Accueil🇫🇷Chercher

Public Land Survey System

Le Public Land Survey System (PLSS, traduisible littéralement par « système d'arpentage des terres publiques ») est une méthode de division du foncier de façon géométrique, utilisée sur les trois-quarts du territoire des États-Unis. La méthode équivalente au Canada s'appelle le Canada Lands Survey System (ou Dominion Land Survey).

Photographie aérienne montrant des champs tous carrés.
Un exemple du quadrillage utilisé pour réaliser le cadastre aux États-Unis : les sections d'un mile de côté sont bien visibles sur cette portion de l'Indiana (à la limite entre les comtés de Benton et de White).

Il s'agit d'un découpage suivant un quadrillage régulier, dessinant des carrés, prenant tous comme référence des parallèles à l'équateur et des méridiens. Chaque État peut avoir son propre méridien de référence. La première partie à avoir été ainsi découpée le fut dans le territoire du Nord-Ouest dès 1785, puis le découpage fut étendu de l'est vers l'ouest.

Méthode utilisée

Trois échelles de repères : celle des townships, celle des sections et celle des lots.

Le Land Public Survey System est une des méthodes utilisées aux États-Unis pour subdiviser le territoire[1] et définir les limites des propriétés foncières.

Townships et sections

La majoritĂ© du territoire des États-Unis est dĂ©coupĂ© en carrĂ©s appelĂ©s townships. Ces derniers sont en gĂ©nĂ©ral des carrĂ©s de six miles[n 1] de cĂ´tĂ© (c'est-Ă -dire 9,656 kilomètres de cĂ´tĂ©), soit une surface de 93,24 km2, surnommĂ©s Survey township. Quelques townships font cinq (surnommĂ©s alors Congressional township), 36 ou 54 miles de cĂ´tĂ© (soit respectivement 8,046, 57,936 ou 86,904 km de cĂ´tĂ©), soit une surface de 64,74, 3356,58 ou 7 552,31 km2. Les townships sont indiquĂ©s sur les cartes topographiques au 1/24000 de l'USGS.

Chaque township est subdivisĂ© en 36 sections (en) ; dans le cas d'un township de six miles de cĂ´tĂ©, chaque section fait donc un mile carrĂ© (2,59 km2), ce qui correspond Ă  640 acres (260 hectares). Chaque section peut ĂŞtre subdivisĂ©e en lots plus petits (aliquot part) : une moitiĂ© (half) soit 320 acres (130 hectares), un quart (quarter section) c'est-Ă -dire 160 acres (65 hectares) et un seizième (quarter-quarter section) qui fait 40 acres (16 hectares)[2].

Numérotation des sections d'un township
654321
789101112
181716151413
192021222324
302928272625
313233343536

Liste de méridiens

Étant donné les vastes dimensions du territoire des États-Unis, les arpenteurs ne pouvaient pas utiliser un seul méridien de référence (en anglais principal meridian) : 37 furent donc choisis, chacun portant un surnom (un numéro, le nom de l'État, d'une ville, d'une montagne ou d'un géographe). De même, plusieurs parallèles à l'équateur furent sélectionnés, surnommés base line. Dans chaque État concerné par le PLSS, un de ces méridiens et un de ces parallèles servent à dénommer les différents townships.

Pour décrire une section, il faut donc donner son État, son méridien de référence, son numéro vers le nord ou le sud, son rang vers l'est ou l'ouest et son numéro de section. Par exemple : Nebraska, Sixth Principal Meridian T7N, R2W, sec5 (c'est-à-dire dans le Nebraska, par rapport au 6e méridien, le 7e township au nord, 2e rang à l'ouest et la 5e section)[1].

