Shining (film)
Shining ([ ʃaɪnɪŋ][1] ) (The Shining) ou Shining : L'Enfant lumière[2] - [3] au Québec, est un film d'horreur psychologique américano-britannique de Stanley Kubrick, sorti en 1980.
Titre québécois | Shining : L'Enfant lumière |
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Titre original | The Shining |
Réalisation | Stanley Kubrick |
Scénario |
Stanley Kubrick Diane Johnson d'après l'œuvre de Stephen King |
Acteurs principaux | |
Sociétés de production |
Hawk Films Peregrine |
Pays de production |
États-Unis Royaume-Uni |
Genre |
horreur thriller |
Durée |
119 minutes (Version européenne) 146 minutes (Version américaine) |
Sortie | 1980 |
Série
Pour plus de détails, voir Fiche technique et Distribution
Onzième long métrage de Kubrick, le film est basé sur le roman Shining, l'enfant lumière (1977) de l'écrivain Stephen King et met en vedette les acteurs Jack Nicholson, Shelley Duvall et Danny Lloyd dans les rôles principaux.
Stephen King affirma à la fois adorer et détester l'adaptation de son roman faite par Kubrick (associé à la romancière Diane Johnson), le scénario du film trahissant, selon lui, l'esprit de son livre et les thèmes majeurs qu'il y aborde (tels que la désintégration de la famille et l'alcoolisme).
Aujourd'hui considéré comme un classique du cinéma d'horreur, Shining s’inscrit dans la lignée des films Rosemary’s Baby (1968) ou L'Exorciste (1973), intégrant trois des concepts du genre : la maison isolée et hantée, un personnage central prêt à exterminer toute sa famille et les perceptions extrasensorielles (événements présents, passés et futurs ; télépathie), c'est-à-dire le shining.
Synopsis
Jack Torrance, un écrivain en panne d'inspiration, est engagé pendant tout l’hiver comme gardien d’un grand hôtel isolé du Colorado, l’« Hôtel Overlook », d'où il espère surmonter enfin sa sécheresse créative. Il s’y installe avec son épouse Wendy et leur jeune fils Danny, lequel possède un don surnaturel de médium.
Alors que les mois passent, Jack piétine dans l'écriture de son livre et tape à la machine des délires répétitifs. Son fils Danny est de plus en plus hanté par des visions terrifiantes et meurtrières, qui se sont déroulées à l'hôtel il y a de cela des décennies. Enfin, sa femme Wendy bascule peu à peu dans la terreur, face à ces manifestations qui semblent menacer la santé mentale de son mari.
Effectivement, Jack, influencé par d'anciens personnages de l'hôtel qu'il voit dans sa tête, devient progressivement épris d'une folie meurtrière. Ce qui l’amène ensuite à s'en prendre à sa propre famille.
Résumé détaillé
Le film commence par une suite de vues panoramiques en plan aérien d'une région montagneuse[note 1] où la caméra rattrape une petite voiture Volkswagen jaune, qui roule sur une route escarpée et déserte de la montagne. La voiture disparaît dans un tunnel et, lorsqu'elle atteint le sommet, un immense hôtel apparaît, perdu dans la montagne enneigée.
L'entretien
Jack Torrance, un ex-professeur qui se voudrait écrivain, est reçu à un entretien d'embauche pour le poste de gardien de l’hôtel Overlook, un palace isolé dans les montagnes Rocheuses du Colorado, fermé et coupé du reste du monde durant l'hiver. Le directeur de l'hôtel avertit Jack que le précédent gardien, Charles Grady, a sombré dans la folie et massacré sa femme et ses deux filles jumelles avec une hache, avant de se suicider avec une arme à feu. Jack accepte malgré tout le poste, qui consiste à entretenir l’hôtel durant l'hiver : il profitera de la solitude du lieu pour y écrire enfin son livre. Au même moment, son fils Danny a des visions sanglantes qui l'avertissent d'un danger.
Le jour de fermeture
Le jour de la fermeture de l'hôtel Overlook, durant la période hors-saison, le directeur fait visiter le lieu au couple Torrance, l'hôtel comprenant également un labyrinthe végétal jouxtant l'édifice. Durant la visite, les fantômes des jumelles Grady apparaissent au jeune Danny dans la salle de jeux. L’enfant fait également la connaissance du cuisinier de l'établissement, Halloran, qui communique avec lui par télépathie, celui-ci lui interdisant d’approcher de la chambre no 237[4] qui, autrefois, a abrité les cadavres de la famille Grady. Halloran lui explique qu'ils sont tous deux doués d'un don surnaturel de voyance télépathique, qu'il nomme le « shining ».
L'hôtel se vide de ses occupants habituels, et bientôt les trois protagonistes se retrouvent seuls. Jack, en apparence inspiré par cette solitude forcée, passe son temps dans une pièce, isolé devant sa machine à écrire, noircissant page après page.
Un mois après leur arrivée, les lignes téléphoniques sont coupées par une tempête de neige ; Wendy ne peut communiquer avec l'extérieur que par la radio.
Danny passe son temps à parcourir les couloirs de l'hôtel sur son tricycle. Un jour, il fait une halte devant la porte de la chambre 237[4] et tente d'y entrer, mais la porte est fermée. Dans les couloirs de l'hôtel, il rencontre de nouveau les fantômes des jumelles Grady qui l’invitent à jouer avec elles « à jamais ». Mais la vision fugitive des corps des jumelles, massacrées, terrifie le garçon, tandis que dans le même temps son père Jack donne les premiers signes d'un dérangement mental : celui-ci répète la même fin de phrase que celle des jumelles Grady : « Je voudrais que nous restions ici à jamais, à jamais... »
Alors que Danny joue avec des voitures miniatures dans le couloir, une balle roule à ses pieds : le couloir est pourtant vide. Mais, à quelques mètres, la porte de la chambre 237[4] est entrouverte ; Danny y entre. Pendant ce temps, Jack, endormi dans son fauteuil, fait un cauchemar dans lequel il massacre toute sa famille. Ses cris alertent Wendy, qui accourt. Alors qu'elle tente de le calmer et qu'il lui raconte son rêve, Danny apparaît dans l'embrasure de la porte, son cou portant des marques de strangulation. Wendy, remarquant ces traces, accuse Jack de les avoir commises et sort de la pièce avec son fils dans ses bras, en proie à la panique.
L'Overlook est maléfique
Furieux, Jack déambule dans les couloirs de l'hôtel et entre finalement dans la salle de bal (la « Gold Room »), s'arrêtant devant le bar vide dont les miroirs reflètent son image. Fermant les yeux puis les rouvrant, Jack voit alors les étagères du bar maintenant couvertes de bouteilles, et un barman lui faire face, que Jack semble connaître car il l'appelle par son prénom, Lloyd.
Dégustant un bourbon, Jack avoue à Lloyd qu'il a démis l'épaule de Danny trois ans auparavant (par accident, selon lui), mais affirme qu'il n'a depuis plus jamais fait de mal à son fils. La scène est interrompue par l'arrivée de Wendy, qui annonce à Jack qu’une femme a agressé Danny dans la chambre 237[4]. Jack se rend dans la chambre. Dans la salle de bain, il y découvre une jeune femme nue dans la baignoire, qui l'invite à approcher. Mais, alors qu’ils s’embrassent, la jeune femme revêt l'aspect d'un cadavre en décomposition ; Jack prend la fuite, apeuré. À son retour, il raconte à Wendy qu'il n'a rien trouvé, mais son épouse craque nerveusement devant toutes ces anomalies qui s'accumulent.
À des centaines de kilomètres de l’hôtel, le cuisinier Halloran a une vision de la famille Torrance. Il tente d’appeler l'hôtel, sans résultat. Inquiet, il prend l'avion pour se rendre lui-même sur place.
Fulminant de colère, Jack retourne à la Gold Room, la salle étant alors remplie d'invités en tenue de soirée, dans un style vestimentaire rappelant celui des années 1920-30. Peu après, Jack bouscule un serveur par accident, qui s'avère être monsieur Grady ; celui-ci lui recommande d'être vigilant car son fils « s'évertue à faire venir quelqu'un de l'extérieur ». Grady conseille ensuite à Jack de mieux tenir sa famille voire de la corriger, comme lui-même l'avait fait avec sa propre famille. Jack se laisse manipuler et sabote la radio et la chenillette de l'hôtel (le seul véhicule restant).
Tout bascule lorsque Wendy découvre les pages du « roman » de son mari, qui sont entièrement remplies de la phrase unique : « All work and no play makes Jack a dull boy »[note 2] que Jack a tapé page après page. Jack s'enfonce alors dans une psychose meurtrière. Il tente une première fois de tuer sa femme, qui l'assomme avec une batte de baseball ; sur quoi Jack se blesse, tombant dans l'escalier. Wendy en profite et le traîne jusqu'à la cuisine, puis l'enferme dans la réserve alimentaire de l'hôtel alors que Jack commence à reprendre ses esprits.
Mais Jack est peu après libéré par Grady, au terme d'une conversation dans laquelle Jack lui confirme sa volonté d'éliminer sa femme et son fils. La confrontation finale entre Jack et Wendy arrive peu après, le mari dément poursuivant sa femme en boitant (après sa chute dans l'escalier), armé d'une hache dont il se sert pour fracasser les portes des pièces dans lesquelles se réfugient Danny et Wendy. L'horreur est à son comble lorsque Jack parvient, sous les yeux d'une Wendy hurlant de terreur, à détruire une partie de la porte de la pièce où celle-ci se terre, s'apprêtant à ouvrir la porte. Mais Wendy le blesse à la main avec un couteau, l'obligeant à partir en retraite.
Dans le même temps, le cuisinier Halloran, inquiet à cause de ses visions et ses contacts télépathiques avec Danny[5], arrive à l'hôtel dans une chenillette. Mais Jack, qui a entendu son arrivée, abandonne provisoirement sa famille et part à la rencontre du nouvel arrivant, armé de sa hache et en embuscade. Il se rue ensuite sur Halloran par surprise et le tue. Wendy en profite pour s'échapper, parcourant l'hôtel à la recherche de Danny. Entendant le cri final d'Halloran, Danny hurle à son tour et sort de sa cachette. Jack, boitant avec difficulté, le suit en dehors de l'hôtel.
Le labyrinthe
Poursuivi par son père, Danny part se réfugier dans le labyrinthe en face de l’hôtel. Par ruse, il retourne en arrière en marchant dans ses propres empreintes de pieds dans la neige et réussit à semer son père, qui se perd dans le labyrinthe et meurt finalement de froid, le corps gelé. Wendy et Danny, qui se sont retrouvés, s'enfuient de l'hôtel grâce à la chenillette d'Halloran.
Un dernier travelling montre une photographie en noir et blanc accrochée à l'un des murs de l’hôtel. On y voit Jack en tenue de soirée des années 1920-30, au milieu d'une foule d'invités. Le cliché porte la légende : « Overlook Hotel, July 4th Ball, 1921 » (« Hôtel Overlook, bal du »).
