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Opérations Albany et Boston

Albany et Boston sont les noms codes des opérations menées respectivement par les parachutistes des 101e et 82e divisions aéroportées américaines dès la nuit du 5 au dans le cadre général de l'opération Overlord, dont l'opération Neptune fut la phase d'assaut. Elles furent précédées par la mise en place des pathfinders et suivies par l'atterrissage des planeurs de ces mêmes divisions.

Opération Albany et Boston
Description de cette image, également commentée ci-après
Dropping zones sur le Cotentin.
Informations générales
Date
Lieu Cotentin
Issue Tête de pont alliée en Europe : ouverture d'un 2e front soulageant le front russe
Commandants
Major général Matthew Ridgway,
Major général Max D. Taylor
Maréchal Erwin Rommel (Absent le 6 juin 1944),
Général Friedrich Dollmann
Forces en présence
82e Airborne (Division aéroportée US)
101e Airborne (Division aéroportée US)
91e DI
243e DI
709e DI

Seconde Guerre mondiale

Batailles

Bataille de Normandie

Opérations de débarquement (Neptune)

Secteur anglo-canadien

Secteur américain

Fin de la bataille de Normandie et libération de l'Ouest

Mémoire et commémorations

Les opérations des unités planées ont reçu, quant à elles, d'autres appellations : Opération Chicago et Keokuk pour la 101e, Detroit, Elmira, pour la 82e. Le 7 juin sont exécutées les opérations de ravitaillement parachuté Memphis et Freeport et les opérations planées Galveston et Hackensack. L'imbrication de ces opérations dans leur exécution fut telle qu'il n'est pas possible de les décrire isolément. C'est pourquoi elles sont rassemblées dans ce même article.

Organisation des divisions aéroportées

General Major M. Taylor, 101e Div
General Major M. Ridgway, 82e Div

Chaque division aéroportée comprend :

  • un QG ;
  • trois rĂ©giments d'infanterie parachutiste (PIR - Parachute Infrantry Rgt) ;
  • un rĂ©giment d'infanterie planĂ©e (GIR - Glider Infrantry Rgt) ;
  • un rĂ©giment d'artillerie de campagne Ă  4 bataillons ;
  • un bataillon d'artillerie antiaĂ©rienne (AAAB - Airborne Antiaircraft Artillery Battalion) ;
  • une unitĂ© de reconnaissance planĂ©e ;
  • un bataillon de gĂ©nie ;
  • des unitĂ©s logistiques et mĂ©dicales ;
  • des pathfinders (Ă©claireurs) provenant des diverses unitĂ©s mais regroupĂ©s pour la mission de balisage avant l'arrivĂ©e du gros des troupes.

L'effectif total d'une division est d'environ 12 000 hommes, dont presque 7 000 parachutistes.

Chaque régiment d'infanterie parachutiste ou plané (PIR ou GIR) comprend trois bataillons. Chaque bataillon comprend lui-même trois compagnies de fusiliers. Les neuf compagnies de fusiliers d'un même régiment sont désignées par une lettre de A à I. C'est ainsi que dans la série télévisée Frères d'armes, le capitaine Richard D. Winters prend le commandement de la E company (101st Airborne Division), à la suite du décès du capitaine Thomas Meehan III le 6 juin 1944 : c'est-à-dire la 2e compagnie du 2e bataillon de son régiment (en l'occurrence, le 506e régiment du colonel Sink).

Le 325e GIR est renforcé par un bataillon du 401e GIR.

Le rĂ©giment d'artillerie de campagne comprend un bataillon parachutĂ© (obusier de 75 mm fixĂ© sous l'avion pour le largage) et deux bataillons d'artillerie planĂ©e.

Unités 82e Division Airborne 101e Division Airborne
Commandant Major General
Matthew B. Ridgway
Major General
Maxwell D. Taylor
Adjoint Brigade General
James M. Gavin
Brigade General
George P. Howell
Brigade General
Pratt
(tué le 6 juin)
Pathfinders Major Roberts Capitaine Lillyman
Parachute Infantry Regiment (PIR)
RĂ©giment d'infanterie parachutiste
505 PIR
Colonel William E. Ekman
501 PIR
Colonel Howard R. Johnson
507 PIR
Colonel George V. Millet
502 PIR
Colonel George Moseley
(blessé le 6 juin)
508 PIR
Colonel Roy E. Lindquist
506 PIR
Colonel Robert Sink
Glider Infantry Regiment (GIR)
RĂ©giment d'infanterie sur planeurs
325 GIR
Colonel Harry L. Lewis
327 GIR
Colonel George S. Wear
Field Artillery
Artillerie de campagne
319 et 320 GFAB[1]
376 et 456 PFAB[2]
Colonel Francis A. March
321 et 907 GFAB
377 et 463 PFAB
Brigade General
Anthony McAuliffe
Antiaircraft Artillery
Artillerie antiaérienne
80 AAAB[3] 81 AAAB
Bataillon génie 307 EB
Lt.Colonel Robert S. Palmer
326 EB
Lt.Colonel John C. Pappas
Logistique
Transmission
MP
Pl Recce

