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Dies iræ

Le Dies iræ (« Jour de colère Â» en latin), aussi appelĂ© Prose des Morts, est une sĂ©quence (ou prose) mĂ©diĂ©vale chantĂ©e, adoptant la forme d'un(e) hymne liturgique. L'inspiration du poème est partiellement apocalyptique. Les prĂ©mices de cette sĂ©quence sont apparues dès le dĂ©but du XIe siècle, la version actuelle datant du XIIIe siècle. C'est Ă  cette Ă©poque et sous cet aspect qu'elle a Ă©tĂ© intĂ©grĂ©e au corpus grĂ©gorien. Le Dies iræ a ensuite Ă©tĂ© chantĂ© pendant des siècles dans la messe de Requiem (elle peut toujours l'ĂŞtre, mais n'est pas obligatoire, sauf lors de l'utilisation de la forme tridentine du rite romain).

Le Jugement dernier par Rogier van der Weyden.

Dies iræ

Écrit en langue latine sur le thème de la colère de Dieu au dernier jour (celui du Jugement Dernier), le poème évoque le retour (la Parousie) du Christ, au « son étonnant[1] de la trompette » qui jettera les créatures au pied de son trône afin que tout acte soit jugé. Il participe d’une tendance médiévale (liée à l’époque des Croisades) que Jean-Charles Payen a appelée « la prédication par la crainte ». Mais c’est aussi, pour une bonne partie, le poème de la faiblesse de l’humain et du doute : « Quel protecteur vais-je implorer, quand le juste est à peine sûr ? » (Quem patronum rogaturus, cum vix justus sit securus ?). Et plus loin : « Rappelle-toi, Jésus très bon, c’est pour moi que tu es venu, ne me perds pas en ce jour-là » (Recordare, Jesu pie, quod sum causa tuæ viæ ; ne me perdas illa die).

C’est un des poèmes les plus connus de la littérature latine médiévale. Les textes de cette époque diffèrent des poèmes latins classiques par leur distribution de l’accent tonique et par la rime. Dans la séquence Dies iræ, le mètre est trochaïque (une syllabe accentuée, une syllabe non accentuée). Elle est chantée en style de chant grégorien (ou plain-chant).

Son élaboration remonte au début du XIe siècle (donc aux alentours de l'an mil) et aux tropes (ou développements) du Répons Libera me Domine (« Libère moi, Seigneur, de la mort éternelle ») qu’on chante également dans les messes de Requiem et où l’on trouve les mots Dies illa, dies iræ : « Ce jour-là sera un jour de colère »). L’essentiel du poème du Dies iræ semble avoir été mis en forme au milieu du XIIe siècle (texte et musique). Il a longtemps été attribué à un frère franciscain italien du XIIIe siècle, Thomas de Celano (Tomaso da Celano, 1200-1260). Mais il semble que cet auteur n'ait fait passer à la postérité que la version légèrement remaniée et complétée d’un poème plus bref et plus ancien, conservé dans un manuscrit du XIIe siècle : en 1931, Dom Mauro Inguanez, bibliothécaire du Mont-Cassin, découvrit à Caramanico Terme, près de Naples, ce manuscrit datant de la fin du XIIe siècle, qui donne du Dies iræ une version un peu plus courte que la nôtre : elle se termine avec la strophe Oro supplex. Il manque, en outre, la strophe Juste judex. Celano n'a pu, tout au plus, qu'apporter quelques modifications sur un texte déjà existant, sans doute dans le but de l'intégrer à la Messe des Morts[2].

Après cela, le Dies iræ devint, pour une longue période, une Séquence (Sequentia) de la liturgie des funérailles (à laquelle appartient la Messe de Requiem). C’est à ce titre qu’il a fait l’objet de nombreuses compositions musicales ; parmi les plus célèbres, celles qu’on trouve dans les messes des morts de W. A. Mozart et de Giuseppe Verdi (qui ne reprennent aucun élément du plain-chant, mais seulement l’intégralité du texte)[3]. Cependant, les messes de Requiem ne comportent pas nécessairement le Dies iræ : il est par exemple absent du Requiem de Gabriel Fauré, qui retient plus les idées de repos et de paradis (voir l’In paradisum par lequel la messe se termine) que l’idée de crainte.

Dans le rite approuvé en 1969, à la suite du Concile Vatican II, par le pape Paul VI, la séquence a disparu des messes des défunts (ce qui n’entraîne pas sa disparition totale : elle reste néanmoins présente dans la forme 1962 du rite, celle-ci pouvant toujours être employée). La séquence figure aussi dans la version latine de l’Office des Lectures, à la 34e semaine du Temps ordinaire (Liber Hymnarius, Solesmes, 1983, XVI - 622 p.).

Origine et sources du poème

Le poème comporte une indication sur les sources qui l’ont inspiré, avec le vers déclarant Teste David cum Sibylla, « David l’atteste avec la Sibylle ». Le roi David est ici mentionné en tant qu’auteur biblique, en particulier des Psaumes. Le passage biblique ayant le plus clairement inspiré la composition du Dies iræ se trouve cependant dans le premier chapitre du Livre de Sophonie[4]. Les versets 14 à 18 évoquent en effet un « jour de colère », « jour où sonnera la trompette [tuba dans le texte latin] et jour de clameur », dans lequel toute la terre sera dévorée dans le feu de la colère de Dieu. (1,14-18) :

« Dies iræ, dies illa, dies tribulationis et angustiæ, dies calamitatis et miseriæ, dies tenebrarum et caliginis, dies nebulæ et turbinis, dies tubæ et clangoris super civitates munitas et super angulos excelsos. »

— Livre de Sophonie, 1, 15.

