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Il faut sauver le soldat Ryan

Il faut sauver le soldat Ryan (Saving Private Ryan) est un film de guerre américain réalisé par Steven Spielberg, sorti en 1998.

Il faut sauver le soldat Ryan
Description de cette image, également commentée ci-après
Logo original du film.
Titre original Saving Private Ryan
RĂ©alisation Steven Spielberg
Scénario Robert Rodat
Musique John Williams
Acteurs principaux
Sociétés de production DreamWorks SKG
Paramount Pictures
Amblin Entertainment
Mutual Film Company
Mark Gordon Productions
Pays de production Drapeau des États-Unis États-Unis
Genre Guerre, drame
DurĂ©e 163 minutes
Sortie 1998

Pour plus de détails, voir Fiche technique et Distribution

Le film met en scène des soldats américains qui, dans la confusion du début de la bataille de Normandie, ont pour mission de retrouver un soldat dont tous les frères sont morts au combat. La reconstitution très réaliste du débarquement de Normandie est l'un des points forts du film.

Le film a reçu des critiques Ă©logieuses et remportĂ© plusieurs prix ; il a Ă©galement Ă©tĂ© un succès commercial et rapportĂ© 481,8 millions de dollars Ă  travers le monde, ce qui en fait le deuxième film le plus rentable de l'annĂ©e 1998. L'Academy of Motion Picture Arts and Sciences a nommĂ© le film pour onze Oscars et il en a reçu cinq, dont un second Oscar du meilleur rĂ©alisateur pour Steven Spielberg. L'Ă©dition en vidĂ©o, sortie en , engrange 44 millions de dollars de recettes.

En 2014, le film est inscrit au National Film Registry pour être conservé à la Bibliothèque du Congrès comme étant « culturellement, historiquement ou esthétiquement important ».

Synopsis

Soldats américains approchant de la plage d'Omaha Beach le , lors du D-Day, ou « Jour-J » de l'Opération Neptune.
Barge de débarquement provenant de l'USS Samuel Chase (en), débarquant dans la matinée du à Omaha Beach.

Le film commence par la séquence où un vétéran américain de la Seconde Guerre mondiale, maintenant âgé, visite en France le cimetière américain de Colleville-sur-Mer. Accompagné de sa famille et de ses petits-enfants, l'homme, alors qu'il s'arrête devant une pierre tombale, tombe à genoux sous le coup de l'émotion et commence à se remémorer ses souvenirs de guerre.

Le récit bascule ensuite au matin du , premier jour de la bataille de Normandie lors du débarquement allié en Europe. Sur la plage d'Omaha Beach, où débarquent les soldats américains dans le secteur « Dog Green », le capitaine John H. Miller, commandant d'une compagnie de Rangers, dirige ses hommes et lutte pour sortir de la plage en vie. Malgré le mitraillage de l'armée allemande du haut de leur blockhaus au sommet de la colline, les soldats se fraient un chemin et, après de durs combats, parviennent à créer une brèche dans les fortifications allemandes puis nettoient les positions défensives ennemies.

Parallèlement, on apprend que trois hommes, tous dénommés Ryan et appartenant à la même fratrie de quatre frères, sont morts au combat. L'un d'eux est mort sur la plage d'Omaha Beach, un deuxième à Utah Beach ; le troisième est mort en Nouvelle-Guinée durant la campagne du Pacifique. Le dernier frère survivant, le soldat James Francis Ryan, fait partie de la 101e division aéroportée américaine, parachutée sur le Cotentin en plein territoire ennemi, et dont on est sans nouvelles. Les trois lettres annonçant la mort des fils Ryan vont parvenir à leur mère en même temps.

Informé de ces événements, le général George C. Marshall, le chef d'état-major de l'US Army basé à Washington, décide de monter une expédition de sauvetage. La mission est confiée au capitaine Miller. À la tête d'une escouade de sept hommes (le sergent Horvath, les soldats Reiben, Caparzo, Mellish et Jackson, l'infirmier Wade et le caporal Upham, un traducteur du quartier général), Miller à pour mission de retrouver Ryan et, s'il est encore en vie, de le ramener sain et sauf afin de le faire rapatrier en Amérique.