Carte des États-Unis où presque chaque État a ses propres repères pour réaliser le PLSS.
Carte montrant les différents méridiens et parallèles choisis pour le découpage de la majorité du territoire.
Méridiens et parallèles de référence[3]
MéridiensLongitudesparallèles associésDates d'adoptionÉtats concernés
Washington[n 2]91° 09′ 36″ O30° 59′ 56″ N1803sud-ouest du Mississippi
2e méridien86° 27′ 21″ O38° 28′ 14″ N1805Indiana et est de l'Illinois
3e méridien89° 08′ 54″ O38° 28′ 27″ N (Centralia)1805Illinois
St. Stephens88° 01′ 20″ O30° 59′ 51″ N1805sud de l'Alabama et du Mississippi
Huntsville86° 34′ 16″ O34° 59′ 27″ N1807nord de l'Alabama
Louisiana92° 24′ 55″ O31° 00′ 31″ N1807Louisiane
4e méridien90° 27′ 11″ O40° 00′ 50″ N (Beardstown)1815Illinois
Michigan84° 21′ 53″ O42° 25′ 28″ N1815Michigan
5e méridien91° 03′ 07″ O34° 38′ 45″ N1815Arkansas, Iowa, Minnesota, Missouri, Dakota du Nord et est du Dakota du Sud
1er méridien84° 48′ 11″ O40° 59′ 22″ N1819ouest de l'Ohio
St. Helena91° 09′ 36″ O30° 59′ 56″ N1819nord-est de la Louisiane
Choctaw90° 14′ 41″ O31° 52′ 32″ N1821centre du Mississippi
Tallahassee84° 16′ 38″ O30° 26′ 03″ N1824Floride et sud de l'Alabama
4e méridien (extension)90° 25′ 37″ O42° 30′ 27″ N (frontière Illinois–Wisconsin)1831Wisconsin et nord-est du Minnesota
Chickasaw89° 14′ 47″ O35° 01′ 58″ N1833nord du Mississippi
Mount Diablo121° 54′ 47″ O37° 52′ 54″ N1851nord de la Californie et Nevada
Willamette122° 44′ 34″ O45° 31′ 11″ N1851Oregon et Washington
San Bernardino116° 55′ 48″ O34° 07′ 13″ N1852sud de la Californie
Humboldt124° 07′ 10″ O40° 25′ 02″ N1853nord-ouest de la Californie
6e méridien97° 22′ 08″ O40° 00′ 07″ N1855Colorado, Kansas, Nebraska, sud du Dakota du Sud et Wyoming
New Mexico106° 53′ 12″ O34° 15′ 35″ N1855Nouveau-Mexique et sud-ouest du Colorado
Salt Lake111° 53′ 27″ O40° 46′ 11″ N1855Utah
Gila and Salt River112° 18′ 19″ O33° 22′ 38″ N1865Arizona
Boise116° 23′ 35″ O43° 22′ 21″ N1867Idaho
Montana111° 39′ 33″ O45° 47′ 13″ N1867Montana
Navajo108° 31′ 59″ O35° 44′ 56″ N1869nord-est de l'Arizona et nord-ouest du Nouveau-Mexique
Indian97° 14′ 49″ O34° 29′ 32″ N1870Oklahoma
Uintah109° 56′ 06″ O40° 25′ 59″ N1875nord-est de l'Utah
Wind River108° 48′ 49″ O43° 00′ 41″ N1875centre du Wyoming
Black Hills104° 03′ 16″ O43° 59′ 44″ N1878ouest du Dakota du Sud
Ute108° 31′ 59″ O39° 06′ 23″ N1880ouest du Colorado
Cimarron103° 00′ 07″ O36° 30′ 05″ N1881ouest de l'Oklahoma
Copper River145° 18′ 37″ O61° 49′ 04″ N1905sud-est de l'Alaska
Fairbanks147° 38′ 25,949″ O64° 51′ 50,048″ N1910centre-est de l'Alaska
Seward149° 21′ 26″ O60° 07′ 37″ N1911sud-ouest de l'Alaska
Kateel River158° 45′ 31,014″ O65° 26′ 16,374″ N1956centre-ouest de l'Alaska
Umiat152° 00′ 04,551″ O69° 23′ 29,654″ N1956nord de l'Alaska

Histoire

Carte montrant la population se déployant vers l'Ouest.
Animation montrant la répartition de la population aux États-Unis, de 1790 à 2000. Le lotissement et la vente des terrains du domaine public sont une cause et une conséquence de la conquête de l'Ouest.

Le PLSS est un système de lotissement rectangulaire qui a été appliqué aux États-Unis pour partager les terres du domaine public, c'est-à-dire les terrains appartenant au gouvernement fédéral. Ce système, défini par la Land Ordinance du , a été progressivement appliqué à partir de 1786 en suivant le rythme de la conquête de l'Ouest : au début très lente, elle s'accéléra au XIXe siècle.

En deux siècles, environ 1,5 milliard d'acres du domaine public furent lotis ; les opĂ©rations d'arpentage se poursuivent actuellement, surtout en Alaska[4]. Les États de la cĂ´te Est[n 3], le Texas[6] et HawaĂŻ[n 4] (qui ont leur propre système) ne sont pas concernĂ©s, tout comme les propriĂ©tĂ©s privĂ©es datant des dominations française[n 5], espagnole ou mexicaine[n 6], ainsi que les cours d'eau, les lacs, les terrains militaires et les parcs nationaux.

Création du domaine public

En conséquence de la Déclaration d'indépendance des États-Unis en 1776, les terres appartenant à la Couronne britannique (les « terres de la Couronne ») ainsi que celles des Américains loyalistes furent confisquées par chacun des treize nouveaux États. Cette propriété publique pris le nom de Public Land (« domaine public ») par imitation de Ager publicus des Romains. Par le traité de Paris de 1783, mettant fin à la guerre d'indépendance, la toute nouvelle république des États-Unis obtient des Britanniques tous les territoires se trouvant entre les Grands Lacs au nord, le Mississippi à l'ouest et le 31e parallèle au sud (la Floride est alors une colonie espagnole). Comme chacun des treize États cédèrent à la confédération leurs droits sur ces territoires[n 7], le Congrès dû décide que faire de ces terres.

Deux points de vue s'opposaient : d'une part les « démocrates », surtout issus de Nouvelle-Angleterre et menés par John Adams et Thomas Jefferson, qui voulaient vendre de petites parcelles directement aux colons, en suivant un découpage rectangulaire égalitaire ; d'autre part les « conservateurs », plusieurs venant du Vieux Sud, représentés par Alexander Hamilton et John Jay, qui trouvaient plus efficace de vendre les terres à des compagnies qui se chargeraient du lotissement[8]. Après débats, la Land Ordinance de mai 1785 ordonna le lotissement géométrique et la vente d'une partie de ces terres[9], pour payer ses dettes de guerre : l'installation de colons à l'ouest des Appalaches, théoriquement interdite par la Proclamation royale de 1763, est de nouveau autorisée.

Mais cette zone était le territoire de plusieurs peuples amérindiens, ce qui freina l'installation des colons : l'intervention de l'Armée américaine déclencha la Guerre amérindienne du Nord-Ouest (de 1785 à 1795). Finalement, les Amérindiens reconnurent la souveraineté des États-Unis sur la partie orientale de ces territoires par le traité de Greenville en 1795.