La Sibylle évoquée dans le Dies iræ est ce personnage de l’Antiquité auquel étaient attribués des oracles. Certains de ces oracles furent interprétés comme des prophéties chrétiennes par des auteurs de l’Antiquité, en particulier par Lactance. Ce dernier écrivit au début du IVe siècle un livre intitulé La colère de Dieu, mais c’est surtout dans le septième livre des Institutions Divines qu’il a décrit le jour de sa colère en se basant sur des prophéties de la Sibylle d'Érythrées. Ces oracles comportent nombre de thèmes présents dans le Dies iræ : le jour de la colère de Dieu, le jugement final, l’ouverture des tombeaux, la destruction du monde, l’annonce de ce jour par le son d’une trompette, la peur qui saisira tout le monde, l’appel à la clémence :

« …et pour comble de malheur, on entendra une trompette, selon le témoignage de la Sibylle, qui retentira du haut du ciel. Il n’y aura point de cœur où ce triste son ne jette l’épouvante et le tremblement. Alors le fer, le feu, la famine et la maladie servant comme de ministres à la colère de Dieu, se déchargeront sur les hommes qui n’auront point connu sa justice. Mais l’appréhension dont ils seront agités les tourmentera plus cruellement qu’aucun autre mal. Ils imploreront la miséricorde, et ne seront point exaucés ; ils invoqueront la mort, et ne recevront point son secours ; ils ne trouveront aucun repos ; dans la nuit, le sommeil n’approchera point de leurs yeux ; ils seront affligés par l’insomnie et par l’inquiétude du corps ; de sorte qu’ils fondront en pleurs, jetteront des cris, grinceront les dents, déploreront la condition des vivants et envieront celle des morts. La multitude de ces maux et de plusieurs autres, défigurera et désolera la terre, comme la Sibylle l’a prédit, quand elle a dit que le monde serait sans beauté et l’homme sans consolation[5]. »

— Lactance, Institutions divines, VII, XX, 3-4.

Dans ses premiers vers, le Dies iræ reprend des thèmes présents dans Sophonie et chez Lactance, mais la perspective dans laquelle ces thèmes sont exploités est très différente pour chaque œuvre. Dans le livre de Sophonie, l’évocation de la colère de Dieu précède un appel à la conversion. Chez Lactance, l’annonce du jour de la colère de Dieu est celle d’une victoire ultime, sans défaut et sans appel de la justice de Dieu. Cette justice se traduit par des supplices extrêmes pour les méchants dont les appels à la clémence seront sans effet. Lactance est fataliste, la conversion des méchants ne l’intéresse pas, il faut seulement que justice soit faite au dernier jour. Le Dies iræ ne se situe pas dans cette perspective. Il accorde une très large place aux appels à la miséricorde de la part du juste qui n’est pas certain d’avoir vraiment été juste. Par ailleurs, le Dies iræ ne dit pas que les méchants iront fatalement en enfer, il ne décrit pas non plus les supplices et les tourments que Lactance a très largement détaillés. Le Dies iræ évoque plutôt la Passion du Christ qui a souffert pour le salut des pécheurs, il rappelle aussi le pardon accordé à Marie-Madeleine et se termine par un appel à la clémence envers les pécheurs.