L'expédition de secours part alors à la recherche de Ryan à travers le bocage normand, au hasard de combats contre les troupes allemandes qui tentent de résister coûte que coûte à l'avancée alliée. Au fil de leur quête, et après avoir perdu successivement plusieurs camarades durant l'accomplissement de leur mission, certaines questions se posent à Miller et à ses hommes, qui deviennent amers et désillusionnés : arriveront-ils à retrouver ce Ryan en vie parmi le carnage qui sévit autour d'eux ? Mais surtout : la vie du soldat Ryan vaut-elle de risquer la leur ?

Dans un premier temps, après avoir localisé un soldat nommé « James Ryan », l'escouade s'aperçoit qu'il s'agit d'un homonyme. Par la suite, grâce à une information recueillie sur des soldats de passage, le capitaine Miller apprend que Ryan défend un pont important au village de Ramelle. Arrivés non loin du village, Miller et ses hommes retrouvent par hasard Ryan après une embuscade contre un blindé allemand. De retour à Ramelle, Ryan refuse de quitter son poste, malgré l'ordre de Miller de repartir avec eux. Finalement, Miller décide de rester à Ramelle avec ses hommes afin d'aider à la défense du pont, les troupes allemandes étant sur le point d'arriver et menaçant de reprendre cet objectif stratégique.

Se préparant à l'arrivée des troupes allemandes (composé d'éléments de la 2e division Panzer SS avec deux chars Tigre et deux chasseurs de chars Marder, plus une centaine d'hommes d'infanterie), les soldats américains mènent un combat acharné pour défendre le pont. Bien qu'ils infligent de lourdes pertes aux Allemands, les soldats Jackson, Mellish et Horvath sont tués au cours des combats. Upham, immobilisé par la peur, évite les combats et se cache.

À court de solutions, le capitaine Miller tente en dernier recours de faire sauter le pont, mais il se fait tirer dessus par un soldat allemand, celui-là même que Miller et ses hommes avaient auparavant capturé pour ensuite relâcher, et qui a depuis rejoint une unité de combat allemande.

Après avoir essayé de récupérer le détonateur des explosifs, Miller aperçoit un char Tigre arrivant vers le pont dans sa direction. Incapable de bouger à cause de sa blessure, il tire sur le char avec son pistolet, en désespoir de cause, tandis que le tank atteint le pont. Mais soudainement, le char explose ; Miller aperçoit alors un chasseur P-51 Mustang qui, survolant la zone, vient de détruire le char. Peu après, des unités blindées et des soldats américains arrivent en renfort et mettent en déroute les troupes allemandes restantes. Tandis que les Allemands battent en retraite, Upham sort de sa cachette et abat le soldat qu'il a vu tirer sur Miller, mais permet à ses camarades de fuir.

Les soldats Reiben et Ryan, seuls autres rescapés des troupes américaines de Ramelle, font face au capitaine Miller qui gît, mourant, au sol sur le pont. Tandis que Reiben part en urgence à la recherche d'un médecin, Ryan s'agenouille pour écouter Miller prononcer ses derniers mots à son oreille : « James... mérite-ça. Mérite-le »[alpha 1].

Alors que Ryan se tient au-dessus du corps sans vie du capitaine Miller, les années commencent à s'ajouter à son visage et il redevient le vétéran âgé, debout à côté de la tombe du capitaine Miller, au cimetière de Colleville-sur-Mer. James Ryan demande alors à sa femme s'il a été digne d'un tel sacrifice, s'il a été « un homme bien ». Comprenant ce qu'il veut dire après avoir regardé la tombe, celle-ci lui répond alors qu'il l'est. Ryan salue ensuite la tombe du capitaine Miller.

La dernière séquence du film montre le drapeau des États-Unis flottant dans le ciel, comme au tout début du film.

