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John Williams (compositeur)

John Towner Williams est un compositeur, chef d'orchestre et pianiste américain né le à New York.

John Williams
John Williams en .
Fonction
Chef d'orchestre en chef (d)
Boston Pops Orchestra
-
Biographie
Naissance
Nom de naissance
John Towner Williams
Nationalité
Formation
Activités
Période d'activité
depuis
Conjoint
Enfant
signature de John Williams (compositeur)
Signature

Il est principalement connu pour ses musiques de films. On lui doit le renouveau des bandes originales symphoniques avec ce qui reste son Ɠuvre la plus cĂ©lĂšbre : la musique de la saga Star Wars. Compositeur attitrĂ© de Steven Spielberg et de George Lucas, John Williams a composĂ©, au cours d'une carriĂšre qui s'Ă©tend sur prĂšs de soixante ans, un grand nombre des plus cĂ©lĂšbres musiques de films de l'histoire d'Hollywood, notamment, outre Star Wars, celles des Dents de la mer, E.T. l'extra-terrestre, Indiana Jones, Jurassic Park, Superman, La Liste de Schindler, et les trois premiers films de la saga Harry Potter. Il a Ă©galement composĂ© la musique de quatre Olympiades, de NBC Nightly News, de la cĂ©rĂ©monie d'investiture du prĂ©sident Barack Obama, et de nombreuses sĂ©ries tĂ©lĂ©visĂ©es.

Williams a remporté cinq fois l'Oscar de la meilleure musique, mais aussi 4 Golden Globes, 7 BAFTA Awards et 21 Grammy Awards. Avec 52 nominations aux Oscars, Williams est la deuxiÚme personne la plus nommée aprÚs Walt Disney. Il a également été intronisé au Hollywood Bowl Hall of Fame en 2000 et a été récipiendaire du Kennedy Center Honors en 2004.

Williams a composĂ© Ă©galement de nombreuses Ɠuvres de musique classique Ă  la demande des plus grands orchestres. Par exemple, un Concerto pour cor pour Dale Clevenger et l'Orchestre symphonique de Chicago, un Concerto pour violoncelle pour Yo-Yo Ma et l'Orchestre symphonique de Boston, un Concerto pour basson pour les 150 ans de l'Orchestre philharmonique de New York, etc. Il a lui-mĂȘme Ă©tĂ© le principal chef de l'Orchestre Boston Pops[n 1] de 1980 Ă  1993.

Biographie

Formation et vie privée

Fils d'un percussionniste professionnel, pour CBS Radio[1] et dans le Raymond Scott Quintet, il dĂ©couvre trĂšs tĂŽt la musique, il commence Ă  apprendre le piano, puis apprend le trombone, le tuba[2], la trompette et dĂšs quinze ans mĂšne dĂ©jĂ  son propre groupe de jazz[1] et s'essaie Ă  l'arrangement ; Ă  l'Ăąge de 16 ans, il dĂ©mĂ©nage Ă  Los Angeles ; tout au long de sa jeunesse, il compose des piĂšces pour piano, puis lorsqu'il apprend la thĂ©orie, se met Ă  les orchestrer, il crĂ©e Ă  19 ans sa premiĂšre Ɠuvre, une sonate pour piano, nĂ©anmoins, il ne pense pas pouvoir vivre en composant, et n'en a pas l'intention. Il se consacre donc Ă  ses Ă©tudes de piano[3].

Il rejoint l'UCLA et le Los Angeles City College ; il Ă©tudie l'orchestration avec Robert van Eps, de la MGM, et auprĂšs de Mario Castelnuovo-Tedesco, et profite de trois ans Ă  l'US Air Force pour diriger. Il suit ensuite l'enseignement de Rosina Lhevinne, Ă  la Juilliard School, afin de perfectionner ses talents de pianiste. Il vit alors de ses cachets de pianiste de jazz, mais elle l'encourage Ă  se consacrer Ă  l'Ă©criture. Il retourne dĂšs lors Ă  Los Angeles[1].

