une palmure de renne, une tĂŞte de bison, une frise de trois tĂŞtes de cervidĂ©s et un profil de cheval[2]. Les pollens indiquent une vĂ©gĂ©tation de steppe froide. Les animaux prĂ©sents sont le cheval, la marmotte, le renne, le loup.
  • La grotte de ThaĂŻs (couche azilienne) a livrĂ© un Ă©nigmatique os cochĂ© (long de neuf centimètres) qui est peut-ĂŞtre un système primitif de notation ou un calendrier. Il a Ă©tĂ© Ă©tudiĂ© par le chercheur amĂ©ricain Alexandre Marshack, spĂ©cialiste du dĂ©codage des os portant des encoches, des stries ou des perforations du PalĂ©olithique europĂ©en. Les 17 encoches qui terminent la première ligne ont Ă©tĂ© gravĂ©es avec cinq outils diffĂ©rents. On l'interprète comme un calendrier lunaire portant sur une pĂ©riode de trois ans et on le date d'il y a environ 10 000 ans[3] - [4]. Il est semblable aux bâtons-calendriers utilisĂ©s par les peuples primitifs d'OcĂ©anie.

Deux sites de la fin du Paléolithique et du Mésolithique (phase de transition avec le Néolithique) ont été découverts sur les bords de l'Isère, dans la grotte de Thais (ou du Taï), habitat d'hiver, et devant la roche de Campalou, campement d'été. Dans les couches profondes abondent grattoirs, burins, lamelles et perçoirs qui servaient à travailler le bois et l'os (afin de fabriquer des pointes de sagaie, des harpons, des aiguilles). Les couches supérieures voient disparaître presque complètement l'industrie sur os. L'outillage lithique comprend surtout de très nombreux grattoir ou des pointes en lames de canif[5].

NĂ©olithique

Les principaux sites néolithiques sont (du Sud au Nord) : Mollans, Vercoiran, Saint-Paul-Trois-Châteaux, Clansaye, Châteauneuf-du-Rhône, Montélimar, Saint-Nazaire-le-désert, Montmaur, Menglon, Francillon, Beauvallon, Vassieux, Peyrus, Bouvante, Mours, Saint-Uze.

Dans la Drôme, le Néolithique commence vers 5000 avant notre ère. Cette période se caractérise par de profondes transformations des modes de vie : l'élevage remplace la chasse, l'agriculture remplace la cueillette, l'homme se sédentarise et fabrique les premières poteries et les premiers tissus. La poussée démographique amène les premières guerres entre tribus. Cette révolution progressive serait due à l'influence de migrants venus des rivages de la Méditerranée, en trois étapes successives[6].

Le Cardial

Le Cardial est le nom donné à un groupe ethnique du milieu du Ve millénaire, reconnaissable à ses poteries décorées par l'empreinte d'un coquillage (le cardium) dans la pâte encore fraîche (La Motte Chalancon). Ces premiers défricheurs ont laissé des vestiges rares (pointes de silex en forme de feuilles, céramiques, meules) à Clansaye, Peyrus, et dans le Diois. Peu nombreux, ils sont éleveurs et agriculteurs. Ils pratiquent aussi la chasse et la pêche[6].

Les mangeurs d'escargots

La consommation de gastéropodes fut régulière dans la préhistoire, tant par les chasseurs-cueilleurs que par les éleveurs-agriculteurs. Entre 1994 et 1997, lors des chantiers de fouilles précédant la construction de la ligne TGV en moyenne vallée du Rhône, leurs coquilles furent découvertes en si grande quantité qu'elles ont permis de faire faire une avancée importante à la malacologie[7]. Sur le site du Serre 1, à Roynac, dans la vallée de la Valdaine, furent trouvées en quantité des coquilles d'escargot de Bourgogne. Leur consommation est attestée du néolithique cardial (naissance de l'agriculture) au bronze final (constitution de l'habitat groupé)[8].

Les Chasséens

Les Chasséens sont les premiers vrais agriculteurs et villageois de la Drôme. Arrivés vers 3500 avant notre ère, ils ont laissé de nombreuses traces (collines de Saint-Uze, grottes du Diois et de Francillon, site de plaine du Tricastin ou de Beauvallon).

Ils sont organisés en petites communautés, habitant des huttes (Menglon) ou des grottes (Montmaur). Ils font pousser l'orge et le blé (Saint-Nazaire-le-Désert). Ils récoltent avec des faucilles armées de dents de silex (Saint-Uze), broient les grains avec des meules de grès (Menglon). Des haches en pierre verte (neuf à la Bégude-de-Mazenc, une douzaine à Charens) et des lames de silex blond ont été retrouvées. Ils fabriquent une poterie fine, bien cuite, lustrée, à fond rond, avec des anses souvent percées pour y passer un cordage. Ils étaient aussi cordiers et probablement tisserands.

Dans le sud du département, à côté des trous de poteaux de leurs cabanes, les fosses où ils entreposaient leurs céréales ou enterraient leurs morts : celles de Saint-Paul-Trois-Châteaux contenaient mêlés, des ossements d'enfants, d'adultes et de chiens.

Ils étaient aussi éleveurs. Les grottes de Solaure ont livré des os de moutons, de chèvres, de porcs. En plusieurs endroits, ces restes voisinent ceux de sangliers, de cerfs, aux côtés de pointes de flèches et de sagaies. La chasse reste une activité importante.

Stèle anthropomorphe

Une dalle anthropomorphe du NĂ©olithique a Ă©tĂ© mise au jour Ă  Chabrillan, sur le site de la Prairie. Elle reposait Ă  cĂ´tĂ© d'un foyer et d'une fosse contenant le squelette d'un chien. TaillĂ©e dans un calcaire grĂ©seux, elle mesure 45 centimètres de long, 31 centimètres de large, 13 centimètres d'Ă©paisseur. On la date du chassĂ©en ancien[9].

Elle évoque un personnage stylisé avec une face en relief, des yeux en retrait et un front proéminent. Sur les côtés de la dalle ont été incisés des bras parallèles et droits[9]. Le torse est légèrement dégagé par rapport à la surface, ce qui suggère une poitrine féminine[10].

Sa base étant taillée en pointe, on pense que cette dalle était prévue pour être plantée dans le sol. Ce type de figuration s'apparente à celles retrouvées en Languedoc et en Provence (Comtat Venaissin et Avignon). Rien ne permettant de lier cette représentation anthropomorphe à un rite funéraire, elle a pu soit identifier l'occupante de l'habitation, soit symboliser un personnage féminin de statut important[10].

La jeune fille et le chien

Un village chasséen fut fouillé en 1984-1985 à Saint-Paul-Trois-Châteaux (lieu-dit les Moulins) par les archéologues du CAP de Valence (fouille d'urgence sur l'emplacement d'un futur supermarché). Les fosses-dépotoirs ont livré un matériel abondant, surtout en céramiques. Cinq d'entre elles contenaient des restes humains : dans la no 69, un enfant et trois adultes dont l'un tenait un grand vase à offrande et l'autre un morceau de crâne de bœuf. Dans la no 70, une jeune fille et, à ses côtés, le squelette d'un chien probablement placé intentionnellement[11].

Des cabanes faites pour résister au mistral

Les fouilles faites lors de la construction de la LGV Méditerranée ont permis d'étudier sur le site de Lalo, à Espeluche, une des premières implantations néolithiques dans la moyenne vallée du Rhône. Les fouilles, dirigée par Alain Beeching, ont eu lieu dans la partie méridionale de la Valdaine, au confluent du Jabron et de la Citelles, au pied d'une colline orientée plein sud[12].

Ce site, datĂ© entre -5 600 et -5 000, a permis de dĂ©gager des fosses, des foyers en cuvette et des chenaux amĂ©nagĂ©s pour la circulation de l'eau. Il comportait deux cabanes de plan ovale, oĂą ont Ă©tĂ© retrouvĂ©s des objets en cĂ©ramique et un outillage lithique[13]. L'occupation des cabanes a pu ĂŞtre datĂ©e entre -5 200 et -5 000. Elles Ă©taient construites en bois comme l'a prouvĂ© la prĂ©sence de trous de poteaux verticaux. La plus grande mesurait 10 mètres sur 7,5 mètres. Elle Ă©tait recouverte d'un toit asymĂ©trique prĂ©sentant une pente plus faible au nord pour rĂ©sister au mistral; l'accès se faisait par la partie mĂ©ridionale[14].

La présence, à proximité, d'une seconde cabane, mal conservée, a suggéré l'idée d'un regroupement. Leur plan circulaire permet d'avancer qu'il s'agissait d'une petite tribu encore nomade ou récemment fixée. La construction des cabanes a pu donc servir soit à un campement hivernal de longue durée soit à une première tentative de sédentarisation[15].

Sur le site de Blanquet, Ă  Montmeyran, Sylvie Saintot, a fouillĂ© une habitation chassĂ©enne. OrientĂ©e Nord-Sud, elle avait Ă©tĂ© construite en bois comme en tĂ©moignent les trous de poteaux. D'une longueur de 20 mètres sur 12 de large[16], sa structure et son orientation Ă©taient prĂ©vues pour rĂ©sister au mistral[17].

Les archéologues ont exhumé et identifié un broyon en calcaire, neuf formes de céramique (dont une marmite) et six vases, ainsi que trois silex taillés (grattoir et lamelles). Cette habitation isolée appartenait à un vaste ensemble comme l'atteste le nombre de silex retrouvés jonchant le sol aux alentours. Ce site a pu être daté de la première moitié du IVe millénaire avant notre ère, ce qui correspond au néolithique moyen II[17].

  • Reconstitution d'une cabane nĂ©olithique (parc Ă  thème Ă  Quinson (04)).
    Reconstitution d'une cabane néolithique (parc à thème à Quinson (04)).
  • IntĂ©rieur d'une cabane nĂ©olithique (mĂŞme parc Ă  thème).
    Intérieur d'une cabane néolithique (même parc à thème).

Le Chalcolithique

Le cuivre apparaît à cette époque sous forme de perles ou de poinçons. Il donne son nom à cette période. Il n'influence guère la vie des Néolithiques.

Les mouvements de population se poursuivent, probablement très lentement, avec l'arrivée, une fois encore par le Sud, des porteurs de la culture « campaniforme » caractérisée par des poteries en forme de cloches renversées, décorées à la molette ou au peigne de bandes horizontales géométriques (Saint-Nazaire-le-Désert).

À la même époque, d'autres migrants fabriquent des poteries dites « cordées » car elles portent l'empreinte de cordages.

Ces populations habitent des villages de cabanes (Beauvallon). Ă€ la manière mĂ©diterranĂ©enne, ils enterrent leurs morts dans des grottes et placent auprès des dĂ©funts des lames de silex et des pointes de flèches. Ă€ Montmaur-en-Diois, la grotte du Fournet a livrĂ© 90 individus dont la taille moyenne ne dĂ©passe pas 1,64 m pour les hommes et 1,49 m pour les femmes. Dans la grotte de Perpetairi (Mollans), on a retrouvĂ© plus d'une centaine de pointes de silex mĂŞlĂ©es Ă  quelque 4000 dents humaines.

À la même époque, sur le plateau du Vercors, près de Vassieux, s'installent des campements saisonniers de tailleurs de silex. Ils façonnent des milliers de poignards à partir de blocs de silex en forme de « livres de beurre ». En Europe occidentale, il n'existe qu'un seul autre exemple de ce genre de production au Grand Pressigny (Indre-et-Loire). Ces silex taillés étaient probablement destinés à l'exportation. Les hommes d'alors pratiquaient déjà le troc lointain comme en témoignent les coquillages marins qui leur servaient de parure (Mours) ou les obsidiennes venues de Sardaigne (Menglon)[18].

La vie spirituelle

Les MĂ©galithes en France.

Les témoignages sont rares :

  • Les NĂ©olithiques de la vallĂ©e de la Roanne dĂ©posèrent dans la grotte des Trous Arnaud des poteries pleines de blĂ© carbonisĂ©; hommage ou reconnaissance Ă  une divinitĂ© des sources ?
  • Ceux qui enterraient collectivement leurs morts dans des hypogĂ©es taillĂ©s dans la molasse de la vallĂ©e de l'Isère (Mours) ou dans les fosses de MontĂ©limar pratiquaient la trĂ©panation sur des cadavres (pratique religieuse) ou plus rarement sur des vivants, dont certains survĂ©curent (traces de cicatrisation).

La Drôme, contrairement à l'Ardèche, ne possède aucun monument mégalithique (dolmen, menhir, allée couverte). Le chaos naturel des Roches qui dansent (Saint-Barthélémy-de-Vals), considéré par certains comme un cromlech, n'a livré aucun vestige préhistorique. D'après la légende, les Roches qui dansent se mettent en mouvement la nuit de Noël[19].
En revanche, l'Ardèche possède de nombreux mégalithes et le Vaucluse en possède quelques-uns.

Ă‚ge du Bronze

Les influences et les mouvements de population s'inversent. Les migrants viennent désormais du Nord et non plus du Midi méditerranéen. Ils transportent avec eux leurs outils, leurs armes et leurs pratiques funéraires.

Ni toujours très nombreux, ni forcément agressifs, les nouveaux venus se fondent dans les populations néolithiques.

Cette période pendant laquelle les habitants de la région, contrairement à ceux du bassin oriental de la Méditerranée, ne connaissent pas encore l'écriture, est communément appelée la « Protohistoire ».

Au début du second millénaire avant notre ère, le bronze apparaît sous la forme d'objets magnifiquement décorés (poignards, épingles, haches, etc.) qui restent cependant isolés. À Valdrôme, Loriol et Valence, ils témoignent du passage de colporteurs venus du Valais suisse (« civilisation du Rhône ») puis d'Allemagne méridionale (« civilisation des tumulus »).

Les tailleurs de pierre résistent bien : à Vassieux (Drôme) et à Sigottier (Alpes-de-Haute-Provence), ils perfectionnent leurs pointes de flèche et leurs poignards en silex[20].

