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René Arrieu

René Arrieu est un comédien français, sociétaire de la Comédie-Française, né le à Paris où il est mort le [1].

René Arrieu
Description de cette image, également commentée ci-après
Charlan, Jean-Marc Thibault, René Arrieu et Lucien Nat dans Cristobal au théâtre Montparnasse, en .
Nom de naissance René Jacques Gaston Arrieu
Naissance
Paris 14e, France
Décès
Paris 16e, France
Lieux de résidence Paris
Activité principale Comédien
Lieux d'activité Comédie-Française (1957-1982)
Années d'activité 1942-1982
Formation Conservatoire national d'art dramatique
École de la rue Blanche
Maîtres André Brunot
Julien Bertheau
Distinctions honorifiques Chevalier de la LĂ©gion d'honneur
Chevalier des Arts et Lettres

Contemporain de Gérard Philipe et de Jean Vilar, il participa aux nombreux festivals qui, au lendemain de la Libération, jalonnaient, au début de l'été, la vallée du Rhône.

Alternant planches et télévision, il eut une carrière foisonnante, autant pendant sa période « indépendante » qu'à partir de 1957 à la Comédie-Française dont il devint le 447e sociétaire en 1970[2].

S'il tourna peu au cinéma, il fut très actif en revanche dans le domaine du doublage dès 1946, prêtant sa voix à de très nombreux acteurs étrangers tels Henry Fonda, Jeff Chandler, Lee Marvin, Burt Lancaster ou Charlton Heston, mais également à des personnages d'animation comme Bagheera dans Le Livre de la jungle.

Biographie

Jeunesse et Ă©tudes

Il est le fils de Raoul-Gabriel Arrieu (1893-1970), comptable, et Jeanne-Étiennette Talibon.

Certificat d'inscription dans la classe d'André Brunot, le 21 janvier 1944.

En , il entre au Centre de jeunesse du spectacle à Paris dont le directeur est Raymond Rognoni assisté de Pierre Sabbagh. L'audition des lauréats du concours de fin d'année 1941-1942 a lieu le , avec, entre autres, Paul-Émile Deiber, Gina Celdac, Pierre Gallon, Françoise Vitrant, Noëlle Fougères, Cécile Paroldi et Jean-Jacques Dreux. En 1943, il s'inscrit au Conservatoire national supérieur d'art dramatique, dans la classe d'André Brunot. L'année suivante, il fréquente le Centre d'art dramatique de la rue Blanche où le metteur en scène Julien Bertheau lui fait faire ses premières apparitions sur scène, comme figurant d'abord à la Comédie-Française dans La Reine morte d’Henry de Montherlant, puis dans des rôles plus consistants.

L'Occupation

le voit entrer dans une période de turbulences. Il fréquente en effet à cette époque la comédienne Florence Luchaire, une des filles de Jean Luchaire, directeur du journal collaborationniste Les Nouveaux Temps. Lorsque, le , ce dernier quitte précipitamment Paris à la veille de sa libération, abandonnant femme et enfants[3], René décide d'aider ceux-ci à quitter à leur tour la capitale, direction le Brenner Park Hôtel à Baden-Baden (où il croise Jean Hérold-Paquis qui le qualifie de « sorte d'éphèbe égyptien, que d'aucuns disaient danseur »[4]), puis Sigmaringen où ils retrouvent Jean Luchaire qui exerce les fonctions de commissaire à l'information dans la Commission gouvernementale française pour la défense des intérêts nationaux animée par Fernand de Brinon, et dirige le quotidien La France, journal officiel destiné aux exilés collaborationnistes[5]. Pendant leur séjour outre-Rhin, Florence Luchaire tombe enceinte, ce qui cause un scandale dans la colonie française en Allemagne, ainsi que le relate Louis-Ferdinand Céline dans son ouvrage D'un château l'autre[6].

