Égisthe
Dans la mythologie grecque, Égisthe (en grec ancien Αἴγισθος / Aígisthos) est le fils de Thyeste et de sa fille Pélopia, de la maison des Atrides. Il est le meurtrier de son père adoptif Atrée et de son demi-frère Agamemnon (en réalité son cousin). Il est tué à son tour par Oreste, le fils de sa compagne Clytemnestre.
Roi de Mycènes |
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Sa naissance
Thyeste, banni de Mycènes, voulait se venger de son frère Atrée qui avait fait assassiner tous ses fils. L'oracle de Delphes lui prédit que seul l'enfant né de l'union qu'il aurait avec sa fille, Pélopia, pourrait le venger. Thyeste se rendit donc à Sicyone, où la jeune fille était prêtresse d'Athéna et pupille du roi Thésprotos. Un soir, portant un masque pour dissimuler son visage, il l'attendit dans un bosquet voisin du temple, où il la viola. Pélopia réussit cependant à s'emparer de l'épée de son agresseur, qu'elle cacha dans la statue d'Athéna.
Quelques semaines plus tard, Atrée qui avait fait disparaitre Érope, rencontra Pélopia à la cour du roi de Sicyone et l'épousa. Devenue mère, elle abandonna l'enfant, qui fut recueilli par des chevriers et reçut le nom d'Égisthe (Égisthe vient de αἴξ / aíx, « chèvre » en grec). Quand Atrée apprit ce qui s'était passé, persuadé que ce fils était le sien, le fit alors rechercher. Une fois trouvé, il l'éleva au palais comme son troisième fils avec Agamemnon et Ménélas.
Le meurtre d'Atrée
Plusieurs années plus tard, sur l'ordre d'Atrée, Agamemnon et Ménélas partirent à Delphes pour retrouver leur oncle Thyeste. Ils le trouvèrent par hasard, le capturèrent et le ramenèrent à Mycènes. Le roi donna alors l'ordre à Égisthe — âgé de sept ans — et qu'il croyait toujours être son fils, d'aller tuer Thyeste dans sa prison. Cependant, au moment de l'acte parricide, Thyeste reconnut l'arme d'Égisthe (celle-là même qui fut cachée dans la statue d'Athéna par Pélopée). Il demanda alors à ce dernier de faire venir sa mère et leur révéla le secret de sa filiation. Saisie d'horreur, Pélopia s'empara de l'épée et se tua.
Après la mort de sa mère, Égisthe rapporta alors l'épée ensanglantée à Atrée comme preuve de l'exécution, ce qui permit de le tuer quelque temps plus tard alors qu'il était en pleine offrande : la prophétie venait de se réaliser. Il plaça ensuite son père Thyeste sur le trône et bannit ses cousins Agamemnon et Ménélas.
Quelques années plus tard, Agamemnon, le roi légitime, renversa Thyeste avec l'aide du roi Sparte Tyndare, chassant Thyeste sur Cythère mais épargnant Égisthe et lui pardonnant même.
La guerre de Troie
Opposé à l'expédition grecque, Égisthe ne suivit pas son frère Agamemnon à la guerre de Troie. Au contraire, celui-ci lui confia même son royaume pendant l'expédition achéenne. Égisthe profita alors de l'absence du roi pour séduire la reine Clytemnestre et devint son amant. Il régnait désormais sans partage sur Mycènes.
La guerre terminée, les deux amants tuèrent le roi à son retour, ainsi que son esclave Cassandre. Plusieurs versions de la mort d'Agamemnon existent : pour certains auteurs, il aurait été tué dans le Mégaron du palais de Mycènes, ou bien lorsqu'il prenait un bain pour fêter son retour, pour d'autres enfin, le meurtre aurait eu lieu après un banquet bien arrosé. Néanmoins, tous se rejoignent pour affirmer la même volonté des deux amants de se débarrasser du roi gênant.
Ils dirigèrent encore la cité pendant sept années avant qu'Oreste, le fils d'Agamemnon, poussé par sa sœur Électre, ne venge finalement son père en les tuant tous deux.
Sources
- Apollodore, Épitome [détail des éditions] [lire en ligne] (II, 14 ; VI, 23) ;
- Eschyle, Agamemnon [détail des éditions] [lire en ligne], Les Choéphores [détail des éditions] [lire en ligne] ;
- Euripide, Électre [détail des éditions] [lire en ligne] ;
- (en) Retours [détail des éditions] [lire en ligne] ;
- Sophocle, Électre [détail des éditions] [lire en ligne] ;
- Homère, Odyssée [détail des éditions] [lire en ligne]], XI, v.385 sqq.
Voir aussi
: document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.
Bibliographie
- L’Odyssée (trad. du grec ancien par Victor Bérard), Éditions Gallimard, coll. « Bibliothèque de la Pléiade », (1re éd. 1955) (ISBN 2-07-010261-0).
Articles connexes
- La tombe dite d'Égisthe à Mycènes.
Liens externes
- Ressources relatives aux beaux-arts :
- (en) British Museum
- (de + en + la) Sandrart.net
- Ressource relative à la bande dessinée :
- (en) Comic Vine
- Notices dans des dictionnaires ou encyclopédies généralistes :