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Huile essentielle de lavande de Haute-Provence AOC

L'huile essentielle de lavande de Haute-Provence est protégée par une AOC depuis le et par une IGP depuis le .

Huile essentielle de lavande de Haute-Provence AOC
Image illustrative de l’article Huile essentielle de lavande de Haute-Provence AOC
Champ de lavande en Haute Provence
Image illustrative de l’article Huile essentielle de lavande de Haute-Provence AOC

Lieu d’origine Plateau d'Albion (Vaucluse et Alpes de Haute Provence), Baronnies, Diois (Drôme) et Rosannais (Hautes-Alpes)
Utilisation Cosmétique, hygiène
Type de produit parfum
Classification AOC depuis le
IGP depuis le
Saison mois d'août
Festivité Fête de la lavande de Barrême, fin juillet
Fête de la lavande de Sault, mi-août

GĂ©olocalisation sur la carte : France
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Huile essentielle de lavande de Haute-Provence AOC
GĂ©olocalisation sur la carte : Alpes-de-Haute-Provence
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Huile essentielle de lavande de Haute-Provence AOC
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Huile essentielle de lavande de Haute-Provence AOC

Histoire de la lavande en Haute Provence

Plant de lavande sauvage dans un Ă©boulis calcaire aux environs de 1 550 mètres d'altitude, dans la montagne de Lure
Plant de lavande sauvage dans un Ă©boulis calcaire aux environs de 1 550 mètres d'altitude, dans la montagne de Lure

La lavande est une plante indigène en Haute Provence et elle y est cueillie à l'état sauvage pour ses qualités prophylactiques et odorantes depuis des siècles. D'une cueillette familiale, elle passa dès le XVIIe siècle mais surtout au XVIIIe siècle à une récolte systématique de la part des marchands droguistes basés à Saint-Étienne-les-Orgues qui en firent commerce à travers toute l'Europe. Actuellement la montagne de Lure et le plateau d'Albion sont le premier bassin producteur en France et les communes y représentent 70 % des surfaces de lavande plantées dans les Alpes-de-Haute-Provence. Cette culture est devenue la base fondamentale de l'économie agricole de cette petite région[1].

Premières lavanderaies cultivées à Annot en 1920

Dans la rĂ©alitĂ©, on distingue la lavande vraie ou fine (Lavandula angustifolia) qui pousse Ă  l'Ă©tat sauvage entre 1 400 et 1 600 mètres d'altitude, ce qui correspond aux altitudes hautes des communes situĂ©es entre Cruis et Ferrassières, du lavandin (hybride de Lavandula latifolia et de Lavandula angustifolia) qui trouve son terrain de prĂ©dilection jusqu'Ă  700 mètres d'altitude, ce qui convient aux parties infĂ©rieures des communes de Banon, Ongles et Saint-Étienne. La mise en culture de ces deux variĂ©tĂ©s s'est faite au cours des annĂ©es 1890, pour rĂ©pondre Ă  une forte demande d'huiles essentielles[1]. La Première Guerre mondiale, cause de la rarĂ©faction de main d'Ĺ“uvre, conduit Ă  l'abandon dĂ©finitif de la cueillette de lavande sauvage pour privilĂ©gier celle de la lavande cultivĂ©e[2].

D'autant que les prix du marchĂ© s'envolent. Le kilo de fleurs passe de 12 francs, en 1902, Ă  40 francs en 1914[2], puis de 50 francs, en 1921 pour atteindre 315 francs en 1926. S'il s'effondre au cours de la crise de 1929, il repart Ă  la hausse dès 1932, avec 85 F/kg pour atteindre, dix ans plus tard, en francs constants, 3 000 F/kg. Une telle manne induit Ă  la fois les dĂ©buts de la mĂ©canisation de cette culture et la concentration des distilleries[3].