Le Bronze ancien

Des fouilles préventives au passage de la ligne du TGV Méditerranée sur la commune de Roynac, ont eu lieu de mai à septembre 1996. Elles se sont déroulées au lieu-dit le Serre 1 et ont été réalisées par Joël Vital et son équipe d'archéologues. Sur quatre mètres de profondeur, sur ce site de la Valdaine, avaient été repérés 9 niveaux d'occupation humaine qui s'étageaient du Néolithique au Moyen Âge[21].

Trois surfaces archĂ©ologiques intĂ©ressaient l'âge des mĂ©taux. Seule la S 1 (Serre 1) relevait du Bronze ancien. Ce site fut occupĂ© de -2200 Ă  -1800 avec un pic situĂ© entre -2150 et -2000 par datation au C14. Sur cette surface — près de 5 800 m2 dĂ©capĂ©s —, plusieurs centaines d'amĂ©nagements humains ont Ă©tĂ© identifiĂ©s. Seuls 1 600 m2 ont Ă©tĂ© fouillĂ©s[22].

L'occupation humaine s'est caractérisée par le creusement de nombreuses fosses. Une cinquantaine d'entre elles ont été utilisées comme silos, ce qui a permis de retrouver, dans le fond, des céréales carbonisées. Une autre cinquantaine a servi à d'autres fonctions et, pour un certain nombre d'entre elles, de dépotoir pour les reliefs des repas. On y a identifié des os de suidés et de bovidés. Trois fosses ont été aménagées en four de combustion[22]. Ces installations sont à mettre en relation avec l'identification d'éclats et de gouttes de bronze exhumés sur place. L'habitat était en bois puisque 150 trous de calage de poteaux ont été comptés. La fouille a mis au jour nombre de récipients de céramique à fort volume pour le stockage personnel[23], ainsi que les vestiges de deux bâtiments comportant un grenier surélevé pour le stockage communautaire[24].

Contrairement à d'autres sites du Bronze, celui-ci ne semble pas avoir choisi une implantation privilégiée sur un grand axe de communication. Le lieu semble avoir facilité l'acquisition en minerai métallifère par les vallées proches du massif alpin[25].

  • Reconstitution d'une habitation de l'âge de bronze (parc Ă  thème du nord de la France).
    Reconstitution d'une habitation de l'âge de bronze (parc à thème du nord de la France).
  • Scène de coulage du bronze (Quinson (04)).
    Scène de coulage du bronze (Quinson (04)).

Le Bronze final

Un changement majeur se produit au Bronze final, à partir de 1100 avant notre ère. Progressivement, sur près de quatre siècles, arrivent des agriculteurs venus d'Europe centrale. Ils appartiennent à la « civilisation des champs d'urnes », ainsi dénommée parce qu'ils incinèrent leurs morts et enferment les cendres dans des urnes. Les populations indigènes adoptent les nouveaux types de céramique mais restent fidèles à leurs usages funéraires (inhumation).

Le bronze se répand alors très largement (de Saint-Uze, Chastel-Arnaud, Francillon, Donzère). L'une des plus belles découvertes du (XIXe siècle) est celle dite de Beaurières (en réalité aux Boulignons, commune de Charens); elle se compose de 36 objets, utilitaires (couteaux, haches, faucilles, épingles) et parures (anneaux, boucles, perles, rouelles, etc.).

Le climat était plus chaud et plus sec qu'aujourd'hui. Les terrains d'altitude sont occupés. La plaine est elle aussi mise en valeur. Les villages s'installent aux débouchés des gorges (La Roche-de-Marignac, Saint-Féréol-Trente-Pas). Le site des Gandus a livré des poteries de qualité et un four culinaire.

À Saou, le site de Pas-de-Lestang (fouillé depuis 1983) a livré un ensemble de cabanes aux toits de chaume et aux murs de torchis sur des fondations de pierre. On y cultivait l'orge, on y élevait des chèvres, des moutons, des bovins et on chassait le sanglier dans la forêt de Saou voisine. On tissait la laine des moutons. Sur place, on fondait l'outillage de bronze et fabriquait des poteries dont certaines sont décorées de signes schématiques représentant des hommes et des animaux.

Vers la même époque, les énigmatiques gravures de Moras pourraient être une première tentative d'écriture pictographique.

La piste nord-sud protohistorique suivait sensiblement le trajet actuel de la RD 538, le long du Vercors puis à travers le pays de Bourdeaux. Elle évitait ainsi les bords marécageux du Rhône. Les marchands l'utilisaient pour le transport de l'étain venu de Grande-Bretagne et indispensable aux métallurgistes méditerranéens.

Cette période prospère dure plusieurs siècles et se prolonge au cours du premier âge du Fer[20].

Ă‚ge du Fer

L'Âge du Fer est lié à l'arrivée des Celtes indo-européens et se divise en deux périodes : celle des pacifiques bergers hallstattiens (Hallstatt, ville d'Autriche, station éponyme du Premier Âge du Fer) puis celle des redoutables guerriers gaulois de la Tène.

Les Hallstattiens

Vers 750 avant notre ère arrivent les premiers cavaliers hallstattiens. Ils portent la longue épée de bronze (Barsac) et utilisent poignards, rasoirs et épingles en bronze et en fer (La Laupie, Valence, Mirabel-aux-Baronnies). Ces éleveurs, venus du Jura ou de Suisse, cohabitent pacifiquement, puis se fondent dans les populations indigènes. Ils inhument leurs morts dans de vastes nécropoles (Serre, Alpes-de-Haute-Provence).

Au même moment, les premiers villages perchés et fortifiés (oppida) s'organisent à Soyons (Ardèche) ou sur la colline Saint-Marcel du Pègue.

Site hallstattien en vallée du Rhône

Une fouille préventive au passage du TGV Méditerranée sur la commune de Crest a été réalisée entre novembre 1995 et juin 1996 par Jean-Michel Treffort et son équipe d'archéologues. Le site fouillé, dénommé Bourbousson 1, situé sur la rive droite de la Drôme, a permis d'identifier un habitat hallstattien daté du Ve siècle av. J.-C.[26].

Sur ce site frĂ©quentĂ© dès le NĂ©olithique, ont Ă©tĂ© mises en Ă©vidence les conditions du dĂ©veloppement de l'agriculture (Ă©pierrement et murs de pierre sèche dĂ©limitant les champs, terrasses de culture). RĂ©occupĂ© dans la première moitiĂ© du Ve siècle av. J.-C., il s'y dĂ©veloppa un habitat groupĂ©, qui a pu ĂŞtre prĂ©cisĂ©ment datĂ© grâce Ă  la prĂ©sence de cĂ©ramiques d'importation venant de Grèce et d'amphores massaliotes, ainsi que par des objets mĂ©talliques (fibules)[27]. L'occupation fut de courte durĂ©e, celle d'une gĂ©nĂ©ration, entre -500 et -440, mais permit l'Ă©dification de plusieurs bâtiments en terre et en bois ayant chacun une surface approximative de 40 m2[28].

Les bâtiments sont de deux types. Le premier suit un tracé rectangulaire; ses murs sont en colombage hourdé de terre et le toit est à deux pans. Le second type, qui correspond à l'architecture protohistorique du domaine alpin, utilise un cadre de poutres reposant sur un substrat de galets. Entre ces bâtiments, qui constituaient un village, existaient différentes parties domestiques (fosses-silos, greniers) et des allées ou chemins empierrés[29].

La fouille du site a permis de recueillir 24 000 tessons de cĂ©ramique, dont 95,5 % non tournĂ©es. La cĂ©ramique tournĂ©e Ă©tait d'importation (amphores massaliotes et poteries attiques Ă  vernis noir). Il fut aussi exhumĂ© 200 objets mĂ©talliques, dont nombre de parures typique de la civilisation de Hallstatt[30]. L'outillage lithique Ă©tait composĂ© de meules en grès ou en basalte, de polissoirs et de petites enclumes. Un seul outil, une aiguille Ă  chas, Ă©tait en os[31].

Bourbousson 1, situĂ© au dĂ©bouchĂ© d'une importante voie transalpine qui se croisait avec une piste protohistorique menant de Massalia (Marseille) Ă  Lugdunum (Lyon)[32], est le tĂ©moignage de l'influence hallstattienne en vallĂ©e du RhĂ´ne. Le site marque la frontière entre la vallĂ©e de la DrĂ´me et le Tricastin oĂą, Ă  40 kilomètres, se trouvent Le Pègue et l'oppidum Saint-Marcel sous influence mĂ©diterranĂ©enne[31].

  • Reconstitution d'un village Ă  l'âge du fer (Quinson (04)).
    Reconstitution d'un village à l'âge du fer (Quinson (04)).

Les Gaulois

Les Allobroges.

Vers 500 avant notre ère déferlent dans la vallée du Rhône les premiers guerriers gaulois. Ce sont de redoutables cavaliers, protégés par des boucliers et armés d'épées et de longues lances de fer. Ils incendient Soyons et le Pègue (vers 480). Les habitants de la colline Saint-Marcel construisent alors de solides fortifications en utilisant les débris de leur sanctuaire. Vers 350, une seconde vague celte incendie à nouveau le site qui sera peu à peu abandonné.

Un certain nombre de ces guerriers, d'après Tite-Live, poursuivent leur chemin et passent en Italie. Les autres s'installent dans la vallée du Rhône. Dans un premier temps, ils évitent les montagnes tenues par les paysans et les pasteurs comme ceux qui décorent de gravures schématiques les parois de la Baume Écrite (Pommerol) ou de la Tune de la Varaine (Boulc).

Les Gaulois disposent d'outils de fer (haches, faucilles, charrues) bien supérieurs à l'outillage de bronze. C'est donc autour d'eux que va se constituer une nouvelle civilisation[33].

Installations définitives :

La grotte de Boulc

La Tune de la Varaime (1 400 m d'altitude) contient de nombreuses gravures schĂ©matiques de l'Ă‚ge du Fer (soleils, figures humaines et animales)[38].

Les oppida

Les oppida sont nombreux sur le territoire de la Drôme. Ce dernier offrait de nombreuses possibilités de perchement dans sa partie pré-alpine. Le plus souvent, ce sont des éperons barrés, extrémité d'un plateau dont il suffisait de défendre un côté.

L'oppidum du Vellan (Plan-de-Baix) a conservé ses fossés; celui de Cissac (ou Six Sacs, à Saoû) ses murailles de pierres sèches ; celui de Beauregard (Grignan) quelques traces de cabanes.

Le matériel retrouvé est rare, sauf à Saint-Marcel du Pègue, et ne remonte que rarement au-delà de l'Âge du Fer. Ces plateaux, parfois élevés, souvent sans eau et battus par tous les vents ne semblent pas avoir été des habitats permanents, ni, à plus forte raison, les emplacements de villes mentionnées par les auteurs antique mais dont on a perdu la trace (Dourio, Aéria). La plupart des oppida drômois étaient probablement des lieux de séjour provisoire où, au cours des siècles, vinrent se réfugier les habitants et leurs troupeaux en période d'insécurité. Les vestiges de l'oppidum de Sainte-Lucie (Vercoirans) vont du Néolithique jusqu'au Moyen Âge[39].

Aéria, la cité oubliée

L'emplacement de cette cité oubliée créa la controverse dès le XIXe siècle. Le géographe grec Strabon (vers 18 avant notre ère) n'était pas bien précis : Aéria était située entre la Durance et l'Isère et tirait son nom de sa position en hauteur. Déjà en 1855, le chanoine Ferdinand Sauret avait recensé 22 sites possibles entre Plan-de-Baix au Nord et Carpentras au Sud. Quant aux auteurs modernes, ils penchent en général pour le site de Barry, au sud de St-Paul-Trois-Châteaux[40].

Dans le Vaucluse, Sault occuperait peut-être l'emplacement de l'antique cité d'Aéria qui disparut avec les invasions barbares[41].

Contacts avec la civilisation grecque

La cité de Massalia (Marseille) remonte à 600 avant notre ère ; elle est le fait de colons grecs venus de Phocée en Asie mineure.

Sachant que les principales routes commerciales entre le nord et l'ouest de l’Europe et l’Orient empruntent les fleuves (en particulier Rhône et Saône) de ce que Strabon nomme « l’isthme gaulois », Massalia occupe une place stratégique. L’ambre, l’étain descendent le Rhône quand remontent le vin et les articles de luxe comme la céramique et la vaisselle.

L'influence grecque se fait sentir très haut à l'intérieur de la Gaule[42].

Les découvertes de monnaie massaliotes (Gigors, La Motte Chalancon) témoignent que les marchands grecs fréquentent assidûment la région, y compris dans la montagne[43].

Céramiques pseudo-ioniennes en vallée du Rhône

L'oppidum Saint-Marcel, situé sur la commune du Pègue, dans la Drôme provençale, est un emporion (comptoir commercial grec) qui a été en relation avec Massalia du VIe siècle av. J.-C. jusqu'à l'an -49. Il est remarquable pour ses différentes poteries pseudo-ioniennes qui ont mis en évidence un important commerce du vin entre les Phocéens et les tribus de la basse vallée du Rhône[44].

Des ateliers indigènes, s'inspirant des productions de céramiques grecques par l'intermédiaire des Phocéens de Massalia, ont produit des poteries tournées, en pâte claire micacée, particulièrement des œnochoés et des vases à vin. Ces céramiques locales portent toutes un décor peint, avec un registre allant de la bande ocre au développement de formes figuratives (majoritaires). Ces récipients vinaires ont cependant conservé dans leurs formes de fortes influences gauloises (coupes carénées)[45].

  • Ĺ’nochĂ© Ă  dĂ©cor pseudo-ionien.
    Œnoché à décor pseudo-ionien.
  • Vase Ă  vin.
    Vase Ă  vin.

Déjà occupée de façon permanente au Bronze final, la colline Saint-Marcel connait son apogée à la fin du VIe siècle avant notre ère. Ses habitants sont alors en relation avec la Grèce (vraisemblablement par l'intermédiaire de Marseille). Ils construisent un sanctuaire et, vers 500, installent de nombreux silos de blé, d'orge, de vesces, de millet et de glands, témoignages d'un centre d'échanges importants[43].