Le poème

Texte original en latin
Dies iræ, dies illa,
Solvet sæclum in favílla,
Teste David cum Sibýlla !
Quantus tremor est futĂşrus,
quando judex est ventĂşrus,
cuncta stricte discussĂşrus !
Tuba mirum spargens sonum
per sepĂşlcra regiĂłnum,
coget omnes ante thronum.
Mors stupébit et Natúra,
cum resĂşrget creatĂşra,
judicánti responsúra.
Liber scriptus proferétur,
in quo totum continétur,
unde Mundus judicétur.
Judex ergo cum sedébit,
quidquid latet apparébit,
nihil inúltum remanébit.
Quid sum miser tunc dictĂşrus ?
Quem patrĂłnum rogatĂşrus,
cum vix justus sit secĂşrus ?
Rex treméndæ majestátis,
qui salvándos salvas gratis,
salva me, fons pietátis.
Recordáre, Jesu pie,
quod sum causa tuæ viæ ;
ne me perdas illa die.
Quærens me, sedísti lassus,
redemĂ­sti crucem passus,
tantus labor non sit cassus.
Juste Judex ultiĂłnis,
donum fac remissiĂłnis
ante diem ratiĂłnis.
IngemĂ­sco, tamquam reus,
culpa rubet vultus meus,
supplicánti parce Deus.
Qui MarĂ­am absolvĂ­sti,
et latrĂłnem exaudĂ­sti,
mihi quoque spem dedĂ­sti.
Preces meæ non sunt dignæ,
sed tu bonus fac benĂ­gne,
ne perénni cremer igne.
Inter oves locum præsta,
et ab hædis me sequéstra,
státuens in parte dextra.
Confutátis maledíctis,
flammis ácribus addíctis,
voca me cum benedĂ­ctis.
Oro supplex et acclĂ­nis,
cor contrĂ­tum quasi cinis,
gere curam mei finis.
LacrimĂłsa dies illa,
qua resĂşrget ex favĂ­lla
judicándus homo reus.
Huic ergo parce, Deus.
Pie Jesu DĂłmine,
dona eis réquiem. Amen.
Traduction littérale
Jour de colère, ce jour-là
Il réduira le monde en cendres,
David l’atteste, et la Sibylle.
Quelle terreur Ă  venir,
quand le juge apparaîtra
pour tout strictement examiner !
La trompette répand étonnamment ses sons,
parmi les sépulcres de tous pays,
rassemblant tous les hommes devant le trĂ´ne.
La Mort sera stupéfaite, comme la Nature,
quand ressuscitera la créature,
pour être jugée d’après ses réponses.
Un livre Ă©crit sera produit,
dans lequel tout sera contenu ;
d’après quoi le Monde sera jugé.
Quand le Juge donc tiendra séance,
tout ce qui est caché apparaîtra,
et rien d’impuni ne restera.
Que, pauvre de moi, alors dirai-je ?
Quel protecteur demanderai-je,
quand à peine le juste sera en sûreté ?
Roi de terrible majesté,
qui sauvez, ceux à sauver, par votre grâce,
sauvez-moi, source de piété.
Souvenez-vous, JĂ©sus si doux,
que je suis la cause de votre route ;
ne me perdez pas en ce jour.
En me cherchant vous vous êtes assis fatigué,
me rachetant par la Croix, la Passion,
que tant de travaux ne soient pas vains.
Juste Juge de votre vengeance,
faites-moi don de la rémission
avant le jour du jugement.
Je gémis comme un coupable,
la faute rougit mon visage,
au suppliant, pardonnez Seigneur.
Vous qui avez absous Marie(-Madeleine),
et, au bon larron, exaucé les vœux,
à moi aussi vous rendez l’espoir.
Mes prières ne sont pas dignes (d’être exaucées),
mais vous, si bon, faites par votre bonté
que jamais je ne brûle dans le feu.
Entre les brebis placez-moi,
que des boucs je sois séparé,
en me plaçant à votre droite.
Confondus, les maudits,
aux flammes âcres assignés,
appelez-moi avec les bénis.
Je prie suppliant et incliné,
le cœur contrit comme de la cendre,
prenez soin de ma fin.
Jour de larmes que ce jour-lĂ ,
où ressuscitera, de la poussière,
pour le jugement, l’homme coupable.
Ă€ celui-lĂ  donc, pardonnez, Ă´ Dieu.
Doux JĂ©sus Seigneur,
donnez-leur le repos. Amen.
Traduction plus littéraire
Jour de colère, que ce jour-là
Où le monde sera réduit en cendres,
Selon les oracles de David et de la Sibylle.
Quelle terreur nous saisira
lorsque le Juge apparaîtra
pour tout juger avec rigueur !
Le son merveilleux de la trompette,
se répandant sur les tombeaux,
nous rassemblera au pied du trĂ´ne.
La Mort, surprise, et la Nature
verront se lever tous les hommes
pour comparaître face au Juge.
Le livre alors sera ouvert,
oĂą tous nos actes sont inscrits ;
tout sera jugé d'après lui.
Lorsque le Juge siégera,
tous les secrets seront révélés
et rien ne restera impuni.
Dans ma détresse, que pourrai-je alors dire ?
Quel protecteur pourrai-je implorer ?
alors que le juste est à peine en sûreté…
Ô Roi d’une majesté redoutable,
toi qui sauves les élus par grâce,
sauve-moi, source d’amour.
Rappelle-toi, Jésus très bon,
que c’est pour moi que tu es venu ;
Ne me perds pas en ce jour-lĂ .
À me chercher tu as peiné,
Par ta Passion tu m’as sauvé.
Qu’un tel labeur ne soit pas vain !
Tu serais juste en me condamnant,
mais accorde-moi ton pardon
lorsque j'aurai Ă  rendre compte.
Vois, je gémis comme un coupable
et le péché rougit mon front ;
Seigneur, pardonne à qui t’implore.
Tu as absous Marie-Madeleine
et exaucé le larron ;
tu m’as aussi donné espoir.
Mes prières ne sont pas dignes,
mais toi, si bon, fais par pitié
que j’évite le feu sans fin.
Place-moi parmi tes brebis,
Garde-moi Ă  l'Ă©cart des boucs
en me mettant Ă  ta droite.
Quand les maudits, couverts de honte,
seront voués au feu rongeur,
appelle-moi parmi les bénis.
En m’inclinant je te supplie,
le cœur broyé comme la cendre :
prends soin de mes derniers moments.
Jour de larmes que ce jour-lĂ ,
où, de la poussière, ressuscitera
le pécheur pour être jugé !
Daigne, mon Dieu, lui pardonner.
Bon JĂ©sus, notre Seigneur,
accorde-lui le repos. Amen.

Le poème devrait être complet à l’issue de l’avant-dernier paragraphe. Certains érudits se demandent si la suite est un ajout pour convenir à des fins liturgiques car la dernière strophe casse l’arrangement de trois rimes plates en faveur de deux rimes, tandis que les deux derniers vers abandonnent la rime pour l’assonance et sont en outre catalectiques.

Voici une paraphrase en vers du poème tirée des œuvres posthumes de Jean de La Fontaine[6] :

