Accueil🇫🇷Chercher

Alberto Lattuada

Alberto Lattuada, né le à Milan et mort le à Orvieto[1], est un réalisateur, scénariste, acteur et producteur italien.

Alberto Lattuada
Description de cette image, également commentée ci-après
Alberto Lattuada en 1951.
Naissance
Milan (Lombardie, Italie)
Nationalité Drapeau de l'Italie Italienne
DĂ©cès (Ă  90 ans)
Orvieto (Ombrie, Italie)
Profession Réalisateur, scénariste, acteur, producteur

Biographie

Fils du musicien et compositeur d'opéras, Felice Lattuada, Alberto Lattuada se passionne très tôt pour le cinéma. Il n'est encore que lycéen, lorsqu'il devient rédacteur de Camminare (Avancer), revue bimensuelle d'avant-garde, créée au début de 1933. Il est également attiré par les arts figuratifs, dessinant sans cesse. Mais, il est aussi un lecteur des classiques, russes en particulier (son œuvre en porte la trace), et manifeste des talents d'écrivain. Dans les années qui suivent, il s'inscrit à la Faculté d'architecture de Milan et mène ses études jusqu'à l'obtention d'un diplôme.

C'est Ă  l'UniversitĂ© qu'il commence rĂ©ellement Ă  s'occuper de cinĂ©ma, composant les dĂ©cors d'un film en format rĂ©duit, participant comme assistant au premier grand film en couleurs tournĂ© en Italie Il museo dell'amore (1935). Il se consacre, d'autre part, avec Mario Ferrari et Luigi Comencini, Ă  la recherche et Ă  la sauvegarde de copies de vieux films, Ă  la projection de ceux-ci, puis Ă  l'Ă©tude des films les plus dignes d'attention, travaillant Ă  la mise sur pied d'une cinĂ©mathèque, Ă  l'origine de la future Fondazione Cineteca Italiana di Milano (it). En 1938, il entre Ă  la rĂ©daction de Corrente, bimensuel de critique artistique et de fronde antifasciste, qui fut rapidement interrompu au moment de l'entrĂ©e en guerre de l'Italie. Il effectue parallèlement des reportages photographiques sur des films en tournage pour Tempo illustrado, mais il en est licenciĂ© Ă  la demande de Luigi Freddi, hiĂ©rarque fasciste. Ses expĂ©riences littĂ©raires le conduisent Ă  devenir l'assistant de Mario Soldati pour Piccolo mondo antico (1941) et de Ferdinando Maria Poggioli pour Sissignora (1942). Il commence sa carrière de rĂ©alisateur avec Giacomo l'idealista (1943), inspirĂ© d'un roman d'Emilio de Marchi (es) et qui suit la tendance calligraphique des collaborations prĂ©cĂ©dentes avec Soldati et Poggioli. La carrière d'Alberto Lattuada sera « marquĂ©e par des allers et retours entre les chroniques brutales, et souvent satiriques, de l'actualitĂ© et les adaptations littĂ©raires raffinĂ©es » (Lorenzo Codelli).

Points de vue

  • « Il y a un secret, chez Lattuada. Il raconte de toutes les manières possibles le pathĂ©tique tendre, amer et comique de la solitude. C'est le roi de la litote invisible, il est toujours en deçà, jamais au-delĂ . » (Pierre Kast)[2]
  • « Lattuada est un des auteurs italiens qui accordent la plus grande place Ă  "la chair" comme disent les thĂ©ologiens, mais Ă  l'inverse de ces derniers, il ne considère pas cela comme un pĂ©chĂ©. Ses films sont sillonnĂ©s de femmes extraordinaires, d'Ă©rotomanes Ă©tranges (l'homme en blanc de Sans pitiĂ©) et les passions n'y masquent pas leurs aspects Ă©pidermiques. » (Michel Mardore)[3]
  • « De tous les cinĂ©astes italiens, Lattuada est celui dont l'âge artĂ©riel est le plus vivace, celui qui est le moins complexĂ©, qui est le plus portĂ© sur la chose. » (Ado Kyrou)[4]
  • «  Outre la fidĂ©litĂ© Ă  soi-mĂŞme, qui chez Lattuada est une fidĂ©litĂ© acharnĂ©e, sauvage, indomptable, j'ai appris la patience, la discipline, l'attention vigilante jusqu'Ă  la souffrance. J'ai appris l'exacte Ă©tude d'un caractère, d'une psychologie, le refus du lieu commun. » (Mario Soldati)[5]