Le passage d'Hannibal

En septembre 218 avant notre ère, le gĂ©nĂ©ral carthaginois Hannibal Barca, venant d'Espagne, traverse le RhĂ´ne, avant que les Romains (Publius Cornelius) ne puissent empĂŞcher son passage, Ă  la tĂŞte de 50 000 (ou 38 000) fantassins, de 10 000 (ou 8 000) cavaliers, de nombreux animaux de bât et de 37 Ă©lĂ©phants de guerre. L'hypothèse la plus probable est qu'il ait fait traverser son armĂ©e Ă  la hauteur de Caderousse oĂą se situent les Insulæ Furianæ selon le relevĂ© C des cadastres d'Orange.

L'historien grec Polybe (Histoires, III, 50 / en 170 avant notre ère) relate ce passage : Hannibal, après avoir traversĂ© le RhĂ´ne, aurait remontĂ© 1400 stades (soit 250 km) le long du fleuve avant d'atteindre un lieu nommĂ© « l'Ă®le », en fait une presqu'Ă®le crĂ©Ă©e par la confluence du RhĂ´ne et de l'Isère. Ă€ la demande d'un chef local, il apporte son aide Ă  ce dernier et lui permet de l'emporter sur son frère. Il sera remerciĂ© par quantitĂ© de vĂŞtements, chaussures, armes et vivres. Des guides et une arrière-garde lui seront adjoints pour le reste du trajet jusqu'aux Alpes (et pour dissuader les Allobroges de l'arrĂŞter)[46] - [47].

L'historien latin Tite-Live (Histoire romaine, XXI, 31), cent ans après Polybe, relate lui aussi ce passage : Ayant traversĂ© le RhĂ´ne, Hannibal serait parvenu en seulement quatre Ă©tapes (60 km) Ă  l'Ă®le oĂą l'Arar et le RhĂ´ne se rĂ©unissent. Il y aurait apaisĂ© les dissensions entre Allobroges. Malheureusement l'historien ajoute qu'Hannibal tourna sur la gauche dans le pays triscatin et suivit la frontière nord des Voconces.

Les deux textes paraissent inconciliables et celui de Tite-Live est même incompréhensible : s'il se trouvait au confluent de l'Isère, Hannibal aurait dû tourner sur la droite pour prendre la route des Alpes. Le récit a cependant pu se confondre avec celui du trajet d'Asdrubal, frère d'Hannibal, dix ans plus tard.

La découverte (en 1977) d'un éléphant peint sur la paroi d'une grotte des Baronnies, à Mollans, a relancé la polémique. Le dessin paraissait authentique mais difficile à dater. De plus, l'historien Jean-Noël Curiol imagine mal qu'une armée de la taille d'Hannibal ait pu manœuvrer et se nourrir dans l'étroite vallée de l'Ouvèze. Il envisage l'œuvre d'un témoin ayant vu passer l'armée carthaginoise dans la vallée du Rhône et restituant ensuite cet événement dans une grotte située à moins de trente kilomètres.

Quant aux toponymes, comme la Fontaine d'Hannibal à Buis-les-Baronnies, ils sont manifestement d'époque moderne[40]. Sur la commune de Saoû, nous avons aussi la Baume-Hannibal, près des Trois Becs.

  • hypothèses par le Sud.
    hypothèses par le Sud.
  • hypothèse par la Maurienne.
    hypothèse par la Maurienne.
  • hypothèses par le Nord.
    hypothèses par le Nord.

La conquĂŞte romaine

Au moment de la conquête romaine, les peuples celto-ligures (issus de la fusion des migrants ligures venus du Sud et des Celtes venus du Nord) sont bien établis. Nous connaissons leurs noms et leurs territoires approximatifs grâce aux écrivains grecs Polybe (-210 à -125) et Strabon (-58 à +25) puis latins Tite-Live (-64 à +17) et Pline l'Ancien (+23 à 70). Ces territoires persisteront pendant des siècles, transformés en cités gallo-romaines puis en diocèses chrétiens.

Trois peuples se partagent le territoire de la Drôme. Deux d'entre eux sont en fait des confédérations de tribus moins importantes.

  • Au nord : les Allobroges s'Ă©tendent sur une vaste rĂ©gion allant du RhĂ´ne au lac LĂ©man. Trois centres : Vienne, Grenoble, Genève.
  • Ă€ l'ouest : la confĂ©dĂ©ration des Cavares s'Ă©tend dans la vallĂ©e du RhĂ´ne, de l'Isère Ă  la Durance.
    • Au nord : les Segovellauni (ou Segulani), dont le nom signifierait « les guerriers courageux (vaillants) », sont installĂ©s sur les deux rives du RhĂ´ne. Leur capitale est Ă  Soyons (rive ardĂ©choise); ils y ont un oppidum (Malpas). Valence la supplantera.
    • Au sud : les Tricastini peuplent les collines qui surplombent la plaine. Leur centre originel est Senomagus, « le vieux marchĂ© » (aujourd'hui marquĂ© par la chapelle Saint-Pierre-de-SĂ©nos) situĂ© sur l'oppidum de Barry (ou Barri). Senomagus a Ă©tĂ© supplantĂ© au premier siècle avant notre ère par Noiomagus, « le nouveau marchĂ© » (Saint-Paul-Trois-Châteaux).
  • Ă€ l'Est : la confĂ©dĂ©ration des Voconces s'Ă©tend sur tout l'arrière-pays drĂ´mois et descendent eux-aussi jusqu'Ă  la Durance. Deux capitales : Luc-en Diois (DrĂ´me) et Vaison-la-Romaine (Vaucluse). Die (DrĂ´me) les supplantera.
    • Les Vertamocorii habitaient le plateau du Vercors, tout au moins au sud de la rivière Bourne[48].

Quintus Fabius Maximus Allobrogicus

En 125 avant notre ère, appelés à l'aide par leurs alliés Marseillais contre les Salyens, les Romains commencent des campagnes militaires dans les territoires de Gaule méridionale. Assez rapidement la zone de conflit s’étend par contiguïté, engageant des peuples puissants comme les Voconces puis les Allobroges et leurs alliés Arvernes, qui se trouvent en position hégémonique en Gaule.

En août 121 avant notre ère, les Romains envahissent le territoire de la Drôme. Les Allobroges (chez qui les chefs salyens avaient trouvé refuge), et leur allié Bituitos, roi des Arvernes, sont vaincus dans la plaine qui s'étend entre Tain-l'Hermitage et la rivière Isère par le consul romain Quintus Fabius Maximus Allobrogicus. Strabon (Géographie, IV, 1, 11) parle de la bataille du confluent (sous-entendu, du Rhône et de l’Isère). Cette campagne victorieuse, menée avec Cnaeus Domitius Ahenobarbus, marque la création de la province romaine de Gaule narbonnaise.

Valence aurait été fondée à la suite de cette victoire. Elle acquiert rapidement de l'importance grâce à sa position au carrefour de voies romaines.

La centuriation de la plaine de Valence a été étudiée[49] - [50] - [51].

Des études plus récentes précisent le statut de la fondation de Valence[52].

Caius Marius

En 109 avant notre ère, la Gaule Narbonnaise est ravagée par les Cimbres, les Teutons et les Ambrons durant l'épisode de la guerre des Cimbres. Les Germains passent sur le territoire de la Drôme. Ils seront vaincus par Marius.

Caius Julius Caesar

En 58 avant notre ère, la migration des Helvètes menace les Allobroges, désormais alliés de Rome. C'est le prétexte utilisé par Jules César pour envahir le reste de la Gaule. Ce sera la Guerre des Gaules. Elle dure de 58 à 51/50 et aboutit à la décisive bataille d'Alésia en 52. Les Gaulois de la Drôme sont dans le camp romain.

Les Gallo-romains

Les bassins de la Drôme et de l'Isère furent réunis à la province romaine de Gaule narbonnaise. Le pays connut une ère de prospérité. Les vallées fertiles furent peuplées par de nombreuses colonies :

  • Les Tricastins avaient pour capitale Augusta Tricastinorum (Saint-Paul-Trois-Châteaux), une ville Ă  la riche tradition artisanale. On y fabriquait des miroirs en cuivre poli utilisĂ©s par les Romains.
  • Les Voconces avaient pour capitale Luc-en Diois (DrĂ´me) et Vaison-la-Romaine (Vaucluse). Au dĂ©but du IIe siècle, la capitale fut transfĂ©rĂ©e Ă  Die, Colonia Dea Augusta Vocontiorum, citĂ© importante. Les ruines romaines sont encore visibles, notamment le rempart et une porte monumentale.
  • Les Romains fondèrent Valence en face de la capitale des SĂ©govellaunes, Soio (Soyons, rive ardĂ©choise du RhĂ´ne). Valence est certainement une citĂ© de droit romain (une dĂ©dicace au patron Asprenas a Ă©tĂ© dĂ©couverte Ă  Valence). Le plan de la vieille ville est celui d'un camp romain.

Au IVe siècle, le territoire de la Drôme passe dans la province romaine de Viennoise (ou Viennaise) lorsque, sous la tétrarchie, la Gaule narbonnaise fut divisée en Viennaise et Narbonnaise Ire et IIe, toutes rattachées à la préfecture du prétoire des Gaules. La Viennaise comprenait les Allobroges, les Segovellaunes, les Helviens, les Tricastins, les Voconces et les Cavares; elle avait pour capitale Vienne.

Au Ve siècle, la Viennaise fut divisée à son tour en Viennaise Ire, chef-lieu Vienne, et Viennaise IIe, chef-lieu Arles.

Les voies romaines

Les voies romaines.

Deux voies principales passent sur le territoire de la DrĂ´me :

La villa viticole du Molard (fin du Ier siècle)

La plus importante unitĂ© viticole de l'antiquitĂ©, la villa du Molard a Ă©tĂ© mise au jour au sud de Donzère. Elle s’étendait sur deux hectares. L’entrepĂ´t des vins de 70 x 15 m contenait deux travĂ©es abritant 204 dolia disposĂ©s en six alignements ayant chacune une contenance de 1,2 hectolitre. Ă€ chaque extrĂ©mitĂ©, un grand fouloir de 18,5 m2; y Ă©taient adjoints deux pressoirs[53].

L’exploitation, datĂ©e entre 50 et 80 de notre ère, produisait 2 500 hectolitres de vin par an. Le rendement des vignes romaines ayant Ă©tĂ© estimĂ© Ă  12 hl/ha, le domaine possĂ©dait 300 hectares, ce qui nĂ©cessitait le travail de 150 esclaves[53].

Tout ou partie de sa production était expédiée par le Rhône en tonneaux, à l’exemple de la scène représentée sur la stèle de Saint-Pierre-ès-Liens de Colonzelle (Ier siècle) toute proche. Située sur le porche d’un prieuré clunisien, elle représente le levage de quatre tonneaux et leur embarquement sur un navire marchand[53].

  • Les quatre tonneaux de Saint-Pierre-de-Colonzelle.
    Les quatre tonneaux de Saint-Pierre-de-Colonzelle.

Le Christianisme

Le diocèse de Vienne est le plus ancien de Gaule, créé par Saint-Crescent au milieu du Ier siècle. Il est érigé en archidiocèse au milieu du IIIe siècle. Son premier évêque attesté est saint Avit, élu vers 475, mort vers 525.

Le territoire de la Drôme dépendait de plusieurs diocèses : Diocèse de Grenoble-Vienne, Diocèse de Valence, Diocèse de Die, Diocèse de Saint-Paul-Trois-Châteaux, Diocèse de Vaison.

L'Itinéraire de Bordeaux à Jérusalem (333)

L'Anonyme de Bordeaux (ou Pèlerin de Bordeaux, ou Burdigalensis) a décrit en latin l'itinéraire qui l'a conduit de Bordeaux à Jérusalem, en l'an 333 ainsi que son retour pour une partie en 334. Cet itinéraire passe par la Drôme (trajet d'Arles à Milan qui remonte la vallée du Rhône et passe par les Alpes (vallée de Suse) :

Itinéraire de l’Anonyme de Bordeaux Distances
Nom latin Nom actuel Altitude (m) Remarque Entre chaque étape À partir d'Arles
milles km milles
Mutatio ad Letoce Bollène dans le département du Vaucluse
10 66
Mutatio Novem Craris[54] Le Logis de Berre, les Granges Gontardes
10 76
Mansio Acuno50 Montélimar
12 88
Mutatio Bantianis Bance, Saulce-sur-RhĂ´ne
12 100
Mutatio Umbenno Les Battendons, Étoile-sur-Rhône
8 108
Civitas Valentia Valence
12 120
Mutatio Cerebelliaca Sainte-Cerbelle, Ourches
10 130
Mansio Augusta Aouste-sur-Sye
12 142
Mutatio Darentiaca Saillans
16 158
Civitas Dea Vocontiorum Die
12 170
Mansio Luco Luc-en-Diois
8 178
Mutatio Vologatis Beaurieres Gaura Mons Montée vers le col de Cabre
8 186
Mutatio Cambono La Beaume dans le département des Alpes de Haute-Provence

L'auberge gallo-romaine de Crest (IIIe siècle)

La dĂ©couverte Ă  Crest, sur le site de Bourbousson 3, d'une caupona gallo-romaine datĂ©e du IIIe siècle est due aux chantiers de fouilles ouverts sur le tracĂ© du TGV MĂ©diterranĂ©e. Une Ă©quipe d'archĂ©ologues, sous la direction de VĂ©ronique Bastard, a pu dĂ©gager les restes d'un bâtiment quadrangulaire de 264 m2. La façade sud de celui-ci Ă©tait prĂ©cĂ©dĂ©e par deux pavillons d'angle rĂ©uni par une pergola. L'un a servi de resserre Ă  bois, l'autre de remise pour les instruments aratoires. Cet ensemble formait cour. L'accès principal de l'auberge se situait Ă  l'est et se faisait par un chemin raccordĂ© Ă  la voie romaine. Ă€ l'ouest, une ouverture menait Ă  un lucus (bois sacrĂ©) oĂą l'on a retrouvĂ© des offrandes monĂ©taires[55].