Traduction paraphrasée de la prose Dies iræ
Dieu détruira le siecle au jour de sa fureur.
Un vaste embrasement sera l’avant-coureur,
Des suites du peché long & juste salaire.
Le feu ravagera l’Univers à son tour.
Terre & Cieux passeront, & ce tems de colere
Pour la dernière fois fera naître le jour.
Cette dernière Aurore éveillera les Morts.
L’Ange rassemblera les débris de nos corps ;
Il les ira citer au fond de leur asile.
Au bruit de la trompette en tous lieux dispersé
Toute gent accourra. David & la Sibille.
On prevû ce grand jour, & nous l’ont annoncé.
De quel frémissement nous nous verrons saisis !
Qui se croira pour lors du nombre des choisis ?
Le registre des cœurs, une exacte balance
Paroîtront aux côtez d’un Juge rigoureux.
Les tombeaux s’ouvriront, & leur triste silence
Aura bien-tĂ´t fait place aux cris des malheureux.
La nature & la mort pleines d’étonnement
Verront avec effroi sortir du monument
Ceux que dés son berceau le monde aura vû vivre.
Les Morts de tous les tems demeureront surpris
En lisant leurs secrets aux Annales d’un Livre,
OĂą mĂŞme les pensers se trouveront Ă©crits.
Tout sera revelé par ce Livre fatal :
Rien d’impuni. Le Juge assis au Tribunal
Marquera sur son front sa volonté suprême.
Qui prierai-je en ce jour d’être mon défenseur ?
Sera-ce quelque juste ? Il craindra pour lui-mĂŞme,
Et cherchera l’appui de quelque intercesseur.
Roi qui fais tout trembler devant ta Majesté,
Qui sauves les Elûs par ta seule bonté,
Source d’actes benins & remplis de clemence,
Souviens-toi que pour moi tu descendis des Cieux ;
Pour moi te dépoüillant de ton pouvoir immense,
Comme un simple mortel tu parus Ă  nos yeux.
J’eus part ton passage, en perdras-tu le fruit ?
Veux-tu me condamner à l’éternelle nuit,
Moi pour qui ta bonté fit cet effort insigne ?
Tu ne t’es reposé que las de me chercher :
Tu n’as souffert la Croix que pour me rendre digne
D’un bonheur qui me puisse à toi-même attacher.
Tu pourrois aisément me perdre & te vanger.
Ne le fais point, Seigneur, viens plutĂ´t soulager
Le faix sous qui je sens que mon âme succombe.
Assure mon salut dés ce monde incertain.
Empêche malgré moi que mon cœur ne retombe,
Et ne te force enfin de retirer ta main.
Avant le jour du compte efface entier le mien.
L’illustre Pecheresse en presentant le sien,
Se fit remettre tout par son amour extrĂŞme.
Le Larron te priant fut écouté de toi :
La priere & l’amour ont un charme suprême.
Tu m’as fait esperer même grace pour moi.
Je rougis, il est vrai, de cet espoir flatteur :
La honte de me voir infidelle & menteur,
Ainsi que mon peché se lit sur mon visage.
J’insiste toutefois, & n’aurai point cessé,
Que ta bonté mettant toute chose en usage,
N’éclate en ma faveur, & ne m’ait exaucé.
Fais qu’on me place à droite, au nombre des brebis.
Separe-moi des boucs reprouvés & maudits.
Tu vois mon cœur contrit, & mon humble priere.
Fais-mois perseverer dans ce juste remords :
Je te laisse le soin de mon heure dernière ;
Ne m’abandonne pas quand j’irai chez les Morts.

Utilisation du thème dans la musique

La premiere strophe en notation neumatique : The Dies Irae melody in four-line neumatic chant notation.

Et en clef de sol, en notation Ă  5 lignes :


\relative c' {
  \cadenzaOn
  f8 e f d e c d4 d \breathe
  f8 f([ g)] f([ e)] d([ c)] e f e d4 \breathe
  a8 c( d) d d( c) e f e d \bar "|."
}
\addlyrics {
  Di -- es i -- rae di -- es il -- la,
  Sol -- vet __ sae -- clum __ in fa -- vil -- la:
  Tes -- te __ Da -- vid __ cum Si -- byl -- la
}

Le thème musical du Dies iræ, ou certains de ses éléments, ont été réutilisés dans différentes compositions originales, notamment :

Jusqu'au XVIIIe siècle

XIXe siècle

  • par Sigismund von Neukomm, Missa pro defunctis (1813) : 1er vers,
  • par Charles Henri Plantade (France), Messe de Requiem (1822) : 1re strophe et Tuba mirum,
  • par Adrien de La Fage (Juste-Adrien Lenoir de La Fage) (France), Requiem a voci e strumenti gravi (1827) : strophe Juste judex ; Missa tertia da Requiem. In anniversariis 1830 (après 1830),
  • par Hector Berlioz dans sa Symphonie fantastique (1830)[7] - [8],
  • par Charles-Valentin Alkan dans 3 morceaux dans le genre pathĂ©tique, pour piano (1837). La première et la troisième strophes sont citĂ©es dans les premières mesures de la troisième pièce, intitulĂ©e : Morte.
  • On retrouve les quatre premières notes de la sĂ©quence, en 1838, dans une autre pièce pour piano d'Alkan (N° 11. Le mourant, extrait de : Les Mois, op. 74).
  • par Edouard Deldevez, Messe de Requiem (1re et 3e strophes),
  • par Franz Liszt, Danse macabre - en allemand Totentanz - (1849)[7] - [8] ; les quatre premières notes dans : Études d’exĂ©cution transcendante. N° 6 : Vision (1852),
  • par Piotr Ilitch Tchaikovski, Dans les gouffres de l’Enfer (1872),
  • par Modeste Moussorgski, les quatre premières notes dans : Chants et danses de la mort (1875)[7],
  • par Camille Saint-SaĂ«ns dans plusieurs de ses Ĺ“uvres, comme sa Danse macabre (1874)[7], son Requiem (1878)[8] : 1re strophe et Judicandus, sa 3e symphonie "avec orgue" (1886), son Quatuor op. 112 (1912)…,
  • par Louis-Auguste Jessel (Belgique), Six offertoires pour orgue (1878) : 1re strophe,
  • par Franz Liszt, Csárdás macabre (en), pour piano (1881-82) : les quatre premières notes,
  • par Gustav Mahler, les quatre premières notes dans : Das klagende Lied (1880) et dans sa 2e symphonie, Auferstehung, en français RĂ©surrection (1894),
  • par Piotr Ilitch TchaĂŻkovski, dans sa Suite n° 3, en sol majeur, pour orchestre (op. 55, 1884) : 4e mouvement (thème avec variations),
  • par Charles Gounod, Mors et vita (Oratorio pour soli, chĹ“ur et orchestre, 1re en 1885),
  • par Piotr Ilitch Tchaikovski, dans sa symphonie Manfred (1885), d'après Lord Byron,
  • par Alfred Bruneau, Requiem (1889) : 1re strophe,
  • par AntonĂ­n Dvořák, Requiem (1891) : le dĂ©but du Pie Jesu,
  • par Reynaldo Hahn, dans sa mĂ©lodie pour chant et piano Trois jours de vendanges (1891),
  • par Johannes Brahms, dans Intermezzo, dernière pièce des 6 KlavierstĂĽcke (« Pièces pour piano »), op. 118 (1893) : le thème principal dĂ©bute par un rappel des quatre premières notes du Dies iræ,
  • par Gabriel PiernĂ©, L’An mil (1897),
  • par Maurice Ravel, dans sa mĂ©lodie pour chant et piano La chanson du rouet (1898),
  • par Jules Mouquet, dans Le Jugement dernier. Poème symphonique et vocal (1898 ?) : les deux premiers vers,

