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Diois

Le Diois est une région naturelle et historique de France située dans le département de la Drôme. Il fait partie des Alpes françaises et constitue le bassin versant de la Drôme et de ses affluents (Roanne, Meyrosse, etc.)

Diois
Image illustrative de l’article Diois
Un aspect du Diois vu de la commune de Barnave

Pays Drapeau de la France France
RĂ©gion Auvergne-RhĂ´ne-Alpes
DĂ©partement DrĂ´me
Villes principales Die
CoordonnĂ©es 44° 40′ 00″ nord, 5° 20′ 00″ est
RĂ©gions naturelles
voisines
Valdaine
Valentinois
Buëch
Gapençais
Vercors
RĂ©gions et espaces connexes Massif du Diois
GĂ©olocalisation sur la carte : France
(Voir situation sur carte : France)
Diois

Géographiquement, le Diois recouvre le sud du massif du Vercors et le nord de la Drôme provençale.

La capitale de cette rĂ©gion est la sous-prĂ©fecture de Die, au pied de la montagne de Glandasse, barrière rocheuse sud du Vercors, qui culmine Ă  2 041 mètres. Un tiers du territoire du Diois fait ainsi partie du parc naturel rĂ©gional du Vercors.

Le Diois est aussi le nom d'une communautĂ© de communes d'environ 10 000 habitants.

Relief

Le Diois est une rĂ©gion montagneuse de la vallĂ©e de la DrĂ´me, massif des Alpes du sud, qui s'Ă©tend des environs de Saillans Ă  l'ouest, jusqu'au col de Rousset au nord (Vercors) et aux cols de MenĂ©e, de Grimone, et du col de Cabre sur le flanc est (Trièves et DĂ©voluy). Le Diois occupe la partie amont et centrale de la vallĂ©e de la DrĂ´me. La rivière fait un large dĂ©tour entre les communes de Saillans et Luc-en-Diois. Le Diois est dominĂ© par la montagne de Glandasse, barrière sud de la rĂ©serve des hauts plateaux du Vercors. Les montagnes mĂ©ridionales sont constituĂ©es par la forĂŞt de SaoĂ» dominĂ©e par les Trois Becs puis par les plateaux de Justin et de Solaure. Le haut Diois comporte plusieurs entitĂ©s gĂ©ographiques distinctes. De nombreuses rivières dont la vallĂ©e de la Roanne, plus gros affluent de la DrĂ´me irriguent un territoire relativement enclavĂ© dans le centre-est du dĂ©partement de la DrĂ´me Ă  la limite des Hautes-Alpes. L'accès le plus courant se fait Ă  partir de la vallĂ©e du RhĂ´ne Ă  l'ouest (Valence, Crest), puis par le col de MenĂ©e en direction de Grenoble, et de Cabre en direction de Gap ou Sisteron. Tous ces cols permettent de rejoindre la route de Grenoble Ă  Sisteron l'ex N75. Le plus haut sommet est le rocher Rond 2 456 m (Lus-la-Croix-Haute).

Histoire

Le Diois était jadis habité par les Vocontii, peuple gaulois romanisé de la province de Narbonnaise. La vaste cité des Voconces avait pour capitales, d'abord Luc-en-Diois, puis Dea Augusta Vocontiorum (actuelle Die) pour les peuples Voconces du nord, et Vaison pour les peuples du sud. Die en fut la capitale dès IIe siècle apr. J.-C. sous le nom Colonia Dea Augusta Vocontiorum. Les textes du VIe siècle lui donnent déjà le nom de civitas Diensis, cité du Diois. Sous l'appellation de Dieniis tractus, c'était une petite province de l'ancienne France qui faisait partie du Bas-Dauphiné, et était située entre le Valentinois et le Gapençais.

Le testament d'Abbon, en 789, fait état de nombreuses possessions dans le pagus Diensis qui devint dès le Xe siècle un comté vassal des comtes de Toulouse, marquis de Provence. En 1125 la Provence est divisée en un Comté de Provence (au sud de la Durance), qui passe à la maison de Barcelone, et en un Marquisat de Provence, qui demeure dans la maison de Toulouse. Mais en 1189 les comtes de Toulouse donnèrent le Diois en fief à Aymar II de Poitiers, qui décida de le réunir au comté de Valentinois. Ce ne fut pas du goût des évêques-comtes de Die, qui disputèrent durant deux siècles la suprématie sur ce territoire aux comtes de Valentinois. Il fut finalement vendu à Charles VI en 1404 et intégré au Dauphiné par la suite.