L'intĂ©rieur de l'auberge Ă©tait subdivisĂ© en six salles organisĂ©es autour d'une pièce centrale de 54 m2, celle-ci Ă©tait surmontĂ©e d'une mezzanine. Elle comportait un foyer qui servait tant pour la cuisson des aliments que pour le chauffage. Sur ses cĂ´tĂ©s, ont Ă©tĂ© identifiĂ©s plusieurs vaisseliers ainsi qu'un grand coffre de bois contenant des rĂ©serves de nourriture. La mezzanine permettait de stocker d'autres rĂ©serves, essentiellement des cĂ©rĂ©ales, des lĂ©gumineuses et des fruits. Parmi ces rĂ©serves alimentaires, on trouve de l'orge, des fèves, des lentilles, des betteraves, des pommes, des noix et des noisettes[55].

De la grande cuisine, on accédait à une pièce toute en longueur, la salle à manger, qui a pu être identifiée grâce à une multitude de fragments de poterie et de reliefs alimentaires[56].

Construite au pied d'une colline, orientée plein sud, l'auberge de Boubousson avait pris la place d'un petit établissement agricole du début du IIIe siècle. Celui-ci fut totalement transformé lors de sa nouvelle affectation. La toiture fut refaite en utilisant alternativement des tuiles à rebord (tegulae) et des tuiles canal (imbrices). La charpente reposait sur des murs en briques crues (adobe) selon les règles rapportées par l'architecte Vitruve. Tous les sols étaient en terre battue; la cour était pavée de petits galets et les voies d'accès étaient recouvertes de gravillons[57].

Les reilles d'araire

Le site de Bourbousson 3 a permis de retrouver, dans une resserre de l'auberge, deux reilles d'araire (datĂ©es du Ve siècle). Ces instruments aratoires ont Ă©tĂ© Ă©tudiĂ©s par Michel Feugère. Ils ont Ă©tĂ© forgĂ©s d'un seul tenant et se prĂ©sentent sous la forme d'un soc en forme de triangle ou de losange prolongĂ© par une tige. Le premier est long de 45 cm et pèse kg, le second de 62 cm pour 3,25 kg. Ces socs primitifs sont considĂ©rĂ©s comme faisant partie des plus grands objets en fer provenant de cette pĂ©riode de l'AntiquitĂ©[58].

Leur forme était adaptée au type de terrain. Une palette large était utilisée uniquement dans les sols meubles. Les reilles de Bourbousson sont étroites, elles servaient donc à fouir des sols caillouteux ce qui correspond à la pédologie des terrasses alluviales de la vallée du Rhône[59]. Leur tige, ligaturée sur l'araire par de forts anneaux, permettait au laboureur de régler leur position. Elle pouvait varier selon ses besoins aratoires. Ce qui fait de la reille une préfiguration d'un soc à versoir[60].

Un dépôt cultuel

Sur ce même site ont été recueillies 596 monnaies romaines, toutes de billon ou de bronze, à l'exception de deux pièces d'argent à l'effigie de l'empereur Magnence qui furent frappées à Lyon en 351-352. Dans ce lot, 445 ont été identifiées avec certitude. Sylviane Estiot, qui s'est chargée de cette étude, a regroupé ce numéraire en trois ensembles. Le premier ne comprend que neuf pièces : elles ont été retrouvées groupées près de l'auberge de Bourbousson et semble provenir d'une bourse perdue. Le second se compose des 247 monnaies provenant du sol en terre battue de l'auberge. Le troisième, qui est le plus important avec 329 pièces, a été retrouvé dans le lucus autour d'un bloc carré de molasse et correspond à un dépôt votif[61].

Dans cet ensemble, le plus grand nombre est daté de la deuxième moitié du IVe siècle. Ce monnayage est majoritairement de fabrication locale. Comme il jonchait le sol dans un rayon d'un mètre autour du bloc de pierre, l'hypothèse d'offrandes à caractère cultuel a été retenue[62].

Ce lieu devait être un petit sanctuaire de tradition gauloise ne comportant ni fanum ni cellae. La présence du bloc suggère que celui-ci a été le support d'un tronc d'offrande. Selon la typologie établie par Guy Barruol, cette partie du site de Bourbousson 3 devait être un « sanctuaire établi en bordure de voie attestée », dont les exemples les plus nombreux avaient été trouvé, jusqu'alors, en Savoie[63].

  • Exemple de reconstitution d'une auberge romaine (Allemagne).
    Exemple de reconstitution d'une auberge romaine (Allemagne).
  • Exemple rĂ©cent d'araire avec reille.
    Exemple récent d'araire avec reille.
  • Monnaie d'argent de Magnence.
    Monnaie d'argent de Magnence.

L'Empire des Gaules

260 Ă  274 : l'Empire des Gaules.

Au IIIe siècle, l'Empire romain connait une grave crise : invasions barbares, crise économique, instabilité politique doublée de guerres civiles. Les empereurs étaient le plus souvent désignés par les armées, et mouraient assassinés ou au combat. Entre la mort de Sévère Alexandre en 235 et l'avènement de Dioclétien en 285, 64 empereurs ou usurpateurs se succédèrent ou luttèrent les uns contre les autres.

Parmi eux se trouvaient quelques généraux qui prirent le contrôle des Gaules pendant une quinzaine d'années. Ils assurèrent la défense du limes du Rhin et établirent un empire des Gaules qui se maintint entre 260 et 274. Les empereurs des Gaules se considéraient néanmoins comme d'authentiques empereurs romains, avec la même titulature impériale que les empereurs légitimes.

La fin de l'Empire d'Occident et les invasions barbares

En 354, l'empereur Constance quitte Arles et accourt dans Valence pour arrĂŞter les Germains Gundomadus et Vadomarius[64].

En 355, à Cerebelliaca (commune d'Upie), l'empereur Julien reçoit le commandement d'une armée chargée de repousser les Barbares.

En 374, se tient le premier concile (provincial) de Valence avec l'accord de l'empereur Gratien[64].

En 408, Constantin III, usurpateur venu de Grande-Bretagne, est assiégé dans Valence. Stilicon (qui dirige l'Empire au nom du faible Flavius Honorius) envoie une armée commandée par le général goth Sarus. Ce dernier doit abandonner le siège face aux menaces du Franc Edobinchus et de Gérontius, compatriote breton de Constantin III[64].

En 413, Athaulf, roi des Wisigoths, attaque les usurpateurs Jovinus et Sebastianus dans Valence. Leurs têtes sont envoyées à l'empereur Honorius. Valence est ravagée[64].

En 419, le clergé de Valence se plaint de son évêque Maximus[64].

En 440, les Alains envahissent la région de Valence sous la conduite de leur chef Sambida. Les plaines désertes et ravagées du Valentinois leur sont abandonnées par le général romain Aétius. Les Alains s'y établirent et y résidèrent pendant cinquante ans environ[64].

En été 457, à la suite de négociations entre les nobles gaulois et les deux rois burgondes Gondioc et Chilpéric Ier, et avec la bénédiction des Wisigoths, les cités de Besançon, Chalon-sur-Saône, Langres, Autun, Grenoble et Lyon, le Valais, la Tarantaise ouvrent leurs portes aux Burgondes. La façon dont, par la suite, se déroula l'annexion des territoires jusqu'à Avignon demeure inconnue. J. Favrod mentionne une deuxième vague d'expansion qui eut lieu dans des circonstances qui restent obscures et qu'il place entre les années 469 et 475 alors que la guerre divisait Romains, Burgondes et Wisigoths. Ce serait pendant cette période trouble que les cités d'Avignon, Valence, Die, Viviers, Gap, Embrun, Saint-Paul-Trois-Châteaux, Vaison, Orange, Sisteron, Apt et Cavaillon devinrent burgondes.

La fin d'un monde

Le 4 septembre 476, après la chute de sa capitale Ravenne, le dernier empereur d'Occident, Romulus Augustule, âgĂ© de 15 ans, est forcĂ© d'abdiquer par le chef des HĂ©rules, Odoacre. Celui-ci exile l'ex-empereur en Campanie et renvoie les insignes impĂ©riaux Ă  Byzance, pour que ZĂ©non le reconnaisse comme patrice. ZĂ©non le renvoie vers l’empereur lĂ©gitime d’Occident qu'avait dĂ©trĂ´nĂ© Flavius Oreste, Julius Nepos, alors rĂ©fugiĂ© en Dalmatie. Odoacre refuse et les choses en restent lĂ  (477). En apparence, Odoacre gouverne l'Italie au nom du seul empereur, celui d’Orient. En fait, l’Empire d’Occident a cessĂ© d’exister.

La Table de Peutinger

La vallée du Rhône.

La Table de Peutinger est une compilation de cartes romaines antérieure à la fin du Ier siècle qui a ensuite été mise à jour aux IVe et Ve siècles. Sur l'image de détail ci-contre, nous avons Vingenna (Vienne) au nord.

Les Burgondes, puis les Francs MĂ©rovingiens

457-533 : Le royaume burgonde.

533, Les Mérovingiens annexent la Burgondie. Malgré la domination franque, le territoire de l'ancien royaume des Burgondes conserva son administration particulière jusqu'en 752.

  • La Burgondie en 476.
    La Burgondie en 476.
  • La Gaule en 481.
    La Gaule en 481.
  • Le royaume Burgonde au Ve siècle.
    Le royaume Burgonde au Ve siècle.
  • Austrasie et Bourgogne en 714.
    Austrasie et Bourgogne en 714.
  • RĂ©capitulatif de 481 Ă  814.
    RĂ©capitulatif de 481 Ă  814.

Évolution des frontières jusqu'à Charlemagne[65]

Les raids des Sarrasins (VIIIe, IXe et Xe siècles)

En 724, Les Sarrasins (ou Sarrazins), partis de la péninsule ibérique sous la conduite d'Ambissa, successeur d'AI-Samah, ravagent Carcassonne et Nîmes, puis la Septimanie, l'Albigeois, le Rouergue, le Gévaudan, le Velay, l'Auvergne méridionale. Ils poursuivent en pillant Lyon en 732, puis Mâcon, Châlons, Beaune, Autun, la Franche-Comté et le Dauphiné. Ni Eudes, duc d'Aquitaine, déjà accablé sur ses terres, ni Charles Martel, en guerre avec la Germanie, ne peuvent intervenir. Côté Aquitaine, les Sarrasins furent vaincus à la fameuse bataille de Poitiers en 732 et Abd-er-Rahman, successeur d'Ambissa, fut tué.

Entre 732 et 735, Abdel-Malek, successeur d'Abd-er-Rahman, prit Valence, Vienne, Lyon, et attaqua la Bourgogne et le Piémont. En 735, Charles Martel, allié avec Luitprand, roi des Lombards, envoya une armée contre eux. Childebrand son frère, qui la commandait, battit les Arabes, les chassa devant lui, et prit Avignon[66] - [67].

En 757, Valence et sa région furent pillés par les Sarrasins.

En 889, les Sarrasins s'établirent sur les côtes de Provence, à Fraxinet, dans le golfe de Saint-Tropez, et de ce point, leurs ravages s'étendirent dans toute la vallée du Rhône, et jusqu'aux frontières de l'Allemagne.

En 906, les Sarrasins ravagèrent le Dauphiné et la vallée de Suse.

Leur puissance allant toujours croissant, ils vinrent jusque sous les murs de Grenoble, dont ils se rendirent maîtres. Une victoire de Conrad, en 952, fit chanceler leur puissance. En 960, ils perdirent le col du Saint-Bernard; les communications entre l'Italie, l'Allemagne et la France, furent rétablies. En 965, ils furent chassés du diocèse de Grenoble, puis, après 972, de Sisteron et de Gap. De toutes parts, les seigneurs féodaux, secondés par le peuple et excités par le clergé, se soulevaient contre les envahisseurs.

Enfin, Guillaume, comte de Provence, appela à lui tous les guerriers de la Provence, du bas Dauphiné et du comté de Nice, et résolut de prendre Fraxinet. D'abord les Sarrasins furent vaincus à Tourtour, près de Draguignan; puis, malgré leur résistance, obligés de fuir de Fraxinet. C'est vers 975 que la France fut enfin délivrée de ces terribles incursions. Ceux qui ne furent pas tués, devinrent serfs et se fondirent peu à peu dans la population[66] - [68].

Charles Martel

Le nord de la Drôme au VIIIe et IXe siècle

Au nord du territoire de la Drôme, un Pagus Viennensis (dit Viennois), dirigé par un comte-gouverneur, est créé par Charles Martel lorsqu'il unifie les royaumes francs et qu'il divise l'ancien regnum Burgundiae (Royaume de Bourgogne) en quatre commandements, eux-mêmes divisés en pagi (ou comtés bourguignons).

Les Carolingiens

  • 758 Ă  814, Charlemagne.
    758 Ă  814, Charlemagne.
  • Projet de partage de 806.
    Projet de partage de 806.
  • Partage de 828.
    Partage de 828.
  • Partage de 843.
    Partage de 843.
  • La Bourgogne en 843.
    La Bourgogne en 843.
  • Partage de 855.
    Partage de 855.
  • TraitĂ© de Meerssen de 870.
    Traité de Meerssen de 870.
  • Partage de 876.
    Partage de 876.
  • Partage de 880.
    Partage de 880.
  • Sous Charles III, en 887, l'Empire carolingien est pratiquement reconstituĂ©.
    Sous Charles III, en 887, l'Empire carolingien est pratiquement reconstitué.

Le comté de Vienne (844)

Au nord du territoire de la Drôme, le comté de Vienne (comitatus Viennensis en latin), issu du Pagus Viennensis, était un fief du Royaume de Provence, puis du Royaume de Bourgogne et enfin du Saint-Empire romain germanique. Sa capitale était Vienne (ex Vienna Allobrogum).

855 : le royaume de Provence

855-863 et 879-933.

Le Royaume de Provence (ou royaume de Basse-Bourgogne ou Bourgogne Cisjurane) était un État féodal qui a existé au Xe siècle. En ancien provençal, le nom est Reiaume de Proensa.

