Saxophone baryton
Le saxophone baryton est un instrument de musique à vent, de la catégorie des bois, parmi les tessitures les plus graves de la famille des saxophones.
Comme les autres saxophones, le saxophone baryton est un instrument transpositeur. Il sonne une octave en dessous du saxophone alto, en mi : le son entendu est une octave plus une sixte majeure en dessous de la note jouée. Historiquement, son registre (notes jouées et non entendues) commençait au si grave (sous la portée de clé de sol), mais la grande majorité des instruments actuels atteint en plus le la grave. Sur les deux photos à droite, on voit que l'ancien Conn a un pavillon plus court tandis que le pavillon du Selmer plus récent remonte beaucoup plus haut et possède une quatrième clé pour obtenir le la grave. Dans les aigües, il va jusqu'au fa♯ (au-dessus de la même portée). Toutefois, certains musiciens parviennent à atteindre des notes supérieures appelées suraigu. Le saxophone baryton se distingue des autres saxophones par son bocal qui comporte une boucle, ce qui permet à l'instrument de conserver une taille raisonnable. Une autre particularité est le doigté qui comporte une clé supplémentaire permettant d'atteindre le la grave, correspondant au do grave du violoncelle (les autres instruments se contentant de descendre jusqu'au si).
Le poids important de l'instrument fait que les instrumentistes ont le plus souvent recours à un harnais spécial à la place de la simple cordelière utilisée pour les instruments plus légers.
Le saxophone baryton est utilisé en musique classique et particulièrement dans le quatuor de saxophones, dont il est un des membres, avec le saxophone soprano, le saxophone alto et le saxophone ténor. Il est peu utilisé dans les orchestres symphoniques, on peut citer tout de même la « Symphonie no 4 » de Charles Ives, composée en 1910-16. De même, son répertoire solo est peu étendu. Il est par contre très utilisé dans les orchestres d'harmonie, les orchestres militaires et les big bands de jazz.
Répertoire
Le répertoire du saxophone baryton compte un certain nombre de pièces solo :
- « Le fusain fuit la gomme » de Marie-Hélène Fournier
- « Oxyton » de Christophe Havel
- « Jackdaw » de Wayne Siegel, avec support enregistré
- « Yod » de Bruno Giner
- « Bat » et « Stan » de Christian Lauba
- « Maknongan » de Giacinto Scelsi
Il a connu un engouement tout particulier auprès des compositeurs depuis les années 1990, et figure dans de nombreuses pièces de musique de chambre de formations variées. Entre autres (outre l'important répertoire du quatuor de saxophones) :
- « Etki en Droutzy » de François Rossé pour saxophone baryton et percussion
- « Dream in a bar » de Christian Lauba pour saxophone baryton et percussion
- « DIY» de Bruno Giner pour deux saxophones baryton
- « L'ombre d'un ange » de Marie-Hélène Fournier piano, flûte en sol, saxophone baryton, second clavier et support enregistré
Quelques barytonistes
Bien que quelques musiciens classiques se soient spécialisés dans le baryton (par exemple Jacques Baguet, ou bien Serge Bertocchi), ce sont surtout les musiciens de jazz qui se sont approprié et ont développé le saxophone baryton.
Un des pionners est Harry Carney, le saxophone baryton du big band de Duke Ellington, qui, loin de se contenter de souligner la ligne de basse, jouait aussi des solos exubérants. Dans les années 1950, Gerry Mulligan, Serge Chaloff, Pepper Adams puis Cecil Payne se sont révélés des maîtres de l'instrument, et plus récemment Hamiet Bluiett et John Surman. En France, les saxophonistes Xavier Richardeau, François Corneloup et Daunik Lazro se distinguent particulièrement.
Plus récemment, Leo Pellegrino s'est approprié l'instrument dans un style "brass house".