Lotissement des Seven Ranges

Carte ancienne montrant le quadrillage régulier.
Les Seven Ranges, premiers terrains à avoir été lotis géométriquement sur ordre du Congrès.

Le premier partage géométrique du domaine public se fit en commençant par une zone sur la rive droite de l'Ohio (la rive occidentale), à la frontière entre les actuels États de l'Ohio, de la Pennsylvanie et de la Virginie-Occidentale. En , le croisement entre la frontière de la Pennsylvanie et la rivière Ohio a été pris comme le point de départ du quadrillage (Beginning Point of the PLSS) : il se trouve à East Liverpool (dans l'Ohio, à l'ouest de Pittsburgh)[n 8]. De là, un parallèle à l'équateur sert de ligne de base vers l'ouest (cette ligne est surnommée la Geographer's Line)[n 9]. Il a été tracé d'août à par une équipe d'arpenteurs[n 10] dirigés par le géographe Thomas Hutchins, sous la protection de détachements de l'Armée (les opérations d'arpentage avaient été suspendues l'année précédente à cause des Amérindiens)[n 11]. Huit lignes nord-sud furent ensuite tracées par triangulation jusqu'à à six miles[n 1] les unes des autres, ce qui donna sept rangées d'où le nom de Seven Ranges pour toute la zone[13]. Les coins de chaque carré (appelé township) furent approximativement marqués par des poteaux en bois ou par des arbres (corner monumentation), mais un coin n'était pas toujours commun aux quatre carrés limitrophes, chaque arpenteur plaçant le sien à sa façon[11]. Les sections à l'intérieur des carrés ne furent pas délimitées.

Une partie des terrains devait ĂŞtre rĂ©servĂ©e pour des vĂ©tĂ©rans de l'ArmĂ©e continentale (dĂ©mobilisĂ©e en 1784), en compensation de leur solde non-payĂ©e et en fonction de leur grade (les officiers recevaient plus de terres). Mais les lots furent vendus aux enchères Ă  des particuliers, d'abord Ă  New York (alors la capitale fĂ©dĂ©rale), puis les annĂ©es suivantes Ă  Philadelphie et Ă  Pittsburgh. La première vente concerna les quatre premiers rangs, les et , au prix d'un dollar[n 12] l'acre[14] : 72 974 acres furent vendus pour un total de 117 108 $ (l'arpentage avait coĂ»tĂ© 14 876 $). Le premier titre de propriĂ©tĂ© fut remis le Ă  John Martin : la 20e section du 7e township de la 4e rangĂ©e, qu'il avait payĂ© 640 $[11]. Pour assurer le contrĂ´le du territoire, des soldats[n 13] s'installèrent dans deux avant-postes sur cette rive de l'Ohio, Fort Harmar en 1785 et Fort Steuben en 1786 : ces petits forts favorisèrent la crĂ©ation des deux premières agglomĂ©rations de ce territoire, respectivement Marietta (nommĂ©e en l'honneur de la reine Marie-Antoinette) et de Steubenville (du nom du gĂ©nĂ©ral von Steuben). Des bureaux de vente pour les derniers terrains furent ouverts dans ces deux villes en 1801[15].

Lotissement du reste de l'Ohio

Carte représentant les treize colonies originelles, ainsi que les territoires non encore acquis de l'Ouest.
Le territoire des États-Unis en 1789 : les treize États sont en rose, le Territoire du Nord-Ouest en orange, tandis que les terres en gris ne leur appartiennent pas encore.

Le lotissement des terrains au nord-ouest de la rivière Ohio se poursuivit progressivement, au fur et à mesure de la prise de contrôle officielle des terres (par des traités avec les nations amérindiennes). En 1787, l'Ohio Company of Associates acheta au gouvernement fédéral un million d'acres de terres au sud-ouest des Seven Ranges, en aval de la rivière Ohio. Les terrains (l'Ohio Co Purchase) furent lotis puis vendus à des colons à partir de 1788 en reprenant le système du Land Ordinance de 1785, c'est-à-dire des carrés de six miles de côté subdivisés en 36 sections.

Après le traitĂ© de Greenville d', le Congrès ordonna le la fondation sur les nouvelles terres gagnĂ©es sur les AmĂ©rindiens Ă  l'ouest des Seven Ranges de l'United States Military District, s'Ă©tendant sur 2,5 millions d'acres, encore une fois thĂ©oriquement destinĂ© aux vĂ©tĂ©rans (qui revendaient souvent Ă  des spĂ©culateurs), ainsi qu'Ă  des Indiens convertis par les frères moraves[16] (menĂ©s par David Zeisberger) formant trois missions de 4 000 acres chacune. La division des parcelles se fit de 1797 Ă  1799, selon un quadrillage rĂ©gulier formant des carrĂ©s, mais de cinq miles de cĂ´tĂ©. En 1801 et 1812, de nouvelles parcelles formant une petite zone un peu plus au sud furent offertes Ă  des rĂ©fugiĂ©s canadiens qui avaient soutenu les InsurgĂ©s lors des guerres contre les Britanniques : cette bande de terre fut appelĂ©e le Refugee Tract[17] - [18].

Carte ancienne montrant la majorité des townships de l'Ohio.
Le lotissement des terres au nord-ouest de la rivière Ohio fut progressif : chaque zone a donc son propre découpage rectangulaire.