À Hollywood, il commence comme pianiste de studio, et il accompagne des sĂ©ries TV - comme Peter Gunn (1958) - ou des films, comme South Pacific (1958), Some Like It Hot (1959), The Apartment (1960) et To Kill a Mockingbird (1962). Il se lie d'amitiĂ© avec Bernard Herrmann, le compositeur de Citizen Kane et d'Alfred Hitchcock. À 24 ans, il intĂšgre l'Ă©quipe d'arrangeurs de la Columbia, puis de la Twentieth Century Fox oĂč il travaille pour Alfred Newman et Lionel Newman, Dimitri Tiomkin, Franz Waxman, et d'autres compositeurs de l'Âge d'Or. ParallĂšlement, il travaille avec Vic Damone, Doris Day, et Mahalia Jackson, et rencontre Barbara Ruick, actrice et chanteuse qu'il Ă©pouse.

John Williams a été marié avec l'actrice Barbara Ruick de 1956 jusqu'au décÚs de celle-ci le . De cette union sont nés trois enfants : Jennifer (1956), Mark (1958) et Joseph (1960). Ce dernier est le chanteur du groupe de rock américain Toto, notamment entre 1986 et 1989. Il réintÚgre le groupe en 2010.

John Williams a épousé Samantha Winslow en secondes noces le .

Les débuts

Il compose dans les annĂ©es 1950 plusieurs Ɠuvres de jazz.

Son travail d'arrangeur lui ouvre les portes de l'Ă©criture, et il commence Ă  composer, quelquefois sous le nom Johnny Williams, pour la tĂ©lĂ©vision : Checkmate (1960), Alcoa Premiere (1961), Gilligan's Island (Les Joyeux naufragĂ©s) (1964), Lost in Space (Perdus dans l'espace) (1965), Land of the Giants (Au pays des gĂ©ants) (1968), et surtout la trame sonore des tĂ©lĂ©films Heidi (en) (1968) et Jane Eyre (1970), qui lui vaudront d'ĂȘtre rĂ©compensĂ© aux Emmy Awards.

Il passe au cinéma, avec Daddy-O (1958) et Because They're Young (1960), ce qui le confine pour un temps aux comédies. Mais grùce au film de William Wyler Comment voler un million de dollars (1966), il s'ouvre les portes de projets plus ambitieux. Il continue pourtant les arrangements, et gagne son premier Oscar en 1971, pour son adaptation de Un violon sur le toit.

Les annĂ©es 1960 sont riches en Ɠuvres classiques. Il compose son Concerto pour flĂ»te et orchestre en 1969. Il est composĂ© d'un seul mouvement de 15 minutes environ. L'accompagnement ne comporte aucun instrument Ă  vent mais des cordes, un piano, un cĂ©lesta, des harpes et des percussions. Il est inspirĂ© de la flĂ»te japonaise shakuhachi, dont il cherche Ă  imiter le style. Selon le compositeur, les instruments « font des bruits mystĂ©rieux comme le craquement de branches tandis que nous explorons une forĂȘt imaginaire mythique »[4]. On peut retrouver ce style dans MĂ©moires d'une geisha, composĂ© en 2005.

L'annĂ©e prĂ©cĂ©dente, il compose sa Sinfonietta pour ensemble Ă  vent. D'une durĂ©e de 18 minutes, l'Ɠuvre dĂ©coupĂ©e en trois mouvements « constitue un dĂ©fi Ă  l'auditeur par le biais de la tension entretenue tout au long du morceau »[5]. Écrite pour une grande section Ă  vent, la petite symphonie est caractĂ©risĂ©e par les saisissantes sonoritĂ©s des longues lignes mĂ©lodiques qui contrastent avec les subtiles touches de jazz.

