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Musique pour cordes, percussion et célesta

Musique pour cordes, percussion et célesta de Béla Bartók est une œuvre composée en 1936 et créée le à Bâle par l'orchestre de chambre de Bâle, dirigé par Paul Sacher, qui en est aussi le commanditaire.

Cette pièce orchestrale est novatrice dans sa composition. La structure du premier mouvement pourrait être construite (comme de nombreuses autres œuvres du compositeur) sur des proportions en rapport avec le nombre d'or[1]. Cependant, d'autres spécialistes de Bartók ont critiqué cette interprétation[2]. On y trouve aussi une invention rythmique, un langage chromatique d'essence modale (une note servant toujours de polarité au discours) et des sources folkloriques et impressionnistes.

Analyse de l'œuvre

Quatre mouvements se succèdent : une fugue qui palpite, un allegro bondissant, un nocturne vertigineux et un final joyeusement « paysan » :

  • Andante tranquillo

Fugue rigoureuse et tendue sur le ton indicatif La où les sections de cordes entrent séquentiellement et crescendo avec de fréquents changements de métrique à 5/8, 7/8, 8/8, 9/8, 10/8, 12/8, d'abord avec sourdine les premiers altos à 8/8, puis les premiers violons, ensuite les deuxièmes violons puis les premiers violoncelles, ensuite les premières contrebasses et ainsi de suite jusqu'à l'entrée d'un roulement de timbale crescendo, suivi d'un tremolo des cymbales crescendo ; et enfin le célesta qui en triples croches joue un motif chromatique ondulant, onirique et obsessionnel, répété 17 fois. La fin s'apaise sur la tonique 'la', diminuendo. L'alliance des cordes avec le célesta et les timbales produit une atmosphère de timbres tout à fait particulière.

  • Allegro

Le second mouvement, brillant et rythmique, est construit selon la forme sonate et pivote autour de la tonalité d'ut.

  • Adagio

C'est sans doute le mouvement le plus original, en forme d'arche et empli de sons nocturnes et mystérieux, à la manière d'une « musique de nuit ». L'introduction est marquée par la répétition sur trois mesures d'un fa aigu, pianissimo, au xylophone ; puis entrent les timbales et les violoncelles et contrebasses avec des trémolos profonds ; les altos exposent ensuite un thème fragmentaire. Les timbres ont ici une prédominance absolue.

  • Allegro molto

Le dernier mouvement, sorte de rondo cinglant, est le plus fougueux, mais aussi le plus tonal et conventionnel, Bartók revenant à son inspiration issue du folklore. Mais il fait aussi entendre une reprise du thème du premier mouvement, simplifié, avant de se précipiter vers sa conclusion.

Il s'agit d'une des œuvres les plus expressives de Bartók, dans laquelle le compositeur trouve son mode d'expression personnel, en une sorte de transposition de son monde intérieur.

Instrumentation

Instrumentation de Musique pour cordes, percussion et célesta
Cordes I
premiers violons, seconds violons, altos,

violoncelles, contrebasses,

Cordes II
premiers violons, seconds violons, altos,

violoncelles, contrebasses,

Claviers
1 Harpe, 1 piano, 1 Célesta,
Percussions
timbales, grosse caisse, Cymbale, Tam-tam, 2 Tambours piccolo, 1 Xylophone,
2' mouvement mesures 200 à 207

Discographie

Utilisation de l'œuvre dans d'autres domaines

Musique pour cordes, percussion et célesta a été utilisée dans de nombreux films et séries télévisées. Le troisième mouvement a notamment été utilisé par Stanley Kubrick dans plusieurs scènes de son film Shining (1980), ainsi que par Spike Jonze dans le film Dans la peau de John Malkovitch.

Des extraits de l'œuvre peuvent également être entendus dans les épisodes de Doctor Who : The Enemy of the World et The Web of Fear

Notes et références

  1. Selon des analyses de (en) Ernő Lendvaï, Béla Bartók: An Analysis of His Music — With an Introduction by Alan Bush, Kahn & Averill, (ISBN 978-0-90070781-0) et (en) Larry J. Solomon, Symmetry as a Compositional Determinant, (1re éd. 1973) (lire en ligne), chap. VII.
  2. Voir par exemple (en) The Bartók Controversy.
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