Fiche technique

Distribution

Sources et légende : version française (VF) sur Allodoublage[4] et Doublagissimo[5]

Production

Idée originale

Le film est inspiré de l'histoire réelle des frères Niland, une fratrie de soldats américains tués pendant la Seconde Guerre mondiale, même si le scénario du film est en grande partie de la fiction.

Par ailleurs, la lettre d'Abraham Lincoln à Madame Bixby, lue par le général George C. Marshall vers le début du film, et qui sert de justification à l'envoi d'un commando de G.I.s pour retrouver Ryan, est authentique. À la fin du film, une voix off lit la lettre que le général Marshall adresse à madame Ryan pour lui annoncer que James est vivant et va être rapatrié. Elle reprend certains des passages de la lettre de Lincoln.

Choix des interprètes

Pour le rôle principal du capitaine Miller, les producteurs Mark Gordon et Gary Levinsohn (en) avaient initialement envisagé les acteurs[6] Harrison Ford ou Mel Gibson.

Pour le rôle-titre du soldat James Francis Ryan, plusieurs acteurs furent envisagés : Neil Patrick Harris, Edward Norton, ce dernier préférant aller jouer dans American History X. Le réalisateur Steven Spielberg engagea finalement Matt Damon, alors inconnu à l'époque, après l'avoir remarqué dans le film de guerre À l'épreuve du feu et après qu'il lui fut présenté par son ami, Robin Williams[6] (Willams et Damon ayant juste auparavant travaillé ensemble dans Will Hunting).

Steven Spielberg engagea Vin Diesel après l'avoir vu[6] dans le court-métrage Multi-Facial ainsi dans le film Strays (1997), que Diesel réalisa tout en y interprétant le personnage principal.

Spielberg souhaitait également engager[6] Michael Madsen, Quentin Tarantino ou Billy Bob Thornton pour le rôle de Michael Horvath, avant de le confier à Tom Sizemore, remarqué dans True Romance et Tueurs nés. Par ailleurs, Tarantino dut refuser car il s'apprêtait à réaliser Jackie Brown. Billy Bob Thornton était lui phobique à l'eau. Pour pouvoir tourner dans le film de Spielberg, Tom Sizemore se désengagea[6] du tournage du film La Ligne rouge, l'autre grand film de guerre de 1997.

Tournage

Les scènes du début et de fin du film ont été tournées au cimetière américain de Colleville-sur-Mer.

Le tournage dĂ©bute le . La scène du dĂ©barquement de Normandie a Ă©tĂ© filmĂ©e en Irlande et a coĂ»tĂ© 11 millions de dollars, impliquant plus de 1 000 figurants qui Ă©taient pour la plupart des rĂ©servistes de l'armĂ©e irlandaise. Deux mille armes (rĂ©elles ou factices) sont utilisĂ©es pour le tournage de cette scène. Les barges de dĂ©barquement incluaient deux exemplaires de la Seconde Guerre mondiale. Originellement, Steven Spielberg souhaitait filmer la majeure partie des scènes extĂ©rieures en Normandie, mais dut y renoncer Ă  la suite du refus des autoritĂ©s locales ; seule la sĂ©quence dans le cimetière amĂ©ricain de Colleville-sur-Mer y a Ă©tĂ© tournĂ©e[7].

La scène sur le débarquement à « Omaha Beach », très réaliste, voire choquante pour certains par sa brutalité crue, constitue l'un des points forts du film, en exposant le contexte humain du sacrifice, de la souffrance et de la solidarité des hommes au combat. Steven Spielberg a déclaré s'être inspiré de la série de photographies Jour J réalisée par Robert Capa le jour du débarquement de Normandie[8].

Le film a reçu de très bonnes critiques sur le réalisme des scènes de combat[9]. Plusieurs des acteurs principaux du film dont Edward Burns, Barry Pepper, Vin Diesel, Giovanni Ribisi et Tom Hanks ont dû suivre, pour se préparer à leurs rôles, un entraînement militaire de plusieurs jours, reproduisant les conditions rencontrées par les soldats américains lors de la bataille de Normandie[10]. La séquence reproduisant le débarquement à Omaha Beach fut élue « meilleure scène de bataille de tous les temps » par le magazine anglais Empire.