Issu de la partition de la Bourgogne impériale lors du Traité de Prüm de 855 (elle-même issue de la division du Royaume de Bourgogne à la suite du traité de Verdun de 843), son territoire s'étendait du Lyonnais à la mer Méditerranée.

Il se divise en deux périodes : 855-863 et 879-933.

Les raids des Vikings

Les Vikings ayant hiverné (859/860) en Camargue, remontent le Rhône jusqu'à Valence puis l'Isère jusqu'à Romans (860). Les envahisseurs sont arrêtés par le comte Girard.

Vers 877, les Vikings pillent la vallée du Rhône, Valence et sa région.

Boson et la restauration du royaume de Bourgogne (879)

Le 15 octobre 879, Boson, au château de Mantaille (commune actuelle d'Anneyron) est proclamé roi du royaume restauré de Bourgogne (incluant la Provence). Il est couronné quelques jours plus tard à Lyon, par Aurélien, l'archevêque de cette ville. Il installe sa capitale à Vienne.

Le comté de Valentinois (879)

Au centre du territoire de la Drôme, le comté de Valentinois. On a aussi la forme « comté du Valentinois ».

Ce comté ne doit pas être confondu avec le comté de Valence détenu par les comtes-évêques de Valence. Le Valentinois est l'une des rares régions à ne pas avoir comme capitale la ville dont son nom dérive.

933 : le royaume d'Arles

Vers 933, sous le règne de Rodolphe II, roi de Bourgogne transjurane, le royaume de Bourgogne et le royaume de Provence s'unissent. Le royaume ainsi formé prend le nom de « Royaume des Deux-Bourgognes » (ou « Second Royaume de Bourgogne »). Il est aussi connu sous le nom de « Royaume d'Arles ». Il se place sous la suzeraineté des souverains germaniques à partir de 1032.

Le comté d'Albon-Viennois (1030)

En 1030, le comté de Vienne est scindé en comté d'Albon (au Sud) et comté de Maurienne (au Nord). Il subsiste un titre de comte de Vienne de moindre ampleur, probablement assumé par l'archevêque de Vienne.

1032 : Le Saint Empire Romain Germanique

  • 1030, La France, une voisine.
    1030, La France, une voisine.
  • 1032 : le Second Royaume de Bourgogne dans le Saint Empire.
    1032 : le Second Royaume de Bourgogne dans le Saint Empire.
  • XIe et XIIe siècles.
    XIe et XIIe siècles.
  • 1180, la France et le sud de la DrĂ´me.
    1180, la France et le sud de la DrĂ´me.
  • 1246, le royaume d'Arles.
    1246, le royaume d'Arles.

Le Dauphiné de Viennois (1142-1349)

Le Dauphiné de Viennois est un État féodal du Saint-Empire romain germanique, qui a existé de 1142 à 1349. Il s'est trouvé, au fil des siècles, dans les zones d'influence du duché de Savoie, du royaume de France et du Saint-Empire romain germanique. Son territoire, qui recouvre celui de l'ancien Comté d'Albon-Viennois, correspond à une grande partie des départements de l'Isère, des Hautes-Alpes, ainsi que le nord de la Drôme.

Le marquisat de Provence (XIIe siècle)

En 1125, le territoire, entre Die et Orange, fait partie du marquisat de Provence incluant Avignon.

Au sud du territoire actuel de la DrĂ´me, le marquisat de Provence.

La vie quotidienne au Moyen Ă‚ge

La maison brûlée (XIe siècle)

Des fouilles prĂ©ventives (tracĂ© de la ligne du TGV MĂ©diterranĂ©e, 1996, Michel Goy et Isabelle RĂ©my) ont permis la dĂ©couverte, Ă  la limite de la commune de Montboucher-sur-Jabron, de deux maisons du haut Moyen Ă‚ge. Construites sur la rive gauche du Vermenon, au lieu-dit Constantin (anciennement Gontardin ou Costardin. Ces deux maisons occupaient une superficie de 3 000 m2[69].

La première maison a été datée du VIe-VIIe siècle. Elle est construite en murs de terre sur solins de pierre.

La seconde maison a été datée du XIe siècle. Elle fut détruite par un incendie. Le feu, par carbonisation, a préservé de nombreux éléments dont la datation a pu être possible grâce à l'étude de la vaisselle et par la datation par le carbone 14 sur le bois. Cette chaumière fut habitée entre 1024 et 1060[69].

Édifiée sur une terrasse graveleuse dominant la rivière, cette maison se situait alors aux confins des seigneuries de Montboucher et de La Bâtie-Rolland. Son terroir était fertile grâce au limon déposé par les crues du Vermenon. Elle se situait sur un important axe de communication de la Valdaine.

Elle couvrait une superficie d'environ 30 m2 et sa structure Ă©tait constituĂ©e de poteaux en bois de chĂŞne assemblĂ©s Ă  l'aide de chevilles. Ses parois Ă©taient en torchis, mĂ©lange de terre, de vĂ©gĂ©taux et de tessons de poterie d'une Ă©paisseur de 10 cm[70].

L'intĂ©rieur Ă©tait peint Ă  la chaux et le foyer installĂ© sur une sole constituĂ©e d'une pierre calcaire de 80 Ă— 35 cm et d'une Ă©paisseur de 45 centimètres. Elle possĂ©dait un plancher cloutĂ© sur un châssis de solives qui formait un vide sanitaire. Le toit qui la recouvrait Ă©tait constituĂ© de vĂ©gĂ©taux provenant des roselières de la rivière[70].

Le mobilier dĂ©couvert suffisait Ă  une seule famille vivant isolĂ©e, pratiquant l'agriculture et dĂ©frichant sa terre. Il Ă©tait constituĂ© de vaisselle de terre, d'outillage et d'un coffre de bois. Ce dernier avait Ă©tĂ© fait avec de l'orme et contenait la rĂ©serve de cĂ©rĂ©ales. Pour l'outillage, outre un certain nombre d'outils pour travailler le bois, il y avait une lame de couteau mesurant 20 centimètres, des ferrures de porte, un morceau de clef et des clous de fer Ă  cheval, Ă  tĂŞte carrĂ©e, qui avaient servi Ă  clouter le plancher[71].

  • Vestige d'un mur de grange en torchis.
    Vestige d'un mur de grange en torchis.
  • Chaumière mĂ©diĂ©vale aux murs de torchis.
    Chaumière médiévale aux murs de torchis.
  • IntĂ©rieur de la chaumière.
    Intérieur de la chaumière.

Objets de la vie quotidienne

La synthèse des fouilles préventives (ligne TGV Méditerranée) a été réalisée par Magali Rolland à partir des cinq sites médiévaux identifiés dans la Drôme : Châteauneuf-sur-Isère (La Baume), Upie (Les Vignarets), Crest (Bourbousson 2), Chabrillan (Saint-Martin 1) et Montboucher-sur-Jabron (Constantin)[72].

Parmi les céramiques, monnaies et divers artefacts, étudiés par ailleurs, ont été sélectionnés 83 objets rattachés à la vie quotidienne et offrant « un éclairage relativement complet sur le mode de vie des hommes et des femmes de cette région au Moyen Âge »[72].

Les archéologues considèrent cette synthèse comme une première car, jusqu'à présent, ce type d'objets utilitaires n'avaient été trouvés qu'isolés ou hors de leur contexte archéologique dans ce secteur de la moyenne vallée du Rhône (sépulture ou découverte fortuite lors de travaux agricoles)[72].

Désormais, avec cette collection importante et diversifiée, les spécialistes ont une référence sérieuse, tant pour les nouvelles découvertes archéologiques que pour renseigner ou compléter des fouilles déjà faites à l'exemple de celles de Lyon dans l'habitat urbain ou de Rougiers dans le village déserté au haut Moyen Âge[72].

Le tableau 1 quantifie, pour chacun des cinq sites, les catégories dans lesquelles ont été classés ces objets et leur répartition par secteur. Ceci a permis de constater que certaines de celles-ci sont assez marginales : le cultuel (aucune fouille n'a touché un lieu de culte), La toilette et le mobilier (les objets étaient le plus souvent fabriqués à partir de matériaux périssables). La sous-représentation de ces deux derniers secteurs est une constante bien connue en milieu rural médiéval. La catégorie attelage a elle aussi fourni peu d'objets; les paysans du haut Moyen Âge utilisaient peu la traction animale[72].

Tableau 1 : nombre d'objets de la vie quotidienne par site[73]
Site Châteauneuf-sur-Isère Upie Crest Chabrillan Montboucher-sur-Jabron Total Pourcentage
Attelage 2 0 0 1 2 5 6 %
Construction 9 0 0 2 1 12 14,5 %
Cultuel 0 0 0 0 1 1 1,2 %
Mobilier 1 1 0 1 0 3 3,6 %
Outillage 4 3 7 17 6 37 44,6 %
Parure 5 2 4 1 0 12 14,5 %
Toilette 0 0 0 1 0 1 1,2 %
Indéterminé 3 0 4 4 1 12 14,5 %
Total 24 6 15 27 11 83 100 %

En revanche, sont bien représentées les catégories liées à la construction (grâce à leurs objets en fer[72]) et à la parure (même si les bijoux sont peu présents, avec des boucles vestimentaires qui n'étaient jusqu'alors découvertes que dans les sépultures[73]).

Des artefacts indéterminés ont été rangés dans une catégorie à part car « leur forme ou leur état de conservation ne permet pas de reconnaître avec certitude leur fonction »[73].

Le secteur le mieux représenté est celui de l'outillage avec 37 objets dont la fonction a été parfaitement définie. Leur quantité et leur diversité ont permis de dresser un profil des activités humaines en milieu rural au cours du haut Moyen Âge dans cette partie de la moyenne vallée du Rhône. Le paysan ou le serf était aussi éleveur de moutons (sonnaille, forces à tonte) et son épouse préparait et tissait la laine (fusaïoles, peson). À son travail de la terre (houe, serpette) s'ajoutait celui du bois (gouge, poinçon) et de l'entretien de ses instruments de récolte (pierre à aiguiser). Un partage des tâches devait s'effectuer dans le ménage pour tout ce qui avait trait au puisage et au transport de l'eau et du grain (esse, crémaillère)[74].

Tableau 2 : répartition de l'outillage par thèmes[75]
Site Châteauneuf-sur-Isère Upie Crest Chabrillan Montboucher-sur-Jabron Total
Aiguiser 2 pierres 2
Assembler 1 clou 2 clous 3
Couper 1 hachoir 1 tranchet 3 lames 4 lames 1 lame de coutelas 10
Graver
Sculpter
1 burin 1 poinçon 1 ciseau
1 stylet
1 poinçon
1 poinçon
2 gouges
8
Produire
Fabriquer
1 reste de tabletterie 1
S'occuper des animaux 1 paire de forces 1 sonnaille 2
Suspendre
Puiser
2 esses 2 crémaillères 4
Tisser
Coudre
3 fusaĂŻoles 1 peson 4
Travailler la terre 1 serpette 1 houe 1 serpette 3
Total 4 3 7 17 6 37

Le tableau 2 met en évidence la prédominance des outils tranchants tant pour un usage ménager qu'artisanal. Il souligne aussi l'absence de manche ou de certains outils (maillet), toujours réalisé en bois[74].

La présence de 70 % de fer pouvait faire penser à des forges locales de fabrication ou liées à l'entretien de ces matériaux. Cette hypothèse n'a été vérifiée que pour trois des cinq sites[74]; ceux-ci ne faisant d'ailleurs aucune production mais seulement de la maintenance. Aucune scorie ou battiture (fragment de métal incandescent tombé sous les coups de marteau lors du forgeage d'une pièce), typiques des fourneaux de réduction, n'ont été trouvés. Ces forges domestiques ont pu seulement entreprendre une petite fabrication de clous, par exemple[75].

XIe, XIIe et XIIIe siècles

XIIe et XIIIe siècles

Pendant les XIe, XIIe et XIIIe siècles, l'essentiel de l'actuel territoire de la Drôme n'appartenait pas au Dauphiné (à l'exception de certaines places dans les collines du nord), mais constituait le Valentinois et le Diois, comtés appartenant aux Poitiers issus d'une famille noble de la région de Nyons (Chateauneuf-de-Bordette). les comtes et les évêques se sont disputé le territoire durant près de deux cents ans. De nombreuses places de la région de Valence, cédées par l'empereur Frédéric Ier aux évêques de Valence en 1157, étaient contestés par les Poitiers (dont la capitale était Crest). Montélimar, Crest et Die furent l'objet de luttes continuelles entre évêques et comtes.

Au début du XIVe siècle les Baronnies furent rattachées au Dauphiné.

1129-1312 : l'ordre du Temple dans la DrĂ´me

L'ordre du Temple s'est installé dans plusieurs communes[76]. Ces établissements ont souvent été transférés à l'ordre de Saint-Jean de Jérusalem.

Liste des communes :

XIe siècle : l'ordre de Saint-Jean de Jérusalem dans la Drôme

L'ordre de Saint-Jean de Jérusalem s'est installé dans plusieurs communes. En 1314, il entre en possession de certains biens de l'ordre du Temple.

Liste des communes :

1309-1418 : les papes en Avignon

Au sud de la Drôme (dans l'actuel département du Vaucluse), la présence des papes influença toute la région. On divise cette installation en deux grandes périodes consécutives :

  • La première, de 1309 Ă  1378, est celle de la papautĂ© d’Avignon proprement dite. Elle correspond Ă  une Ă©poque oĂą le pape, toujours reconnu unique chef de l’Église catholique, et sa cour, se trouvent installĂ©s dans la ville d’Avignon au lieu de Rome.
  • La seconde, de 1378 Ă  1418, coĂŻncide avec le Grand schisme d'Occident oĂą deux papes rivaux (et mĂŞme trois si l'on considère l'Ă©phĂ©mère pape de Pise) prĂ©tendent rĂ©gner sur la chrĂ©tientĂ©, l’un installĂ© Ă  Rome et l’autre en Avignon.

