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Quintus Fabius Maximus Allobrogicus

Quintus Fabius Maximus, surnommé Allobrogicus, né vers 164 av. J.-C., est un consul et général romain qui remporte une importante victoire lors de la Bataille du confluent sur le peuple gaulois des Allobroges et leur allié le roi arverne Bituitos en 121 av. J.-C. Cette campagne victorieuse, menée avec Cnaeus Domitius Ahenobarbus, marque la création de la province romaine de Gaule narbonnaise.

Quintus Fabius Maximus Allobrogicus
Fonctions
Consul
SĂ©nateur romain
Censeur
Biographie
Naissance
Décès
Époque
RĂ©publique romaine tardive (en)
Activités
Famille
Fabii Maximi (d)
Père
Mère
Inconnue
Enfant
Quintus Fabius Maximus (d)
Gens
Statuts

Famille

Il est membre de la prestigieuse gens des Fabii. Il est le fils de Quintus Fabius Maximus Aemilianus, consul en 145 av. J.-C., et le petit-fils de Paul Émile. Son père a été adopté dans la famille des Fabii Maximi après le divorce de Paul Émile[a 1], tandis que son frère, le futur destructeur de Carthage, était adopté dans la famille des Cornelii Scipiones sous le nom de Scipion Émilien. Les deux frères étaient restés très proches.

Allobrogicus est né vers 164 av. J.-C.[N 1]

Il a au moins un fils, aussi nommé Quintus Fabius Maximus, connu pour ses vices[1], et n'est pas consul. Son petit-fils est Quintus Fabius Maximus, proche de Jules César et consul suffect en 45 av. J.-C.

Biographie

Début de carrière

Il commence son cursus honorum en 134, en devenant questeur[2]. Il est recommandĂ© lors de ces Ă©lections par son oncle Scipion Émilien. Celui-ci se l'adjoint comme son questeur en Hispanie citĂ©rieure oĂą ils combattent lors de la dernière guerre de Numance[3]. Fabius prend la tĂŞte de 4 000 volontaires[2]. Sagace et prudent, Scipion conçoit le plan d'encercler et assiĂ©ger les Numantins sans la moindre faille. Après quinze mois de siège, la ville tombe, vaincue par la faim, Ă  l'Ă©tĂ© 133.

Après la mort de son oncle Scipion Émilien en 129, Fabius présente un banquet à la population de Rome et prononce l'oraison aux funérailles du défunt général[a 2].

En 124, il est préteur[4]. Il est ensuite nommé gouverneur propréteur en Hispanie l'année suivante[4]. Il est condamné par le Sénat, sur une motion du tribun de la plèbe Caius Gracchus, pour avoir extorqué du grain à une ville espagnole[5].

Consulat et Proconsulat en Gaule (121-120)

En l'an 121, il est Ă©lu consul aux cĂ´tĂ©s de Lucius Opimius[6]. Quatre annĂ©es plus tĂ´t, appelĂ©s Ă  l'aide par leurs alliĂ©s Marseillais, contre les Salyens, les Romains commencent des campagnes militaires dans les territoires de Gaule mĂ©ridionale. Assez rapidement la zone de conflit s’étend par contiguĂŻtĂ©, engageant des peuples puissants comme les Voconces puis les Allobroges et leurs alliĂ©s Arvernes, qui se trouvent en position hĂ©gĂ©monique en Gaule[7]. Il reçoit la direction d'une partie des opĂ©rations qui se mènent alors en Gaule, aux cĂ´tĂ©s de Cnaeus Domitius Ahenobarbus, consul l'annĂ©e passĂ©e et qui avait pris le commandement des troupes romaines en Gaule[8]. La rivalitĂ© des deux gĂ©nĂ©raux romains et le caractère fragmentaire de nos sources rend le rĂ©cit de cette campagne souvent incertain. Après la victoire remportĂ©e par Domitius Ă  Vindalium, près de la Sorgue sur les Allobroges, Fabius les Ă©crase Ă  son tour avec leur alliĂ© arverne Bituitos Ă  la bataille du confluent RhĂ´ne-Isère. Lors de cet affrontement, Fabius est Ă  la tĂŞte de 30 000 hommes et aurait fait face Ă  180 000 Gaulois, dont les cinq-sixièmes seraient tuĂ©s lors de la bataille, mais en fait une bonne partie serait mort dans la traversĂ©e du RhĂ´ne[8]. Leurs victoires sur les Allobroges et les Arvernes[6] valent le triomphe aux deux gĂ©nĂ©raux romains[9].