Fiche technique
- Titre original : The Shining
- Titre français : Shining
- Titre québécois : Shining : L'Enfant lumière[2] - [3]
- Réalisation : Stanley Kubrick, assisté de Brian W. Cook
- Scénario : Stanley Kubrick et Diane Johnson, d'après le roman Shining, l'enfant lumière de Stephen King
- Directeur de la photographie : John Alcott
- Décors : Roy Walker
- Costumes : Milena Canonero
- Image : John Alcott
- Opérateur Steadicam : Garett Brown
- Montage : Ray Lovejoy
- Maquillage : Tom Smith
- Producteur : Stanley Kubrick
- Producteur exécutif : Jan Harlan
- Casting : James Liggat
- Musique : Wendy Carlos, d'après la Symphonie fantastique de Berlioz ; Rachel Elkind, György Ligeti, Béla Bartok, Krzysztof Penderecki
- Budget : 19 millions de USD (estimation)
- Principal lieu de tournage[6]: Studios d'Elstree, Hertfordshire (Royaume-Uni)
- Genre : horreur, thriller
- Pays d'origine : États-Unis, Royaume-Uni
- Langue : anglais
- Format : Couleur — 35 mm — 1.85:1 — son monophonique
- Durée :
- Version européenne : 119 minutes
- Version longue Blu-ray et Blu-ray 4K : 144 minutes
- Version américaine : 146 minutes
- Dates de sortie :
- États-Unis :
- France : [7]
- Classification :
- États-Unis : Film R (Restricted)[note 3]
- France : Interdit aux moins de 12 ans[note 4]
- Canada : Interdit aux moins de 16 ans
Distribution
- Jack Nicholson (VF : Jean-Louis Trintignant) : Jack Torrance
- Shelley Duvall (VF : Evelyne Buyle) : Winifred « Wendy » Torrance
- Danny Lloyd (VF : Jackie Berger) : Danny Torrance
- Lisa et Louise Burns : les jumelles Grady
- Scatman Crothers (VF : Med Hondo) : Dick Hallorann
- Barry Nelson (VF : Michel Aumont) : Stuart Ullman
- Philip Stone (VF : Jacques François) : Delbert Grady
- Joe Turkel (VF : Georges Riquier) : Lloyd
- Anne Jackson (VF : Nadine Alari) : la docteur (version longue)
- Tony Burton (VF : Tola Koukoui) : Larry Durkin (version longue)
- Lia Beldam et Billie Gibson : la femme nue dans la baignoire (respectivement jeune et vieille)
- David Baxt (VF : Jean Roche) et Manning Redwood (VF : René Arrieu) : les gardes forestiers
- Norman Gay (VF : Jean-Henri Chambois) : l'invité avec la tête en sang
- Barry Dennen : Bill Watson (appelé Paul Watson dans la version française)
- Glenn Rinker (VF : Michel Barbey) : le présentateur du « Journal de nuit »
- Brian Towns : l'homme en smoking, dans la chambre avec la personne déguisée en « ours »
- Eddie O'Dea : l'homme dans le costume d'ours
Doublage français[8] :
- Directeur artistique : Michel Deville
- Supervision du doublage : Stanley Kubrick
Production
Inspiration et scénario
Stanley Kubrick veut réaliser un film d’horreur où le diable n’est pas en cause. La référence pour le genre est, à l’époque, L'Exorciste, énorme succès de 1973. Dans un premier temps, il s'intéresse à un roman de Diane Johnson, The Shadow Knows (1975)[9]. C'est alors que la Warner Bros, à l'aide de John Calley, lui fait parvenir un manuscrit intitulé « The Shining ». Il s'agit du dernier roman du « maître moderne de l'horreur »[10] Stephen King, écrit en 1977.
Après le relatif échec commercial de son long-métrage Barry Lyndon, l'adaptation d'un auteur à succès est moins risquée financièrement pour Kubrick et répond aux exigences du box-office. Le choix final se porte sur le livre de Stephen King. Pourtant, c'est Diane Johnson qui va cosigner le scénario avec Kubrick, avec un travail d'adaptation s'étalant sur plus de onze semaines.
À deux mains, ils vont modifier profondément le livre ; le scénario sera un savant mélange de la psychanalyse (relation père, fils, mère), la schizophrénie (thème de prédilection de Kubrick), le roman gothique (spécialité de Diane Johnson)[9] avec le sentimental, le macabre et les personnages victimes du passé) et enfin de l'intrigue du livre de Stephen King avec ses phénomènes surnaturels[11] (sujet de base du roman de Stephen King, le fond du roman étant ailleurs).
Les différences avec le livre
Film | Roman |
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Jack Torrance semble déjà atteint de schizophrénie peu après son arrivée à l'hôtel. | Jack, ancien alcoolique, est la victime des forces qui hantent l'hôtel maléfique et qui se font de plus en plus menaçantes au fil du temps (divergence principale entre King et Kubrick). |
Wendy est une mère de famille très simple et moyennement attirante. | Wendy est une femme séduisante et sûre d'elle (deuxième divergence entre King et Kubrick). |
Le numéro de la chambre interdite est 237 (cette différence est due au Timberline Lodge, dont la façade est montrée comme celle de l'Overlook, qui ne voulait pas que les clients ne prennent plus la chambre 217) | Le numéro de la chambre est 217. |
L'alcoolisme de Jack n'est pas mentionné dans la version européenne du film. Dans la version américaine, il existe une scène au début du film où Wendy confie à un docteur que Jack a démis le bras de Danny après avoir trop bu, ainsi qu'une scène en milieu de film où Jack confie à Lloyd qu'il n'a pas bu depuis 5 mois. | Dans le roman, l'alcoolisme de Jack occupe une très grande place, celui-ci cherchant tout au long de l'histoire à lutter contre ses vieux démons (troisième divergence entre King et Kubrick). |
Le directeur de l'hôtel : Stuart Ullman, semble être un homme charmant et amical. Il n'hésite d'ailleurs pas à avouer, durant leur entretien d'embauche, le triple meurtre de la famille du dernier gardien, Delbert Grady, ainsi que le suicide de celui-ci. | Stuart Ullman est décrit du point de vue de Jack en début de livre comme un "petit con prétentieux !" autoritaire et se montrant froid avec le personnel de l'hôtel (celui-ci faisant souvent des remarques à Jack sur son alcoolisme, et ne lui cachant pas son mépris), il cherche par tous les moyens à ne pas entacher la réputation de l'hôtel. |
Watson est un homme brun et maigre, en costume, qui ne prend que peu de place dans l'intrigue. Il est amical envers Jack et Ullman lors de l'entretien, mais ne montre plus d'émotions lors de la visite de l'hôtel. | Watson est un homme blond et obèse, en chemise, qui a une place importante dans l'intrigue, puisque c'est lui qui parle à Jack de la chaudière, un élément clé, ainsi que des scandales qui jalonnent l'hôtel. Il n'aime pas Ullman. |
Un immense labyrinthe occupe une place importante dans le dénouement. | Le labyrinthe n’existe pas. Dans le livre les animaux de buis prennent vie. |
Danny est confronté aux filles de l'ancien gardien. | Il ne les rencontre pas dans le roman. |
Tony parle à travers la bouche de Danny et son doigt. | Danny s'évanouit et Tony apparaît pour lui parler. Il a également une apparence propre. |
Dick Halloran a des visions allongé sur son lit. | Dick Halloran sent une odeur d'orange qui lui annonce une vision imminente. |
Le film ne mentionne jamais l'épisode des guêpes... | ... pourtant très présent dans le livre (toute une partie). |
Jack recopie toujours la même phrase « All work and no play makes Jack a dull boy ». | Jack travaille normalement. |
Jack se fait servir du Jack Daniel's au bar. | Jack se fait servir du Martini. |
L'ascenseur déverse des flots de sang. | L'ascenseur prend vie et libère des fantômes dans tous les étages. On découvre d'ailleurs des confetti, guirlandes et autres décorations à l'intérieur de l'ascenseur. |
Vers la fin du film, Wendy a plusieurs visions de fantômes dans l'hôtel. | Wendy ne rencontre pas de fantômes. Cependant, un fantôme (un homme-chien, le visage barbouillé de sang) menace Danny pour qu'il ne puisse pas rejoindre son père. |
Jack est sur le point de tuer sa famille armé d'une hache. | Jack se sert d'un maillet de roque. |
Dick Halloran, le chef cuisinier, est tué d'un coup de hache par Jack. | Il ne meurt pas. Il est frappé à la mâchoire par Jack avec son maillet. |
Jack poursuit Danny avec sa hache dans les couloirs de l'hôtel puis dans le labyrinthe enneigé. Il meurt congelé, prisonnier de l’Overlook. | Wendy, Halloran et Danny parviennent à s'enfuir avant la destruction de l'hôtel maléfique, qui disparaît après l'explosion de la chaudière. La dernière page du livre raconte la vie de Wendy et Danny vivant avec Dick après la mort de Jack. |
L'avis de Stephen King
Le spectateur Stephen King trouve le film excellent, mais le romancier est extrêmement mécontent : le scénario trahit l'esprit du livre. Le livre est chaud, alors que le film est froid ; le livre se termine dans le feu, le film dans la glace. Dans le livre, Jack Torrance, en voulant devenir bon, glisse peu à peu vers la folie ; dans le film, Jack est fou dès les premières scènes. Stephen King refuse donc d’apparaître au générique final du film, car pour lui le thème le plus important du livre est qu'un bon père peut se transformer en un monstre par l'abus d'alcool (plus tard il dira même que le livre est en partie autobiographique[12]).
C'est pourquoi il co-produira et scénarisera en 1997 une seconde adaptation pour la télévision intitulée Shining (diffusé en France sous le titre Shining : Les Couloirs de la peur) sous la forme d'un téléfilm en trois parties de 87 minutes. Paradoxalement, King a eu besoin de l'autorisation de Stanley Kubrick, qui lui a en échange demandé d'arrêter de faire des commentaires publics sur son film[13]. L'écrivain, déçu par la décision du réalisateur de s'inspirer des intérieurs d'un autre hôtel, tient même à filmer l'intégralité de la série au Stanley Hotel, d'architecture géorgienne coloniale et inauguré en 1909. C'est dans la chambre 217 de cet hôtel qu'il avait fait un cauchemar dans lequel il se voyait étranglant son fils, vision qui l'inspira pour l'écriture du livre.
