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La Mandragore (film, 1965)

La Mandragore (titre original : La mandragola) est une coproduction franco-italienne, réalisée par Alberto Lattuada, sorti en 1965.

Le film est une adaptation de la comédie éponyme, écrite vraisemblablement en 1518, par Nicolas Machiavel.

Synopsis

Florence, XVIe siècle. Callimaco, adroit séducteur, rêve de conquérir la belle et inaccessible Lucrezia, épouse légitime de maître Nicia, juriste renommé. Celui-ci ne parvient pas à obtenir d'enfant avec sa femme. Callimaco se sert de cette situation pour échafauder un stratagème. Il se fait passer pour un médecin d'expérience et de grande réputation auprès de Nicia, finalement assez crédule et stupide pour croire aux allégations de Callimaco. Celui-ci lui confie un remède prétendument infaillible pour rendre une femme enceinte : la mandragore, une herbe aux apparences humaines, dotée de vertus fertilisantes... L'ennui, affirme mensongèrement Callimaco, est que cette plante magique tue toujours l'homme au cours du premier rapport sexuel qui suit son absorption : Nicia doit donc confier cette tâche à un autre homme que lui. On aura compris qui sera l'heureux bénéficiaire de cette machination...

Fiche technique

Distribution

Autour du film

  • En 1965, Lattuada adaptait Ă  l'Ă©cran La mandragola de Machiavel, considĂ©rĂ©e comme l'une des premières comĂ©dies du théâtre moderne. Or, c'est, prĂ©cisĂ©ment, cette annĂ©e-lĂ  que Roberto Ridolfi utilisa, pour la première fois, le seul manuscrit disponible de cette pièce, conservĂ© Ă  la bibliothèque Mediceo-Laurenziana de Florence (La mandragola per la prima volta restituita alla sua integritĂ , Florence, Olschki, 1965). Si l'on connaĂ®t bien le Machiavel, penseur politique, auteur du Prince, celui des Ă©crits théâtraux l'est nettement moins. On devine ce qui a pu attirer Lattuada : le traitement audacieux de la sexualitĂ©, la satire des mĹ“urs florentines et des prĂ©ceptes moraux hypocrites, en vigueur Ă  cette Ă©poque, et qui conservaient toute son acuitĂ© dans l'Italie contemporaine.
  • « Chez Machiavel, ce qui sauve l'ouvrage (encore que son audace l'ait fait interdire souvent), c'est la qualitĂ© de son Ă©criture. Lattuada l'a bien compris : tout en acceptant le principe du théâtre filmĂ©, il se souvient qu'il fut l'un des brillants "calligraphes" du cinĂ©ma italien ; il compose donc les plans en soignant la lumière, le dĂ©cor, les costumes, jouant Ă  fond sur la picturalitĂ©. Mais il ne se laisse pas figer dans le statisme photogĂ©nique (...), il suggère la sensualitĂ© Â», juge Freddy Buache qui pense que l'on peut encore voir ce film avec plaisir, grâce Ă  cette « harmonie plastique plus allusive qu'appuyĂ©e. Â» (in : Le cinĂ©ma italien 1945-1990, Éditions L'Ă‚ge d'Homme)
  • Le film se dĂ©roule Ă  Florence, mais il a Ă©tĂ© tournĂ© presque entièrement Ă  Urbino et Ă  Viterbe.

Lattuada Ă©crit : la mandragore, un nom prestigieux

  • « De l'antre de MĂ©dĂ©e sortaient quelques remèdes qui pouvaient redonner fĂ©licitĂ© et sĂ©curitĂ© Ă  l'homme vaincu par le sort adverse, et un grand pouvoir a toujours Ă©tĂ© attribuĂ© Ă  la mandragore. (...) Sa racine Ă  forme humaine, comme une sculpture de Giacometti, a exaltĂ© l'AntiquitĂ© dans sa version mâle et femelle. (...) Rien d'Ă©tonnant donc Ă  ce que Machiavel attire l'attention du public sur son chef-d'Ĺ“uvre avec un nom si prestigieux, et qu'il suscite le sourire du pape LĂ©on X qui assista Ă  la première de la cĂ©lèbre comĂ©die en 1520. Mais peu de gens savent que la traduction littĂ©rale de ce mot en anglais est mandrake, nom que les bandes dessinĂ©es ont vouĂ© Ă  une cĂ©lĂ©britĂ© mondiale, qui dĂ©passe sĂ»rement celle obtenue par l'Ĺ“uvre de Machiavel. Â» (Alberto Lattuada : in Feuillets au vent, J.C. Lattès Éditeur).

Notes et références

    Liens externes

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