Vingt Ă  trente personnes amputĂ©es furent figurantes pour jouer les soldats grièvement blessĂ©s lors de ce dĂ©barquement. Des camĂ©ras sous-marines furent utilisĂ©es pour montrer les soldats, sous l'eau : on estime que plus d'un quart des pertes amĂ©ricaines Ă  Omaha sont dues aux noyades, les soldats tombĂ©s Ă  l'eau avec leur lourd paquetage ne pouvant y Ă©voluer que très difficilement (malgrĂ© leurs système de double bouĂ©e gonflable). Environ 2 500 soldats des Forces de DĂ©fense irlandaises ont Ă©tĂ© mis Ă  disposition pour le tournage du film[11]. Certaines associations amĂ©ricaines, notamment religieuses, ont voulu couper les premières scènes du film parce que jugĂ©es trop violentes.

90 % des plans sont tournés en caméra portée (à l'épaule ou steadicam). 60 % des couleurs sont retirées lors du développement de la pellicule, qui a en outre subi un traitement sans blanchiment.

Bande originale

Voir l'article anglophone Saving Private Ryan (soundtrack) (en).

Par ailleurs, les chansons C'était une histoire d'amour[12] et Tu es Partout sont incluses dans la bande sonore du film, dans les versions interprétées par Édith Piaf en 1943. Figure également le morceau Solitude de Duke Ellington[13].

Accueil

Critique

Il faut sauver le soldat Ryan
Score cumulé
SiteNote
Metacritic91/100
Rotten Tomatoes93 %
Allociné4.3 étoiles sur 5
Compilation des critiques
PĂ©riodiqueNote

Il faut sauver le soldat Ryan a été salué par la critique et le public ; une grande partie des éloges a été faite pour la réalisation de Spielberg, les scènes de combat réalistes[14], la performance des acteurs[15], la partition de John Williams, la cinématographie, le montage et le scénario.

Sur le site agrégateur de critiques Rotten Tomatoes, le film obtient un score de 93 % d'avis favorables, sur la base de 142 critiques collectées et d'une note moyenne de 8,60/10 ; le consensus du site indique : « Ancré par une autre performance gagnante de Tom Hanks, le film de guerre stoïquement réaliste de Steven Spielberg redéfinit pratiquement le genre »[16]. Sur Metacritic, le film obtient une note moyenne pondérée de 91 sur 100, sur la base de 35 critiques collectées ; le commentaire du site indique « Acclamation générale » (Universal acclaim)[17].

Le film est aussi salué en France, le site Allociné lui attribuant une note moyenne de 4,3/5 de la part des spectateurs et de 3/5 de la part des critiques de presse[18].

Box-office

Pays ou région Box-office Date d'arrêt du box-office Nombre de semaines
Drapeau des États-Unis États-Unis
Drapeau du Canada Canada
216 540 909 $[19] - -
Drapeau de la France France 4 143 325 entrĂ©es[20] - -
Monde Total mondial 481 840 909 $[19] - -

Invraisemblances et erreurs chronologiques

Le film comporte diverses erreurs. Certaines, selon Steven Spielberg[21], sont volontaires pour renforcer l'aspect dramatique de certains moments du film ; d'autres, comme pour les blindés allemands ont des raisons techniques ; enfin, certaines seraient dues au conseiller Dale Dye, dont l'expérience est postérieure à la Seconde Guerre mondiale (Viêt Nam et Liban)[22] :

Scènes du débarquement :