  • RĂ©colte mĂ©canique de la lavande (plateau d'Albion)
    Récolte mécanique de la lavande (plateau d'Albion)
  • Distillerie ambulante sur le marchĂ© de Sault
    Distillerie ambulante sur le marché de Sault
  • Chaumes de lavande, rĂ©sidu de la distillation Ă  La Rochegiron
    Chaumes de lavande, résidu de la distillation à La Rochegiron
Distillerie de lavande à Aubignosc dans les années 1920

Celle-ci est le fait des gros propriĂ©taires-distillateurs qui rachètent les petites distilleries pour les fermer afin de maĂ®triser les prix, ce qu'ils rĂ©ussissent complètement en se faisant courtiers et en imposant aux petits et moyens producteurs les cours en fonction des besoins des parfumeurs de Grasse[3]. Dans le mĂŞme temps, la mĂ©canisation de la culture s'impose dĂ©finitivement avec l'apparition de la première machine Ă  rĂ©colter dès 1952. En moins d'un demi-siècle ses perfectionnements successifs vont lui permettre de rĂ©aliser en une journĂ©e le travail de 20 Ă  30 manuels et de faire diminuer le prix de rĂ©colte Ă  l'hectare de 30 Ă  40 %. Cela va avoir comme consĂ©quence de faire dĂ©laisser par certaines communes cette spĂ©culation puisque dĂ©sormais la production ne touche plus que la partie mĂ©ridionale de la montagne de Lure Ă  partir des annĂ©es 1980[4].

L'apparition, dès le dĂ©but du XXIe siècle de la sauge sclarĂ©e complète le panel des plantes Ă  parfum et leur culture passe de 2 439 hectares, en 1979, Ă  2 986 hectares en 2000. Tandis que le nombre d'exploitations, dans la mĂŞme pĂ©riode, suit une courbe inverse, passant de 249 Ă  132[4]. Depuis l'huile essentielle de lavande de Haute-Provence est protĂ©gĂ©e par une AOC depuis le et par une IGP depuis le [5].

Objectif de l'appellation

Cette protection a Ă©tĂ© mise en place « pour lutter contre les importations des pays de l'Est et pour se dĂ©marquer des lavandes clonales ». Elle s'Ă©tend sur 800 000 hectares, concerne 26 distillateurs et nĂ©gociants ainsi que 69 lavandiculteurs exploitant 2 000 hectares et produisant 20 tonnes de produit distillĂ©[5].

Zone de production

Huiles essentielles de lavandin, essences de lavande et huiles essentielles de lavande de Haute-Provence AOC

Elle concerne 284 communes rĂ©partie sur quatre dĂ©partements (Alpes-de-Haute-Provence, Hautes-Alpes, DrĂ´me et Vaucluse). Les zones oĂą se concentre cette activitĂ© sont le Plateau d'Albion (Vaucluse et Alpes de Haute Provence), les Baronnies, le Diois (DrĂ´me) et le Rosannais (Hautes Alpes)[5].

Conditions de production

Pour avoir droit Ă  l'appellation, le cahier des charges impose que l'huile essentielle doit provenir de la seule distillation Ă  la vapeur d'eau des sommitĂ©s fleuries de lavandula angustifolia P. Miller. De plus, cette lavande vraie doit ĂŞtre cultivĂ©e en population, donc sans sĂ©lection clonale. Les champs de lavande doivent ĂŞtre situĂ© Ă  une altitude minimale de 800 mètres avec une dĂ©rogation Ă  600 mètres pour le Diois. Sur cette zone de production, les sols sont calcaires et marno-calcaires et reposent sur des assises du crĂ©tacĂ© et du jurassique. Le climat est de type mĂ©diterranĂ©en d'altitude mais devient plus continental dans le Diois. Le rendement maximum est de 25 kilos d'essence Ă  l'hectare[5].

  • Fleurs de lavande Ă  Banon
    Fleurs de lavande Ă  Banon
  • Distillerie de lavande en activitĂ© au Rocher d'Ongles
    Distillerie de lavande en activité au Rocher d'Ongles
  • Alambics pour la distillation (musĂ©e de la lavande Ă  Coustellet)
    Alambics pour la distillation (musée de la lavande à Coustellet)

Notes et références

  1. Guy Barruol, André de Réparaz, Jean-Yves Royer, Montagne de Lure, op. cit., p. 112.
  2. Guy Barruol, André de Réparaz, Jean-Yves Royer, Montagne de Lure, op. cit., p. 113.
  3. Guy Barruol, André de Réparaz, Jean-Yves Royer, Montagne de Lure, op. cit., p. 114.
  4. Guy Barruol, André de Réparaz, Jean-Yves Royer, Montagne de Lure, op. cit., p. 115.
  5. Fiche INAO

Voir aussi

Articles connexes

Lien externe

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