En 1965, il compose l'Essay for strings. CrĂ©Ă©e Ă  Pittsburgh en 1965 par AndrĂ© Previn, cette piĂšce pour cordes est composĂ©e de maniĂšre expressive, l'introduction donne le ton et dĂ©montre une forte maturitĂ© pour un compositeur aussi jeune. « Les cordes d'orchestre m'ont toujours fascinĂ©. The Essay est un dĂ©but d'exploration des sonoritĂ©s possibles de ce groupe » dit John Williams Ă  propos de son Ɠuvre. « Le morceau est en un mouvement, et est essentiellement dramatique. AprĂšs une introduction calme, le thĂšme principal apparaĂźt. Il est rapidement suivi de la suggestion en doubles-croches de la figure moteur qui conduit finalement, aprĂšs d'autres dĂ©veloppements, l'Ɠuvre Ă  sa partie finale. C'est alors que le thĂšme principal joint la figure moteur en doubles-croches en se combinant pour amener le morceau Ă  sa conclusion. » Pour le compositeur, cette Ɠuvre est une reprĂ©sentation d'un cyclotron musical, avec son rythme fiĂ©vreux et son Ă©nergie hyperkinĂ©tique. Quand on lui demande ce qu'est censĂ© produire ce cyclotron, il rĂ©pond « des applaudissements, je l'espĂšre ». Cette Ɠuvre montre un talent Ă©tonnant de la part du jeune John Williams et est un signe avant-coureur des Ɠuvres orchestrales Ă  venir[4].

La mĂȘme annĂ©e, il compose son PrĂ©lude et fugue, d'une durĂ©e de neuf minutes environ.

En 1966, il compose sa premiĂšre et seule symphonie (Ă  ce jour) Ă  la demande de Bernard Herrmann. Elle est crĂ©Ă©e deux ans plus tard avec le Houston Symphony Orchestra, sous la direction d'AndrĂ© PrĂ©vin. L'Ɠuvre est constituĂ©e de trois mouvements : Allegro, Andante Sostenuto, Maestoso ; Allegro ; Risoluto. AprĂšs sa premiĂšre europĂ©enne avec le LSO en 1971 (sous la direction de PrĂ©vin), John Williams la retire de sa liste de compositions, dĂ©clarant qu'elle n'Ă©tait pas assez bien pour ĂȘtre jouĂ©e jusqu'Ă  ce qu'il la retravaille. Herrmann y avait trouvĂ© des dĂ©fauts. La symphonie est retravaillĂ©e en 1988, et programmĂ©e lors d'un concert avec le Houston Symphony, mais elle est remplacĂ©e au dernier moment par de la musique de film[6] - [7].

En 1960, il compose un Quintette à vent, laissé inachevé[7].

La rencontre avec Spielberg

Il consacre alors les années 1970 aux films catastrophes : L'Aventure du Poséidon (The Poseidon Adventure, 1972), Tremblement de terre (Earthquake, 1974) et La Tour infernale (The Towering Inferno, 1974). Toutefois, c'est son travail particuliÚrement innovant sur Reivers (The Reivers, 1969) et Images (1972) qui impressionne Steven Spielberg, lequel prépare alors son troisiÚme long métrage, Sugarland Express (The Sugarland Express, 1974).

Avec Les Dents de la mer (1975), qui lui fait gagner son deuxiÚme Oscar de la meilleure musique de film, Williams devient un compositeur de premier plan ; les deux hommes ne se sépareront plus. En 2023, cette association totalise 29 films.