Casemate pour canon de 50 mm du WN72, dans le secteur Dog Green.
  • les fortifications du mur de l'Atlantique prĂ©sentes dans le film ne ressemblent pas aux fortifications originales ; les plus importantes casemates du secteur « Dog Green » (WN71 et WN72) couvraient la plage d'un tir flanquant[23] ;
  • certains obstacles de plage constituĂ©s de troncs d'arbres, fichĂ©s de biais dans le sol et reposant sur un poteau, ont Ă©tĂ© placĂ©s Ă  l'envers : la partie inclinĂ©e de l'ouvrage aurait dĂ» faire face Ă  la mer[24] pour que les barges de dĂ©barquement alliĂ©es glissent dessus et fassent exploser la mine placĂ©e au sommet[25]. Le gĂ©nĂ©ral allemand Erwin Rommel avait conçu ces ouvrages en supposant que les AlliĂ©s chercheraient Ă  dĂ©barquer Ă  marĂ©e haute, pour se mettre rapidement Ă  couvert au pied du cordon dunaire. Ă€ marĂ©e basse, ces dispositifs ne jouaient plus aucun rĂ´le ;
  • au sujet des soldats tuĂ©s par les rafales allemandes sous l'eau : en rĂ©alitĂ© il est impossible d'ĂŞtre abattu par une balle de fusil lorsque l'on se trouve sous l'eau, ainsi qu'on le voit dans le film[26].

Scènes de recherche du soldat Ryan (par ordre d'apparition) :

  • une voiture civile, immatriculĂ©e « 241 BG 50 », est montrĂ©e dans le village de Neuville en ruines, alors mĂŞme que ce système de plaque d'immatriculation n'a Ă©tĂ© instaurĂ© qu'Ă  partir du [27], et donc le numĂ©ro « 50 » n'a Ă©tĂ© attribuĂ© au dĂ©partement de la Manche qu'Ă  cette mĂŞme date. Durant la guerre, le système d'immatriculation (instaurĂ© en 1928) prĂ©voyait 3 chiffres + 2 lettres (« KF », « KG » ou « KH » pour la Manche) + 1 chiffre ;
  • le brigadier gĂ©nĂ©ral Amend, supposĂ© avoir Ă©tĂ© tuĂ© lors du crash de son planeur est fictif. L'histoire s'inspire cependant de la mort du gĂ©nĂ©ral Don Pratt, tuĂ© lors d'un accident de planeur le Jour J[29] ;
  • Ă  un moment, un soldat amĂ©ricain (Caparzo) ramasse des pommes et les croque, chose impossible au mois de juin, les pommiers Ă  cette pĂ©riode Ă©tant Ă  peine dĂ©fleuris.

Scènes dans le village de Ramelle :