D'autres terrains furent lotis pour d'anciens militaires encore plus au sud, en aval de l'Ohio Co Purchase : en 1784, le Congrès avait garanti Ă  l'État de Virginie les terres comprises entre la Scioto et la Little Miami (deux affluents de l'Ohio), pour les offrir comme compensation aux vĂ©tĂ©rans virginiens (notamment des miliciens de George Rogers Clark, Ă  raison de 100 acres par soldat ayant trois ans de service, allant jusqu'Ă  15 000 acres pour un major gĂ©nĂ©ral[14]). Cette zone, colonisĂ©e Ă  partir de 1796, fut appelĂ©e le Virginia Military District.

Plus au nord, les terrains entre le lac ÉriĂ© et le 41e parallèle Ă©taient rĂ©clamĂ©s par l'État du Connecticut, sous le nom de New Connecticut, puis de Connecticut Western Reserve. En 1792, 500 000 acres de terres dans la partie occidentale furent promises aux victimes des raids britanniques de 1779 Ă  1781 contre les ports du Connecticut (tel que New Haven, Fairfield ou New London), d'oĂą le surnom de Firelands pour cette zone. En 1796, la Connecticut Land Company acheta le reste des terres de la Western Reserve (soit trois millions d'acres) et envoya l'ancien ingĂ©nieur militaire Moses Cleaveland en faire le relevĂ© et le lotissement (selon un schĂ©ma rĂ©gulier, formant des carrĂ©s de cinq miles de cĂ´tĂ©) : il y fonda au passage l'agglomĂ©ration de Cleveland. En 1800, le Connecticut abandonna ses prĂ©tentions sur ce territoire ; la moitiĂ© occidentale ne fut lotie qu'après le traitĂ© de Fort Industry en 1805.

Le reste du territoire de l'actuel État de l'Ohio fut loti par le Surveyor General of the Northwest Territory sous forme de carrĂ©s de six miles et vendus sur ordre du Congrès, d'oĂą le nom de Congress Lands donnĂ© Ă  ces terres, dès 1796 pour les parcelles Ă  l'est (entre les Seven Ranges et la Connecticut Western Reserve), jusqu'en 1821 pour celles les plus au nord-ouest. En 1803, l'Ohio devint le 17e État membre des États-Unis, avec un territoire loti en 19 Ă©tapes, chacun avec des caractĂ©ristiques diffĂ©rentes[19].

Rive gauche du Mississippi

Carte montrant l'extension des États-Unis vers l'Ouest.
Le territoire des États-Unis en 1817 : intégration progressive des territoires acquis entre les Appalaches et le Mississippi. Le territoire du Missouri est composé des terres achetés aux Français en 1803.

Les vastes terrains de l'Ouest acquis par les États-Unis furent d'abord organisés en plusieurs territoires, avant d'obtenir le statut d'État membre.

Les terrains du Territoire de l'Indiana (d'abord promis aux AmĂ©rindiens, d'oĂą son nom, il se trouvait Ă  l'ouest du mĂ©ridien commençant Ă  l'embouchure de la Great Miami 84° 48' 50" ouest), soit les actuels États de l'Indiana, du Michigan, de l'Illinois et du Wisconsin, furent eux aussi lotis selon la mĂ©thode du PLSS, c'est-Ă -dire des carrĂ©s de six miles de cĂ´tĂ©. Les opĂ©rations furent plus amples que dans l'Ohio, prenant Ă  chaque fois un mĂ©ridien diffĂ©rent comme rĂ©fĂ©rence : le Second Principal Meridian pour l'Indiana (adoptĂ© en 1805, avec comme point initial 38° 28′ 14″ N, 86° 27′ 21″ O), le Third Principal Meridian (1805 ; 38° 28′ 27″ N, 89° 08′ 54″ O) pour la majoritĂ© de l'Illinois, le Fourth principal meridian pour l'ouest de l'Illinois et le Wisconsin (1815 ; confluence de l'Illinois dans le Mississippi Ă  40° 00′ 50″ N, 90° 27′ 11″ O), ainsi que le Michigan Meridian (adoptĂ© en 1815 ; point initial : 42° 25′ 28″ N, 84° 21′ 53″ O)[20]. La vente de ces lots par le General Land Office (crĂ©Ă© en ) fut favorisĂ©e par le Land Act of 1804 (en) (qui fixe le prix minimum Ă  deux dollars l'acre, de nouveau abaissĂ© Ă  1,25 $ en 1820). En 1812, dans le contexte du dĂ©but de la guerre anglo-amĂ©ricaine de 1812-1815, de nouvelles terres furent promises aux hommes volontaires pour le service militaire[21] - [22]. Les lots de 160 acres furent distribuĂ©s par loterie entre 1817 et 1819 ; comme ils se trouvent dans les actuels États de l'Illinois et du Michigan, ils furent le plus souvent immĂ©diatement revendus par les anciens combattants.

Panneau Ă  l'intersection entre le Second Principal Meridian et l'Indiana base line.

Au sud de la rivière Ohio, tous les territoires se trouvant entre le fleuve Mississippi et les Appalaches furent donnés par les États membres à la Confédération après la guerre d'indépendance[n 7]. Par l'Indian Removal Act de 1830, la déportation des Amérindiens se trouvant à l'est du fleuve fut ordonnée, avec application de 1831 à 1842 : ils furent envoyés dans le Territoire indien, soit la partie orientale de l'actuel Oklahoma, en utilisant les chemins appelés « Piste des Larmes ». Les comtés à l'ouest des Appalaches cédés par la Virginie devinrent en 1792 le Kentucky (le quinzième État), ceux par la Caroline du Nord formèrent en 1796 le Tennessee (le seizième État). Les colons y arrivèrent bien avant les arpenteurs, s'installèrent sans titre de propriété (squatters) ou avec des documents aux limites assez vagues, ce qui empêcha une division géométrique systématique. Ces revendications privées (claim) furent reconnues ultérieurement, ne laissant que très peu de terres sous le statut de domaine public : au Kentucky, seule la zone de la Jackson Purchase (à l'ouest du Tennessee) a été divisée en townships ; au Tennessee, treize districts sont concernés par le Tennessee State Survey.