Première moitié du XXe siècle

  • par Antoine Mariotte, Chansons dramatiques. n° 4 : Les cloches (1901),
  • par Alexandre Glazounov, Suite pour orchestre « Du Moyen Ă‚ge », op. 79 (n° II : Scherzo) (1901-1902),
  • par Albert PĂ©rilhou, Impressions d’église. III : Le jour des morts au Mont Saint-Michel (1905),
  • par SergueĂŻ Rachmaninov, 1re symphonie (1895)[7] : le thème principal du 1er mouvement est dĂ©rivĂ© du Dies iræ ; Ă©galement dans le 3e mouvement ; le motif liturgique apparaĂ®t de nouveau dans la 2e symphonie (1906-1907, le premier vers dans les mouvements 2 Ă  4) ; on le reconnaĂ®t aussi en 1936, dans sa 3e symphonie (3e mouvement), dans L’Île des morts (1909)[8], Les Cloches, mĂ©lodie (1913), la Rhapsodie sur un thème de Paganini (1934), les Danses symphoniques (1940, premier vers citĂ© et dĂ©veloppĂ©, dans le 3e et dernier mouvement), le 4e concerto pour piano (1926, 1928, 1941 ; 3e mouvement : Allegro vivace). Etc. ?,
  • par NikolaĂŻ Miaskovski, Sonate pour piano n° 2 en Fa ♯ mineur, Op. 13 (1912) : les deux premiers vers dans la dernière partie, le premier vers donnant lieu Ă  dĂ©veloppements,
  • par Lili Boulanger, Pour les funĂ©railles d'un soldat, pour baryton solo, chĹ“ur Ă  4 voix mixtes et orchestre (ou piano) (1912-1913, Ă  l'âge de 19 ans), sur un poème d'Alfred de Musset : le 1er vers et les deux premières notes du Tuba mirum Ă  l'orchestre,
  • par Lorenzo Perosi, Missa pro defunctis tribus vocibus inæqualibus concinenda (sine organo) [Messe pour les dĂ©funts, pour chĹ“ur Ă  3 voix mixtes, sans orgue] (1913) : le motif du premier vers sur les mots Quantus tremor est futurus (1er vers de la 2e strophe : sĂ©quence en chant alternĂ©),
  • par Maurice Emmanuel, 3 chansons bourguignonnes (1914) : les deux premiers vers,
  • par Igor Stravinsky, 3 pièces pour quatuor Ă  cordes. N° 3 : Cantique (1914). Pièce devenue la 3e des Quatre Ă©tudes pour orchestre (1929) ; ainsi qu'une citation inconsciente (selon l'auteur) dans L'Histoire du soldat (1918),
  • par Mel Bonis, La CathĂ©drale blessĂ©e, pour piano (1915). Pièce composĂ©e après les bombardements allemands de , sur la cathĂ©drale de Reims,
  • par Max Reger, Requiem latin (1916) : le dĂ©but,
  • par Auguste SchirlĂ© (France), Messe de Requiem pour orgue (1918) : dĂ©but du 1er vers,
  • par Ildebrando Pizzetti, Messa di Requiem (1923) : presque tout,
  • par NikolaĂŻ Miaskovski, 6e symphonie (1923),
  • par Max d'Ollone, HĂ©roĂŻque (1923),
  • par Claude Guillon-Verne (1923 ?), in MĂ©lodies humoristiques : « Le Carnaval » (poème de Bernard Roy), pour une voix soliste et piano (le piano joue le premier vers et les six premières notes du second vers de la prose des morts, le tout doublĂ© Ă  la quinte supĂ©rieure pour le premier vers, avec inversion approximative, essentiellement Ă  la quarte, pour le deuxième vers, comme de brefs rappels Ă  peine caricaturaux de la polyphonie mĂ©diĂ©vale primitive)[14],
  • par Eugène YsaĂże dans sa Seconde Sonate pour violon seul, sous-titrĂ©e Obsession (1924)[8],
  • par Sir Granville Bantock, Macbeth (1926),
  • par Ottorino Respighi, Impressioni brasiliane. N° 2 : Butantan (1927),
  • par Cyrillus Kreek (Estonie), Requiem en do mineur (1927, 2. Dies iræ) composĂ© sur le texte en estonien, traduit (vers 1870) par G. J. Schultz-Bertram Ă  partir du texte liturgique ; l'autre rĂ©daction estonienne existe depuis 1996, traduite par le thĂ©ologien Rein Ă•unapuu et le poète Paul-Eerik Rummo
  • par Fernand Le Borne (Belgique), Requiem (1928) : presque tout,
  • par Kaikhosru Shapurji Sorabji (Angleterre), [64] Variazioni e fuga triplice sopra "Dies iræ" per pianoforte (1923-1926), et Sequentia cyclica super "Dies iræ" ex Missa pro defunctis in clavicembali usum (1948-1949)[15],
  • par Frank Martin (Suisse), La Nique Ă  Satan, spectacle populaire pour 2 soli (soprano et baryton), chĹ“ur d'adultes et d'enfants, avec ensemble instrumental (1929-1931). L'auteur y superpose le motif grĂ©gorien et la chanson bourguignonne J'ai vu le loup, nĂ©e du mĂŞme motif musical liturgique.
  • par Henri Nibelle, 50 pièces pour orgue ou harmonium (1935) : dĂ©but du 1er vers,
  • par Ralph Vaughan Williams, Five Tudor portraits (1936),
  • par Dmitri Kabalevski, dans FlĂ©au public (La Peste), extrait de son opĂ©ra Le MaĂ®tre de Clamecy, ou Colas Breugnon, d'après le roman de Romain Rolland (1937, profondĂ©ment rĂ©visĂ© en 1967–68),
  • par Ernest Bloch, Concerto pour violon et orchestre (1938) ; Suite symphonique (1944),
  • par Arthur Honegger, Danse des morts (1939),
  • par Luigi Dallapiccola, dans ses Canti di prigionia (1941)[8],
  • par Aram Khatchaturian, 2e symphonie (1943),
  • par Cesar Bresgen (Autriche), Requiem a capella (1945) : presque tout,
  • par Marcel Rubin (Autriche), 4e symphonie (1946) : 1re strophe,
  • par Boris Blacher, Variations sur un thème de Paganini (1947),
  • par Maurice DuruflĂ©, Requiem (1947) : Pie Jesu,
  • par Johann Nepomuk David (Autriche), Choralwerk (Partita) pour orgue (1947) : les 3 premières strophes; Requiem chorale (« Requiem choral Â», 1956) : tout,
  • par NikolaĂŻ Medtner, Quintette pour piano et cordes (1949),
  • par Kurt Fiebig (de), Markuspassion (1950) : presque tout,