Carte

LĂ©gende :
  • Les lettres correspondent Ă  l'emplacement des dropping zones (DZ)
  • A, C et D pour la 101e Division
  • N, T et O pour la 82e Division

Mission

La Fière

Derrière Utah Beach, le terrain inondé et la configuration du réseau routier sont très favorables à l'ennemi pour mener un combat retardateur et pour lancer des contre-attaques. De plus, cette plage est isolée par rapport à l'ensemble. La mise en place d'une tête de pont aéroportée, tout en assurant le flanc ouest du débarquement, doit faciliter l'accès à l'intérieur des terres aux troupes qui vont débarquer sur cette plage.

Dans ce cadre, les missions sont :

  • Pour la 101e :
    • s'emparer des dĂ©bouchĂ©s des quatre routes venant de la plage Ă  travers la zone inondĂ©e et numĂ©rotĂ©es, du sud au nord, sorties 1 Ă  4
    • dĂ©truire la batterie d'artillerie allemande dĂ©ployĂ©e Ă  Saint-Martin-de-Varreville
    • s'emparer des ponts sur le canal de Carentan et de l'Ă©cluse de la barquette (qui permettrait, dit-on, l'inondation)
    • dĂ©truire deux ponts sur la Douve
    • protĂ©ger la tĂŞte de pont face au sud et Ă  l'ouest
  • Pour la 82e :
    • saisir et tenir le nĹ“ud routier de Sainte-Mère-Église
    • s'emparer des passages sur le Merderet (La Fière et Chef-du-Pont)
    • dĂ©truire des ponts sur la Douve
    • protĂ©ger la tĂŞte de pont face au nord et Ă  l'ouest

Mise en place de pathfinders

Eisenhower s'entretenant avec les hommes du 502e PIR (Parachute Infantry Regiment) de la 101e Division Aéroportée quelques heures avant leurs parachutages. Aérodrome de Greenham Common, Angleterre. 5 juin 1944. Le soldat portant le no 23 autour du cou est le Lieutenant Wallace C. Strobel (Compagnies A/E).

Six zones de saut appelées DZ (Dropping Zone) ont été prévues. Chacune d'elles est identifiée par une lettre. Les DZ A, C et D, situées entre la route N13 et Utah Beach, sont attribuées à la 101e Division ; les DZ O, N et T, situées à l'ouest de Sainte-Mère-Église, à la 82e.

Des Ă©claireurs, appelĂ©s pathfinders, sont chargĂ©s d'aller les baliser afin de permettre le parachutage de masse (13 200 hommes et matĂ©riel) qui doit suivre. Pour chaque DZ, trois C-47 (appelĂ©s Dakotas par les Britanniques) sont chargĂ©s de parachuter chacun une Ă©quipe (stick) de 18 pathfinders. Deux C-47 sont ajoutĂ©s pour le largage de pathfinders chargĂ©s de rejoindre et de baliser des LZ (Landing Zone) qui seront utilisĂ©es plus tard pour l'atterrissage des planeurs. Il va de soi que les Ă©quipages chargĂ©s de larguer les pathfinders sont sĂ©lectionnĂ©s parmi les plus expĂ©rimentĂ©s en navigation aĂ©rienne.

Une équipe de pathfinders comprend une dizaine de spécialistes chargés du balisage tandis que les autres hommes sont chargés de leur protection. Le balisage est réalisé à la fois avec des moyens visuels (lampes, la nuit ; panneaux et fumigènes, le jour) et des moyens radio-goniométriques. Les lampes utilisées sont conçues pour être vues uniquement du ciel et ne sont allumées qu'au dernier moment. Les moyens radio-goniométriques consistent en émetteurs radio (AN/PPN-1A Beacon) plus connus sous le nom de balises Eureka amenés, à raison de 2 par stick, par les pathfinders. Les avions leaders de formation sont, quant à eux, équipés d'un système Rebecca qui les guide vers la balise.