La partie occidentale de l'ancienne Géorgie formait un territoire à coloniser, limité au nord par le 35e parallèle et au sud par le 31e au-delà duquel se trouvait la Floride occidentale espagnole (l'Ellicott's Stone de 1799 marque l'emplacement de la frontière sur la rive droite du fleuve Mobile). La levée du cadastre dû tenir compte des colons déjà installés. Ce territoire, après annexion de la partie espagnole, fut subdivisé entre l'État du Mississippi fondé en 1817 et celui de l'Alabama en 1819.

Enfin pour la Floride, qui passe de la souverainetĂ© espagnole Ă  celle des États-Unis en 1821 (après la ratification du traitĂ© d'Adams-OnĂ­s de 1819), le cadastrage rectangulaire du PLSS fut Ă©tabli Ă  partir de 1824 en prenant comme rĂ©fĂ©rence le Tallahassee meridian (Tallahassee est la capitale de l'État), qui coupe sa Base Line au point 30° 26′ 03″ N, 84° 16′ 38″ O[23]. L'arpentage fut freinĂ© par les guerres sĂ©minoles jusqu'aux annĂ©es 1850, surtout dans la partie centrale et les Everglades.

ConquĂŞte de l'Ouest

Les États-Unis en 1861, juste avant la guerre de Sécession : les opérations d'arpentage des Grandes Plaines et des montagnes Rocheuses sont en cours.

La vente de lots du domaine public rapporta rien que pendant l'annĂ©e 1836 un peu plus de 25 millions de dollars[24]. La conquĂŞte de l'Ouest s'accĂ©lère au milieu du XIXe siècle, mais la vente des terres cessa d'ĂŞtre une ressource majeure pour le gouvernement fĂ©dĂ©ral au milieu du siècle (l'or vient d'ĂŞtre dĂ©couvert en Californie en 1848), symbolisĂ©e par le passage du General Land Office (GLO) du TrĂ©sor au nouveau dĂ©partement de l'IntĂ©rieur en 1849[25]. Le PLSS fut utilisĂ© pour lotir presque tous les terrains Ă  l'Ouest du Mississippi, Ă  l'exclusion du Texas (annexĂ© en 1845)[26], de HawaĂŻ (annexĂ© en 1898) et de quelques autres petits territoires dans d'autres États.

La Louisiane fut subdivisĂ©e en utilisant essentiellement le PLSS, mais sur les rives du fleuve et dans le delta c'est le système hĂ©ritĂ© de la colonisation française qui a Ă©tĂ© conservĂ© : les parcelles sont dĂ©coupĂ©es perpendiculairement aux cours d'eau, en utilisant l'arpent comme unitĂ© de mesure (il correspond Ă  un longueur de 58,471 3 mètres, soit pour un arpent carrĂ© l'Ă©quivalent de 0,846 28 acre). La parcelle courante (appelĂ©e arpent sections, ou French arpent land), considĂ©rĂ©e comme Ă©quivalent Ă  une sections du PLSS, peut faire deux Ă  quatre arpents de large pour 40 Ă  60 de profondeur[27]. Par l'acte du , le Congrès transmit Ă  l'État de Louisiane la propriĂ©tĂ© des marais non lotis et invendus (Swamp Lands Act), mesure Ă©tendue aux autres États les annĂ©es suivantes (notamment en Floride)[28].

Après la guerre amĂ©ricano-mexicaine (de 1846 Ă  1848), la Californie devient le 31e État en 1850. En , l'arpenteur Samuel D. King est nommĂ© Surveyor General of California. Partant de Washington, il passe par l'isthme de Panama pour arriver Ă  San Francisco en , oĂą il Ă©tablit son bureau. Le , il gravit le mont Diablo et creuse un trou au sommet pour marquer le point de rĂ©fĂ©rence d'oĂą part le Mount Diablo Meridian, puis commence Ă  placer les marques aux coins des townships limitrophes[29]. Il fallut lĂ  aussi tenir compte des revendications de propriĂ©tĂ©s antĂ©rieures, une trentaine remontant Ă  la pĂ©riode espagnole (1784 Ă  1821) auxquels se rajoutent les 555 Ranchos de la pĂ©riode mexicaine[n 6]. Les mĂŞmes mĂ©ridien et parallèle sont utilisĂ©s pour le Nevada.

Ă€ l'extrĂ©mitĂ© nord-ouest, la frontière avec le Canada est fixĂ©e en 1846 sur le 49e parallèle, du Pacifique jusqu'au lac des Bois, par le traitĂ© de l'Oregon (complĂ©tant la Convention de 1818). Le territoire de l'Oregon (crĂ©Ă© en 1848) a la particularitĂ© d'ĂŞtre le premier loti en utilisant le système gĂ©odĂ©sique (prenant en compte l'altitude), Ă  partir de 1851. De plus, de 1850 jusqu'Ă  1912 ce fut le mĂ©ridien de Washington (77° 03' 02.3" O)[n 2] qui servit de rĂ©fĂ©rence et non celui de Greenwich. Enfin, le territoire de l'Oregon fut en partie offert sous la forme des Donation Land Claims (de 1850 Ă  1854), Ă  raison de 320 acres pour un cĂ©libataire ou de 640 pour un couple[28].