Seconde moitié du XXe siècle

  • par Einojuhani Rautavaara, dans le Dies iræ de A Requiem in our Time, pour orchestre de cuivres (1953),
  • par Les Frères Jacques dans Jour de colère poème de Francis Blanche sur une musique d'Henri Leca (1953)[7] - [8],
  • par Henri Tomasi, Les noces de cendres, ballet en 2 actes : II (Danse triste), IV (Plainte funèbre), V (La Jeune fille et la mort) (1954),
  • par Antonio EstĂ©vez, Cantata criolla (es) (1954) : les deux premiers vers dĂ©veloppĂ©s de diffĂ©rentes manières Ă  l'orchestre, en contrepoint, dans « La porfia (El Diablo et Florentino) » (Le dialogue entre le diable et Florentino),
  • par RenĂ© Berthelot, Le Glas, Chanson populaire de l’OrlĂ©anais (1955) ; Le roi Renaud (1970),
  • par Antoine Reboulot, Pièces pour cĂ©rĂ©monies funèbres pour orgue (ÉlĂ©vation) (1956) : Pie Jesu et Amen,
  • par Otto Jochum (de), Cantica sacra (1957) : passim,
  • par Peter Maxwell Davies, Saint-Michael Sonata (1957) : les quatre premières notes,
  • par Ildebrando Pizzetti dans Assassinio nella cattedrale, opera lirica (Meurtre dans la cathĂ©drale). Première reprĂ©sentation : Milan, Teatro alla Scala,
  • par DĂ©sirĂ©-Emile Inghelbrecht, Requiem (1959) : la fin du premier vers Ă  l’orchestre,
  • par Jacques Brel dans sa chanson La Mort (1959)[8],
  • par Mario Castelnuovo-Tedesco dans « No hubo remedio », n° 12 des 24 Caprichos de Goya, op. 195 (1961) : variations sur les motifs mĂ©lodiques des strophes 1 et 3 (Dies iræ et Tuba mirum).
  • par Dimitri Chostakovitch dans sa musique de scène pour Hamlet (1931-1932), dans son premier Concerto pour violon[16] (1947-1955), dans les mouvements I, IV, VII et X (De Profundis, Le SuicidĂ©, Ă€ la SantĂ©, La Mort du poète) de sa 14e symphonie (1969)[7] et dans d'autres Ĺ“uvres,
  • par Bernd Alois Zimmermann dans le prĂ©lude de son opĂ©ra Die Soldaten (1957-1965),
  • par Ronald Stevenson dans Passacaille sur DSCH pour piano (1962),
  • par Ludvig Nielsen (de) (Norvège), Passacaglia pour orgue (1968) : les 2 premiers vers,
  • par Rolande Falcinelli, Sorties pour orgue (Cortège funèbre) (1968) : 1re, 3e et 5e strophes,
  • par Walter Kraft, Fantasia Dies iræ pour orgue (1968) : presque tout,
  • par Michael White, Metamorphosis, opĂ©ra, d’après Franz Kafka (1968),
  • par George Crumb, dans Black Angels, pour quatuor Ă  cordes et verres de cristal (1970)[7],
  • par Anthony Gilbert (en) (États-Unis), The Scene Machine, opĂ©ra (1971),
  • par Steve Waring, Smokey city blues (1972),
  • par le groupe de rock Offenbach, Saint-Chrone de NĂ©ant (1973),
  • par Frank Martin, Requiem (1974),
  • par le claviĂ©riste et chanteur de pop-rock Rod Argent dans The Coming of Kohoutek (1974),
  • par Krzysztof Penderecki, dans son opĂ©ra Paradise lost (1975-1978),
  • par Hubert-FĂ©lix ThiĂ©faine dans sa chanson 22 mai (1978)[8],
  • par Julos Beaucarne, Le Fossoyeur itinĂ©rant (1979),
  • par Mauricio Kagel, dans Finale, Ĺ“uvre composĂ©e en 1980/81,
  • par Michel Sardou dans sa chanson L’An mil (1983)[8], et aussi la chanson Rien (1976),
  • par Alberto Grau (es) (Venezuela), Dies iræ (1985),
  • par Thea Musgrave (nĂ©e en 1928) dans The Seasons (1988) : N° I. Autumn (le premier vers aux cloches et Ă  l'orchestre)
  • par Fritz Selis (Belgique), Musique funèbre (1990),
  • par GĂ©rard Pesson, Le gel, par jeu (1991),
  • par Michael Daugherty dans : Metropolis Symphony (5e mouvement : « Red Cape Tango »), (1988–93) ; Dead Elvis pour basson et ensemble instrumental de chambre (1993),
  • par John Law, Meditations on the Dies Iræ (1994)[7],
  • par John Cale (arrangement) et Patti Smith (poème), Dies iræ[7],
  • par Olivier Greif, dans son Quadruple concerto, pour piano, violon, alto, violoncelle et petit orchestre (2 hautbois, 2 cors et cordes), sous-titrĂ© La Danse des Morts (1998). Au cours du quatrième mouvement, les cors font entendre, Ă  peine dĂ©formĂ©s : le premier vers Dies iræ, le second vers de la strophe Lacrimosa (Qua resurget ex favilla) et le premier vers de la strophe Tuba mirum
  • par Pierre Henry, au dĂ©but d’Une Tour de Babel, premier Ă©pisode de L'homme au microphone, en 7 mouvements. Musique Ă©lectronique (1998. CrĂ©Ă©e 1999). Les 4 premières notes, retravaillĂ©es,
  • par Heinz Holliger, Concerto pour violon « Hommage Ă  Louis Soutter », 1993-2002. Pour violon et orchestre (3 flĂ»tes, 3 hautbois, 4 clarinettes, 2 bassons, 3 cors, 3 trompettes, 3 trombones ; percussions, harpe, cymbalum, marimba, cĂ©lesta, cordes). Le premier vers aux trompettes avec sourdine. Les sept premières notes du second, progressivement Ă©grenĂ©es, sur clave (4e et dernier mouvement : Épilogue) : rĂ©fĂ©rence Ă  la deuxième sonate pour violon seul, d'Eugène YsaĂże (dont le premier mouvement s'intitule Obsession, comme le second mouvement du concerto d'Holliger). YsaĂże fut le professeur de violon de Louis Soutter[17],

