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Maître de Giac

Le Maître de Giac désigne par convention un enlumineur actif à Troyes, Paris et Angers entre 1400 et 1440. Il doit son nom à un livre d'heures qu'il a peint pour Jeanne du Peschin, dame de Giac. Sa main a été identifiée au sein d'une quarantaine de manuscrits. Influencé par le Maître de Boucicaut, il est considéré comme le précurseur, voire le maître du Maître de Rohan avec lequel il a longtemps été confondu.

Maître de Giac
Période d'activité
Vers -Vers
Activité
Enlumineur
Lieux de travail
Influencé par

Éléments biographiques

La Visitation, miniature des Heures de Giac, Musée royal de l'Ontario.

L'historienne de l'art Inès Villela-Petit propose pour la première fois en 2010 d'isoler sa main au sein de l'atelier du Maître de Rohan, parmi les manuscrits les plus anciens attribués à ce dernier. Elle lui donne son nom de convention d'après un livre d'heures, sa première œuvre majeure, peint pour Jeanne du Peschin la femme de Jean de Giac. Cet artiste commence son activité à Troyes en Champagne pour la clientèle locale d'après l'usage des livres d'heures qu'il réalise. Il pourrait aussi avoir été actif en Auvergne et en Avignon. Il se déplace à Paris dans les années 1415-1420 où il collabore avec plusieurs artistes locaux parmi lesquels l'atelier du Maître de Bedford et surtout le Maître du Boèce. Avec ce dernier, il enlumine une série de manuscrits des Chroniques de Froissart, sous la houlette, au moins en partie, du libraire Pierre de Liffol. Il subit aussi l'influence du Maître de Boucicaut et de son collaborateur, le Maître de la Mazarine. Il achève sa carrière dans les années 1430 probablement au service de Yolande d'Aragon, alors installée en Anjou et collabore alors avec le Maître de Rohan dont il pourrait être le père[1] - [2].

Éléments stylistiques

Le style du maître se caractérise par son élégance et la richesse de ses décorations. Il tente maladroitement de représenter des effets de perspective grâce à ses architectures et ses meubles, mais l'effet est annulé par le mauvais rendu des sols. Ses personnages possèdent des corps allongés, aux épaules étroites et tombantes et sont vêtus de drapés fluides. Leurs visages sont faits d'un menton et de lèvres épais, d'un nez marqué, aux yeux brillant, tombant et de gros sourcils. Ses couleurs préférées sont le bleu et le rouge opaques et les verts et volets transparents. L'analyse des dessins sous-jacents révèle de nombreux changements entre le modèle dessiné et la peinture finale, ce qui montre un artiste qui expérimente et fait preuve d'originalité vis-à-vis des modèles[3].

Principales œuvres attribuées

La Reddition de Bruges (1382), miniature des Chroniques de Froissart. Fr.2664.
Miniatures du mois d'octobre, Les Grandes Heures de Rohan, f.14v.

Une quarantaine de manuscrits lui sont attribués au total dont pour moitié des livres d'heures, qui étaient attribués auparavant au Maître de Rohan.

Voir aussi

Bibliographie

  • Inès Villela-Petit, « Le Maître de Boèce et le Maître de Giac, enlumineurs de la guerre », Art de l'enluminure, no 31, 2009-2010, p. 24-45 (lire en ligne)
  • Inès Villela-Petit, « Les Heures de Jeanne du Peschin, dame de Giac. Aux origines du Maître de Rohan », Art de l'enluminure, n° 34, septembre-, p. 2-24
  • (en) Stella Panayotova, « The Rohan Masters: Collaboration and Experimentation in the Hours of Isabella Stuart », dans Colum Hourihane, Manuscripta Illuminata: Approaches to Understanding Medieval and Renaissance Manuscripts, Princeton, Princeton University Press and Penn State University Press, (ISBN 978-0-9837537-3-5, lire en ligne), p. 14-46

Articles connexes

Liens externes

Notes et références

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