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Houe

Pour l'agriculteur, la houe (du vieux francique hauwa « pioche, binette », apparentĂ© Ă  l’indo-europĂ©en *heawan « couper ») est un instrument aratoire manuel.

Houe
Paysanne zambienne utilisant une houe.
Type
Outil agricole (d)
Utilisation
Usage
Travail du sol, désherbage (d)
Une personne utilisant une houe pour cultiver des lĂ©gumes au ViĂȘt Nam.

De nos jours, la houe est constituĂ©e d'un manche en bois (souvent de frĂȘne) de m Ă  1,20 m ou plus, Ă  l'extrĂ©mitĂ© duquel est fixĂ© l'outil proprement dit. Celui-ci gĂ©nĂ©ralement d'une seule piĂšce forgĂ©e comprend la douille d'emmanchement et une partie tranchante appelĂ©e « fer »[1] ou soc (une lame quadrangulaire plate et coupante assurant une percussion lancĂ©e) en acier au carbone forgĂ©, oblique ou perpendiculaire au manche, ce qui la distingue de la bĂȘche dont la lame se trouve dans le mĂȘme plan et qui est enfoncĂ©e dans le sol par pression du pied (outil Ă  percussion posĂ©e). La longueur du manche doit ĂȘtre adaptĂ©e Ă  la taille de l'utilisateur afin d'Ă©viter les fatigues articulaires du dos notamment lors d'utilisations prolongĂ©es. La bonne longueur se situe entre le sol et le coude repliĂ© dans la position debout. Contrairement aux besoins courants, le commerce gĂ©nĂ©raliste ne propose que des longueurs de 1,20 m maximum. Les socs de houes les plus larges demandent davantage d'efforts mais leur rendement sera meilleur dans un terrain lĂ©ger que dans les terres compactes.

Le terme de houe est parfois employé pour désigner des outils mécaniques de travail du sol, principalement la houe rotative (rotovator).

DĂ©finition

Une houe est un outil agricole, horticole et de jardinage utilisĂ© pour le travail superficiel du sol dans les champs et les jardins. Elle est indispensable pour effectuer de nombreux travaux, notamment pour remuer et Ă©mietter la terre aprĂšs bĂȘchage, dĂ©sherber, butter les pommes de terre, et creuser le sol pour les plantations.

La houe se rapproche plus de la pioche que de la binette. La piĂšce de travail, piĂšce mĂ©tallique, est aplatie sous forme d'une lame qui peut ĂȘtre pleine ou Ă  dents[1].

En Afrique, la plupart des outils agricoles ne sont autres que des houes dont les fers et les manches ont des dimensions variables en fonction de l'utilisation qui en est faite (sarclage, binage, etc.)

Mots du français régional ou des langues de France

  • lames pleines :
  1. catalan : aixada ; magall, magalla et au Pays Valencien llegĂł, lligĂł, fes (plus Ă©troite) ; bigĂČs o bigots (avec un fer de deuxs pointes)
  2. occitan : aissada (eishada gasc.), marra, trenca/trinca ; bigĂČs (Ă  deux dents), fossor (pointue)
    1. occitan gascon : marra (pour la culture des oignons et l’entretien des sols), pica ; hossĂš(i)r, hossĂšra, hoshina (~ pointue) ; trenca (ces diffĂ©rents noms variables selon les rĂ©gions s'appliquent Ă  des outils de formes diverses)
    2. occitan limousin : trancha
    3. occitan vivaro-alpin : magau, pic, bechard ; aissada, sapa, pichĂČla
  3. Alpe du nord (francoprovençal) : moutardelle, fossoir ("les mains sur le manche du fossoir", Derborence, Charles Ferdinand Ramuz)
  4. Bretagne : trañch, marr et strop en Basse-Bretagne, tranche, marret et boucard en Haute-Bretagne
  5. Normandie : tille, pleumieu
  6. France : hoyau, bĂȘchoir, fĂ©chou, Ă©cobue, besoche, bĂȘchard, essade, dĂ©chaussoir, sarcle
  • lames crochues :
  1. occitan
    1. occitan limousin : bigĂČt
    2. occitan provençal : bigĂČt ou bigĂČrna
    3. occitan quercynois : bigĂČs
  2. Bourgogne : mĂšgle