XXIe siècle

  • par Edward Gregson, qui adapte la première strophe de la prose mĂ©diĂ©vale pour en faire un des motifs musicaux de sa suite symphonique An Age of Kings, composĂ©e en 2004 d'après Shakespeare (1er mouvement : Church and State)[18],
  • par Caroline Marçot, NĂ©mĂ©sis (2005). La partition est Ă©crite pour 12 voix solistes, clarinette et percussions. Les textes, axĂ©s sur la colère, sont de nombreux auteurs, dont SĂ©nèque, Aristote, Tertullien, Lactance, Montaigne, Al Tawhidi. Ils sont en français, latin, allemand, arabe, anglais (sur le mot « war »), et mĂŞlent, dans un univers de tension, diffĂ©rentes sagesses antiques, chrĂ©tienne et soufie. L'Ĺ“uvre est dĂ©diĂ©e Ă  Julien Copeaux, compositeur mort en 2003, âgĂ© de 30 ans.
  • par Donald Grantham, dans Baron CimetiĂ©re’s Mambo, pour ensemble Ă  vent (première le , Ă  l'universitĂ© de Floride, Ă  Miami, par l'ensemble Ă  vent de cette universitĂ©),
  • par StĂ©phane Leach, dans Miss Knife (textes et chant : Olivier Py, 2012). Premier vers (citation instrumentale), dans la chanson : Un enfant s'ennuyait.
  • par Louis Andriessen, The Only One pour soprano solo de type jazz, avec orchestre (2018. Première le 2 mai 2019 au Walt Disney Concert Hall Ă  Los Angeles)[19]. Pièce en 8 parties : 1. Introduction, 2. The only one, 3. The early bird, 4. Interlude 1, 5. Broken morning, 6. Interlude 2, 7. Twist and shame, 8. Grown up). Citation des deux premiers vers Ă  l'orchestre.
  • par Leonardo GarcĂ­a AlarcĂłn, La Passione di GesĂą, d'après l'Évangile de Judas (crĂ©ation mondiale au Festival d'Ambronay, 23 septembre 2022). Avec la succession des motifs musicaux de la sĂ©quence mĂ©diĂ©vale donnĂ©e par le chĹ“ur Ă  l'unisson, au tout dĂ©but, certains Ă©lĂ©ments de ce plain-chant Ă©tant parfois rĂ©utilisĂ©s au chĹ“ur ou Ă  l'orchestre dans le courant de l'Ĺ“uvre[20].
  • par Chinese Man, Hold Tight (feat. ASM, Youthstar & Illaman) dans l'album The Groove Sessions Vol. 5 (2020). L'instru reprend le motif de Dies Iræ.

Utilisations modernes, mais non datées :

  • par Shanandoa dans sa Dies iræ.
  • par Libera (chĹ“ur de garçons anglais), dans Dies iræ.
  • par Canta u Populu Corsu dans I Ghjuvannali.

Le premier vers du Dies iræ est citĂ© dans les paroles d’une autre chanson de Michel Sardou : Musica (« Au son de la marche nuptiale - j’ai fait une sortie triomphale - Dies iræ dies illa - Quel mauvais jour que ce jour-lĂ  Â»).

Utilisation du thème au cinéma

Le thème musical du Dies iræ est repris dans d'innombrables œuvres cinématographiques, le premier étant Metropolis de Fritz Lang. Certains cinéastes et compositeur, comme Wendy Carlos pour The Shining de Stanley Kubrick, n'hésiteront pas à le mettre fortement en avant[21].

