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Quintus Fabius Maximus Verrucosus

Quintus Fabius Maximus Verrucosus (le Verruqueux[1]), dit Cunctator (le Temporisateur), dit aussi Ovicula (la petite brebis[2]), est un homme politique et militaire romain, né vers 275 av. J.-C. à Rome et mort en 203 av. J.-C. dans la même ville.

Quintus Fabius Maximus Verrucosus
Statue dans les jardins du château de Schönbrunn à Vienne (Autriche).
Fonctions
Dictateur
Dictateur
Censeur
Consul
Sénateur romain
Biographie
Naissance
Décès
Époque
République romaine moyenne (d)
Activités
Famille
Fabii Maximi (d)
Père
Quintus Fabius (d)
Mère
Inconnue
Enfant
Quintus Fabius Maximus (en)
Gens
Statuts

Biographie

Appartenant à la très ancienne famille patricienne des Fabii, Fabius Maximus est élu deux fois consul, en 233 et 228, et censeur en 230.

En 218, Fabius fait partie de l'ambassade romaine à Carthage et c'est lui qui, formellement, déclare la guerre à la cité punique après la prise de Sagonte par Hannibal.

Le Sénat le nomme dictateur en 217 av. J.-C. après le désastre du lac Trasimène en juin. Conscient de son manque de moyens, le dictateur harcèle Hannibal sans l'attaquer directement, cherchant à l’épuiser dans une guerre d'usure, refusant systématiquement le combat. Une stratégie qui lui vaut son surnom[3].

Mais sa stratégie est gênée par le manque d'unité de commandement de l'armée romaine : le Magister equitum, Marcus Minucius Rufus est un adversaire politique du Cunctator. Ce n'est qu'après avoir été sauvé in extremis par le dictateur que Minucius se range sous ses ordres.

À la fin de sa dictature, le commandement est remis aux consuls Cnaeus Servilius Geminus et Marcus Atilius Regulus. Le désastre subi en 216 av. J.-C. par l'armée romaine à la bataille de Cannes force les consuls à adopter sa tactique de refus de toute bataille rangée contre Hannibal.

Fabius Maximus défait une partie de l’armée carthaginoise à Capoue.

Fabius Maximus Cunctator est encore nommé trois fois consul en 215, 214, et 209, année où il reprend Tarente, alors ralliée à Hannibal.

En 206 av. J.-C., opposé aux aventures offensives, le vieux Fabius refuse sa confiance au projet du jeune et ambitieux Scipion qui propose de porter la guerre en Afrique[4] - [5]. C'est son dernier acte politique, il meurt quelques années plus tard.

Société Fabienne

En 1884, la Fabian Society est créée en Angleterre. Ce mouvement d'aspiration socialiste est mené principalement par George Bernard Shaw et Sidney Webb. Dans sa lutte pour une société plus juste, les Fabiens adoptent une attitude progressive et patiente, et ce faisant, s'inspirent de Fabius Cunctator dans sa guerre l'opposant à Hannibal[6].

Bibliographie moderne

  • Françoise Wycke-Lecocq, « La gens Fabia à l'époque républicaine : de la légende à l'histoire. Recherches sur la représentation littéraire d'une grande famille patricienne romaine » (thèse de doctorat de 3e cycle, La Sorbonne - Paris IV, 1986, dir. Jean Beaujeu).

Voir aussi

  • Son nom est réutilisé par Jules Massenet dans Roma, surtout comme un alibi de couleur locale.
  • La pièce de Kaj Munk, Avant Cannes, présente dans un registre grinçant l'opposition symbolique de la démocratie (Fabius Maximus) et du régime autoritaire (Hannibal), à la veille de la grande défaite. Fabius Maximus, bien que prochainement vaincu via ses successeurs Paul Émile et Varron, y figure un possible avenir.

Notes et références

  1. Selon Plutarque, ce surnom lui vient d'une verrue située en haut de la lèvre. Vie de Fabius Maximus, 1 .
  2. Cet autre surnom est aussi attesté par Plutarque (Vie de Fabius Maximus, 1) et lui viendrait de son caractère doux durant son enfance.
  3. Plutarque, Vie de Fabius Maximus, 5 .
  4. Jean-Pierre Martin (dir.), Alain Chauvot (dir.) et Mireille Cébeillac-Gervasoni (dir.), « 3 - Société et institutions début de la conquête du Latium : La reconquête », dans Jean-Pierre Martin, Alain Chauvot, Mireille Cébeillac-Gervasoni, Histoire romaine, Armand Colin, , 480 p. (lire en ligne), La capmpagne d'Afrique.
  5. (en) Andreas Mehl, Roman Historiography, John Wiley & Sons, , 256 p. (lire en ligne), page 43.
  6. François Bédarida, L’Ère Victorienne, coll. « Que sais-je ? », Presses universitaires de France, 1974.

Liens externes

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