Les pathfinders de la 101e Division sont larguĂ©s vers 0 h 30, heure de Londres, c'est-Ă -dire le 5 juin avant minuit, heure française. Le largage se fait assez correctement mais parfois Ă  1,5 km de la DZ et les avions de la DZ D, qui l'avaient dĂ©passĂ©e, ont dĂ» faire demi-tour. Un avion manque ; il est tombĂ© en mer.

Les pathfinders de la 82e sont largués une heure plus tard. Seul le balisage de la DZ O est réalisé complètement ; c'est là que le parachutage ultérieur sera le plus précis. Pour la DZ N, la proximité d'Allemands empêche l'utilisation des lampes ; seules les balises sont installées ; le parachutage du 507 PIR sera une catastrophe.

Zones et largages

(Carte des vols).

DZ Division Unités à larguer De… à… (Hr UK) Nb avions Unités aériennes Aérodrome de départ
A 101e 2/502 PIR 0 h 48 36 438 TCG Greenham
101e 502 PIR 0 h 50 45 438 TCG Greenham
101e 1/502 PIR 0 h 55 36 436 TCG Membury
101e 377 PFA 1 h 8 54 436 TCG Membury
C 101e 506 PIR 1 h 14 45 439 TCG Upottery
101e 2/506 PIR 1 h 20 36 439 TCG Upottery
101e 3/501 PIR 1 h 20 45 435 TCG Welford
D 101e 2 et 3/501 PIR 1 h 26 45 441 TCG Merryfield
101e 2/501 PIR 1 h 34 45 441 TCG Merryfield
101e 3/506 et unité génie 1 h 40 45 440 TCG Exeter
O 82e 2/505 PIR 1 h 51 36 316 TCG Cottesmore
82e 3/505 PIR et 456 PFA 1 h 57 36 315 TCG Cottesmore
82e 1/505 PIR et unité génie 2 h 3 48 315 TCG Spanhoe
N 82e 2/508 PIR 2 h 8 36 314 TCG Saltby
82e hq 508 PIR et artillerie 2 h 14 24 314 TCG Saltby
82e 1/508 PIR 2 h 20 36 313 TCG Folkingham
82e 3/508 PIR 2 h 26 36 313 TCG Folkingham
T 82e 2/507 PIR 2 h 32 36 61 TCG Barkston Heath
82e 3/507 PIR 2 h 38 36 61 TCG Barkston Heath
82e 1/507 2 h 44 45 442 TCG Fulbeck
LĂ©gende :
  • DZ : Drop Zone (mot anglais signifiant Zone de parachutage)
  • PIR : Parachute Infantry Regiment ; 1/ signifie 1er bataillon de ce rĂ©giment
  • PFA : Parachute Field Artillery
  • TCG : Troop Carrier Group (unitĂ© aĂ©rienne de transport de troupes)
  • Les avions sont des C-47, mieux connus sous le nom de Dakota

Exécution

Les parachutages

Mannequin représentant le parachutiste de la 82e division aéroportée John Steele, qui est resté accroché au clocher de l'église lors de sa descente en parachute, le 6 juin 1944 à Sainte-Mère-Église.

Partant de divers aĂ©rodromes du sud-ouest de l'Angleterre, les itinĂ©raires aĂ©riens se rejoignent avant de survoler la mer ; ils traversent le Cotentin d'ouest en est. Quelque 800 Dakota, escortĂ©s par des Mosquito, larguent, entre 1 h 0 et 3 h 0, 13 200 hommes et leur matĂ©riel.

Les 6 800 parachutistes de la 101e airborne arrivent en premier, Ă  bord de 432 Dakota. C'est une nuit de pleine lune mais le temps est couvert sur la Normandie (8/10 de nĂ©bulositĂ©). La Flak (artillerie antiaĂ©rienne allemande) entre en action. Toutes les DZ n'ont pas pu ĂŞtre Ă©clairĂ©es Ă  temps. De nombreux pilotes manquent d'expĂ©rience et seuls les avions leaders, soit un sur neuf, sont Ă©quipĂ©s du système de dĂ©tection des balises. Dans ces conditions, beaucoup ne parviennent pas Ă  garder le contact avec leur chef de formation et les parachutages se font de manière approximative. Certains hommes sont mĂŞme larguĂ©s Ă  plus de 20 km de leur DZ.