Star Wars

George Lucas envisageait, pour Star Wars, de recourir Ă  une bande originale proche de celle de 2001, l'OdyssĂ©e de l'espace, Ă  savoir une collection de morceaux prĂ©existants ; il pensait que seules des Ɠuvres classiques pouvaient convenir au genre de la saga Ă©pique. À l'image de 2001, il avait songĂ© Ă  un film quasi muet, idĂ©e que l'on retrouve dans sa mise en scĂšne, mais Steven Spielberg put le convaincre d'utiliser les talents de Williams. Le conseil fut bon, puisque la bande originale, la meilleure vente jamais rĂ©alisĂ©e d'une musique de film, transfigure complĂštement le film : rĂ©alisĂ© avec peu de moyens, des acteurs parfois peu convaincus voire rĂ©ticents (Sir Alec Guinness dĂ©testait ouvertement son rĂŽle d'Obi-Wan Kenobi, dont il qualifiait les lignes de banales), des effets spĂ©ciaux spectaculaires pour l'Ă©poque, le film remporte un succĂšs mondial, en partie grĂące Ă  John Williams.

Lucas Ă©tait attachĂ© Ă  son idĂ©e de dĂ©part d'Ɠuvres classiques. Il demande Ă  Williams de s'inspirer de Felix Mendelssohn, Piotr TchaĂŻkovski, Gustav Holst et surtout Richard Wagner : l'affaire tombe Ă  pic, puisque Williams, alors que l'Ă©poque est au rock et Ă  la musique expĂ©rimentale, a dĂ©jĂ  rĂ©introduit dans ses propres productions le concept du leitmotiv, dĂ©veloppĂ© par Wagner et qui avait investi les musiques des films de l'Ăąge d'or (Erich Wolfgang Korngold, MiklĂłs RĂłzsa, Max Steiner), avec Les Cowboys (The Cowboys, 1972), La Tour infernale (The Towering Inferno, 1974), Les Dents de la mer (Jaws, 1975) par exemple. Il emprunte beaucoup Ă  la musique romantique pour rĂ©aliser la bande originale[8]. La marche impĂ©riale (The Imperial March), le thĂšme de Dark Vador, s'inspire de la marche funĂšbre, Sonate pour piano no 2 de Chopin.

Avec toutes ces références, la musique prend une place prépondérante, interagissant avec les images, appelée parfois à soutenir l'action et à préparer le spectateur avant celle-ci (The Asteroid Field), à créer l'émotion (avec l'incrustation du thÚme de la Force dans Binary Sunset) ou des atmosphÚres (avec les trompettes de Imperial March)
 Le compositeur déploie et module ses thÚmes, les assemble ou les confronte pour figurer au mieux les événements relatés à l'écran.

Une suite de succĂšs ininterrompue

John Williams dirigeant la musique des Aventuriers de l'arche perdue.

Les cinq années qui suivent sont représentatives de son style « grandiose » marqué par l'usage prédominant des cuivres : Furie (1978), Superman (1978), 1941 (1979), Les Aventuriers de l'arche perdue (1981). Une expérience, Heartbeeps (1981), échoue.

Avec E.T. l'extra-terrestre (1982), Williams obtient son quatriÚme Oscar. Il travaille sur La RiviÚre (1984), Empire du soleil (1987), Voyageur malgré lui (1988), et Né un 4 juillet (1989). En parallÚle, il retourne à la télévision.

AttirĂ© par une retraite bien mĂ©ritĂ©e, il se fait plus rare, d'autant qu'il vient d'achever Jurassic Park (1993) et une grande partition, La Liste de Schindler (1993). Mais son travail trouve un regain d'intĂ©rĂȘt (il se voit parodiĂ© dans Les Simpson (1989) et il reparaĂźt avec deux Maman, j'ai ratĂ© l'avion (1990, 1992), JFK (1991), Nixon (1995), Sleepers (1996), Sept ans au Tibet (1997), Il faut sauver le soldat Ryan (1998), Les Cendres d'Angela (1999) et enfin La Menace fantĂŽme (1999).

Il renonce alors Ă  ralentir la cadence. Sa collaboration avec Spielberg et Lucas s'intensifie : A.I. Intelligence artificielle (2001), les derniers Star Wars (L'Attaque des clones, 2002 et La Revanche des Sith, 2005), Minority Report (2002), ArrĂȘte-moi si tu peux (2002).