L'avis de Stanley Kubrick
« Shining est un film optimiste. C'est une histoire de fantômes. Tout ce qu'il dit, c'est qu'il y a une vie après la mort, c'est optimiste[14]. »
Distribution des rôles
Après le film Vol au-dessus d'un nid de coucou (1975), Jack Nicholson s'impose comme la figure incontournable de la démence. En 1980, Nicholson est un des acteurs les mieux payés d'Hollywood. Pour Kubrick, l'acteur est de toute évidence le meilleur interprète qu'on puisse imaginer pour le rôle[15]. Kubrick dira tout simplement : « Nicholson est sans doute le plus grand comédien d'Hollywood aujourd'hui, l'égal des plus grands acteurs de composition du passé, comme Spencer Tracy et James Cagney. » Pour Shining, sa performance sera à la hauteur des exigences du réalisateur : un mélange de folie débridée et d'extrême contrôle. Sourcils, grimaces, rictus, il joue à fond de tous ses moyens, de tous ses tics. Assurément l'un de ses plus grands rôles et la preuve qu'il est l'un des plus brillants acteurs de sa génération avec Robert De Niro ou Dustin Hoffman.
Une rumeur veut que la production ait au départ proposé Robin Williams (qui commençait tout juste à se faire connaître) dans le rôle principal, que Kubrick aurait refusé car il l'aurait trouvé trop "psychotique". Or, elle est démentie par Lee Unrich, co-auteur d'un livre sur film. Unrich parle notamment du fait que le réalisateur voulait un acteur connu du grand public pour le rôle, et qu'il n'aurait jamais envisagé d'engager un inconnu. Par ailleurs, Robin Williams était trop jeune pour jouer le rôle, puisqu'il avait 27 ans, alors que Nicholson en avait 40. Enfin, il n'avait tout simplement aucune chance face à Jack Nicholson, puisque cela faisait alors plusieurs années que lui et Kubrick voulaient travailler ensemble, plus précisément à partir du biopic avorté sur Napoléon[16].
Kubrick a vu tous les films de Shelley Duvall. Bien que, dans son roman, Stephen King décrive Wendy comme une femme séduisante et sûre d'elle, Kubrick choisit tout son opposé avec Shelley Duvall. Sa simplicité de jeune ménagère marque son visage et sa coiffure comme ses réactions et, selon Kubrick, seule une femme comme elle pouvait rester avec Jack pour la vie[17]. Le tournage de près d'un an est particulièrement difficile pour Shelley Duvall. Alors que Kubrick laisse une certaine latitude dans l'interprétation à Jack Nicholson, Shelley Duvall doit répéter de 40 à 50 fois la même scène. Plus tard Shelley Duvall dira : « Ce fut une expérience formidable, mais si cela était à refaire, je n'accepterais pas le rôle… ».
Kubrick demande à Leon Vitali, acteur dans le film Barry Lyndon, de parcourir les États-Unis avec une caméra vidéo à la recherche d'un jeune garçon pour l'interprétation de Danny. De retour au Royaume-Uni, il va visionner avec le réalisateur cinq mille figurants. Danny Lloyd, alors âgé de six ans, est retenu. Pendant tout le tournage du film, Kubrick ne révéla jamais à Danny qu'il s'agissait d'un film d'horreur, pour que le jeune acteur (encore âgé de 6 ans à l'époque) ne soit pas déstabilisé par l'horrible scénario. Danny ne découvrit la teneur du film que lorsqu'il le visionna pour la première fois, à l'âge de dix ou onze ans[18].
Lisa et Louise Burns, dans le rôle des jumelles Grady, sont caractérisées par une petite robe bleue, barrette dans les cheveux, peau diaphane, regard oppressant. Cependant, bien qu'il soit souvent dit que Kubrick se serait inspiré de la photographie Identical Twins (1967) de Diane Arbus[19], où l'on voit deux fillettes vêtues de la même manière, robe en velours à large col blanc, fixant le spectateur dans les yeux et souriant légèrement, Christiane Kubrick, sa femme, réfutera cette information, tout en précisant que Arbus et Kubrick se sont déjà rencontrés[20].
Tournage
Le tournage débute le et finit en [21]. Plus que tout autre film, Shining va consolider la réputation de « mégalomane perfectionniste » du réalisateur. Kubrick rôde dans les immenses studios de l'Estree, la barbe et les cheveux longs, les yeux cernés, tout comme son héros Jack Torrance qui erre sans inspiration dans l'hôtel Overlook[22].
Lieux de tournage
Une idée reçue veut que l'hôtel Ahwahnee aie servi de décor pour toutes les scènes d'intérieur[23]. En réalité, ces dernières, de même que le labyrinthe, ont en réalité été tournées aux studios d'Elstree au nord de Londres, dans des décors reproduits à l'identique. Les scènes en extérieur se passent quant à elle en studio et devant la vraie façade principale du Timberline Lodge, où une deuxième unité a fait quelques plans. Cette deuxième unité est également allée filmer à Bretton Woods dans le New Hampshire, au Glacier National Park dans le Montana ainsi que dans l'État du Colorado[21] pour la scène d'ouverture[24].
À l'instar de son précédent film 2001, l'Odyssée de l'espace, Kubrick considère les décors comme un personnage à part entière dont le rôle est d'atténuer l'importance de l'être humain prisonnier de son destin et de ses pulsions. Pour ce faire, il y porte une attention particulière, si bien qu'il y consacre une grande partie du budget : 19 millions de dollars[25] - [26].
Les immenses tas de neige des scènes en extérieur, autour de l'hôtel, étaient constitués de petites billes de polystyrène, aussi utilisées pour les chutes de neige[24] , du sel étant utilisé pour les plans serrés[24].
- Le Timberline Lodge dans l'Oregon a servi pour les extérieur de l’hôtel Overlook.
- Le hall et le salon de l'hôtel Overlook ont été inspirés de l'hôtel Ahwahnee et créés aux studios d'Elstree.
- L'hôtel Ahwahnee dans le parc national de Yosemite, en Californie.
Steadicam
Pour ce film, Stanley Kubrick voulait des mouvements de caméras en continu, fluides et pouvant quelques fois même raser les murs ou coller au plus près du sol, notamment pour les scènes complexes (la bagarre dans l'escalier, la marche dans le labyrinthe ou le parcours rapide des étages de l’hôtel en tricycle par Danny).
Pour ce faire, l'opérateur Garrett Brown manipulera des caméras ArriFlex 35 mm avec optiques Zeiss montées sur Steadicam, un système stabilisateur de prise de vues portatif, fixé via un harnais muni de contrepoids. Ce système avait déjà été utilisé lors de travelling sur les films Rocky et Marathon Man (1976), la Steadicam utilisée ici étant une version améliorée.
Bande originale
Après Barry Lyndon qui a reçu l'oscar de la meilleure musique de film aux Oscars 1976, Kubrick apporte un soin particulier à la bande son de Shining. Au départ, les musiques originales devaient être composées par Rachel Elkind et Wendy Carlos[27], cette dernière ayant déjà collaboré 8 ans avec le réalisateur pour la musique d'Orange mécanique. Cependant, une grande partie des compositions de Wendy Carlos seront rejetées[28]. Pour les remplacer, et comme pour 2001, l'Odyssée de l'espace, Kubrick va alors abondamment utiliser la musique classique. Pour certaines scènes de Shining, il utilisera également le foxtrot inventé au début des années folles.
Bien que le répertoire aie été sélectionné par Kubrick, l'ajout des passages musicaux dans le film a été laissé presque entièrement au monteur Gordon Stainforth, dont le travail sur ce film est connu pour son attention aux petits détails et pour sa synchronisation remarquablement précise entre images et musiques[29] - [30].
La bande originale du film est sortie en 33 tours, mais a été retirée par la suite, en raison de problèmes juridiques liés à la musique[31]. Sur l'album, on pouvait retrouver des versions complètes de morceaux dont seuls certains fragments sont présents dans le film. A l'inverse, certaines musiques entendues dans le film ne sont pas présentes sur le vinyle[32]. Parmi ces dernières, il y a : Worrying and Heartbeats, Clockworks - Bloody Elevators, Danny Bells Ascending, toutes trois de Wendy Carlos et Rachel Elkind, Polymorphia, Kanon, De natura sonoris no 1, toutes trois de Krzysztof Penderecki, Masquerade de Jack Hylton, It's all forgetten now et Midnight, the stars and you, toutes deux de Al Bowlly et Ray Noble (et son orchestre).
Musique originale
- Wendy Carlos et Rachel Elkind : adaptation au vocodeur de Songe d'une nuit du Sabbat, dernier mouvement de la Symphonie fantastique d'Hector Berlioz (générique du film). Détail intéressant : on peut noter que l’œuvre originale de Berlioz reprend les deux strophes qui donnent les motifs mélodiques principaux du Dies iræ, séquence liturgique décrivant la colère divine au jour du Jugement dernier. Cette séquence, intégrée au corpus grégorien et à l'office des défunts dès le XIIIe siècle, évoque donc au moins le thème de la mort quand un compositeur y fait référence dans son travail.
- Wendy Carlos et Rachel Elkind : Rocky Mountains (le trajet de la famille dans les montagnes Rocheuses)
- Wendy Carlos et Rachel Elkind : Worrying and Heartbeats (Jack parlant avec Wendy de l'examen de la chambre 237 et Danny les écoutant, Wendy se demandant si elle et Danny doivent quitter l'Overlook et Danny répétant "Redrum" dans sa chambre, Jack sabotant la radio, Dick arrivant dans le Colorado en avion)
- Wendy Carlos et Rachel Elkind : Danny Bells Ascending (Jack parlant avec Wendy de l'examen de la chambre 237 et Danny les écoutant)[33]
- Wendy Carlos et Rachel Elkind : Clockworks - Bloody Elevators (musique de la bande-annonce du film)
Musique classique
- György Ligeti : Lontano pour orchestre (Danny voit une première fois les jumelles dans la salle de jeu, Dick parle à Danny par télépathie dans la chambre froide, Danny et Wendy jouent dans la neige avec Jack qui les observe depuis le Colorado Lounge et Wendy découvre que les lignes téléphoniques sont coupées)
- Béla Bartók : Musique pour cordes, percussion et célesta, Adagio (Wendy et Danny marchent dans le labyrinthe et Jack semble les observer depuis le salon, Danny découvre pour la première fois la chambre 237 fermée et Jack écrivant, Jack parle à Danny alors qu'il voulait chercher son camion de pompier)
- Krzysztof Penderecki : Le Rêve de Jacob (Danny parle à Tony dans la salle de bain, Danny se rend dans la chambre 237 et Jack se réveille sous son bureau terrifié par un cauchemar, Jack examine la chambre 237)
- Krzysztof Penderecki : Polymorphia pour 48 instruments à cordes (Wendy découvre les écrits déments de Jack sur la machine à écrire et se dispute avec lui, Jack disant à Wendy d'aller vérifier la chenillette et la radio)
- Krzysztof Penderecki : Kanon pour orchestre à cordes (Jack défonce la porte à coup de hache, Wendy frappant Jack à la tête dans les escaliers, Wendy voyant le sang s'écouler de l'ascenseur)
- Krzysztof Penderecki : Utrenja (Wendy se dispute avec Jack dans les escaliers, Wendy découvre "Redrum" dans le miroir, Jack tue Dick, Wendy découvre le corps sans vie de Dick, Jack poursuit Danny dans le labyrinthe)
- Krzysztof Penderecki : De natura sonoris no 1 (Danny rencontre une nouvelle fois les jumelles dans un couloir, Wendy découvre que Jack a saboté la chenillette, Jack mort dans le labyrinthe)
- Krzysztof Penderecki : De natura sonoris no 2 (Jack se rend une première fois vers la Gold Room en balançant ses bras de colère, Dick se rend à l'hôtel en chenillette, Danny écrit "Redrum" sur la porte de la salle de bain, Danny retrouve Wendy à la sortie du labyrinthe)
Chansons du film
- Jack Hylton : Masquerade (1932) (déambulation de Jack dans le couloir qui mène au bal)
- Henry Hall : Home (2e partie partie de la conversation entre Jack et Delbert Grady dans les toilettes)
- Al Bowlly, Ray Noble et son orchestre : It's All Forgotten Now (1re partie de la conversation entre Jack et Delbert Grady dans les toilettes)
- Al Bowlly, Ray Noble et son orchestre : Midnight with the Stars and You (1934) (le bal dans la Gold Room, zoom de la caméra sur la photo finale et générique de fin)
Sortie
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Campagne d'affichage
Lors de la sortie internationale du film, diverses affiches ont été utilisées[34] - [35] - [36], dont une où l'on voit à gauche la tête de Jack Torrance à travers la porte, et à droite la hache et Wendy Torrance effrayée. Cette même affiche a eue au moins deux phrases d'accroche : Une première disant : « Orange Mécanique... Barry Lyndon... et maintenant la terreur selon Stanley Kubrick... » et une deuxième qui dit : « La vague de terreur qui balaya l'Amérique EST LA »[37].