Dessin d'un carré subdivisé en 36 sections, chacun composé de lots avec indication du propriétaire.
Carte du townships d'Olney (T102N R42W), dans le sud-ouest du Minnesota, en 1914.

En 1862, le prĂ©sident Abraham Lincoln signe l'Homestead Act (votĂ© en 1860, mais la guerre de SĂ©cession a freinĂ© son entrĂ©e en application), qui promet aux colons un acte de propriĂ©tĂ© sur une parcelle de 160 acres (soit 65 hectares) s'ils prouvent cinq ans d'occupation. La prioritĂ© du gouvernement n'est plus de vendre, mais d'accĂ©lĂ©rer la mise en valeur de l'Ouest. S'y rajoute l'application très partielle de la promesse d'offrir 40 acres et une mule (soit 16 hectares) aux Afro-AmĂ©ricains affranchis après la guerre, qui concerna entre autres le Mississippi. En 1909, l'Enlarged Homestead Act fait passer la parcelle Ă  320 acres, puis en 1916 le National Stock-Raising Homestead Act fit de mĂŞme jusqu'Ă  640 acres. Entre 1862 et 1934, c'est un total de 270 millions d'acres (soit environ un dixième du territoire des États-Unis) qui furent donnĂ©s aux 1,6 million d'homesteaders[30].

Dans les Grandes Plaines, le Territoire indien se rĂ©duisit progressivement par l'organisation sous forme de territoires de toute sa partie septentrionale, qui permis la crĂ©ation du Wisconsin, de l'Iowa, du Minnesota, du Kansas, du Nebraska, du Dakota, du Montana et du Wyoming. Ne resta aux cinq nations et aux Indiens des Plaines que l'actuel Oklahoma : comme dans les territoires voisins, les terres furent loties selon le PLSS et les titres de propriĂ©tĂ©s progressivement donnĂ©s aux AmĂ©rindiens en application de l'Homestead Act (complĂ©tĂ© par le Dawes Act en 1887 et par le Curtis Act en 1898), ce qui eut comme consĂ©quence leur revente Ă  des colons ou Ă  des spĂ©culateurs. Mais une vaste portion resta libre, surnommĂ©e Unassigned Lands d'environ 1,8 million d'acres. Après en avoir chassĂ© la plupart des squatteurs, l'administration organisa l'Oklahoma Land Rush : 50 000 participants prirent le dĂ©part le , pour pouvoir choisir chacun un lot de 160 acres selon le principe du « premier arrivĂ©, premier servi ». Cinq autres courses furent organisĂ©es jusqu'en 1895 sur les territoires indiens de l'Oklahoma.

En 1890, l'US Census annonça que la Frontière avait cessĂ© d'exister. La vente de parcelles du domaine public se poursuivit pendant des dĂ©cennies, des millions d'acres (le plus souvent arides ou montagneux, dĂ©finis comme land nobody wanted) restant aux mains du Land Office (devenu Bureau of Land Management en 1946). De nombreuses autorisations de pâturage extensif, ainsi que de prospection et d'exploitation des hydrocarbures sont dĂ©livrĂ©es. Depuis la Federal Land Policy and Management Act de 1976, la vente du domaine public est interrompue (elle s'est poursuivie en Alaska pendant dix ans de plus). Les terres fĂ©dĂ©rales concernent encore actuellement un total de 700 millions d'acres, surtout Ă  l'est du 100e mĂ©ridien ouest, dans les montagnes Rocheuses : pour les records, il s'agit de 76 % de la surface du Nevada, 70 % de l'Utah et 60 % de l'Idaho. Certains mouvements veulent prendre possession de ces terres, ce qui a donnĂ© l'Ă©pisode la « rĂ©bellion du Sagebrush ».

Conséquences géographiques

Les principaux avantages du Public Land Survey System sont d'abord de faciliter les opérations d'arpentage, ensuite de simplifier la description des parcelles en servant de référentiel.

Le réseau routier de l'Ouest américain suit sur de nombreuses portions les bordures des sections, selon le principe des Section line roads. Les agglomérations construites sur les anciennes terres fédérales se développent logiquement en calquant leur plan hippodamien sur le quadrillage du PLSS.

  • Trois exemples d'urbanisme basĂ© sur le PLSS
  • Plan d'Oklahoma City en 1890 : les rues forment un quadrillage parfait, basĂ© sur le Public Land Survey System.
    Plan d'Oklahoma City en 1890 : les rues forment un quadrillage parfait, basé sur le Public Land Survey System.
  • Las Vegas vue de l'ISS en novembre 2010 : au centre de l'agglomĂ©ration, le Strip dessine une diagonale très lumineuse.
    Las Vegas vue de l'ISS en : au centre de l'agglomération, le Strip dessine une diagonale très lumineuse.
  • Phoenix vue de l'ISS en mars 2013 : la grille est traversĂ©e en diagonale par Grand Avenue (orientĂ©e du NO vers le SE).
    Phoenix vue de l'ISS en : la grille est traversée en diagonale par Grand Avenue (orientée du NO vers le SE).
Photo satellite d'une portion du comté de Haskell, au Kansas, en . Le maillage est composé de sections d'un mile de côté, les cercles correspondent à des champs irrigués.

MalgrĂ© ses avantages, le PLSS pose quelques problèmes, car il n'est pas parfait : les arpenteurs ont commis de nombreuses erreurs de relevĂ©e (parfois corrigĂ©es par une nouvelle levĂ©e du cadastre, mais d'autres fois acceptĂ©es tels qu'elles), le système n'est pas homogène sur l'ensemble du territoire (19 grilles diffĂ©rentes dans le cas extrĂŞme de l'Ohio) et le quadrillage n'est pas parfaitement carrĂ©.