En 2005, sa collaboration avec George Lucas, La Revanche des Sith, introduit une tonalité sombre cadrant bien avec l'intrigue tragique du film. Certains morceaux s'apparentent à des lamentations : l'orchestre, plutÎt que de condamner la « trahison » d'Anakin Skywalker, pleure sur son tragique destin et sur celui de tous ceux qui vont connaßtre le malheur par sa faute.

En 2008, John Williams retrouve la cĂ©lĂšbre Raiders March (Marche des Aventuriers) pour Indiana Jones et le Royaume du crĂąne de cristal, quatriĂšme volet de la Saga. En 2011, il signe la musique du premier film d'animation de Spielberg : Les Aventures de Tintin : Le Secret de La Licorne, oĂč, parmi une orchestration traditionnelle, on retrouve des thĂšmes jazzy, rythmĂ© et cuivrĂ©. La mĂȘme annĂ©e, il compose la bande originale de Cheval de guerre (War Horse), du mĂȘme rĂ©alisateur.

En , sa collaboration au film de Steven Spielberg Le Pont des espions est annulée pour des problÚmes de santé « mineurs ». La musique est confiée à Thomas Newman[9].

Comme ceux de beaucoup de grands compositeurs classiques, les thÚmes de John Williams se caractérisent à la fois par leur évidence et par leur apparente simplicité. John Williams a toujours beaucoup aimé et pratiqué le jazz, et l'on retrouve le dynamisme propre à ce genre de musique dans nombre de ses partitions, y compris dans Star Wars.

Avec John Barry, Jerry Goldsmith, Ennio Morricone, Henry Mancini, Danny Elfman, ou encore Elmer Bernstein, il a grandement contribuĂ© Ă  populariser l'usage de l'orchestre symphonique dans la musique de film ; ses Ɠuvres en ont d'ailleurs fait un genre musical majeur. En 2018, John Williams annonce que L'Ascension de Skywalker (2019) serait le dernier film de la saga Star Wars dont il ferait la musique[10].

Harry Potter

Aujourd'hui, il se tourne plus vers ses Ɠuvres concertantes et symphoniques, d'autant qu'il a arrangĂ© son travail pour la saga Harry Potter. Il a composĂ© la bande originale de Harry Potter Ă  l'Ă©cole des sorciers (2001), Harry Potter et la Chambre des secrets (2002) et plus sombre, Harry Potter et le Prisonnier d'Azkaban (2004). Il laissa la place Ă  Patrick Doyle pour Harry Potter et la Coupe de feu (2005), Ă  Nicholas Hooper pour Harry Potter et l'Ordre du phĂ©nix (2007) et Harry Potter et le Prince de sang-mĂȘlĂ© (2009) et au français Alexandre Desplat pour le dernier opus Harry Potter et les Reliques de la Mort (2010-2011).

Le compositeur classique

John Williams en 2011.

Un violon sur le toit

Grùce à son adaptation musicale, en 1971, de Un violon sur le Toit de Jerry Bock, Williams gagne son premier oscar. C'est aussi sa premiÚre expérience avec le violon en tant qu'instrument solo. Ses arrangements contiennent en effet de nombreux solos pour violon, joué par le virtuose Isaac Stern.

Concerto pour violon no 1

En 1974, la femme de Williams, Barbara Ruick, meurt. Il compose alors un concerto pour violon Ă  sa mĂ©moire. Il commence la composition la mĂȘme annĂ©e, et la finit en 1976. NĂ©anmoins, l’Ɠuvre n'est crĂ©Ă©e que cinq ans plus tard, en 1981, par Mark Peskanov (violon) et le Saint Louis Symphony Orchestra[n 2] sous la direction de Leonard Slatkin.