Lors de la chute du gouvernement en exil, en , il fuit vers la frontière suisse avec les Luchaire et Marcel Déat dans la voiture de Fernand de Brinon, « empruntée » pour l'occasion. La Suisse étant fermée aux collaborateurs le groupe trouve refuge à Merano, en Italie du nord, début . Marcel Déat et sa femme fuiront pour se cacher dans un couvent, quant aux Luchaire, ils furent livrés aux Français par les Américains. Interné au camp d'Écrouves (Meurthe-et-Moselle), où il épouse Florence, René Arrieu est acquitté par la commission d’épuration du théâtre qui reconnaît le caractère extra-politique de son « escapade ».

Quant à Jean Luchaire, il comparaîtra devant la Haute Cour de justice pour intelligence avec l'ennemi (article 75 du Code pénal[7]) en , et sera fusillé le au fort de Châtillon.

L'après-guerre

En 1946, René Arrieu remonte sur scène, toujours grâce à Julien Berthau, dans les différents festivals d'été organisés dans le sud de la France. Il se voit ainsi confier le rôle-titre de Britannicus et celui de Curiace dans Horace représentés au théâtre antique de Fourvière, suivis en 1947 de Pyrrhus dans Andromaque et en 1948 du rôle-titre dans Polyeucte.

Il acquiert très vite une réputation de tragédien et se produit en tournée avec différentes troupes, en France (Chorégies d'Orange, théâtre des Célestins) comme à l'étranger (Belgique, Suisse, Tunisie, Maroc, etc.) dans un répertoire classique (Jean Racine, Pierre Corneille, Shakespeare) et moderne (Jean Giraudoux, Jean Anouilh, Jean Cocteau). Il épouse le à Paris la comédienne Ketty Albertini.

En 1954, il alterne au cours d'une tournée de deux mois le rôle de Mesa dans Partage de midi de Paul Claudel et La Dame aux camélias d'Alexandre Dumas fils sous la direction de Jean-Louis Barrault, suivie en 1955-1956 d'une tournée de quatre mois avec Bérénice.

Il est engagé en comme pensionnaire à la Comédie-Française où il fait ses débuts dans le rôle-titre de Bajazet. S'ensuivent durant près de 25 ans de très nombreux rôles tels que Éghiste dans Électre de Jean Giraudoux, Don Salluste dans Ruy Blas de Victor Hugo, Astrov dans Oncle Vania, d'Anton Tchekhov ou Théramène dans Phèdre. Il épouse en 1967 la comédienne Alberte Aveline, entrée comme pensionnaire l'année précédente. Il est nommé sociétaire en 1970.

Parallèlement à sa carrière sur les planches, il participe à de nombreuses émissions télévisées (dramatiques, séries, téléfilms) et à de très nombreux doublages, prêtant sa voix notamment à Henry Fonda, Charlton Heston, Lee Marvin, James Stewart ou encore Burt Lancaster.

Il meurt d'une embolie cérébrale le à l'âge de 58 ans[8]. À l'instar de Jean Yonnel, il fut l'un des rares tragédiens en titre du Théâtre-Français.

Vie privée

René Arrieu a été marié successivement à :

  • Florence Luchaire, petit rat de l'OpĂ©ra puis comĂ©dienne, avec qui il eut un fils, Dominique (nĂ© en 1945), chef opĂ©rateur de cinĂ©ma et de tĂ©lĂ©vision ;
  • Ketty Albertini (de 1949 Ă  1960)[9], comĂ©dienne puis journaliste Ă  Radio-France, avec qui il eut Jean-Baptiste (nĂ© en 1950), pilote d'avion, et FrĂ©dĂ©ric (1954-2015), opĂ©rateur projectionniste de cinĂ©ma ;
  • Alberte Aveline (de 1967 Ă  1978), sociĂ©taire de la ComĂ©die-Française, avec qui il eut CĂ©cile (1968-2010), comĂ©dienne.