En l'an 120, il remplace Domitius Ahenobarbus comme proconsul en Gaule, achevant de vaincre les Allobroges et les Arvernes[9].

À la suite de son triomphe, Fabius obtient le droit de porter le surnom Allobrogicus, « vainqueur des Allobroges[9] - [8] ». Il a également le droit de faire construire à Rome un monument particulier pour célébrer ses exploits, le premier arc de triomphe érigé dans la ville, appelé fornix Fabianus, surmonté de sa statue et de bustes de ses ancêtres. Il est construit au débouché de la Via Sacra sur le Forum Romanum[8]. Le lieu n'est pas choisi au hasard, l'arc étant accolé à la Regia, le type de monument non plus, un arc rappelant la geste des Fabiens en 477 sortis de Rome par la porte Carmentale, devenue maudite, ou encore la l'intervention des ambassadeurs romains, trois Fabii, et leur rôle dans le déclenchement du mouvement des Gaulois menant au sac de Rome en 390. Allobrogicus affirme là avoir soumis définitivement les Gaulois Allobroges et met un terme à la malédiction portant sur sa gens, Rome se dotant d'une porte bénéfique pour commémorer ce renversement[10].

Fin de carrière

En 113, il peut avoir été le « Quintus Fabius » qui est chef d'une ambassade envoyée en Crète pour aider à mettre fin à certains conflits internes entre les différentes villes de l'île[11].

En 108, il est peut-être nommé censeur avec Caius Licinius Geta pour collègue[12], mais il peut y avoir confusion avec son cousin Quintus Fabius Maximus Eburnus, un peu plus jeune[13]. Les censeurs confirment Marcus Aemilius Scaurus dans sa fonction de princeps senatus.

Il est un orateur et un homme de lettres reconnu, notamment par Cicéron[a 3]

Notes et références

Notes
  1. S'il est devenu questeur Ă  30 ans et consul Ă  43 ans.
Sources modernes
  1. Smith 1867, p. 996.
  2. Broughton 1951, p. 491.
  3. APPIEN, l'Ibérique, LXXXIV, 366
  4. Broughton 1951, p. 512.
  5. Broughton 1951, p. 514.
  6. Broughton 1951, p. 520.
  7. Hinard 2000, p. 575.
  8. Hinard 2000, p. 573.
  9. Broughton 1951, p. 524.
  10. Hinard 2000, p. 574.
  11. Broughton 1951, p. 536-538.
  12. Broughton 1951, p. 548.
  13. Broughton 1951, p. 550.
Sources antiques
  1. Plutarque, Vie de Paul Émile, 5.
  2. Cicéron, pro Muraen, 36.
  3. Cicéron, Brut. 28, pro Font 12.

Bibliographie

  • François Hinard (dir.), Histoire romaine : Des origines Ă  Auguste, Fayard, , 1075 p. (ISBN 978-2-213-03194-1)
  • (en) T. Robert S. Broughton (The American Philological Association), The Magistrates of the Roman Republic : Volume I, 509 B.C. - 100 B.C., New York, Press of Case Western Reserve University (Leveland, Ohio), coll. « Philological Monographs, number XV, volume I », , 578 p.
  • (en) William Smith, Dictionary of Greek and Roman Biography and Mythology, vol. 2,
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