C'est un concerto postromantique en trois mouvements qui suit le schĂ©ma conventionnel vif-lent-vif. Williams s'est inspirĂ© de ses prĂ©dĂ©cesseurs du XXe siĂšcle tels que BĂ©la BartĂłk, SergueĂŻ Prokofiev, Edward Elgar... Les bois tiennent un rĂŽle trĂšs important dans le concerto, et le concerto cherche Ă  exploiter toute l'Ă©tendue du violon. La cadence soliste, entiĂšrement Ă©crite par le compositeur, occupe sa place traditionnelle. L’Ɠuvre est ensuite enregistrĂ©e par Slatkin, Peskanov, et le London Symphony Orchestra[11]. L’Ɠuvre est rĂ©visĂ©e en 1998[12].

Treesong

Depuis plusieurs années, Williams a pris pour habitude de se promener dans le jardin botanique de Boston. C'est là qu'il découvrit un magnifique spécimen de métaséquoia[n 3], et au fil du temps sa « fascination s'est transformée en véritable passion ». Plusieurs années plus tard, le compositeur fait la découverte d'un autre spécimen, le plus vieux d'Amérique du Nord, lors d'une promenade dans l'Arboretum Arnold de Boston avec le docteur Shiu-Ying Hu, botaniste de Harvard.

Lorsque lui a Ă©tĂ© donnĂ© l'occasion de dĂ©dier un concerto Ă  Gil Shaham, John Williams a pensĂ© au docteur Hu et Ă  son arbre, le rĂ©sultat Ă©tant le Concerto pour violon no 2 « Treesong ». Pour lui l’Ɠuvre « n'aspire pas Ă  dĂ©crire l'arbre en soi, mais elle tente, du moins dans mon esprit, d'associer, dans la mesure du possible, la beautĂ© et la dignitĂ© de ce magnifique conifĂšre Ă  l'Ă©lĂ©gance et Ă  la grĂące de Gil Shaham et de son art »[13].

Quatuor LaJolla

John Williams rencontre Cho-Liang Lin Ă  Tanglewood, lorsqu'il dirige le BSO et que Lin est le violoniste solo (Mozart), les rĂ©pĂ©titions n'Ă©tant pas trĂšs longues Williams demande Ă  Seiji Ozawa une heure de rĂ©pĂ©tition additionnelle, ce qui empiĂšte sur la rĂ©pĂ©tition des PlanĂštes de Holst dirigĂ©es par Ozawa. Lin en a Ă©tĂ© trĂšs reconnaissant. Plusieurs annĂ©es plus tard, l'idĂ©e lui vient de commander Ă  Williams une Ɠuvre aprĂšs avoir Ă©coutĂ© son concerto pour violon. Il promet alors d'y rĂ©flĂ©chir et quelques annĂ©es plus tard il rĂ©pond qu'il lui composerait une Ɠuvre de musique de chambre s'il lui laisse le choix de l'instrumentation. Il compose trĂšs vite trois mouvements mais s'arrĂȘte, Ă©tant trĂšs occupĂ© par la musique de film et d'autres Ɠuvres. N'Ă©tant pas satisfait de l’Ɠuvre il prend une autre annĂ©e afin de composer deux autres mouvements[14].

Williams ne veut pas ĂȘtre payĂ©, considĂ©rant l’Ɠuvre comme un cadeau. L’Ɠuvre composĂ©e de cinq mouvements est donc dĂ©diĂ©e Ă  Lin et est crĂ©Ă©e en par ce dernier, Joshua Roman (violoncelle), John Bruce Yeh (clarinettiste solo du Chicago Symphony Orchestra), et Deborah Hoffman (harpe). Les mouvements sont Introduction, Aubade, Scherzo, Cantando et finale. Le quatriĂšme mouvement est dĂ©diĂ© Ă  John Bruce Yeh[15].