Cependant, pour l'affiche de la sortie originale aux Etats-Unis, c'est une autre affiche qui sera utilisée. Elle a été conçue par le célèbre graphiste hollywoodien Saul Bass, et elle montre le dessin d'un visage de poupée en pointillées (qui n'apparaît pas dans le film) qui semble en colère, sous-éclairé, regardant à travers les lettres "THE", avec "SHINING" en dessous, en lettres plus petites. En haut de l'affiche figurent les mots "A MASTERPIECE OF MODERN HORROR" ("Un chef-d'œuvre de l'horreur moderne"), avec d'autres informations en bas. Bass et Kubrick auraient examiné plus de 300 dessins potentiels avant d'opter pour cette affiche[38].
La correspondance entre les deux hommes pendant le processus de conception a survécu, y compris les critiques manuscrites de Kubrick sur les différentes propositions de Saul Bass[39]. À l'origine, Bass voulait que l'affiche soit noire sur fond rouge, mais Kubrick a choisi de rendre le fond jaune[35].
Distribution en salles
À l'origine, Shining est sorti en salles aux États-Unis dans sa version complète, d'une durée de 146 minutes, mais trois jours après sa sortie[40] Kubrick et la Warner Bros demandèrent aux projectionnistes de couper deux minutes de séquences de la fin du film, réduisant sa durée à 144 minutes[40].
Toutefois, malgré cette première coupe, les résultats au box-office sont décevants sur le territoire américain et les critiques sont mauvaises[41]. Pour éviter de reproduire cela sur le marché européen, Kubrick décide de tester son film lors d'une avant-première à Londres, ce qui permit au réalisateur de savoir quelles scènes devaient être coupées[42], réduisant ainsi encore la durée, cette fois à 119 minutes[40]. Kubrick déclarera également plus tard qu'il a fait cette version car il pensait que les Européens étaient plus intelligents que les Américains, et qu'ils n'auraient pas besoin d'un trop grand nombre d'éléments pour s'habituer à l'histoire. Les scènes supprimées sont[43] :
- La dernière ligne de la première conversation entre Wendy et Danny.
- Bill Watson (appelé Paul Watson dans la version française) se présente à Jack et inversement. Il y est révélé que Jack était anciennement un professeur, qui est devenu écrivain.
- Après que Danny a vu pour la première fois les jumelles Grady dans une hallucination, une docteure (jouée par Anne Jackson) vient examiner Danny, puis parle avec Wendy, qui lui apprend que Jack a cassé le bras de leur fils 5 mois auparavant, et n'a plus bu depuis.
- Ullman présente plus en détails à Jack et Wendy le Colorado Lounge, leur appartement, le labyrinthe et la Gold Room.
- Les premiers plans de la conversation entre Wendy et Dick, où ce dernier lui demande notamment son surnom.
- Un moment où Danny demande à Halloran si l'hôtel lui fait peur, ce que Dick nie.
- Wendy faisant rouler le plateau du petit-déjeuner plus longtemps.
- Lorsque Jack déjeune, Wendy lui révèle qu'elle était terrifiée en arrivant à l'Overlook, tandis que Jack a eu directement le coup de foudre pour l'endroit, ainsi qu'une sensation de déjà-vu qu'il qualifie d'insensée.
- Après que Wendy et Danny sont allés dans le labyrinthe, une scène où Wendy travaille dans la cuisine, devant une télévision annonçant une tempête de neige surprise qui devrait s'abattre sur le Colorado.
- Après que Jack a engueulé Wendy, on le voit retaper sur sa machine durant quelques secondes.
- Un carton-titre annonçant "Thursday", qui arrive avant que Wendy et Danny ne jouent dans la neige, a été supprimé.
- Après que Danny a été confronté aux jumelles dans un couloir, on peut voir Wendy et Danny regarder la télévision. Danny demande alors si il peut aller chercher son camion de pompier, et Wendy lui autorise à le chercher si il ne fait pas de bruit, car Jack dort.
- Une partie de la conversation entre Jack et Lloyd a été coupée, où il dit notamment que cela fait 5 mois qu'il n'a pas bu, et que cela ne lui a amené que des problèmes.
- Une ligne où Jack compare les marques sur le cou de Danny à l'espèce de "crise" qu'il a eu avant d'arriver à l'hôtel.
- Après que Jack et Grady ont discuté, Wendy pleure et parle toute seule, se demandant si elle devrait emmener Danny et elle loin de l'Overlook avec la chenillette. À la suite de cela, elle entend Danny répéter « redruM » à de nombreuses reprises. Lorsqu'elle tente de lui parler, c'est Tony qui lui répond, en lui disant que Danny ne peut plus l'entendre.
- Le plan où Jack enlève deux fusibles en plus dans la radio.
- Une nouvelle conversation au téléphone entre Dick et le garde forestier, où ce dernier lui dit notamment que les Torrance n'ont pas répondu par radio mais qu'il fera un nouvel appel ultérieurement.
- Un carton-titre annonçant "8 AM", précédant la scène où Dick part en avion, a été supprimé.
- Après le zoom sur Halloran dans l'avion, il demande à une hôtesse de l'air l'heure à laquelle il est censé atterrir. L'hôtesse lui répond qu'ils arriveront à 20 heures 20. On voit ensuite Jack taper à sa machine à écrire. L'avion atterrît ensuite, et Dick appelle alors Larry Durkin, un garagiste (joué par Tony Burton) pour lui demander une chenillette.
- Avant que Wendy n'aille voir les écrits de Jack sur sa machine à écrire, on peut la voir avec Danny, encore paralysé, regarder la télévision. Wendy lui dit qu'elle va aller parler à son père, en prenant une batte de baseball en prévention.
- Enfin, lors du climax du film, lorsque Wendy, terrorisée, rencontre les fantômes de l'Overlook, une courte scène où elle rencontre un groupe de squelettes dans une salle au décor bleuté a été coupée.
Il y a également une modification, qui n'est pas une suppression, mais un déplacement de scène, qui concerne le moment où Danny, dans la salle de jeux, voit pour la première fois les jumelles. Dans la version américaine, elle se situe après qu'Ullman aie présenté (plus longuement) le Colorado Lounge. Dans la version européenne, elle se situe entre le moment où Jack, Wendy, Ullman et Watson entrent dans le Colorado Lounge et le moment où Ullman montre l'aile du personnel.
Barry Dennen, qui joue le rôle de Bill (ou Paul) Watson, est présent dans les deux versions. Cependant, dans la version européenne, il ne prononce qu'un seul dialogue, et n'est vu que peu de fois.
Il est enfin à noter que les noms de Tony Burton et de Anne Jackson figurent tout de même au générique de début et de fin des deux versions[41].
Premières nationales
- États-Unis : 23 mai 1980
- Danemark, Norvège, Suède, Finlande : 26 septembre 1980
- Royaume-Uni : 5 octobre 1980
- Allemagne de l'Ouest, France : 16 octobre 1980
- Belgique : 6 novembre 1980
- Australie : 13 novembre 1980
- Japon : 13 décembre 1980
- Espagne : 19 décembre 1980
- Italie : 22 décembre 1980
- Argentine, Mexique : 25 décembre 1980
Autres médias
Le 6 mai 1983, le film a été diffusé pour la première fois à la télévision, lors du Friday Night Movie sur la chaine ABC. Le jour de la diffusion, le film commença par une prévention qui dit : « Le film de ce soir traite du surnaturel, alors qu'un homme possédé tente de détruire sa famille ». On ignore encore aujourd'hui si Stanley Kubrick a approuvé la présence de cette prévention, notamment à cause du fait qu'ABC parte du principe que le personnage de Jack Torrance soit "possédé"[44]. La prévention indique également que le film a été monté pour la télévision (4 minutes ont été retirées), et met en garde que, malgré le montage, son contenu peut ne pas être adapté aux jeunes téléspectateurs[45].
En 1985, le film est une nouvelle fois rediffusé sur ABC, dans le Sunday Night Movie. Lors de la diffusion, il y a au moins deux scènes qui n'étaient pas dans le film original. Tout d'abord, lorsque Dick Halloran regarde la télévision dans son appartement de Miami, la scène a été remontée et l'on voit à la télévision des chasse-neige poussant d'énormes tas de neige. Egalement, lorsque Dick est à l'aéroport de Stapleton et appelle Larry Durkin, la réplique où Dick dit que les Torrance sont incompétents a été raccourcie (en raison de la présence du mot "asshole" dans la phrase en anglais), et on voit Larry y répondre "Je suis désolé d'entendre ça, Dick", ce qu'il n'a jamais dit dans le film original[45].
Le film rencontre le marché vidéo dès 1981, avec la sortie d'un format Betamax, puis un format VHS sorti en 1990 (pour la France) et en 1997 (pour les USA)[46]. En France, la VHS contient notamment la scène française de la découverte des pages de Jack par Wendy où on peut y lire, à la place du célèbre All work and no play makes Jack a dull boy, l'expression française Un "Tiens" vaut mieux que deux "Tu l'auras"[47]. Cependant, dans cette version, les musiques des cartons-titres du film étaient décalées par rapport à ceux-ci[45]. Il sort ensuite en DVD le 6 septembre 2001, en version européenne (de 115 minutes), lors de la Collection Stanley Kubrick, où ses films ressortaient en DVD, et où le problème de décalage des musiques est réglé. Mais à partir de là, toutes les versions disponibles reprendront le master américain, surtout durant la scène du All work and no play makes Jack a dull boy. Enfin, le 16 octobre 2019, un coffret sort, contenant une version 4K du film sur un Blu-Ray, dans sa version longue de 144 minutes, ainsi qu'un DVD, qui est le même que celui de 2001[48].