Le Diois est rattaché au Dauphiné en 1426. Le futur Louis XI, par son ordonnance de juillet 1447, crée deux grands bailliages et une sénéchaussée. Cette nouvelle organisation efface progressivement toute trace d'indépendance. Les évêques sont désormais sujets du roi[1].

En 1498, Louis XII, qui veut Ă©pouser Anne de Bretagne, demande au pape Alexandre VI d'intervenir. En contrepartie le pape obtient pour son fils CĂ©sar Borgia les titres de duc de Valentinois et comte de Diois.

Le climat d'hostilitĂ© de la population envers le pouvoir des « comtes-Ă©vĂŞques » constitue un terreau propice Ă  la pĂ©nĂ©tration des idĂ©es religieuses nouvelles. Dès le XIIe siècle, Pierre de Bruys, prĂ©dicateur issu d'un village situĂ© aux confins de l'actuel dĂ©partement de la DrĂ´me et des Hautes-Alpes, apporte un vent de contestation sur le train de vie du clergĂ©. En 1522, le pasteur Guillaume Farel vient « prĂŞcher la RĂ©forme ». Il est fort bien accueilli. La quasi-totalitĂ© des chefs de famille, ainsi que des membres du clergĂ© et des ordres religieux en place adhĂ©rent aux idĂ©es nouvelles. Après une sĂ©rie d'Ă©pisodes douloureux, avec la promulgation de l'Ă©dit de Nantes, Die sera choisie comme « place de sĂ»retĂ© ». La ville connaĂ®t une rĂ©elle pĂ©riode d'expansion tant sur le plan religieux qu'Ă©conomique. La crĂ©ation d'une acadĂ©mie en 1604 amène Ă  Die professeurs et Ă©lèves et Ă©tudiants venant de toute la province voire de l'Ă©tranger. L'acadĂ©mie protestante dispose d'une imprimerie. Mais avec le règne de Louis XIV, la situation se dĂ©grade avec de nouvelles violences. Lors de la rĂ©vocation de l'Ă©dit de Nantes, il ne reste dans la rĂ©gion que les protestants n'ayant pas pu se rĂ©fugier Ă  l'Ă©tranger. Après cette pĂ©riode florissante, il faut attendre le XVIIIe siècle pour voir l'activitĂ© Ă©conomique recouvrer un peu de dynamisme avec l'introduction du ver Ă  soie, de la sĂ©riciculture ainsi que la filature de la soie[1].

La Révolution n'amène pas de grands bouleversements, la plupart des habitants adhérant à ses idées. Les bâtiments sont annexés par les autorités laïques. Cependant, la région reste longtemps à l'abri du progrès économique : le mauvais état des routes ne permet pas les échanges économiques. Il faut attendre le milieu du XIXe siècle pour envisager une amélioration du réseau de communications routières puis, plus tard, la construction de la voie de chemin de fer[1].

Après la Première Guerre mondiale, les villages continuent à se dépeupler[1].

Climat

Le Diois se situe Ă  la frontière des Alpes et de la Provence, ce qui lui donne une grande diversitĂ© biologique. Le col de Rousset (altitude 1 367 mètres) porte d'entrĂ©e nord du Diois en venant du Vercors est considĂ©rĂ© comme la frontière gĂ©ographique et climatique entre Alpes du Nord et Alpes du Sud.

L'été est sec, les journées chaudes mais les nuits toujours fraîches. Sans parler des sommets enneigés tout l'hiver jusqu'au printemps (contreforts du Vercors : montagne du Glandasse, réserve naturelle des Hauts-Plateaux), dans le reste de la vallée l'hiver est froid et souvent neigeux, en particulier du côté du col de la Croix-Haute. L'été les températures peuvent monter jusqu'à 35 degrés et l'hiver descendre à -15 degrés.

Activités

Le Diois est une région à vocation agricole. La plus connue est la viticulture pratiquée sur les coteaux en amont et en aval de Die, avec comme spécialité la clairette de Die. Outre cette activité, le Diois développe l'élevage ovin et caprin de qualité. De nouvelles productions se développent autour de la culture et de la transformation de plantes aromatiques dont la lavande est la plus connue. La production bio est largement pratiquée et cette région (25 % de la production drômoise) bénéficie d'un label de qualité. Le label Biovallée lui est d'ailleurs attribuée[2].