1349 : le « transport » de la province du Dauphiné du Viennois au Royaume de France

1477

Le comté du Viennois, devenu le Dauphiné, couvrait une partie du territoire de la Drôme. En 1349, Le Dauphiné devient une province intégrée au Royaume de France en vertu du traité d'union du Dauphiné à la France prononcé à Romans.

En 1446, Le Valentinois et le Diois furent à leur tour intégrés dans le royaume de France, après de nombreuses péripéties impliquant le pape, le roi de France, le duc de Savoie et même le prince d'Orange.

Le duché de Valentinois (1498)

En 1498, le comté de Valentinois est érigé en duché au bénéfice de César Borgia, dont la fille Louise Borgia (1500, 1553) est dite Louise de Valentinois, titre créé par Louis XII.

En 1548, le roi Henri II offre le duché à sa maîtresse Diane de Poitiers, comtesse de Saint-Vallier.

En 1642, le Valentinois est donné au prince de Monaco Honoré II par le roi Louis XIII en compensation des territoires perdus en Espagne[77] - [78].

En 1715, le duché de Valentinois fut à nouveau érigée en duché-pairie en faveur de Jacques Ier de Monaco, et transmis à ses héritiers mâles et légitimes, par lettres patentes de Louis XV[77]. Ce titre, non reconnu par la République Française, est toujours porté par les princes de Monaco.

XVIe siècle : protestantisme et guerres de religion

Valence fut une des premières villes à adhérer au protestantisme. La nouvelle religion fut accueillie partout dans la région avec ferveur. Beaucoup de seigneurs soutinrent la Réforme.

Le lieutenant général de la province, Laurent de Maugiron, fut envoyé contre Valence pour arrêter les progrès du protestantisme. La guerre civile commença.

En 1560, le nouveau lieutenant général, la Motte-Gondrin, fut tué par les réformés et son cadavre pendu à la fenêtre de sa demeure.

En 1570, l'armée protestante, dirigée par Ludovic de Nassau (commandant pour l'Amiral de Coligny), attaqua Montélimar. Une héroïne, Margot Delaye, prit la tête de la défense de la ville et en devint une figure légendaire.

Les combats devinrent de plus en plus acharnés après la Saint-Barthélémy (24 août 1572).

En 1577, les châteaux de Barbières, de Châteaudouble, de Charpey, de La Jonchère et d'autres furent pris par les huguenots. Ils furent repris dans les années 1579-1580.

Alors que les nobles, catholiques comme huguenots, pillaient les biens de l'Église, des paysans et des bourgeois, ils s'épargnaient généralement entre eux. Leurs biens restaient intacts, et ils s'enrichissaient du pillage et des prêts consentis aux bourgeois et aux communautés paysannes[79].

Ces méfaits provoquèrent en réaction une guerre des paysans qui se nommèrent défenseurs de la cause commune. Les paysans commencèrent à s'assembler à la fin de l'année 1577, puis à refuser collectivement les rançonnages et demandes de ravitaillement des chefs de guerre, comme à Pierrelatte. Des assemblées plus larges se tinrent à Marsanne et Savasse au début de 1578[80], renforçant ainsi la prise de conscience des intérêts communs et des moyens de les défendre. Au printemps 1578, les paysans commencèrent à appeler leur mouvement « l'Unyon ».

Dans les villes, le mouvement de contestation prit la forme d'un refus de l'impĂ´t (comme Ă  MontĂ©limar le 22 aoĂ»t). Ă€ la fin de 1578, des milices d'autodĂ©fense se formèrent au son du tocsin et chassèrent, Ă  plusieurs occasions, des troupes armĂ©es, officielles ou non, les empĂŞchant ainsi de piller la campagne[81]. Au dĂ©but de 1579, c'est le peuple des villes qui se rĂ©volte et chasse les garnisons Ă  Romans et Valence. Dans son extension maximale, le mouvement concerne toute la plaine du RhĂ´ne dans le dĂ©partement de la DrĂ´me[82]. Ă€ son apogĂ©e, l'Unyon compte 14 000 arquebusiers, et remporte des victoires nettes en assiĂ©geant deux bandes armĂ©es des châteaux de Châteaudouble et de Roussas[83]. La RĂ©gente, Catherine de MĂ©dicis, se dĂ©place de Paris Ă  Grenoble et, pendant trois mois (juillet Ă  septembre 1579), tente de casser le mouvement. Elle y parviendra en faisant assassiner quelques figures de la rĂ©volte. Celle-ci est finalement noyĂ©e dans le sang par les nobles assemblĂ©s et l'armĂ©e royale, avec notamment le massacre de Moirans le 28 mars 1580[84]

En 1580, le carnaval de Romans vire au massacre[85] - [86].

En 1598, Henri IV pacifia le royaume grâce à l'édit de Nantes.

Sous Louis XIII, Richelieu ordonne la destruction de plusieurs forteresses, le château de Crest ne conserva que sa tour.

En 1685, Louis XIV révoque l'édit de Nantes. De nombreuses familles protestantes doivent s'exiler vers la Suisse, l'Allemagne (Hesse, Brandebourg), la Hollande. Les villes les plus touchées furent Romans, Die et Valence qui perdirent une partie de leur population, ainsi que de nombreuses régions rurales où les protestants étaient majoritaires : La Baume-Cornillane, Châteaudouble, Montmeyran, la vallée de la Drôme.

XVIIIe siècle

  • Le DauphinĂ© dans ses limites du XVIIIe siècle avec les communes et dĂ©partements actuels.
    Le Dauphiné dans ses limites du XVIIIe siècle avec les communes et départements actuels.
  • La province de Provence dans ses limites du XVIIIe siècle et les communes et dĂ©partements actuels.
    La province de Provence dans ses limites du XVIIIe siècle et les communes et départements actuels.
  • 1731, les huit bailliages dauphinois sous l'Ancien RĂ©gime.
    1731, les huit bailliages dauphinois sous l'Ancien RĂ©gime.
  • Provinces et États existant avant 1790 (vert : DauphinĂ©, rose : Provence, bleu : Comtat Venaissin).
    Provinces et États existant avant 1790 (vert : Dauphiné, rose : Provence, bleu : Comtat Venaissin).
  • La DrĂ´me et ses dialectes.
  • carte de la DrĂ´me vers 1800
    carte de la DrĂ´me vers 1800

1755 : Louis Mandrin

Louis Mandrin, né le 11 février 1725 à Saint-Étienne-de-Saint-Geoirs en Isère (Dauphiné) et mort le 26 mai 1755 à Valence, est un contrebandier français.

Après avoir Ă©tĂ© jugĂ© le 24 mai 1755, Louis Mandrin est rouĂ© vif le 26 mai sur la place des Clercs de Valence, devant 6 000 curieux. Il aurait endurĂ© son supplice sans une plainte et aurait mĂŞme demandĂ© qu'on poursuive sa rĂ©volte contre le fisc.

Sa tombe[87] a été découverte dans les années 2000, à l'extérieur du mur du cimetière de Valence, au nord de l'avenue de Romans et de l'ancien bureau de l'octroi, sur le chemin qu'il utilisait pour éviter le péage de Valence. La tombe a été étudiée puis à nouveau recouverte de terre. Ce chemin, qui se poursuit entre avenue de Romans et avenue de Chabeuil, porte encore le nom de « chemin des contrebandiers » ou « chemin des mulets » (ceux des contrebandiers) sur le plan de Valence[88].

Toujours à Valence, en dessous du plateau de Lautagne, un ensemble de grottes est dit « les grottes à Mandrin ». L'allée Louis Mandrin rappelle son souvenir. Un peu plus loin, le chemin des Baumes passe sous le site[89].

  • « Le portrait de Mandrin tirĂ© d’après nature dans les prisons de Valence et a Ă©tĂ© exĂ©cutĂ© le 26 mai 1755. »
    « Le portrait de Mandrin tiré d’après nature dans les prisons de Valence et a été exécuté le 26 mai 1755. »
  • Jugement.
    Jugement.
  • Plaque commĂ©morant l'exĂ©cution de Louis Mandrin, place des Clercs Ă  Valence.
    Plaque commémorant l'exécution de Louis Mandrin, place des Clercs à Valence.

1778 ... 1785-1786 ... 1814 : Napoléon Bonaparte à Valence

Napoléon Bonaparte (1769-1821) a séjourné à 18 reprises à Valence entre décembre 1778 (il a 9 ans) et avril 1814. Il y a appris à manier le canon, à diriger les hommes et s’est ouvert au monde civil. Les traces de ses passages restent nombreuses[90] - [91] - [92].

Reçu sous-lieutenant (42e sur 58), à l’examen de l’artillerie, il avait reçu son ordre d'affectation, comme lieutenant en second, au régiment d'artillerie de la Fère, alors en garnison à Valence, qu'il rejoint le 3 novembre 1785. L'été suivant, il obtient un congé de six mois à partir du . Le 15 septembre 1786, sept ans et neuf mois après son départ, il repose les pieds sur l’île de Corse à l’occasion de son congé de semestre.

Bonaparte, alors jeune lieutenant de l'école d'artillerie de Valence (1785-1786), ami du fils Marquet, est reçu à La maison des Têtes.

La statue Bonaparte, de Jean-Paul Ravit, inaugurée en 2010, représente Bonaparte dans sa tenue de lieutenant en second au régiment de La Fère en 1785[90].

Une fresque située Square Bonaparte représente le lieutenant Bonaparte discutant avec ses amies Valentinoises, son frère Louis et Simon de Sucy sur les bords du Rhône en juillet 1791[90].

  • Valence, la Maison des TĂŞtes.
    Valence, la Maison des TĂŞtes.

1783 : « l'année des cendres »

Michel Forest dans ses Annales (Société d'Archéologie et de Statistique, 1880, tome 15, page 14) rapporte un phénomène étrange qui fut observé dans la région de Valence en juin et juillet 1783. « Le phénomène que je vais décrire [...] consistoit en un brouillard, fumée ou poussière qui étoit répandu sur toute la surface de la terre pendant tout le mois de juin et une partie de juillet 1783, sans aucune humidité.

On resta plus d'un mois à ne pas découvrir la montagne du matin et celle de Crussol; on ne voyoit même pas à 200 pas devant soi, et l'orage et les grands vents, qui furent fréquents, ne purent jamais dissiper ce brouillard, que le soleil ne pouvoit percer que foiblement et d'une clarté si pâle et si lugubre que bien des gens en avoient des frayeurs. Il se levoit avec une rougeur qui paroissoit toute en feu et se cou[c]hoit de même, ce qui consternoit tout le monde.

Ce brouillard ne causa cependant aucun dommage aux récoltes; on moissonna avec ce temps, qui ne la pressa point; et il y avoit même des gens soutenoient que ça engraissoit la terre, puisque c'étoit une fumée qui en sortoit; d'autres, que c'étoit la fumée de quelque volcan embrasé; d'autres, que c'étoient des exhalaisons de la terre qui présageoient des tremblements.

Enfin, cela se dissipa peu à peu et nous rendit la sérénité sur le milieu ou la fin de juillet. Bien des gens croient que c'est le présage de choses sinistres [...] ». » Ce texte nous apprend que les falaises du plateau du Vercors sont appelées « montagne du matin » (elles sont à une vingtaine de kilomètres à l'est de Valence) en 1880. Crussol, de l'autre côté du Rhône (en Ardèche), est bien visible à l'ouest de Valence, à quatre kilomètres environ.

Aujourd'hui, ce phĂ©nomène de « l'annĂ©e des cendres » est expliquĂ© : le 8 juin 1783, en Islande, le volcan Laki entre en Ă©ruption. Il vomit pendant 50 jours et ce fut l'un des plus grands Ă©panchements de lave de tous les temps. Les cendres recouvrent 8 000 km2. Une brume s'Ă©tend sur toute l'Europe, l'Afrique et l'Asie. Dans la mĂŞme pĂ©riode, au Japon, le volcan Asama entre en Ă©ruption du 9 mai au 5 aoĂ»t.

Certains considèrent les conséquences de cette éruption (refroidissement climatique, mauvaises récoltes, famine et colère des populations) comme la cause de... la Révolution française[93].

1789 (1788)-1799 : la RĂ©volution

Carte de la DrĂ´me (1790)

Le département de la Drôme a été créé par la Révolution française, le , en application de la loi du , à partir d'une partie de la province du Dauphiné à laquelle il appartenait avec l'Isère et les Hautes-Alpes, et de parties issues de Provence et du Comtat venaissin[94] - [95] - [96] (voir Drôme provençale).

Depuis 1788, les habitants avaient participé aux changements politiques : réunion des États de Dauphiné à Romans en hiver 1788-1789, mouvement de la Grande Peur fin juillet 1789, fêtes de la Fédération à Étoile le 29 novembre 1789 et à Montélimar le 13 décembre, création de la Société des Amis de la Constitution de Valence en 1790.

Les limites du département furent plusieurs fois modifiées à la suite de l'annexion du Comtat Venaissin en 1792 puis de la création du département du Vaucluse en 1793. Les villes de Carpentras et Valréas, notamment, firent partie un temps de la Drôme. Ces modifications créèrent une enclave de Vaucluse (canton de Valréas) dans la Drôme, une des deux seules enclaves de ce genre persistantes en France avec celles du département des Hautes-Pyrénées dans le département des Pyrénées-Atlantiques (mais il en existait beaucoup sous l'Ancien régime : voir notamment la page Enclave des papes).

1791-1793 : les volontaires nationaux

Les sept districts (Romans, Valence, Die, Buis[97], Montélimar, Crest et Orange (provisoirement)[98] du département de la Drôme fournirent 10 bataillons de volontaires nationaux:

1792 : les volontaires marseillais et La Marseillaise

Passage des volontaires marseillais qui, arrivés à Paris en juillet, entonneront le chant de guerre pour l’armée du Rhin écrit par Claude-joseph Rouget de Lisle, qui sera appelé la Marseillaise[99].

Les Catholiques

  • 1791, les prĂŞtres assermentĂ©s en France.
    1791, les prêtres assermentés en France.