Un char Tigre.
  • le char de combat allemand Tigre I, que l'on voit dans le village de Ramelle, est montĂ© sur un châssis de char russe T-34[30] en raison de l'impossibilitĂ© de disposer d'un authentique Tigre I en Ă©tat de marche ;
  • faire figurer des Tigres I face Ă  des soldats amĂ©ricains en Normandie est une erreur. Au moment oĂą se dĂ©roule l'action du film, la première unitĂ© Ă©quipĂ©e de Tigres prĂ©sente en Normandie, le 101e bataillon SS Panzer est engagĂ©e contre les Britanniques autour de Villers-Bocage[27]. Les chars du film portent l'emblème de cette unitĂ©, alors qu'on peut lire « Das Reich » sur le bras gauche de certains soldats, ou du chef de char Ă  la tourelle du char Tigre. La division Das Reich ne fut engagĂ©e en Normandie qu'Ă  la fin , certes face aux troupes amĂ©ricaines mais bien après l'action du film. En fait, Ă  cette pĂ©riode, la division Das Reich se signale bien plus au sud, dans les massacres de Tulle et d'Oradour-sur-Glane, les 9 et [31] ;
  • tenir les ponts sur la rivière du Merderet Ă©tait un objectif de la 82e division aĂ©roportĂ©e lors de la mission « Boston », et non de la 101e division aĂ©roportĂ©e[32] ;
  • le village de Ramelle a Ă©tĂ© crĂ©Ă© pour le film ; il n'existe pas de village de ce nom dans la rĂ©gion (en revanche une partie des lieux citĂ©s dans le film sont bien authentiques : outre Omaha Beach, Neuville-au-Plain, Valognes et Vierville sont de vĂ©ritables lieux en Basse-Normandie) ;
  • le clocher de l'Ă©glise en ruine dans lequel se postent des soldats amĂ©ricains, n'a rien du style roman en Normandie. C'est en fait une copie de l'abbatiale de Conques dans l'Aveyron ;
  • dans le village de Ramelle en ruines, on peut voir une grande peinture murale publicitaire ; celle-ci comporte une faute de français : « SUZE - L'amie de l’estomach » (de l’anglais « stomach » pour « estomac »)[33] ;
  • le tireur d'Ă©lite Jackson, du haut du clocher de l'Ă©glise de Ramelle, tire huit coups d'affilĂ©e sans recharger son fusil Springfield M1903, dont le magasin ne peut contenir que cinq cartouches ;
    • Jackson arrive Ă  abattre un sniper ennemi Ă  une distance Ă©valuĂ©e, selon lui, Ă  400 mètres, sa balle traversant le lunette de visĂ©e du tireur allemand pour se loger dans sa tĂŞte. Cependant, il est impossible qu'une balle puisse traverser la lunette sans ĂŞtre stoppĂ©e ou dĂ©viĂ©e avant ;
    • toujours par rapport Ă  Jackson, la question se pose de savoir pourquoi le capitaine Miller ne l'utilise pas dans son rĂ´le de sniper pour attaquer le nid de mitrailleuse sur la plage. En effet la distance est visuellement infĂ©rieure et il est tout Ă  fait illogique d'exposer un infirmier dans un assaut frontal alors que les personnels mĂ©dicaux sont considĂ©rĂ©s dans les armĂ©es comme des atouts prĂ©cieux.
Un avion P-51D Mustang, similaire Ă  celui du film.
  • l'attaque salvatrice de l'avion P-51 Mustang est invraisemblable, et ce pour deux raisons : D'abord en 1944, le Mustang, meilleur chasseur alliĂ©, Ă©tait utilisĂ© en altitude pour la supĂ©rioritĂ© aĂ©rienne ou pour les escortes de bombardiers. Ă€ basse altitude, en appui au sol, l'United States Army Air Force prĂ©fĂ©rait l'utilisation du Republic P-47 Thunderbolt, Ă©tant capable d'embarquer plus de charge militaire (bombes et roquettes) et plus rĂ©sistant aux tirs anti-aĂ©riens, grâce Ă  son moteur en Ă©toile. Ensuite, dans le film cet avion d'attaque improvisĂ© est en configuration « lisse » (sans bombes ni roquettes sous les ailes). C'est donc uniquement avec ses six mitrailleuses de calibre 12.7 mm qu'il dĂ©truit le char Tigre, ce qui est impossible. Ă€ la mĂŞme Ă©poque, mĂŞme le canon de 75 des M4 Sherman ne parvenait pas Ă  percer le blindage d'un Tigre ;
  • le side-car aux couleurs de l'Allemagne nazie sur lequel est adossĂ© le capitaine Miller est en rĂ©alitĂ© un modèle « Ural » (Oural), un side-car russe qui n'est pas utilisĂ© sur le front ouest par l'armĂ©e allemande[34] ;
  • la bande son du film rĂ©vèle un anachronisme puisqu'on peut y entendre la chanson Tu es partout (1943) d'Édith Piaf, bien que celle-ci aurait Ă©tĂ© censurĂ©e jusqu'Ă  la fin de la guerre[35] ;
  • dans le film, la coupe des cheveux des soldats allemands est, par dĂ©faut, un crâne rasĂ©. Or les soldats allemands n'avaient pas le crâne rasĂ©. Leur coupe de cheveux rĂ©glementaire est dĂ©gagĂ©e sur les tempes et la nuque afin de permettre un ajustement idĂ©al du casque, avec une longueur variable sur le dessus, qu'elle soit soignĂ©e ou hirsute. La coupe rasĂ©e Ă©tait elle rĂ©servĂ©e aux recrues lors de leur phase d’incorporation et de formation initiale, ou encore aux prisonniers et dĂ©portĂ©s, pour des raisons d’hygiène en contexte de promiscuitĂ© extrĂŞme[36].