Le chef d'orchestre

Sa carriÚre de chef d'orchestre commence depuis son plus jeune ùge. Dans les années 1950, il dirige ses propres formations de jazz. Il dirige ensuite à Hollywood pour les compositeurs de l'ùge d'or.

À la fin des annĂ©es 1970, Arthur Fiedler, chef du lĂ©gendaire Boston Pops Orchestra, tombe malade et on propose alors Ă  John Williams de le remplacer lors de plusieurs concerts. À la mort de Fiedler en 1980, AndrĂ© Previn convainc le comitĂ© de l'orchestre de prendre le compositeur comme chef. Williams accepte, et lors de son premier concert, sont prĂ©sents comme invitĂ©s R2-D2 et C-3PO. Il y joue, de plus, en avant premiĂšre, les principaux leitmotive de L'Empire contre-attaque.

Avec le Boston Pops Orchestra, il a l'occasion d'enrichir son rĂ©pertoire de maniĂšre trĂšs diverse. Il dirige les Ɠuvres de compositeurs tels que SergueĂŻ Prokofiev, John Adams, Mendelssohn, Leonard Bernstein, George Gershwin, Joseph Haydn, etc.

Les solistes que reçoit John Williams ne sont pas des moins connus : Itzhak Perlman, Isaac Stern, Yo-Yo Ma, Gil Shaham, etc. Avec l'orchestre de légende, il est présent lors de grandes cérémonies, telles le centenaire de la Statue de la Liberté. Il fait de nombreuses tournées, dont plusieurs au Japon. Il quitte la direction de l'orchestre en 1993, devenant chef d'orchestre lauréat du Boston Pops. Il le dirige donc chaque année, encore aujourd'hui[16].

Il dirige aussi, en tant que chef invité, les plus grands orchestres du monde tels le London Symphony Orchestra, le Los Angeles Philharmonic, le New York Philharmonic...

ƒuvres

Cinéma

Années 1950

  • 1958 : Daddy-O de Lou Place
Années 1960
Années 1970
Années 1980
Années 1990
Années 2000
Années 2010
Années 2020
Téléfilms
Séries télévisées

Concertos

Célébrations

Autres Ɠuvres

  • 1965 : PrĂ©lude et fugue pour orchestre, disponible pour le tĂ©lĂ©chargement en MP3 sur le site du United States Marine Band.
  • 1966 : Symphonie n° 1, retravaillĂ©e en 1988 mais non rejouĂ©e.
  • 1968 : Sinfonietta pour ensemble Ă  vent.
  • 1975 : Thomas et le Roi, comĂ©die musicale.
  • 1988 : Fanfare for Michael Dukakis, pour la campagne prĂ©sidentielle de Michael Dukakis.
  • 1995 : Le logo de DreamWorks.
  • 1999 : American Journey, suite en six mouvements pour orchestre.
  • 2008 : A Timeless Call, bande-son d'un film de Steven Spielberg sur les vĂ©tĂ©rans de guerre, prĂ©sentĂ© durant la convention nationale du parti dĂ©mocrate.

Musique de chambre

  • 1951 : Sonate pour piano
  • 1960 : Quintette pour vent (inachevĂ©)
  • 1987 : Devil's dance, pour violon et piano, composĂ© pour Gil Shaham.
  • 2001 : Trois piĂšces pour violoncelle seul.
  • 2007 : Duo concertant pour violon et alto
  • 2009 : Air and Simple Gifts, quatuor composĂ© pour l'investiture du 44e prĂ©sident des États-Unis Barack Obama, le .
  • 2011 : Quatuor La Jolla pour violon, violoncelle, clarinette et harpe.
  • 2011 : A Young Person's Guide to the Cello pour violoncelle solo, composĂ© pour « les enfants et leur ami Lynn Harell »
  • 2012 : Rounds, pour guitare seule
  • 2013 : Conversations I and II pour piano seul, crĂ©Ă©es par Gloria Cheng