Propos d'Alberto Lattuada

  • « Je crois que la constante que l'on retrouve dans tous mes films, c'est l'Ă©tat de solitude de l'individu en face de la sociĂ©tĂ©, solitude insĂ©parable d'une aspiration de l'individu Ă  rejoindre au sein de la sociĂ©tĂ© ceux qui espèrent et luttent avec lui. Attitude de rĂ©bellion, engendrĂ©e par la solitude, dressĂ©e contre elle, et ne dĂ©bouchant, dans la plupart des cas, que sur la confirmation de cette solitude. Â» (Bianco e Nero, ).
  • « J'ai toujours eu scrupule Ă  adhĂ©rer "triomphalement" Ă  mon Ă©poque. J'ai mĂŞme la coquetterie de vouloir n'ĂŞtre compris qu'avec quelque retard, et, par consĂ©quent, de chercher Ă  anticiper sur certains thèmes, certaines manières. Prenez Les Italiens se retournent. Dix ans avant la Nouvelle Vague la camĂ©ra portative s'y jette dans les rues, monte en automobile, se fait Ĺ“il indiscret et choisit la rĂ©alitĂ© la plus secrète. Voyez encore Le Moulin du PĂ´, critique historique d'une Ă©poque rĂ©volue, conduite en fonction des problèmes de l'Italie contemporaine (des annĂ©es avant Senso), ou Le Manteau dont le rĂ©alisme fantastique prĂ©cède de beaucoup celui de La strada. Ou Les Adolescentes qui a ouvert le dĂ©bat sur le problème que pose aux adolescents l'Ă©veil de leur sexualitĂ© ? Si donc je repense au Bandit et Ă  Sans pitiĂ©, je dirai que les parties les plus valables de ces films sont aussi les plus dĂ©tachĂ©es de l'Ă©vĂ©nement, de l'actualitĂ©. Ce sont les plus symboliques, dont la signification se voulait universelle. Alors que les plus caduques sont les plus ancrĂ©es dans le documentaire. Â» (Inquadrature, -. Entretien avec Lino Peroni)
  • « FidĂ©litĂ© absolue Ă  l'esprit de l'Ĺ“uvre littĂ©raire, infidĂ©litĂ© maximum dans la conduite narrative de la transposition cinĂ©matographique : voilĂ  comment on pourrait caractĂ©riser les rapports entre cinĂ©ma et littĂ©rature ; (...) les deux forces s'entraident, s'intègrent, se vicient, se corrompent l'une l'autre, donnant vie Ă  des impuretĂ©s fascinantes ou rĂ©voltantes. Â» (CinĂ©ma et littĂ©rature (1965), in Feuillets au vent, Éditions J.C. Lattès)

Filmographie

RĂ©alisateur

Scénariste

Acteur

Mises en scène de spectacles d'opéra

RĂ©compenses

Notes et références

  1. Voir la chronologie de 2005 sur le site officiel de Radio Vatican
  2. in : Préface à Feuillets au vent, Éditions J.C. Lattès, Paris, 1981.
  3. in : Cinéma 61, no 56, mai 1961.
  4. in : Positif, avril 1958.
  5. Préface à Premier Plan, Alberto Lattuada, no 37, mai 1965.

Voir aussi

Bibliographie

  • Filippo Maria De Sanctis : Alberto Lattuada, (prĂ©face de Mario Soldati), Ugo Guanda Ă©d., Parme, 1961 (italien).
  • Federazione Italiana dei Circoli del Cinema : Alberto Lattuada, a cura di Virgilio Tosi e Callisto Cosulich, Rome, 1961 (italien).
  • Alberto Lattuada : Feuillets au vent, J.C. Lattès Ă©d., Paris, 1981.
  • Aldo Tassone : Le cinĂ©ma italien parle, (biographie), Paris, Ediligi Ă©d., 1982.

Liens externes

Cet article est issu de wikipedia. Text licence: CC BY-SA 4.0, Des conditions supplémentaires peuvent s’appliquer aux fichiers multimédias.