Dans les DVD, on peut retrouver un documentaire de 33 minutes réalisé par Vivian Kubrick, la fille du réalisateur, qui avait 17 ans lorsqu'elle l'a filmée. Elle a également fourni un commentaire audio pour le DVD. Dans le documentaire, on peut voir des interviews des différents acteurs du film, ainsi que des moments très privés pris sur le plateau[49].
Lors du Festival de Cannes 2019, une diffusion 4K du film, supervisée par Steven Spielberg et Leon Vitali, l'assistant personnel de Kubrick, a eu lieu. Selon le communiqué de presse officiel, la durée de diffusion a été de 146 minutes[50].
Accueil
Critique
Shining rencontre initialement un accueil critique mitigé lors de sa sortie aux États-Unis, notamment dans le magazine Variety qui écrit : « Kubrick a fait équipe avec l'irritant Jack Nicholson pour détruire tout ce qui était si terrifiant dans le best-seller de Stephen King »[51]. Le film va même jusqu'à être nommé à deux reprises à la première cérémonie des Razzie Awards (dans les catégories « Pire actrice » pour Shelley Duvall et « Pire réalisateur » pour Stanley Kubrick)[52].
Au fil des années cependant, les réactions critiques deviennent plus positives. Sur le site agrégateur de critiques Rotten Tomatoes, le film obtient un score de 82 % d'avis favorables, sur la base de 102 critiques collectées et une note moyenne de 8,50/10 ; le consensus du site indique : « Bien qu'il s'écarte du roman de Stephen King, The Shining de Stanley Kubrick est un voyage effrayant et souvent baroque dans la folie – illustré par un virage inoubliable de Jack Nicholson »[53]. Sur Metacritic, le film obtient une note moyenne pondérée de 66 sur 100, sur la base de 26 critiques collectées ; le consensus du site indique : « Avis généralement favorables »[54].
Depuis, le film est considéré comme l'un des meilleurs films d'horreur jamais réalisés. En 2001 il est classé 29e de la liste 100 Years... 100 Thrills de l'American Film Institute[55]. En 2003, le personnage de Jack Torrance est nommé 25e plus grand méchant de la liste AFI's 100 Years... 100 Heroes and Villains[55]. Enfin, en 2005, la citation "Here's Johnny !" est à la 68ème place du classement AFI's 100 Years...100 Movie Quotes[56].
Le film a été qualifié de « film le plus effrayant de tous les temps » par la chaîne Channel 4 en 2003, et le magazine Total Film le classe 5e plus grand film d'horreur en 2004. En 2005, la chaîne américaine Bravo TV le classe 6e de sa liste des « 100 Scariest Movie Moments »[55].
Box-office
Pays ou région | Box-office | Date d'arrêt du box-office | Nombre de semaines |
---|---|---|---|
États-Unis Canada |
44 360 123 $[57] | n/a | - |
France | 2 359 705 entrées[58] | n/a | -
|
Aux États-Unis, Shining démarre moyennement lors de son premier week-end d'exploitation dans dix salles, il totalise 622 337 $[59], se classant en quatrième position[60], mais par la suite le film parvient à se redresser puisqu'il engrange finalement un total de 44 360 123 $[59] en fin d'année 1980, rencontrant ainsi un succès commercial.
En France, le long-métrage trouve également son public, puisqu'il démarre à la première place du box-office parisien avec 131 287 entrées[61] et finit avec 501 028 entrées en fin d'exploitation sur Paris[62]. Sur le reste du territoire, le film engrange 1,8 million d'entrées, faisant un cumul de 2 359 705 entrées. Shining est classé à la quatorzième place des plus grands succès de l'année 1980 en France[63].
Distinctions
Prix | Sujet | Nomination | Résultat |
---|---|---|---|
Razzie Award | Pire actrice | Shelley Duvall | Nomination |
Pire réalisateur | Stanley Kubrick | ||
Saturn Award | Meilleur réalisateur | ||
Meilleur second rôle | Scatman Crothers | Lauréat | |
Meilleur film d'horreur | – | Nomination | |
Meilleure musique | Béla Bartók |
Hommages
Le réalisateur américain Martin Scorsese a classé le film à la septième place de sa liste des « onze films les plus effrayants du cinéma »[64].
Analyse
Un film complexe à analyser
Au-delà du film d'horreur, Shining est un film complexe dont l’analyse est délicate en raison des nombreuses scènes sans réponse, de l’absence de toute explication rationnelle, et de la rupture totale du récit pour passer à l’imaginaire du spectateur. Rodney Ascher en fera un film documentaire, Room 237, lequel propose de recueillir plusieurs témoignages interprétatifs qui tendent à révéler des indices cachés du film.
Une autre interprétation globale, plus classique, met en avant les nombreuses (mais discrètes et subtiles) références à l'histoire des États-Unis (la photo finale est datée du 4 juillet, date de la fête nationale américaine) et notamment aux thématiques ethniques, avec la problématique de la survivance des traces de fautes passées. Le film intègre en effet divers signes renvoyant à la situation sociale présente ou passée des Noirs (par exemple, le personnage de Dick Halloran a au-dessus de son lit une photo de femme noire dont la coupe afro symbolise à cette époque une identité afro-américaine spécifique) et des Amérindiens (avec la boîte de conserve « Calumet » et le souvenir de l'ancien cimetière amérindien). Ces allusions, surtout visuelles, à des fautes politiques peuvent expliquer l’emprunt de certains éléments de la tragédie et de la mythologie grecques, comme le thème de la transmission de la faute (quand l'ancien gardien, qui avait tué sa famille, fait une tache sur le vêtement de Jack), de l’affrontement entre un monstre moral boiteux potentiellement parricide (Jack Torrance peut être comparé à Œdipe sur ce point) et un être doué de clairvoyance (Danny, à l’instar du devin Tirésias, communique avec un univers invisible) ou encore le motif du labyrinthe (dont Danny peut s'échapper, comme Thésée, en y laissant un monstre mort)[65].
Le récit repose sur l'emprise maléfique de l’hôtel sur Jack, personnage cérébral en manque d'inspiration qui se laisse manipuler par les fantômes et la répétition du passé dans le présent. Progressivement, la notion de temps disparaît complètement dans le film. Contrairement à la plupart de ses films où il utilise une voix off, Kubrick a ici recours aux insertions de cartons pour marquer le passage du temps[25] (des jours, puis, pour finir, des heures).
Jack, surmené par son manque d'inspiration, n'a pas le don de son fils, le shining ; il ne perçoit pas encore les influences du passé sur son avenir. Tout bascule quand sa femme Wendy l'accuse d'avoir agressé son fils comme par le passé quand il lui avait démis l'épaule sous l'emprise de l'alcool. Mais cette fois-ci, il n'a rien fait. Sous l'influence de l’hôtel, il se dirige vers le bar pour trouver de l'alcool, c'est à ce moment précis que le film tombe momentanément dans une réalité hallucinatoire avec l'apparition du barman Lloyd que Jack, nullement surpris, reconnaît comme un vieux compagnon de beuverie.
L'hôtel
Shining recycle l’univers du film d’horreur, l'hôtel Overlook étant un château hanté par des fantômes et des forces démoniaques, un vaste dédale spatio-temporel où d'étranges et mystérieuses apparitions resurgissent dans le présent. Tout est carré et symétrique dans l’hôtel, même son labyrinthe. Le passé va se répéter dans le présent, les personnages ne pourront pas échapper à leurs destins.
Les cartons-titres
Les cartons-titres sont des éléments importants du film. Ce sont en effet ceux-ci qui délimitent les journées et les actions des personnages. Dans la plupart de ses films, pour faire cela, Stanley Kubrick utilise des voix-off, ce qu'il ne fait pas ici.
Il y a au total 10 cartons-titres dans le film (8 dans la version européenne), qui annoncent : "L'entrevue", "Jour de fermeture", "Un mois plus tard", "Mardi", "Jeudi", "Samedi", "Lundi", "Mercredi", "8 heures" et "16 heures". Cela signifie d'abord que les Torrance ont passés 1 mois et 10 jours à l'Overlook avant la mort de Jack.
L’utilisation des cartons-titres indique un resserrement du temps. En effet, ils annoncent des durées toujours plus précises. Entre le jour de fermeture (le 30 octobre selon Stuart Ullman) et le carton suivant, il s'est passé 1 mois. Si on se base sur le fait que l'histoire se passe en 1977[66], alors nous sommes censés être le mercredi 30 novembre 1977. Entre le "Un mois plus tard" et le "Mardi", il s'est donc écoulé 6 jours, nous sommes le 6 décembre 1977. Ensuite, jusqu'au carton "Mercredi", tous les cartons sont séparés par un jour, qui n'est pas montré à l'écran (mercredi entre "Mardi" et "Jeudi", vendredi entre "Jeudi" et "Samedi"...). Durant ces jours, la folie de Jack et les visions de Danny s'intensifient de plus en plus, sans jamais en arriver aux menaces.
C'est après le carton "Mercredi" (qui correspondrait donc au 14 décembre 1977), où Jack commence à devenir vraiment fou (les accusations de Wendy sur les blessures de Danny, la conversation avec Lloyd), que les cartons-titres vont encore plus resserrer le temps, ce qui montre qu'à présent, le temps est compté pour la famille Torrance. Cela se prouve par le fait que le carton-titre du "8 heures" arrive un peu après que Grady aie convaincu Jack de tuer sa famille.
L'ultime carton-titre, le "16 heures", arrive après que Wendy aie découvert que la chenillette a été sabotée par Jack. L'angoisse est à son maximum, d'une part à cause du resserrement du temps, et d'autre part car on se demande comment et si Wendy et Danny vont s'en sortir, maintenant que toutes les échappatoires sont inutilisables.
Une autre interprétation des cartons est que, à partir du moment où les cartons représentent des jours ("Mardi" étant le premier carton explicite sur le jour, et le premier moment où des choses se passent dans l'hôtel pour les personnages), ils agissent comme une sorte d'agenda, comme si les événements que subissaient Jack et sa famille étaient planifiés par l'hôtel, puisque depuis des années, ils sont répétés inlassablement de la même manière. Cela nous permet également de faire le lien avec les évènements de la famille Grady, et ceux d'éventuels autres gardiens[67].
Quelque chose de notable avec les cartons est le fait que, dans la version européenne, les cartons du "Jeudi" et du "8 heures" soient supprimés.
La première disparition change l'interprétation des actions des personnages. Dans la version européenne, à la suite de la dispute du "Mardi", Wendy part jouer avec Danny dans la neige, comme s’il y avait une conséquence à la dispute, et que Wendy tentait de s'échapper quelques instants de Jack. Dans la version américaine, la dispute du "Mardi" semble sans conséquence, puisqu'elle joue dans la neige le "Jeudi", comme si il n'y avait pas d’échappatoire de toute façon. Cette interprétation est renforcée par le fait qu'après avoir engueulé Wendy, le cadre de Jack retapant à sa machine masque un panneau "Sortie".