Historique

La houe est un outil agricole dont l'usage est attestĂ© depuis le nĂ©olithique. Lorsque le mĂ©tal de la lame remplace le silex carĂ©nĂ© des premiĂšres houes, les hommes pratiquent l'emmanchement dans une douille perforĂ©e Ă  l'extrĂ©mitĂ© du soc, ce qui donne de grandes houes, qui constituent, avec les bĂȘches, les deux principaux outils de « labour Ă  bras » durant l'AntiquitĂ©, car Ă  cette Ă©poque les araires, instruments aratoires attelĂ©s, ne rĂ©alisent pas un vĂ©ritable labour (elles scarifient le sol sans le retourner). Ce labour manuel est long et pĂ©nible, son rendement est si faible qu'il ne peut s'Ă©tendre Ă  la totalitĂ© des jachĂšres et explique qu'il contribue[2] Ă  la crise de subsistance chronique des sociĂ©tĂ©s mĂ©diterranĂ©ennes et europĂ©ennes de l'AntiquitĂ©. Cette crise « paraĂźt insĂ©parable du dĂ©veloppement de la guerre, de la formation des citĂ©s-États militarisĂ©es, de la colonisation et de l'esclavage qui ont marquĂ© ces sociĂ©tĂ©s jusqu'Ă  la fin du Ier millĂ©naire de l'Ăšre chrĂ©tienne[3] ».

DĂšs l'AntiquitĂ© les houes semblent avoir Ă©tĂ© rĂ©alisĂ©es en fer contrairement aux bĂȘches qui au Moyen Âge en France Ă©tait encore en bois simplement renforcĂ© de fer sur la partie coupante[1].

Tout au long des siĂšcles, elle apparaĂźt sous diffĂ©rentes formes et s’adapte aux spĂ©cificitĂ©s de chaque rĂ©gion. Sa forme premiĂšre a peu Ă©voluĂ© si ce n’est que dans l’utilisation de nouveaux matĂ©riaux dans sa fabrication. Objet essentiellement agraire Ă  l’époque Ă©gyptienne, il prend toute son importance en France vers le milieu du XIXe siĂšcle en adĂ©quation avec le dĂ©veloppement des jardins familiaux.

Autres houes

  • Houe lorraine
  • Houette : outil en acier forgĂ© sans manche idĂ©al pour sarcler des parterres de fleurs, d’une longueur de 40 centimĂštres.

Notes et références

  1. Pascal Reigniez, L'outil agricole en France au Moyen Ăąge, Errance, (ISBN 2-87772-227-9 et 978-2-87772-227-8, OCLC 689957512, lire en ligne)
  2. L'autre facteur expliquant cette crise est « le transport sur bĂąt qui ne permet pas de transfĂ©rer de grandes quantitĂ©s de matiĂšres organiques (fourrage, fumier
) du saltus vers l'ager, et comme les transferts de fertilitĂ© par simple parcage de nuit sont peu efficaces, les terres cĂ©rĂ©aliĂšres sont mal fumĂ©es. Peu Ă©tendues, mal prĂ©parĂ©es et mal fumĂ©es, les terres cultivĂ©es ont donc un rendement et une production globale faibles ; et comme de plus la superficie cultivĂ©e par travailleur est limitĂ©e par la faiblesse de l'outillage, la productivitĂ© du travail est Ă  peine suffisante pour couvrir les besoins de la population ». Cf Mazoyer, op. cit.
  3. Marcel Mazoyer, Laurence Roudart, Histoire des agricultures du monde. Du néolithique à la crise contemporaine, Seuil, , p. 235.

Voir aussi

Liens externes

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