Par exemple, trois États limitrophes ont des frontières qui suivent thĂ©oriquement uniquement des mĂ©ridiens et des parallèles : le Wyoming, l'Utah et le Colorado ; les limites du Wyoming (l'État le moins peuplĂ© des États-Unis, avec une population comparable Ă  celle du Luxembourg), correspondent aux latitudes 41° N et 45° N, ainsi qu'aux longitudes 27° O et 34° O du mĂ©ridien de Washington (c'est-Ă -dire 104° 2′ 48″ O et 111° 2′ 48″ O par rapport Ă  celui de Greenwich) ; quant au Colorado, il s'agit des 37° N, 41° N, 25° O et 32° O (102° 2′ 48″ O et 109° 02′ 48″ O de Greenwich). Or, si les parallèles le sont parfaitement, les mĂ©ridiens sont des lignes convergentes : la limite septentrionale de chacun de ces deux États est plus courte que celle mĂ©ridionale. Ces États n'ont donc pas une forme rectangulaire, mais de trapèze. Si on rajoute les erreurs d'arpentage, on doit mĂŞme parler de simples polygones aux cĂ´tĂ©s irrĂ©guliers[31]. Ainsi, le quadripoint entre l'Utah, le Colorado, l'Arizona et le Nouveau-Mexique, appelĂ© les Four Corners se trouve au point 36° 59′ 56,3″ N, 109° 02′ 42,6″ O[32], c'est-Ă -dire Ă  160 mètres trop au sud-est du point correct.

Notes et références

Notes

  1. Le mile terrestre aux États-Unis, appelĂ© l'US Survey mile, correspond Ă  1 609,347 2 mètres.
  2. Il y a deux méridiens de Washington : celui utilisé pour l'arpentage du sud du Mississippi (91° 09′ 36″ O) et celui passant par la ville de Washington DC (77° 3' 2,3" O), ce dernier ayant servi de méridien d'origine concurrent du méridien de Greenwich.
  3. Dans les États de la cĂ´te Est, les terrains sont dĂ©limitĂ©s selon la mĂ©thode de bornage traditionnelle dite metes and bounds (en), importĂ©e d'Angleterre, qui suit les points remarquables (routes, cours d'eau, etc.) et quelques bornes[5]. En Nouvelle-Angleterre, un système rectangulaire avait Ă©tĂ© utilisĂ© aux XVIIe et XVIIIe siècles : des compagnies d'associĂ©s recevaient une concession (grants) parfois de forme carrĂ©e qui Ă©tait subdivisĂ©e en lots gĂ©omĂ©trique pour chacun des membres ; cette unitĂ© cadastrale est appelĂ©e un New England Township et l'ensemble le New England Town System. Le plus vaste de ces partages fonciers gĂ©omĂ©trique se trouve dans l'État de New York, au sud du lac Ontario, couvrant six millions d'acres : la Phelps and Gorham Purchase, achetĂ©e en 1788.
  4. Sur l'archipel d'Hawaï, le système cadastral date de l'ancien Royaume d'Hawaï.
  5. Des parcelles datant de la période coloniale française sont présentes notamment en Louisiane (tous les terrains bordant le fleuve), mais aussi dans le Michigan (Détroit, Sault Sainte-Marie, Marquette ou Saint-Ignace) et le Wisconsin (Prairie du Chien et Baie des Puants).
  6. Les Ranchos de Californie sont de vastes concessions faites Ă  de riches particuliers par les gouvernements espagnole et surtout mexicain du temps de la pĂ©riode hispanique. Le plus vaste fut le Rancho Los Nietos, propriĂ©tĂ© Ă  partir de 1784 de Manuel Nieto (un ancien caporal de la garnison du presidio de Monterey devenu Ă©leveur), qui couvrait 167 000 acres (soit 676 km2), correspondant Ă  toute la moitiĂ© orientale de l'actuelle agglomĂ©ration de Los Angeles. Les limites de ces Ranchos ont Ă©tĂ© maintenues dans le cadastre californien.
  7. Sept États de la côte Est revendiquaient des terres à l'ouest des Appalaches, mais durent céder ces terrains face aux exigences des six autres États, menés par le Maryland qui refusait sinon de signer les Articles de la Confédération. New York lâcha le , le Connecticut le (en se gardant quand même la Western Reserve), la Virginie le (mais avec la Virginia Military Reserve), ce qui détermina le Maryland à finalement signer le . Le Massachusetts et la Caroline du Nord attendirent 1784, la Caroline du Sud 1787 et la Géorgie 1802[7].
  8. Un monument a Ă©tĂ© Ă©levĂ© Ă  40° 38′ 33″ N, 80° 31′ 10″ O.
  9. La Geographer's Line est-ouest tracĂ©e par l'Ă©quipe de Hutchins part du point 40° 38′ 22,53″ N, 80° 31′ 08,61″ O (le Beginning Point of the PLSS) pour finir au point 40° 39′ 05,67″ N, 81° 19′ 03,87″ O (le Seven Ranges Terminus). L'erreur d'une minute d'arc, qui est un plus importante encore pour les lignes nord-sud, s'explique par les outils utilisĂ©s (sextant, compas, circumferentor (en) et chaĂ®nes)[10], l'absence de prise en compte de la dĂ©clinaison magnĂ©tique, le terrain vallonnĂ© et boisĂ©[11], ainsi que par les conditions d'exercice (les menaces amĂ©rindiennes).
  10. La mission de Hutchins devait compter treize arpenteurs (surveyors), soit un par État, avec Hutchins pour représenter la confédération. Mais seuls huit d'entre eux se présentèrent à Pittsburgh en : Edward Dowse (New Hampshire), Benjamin Tupper (Massachusetts), Isaac Sherman (Connecticut), Absalom Martin (New Jersey), William Morris (New York), Alexander Parker (Virginie), James Simpson (Maryland) et Robert Johnston (Géorgie). Le groupe était complété par une trentaine d'hommes pour fixer les piquets ainsi que quatre bucherons. Quand les travaux reprirent en , Dowse était remplacé par Winthrop Sargent et Parker par Charles Smith ; se rajoutèrent Ebenezer Sproat (Rhode Island), Adam Hoops (Pennsylvanie), Israel Ludlow (Caroline du Sud) et Samuel Montgomery (Caroline du Nord). Seul l'arpenteur du Delaware manquait à l'appel[12].
  11. En 1785, les opérations d'arpentage débutées le furent arrêtées à seulement quatre miles du point de départ dès le [12].
  12. En fait de monnaie, c'est la pièce de huit réaux espagnole (le spanish dollar) en argent qui était utilisée en Amérique à la fin du XVIIIe siècle, complétée par le shilling britannique et l'écu français, car il faut attendre 1794 pour que débute la frappe de la pièce d'un dollar américain (en très petite quantité).
  13. L'Armée fédérale se limite à partir de 1784 au seul Regiment of Infantry du lieutenant-colonel Josiah Harmar, complété par des miliciens. En 1791, la formation d'un second régiment régulier est autorisée par le Congrès, les deux unités se faisant étriller la même année par les Amérindiens lors de la bataille de la Wabash. En 1792, une refonte générale entraîna la création de la Legion of the United States, qui perdura jusqu'en 1796.