Le tourisme est un apport non négligeable pour la région, ce qui lui permet de garder des infrastructures : hôpital, lycée, transport en commun (rail et route) ainsi qu'un commerce vivant et attractif.

Terroir

  • la clairette de Die, vin pĂ©tillant, AOC depuis 1942.
  • le CrĂ©mant de Die, vin brut, AOC depuis 1993.
  • le Coteau de Die, vin blanc sec, AOC depuis 1993.
  • le Châtillon en Diois Rouge et RosĂ© et le Châtillon en Diois Blanc, AOC depuis 1975.
  • Huile essentielle de lavande de Haute-Provence AOC
  • l'Ă©levage ovin et caprin avec pratique de la transhumance, viande AOC Agneau des PrĂ©alpes ou Agneau des Adrets
  • la production du fromage picodon.
  • la charcuterie rĂ©gionale.
  • l'artisanat (poteries, peintures).

Tourisme

D'une manière générale, la région cherche à développer le tourisme vert (l'eau, l'air, la roche) et ses nombreuses activités sportives sous-jacentes, ainsi que l'aspect culturel.

Toutes les activités de plein air peuvent y être pratiquées : randonnée à pied, à vélo, à VTT, à cheval, avec un âne, escalade, canyoning, canoë-kayak, ski, raquettes, parcours aventure dans les arbres, via ferrata, parapente, spéléologie, etc.

Notes et références

  1. André Pitte, op. cit.
  2. Biovallée

Voir aussi

Articles connexes

Bibliographie

  • HervĂ© Bienfait, Écoles en Diois : TĂ©moignages de 1940 Ă  1970, PUG, coll. « L'empreinte du temps », 2004 (ISBN 270611245X)
  • Jules Chevalier, Essai historique sur l'Ă©glise et la ville de Die. Tome Ier, Depuis les origines jusqu'en l'annĂ©e 1276, t. 2, MontĂ©limar, , 500 p. (lire en ligne)
  • Jules Chevalier, Essai historique sur l'Ă©glise et la ville de Die. Tome second, Depuis l'annĂ©e 1277 jusqu'en l'annĂ©e 1508, t. 2, Valence, Impr. de J. CĂ©as et fils, , 616 p. (lire en ligne)
  • Jules Chevalier, Essai historique sur l'Ă©glise et la ville de Die. Tome troisième, depuis l'annĂ©e 1509 jusqu'en l'annĂ©e 1790, t. 2, Valence, Impr. de J. CĂ©as et fils, , 725 p. (lire en ligne)
  • Jules Chevalier (chanoine, professeur d'histoire au grand sĂ©minaire de Romans), MĂ©moires pour servir Ă  l'histoire des comtĂ©s de Valentinois et de Diois. Tome Ier, vol. 1 : Les anciens comtes de Die et de Valence, les comtes de Valentinois de la maison de Poitiers, Paris, Picard, , 477 p. (lire en ligne)
  • Jules Chevalier (chanoine, professeur d'histoire au grand sĂ©minaire de Romans), MĂ©moires pour servir Ă  l'histoire des comtĂ©s de Valentinois et de Diois, vol. 2 : Le Procès entre les prĂ©tendants Ă  l'hĂ©ritage de Louis de Poitiers, comte de Valentinois et de Diois, le duchĂ© de Valentinois, CĂ©sar Borgia, Diane de Poitiers, le prince de Monaco, Paris, Picard, , 684 p.
  • Dominique Duhaut, Manu Ibarra, Escalades dans le Diois, Promo grimpe, 2006 (ISBN 2914007132)
  • François Ribard, RandonnĂ©es en Diois : Du Vercors Ă  la DrĂ´me provençale, GlĂ©nat, coll. « Montagne - RandonnĂ©e », 2004 (ISBN 2723441059)
  • AndrĂ© Pitte (sous la direction de), Le guide du Diois, Ă©ditions A. Die, 1995
  • Collectif, Die, histoire d'une citĂ©, Ă©ditions Patrimoine de la VallĂ©e de la DrĂ´me

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