En 1799, le pape Pie VI est prisonnier du Directoire. On lui fait traverser les Alpes sur une civière. C'est ensuite Briançon, Grenoble et enfin Valence. Le pape reçut de nombreuses marques de respect et de compassion de la part du peuple, tout au long de sa route, entre Briançon et Valence. Le poète Paul Claudel le surnommera le « père commun des fidèles ».

Pie VI, épuisé, meurt à Valence le 29 août 1799 (12 fructidor an VII) à l'âge de 81 ans. Son acte de décès figure dans le registre d'état civil de la ville de Valence, où il est nommé « Jean Ange Braschy Pie VI pontife de Rome ». C'est en son honneur qu'un pâtissier de la ville eut l'idée de confectionner le fameux biscuit appelé Suisse de Valence. Pie VI est d'abord enseveli civilement au cimetière de Valence.

En 1801, Napoléon Bonaparte, premier consul, normalisera ses relations diplomatiques avec les états pontificaux reconstitués, et signera le concordat de juillet 1801 avec l'Église catholique. Ces évolutions permettent le retour du corps de Pie VI à Rome, le 24 décembre 1801.

En 1811, sur réclamation des habitants de Valence, le cœur et les entrailles de Pie VI retournent à Valence et reposent dans la cathédrale Saint-Apollinaire, après une cérémonie solennelle en ce lieu le . On peut lire l'inscription suivante (rédigée en latin) sur ce monument de Valence : « Les entrailles saintes de Pie VI sont rendues aux Français ; Rome possède son corps ; son nom retentit en tous lieux ; il est mort à Valence le 29 août 1799 ».

XIXe siècle

La Restauration (1814-1815)

En 1815, le duc d'Angoulême essaye vainement d'arrêter Napoléon Ier au pont de la Drôme. Il doit battre en retraite.

La Restauration (1815-1848)

Après la victoire des coalisés à la bataille de Waterloo (18 juin 1815), le département est occupé par les troupes autrichiennes de juin 1815 à novembre 1818 (voir occupation de la France à la fin du Premier Empire).

La Seconde RĂ©publique (1848-1852)

Lors du coup d'État du futur Napoléon III (), la résistance drômoise fut une des plus fermes. Des combats importants se déroulèrent à Crest dont l'ancienne tour médiévale renferma quelque temps plus de 300 prisonniers qui, pour la plupart, finirent leurs jours à Cayenne en Guyane.

Dès le 8 janvier 1852, le préfet Ferlay ordonne l'arrachage des arbres de la liberté plantés au printemps 1848. Certaines communes comme Livron-sur-Drôme temporisent avant de procéder, d'autres comme Moras n'obéissent pas[100].

Les Chauffeurs de la DrĂ´me (1905-1908)

À l’entrée sud du cimetière, hors des murs, un carré est protégé. Il abrite les dépouilles de trois des quatre « fameux chauffeurs de la Drôme », exécutés en 1909 devant la prison de la ville (avenue de Chabeuil). Dans la même fosse avait été enterré le corps du célèbre contrebandier Louis Mandrin (roué vif sur la place des Clercs à Valence en mai 1755)[87] - [101].

La Première Guerre Mondiale (1914-1918)

La Drôme fait partie de la quatorzième région militaire[102] - [103].

XXe siècle

La Deuxième Guerre Mondiale (1939-1945)

  • Occupation allemande et italienne.
    Occupation allemande et italienne.
  • Poste de contrĂ´le allemand sur la ligne de dĂ©marcation.
    Poste de contrôle allemand sur la ligne de démarcation.
  • Pancarte sur le poste de contrĂ´le : avis aux Juifs.
    Pancarte sur le poste de contrĂ´le : avis aux Juifs.

La zone occupée par les Allemands et les Italiens (1942-1943)

Le site de l'AERI donne la chronologie de la présence allemande dans la Drôme[104]

Le département de la Drôme est occupé par l’Italie fasciste de novembre 1942 à septembre 1943[105].

Le 8 septembre 1943, à la suite de la signature de l’armistice de Cassibile entre l'Italie et les Alliés, les Allemands prennent le contrôle des territoires jusque-là occupés par les Italiens en France. Les territoires annexés de facto par l’Italie (Menton…) reviennent sous administration du régime de Vichy. Les troupes italiennes présentes sur le territoire français ne se considèrent plus comme des troupes d’occupation et regagnent progressivement l’Italie. Alors que dans le Nord de l’Italie, se met en place une République sociale italienne (RSI) vassale de l’Allemagne, les troupes italiennes qui n’ont pas évacué à temps la France sont désarmées par la Wehrmacht et envoyées dans des camps de prisonniers en Allemagne.

La RĂ©sistance

Dans le Vercors, le Diois et les Baronnies, se créent d'importants maquis de résistance. Le « Plan Montagnards » fut conçu pour l'ensemble du maquis du Vercors. Ce dernier fut pensé comme un bastion défensif imprenable à l'arrière des positions de l'occupant qui guettait un débarquement en Provence. Les Allemands décidèrent d'en finir en juillet 1944 et l'attaque, commencée le 13 juillet dans le nord du massif, se poursuivit tout au long du mois de juillet. Elle fut marquée par de nombreuses exactions, y compris contre les populations civiles (Vassieux, La Chapelle-en-Vercors, grotte de la Luire).

Portes-lès-Valence possède une importante gare de triage qui a été l’objet de nombreux sabotages de la part des résistants pour entraver la circulation des convois allemands (hommes ou matériel). Les sabotages ont entraîné des représailles. Le 8 juillet 1944, à la suite du sabotage du 6 juillet, 33 prisonniers de la prison de Montluc de Lyon sont exécutés devant un mur de la gare de triage[106].

Les « Vierges du Vœu du 15 août 1944 »

Ce mouvement est propre aux catholiques de la Drôme. L'initiative de l'abbé Jean Bossan amènera l'installation de plusieurs statuettes dans le département. La première « Vierge du Vœu » sera inaugurée le 15 juillet 1945 à Ambonil[107].

Les bombardements alliés

1944 : avant que les troupes alliées ne débarquent sur les côtes de Provence et n’arrivent dans la Drôme, les aviateurs ont de nouvelles missions : la destruction de nombreuses cibles (principalement ponts routiers et de voies ferrés, mais aussi gares ferroviaires, terrains d’aviation, dépôts de carburant …), afin de gêner les Allemands dans leurs déplacements. Les jours précédant et suivant le débarquement, les bombardements se multiplient :

  • 24 juillet et 15 aoĂ»t : le terrain d’aviation de la TrĂ©sorerie Ă  Valence est visĂ©, causant 50 morts Ă  Valence, Chabeuil et Malissard[108] - [109].
  • aoĂ»t : la gare de triage de Portes-lès-Valence subit trois importants bombardements par l’aviation alliĂ©e. Les bombardements par l'USAAF (United States Army Air Forces: force aĂ©rienne de l'armĂ©e des États-Unis) ont dĂ©truit les installations mais ont fait aussi des victimes civiles[106].
  • D’autres bombardements meurtriers ont touchĂ© les villes de Crest, Valence, Saint-Vallier notamment[106] - [110].
  • 15 aoĂ»t (13h / fin de l'alerte Ă  14h25) : pendant sept minutes, 20 bombardiers amĂ©ricains volant Ă  4 000 m d'altitude dans la direction est-ouest (& non sur l’axe nord-sud du fleuve) lâchent une centaine de bombes de 250 kg, en principe sur le pont routier traversant le RhĂ´ne entre Valence et Granges-lès-Valence (deux arches du pont avaient dĂ©jĂ  Ă©tĂ© dĂ©truites par un dynamitage du GĂ©nie français Ă  l’approche de l’ennemi en juin 1940, mais elles avaient Ă©tĂ© rĂ©parĂ©es depuis). L'objectif des AmĂ©ricains Ă©tait de dĂ©truire le pont pour retarder la retraite allemande vers le nord. La cible sera manquĂ©e. Bilan : 280 Ă  324 morts sur Valence, 19 sur Bourg-lès-Valence, 20 sur Granges-lès-Valence, 60 immeubles dĂ©truits, 120 autres inhabitables, 300 endommagĂ©s[111].
  • 16 aoĂ»t : bombardement sur Saint-Vallier.
  • 18 aoĂ»t : bombardement anglais sur Valence. Bilan : le pont est enfin dĂ©truit, au prix de 20 morts et de destructions collatĂ©rales.

Au total, en moins d’un mois, plus de 500 morts en Drôme et plus de 200 en Ardèche.

Afin d’éviter de nouvelles bavures, le commandant Legrand, chef des FFI de la Drôme, demande le 15 août à « Gérard » (Henri Faure), qui dirige la S.A.P (Section Atterrissages et Parachutages), de faire sauter le pont routier de la RN 7 qui enjambe la Drôme, entre Loriol et Livron.

Devant le succès du débarquement de Provence le 15 août 1944 et la remontée rapide vers le Nord des troupes alliées (Task Force et 36e division), Hitler ordonne à toutes les troupes allemandes du sud de la France (la XIXe Armée), sauf aux divisions de Toulon et de Marseille, de se replier sur une ligne de défense Sens-Dijon-frontière[108].

La Libération

Après les bombardements du 15 août 1944, Valence subit une autre tragédie : le 29 août, les Allemands font exploser dans leur fuite un wagon de nitroglycérine stationné au sud de la gare[109].

Les territoires de l’ancienne zone d’occupation italienne sont libérés des Allemands en septembre 1944, par les troupes américaines et françaises débarquées en Provence à partir du , entre Hyères (à l’est de Toulon) et Cannes. Les Allemands tentent de bloquer la montée des alliés, du 21 au , lors de la bataille de Montélimar.

Valence est libérée le 31 août; le département est totalement libéré le 1er septembre.

Le Gouvernement Provisoire de la République Française (1944-1946)

Début juin 1944 : Le général Charles de GAULLE prend la direction du GPRF. Ce gouvernement succède au Comité français de Libération nationale (CFLN).

29 avril 1945 : premières élections municipales où les femmes peuvent voter (liberté accordée le 21 avril 1944 par le CFLN, confirmée le 5 octobre par le GPRF).

XXIe siècle

Le retour des loups

Depuis plusieurs années, le retour des loups est observé, essentiellement dans le massif du Vercors.

  • 2008 (12 fĂ©vr.) : un loup, percutĂ© par une automobile, est retrouvĂ© mort le long de la nationale 532, sur la commune de Saint-Marcel-lès-Valence, aux portes de Valence[112].

Régions particulières

Le Vercors drĂ´mois

Dictionnaire topographique du département de la Drôme[113] :

  • 1231 : Vercorsium (Gall. christ., XVI, 206).
  • XIIIe siècle : Vercosium (de Coston, Étymologie de la DrĂ´me).
  • 1277 : Vercolp (Inventaire des dauphins, 54).
  • 1293 : de Vercoriis (cartulaire de Die, 129).
  • 1313 : in montibus Vernaysonsis (cartulaire de Die, 101).
  • 1332 : mons de Vercors (Gall. christ., XVI, 130).
  • XIVe siècle : Vecorcium (pouillĂ© de Die).
  • 1450 : mention de la châtellenie : castellania Bastide Vercorcii (Rev. de l'Ă©vĂŞchĂ© de Die).
  • 1540 : Vercortium (A. du Rivail, De Allobrog., 117).
  • 1576 : Vercorps (rĂ´le de dĂ©cimes).
  • 1634 : Vercorts (archives de la DrĂ´me, fonds de Saint-Jean-en-Royans).
  • 1891 : Vercors, pays correspondant au canton de la Chapelle-en-Vercors, moins la commune de Vassieux, et dont on croit que les premiers habitants furent les Vertacomicorii (ou Veriacomacorii), tribu des Voconces, Ă  laquelle Pline attribue la fondation de la ville de Novare en PiĂ©mont italien : Novaria, ex Vertacomicoris, Vocontiorum hodieque pago non ut Cato existimat, Ligurum (III, 17).

La seigneurie[113] :

  • Au point de vue fĂ©odal, le pays formait, au XIIIe siècle, trois mandements dits de La Bâtie, de Ravel et de Rousset,
  • Il fut premièrement possĂ©dĂ© par les dauphins.
  • 1253 : le haut domaine passe aux Ă©vĂŞques de Die.
  • Le domaine utile appartient aux comtes de Valentinois et Ă  plusieurs co-seigneurs :
  • Une part appartient aux Vercors.
    • Fin XVIe siècle : cette part passe aux Faure.
  • Une part appartient aux Rousset.
    • 1337 : cette part est vendue aux AdhĂ©mar.
  • Une part appartient aux Bermont.
    • 1374 : elle passe aux Varces.
  • Une part appartient aux Borne.
    • 1374 : elle passe aux Varces.
  • 1465 : la part des Varces passe aux Alloix.
    • Elle passe (par mariage) aux La Baume-Suze.
  • Une part appartient aux Claveyson.
    • Elle passe aux Hostun.
    • Vers 1590 : elle passe aux Faure, aux Odde de Boniot et aux Chipre.
  • Une part appartient aux Arier (encore co-seigneur du Vercors en 1569).
  • Les Faures acquièrent les droits des Bovier, des Grammont et d'une partie de ceux des Hostun.
  • Vers 1580 : la part des Faures passe (par hĂ©ritage) aux Chipre.
  • Vers 1685 : une part, appartenant aux Gauthier, passe (par hĂ©ritage) aux Odde de Boniot.
  • Avant 1725 : les Chipre vendent les six seizièmes de la seigneurie du Vercors aux Ă©vĂŞques de Die.
  • Vers 1780 : les dix seizièmes restant passent aux Odde de Boniot (dĂ©jĂ  dĂ©tenteurs de certains droits en 1593).
  • 1781 : les Oddes de Boniot possèdent huit seizièmes.
    • Les deux seizièmes restants sont partagĂ©s entre les Lamorte et les Malsang.

La châtellenie du Vercors ou de la Bâtie-en-Vercors comprenait le Vercors, et probablement aussi la commune de Vassieux. Elle avait la même étendue que le canton de La Chapelle-en-Vercors[113].