Références

  1. (en) « The Public Land Survey System », sur http://nationalmap.gov/.
  2. (en) « Learn why the Government Survey method of land description was developed », sur http://www.realestatece.com/.
  3. (en) « Principal Meridians and Base Lines » [archive du ], sur http://www.blm.gov/.
  4. (en) « Cadastral History » [archive du ], sur http://www.blm.gov/.
  5. (en) « Metes & Bounds vs Public Lands », sur http://www.surveyhistory.org/.
  6. (en) « Texas Land Survey System », sur https://wiki.ppdm.org/.
  7. White 1983, p. 10.
  8. White 1983, p. 11.
  9. (en) « Journals of the Continental Congress, Volume 28, Page 375 », sur http://memory.loc.gov/.
  10. (en) Modernization of the Public Land Survey System, Washington DC, National Academy Press, (lire en ligne), p. 11.
  11. White 1983, p. 19.
  12. White 1983, p. 18.
  13. (en) « Seven Ranges », sur http://www.ohiohistorycentral.org/.
  14. White 1983, p. 28.
  15. (en) « Federal Land Office », sur http://oldfortsteuben.com/.
  16. White 1983, p. 30.
  17. (en) « SIXTH CONGRESS. SESS. II, Feb. 18, 1801 » [PDF], sur http://legisworks.org/.
  18. (en) « TWELFTH CONGRESS. SEss. I, April 23, 1812 » [PDF], sur http://legisworks.org/.
  19. White 1983, p. 73.
  20. (en) « Principal Meridians », sur http://www.blm.gov/.
  21. (en) « TWELFTH CONGRESS SESS. I., May 6, 1812 », sur http://rs6.loc.gov/.
  22. (en) « FOURTEENTH CONGRESS, SESS. I., April 29, 1816 », sur http://rs6.loc.gov/.
  23. (en) « Florida », sur http://www.blm.gov/.
  24. White 1983, p. 96-97.
  25. White 1983, p. 112.
  26. (en) « Texas Land Survey on Google Earth », sur http://www.earthpoint.us/.
  27. (en) « The Public Land Survey System (PLSS) », sur http://nationalmap.gov/.
  28. White 1983, p. 114.
  29. White 1983, p. 115.
  30. (en) « Teaching With Documents: The Homestead Act of 1862 », sur https://www.archives.gov/.
  31. (en) William F. Case, « Why does the eastern border of Utah have a kink in it? », sur http://geology.utah.gov/.
  32. (en) « NGS Survey Monument Data Sheet: AD9256 CO UT AZ NM », sur http://www.ngs.noaa.gov/.

Voir aussi

Bibliographie

  • (en) C. Albert White, A history of the rectangular survey system, Washington DC, Bureau of Land Management, (rĂ©impr. 1991), 774 p. (LCCN 82004510, lire en ligne).
  • Catherine Maumi, Grille, ville et territoire aux États-Unis : un quadrillage de l'espace pour une pensĂ©e spĂ©cifique de la ville et son territoire, Paris, , 696 p. (thèse de doctorat soutenue Ă  l'EHESS).
  • (en) Gaby M. Neunzert, Subdividing the Land : Metes and Bounds and Rectangular Survey Systems, Boca Raton FL, CRC Press, , 154 p. (ISBN 978-1-4398-2747-5, lire en ligne).
  • (en) Michael P. Conzen, The Making of the American Landscape, Routledge, (lire en ligne).

Liens externes

Articles connexes

Cet article est issu de wikipedia. Text licence: CC BY-SA 4.0, Des conditions supplémentaires peuvent s’appliquer aux fichiers multimédias.