La deuxième disparition, quant à elle, donne une sorte de gratuité au carton "16 heures", qui suit le carton "Mercredi". En effet, la présence du carton "8 heures" dans la version américaine permet de marquer le démarrage de la dernière journée, dont on ignore si elle correspond au "Mercredi" ou à un jeudi qui n'aurait pas été donné. Dans la version européenne, à cause de la disparition du carton, la dernière journée semble être par défaut le mercredi, puisque le découpage de la journée ne s'est pas fait en amont[68].
Le labyrinthe
Le labyrinthe, absent du roman, est une invention de Kubrick et de Diane Johnson. Il symbolise un dédale spatio-temporel, un parallèle avec l’hôtel. Lors de sa première visite de l’hôtel, Wendy dira : « On dirait un énorme labyrinthe. » La scène du labyrinthe doit son intensité à la mobilité de la caméra, l'objectif semblant survoler Wendy et Danny et donnant la sensation d’une présence, du vol en suspension d’un esprit invisible qui surveille leurs faits et gestes.
Les miroirs
Les miroirs sont très importants dans le film. Les miroirs permettent à Kubrick de « matérialiser » la vie intérieure de Jack, ils sont les témoins de sa perte du sens de la réalité, accentuée par les « mondes parallèles » présents dans l'hôtel (dans beaucoup de cultures, les miroirs sont des passages entre le monde des morts et le monde des vivants).
Stanley Kubrick expose un dialogue imaginaire entre Jack et un barman dénommé Lloyd au bout de 47 minutes de film. Le spectateur est alors entraîné dans la folie de Jack Torrance. Au bout d'1 h 7 de film, après avoir retrouvé Lloyd dans une élégante réception, Jack discute avec celui qui semble avoir été l'ancien gardien, Delbert Grady (l'assassin de ses deux filles et de sa femme), qui nettoie ses vêtements dans les sanitaires après avoir involontairement renversé un verre sur lui. Là encore, de nombreux miroirs ornent la pièce. Le spectateur se trouve à nouveau plongé dans les visions démentes de Jack Torrance. De plus, Jack semble parler à Grady en regardant son reflet dans le miroir plutôt que directement. Ce qui fait que, lorsqu'il est dans une pièce sans miroirs, Jack ne peut plus voir son interlocuteur, il ne peut que l'entendre, comme en témoigne la scène de la deuxième discussion avec Grady, cette fois dans le garde-manger, au bout d'1 h 55 de film.
Par ailleurs, c'est à travers un miroir que Wendy découvre à son réveil la signification réelle du mot « REDRUM » (« MURDER ») écrit par Danny à l'aide d'un bâton de rouge à lèvres.
Les doubles
Dans le film, il est possible de voir de nombreux doubles, qui sont pour la plupart volontaires. Cela montre donc une dualité chez les personnages[69].
Le double le plus énigmatique du film concerne les deux Grady. En effet, au début du film, on nous apprend qu'un précédent gardien, atteint de « mal des cachots », a tué sa famille (ses deux filles et sa femme) avant de se suicider. Son nom est donné, il s'agit de Charles Grady. Plus loin dans le film, Jack fait la rencontre d'un serveur qui dit s'appeler Delbert Grady. Jack lui dit qu'il le reconnait comme étant un ancien gardien, ce que Delbert réfute. Pourtant, il révèle qu'il a également tué sa femme et ses filles à l'Overlook, ces dernières ne s'y plaisant pas et voulant y mettre le feu.
Selon Gordon Dahlquist, lors d'une FAQ sur les films de Stanley Kubrick, ce changement de nom reflète le fait que Jack Torrance est à la fois le mari de Wendy/père de Danny et l'homme mystérieux sur la photo finale du film, ce qui montre que les deux gardiens sont en fait chacun deux personnes bien différentes : L'une d'elles est un homme qui a toujours le choix (Delbert et Jack du présent) et l'autre est un homme qui a toujours été à l'Overlook (Charles et Jack du passé). Selon le monteur adjoint du film, Gordon Stainforth, dans la même FAQ : « Je ne pense pas que nous parviendrons jamais à élucider cette question". Son nom complet était-il Charles Delbert Grady ? Peut-être Charles était-il une sorte de surnom ? Peut-être Ullman s'est-il trompé de nom ? Mais je pense aussi que Stanley ne voulait PAS que toute l'histoire s'emboîte trop bien, c'est pourquoi il est tout à fait correct, je pense, de dire que 'la somme de ce que nous apprenons refuse de s'additionner proprement. »[70].
Nous avons également les deux sœurs jumelles, que Danny rencontre directement deux fois, et voit deux fois en flash. Leur apparition la plus terrifiante est cependant celle où Danny les rencontre directement alors qu'il est sur son tricycle. Ici, le double réside évidemment dans le fait que ce soit des jumelles, mais également dans un autre exemple, celui du vivant (les filles parlant) et du mort (les filles gisant dans le sang). Enfin, un dernier double réside dans le fait que Danny puisse voir deux différentes des jumelles (celle des flashs montrent la jumelle de gauche sourit, a sa main au-dessus et celle de droite a une expression neutre et a sa main au-dessous, alors que celle du plan rapproché montre l'exact opposé)[69].
Un autre double primordial du film est celui qui concerne Danny et Tony. Ce double s'exprime d'abord dans le fait que Danny est une présence réelle, tandis que Tony est imaginaire. Mais également, Tony est l'alter-ego de Danny, celui qui prévient Danny de ce qui va se passer dans le futur. Pourtant, selon toutes les lois naturelles, il n'est pas censé savoir ces choses, parmi lesquelles on retrouve l'ascenseur de l'hôtel déversant du sang, les jumelles Grady, le fait que Jack aie obtenu le poste alors même qu'il n'a prévenu personne. Mais il ne prévient pas que Danny, puisqu'il prévient également Wendy que le "redruM" va arriver. Le mot "redruM" est le mot "Murder" (meurtre) à l'envers, ce que Wendy comprend en regardant le mot dans un miroir. Enfin, la première grande apparition de Tony se fait face à un miroir, ce qui suggère une nouvelle fois le double. Selon Michel Ciment, auteur du livre Kubrick, Tony est une réponse à la violence de Jack envers Danny, qu'il a notamment exercé sur lui 5 mois avant les évènements du film, lorsqu'il lui a cassé le bras[70].
Un double un peu plus anecdotique apparait dans la chambre de Dick Halloran en Floride. Pendant qu'il regarde la télévision, on peut voir une lampe de chaque côté de cette dernière, ainsi que deux portraits de femmes nues de chaque côté de la pièce. Ici, le double sert à déséquilibrer la scène, puisque l'image est parfaitement bien composée alors que quelque chose de sinistre et surnaturel (le fait que Dick reçoive, grâce à son shining, des informations de Danny qui disent que la famille Torrance a des problèmes).
Un autre double anecdotique est celui qui survient durant la séquence « Un mois plus tard ». On y voit Jack dormir, mais au fur et à mesure que la caméra recule, on se rend compte que c'est l'image provenant d'un miroir. A côté de lui, on voit une vraie image de Wendy apporter un plateau à Jack, une image qui devient celle du miroir un peu après.
Enfin, le dernier double volontaire du film dans la chambre 237. Lorsque Jack va l'inspecter, après que Wendy lui aie dit que Danny s'était fait étrangler par une femme dans cette chambre, il voit une femme nue sortir de la baignoire, qu'il se met à embrasser. Cependant, en regardant dans le miroir, il se rend compte qu'elle s'est transformée en un cadavre en décomposition d'une vieille femme, qui chasse lentement Jack, qui ferme à clé la porte de la chambre. Le double est évidemment ici suggéré par le fait que cette chambre comporte deux femmes différentes, mais également par le fait que la révélation du vrai corps de la femme se fasse face à un miroir[69].
D'autres doubles ont été repérés, mais semblent cette fois n'être que des coïncidences, comme le fait que les initiales de Stanley Kubrick et de Stephen King soient les mêmes, ou bien le fait que Jack Nicholson et Danny Lloyd interprètent chacun un personnage portant leur nom, couplé au fait que le nom de famille de Danny Lloyd soit le même que le prénom du barman de l'hôtel[71]
La photo finale
À la toute fin du film, juste avant le générique de fin, on peut voir la caméra se déplacer lentement vers un mur de l'hôtel où est accrochée entre autres une photo au milieu de laquelle figure Jack participant à une réception donnée le 4 juillet 1921, soit 59 ans plus tôt. La photo, qui existait déjà avant, a été refaite par Kubrick, en incrustant le visage de Jack Nicholson lui-même, étant un grand amoureux de la photographie depuis toujours. Stanley Kubrick a donné sa vision des choses (qui est la réincarnation de Jack Torrance à travers les années) dans une des rares interviews le concernant[72], ce qui n'empêche toutefois pas le fait que les spectateurs interprètent de différentes manières cette fin tout aussi mystérieuse et ambiguë que celle de 2001, l'Odyssée de l'espace.
La fin coupée
Il existe deux fins à cette histoire. Celle du livre où l’hôtel maléfique explose, celle du film où Jack meurt perdu et congelé dans le labyrinthe enneigé de l'hôtel, après quoi le plan final du film montre une photo exposée dans le hall d'entrée où l'on voit Jack participant à une réception donnée à l'hôtel quelque soixante ans plus tôt. Kubrick a pourtant tourné une scène finale[73] alternative qui ne sera pas gardée. Dans celle-ci, on peut voir le directeur de l’hôtel qui rend visite à Wendy à l’hôpital et lui explique que la police n'a rien trouvé de particulier, impliquant que c'est elle qui a tout imaginé. Avant de quitter l'hôpital, il donne à Danny la balle de tennis qui l'avait attiré dans la chambre 237, et un "carton" apparaît alors : « L'hôtel Overlook allait survivre à la tragédie, comme il l’avait déjà fait de si nombreuses fois. Il est toujours ouvert chaque année du 20 mai au 20 septembre. Il est fermé l’hiver. ». Malgré tout, le nom des acteurs qui apparaissent dans la séquence (Robin Pappas, Alison Coleridge, Burnell Tucker et Jana Sheldon) sont toujours crédités au générique[73].
Autour du film
Commentaires
Pendant le générique de début du film, en plan aérien, la caméra suit la voiture des personnages principaux dans les lacets de la montagne. Certains cinéphiles égratignent le perfectionnisme légendaire de Kubrick car on aperçoit l'ombre de l'hélicoptère utilisé pour la prise de vue, en bas à droite[74] et, plus tard, les pales de l'appareil[75]. L'explication vient du fait que le tournage a été effectué au format 1.37:1 pour une diffusion censée être en 1.85:1, avec les bandes noires qui masquent une partie de l'image ; seule une diffusion dans le format de tournage laisse donc entrevoir cette « erreur »[76].