Bibliographie

Études générales

Préhistoire

  • 1956 : AndrĂ© Blanc et M. Coquillat, Le Trou Arnaud Ă  St-Nazaire-le-DĂ©sert, Cahiers rhĂ´daniens, 1956, p. 22-32.
  • 1959 : Robert Boutes, La PrĂ©histoire dans le Diois, Revue drĂ´moise (bulletin de la sociĂ©tĂ© d'archĂ©ologie de la DrĂ´me avant 1976), 1959, p. 217-222.
  • 1959 Ă  1985 : Jean Combier, Compte-rendu du directeur de la circonscription, Gallia PrĂ©histoire, CNRS, 1959 (p. 200-203), 1961 (p. 333-335), 1963 (p. 300-301), 1977 (p. 609-622), 1980 (p. 495-501), 1982 (p. 489-495), 1985 (p. 397-404).
  • 1961 : J. Courtin, La sĂ©pulture chalcolithique du PerpĂ©tairi Ă  Mollans, Gallia PrĂ©histoire, CNRS, 1961, p. 192-205.
  • 1961 : Michel Vignard, Quelques aspects du Chalcolithique et du NĂ©olithique tardif de la DrĂ´me, OGAM, 1961, p. 393-410.
  • 1962 : Franck Bourdier, Le bassin du RhĂ´ne quaternaire, gĂ©ologie et prĂ©histoire, CNRS, 1962, 364 p., et un volume de planches.
  • 1963 : Michel Vignard, Le dĂ©pĂ´t de Beaurières, Revue drĂ´moise no 348 (juin 1963), p. 259-263.
  • 1963 : Sylvain Gagnière, Causerie sur les frères Catelan, Revue drĂ´moise no 350 (dĂ©cembre 1963), p. 413-415.
  • 1968 : Claude Boisse, Le Tricastin des origines Ă  la chute de l'empire romain, Sorepi, 1968, 274 p.
  • 1969 : Guy Barruol, Les peuples prĂ©-romains du Sud-Est de la Gaule, Ă©tude de gĂ©ographie historique, de Boccard, 408 p.
  • 1972 : Alain Beeching, L'habitat chassĂ©en de Châteauneuf-du-RhĂ´ne, Études prĂ©historiques no 12, 1972, p. 23-32.
  • 1973 : AimĂ© Bocquet, Histoire du DauphinĂ©, PrĂ©histoire et Protohistoire, Privat, 1973, p. 27-58.
  • 1973 : Alain Nicolas, Les signes gravĂ©s de Moras, Archeologia no 65, 1973, p. 30-38.
  • 1973 : J.-E. et J/-L. Brochier, L'art mobilier de deux nouveaux gisements magdalĂ©niens Ă  St-Nazaire-en-Royans, Études prĂ©historiques no 4, 1973.
  • 1976 : Arsène HĂ©ritier, Art en DrĂ´me-Ardèche : A - PrĂ©histoire et protohistoire, document audio-visuel, 12 diapositives et livret d'accompagnement de 20 p., Centre de Documentation PĂ©dagogique, Grenoble, 1976.
  • 1976 : A. Bocquet et Ch. Lagrand, Le NĂ©olithique et l'Ă‚ge des mĂ©taux dans les Alpes françaises (livret guide de l'excursion A 9, Nice, 1976, 205 p.
  • 1976 : J.-J. Hatt, Les fouilles du Pègue, Gallia PrĂ©histoire, CNRS, 1976, 1, p. 31-56.
    • 1976 : J.-J. Hatt, Le Pègue et l'histoire de la Gaule, Archeologia no 98, 1976, p. 46-60.
  • 1977 et 1978 : Claude Boisse, Sanctuaires de l'Ă‚ge du Bronze dans la moyenne vallĂ©e du RhĂ´ne, Revue drĂ´moise no 406 (dĂ©cembre 1977), no 407 (mars 1978), no 408 (juin 1978), no 410 (dĂ©cembre 1978).
  • 1977 : Arsène HĂ©ritier, État actuel de la recherche prĂ©historique dans la DrĂ´me du Nord et le Vercors, Études drĂ´moises (bulletin de l'Association Universitaire d'Études DrĂ´moise avant 1979), 1977, 1, p. 3-15.
  • 1978 : Arsène HĂ©ritier, Le site archĂ©ologique de Moras, Études drĂ´moises, 1978, 4, p. 14-16.
  • 1978 : AndrĂ©e Gallician, Atlas prĂ©historique du Midi mĂ©diterranĂ©en (feuille de Nyons), CNRS, 1978, 128 p.
  • 1979 : Arsène HĂ©ritier, Le Royans prĂ©historique, Études drĂ´moises, 1979, 2-3, p. 20-21.
  • 1979 : Collectif, SpĂ©cial prĂ©histoire, Cahiers du parc du Vercors (no 22); 1982, 53 p.
  • 1980 : M. Lambert, Le dĂ©filĂ© de Donzère, Revue drĂ´moise (mars 1980), p. 21-30.
  • 1981 : AimĂ© Bocquet, Aperçu de la PrĂ©histoire en Diois, Histoire et archives drĂ´moises no 4, 1981, p. 3-5.
  • 1981 : Gabriel Chapotat, La voie protohistorique au sud de la croisĂ©e de Vienne, essai de reconstitution de son tracĂ© jusqu'Ă  Marseille, Revue archĂ©ologique de l'Est et du Centre-Est, 1981, 3-4, p. 85-91.
  • 1982 : Arsène HĂ©ritier, La prĂ©histoire dans le Romanais, Études drĂ´moises, 1982, 3-4, p. 14-20.
  • 1982 : Collectif, Le Vercors, terre de prĂ©histoire, Cahiers du parc du Vercors, 1982, 47 p.
  • 1984 : Arsène HĂ©ritier, La prĂ©histoire, Études drĂ´moises (n° spĂ©cial Vercors), 1984, p. 53-60; Michel Malenfant, p. 61-66.
  • 1984 : Arsène HĂ©ritier, Un nouvel habitat prĂ© et protohistorique Ă  SaoĂ», Études drĂ´moises, 1984, 1, p. 13-16.
  • 1984 : JoĂ«l Vital, Sites et industries de l'Ă‚ge du Bronze dans le dĂ©filĂ© de Donzère (thèse de troisième cycle), Bordeaux, 1984, 386 p.
  • 1985 : Charles Lagrand, L'oppidum St-Marcel du Pègue, Études drĂ´moises, 1985, 3-4, p. 42-51.
  • 1985 : Jean-Claude Daumas et Robert Laudet, L'habitat du Bronze final de St-FerrĂ©ol-Trente-Pas, Études PrĂ©historiques no 16 (spĂ©cial), 1985, 33 p.
  • 1986 : Jean-Claude Daumas et Robert Laudet, PrĂ©histoire et protohistoire du Diois, Revue drĂ´moise no 439 (mars 1986), p. 1-9.
  • 1986 : Collectif, Un village nĂ©olithique Ă  St-Paul-Trois-Châteaux, Centre d'archĂ©ologie de Valence, 1986, 14 p.
  • 1986 : Collectif, A la recherche des premiers paysans, il y a 6 000 ans dans la DrĂ´me, catalogue d'exposition, Centre d'archĂ©ologie prĂ©historique de Valence, 1986, 16 p.
  • 1987 : Robert Laudet, La prĂ©histoire du bassin de l'Oule, Études drĂ´moises, 1987, 3, p. 30-36.
  • 1988 : Arsène HĂ©ritier, La prĂ©histoire dans la basse vallĂ©e de l'Isère, Études drĂ´moises, 1988, 2-3, p. 19-22.
  • 1988 : Collectif, SĂ©pultures nĂ©olithiques, Rencontres NĂ©olithiques (no 3), Centre d'archĂ©ologie de Valence, 1988, 117 p.
  • 1989 : Collectif, Le Campaniforme, Rencontres NĂ©olithiques (no 4), Centre d'archĂ©ologie de Valence, 1989.
  • 1989 : J.-C. Daumas et R. Laudet, Premières civilisations en Diois-Baronnies, catalogue d'exposition, 1989, 20 p.
  • 1989 : AndrĂ© Blanc, Histoire et archĂ©ologie de la France ancienne, RhĂ´ne-Alpes, DrĂ´me, Horvath, 1989, p. 207-226.

Les Celtes

  • 1978 : Collectif, Dossier Hannibal, Bulletin des amis du Buis et des Baronnies (no 29), 1978, 33 p.
  • 1982 : Jean-Marie Cornet, AĂ©ria citĂ© perdue et retrouvĂ©e, Revue drĂ´moise no 423 (mars 1982), p. 1-12.

Les Gallo-romains

Du Moyen Ă‚ge Ă  la RĂ©volution

  • 1875 : Ulysse Chevalier, Cartulaire des Hospitaliers et des Templiers en DauphinĂ©, Vienne, E.-J. Savignè (imprimeur), (lire en ligne).
  • 1879 : Archives dĂ©partementales de la DrĂ´me - A. Lacroix (archiviste), Archives civiles (sĂ©rie E 2671 Ă  4706, tome III), Valence Chenevier et Pessieux, (lire en ligne) : inventaire sommaire (antĂ©rieur Ă  1790)
  • 2002 : Justin Favrod, Les Burgondes : Un royaume oubliĂ© au cĹ“ur de l'Europe, Lausanne/Paris, Presses polytechniques et universitaires romandes, , 142 p. (ISBN 2-88074-596-9, lire en ligne).
  • non datĂ© : Anne-Marie Desgraviers, Contes de la DrĂ´me et du DauphinĂ©, (ISBN 2-87771-007-6).

De la Révolution Française à aujourd'hui

  • pĂ©riode 1791-1794 : Michel Garcin, La patrie en danger, histoire des bataillons de volontaires (1791-1794) et des gĂ©nĂ©raux drĂ´mois, Étoile-sur-RhĂ´ne, Nigel Gauvin, 1991, (ISBN 2-87771-011-4).
  • pĂ©riode 1816 : Michel Garcin, Le coeur d'Ă©meraude (roman historique dans la DrĂ´me de 1816), (ISBN 2-87771-008-4).
  • pĂ©riode 1905-1908 : Emmanuel Dossat, Les Hommes rouges, ou la vĂ©ridique histoire des Chauffeurs de la DrĂ´me, (ISBN 2-87771-009-2).
  • pĂ©riode 1920-1939 : Roger Pierre, La DrĂ´me et l'Ardèche entre deux guerres, 1920-1939, le mouvement ouvrier, le front populaire, Paris, Editions sociales, 1973-1977.
  • pĂ©riode 1939-1945 : AERI (Association pour des Études sur la RĂ©sistance IntĂ©rieure), La RĂ©sistance dans la DrĂ´me - le Vercors (CD rom), AERI, 2007, (ISBN 978-2-915742-17-6).

Familles de la DrĂ´me

Annexes

Articles connexes

Liens externes

Notes et références

Notes

    Références

    1. Jean-Noël Couriol (doctorat de l'université de Grenoble), Histoire du département de la Drôme, la préhistoire, Crest, , pages 2-5
    2. « Cheval gravé sur un fragment de côte (musée de Valence) », sur www.museedevalence.fr (consulté le ).
    3. « Bâton calendrier / os coché (musée de Valence) », sur www.museedevalence.fr (consulté le ).
    4. « 7...Grotte de Thaïs - St Nazaire en Royans », sur Histoire de Saillans - Drôme (consulté le ).
    5. Jean-Noël Couriol, La préhistoire, page 4-5.
    6. Jean-Noël Couriol, La préhistoire, page 6-7.
    7. Jacques-Léopold Brochier et Jean-François Berger, Archéologie sur toute la ligne. Les fouilles du TGV Méditerranée dans la moyenne vallée du Rhône, p. 38.
    8. Joël Vital, Archéologie sur toute la ligne. Les fouilles du TGV Méditerranée dans la moyenne vallée du Rhône, p. 71 à 78.
    9. Sylvie Saintot, Archéologie sur toute la ligne, p. 69.
    10. Sylvie Saintot, op. cit., p. 70.
    11. Jean-Noël Couriol, La préhistoire, page 8
    12. Alain Beeching, Archéologie sur toute la ligne, p. 62.
    13. Alain Beeching, Archéologie sur toute la ligne, p. 63-64.
    14. Alain Beeching, Archéologie sur toute la ligne, p. 65.
    15. Alain Beeching, Archéologie sur toute la ligne, p. 66.
    16. Sylvie Saintot, Archéologie sur toute la ligne, p. 67.
    17. Sylvie Saintot, op. cit., p. 68.
    18. Jean-Noël Couriol, La préhistoire, page 9
    19. Jean-Noël Couriol, La préhistoire, pages 9 et 22.
    20. Jean-Noël Couriol, La préhistoire, pages 10-12
    21. Joël Vital, Archéologie sur toute la ligne, p. 71.
    22. Joël Vital, Archéologie sur toute la ligne, p. 73.
    23. Joël Vital, Archéologie sur toute la ligne, p. 74.
    24. Joël Vital, Archéologie sur toute la ligne, p. 75.
    25. Joël Vital, Archéologie sur toute la ligne, p. 76.
    26. Jean-Michel Treffort, Archéologie sur toute la ligne, p. 85.
    27. Jean-Michel Treffort, Archéologie sur toute la ligne, p. 86.
    28. Jean-Michel Treffort, Archéologie sur toute la ligne, p. 87.
    29. Jean-Michel Treffort, Archéologie sur toute la ligne, p. 88.
    30. Jean-Michel Treffort, Archéologie sur toute la ligne, p. 89.
    31. Jean-Michel Treffort, Archéologie sur toute la ligne, p. 90.
    32. Jean-Michel Treffort, Archéologie sur toute la ligne, p. 91.
    33. Jean-Noël Couriol, La préhistoire, page13.
    34. (la) « DicoLatin », sur DicoLatin (consulté le )
    35. Jean-Noël Couriol, La préhistoire, page 14
    36. « Vertacomacori - Dictionnaire Gaffiot français-latin - Page 1663 », sur www.lexilogos.com (consulté le )
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