Le largage de la 82e commence vers 1 h 50, Ă  l'aide de 369 Dakota. Ici aussi, la dispersion est grande. Plusieurs hommes tombent dans les inondations des vallĂ©es de la Douve et du Merderet. Il y a moins de noyades que ce qui a parfois Ă©tĂ© dit. Beaucoup de matĂ©riel, par contre, est perdu et les hommes qui s'extirpent des marais ne sont guère opĂ©rationnels. Comme deux sticks de la 101e qui y Ă©taient dĂ©jĂ  tombĂ©s un peu avant eux, quelques parachutistes atterrissent directement sur le village de Sainte-Mère-Église. Le plus connu d'entre eux est certainement le soldat John Steele dont le parachute est restĂ© accrochĂ© au clocher de l'Ă©glise. Toutefois, l'historien Jean Quellien rapporte que Steele n'Ă©tait pas le seul para restĂ© accrochĂ© au clocher et qu'un deuxième homme se serait retrouvĂ© un temps dans cette situation, avant de pouvoir se dĂ©tacher. De plus, il explique que les deux hommes Ă©taient suspendus de l'autre cĂ´tĂ© de l'Ă©glise,et non face Ă  la grande place de Sainte-Mère Ă©glise[4].

Seul, le parachutage du 505e PIR sur la DZ O constitue une réussite.

Carte des DZ prévues - Source Imperial War Museum

L'exécution des missions

Peu après leur arrivĂ©e au sol, les officiers se rendent compte de l'impossibilitĂ© de regrouper leurs unitĂ©s. En consĂ©quence, des groupes hĂ©tĂ©roclites, avec parfois des hommes des deux divisions, se forment autour des gradĂ©s. Les groupes qui se croisent s'assemblent. Ce sont finalement des colonnes de 50 Ă  200 hommes qui menĂ©es par un colonel ou un commandant de bataillon vont se charger d'exĂ©cuter les missions prĂ©vues. Des petits groupes isolĂ©s coupent les fils tĂ©lĂ©phoniques, rĂ©alisent des coups de main aux endroits oĂą ils se trouvent et crĂ©ent ainsi la confusion et l'insĂ©curitĂ© chez les Allemands.

Une colonne menĂ©e par le lieutenant-colonel Ewell (3/501 PIR), comptant dans ses rangs les gĂ©nĂ©raux Taylor et McAuliffe s'empare de la sortie 1 (Poupeville). Le lieutenant-colonel Strayer (2/506 PIR) regroupe quelque 400 hommes et, après de durs combats, dĂ©fend la sortie 2. Le lieutenant-colonel Cole (3/502 PIR) avec 120 hommes finit par contrĂ´ler les sorties 3 et 4. Les dĂ©bouchĂ©s de Utah Beach sont ainsi assurĂ©s. Des Allemands seront pris au piège, coincĂ©s entre les parachutistes et les troupes dĂ©barquĂ©es. Le contact avec ces dernières est rĂ©alisĂ© vers 13 h.

La batterie de Saint-Martin-de-Varreville a été détruite par les bombardements mais des parachutistes occupent la position. Le lieutenant-colonel Cassidy (1/502 PIR) rassemble plusieurs hommes et assure la défense face au nord.

Le commandant du 1/501 PIR est tué peu après son atterrissage. Le patron du régiment, le colonel Johnson, avec quelques hommes, s'empare facilement de l'écluse de la Barquette qui n'est pas gardée. Il fait alors chercher des renforts et organise la position vers le sud. Toute la journée du 6, les Allemands mènent plusieurs attaques mais les parachutistes tiennent bon.

Les ponts sur le Merderet de la Fière et Chef-du-Pont tombent dans les mains des paras en fin de matinée. Le général Gavin lui-même a mené une attaque pour reprendre celui de Chef-du-Pont que les Allemands avaient repris. Le lieutenant-colonel Krause (3/505) s'empare de Sainte-Mère-Église dès 4 h 30 mais devra faire face ensuite à des attaques allemandes. Le lieutenant-colonel Vandervoort (2/505) dont le rôle sera tenu par John Wayne dans le film Le jour le plus long, se démène comme un diable. La cheville fracturée lors d'un saut près de Sainte-Mère-Église et, transporté sur une remorque à munitions, il appuie d'abord la défense de Sainte-Mère-Église et assure ensuite la protection au nord face à la direction de Cherbourg.

Les hommes du 507 PIR sont extrêmement dispersés. Une dizaine de sticks ont atterri à km au sud-est de Carentan. D'autres sont tombés dans les marais près de la DZ et se regroupent automatiquement en rejoignant le talus de la voie ferrée. En piteux état et à court de munitions, ils ne seront pas en mesure d'assurer leurs missions à l'ouest du Merderet. Le 508 PIR, aussi éparpillé, ne peut s'emparer de Pont l'Abbé (village de Picauville) tenu en force par les Allemands ; seul un point d'appui à l'ouest du Merderet peut être tenu. Le général allemand Wilhelm Falley, qui commande la 91e division, est tué dans une embuscade tendue par un groupe de six paras. Trois divisions allemandes tiennent le Cotentin : la 243e à l'ouest, la 709e à l'est et la 91e, en réserve, au centre. La 709e, avec des hommes âgés et des volontaires de l'Est est de médiocre qualité. La 91e, par contre, avec son noyau d'anciens paras, est excellente mais l'absence de son chef ralentira ses réactions.