La phrase tapée des centaines de fois par Jack sur sa machine à écrire (« All work and no play makes Jack a dull boy ») est une expression idiomatique anglaise qui n'a aucun équivalent dans d'autres langues. Cependant, elle a été traduite en diverses langues (italien, allemand, espagnol et français) par Stanley Kubrick lui-même. C'est ainsi que lors de la diffusion originale en France et sur les VHS originales, on peut lire « Un tiens vaut mieux que deux tu l'auras »[77].
Dans la version française, il y a une erreur de traduction pour le surnom de Danny, traduit en « canard » alors qu'en version originale c'est « Doc » (les traducteurs ayant compris le mot « duck » au lieu de « doc »). Dans le film, Wendy Torrance explique qu'elle et son mari appellent leur fils ainsi à cause du dessin animé Bugs Bunny et de sa phrase fétiche « What's up, doc? » (« Quoi d'neuf, docteur ? »).
Jack Nicholson et Danny Lloyd interprètent tous deux un personnage qui porte le même prénom qu'eux. Egalement, le nom de famille de l'acteur de Danny est le même que le prénom du barman de l'hôtel.
Le cri de Jack Torrance « Heeeeeere's Johnny! » faillit passer à la trappe, car Kubrick ne regardait pas la télévision américaine et ne savait pas que c'était la phrase d'accroche lors de l'entrée en scène de l'animateur Johnny Carson au début de son émission The Tonight Show[78] - [79].
Barry Nelson, qui joue le directeur de l'hôtel, a été le premier acteur à interpréter le personnage de James Bond à l'écran en 1954, dans une adaptation du roman Casino Royale de Ian Fleming présentée par la série télévisée d'anthologie Climax!, huit ans avant l'acteur Sean Connery.
Références culturelles dans le film
- Lorsque Wendy et Danny sont dans leur appartement à Boulder, Danny regarde un épisode de Bip-bip et Coyote appelé Stop ! Look ! And Hasten !. Le même épisode est diffusé plus tard dans le film, lorsque, dans l'hôtel, Wendy s'adresse à Danny, en peignoir, toujours possédé par Tony, en lui disant qu'elle va aller parler à Jack.
- Le film diffusé en arrière-plan de Wendy lorsqu'elle parle à Jack au téléphone, qui vient d'obtenir son emploi de gardien, est Carson City.
- Le film diffusé sur la télévision de l'Overlook avant que Danny n'aille parler à Jack est Un été 42.
- Sur une petite télévision, dans le garage de Larry Durkin, un court-métrage appelé To Itch His Own est diffusé.
- Lorsque Jack se rend vers la porte de la salle de bain avec une hache dans la main, il prononce (en anglais) la phrase « Come out, come out, wherever you are... », ce qui est une référence au Magicien d'Oz où une chanson avec ce titre est présente.
- Lorsque, dans la même scène, il toque à ladite porte, il récite le dialogue que prononce le loup pour détruire chaque maison des 3 petits cochons dans le conte éponyme[80].
Dans la culture populaire
- Dans le film Scary Movie, le tueur, habillé comme dans Scream, prononce le mot « Redrum ». De plus, on voit un moment le père de l'héroïne qui passe sa tête par la porte entrouverte. C'est une parodie de la scène où Jack Nicholson passe sa tête par le trou de la porte qu'il vient de défoncer[81].
- Dans le film Le Fils de Chucky de Don Mancini, Chucky essaye de retrouver Tiffany, qui s'est réfugiée dans une chambre d'hôpital avec son fils Glen. Chucky prend une hache et commence à fracasser la porte puis passe la tête par le trou : c'est un rappel de la scène avec Jack Nicholson.
- Dans le film Toy Story, on peut voir le tapis de The Shining dans la maison de Sid, le méchant garçon dans le premier film.
- Dans Le Pari, Isabelle Otero découvre sur une machine à écrire que Bernard a écrit « le tabac c'est tabou, on en viendra tous à bout » de la même manière que Jack a écrit des centaines de fois le même message dans Shining[81].
- Dans le film 15 août, Jean-Pierre Darroussin compare des toilettes en très mauvais état au genre du film (23e minute).
- La scène où Jack envoie la balle de baseball contre le mur de l'hôtel est rythmée, de façon inquiétante, par le choc de la balle contre le mur et son retour dans les mains du personnage ; deux ans plus tard toute la musique de The Thing, film d'horreur d'un nouveau genre, reposera sur l’utilisation effrayante de ce rythme.
- La chambre 237 est reprise sous forme de clin d’œil dans le film Cold Prey de Roar Uthaug.
- Dans le film Le Monde de Nemo lorsque Bruce, le requin repenti, poursuit Marin et Dory dans le sous-marin et défonce la porte, il passe sa tête et dit « C'est Brucy ! » (« Here is Brucy! » en anglais) renvoie au « Coucou, chérie ! » (« Here is Johnny! » en anglais) de Jack Nicholson alors qu'il poursuit Shelley Duvall dans Shining.
- Dans Twister, réalisé par Jan de Bont, un cinéma en plein air diffuse Shining juste avant l'arrivée de la tornade. La première scène que l'on peut apercevoir est celle où Danny tombe nez à nez avec les jumelles fantômes au bout d'un couloir, la seconde scène est celle où Jack détruit la porte de la chambre à l'aide d'une hache.
- Lontano, la musique de György Ligeti, que l'on retrouve plusieurs fois dans Shining, est également présente au début du film Shutter Island, dans lequel l'importance de l'espace sur le personnage principal est également un élément-clé.
- Dans le film Radin !, lorsque Dany Boon ne veut pas payer l'addition et la fait avaler à Laurence Arné, il s'enfuit, saisit une hache et découpe une fente dans une porte pour y passer la tête.
- Dans Passengers, le bar de l'Avalon ainsi que le barman font écho au film Shining.
- Une scène entière du film de Steven Spielberg Ready Player One sorti en 2018, se déroule littéralement à l'intérieur du Shining de Stanley Kubrick. Toutes les scènes les plus célèbres y sont évoquées/reproduites et la photo en noir et blanc qui constituait le plan final du film de 1980 joue même un rôle crucial dans la résolution de l'énigme à laquelle les personnages sont confrontés. Un autre aspect de cette scène est qu'un des personnages de Ready Player One n'a pas vu The Shining et ne sait donc pas ce qui peut s'y produire, notamment lorsqu'il se retrouve devant la porte de la chambre 237...
- Dans le film Angry Birds, le film, lorsque les oiseaux sont à la recherche des œufs dans le chateau de Leonard, Red ouvre une porte derrière laquelle se trouve un couloir et deux cochons habillés de robes bleues évoquant la scène des jumelles. Dans la version anglaise, les cochons prononcent "Redrum", qui a été traduit "Red mort" en français.
- Le film a été cité dans un épisode de NCIS, citation faite après qu'un mort sur lequel était inscrit « Redrum » a été retrouvé sur une scène de crime.
- Dans l'épisode 8 de la deuxième saison de la série télévisée Malcolm (ou Malcolm in the middle[82]), Reese imite Danny en « faisant parler » son doigt alors qu'il va voir la psychologue de l'école.
- Dans l'épisode 1 de la deuxième saison des Griffin, Stewie rencontre dans un couloir l'apparition des deux jeunes filles lui disant : « Tu viens jouer avec nous pour toujours ». Il leur répond « All work and no play makes Stewie a dull boy ». On peut voir Stewie jouer avec des cubes marquant « REDRUM » lors d'un autre épisode.
- La série animée Les Simpson fait de nombreux clins d'œil au film :
- dans l'épisode Simpson Horror Show V (6e épisode de la saison 6), la première partie (« The Shinning ») est une parodie complète du film, dans laquelle Homer Simpson tente de tuer sa famille dans l'hôtel qu'il garde pour Monsieur Burns.
- dans l'épisode 10 de la saison 8 (Aux frontières du réel), l'annotation « All work and no play makes Jack a dull boy » envahit peu à peu l'écran.
- dans l'épisode 9 de la saison 9 (Marge Business), le plus jeune fils de la famille Flanders fait parler son doigt en répétant « la chambre rouge » (en anglais « red room »);
- dans Le Grand Frère, Bart essaye de contacter son père par la pensée, comme s'il utilisait le « shining », pour qu'il passe le chercher. Mais c'est Milhouse qui écrit sur un mur « Trab pu kcip » (inverse de « Pick up Bart » (« Venir chercher Bart » en français) et qui le prononce plusieurs fois à la manière de Danny.
- dans le générique de La Dernière Tentation d'Homer, Bart copie au tableau « All work and no play makes Bart a dull boy ».
- dans l'épisode 18 de la saison 19 (Lisa fait son festival), l'arrivée des Simpson en voiture au festival de Sundance est une reprise du générique de début du film lorsque Jack Torrance arrive à l'hôtel Overlook[81]
- Dans un épisode de Smallville, le garde du corps de Lana fracasse une porte à coup de hache. Lana s'échappe par la fenêtre, puis il la poursuit dehors dans la neige, la hache dans les mains.
- Dans un épisode de Daria, Daria dit, tout en levant son doigt à la Shining : « Quelle élégance, quel charme », puis « moi pas comprendre » sur un ton cynique lors de son approche, dans la voiture avec sa famille, d'un grand hôtel du même style que dans le film.
- Dans la version originale de l'épisode La Marionnette de Buffy contre les vampires, Alex dit « Redrum, redrum ».
- Dans la saison 6 de Psych : Enquêteur malgré lui, l'épisode 11 (Heeeeere's Lassie) est un hommage à Shining avec de multiples références (le titre de l'épisode, l'hôtel, les jumelles, la descente vers la folie...)
- Dans la série Lost : Les Disparus, épisode 8 de la saison 4, Michael Dawson (interprété par Harold Perrineau Jr.) fait rebondir sa balle de la même manière que le fait Jack Nicholson quand soudain George Minkowski (joué par Fisher Stevens) entre en scène et lui dit familièrement: « Tu vas pas nous faire ton Nicholson! ».
- L'épisode 12 de la saison 16 de South Park (A Nightmare on Face Time) est une parodie de Shining : la famille Marsh s'installe dans un magasin de location de DVD et Randy Marsh devient fou comme Jack Torrance.
- Dans l'épisode La Vente, de la série d'animation Le Monde incroyable de Gumball, Richard casse la porte du petit cabanon (croyant que sa fille est bloquée à l'intérieur) avec un masque de monstre et une hache, puis crie par le trou de la porte « C'est papa ! » de la même façon que Jack Nicholson.
- Dans l'épisode 11 de la saison 6 de Supernatural, Sam, tentant de tuer Bobby, casse une porte verrouillée à coups de hache derrière laquelle Bobby s'est réfugié. Bobby lui dit alors qu'il n'a pas intérêt à dire « Coucou, chérie ! » (« Here's Johnny! »).
