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Rançon (prix)

Une rançon est la somme exigée en échange de la libération d'un captif ou victime d'enlèvement.

La capture de Jean le Bon, à la bataille de Poitiers, donne lieu à l'une des plus grosses rançons du Moyen Âge. Miniature du Maître de Giac tirée d'un manuscrit des Chroniques de Froissart, B.M. de Besançon, Ms.864, vers 1412-1415.

Historique

Les rançons au Moyen Âge faisaient partie intégrante de l’économie d’un pays ou d’une région et constituaient une source importante de revenus pour la noblesse.

Au XXe siècle, des assurances et des fonds (tel le Fonds Terrorisme crĂ©Ă© en 1986 en France) indemnisent a posteriori les victimes, tandis que des polices K&R (en) (« Kidnapping & Ransom » pour « Enlèvement et Rançon Â») proposent aux entreprises de se prĂ©munir financièrement contre les risques d’enlèvements de leurs salariĂ©s Ă  l'Ă©tranger. Ces « assurances K&R Â» ont Ă©tĂ© crĂ©Ă©es en 1932 par la Lloyd's Ă  la suite de l'enlèvement de Charles Augustus Lindbergh Jr., fils du cĂ©lèbre aviateur Charles Lindbergh, la mĂŞme annĂ©e[1]. Ces contrats d'assurances se sont popularisĂ©s dans les annĂ©es 1970 et se sont fortement dĂ©veloppĂ©s depuis les attentats du 11 septembre 2001[2].

La rançon la plus élevée de l'histoire (60 millions de dollars de l'époque soit 300 millions d'aujourd'hui) a lieu pour la libération des frères Juan et Jorge Born (principaux actionnaires du conglomérat du Bunge et Born (en)), enlevés par un commando montonero en 1974[3]. Ce manque de professionnalisme dans ce type de négociation délicate incite Julian Radcliffe, directeur d'assurances au Lloyd's, à monter en 1975 la première société de consultants en enlèvement, la Control Risks Group (en)[4]. Depuis lors, les compagnies K&R couvrent la rançon fixée par les pirates, mais aussi tous les frais annexes (prise en charge psychologique, frais de transport de la rançon, etc.) et, plus largement, l'ensemble des frais de négociations avec les ravisseurs[5].

Statistiques

Selon le Centre français de recherche sur le renseignement (CF2R), entre 20 000 Ă  30 000 personnes seraient enlevĂ©es chaque annĂ©e dans le monde (un nombre en hausse de 70 % depuis les annĂ©es 1990), dont un quart d’Occidentaux, sans compter les cas d'enlèvement non signalĂ©s par l’État ou les familles dans un souci de discrĂ©tion ou par crainte de reprĂ©sailles, ce qui est Ă  l'origine d'un marchĂ© de l'enlèvement et de la rançon[2]. La journaliste Ă  l'Agence France Presse DorothĂ©e Moisan estime ce marchĂ© Ă  un milliard d'euros, la moitiĂ© de l'argent Ă©tant versĂ© aux rançonneurs, l'autre moitiĂ© pour les intermĂ©diaires[6].

Notes et références

  1. (en) James R. Marks et Bernard Kaapcke, Sharing the risk. How the nation's businesses, homes, and autos are insured, Insurance Information Institute, , p. 70
  2. Agnès Bun, « La peur du risque terroriste, source de profits pour les assureurs », sur slate.fr,
  3. François Gèze et Alain Labrousse, Argentine, révolution et contre-révolutions, Éditions du Seuil, , p. 243
  4. Dorothée Moisan, Rançons. Le business des otages, Fayard, , p. 89
  5. Pierre Conesa, « Une géopolitique du kidnapping », sur liberation.fr,
  6. « La prise d'otages, un business juteux pour beaucoup de monde », sur La Nouvelle République,

Annexes

Articles connexes

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