Les renforts et les ravitaillements

Planeur Horsa stoppé par une haie, près de Hiesville, France. 6 juin 1944.
Planeur Waco en vol.

Les premiers renforts et ravitaillements arrivent par planeurs le 6 juin à 4 heures. Il s'agit des opérations planées suivantes :

  • la mission Chicago pour la 101e, sur la LZ (Landing Zone) E
  • la mission DĂ©troit pour la 82e, sur la LZ O.

Pour chaque division, atterrissent une cinquantaine de planeurs Waco. Ils amènent principalement les bataillons antiaériens (moins une batterie), des canons antichars, des munitions et des moyens médicaux.

Les autorités avaient préféré ne pas utiliser de planeurs de nuit afin d'éviter trop de casse à la suite des obstacles installés (pieux) sur les zones dégagées.

Deux autres missions supplémentaires en planeurs sont exécutées le soir à partir de 21 heures :

  • la mission Keokuk (LZ E) amène avec 32 Horsa le 327e Glider Infantry Regiment de la 101e division.
  • la mission Elmira (LZ W) au profit de la 82e est beaucoup plus importante. Une flotte de 36 Waco et de 140 Horsa est chargĂ©e d'amener en quatre lifts ses deux bataillons d'artillerie planĂ©e ainsi que des moyens mĂ©dicaux et des renforts divers.

Le 7 juin entre 6 et 7 heures, ont lieu deux ravitaillements par parachutes appelés opérations Freeport (pour la 82e) et Memphis (pour la 101e). Peu après 7 heures, c'est le 325 Glider Infantry Regiment et d'autres renforts qui rejoignent la 82e division ; il s'agit des opérations Galveston et Hackensack qui comptent un total de 107 Waco et 43 Horsa.

L'ensemble des opĂ©rations planĂ©es a permis de mettre en place 4 000 hommes, 290 vĂ©hicules, des obusiers, des canons antichars et 240 T de fret, mais il y eut pas mal de casse. Les derniers Ă©lĂ©ments des divisions rejoindront avec les troupes dĂ©barquĂ©es.

Conclusions

L'horrible dispersion des sticks aurait pu compromettre l'opĂ©ration mais l'esprit d'initiative et l'instinct offensif des paras ont su redresser la situation. Paradoxalement, l'Ă©parpillement des parachutistes a freinĂ© les rĂ©actions des Allemands qui, avec leurs communications coupĂ©es, se sentaient aussi isolĂ©s que leurs adversaires. En fin de la journĂ©e du 6 juin, la 101e a accompli la plupart de ses missions. Ă€ la 82e, la situation est plus critique car la tĂŞte de pont Ă  l'ouest du Merderet n'a pas vraiment pu ĂŞtre rĂ©alisĂ©e ; beaucoup d'unitĂ©s sont toujours isolĂ©es. MalgrĂ© les pertes, 2 500 tuĂ©s, blessĂ©s ou disparus, l'opĂ©ration, dans son ensemble, reste toutefois un succès.

Avant le 6 juin, certains généraux, dont principalement l'adjoint d'Eisenhower, l'Air Chief Marshal Leigh-Mallory, mettaient en doute l'intérêt des opérations aéroportées. Il faut dire qu'après la Crète, les Allemands eux-mêmes, y avaient renoncé. Des erreurs commises lors des parachutages alliés en Sicile avaient renforcé l'opinion des opposants. La réussite des opérations aéroportées de Normandie a sauvé le concept.

Notes et références

  1. GFAB : initiales de Glider Field Artillery Battalion
  2. PFAB : initiales de Parachute Field Artillery Battalion
  3. AAAB : initiales de Airborne Antiaircraft Artillery Battalion
  4. Jean Quellien, Le Jour J et la bataille de Normandie.

Voir aussi

Groupe de parachutistes du 502e PIR (Parachute Infantry Regiment) de la 101e Division Aéroportée. James Flanagan (2d Platoon, C Co, 1-502nd PIR) exhibe fièrement un drapeau capturé à l'ennemi. Ferme Marmion à Ravenoville, Utah Beach, France. 6 juin 1944.

Articles connexes

Liens externes

Filmographie


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