Distinctions

RĂ©compenses

Oscars 1999 :

Golden Globes 1999 :

British Academy Film Awards 1999 :

Autres récompenses :

Nominations

Oscars 1999 :

Golden Globes 1999 :

British Academy Film Awards 1999 :

Autres nominations :

Conservation

En 2014, le film est inscrit au National Film Registry pour être conservé à la bibliothèque du Congrès américain, en raison de son intérêt « culturel, historique ou esthétique important »[37].

Dans la culture populaire

RĂ©utilisation du titre dans la presse

La presse française a repris et détourné le titre français du film pour l'utiliser dans un certain nombre d'articles relatifs à des personnes ou des entités : « Comment sauver le soldat Bouygues Telecom »[38], « Ils n'ont pas voulu sauver le soldat Pancrate »[39], ou encore « Il faut sauver le soldat Alstom »[40].

Télévision

Dans Les Nouvelles Aventures de Lucky Luke, lors de l'épisode 31[41], la mère du capitaine du fort dit qu'elle doit aller sauver le soldat Ryan quand elle se déguise en soldat pour sortir du camp.

Jeux vidéo

  • Sudden Strike (2000) : Une des missions additionnelles du jeu met en scène le dĂ©barquement en Normandie sur Omaha beach, l'objectif est de secourir un dĂ©nommĂ© Ryan.
  • Conker's Bad Fur Day (2001) : la scène du dĂ©barquement est partiellement reproduite (des Ă©cureuils dĂ©barquant sous le feu d'ours en peluche), notamment le passage oĂą un soldat hagard ayant perdu son bras le rĂ©cupère et marche sans chercher Ă  s'abriter. La scène est Ă©galement prĂ©sente dans le remake de ce jeu, Conker: Live and Reloaded.
  • Commandos 2: Men of Courage (2001) : la huitième mission (Il faut sauver le soldat Smith) comporte beaucoup de similitudes avec le film.
  • Medal of Honor : DĂ©barquement alliĂ© (2001): la troisième mission du jeu (le dĂ©barquement sur Omaha Beach) ainsi qu'une mission qui se passe aux abords d'une tour radio reprenent la mise en scène du film.
  • Medal of Honor : En première ligne (2001) : la première mission du jeu (le dĂ©barquement sur Omaha Beach) reprend quasi-intĂ©gralement et fidèlement la scène du film.
  • Call of Duty 2 (2005) : Ă  la fin du niveau de la dĂ©fense de la colline 400, le sergent Randall utilise la phrase du film dite par le capitaine Miller Ă  propos des avions P-51 Mustang : « Ce sont nos anges gardiens ».
  • Call of Duty: World at War (2008) : le joueur peut incarner un soldat amĂ©ricain se nommant John Miller. Durant le premier niveau, un soldat nommĂ© Ryan est attaquĂ© au corps Ă  corps par un soldat japonais. Si le joueur sauve le soldat Ryan de son agresseur, il obtient le succès/trophĂ©e Semper Fi.

Notes et références

Notes

  1. En version originale : « James... earn this. Earn it. »
  2. On reconnaît une Opel Olympia (modèle 2e génération, présentée à Hitler au Salon de l'Auto de Berlin 1938), et dont il est inconcevable qu'un exemplaire soit immatriculé en France (tant par patriotisme que par protectionnisme).