Le chef d’orchestre et producteur de radio Alain Pâris a produit, du 13 au , sur France Culture, une série d’émissions intitulées : Le Dies iræ, dix siècles de métamorphoses pour lesquelles Dom Angelico Surchamp et François Turellier avaient été invités. Ces émissions faisaient suite à une autre série, produite plusieurs années auparavant (1979), par le même, sur le même sujet.

Utilisation du thème dans les jeux

Outre les citations et développements de différents motifs mélodiques du Dies iræ dans les musiques précédemment citées, il y a eu des compositions spécifiques à certains jeux-vidéo[21], notamment :

Notes et références

  1. Sens classique : « comme un coup de tonnerre ».
  2. Cf. Jean-Charles Payen, Le Moyen Âge, des origines à 1300, in « Littérature française », Arthaud, 1970, p. 331.
  3. Le Dies iræ de Jean-Baptiste Lully est un grand motet et n’est pas rattaché à une messe de Requiem.
  4. Emile Osty signale en note de sa traduction de Sophonie 1,14-18 : « Morceau célèbre qui a fait trembler des générations et qui est à l’origine du Dies iræ, l’admirable séquence, longtemps attribuée à Thomas de Celano. », La Bible Osty, Paris, Seuil, 1973, p. 2034. (ISBN 2-02-003242-2).
  5. Lactance, Institutions divines, livre VII, chap. XX.
  6. La Fontaine, Jean de (1621-1695). Les Ĺ“uvres posthumes de Monsieur de La Fontaine
  7. Arnaud Merlin, « Le Dies Irae », sur France Musique, (consulté le )
  8. Angèle Leroy, « Le Dies irae, de Jean-Baptiste Lully à Shining », sur philharmoniedeparis.fr, (consulté le )
  9. En effet, contrairement à ce qu'on peut lire dans l'article, la séquence ne dit à aucun moment « Tremblez, pauvres pécheurs ! », l'auteur du poème ne s'adresse pas à des « pauvres pécheurs », inexistants ici, mais s'adresse à Dieu ; Celano n'a pas « élaboré la mélodie » du Dies iræ, sauf peut-être la toute fin ; d'autre part, contrairement à d'autres compositeurs, Lully et Delalande reprennent très peu du motif mélodique d'origine, alors qu'ils sont cités en bonne place dans le texte d'Angèle Leroy ; parmi ces informations erronées ou encore insuffisantes ou très partielles (et même partiales, cf. l'ironie employée), notons enfin qu'à l'époque d’Orange mécanique (1971-72) le compositeur Walter Carlos ne s'appelait pas encore Wendy, etc...
  10. Messe pour double chœur, voix solistes, flûtes, cordes, et basse continue
  11. Séquence (Sequentia) pour solistes, double chœur, cordes, et basse continue. Rappelons que le mot Prosa ne semble être, à l'origine, qu'une abréviation de l'expression : Pro Sequentia.
  12. (en)https://books.google.fr/books?id=kiK0yEnw4_kC&pg=PA49 note n° 4
  13. (en)http://www.gramophone.co.uk/review/delalande-sacred-choral-works Œuvres chorales sacrées de Delalande
  14. France Musique, Musicopolis, « Claude Guillon-Verne, compositeur nantais », 20 septembre 2021, 13h03-13h30
  15. (en) « Sorabji Resource Site : Musical and Literary Sources (with Links to Online… », sur ulaval.ca (consulté le ).
  16. Concerto en la mineur op. 99 (au cours du 1er mouvement Nocturne, le 1er vers déformé, au violon aussi bien qu'à l'orchestre).
  17. Cité de la musique. Médiatheque
  18. (en) Edward Gregson, Composer : An Age of Kings, 2015.
  19. Crescendo magazine. 10 mars 2021. « The Only One, par Louis Andriessen » ; France Musique. 19 mai 2021. De l'Éther à la Terre. Concert de l'ensemble intercontemporain dirigé par Matthias Pintscher
  20. France Musique. 24 octobre 2022. Le concert du soir
  21. Léopold Tobisch, « L’histoire du célèbre chant grégorien « Dies Irae » et son influence sur la culture populaire », sur France Musique, (consulté le )
  22. « Bioshock Infinite - Lady Comstock Memorial - Mozart Requiem » (consulté le )

Annexes

Bibliographie

  • Jean-Charles Payen, Le Dies iræ dans la prĂ©dication de la mort, "Romania", LXXXVI, 1965.
  • Malcolm Boyd, Dies iræ, some recent manifestations, "Music and Letters", XLIV, , p. 347-356.
  • François Turellier, Le thème du Dies iræ dans la littĂ©rature musicale, MaĂ®trise d’éducation musicale, UniversitĂ© de Paris-IV-Sorbonne, 1976.
  • Ed. A. Basso, Dizionario enciclopedico universale della musica e dei musicisti, Il lessico, II, Turin, UTET, 1983. Article : "Dies iræ".
  • François Turellier, Le cantus firmus inspirĂ© par la Prose des morts : quelques polyphonies de style franco-flamand, in : Groupe de recherche sur le patrimoine musical de l’École Doctorale Musique-Musicologie de l’UniversitĂ© de Paris-Sorbonne, "ItinĂ©raires du cantus firmus II. De l’Orient Ă  l’Occident", Presse de l’UniversitĂ© de Paris-Sorbonne, 1995, p. 71-80.
  • Id., Le thème du Dies iræ dans la musique profane, in : "Modus, Revista do Instituto Gregoriano de Lisboa", 4, 1993-1997, p. 135-157.
  • J. A. de La Fage
  • K. S. Sorabji

Liens externes

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