Théâtre

1942-1957

Charlan, Jean-Marc Thibault, René Arrieu et Lucien Nat dans Cristobal au théâtre Montparnasse, mai 1943.

Comédie-Française (1957-1982)

Filmographie

Cinéma

Télévision

Doublage

Les sources de cette section proviennent des archives de l'ADAMI, qui gère les droits de doublage en cas de diffusion/rediffusion d'une œuvre. Les dates avant 1946 indiquent les sorties initiales des films pour lesquels René Arrieu a participé aux redoublages (ou aux doublages tardifs) à partir de la fin des années 1940 et non aux doublages originaux.

Films

Longs-métrages d'animation

Téléfilms / Mini-séries

Séries télévisées

SĂ©ries d'animation

Source : Planète Jeunesse

Documentaires

  • 1954 : Quand les tambours se sont tus, documentaire hommage aux victimes du dĂ©barquement alliĂ© du de Jean Claude Bourdier : Le commentateur
  • 1973 : Le Monde en guerre, documentaire en 26 Ă©pisodes de David Elstein : Un narrateur

Radio

Notes et références

  1. Fiche sur Les Gens du cinéma
  2. Notice d'autorité sur le site de la Comédie-Française « Copie archivée » (version du 30 octobre 2014 sur Internet Archive)
  3. Claude Lévy, Les Nouveaux Temps et l'Idéologie de la collaboration, Presses de la fondation nationale des sciences politiques, 1974, p. 224.
  4. Jean Hérold-Paquis, Des illusions… désillusions!, Bourgoin, 1948, p. 49.
  5. Philippe Randa, Dictionnaire commenté de la collaboration française, Jean Picollec, 1997, p. 518.
  6. Louis-Ferdinand Céline, D'un château l'autre, rééd. Folio, Gallimard, 1994, p. 369.
  7. Article 75 sur afmd.asso.fr.
  8. D'une crise cardiaque selon Les Gens du cinéma.
  9. Acte de mariage n°296 délivré à Paris par la mairie du premier arrondissement le 26 juillet 1949.
  10. Musique d'André Amellér, décors de Maurice Gaillard, avec Maurice Ronet, Michèle Audrey, Jean Laugier.
  11. De son vrai nom Lucien-Jean Soubrat.
  12. Du 2 au 5 décembre puis tournée France et Belgique.
  13. Concours créé en 1946 par Jacques Jaujard et Jeanne Laurent organisé par la Direction générale des arts et des lettres, il récompensera les jeunes compagnies professionnelles ou amateurs jusqu'en 1968.
  14. 142 représentations jusqu'au 27 avril 1952, reprise en septembre 1952 pour 30 autres représentations.
  15. Créé par Michel Parent et Jean Vilar.
  16. Les 8 et 9 juillet
  17. La générale a lieu à Metz le 7 novembre 1955, puis la troupe part dans une tournée qui la conduira en Belgique, en Suisse, en Tunisie, au Maroc, en Algérie et aux Pays-Bas. Cette tournée se terminera le 23 mars 1956.
  18. Fiche sur Mobilis in Mobile.
  19. Pièce présentée le 8 juillet 1961 au 1er Festival du théâtre et du ballet méditerranéen de Volubilis au Maroc, puis du 21 au 23 juillet au Festival international de Baalbeck au Liban avec sans doute une représentation au Temple de Baal à Palmyre en Syrie et pour finir le 29 juillet 1961 aux Chorégies d'Orange.
  20. Pièce présentée le 25 juillet 1962 dans le cadre du Festival international de Carthage en Tunisie
  21. La salle Richelieu étant en réfection.
  22. Fiche du film sur le site de la BIFI.
  23. Fiche sur le site DVD-Toile.
  24. Fiche sur le site Mobilis in Mobile.
  25. Doublé en 1975.
  26. Le petit Vic Fiche sur Planète Jeunesse.
  27. Les survivants de l'ombre Fiche sur Planète Jeunesse.

Liens externes

Documents vidéo
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