- Dans la série d'animation Martin Mystère, lors de l'épisode s'intitulant L'Antre des Esprits Frappeurs, le Ratrac à l'extérieur et le labyrinthe de glace reprennent les mêmes intentions que le film.
- La série Les Désastreuses Aventures des orphelins Baudelaire fait plusieurs références à Shining :
- Dans l'épisode 5 de la saison 1, Captain Sham dit « Here's Shami! » de la même façon que Jack Torrance dit « Here's Johnny! ».
- Dans l'épisode 7 de la saison 2, les femmes poudrées apparaissent dans un couloir en disant en même temps « Come and play with us »
- Dans l'épisode 8 de la saison 2, la Montagne Vivante fait un trou dans une porte avant d'y passer la tête et de se présenter.
- Le film est parodié dans l'épisode 41 de la saison 3 de la web-série d'animation Les Kassos. On y voit Wendy et Danny au bureau de l'assistante sociale supplier de l'aide à la suite de la venue de Jack. Cependant, lorsque ce dernier troue la porte avec la hache, il se coince la tête dedans.
- L'un des niveaux du jeu vidéo Blood est nommé « Overlook Hotel » comme le lieu où se déroule le film. On peut même trouver le cadavre congelé de Jack dans le jardin.
- L'un des niveaux du jeu vidéo Duke Nukem: Total Meltdown est nommé « Hotel Shrining ». On peut même trouver la chambre avec le mot « Redrum » écrit sur le mur et la hache plantée sur la porte.
- Dans le jeu Vampire The Masquerade: Bloodline, l'une des premières quêtes consiste à trouver un objet dans un hôtel abandonné à la suite d'un incendie. De nombreux indices dont un journal intime font référence directement au film.
- Dans le jeu Tony Hawk Project 8 apparaissent les deux filles dans le niveau du lycée.
- Le jeu Alan Wake, tout comme d'autres films et séries, fait apparaître quelques clins d'œil au film. L'ambiance du jeu est clairement inspirée des œuvres de King.
- Dans le jeu de rôle Xenogears, la créature errant dans les égouts se nomme le Redrum. C'est un humain qui a sombré dans la folie et se nourrit de chair humaine.
- Dans le jeu de combat Mortal Kombat X, durant l'un de ses Fatality, le personnage de Johnny Cage passe la tête au travers de la poitrine de l'adversaire qu'il est en train d'achever, et prononce la phrase « Here's Johnny, » en référence à la scène de la salle de bains où Jack Nicholson passe la tête à travers la porte de la salle de bain en prononçant la même phrase
- Dans le jeu épisodique Life is Strange, lorsqu'on entre dans le dortoir des filles de Blackwell, on peut apercevoir sur l'ardoise, à côté de la porte de la première chambre à gauche, qu'il est noté « Redrum », petit clin d'œil à ce qu'écrit Danny au rouge à lèvres sur la porte face au miroir.
- Dans le jeu vidéo Minecraft, en renommant un vindicateur "Johnny", il se met alors à attaquer avec sa hache tout mob qu'il croisera, en référence à la scène de la salle de bains où Jack Nicholson passe la tête à travers la porte de la salle de bains en criant « Here's Johnny ».
- Le groupe norvégien Shining est nommé en hommage à ce film, des chansons comme REDRUM sont particulièrement explicites dans l'hommage.
- Le vidéoclip de la chanson The Kill de la formation Thirty Seconds to Mars a été fortement inspiré du film, notamment l'élément de folie, l'hôtel, la salle de fête, la machine à écrire, la balle de tennis, le bar, les miroirs, la chambre d'hôtel, les jumeaux et jumelles, entre autres.
- Le groupe Slipknot a réalisé le clip de Spit it out en parodiant différentes scènes de Shining.
- Le clip Symphony 2000 d'EPMD (plus précisément lors du couplet de Redman) fait référence à la scène où Jack Nicholson cherche sa femme et passe sa tête à travers la porte.
- La chanson Dull boy de Mudvayne fait référence à Shining : la phrase dite au début est celle écrite et copiée des milliers de fois par Jack : « All work and no play makes Jack a dull boy ».
- Los Carniceros del Norte : dans leur concept-album Cuchilladas, où chaque chanson correspond à un film d'horreur culte, la chanson Hotel Overlook est consacrée à Shining.
- La fin du vidéoclip de la chanson Please Don't Leave Me de la chanteuse Pink fait référence à la scène de Shining où la femme de Jack et son fils sont enfermés dans une salle de bains et Jack détruit la porte à grands coups de hache.
- Le groupe d'EBM/electro industriel Grendel reprend en sample les gémissements de Danny Lloyd quand il prononce « Redrum » dans leur chanson intitulée de même.
- Le chanteur anglais Robbie Williams reprend quelques scènes du film dans son clip Tripping en 2005. Notamment l'intérieur de l'hôtel Overlook, le labyrinthe végétal et les sœurs jumelles. Outre l'aspect esthétique, le clip reprend l'essence du film de Stanley Kubrick, à savoir le concept du présent / passé.
- Dans le clip de la chanson Monsters Under Bed d'Eugene McGuinness, les jumelles apparaissent.
- Dans la chanson Lion d'Eugene McGuinness, « Redrum » est chanté.
- Le groupe de techno hollandais Hocus Pocus crée, en 1993, un titre se nommant Here's Johnny, utilisant le sample de la réplique « Here's Johnny! » de Jack Nicholson lors de la scène de la destruction de la porte de la salle de bain à la hache...
- Dans le clip de la chanson "évier métal" d'Ultra Vomit, on peut voir une parodie de la scène de Danny parcourant l'hôtel avec son tricycle, avant sa rencontre avec les jumelles.
- Le film Shining est parodié par le site angryalien.com (site parodiant des films en trente secondes avec des lapins)
- Dans le numéro 124 du magazine Super Picsou Géant (dans une histoire intitulée « Un frisson dans la neige »), on voit Donald se faire confier la mission de garder un hôtel pendant l’hiver. On voit ainsi de multiples comparaisons par rapport au livre et au film (les jumelles, les buissons en forme d’animaux, la hache, le « couac » qui équivaut au Shining, la balle de tennis, les neveux de Donald qui visitent l'hôtel avec des skateboards et l'explosion de la chaudière, sans oublier les crises de folie).
- Le documentaire Room 237, réalisé par Rodney Ascher en 2012, propose une exploration de diverses interprétations fantaisistes et de mythes entourant le film.
- Dans le tome 22 du manga Vinland Saga de Makoto Yukimura, une référence à la scène où Jack Torrance défonce la porte de salle de bains y est faite (le "Here's Johnny" étant remplacé par un "Here's Thorkell").
« Suite »
Le film Doctor Sleep (2019) de Mike Flanagan, est une adaptation tirée du roman du même nom et une « suite » au film de Kubrick. Il met en scène le personnage de Danny Torrance (interprété par Ewan McGregor), devenu adulte[83].
Notes et références
Notes
- Les images proviennent du parc national de Glacier dans le Montana, alors que dans le film l'action se situe dans le Colorado.
- Expression idiomatique signifiant : « Trop de travail et pas de plaisir font de Jack un enfant terne », sans équivalent en français mais sous-titrée « Un tiens vaut mieux que deux tu l'auras » dans la version française du film.
- Le « R » signifie que les mineurs (17 ans ou moins) doivent être accompagnés pour pouvoir assister à la projection du film.
- À l'origine, Shining fut interdit aux moins de 13 ans, puis fut réévaluée en interdit aux moins de 12 ans avec le changement de classification.
Références
- Prononciation en anglais américain retranscrite selon la norme API.
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- « Shining - L'Enfant lumière (The Shining) », sur Mediafilm (consulté le ).
- Bruno Icher, « Le fol amour de Shining », sur liberation.fr, (consulté le ).
- Danny, au moment où Jack est libéré de la cuisine, répète et écrit dans la chambre où sa mère sommeille le mot « redrum » — en VO « ertruem » — (ce qui donne à l'envers « murder » en anglais, soit « meurtre » en français).
- http://www.elstree.co.uk/shining.html
- Charlie Vandekerkhove, « Les 7 scènes inoubliables de "Shining", le film culte de Stanley Kubrick », sur rtl.fr,
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- Marcello Walter Bruno (trad. Sylvia Guzzi), Stanley Kubrick, Gremese International, 2001 (ISBN 978-8873014508) p. 23.
- Michel Ciment, op. cit. p. 135-146.
- Stephen King, traduit par William Olivier Desmond, Écriture : Mémoires d'un métier, Le Livre de Poche, 2003 (ISBN 978-2-2531-5145-6)
- George Beahm (trad. de l'anglais), Stephen King : de A à Z, Issy-les-Moulineaux, Vents d'Ouest, , 276 p. (ISBN 2-86967-903-3), p. 223-224
- Conversation entre Jack Nicholson et Stanley Kubrick, Stanley Kubrick : Une vie en image, documentaire réalisé par Jan Harlan en 2000.
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- Shining (1980) : Capture erreur 811 - Erreursdefilms.com
- Shining (1980) : Capture erreur 812 - Erreursdefilms.com
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- Michel Ciment, Stanley Kubrick
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- (en) Malcolm in the middle
- Doctor Sleep (lire en ligne)
Annexes
Bibliographie
- Delphine Valloire, Il était une fois... Shining : dans les coulisses du film le plus terrifiant de tous les temps, Lyon, Rockyrama, 2023, 112 p., coll. Il était une fois
- Anne Goliot-Lété (dir.), Shining : Stanley Kubrick : dans le labyrinthe, Latresne, le Bord de l'eau, 2020, 207 p., coll. Cinéfocales
- Loig Le Bihan, Shining au miroir : surinterprétations, Pertuis, Rouge profond, 2017, 393 p., coll. Raccords
- Roger Luckhurst, Shining, Talence, Akileos, 2016, 96 p., coll. BFI, les classiques du cinéma
- Jean-Pierre Vidal, « La Berlue et le mythe : S/K, ou de Stephen King à Stanley Kubrick », Cinémas, vol. 4, no 1, , p. 115-129 (lire en ligne)
Articles connexes
- Vivian Kubrick, la fille de Stanley Kubrick, a réalisé un « making of » sur le tournage du film.
- Room 237, un documentaire sur l'interprétation du film.
- Shining (mini-série)
- Doctor Sleep (« suite »)
- Cinéma fantastique
- Chamanisme
Liens externes
- Ressources relatives à l'audiovisuel :
- Allociné
- Centre national du cinéma et de l'image animée
- Ciné-Ressources
- Cinémathèque québécoise
- (en) AllMovie
- (en) American Film Institute
- (en) BFI National Archive
- (en) British Film Institute
- (it) Cinematografo.it
- (en) IMDb
- (en) LUMIERE
- (de) OFDb
- (en) Oscars du cinéma
- (en) Rotten Tomatoes
- (mul) The Movie Database
- Ressource relative à plusieurs domaines :
- (en) Metacritic
- Notices dans des dictionnaires ou encyclopédies généralistes :