Références

  1. (en) « Private Ryan' expo » ; Wexford People - 6 juin 2007 - « « Ryan's slaughter » »(Archive.org • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?) (consulté le ) ; Independent Newspapers - August 3 1998 - Consulté le 9 juin 2008.
  2. (en) « Saving Private Ryan » ; Britannia Film Archives - Consulté le 6 juin 2008.
  3. « Il faut sauver le soldat Ryan : Visa et Classification », sur CNC.fr (consulté le ).
  4. « Fiche du doublage français du film » sur Allodoublage, consulté le 27 novembre 2014
  5. « Fiche du doublage français du film » sur Doublagissimo.
  6. Thierry Chèze, « "Il faut sauver le soldat Ryan" : comment le film de Spielberg est devenu culte », sur RTL.fr,
  7. Par A. G. Le 30 septembre 1998 à 00h00, « Le tournage a eu lieu en Irlande », sur leparisien.fr, (consulté le )
  8. Alain Constant, « Capa, une vie », Le Monde.fr, 29 août 2012.
  9. Jean-Christophe Piot, « Du Soldat Ryan à Game of Thrones : pourquoi filmer la guerre est-il si compliqué ? : Entretien avec Jean Michelin, Bénédicte Chéron et Fadi El Hage », Blog Déjà vu sur franceinfo.fr,
  10. (en) « Behind the Scenes: Boot Camp »
  11. IMDb Did you know ? Trivia
  12. « Saving Private Ryan: C'Était une histoire d'amour », sur sproe.com (consulté le ).
  13. (en) « Il faut sauver le soldat Ryan (1998) Soundtracks », sur imdb.com (consulté le ).
  14. (en) Kenneth Turan, « Saving Private Ryan review » [archive du ], Los Angeles Times, .
  15. « Saving Private Ryan » [archive du ], Roger Ebert.
  16. (en) « Saving Private Ryan (1998) », rottentomatoes.com (consulté le 18 mars 2020).
  17. (en) « Saving Private Ryan 1998 », metacritic.com (consulté le 18 mars 2020).
  18. « Il faut sauver le soldat Ryan », allocine.fr (consulté le 18 mars 2020).
  19. (en) Budget et box-office - Box Office Mojo
  20. Box-office français - JP's box-office
  21. (en) Steven Spielberg, Saving Private Ryan, The Men, The Mission, The Movie: A Steven Spielberg Movie, Newmarket Press, 1998.
  22. André Rakoto, « Il faut sauver le soldat Ryan: Film historique ? », Terre Information Magazine, no 99,‎ , p. 73
  23. Bernage, p. 46
  24. Georges Bernage, Le mur de l'Atlantique face au débarquement, Heimdal, mai 2011, p. 6
  25. « Il faut sauver le soldat Ryan (1998) », sur erreursdefilms.com (consulté le ).
  26. [vidéo] « Jusqu'où une balle peut-elle aller sous l'eau ? Cet homme a tenté l'expérience », François Maginiot, maxisciences.com, 26 janvier 2016.
  27. « Les pires erreurs historiques dans les films », Marion Thuillier, L'Internaute.com, 8 avril 2014.
  28. « French Registrations ».
  29. Georges Bernage, Utah Beach, Heimdal, mai 2011, p. 86.
  30. [PDF] « Reproductions of Panzers based on modern Tanks »
  31. « Normandy and Falaise—April to August 1944 » [archive du ], Das Reich (consulté le ).
  32. Bernage, Utah Beach, p. 135.
  33. http://lavitrinesuze.free.fr/lvs_V1/Pages/Insolite/lvsryan.html.
  34. « Saving Private Ryan (1998) - IMDb » (consulté le ).
  35. « Il faut sauver le soldat Ryan (1998) - Erreurs de Films », sur erreursdefilms.com (consulté le ).
  36. Sv 44, « SOUVENEZ-VOUS 44 : LE SOLDAT ALLEMAND ET SA COUPE DE CHEVEUX », sur SOUVENEZ-VOUS 44, (consulté le )
  37. (en) « Complete National Film Registry Listing » (consulté le ).
  38. « Comment sauver le soldat Bouygues Telecom » (consulté le ).
  39. « Ils n'ont pas voulu sauver le soldat Pancrate » (consulté le ).
  40. « Il faut sauver le soldat Alstom » (consulté le ).
  41. https://www.dailymotion.com/video/x3h1nu2 7min13s

Liens externes

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