Distinctions

RĂ©compenses

Nominations

En plus de ses cinq victoires, John Williams a été nommé 47 fois aux Oscars : 41 fois pour l'Oscar de la meilleure musique de film et 6 fois pour l'Oscar de la meilleure chanson originale[20]:

Oscar de la meilleure musique de film
Oscar de la meilleure partition de chansons et adaptation musicale

Autres nominations

Anecdotes

Notes et références

Notes

  1. Le Boston Pops Orchestra, spécialisé dans la musique « légÚre », est une émanation du Boston Symphony Orchestra, la plupart de ses membres faisant partie des deux formations.
  2. Le mĂȘme orchestre qui a crĂ©Ă© le Concerto pour violon de Erich Wolfgang Korngold.
  3. Datant du Mésozoïque, on le tenait pour disparu jusque dans les années 1940 bien que des fossiles qui témoignent de sa présence. Lors de la découverte de spécimens en Chine, l'arbre fut surnommé « fossile vivant ».
  4. Déjà utilisé par Aaron Copland dans son ballet Appalachian Spring en 1943.

Références

  1. Dossier « Compositeurs de cinéma », 1re partie, polyphonies.eu.
  2. Livret du CD 20th Century Concerto : « I [...] even used to play tuba a little. »
  3. « Well, I always composed. As a child, I tried to write little pieces and, as a teenager, began to orchestrate some of them. And my father was a musician, and there were theory books sitting around the house that were there underfoot since age eight or ten or whatever. But piano was my serious study. I hadn't intended ever to become a professional composer. Fact wouldn't imagine anyone could earn a living doing that. » in (en) « A conversation with John WIlliams », National Endowment for the Arts, 3 mars 2011.
  4. (en) The John Williams Collection
  5. Donald Hunsberger dans le livret du CD contenant, entre autres, la Sinfonietta.
  6. (en) johnwilliams.org
  7. (en) jwfan.com
  8. Joffrey Ricome, « Comment la bande originale de « Star Wars » s’est inspirĂ©e de la musique romantique », sur Les trĂ©sors de la TNT (consultĂ© le ).
  9. (en) Michelle Geslani, « Health issues prevent John Williams from scoring Steven Spielberg’s Bridge of Spies », sur Consequence of Sound, (consultĂ© le ).
  10. (en) Phil Witmer, « Star Wars Will Sound Different Without John Williams, But Maybe That's OK », sur Vice, (consulté le ).
  11. Livret de Violin and Flute Concertos (Slatkin, LSO). Le CD est produit par le fils de Korngold
  12. Livret de TreeSong ; Violin Concerto ; 3 Pieces from Schindler's List, p.25-26.
  13. (en) John Williams, « Treesong (2001) », sur The John Williams Collection, A private collection of officially released and private recordings of great film and concert music (consulté le )
  14. (en) « La Jolla Music Society SummerFest 2011: Cho-Liang Lin on John Williams », YouTube.
  15. (en) Commissions and Premieres, La Jolla Music Society.
  16. (en) The John Williams Collection
  17. (en-US) Jon Burlingame et Jon Burlingame, « As John Williams Turns 90, No Signs of Slowing Down, With ‘Fabelmans,’ ‘Indiana Jones’ and Birthday Gala in the Offing », sur Variety, (consultĂ© le )
  18. https://www.boosey.com/shop/prod/Williams-John-Happy-Birthday-Variations-Deluxe-Score-John-Williams-Signature-Orchestra/2075309
  19. « Composer and honoree John Williams attends the l'Ordre National des... », sur Getty Images (consulté le )
  20. The Official Academy AwardsÂź Database.

Voir aussi

Bibliographie

  • Alexandre Tylski (dir.), John Williams : un alchimiste musical Ă  Hollywood, Paris, l'Harmattan, coll. « Univers musical », , 218 p. (ISBN 978-2-296-54807-7, lire en ligne).

Liens externes

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