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Centuriation romaine

La centuriation romaine est le schéma géométrique du plan d'une ville et du territoire agricole environnant, utilisé dans le monde romain, qui était tracé à l’aide des instruments d’arpenteurs, dans chaque nouvelle colonie.

La centuriation encore visible aujourd'hui en Italie du Nord (carte du XVIe siècle de Cesena)

DĂ©finition

Le terme centuriation indique un système de morcellement du territoire, typique du procĂ©dĂ© de mise en culture que la civilisation romaine appliquait dans les rĂ©gions sous sa domination. Aux phases de dĂ©boisement et de bonification, si nĂ©cessaire, succĂ©dait un processus de rĂ©partition des terrains en grands quadrilatères d’environ 700 m de cĂ´tĂ©, dĂ©limitĂ©s par des voies d’accès le plus souvent parallèles Ă  de grands fossĂ©s de drainage. Un des exemples de centuriation romaine les mieux conservĂ©s d’Europe est celui de la rĂ©gion de Cesena.

Mise en place

Il y eut divers schémas et variétés de systèmes adoptés. Le plus répandu fut celui de l’ager centuriatus.

L’arpenteur romain choisissait d'abord le centre de la ville (en latin : umbilicus soli).

Il devait aussi décider de l'orientation des voies, s'il avait des raisons de ne pas en diriger une vers le Nord, et s'il avait des raisons de ne pas faire des voies exactement perpendiculaires. En effet par défaut le Nord était la direction d'un des axes (issu du bornage étrusque).

Puis il traçait, à partir du centre, les deux axes routiers perpendiculaires à l'aide de la groma :

  • le premier en direction est-ouest (ou celui dans la direction la plus proche), appelĂ© decumanus maximus,
  • le second en direction nord-sud (ou celui dans la direction la plus proche), dit cardo maximus.

Après avoir délimité la ville, on prolongeait ces deux routes sur tout le territoire agricole environnant en passant par les portes pratiquées dans l’enceinte de la ville.

Le géomètre se positionnait devant le viseur (umbelicus), le regard tourné vers l’ouest et définissait le territoire par les noms suivants :

  • ultra, ce qu’il voyait devant
  • citra, ce qu’il avait dans le dos
  • dextra, ce qu’il voyait Ă  sa droite
  • sinistra, ce qu’il voyait Ă  sa gauche.

Centuriation du territoire

Successivement, on traçait de part et d’autre des axes initiaux les cardo et les decumanus secondaires. C’était les axes routiers positionnĂ©s parallèlement Ă  des intervalles de 100 actus (environ 3,5 km). Le territoire ainsi subdivisĂ© en surfaces carrĂ©es Ă©tait appelĂ© saltus.

Le rĂ©seau routier Ă©tait ultĂ©rieurement reliĂ© avec d’autres routes parallèles aux pivots dĂ©jĂ  tracĂ©s Ă  une distance entre elles de 20 actus (710,40 m). Les surfaces carrĂ©es rĂ©sultant de cette dernière division Ă©taient les centuries.

Les largeurs routières, en pieds romains (29,6 cm)
Nom Largeur Équivalent
Decumanus maximus 40 pieds romains 11,84 m
Cardo maximus 20 pieds romains 5,92 m
Limites quintarri 12 pieds romains 3,55 m
Autres routes 8 pieds romains 2,37 m

La rĂ©partition des terrains venait après l'achèvement des routes. Chaque centurie Ă©tait subdivisĂ©e en 10 tracĂ©s, toujours avec des lignes parallèles aux cardos et aux decumanus, Ă  une distance entre eux de deux actus (71,04 m) en formant 100 surfaces carrĂ©es d’environ 0,5 hectare appelĂ©es heredia (centum heredia = centuria).

Chaque heredium Ă©tait subdivisĂ© par moitiĂ© dans l’axe sud-nord en constituant deux jugerum (le jugerum, de 2 523 mètres carrĂ©s, correspondait Ă  la surface de terrain qui pouvait ĂŞtre labourĂ© en un jour par une paire de bĹ“ufs).

Dans la région de Vénétie l'organisation géométrique que la centuriation romaine a léguée au paysage est connue sous le nom de Graticolato romain.

Instruments de mesure

Traces de cadastres en Gaule

Notes et références

    Voir aussi

    Bibliographie

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    • AndrĂ© Piganiol, « Les documents annexes du cadastre d'Orange », CRAI, 1954, 98-3, p. 302-310 lire en ligne
    • AndrĂ© Piganiol, Les documents cadastraux de la colonie romaine d'Orange, XVIe supplĂ©ment Ă  Gallia, Paris, 1962.
    • AndrĂ© Chastagnol, « Les cadastres de la colonie romaine d'Orange », Annales, 1965, 20-1, p. 152-159 lire en ligne
    • Col., « Fouilles d'un limes du cadastre B d'Orange Ă  Camaret (Vaucluse) », DHA, 17-2, 1991, p. 224 lire en ligne
    • GĂ©rard Chouquer, François Favory, Les Paysages de l'AntiquitĂ©. Terres et cadastres de l'Occident romain, Errance, Paris, 1991, 243 p.
    • GĂ©rard Chouquer, « Un dĂ©bat mĂ©thodologique sur les centuriations », DHA, 1993, 19-2, p. 360-363 lire en ligne
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    • GĂ©rard Chouquer, « Les transformations rĂ©centes de la centuriation. Une autre lecture de l'arpentage romain », Annales, 2008-4, p. 847-874.
    • Guillaumin Jean-Yves. Le tirage au sort dans l'attribution des lots de terre. In: Dialogues d'histoire ancienne. Vol. 24 no 1, 1998. p. 101-124.lire en ligne
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    • Jacqueline Soyer, Les centuriations de Provence, Revue archĂ©ologique de Narbonnaise AnnĂ©e 1974 / 7 / pp. 179–199

    Articles connexes

    Liens externes

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