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Airspeed AS.51 Horsa

L'Airspeed Horsa est un planeur d'assaut de la Seconde Guerre mondiale. C'est le plus gros planeur de charge utilisĂ© par les forces alliĂ©es durant la Seconde Guerre mondiale après le GAL 49 Hamilcar et le plus produit avec 3 644 exemplaires au total.

Airspeed AS. 51 Horsa
Vue du planeur
Un Airspeed AS. 51 Horsa.

Constructeur Airspeed
Nombre construits 3 644
Équipage 2 pilotes, 25 hommes
Dimensions
Image illustrative de l’article Airspeed AS.51 Horsa
Envergure 26,84 m
Longueur 20,43 m
Hauteur 5,90 m
Surface alaire 102,5 m2
Masses et charge
Masse Ă  vide 3 800 kg
Masse maximale 7 030 kg
Performances
Vitesse maximale En remorquage : 240 km/h
En planeur : 160 km/h
Taux de chute minimal m/s

Conception

En , la Wehrmacht enleva avec succès le Fort d'Ében-Émael, en Belgique, grâce à l’utilisation de planeurs d’assaut DFS 230. Analysant cette opération, les Britanniques constatèrent que l’utilisation d’un planeur d’assaut permettait de déposer avec précision sur un point donné des troupes aéroportées, dispersées sur une zone plus ou moins large en cas de parachutage. La construction de planeurs d'assaut fut donc décidée. Émise en , la spécification X.26/40 stipulait que le futur appareil devait pouvoir être construit par des industriels non spécialisés et que sa structure devait être modulaire. En répartissant la production entre diverses entreprises dispersées à travers le pays, on limitait les risques de pertes en cas d’attaque allemande ou de bombardements, et l’utilisation de matériaux non-stratégiques était impérative compte tenu de la nature « consommable » de ce type d’appareil.

Une grande partie des Horsa nécessaires au Débarquement de Normandie fut construite non par un avionneur mais par un... fabricant de meubles (de bonne réputation) la société Harris Lebus installée dans les faubourgs populaires de l'East End londonien.

Description

Hessell Tiltman dessina donc un monoplan à aile haute construit entièrement en bois, composé de 30 sous-ensembles et pouvant être assemblé par n'importe quelle unité de maintenance de la RAF.

La voilure à profil épais comprenait une section centrale rectangulaire à épaisseur constante, coiffée de panneaux externes trapézoïdaux. Le bord de fuite était rectiligne et occupé, entre les ailerons et le fuselage, d’importants volets permettant un taux de descente élevé et facilitant donc l’atterrissage sur des terrains exigus. Le fuselage comportait une section centrale cylindrique à structure monocoque, sur laquelle était boulonné à l’avant un court poste de pilotage biplace côte à côte et à l’arrière une structure conique monocoque supportant les empennages. L’ensemble reposait sur un train tricycle fixe, facilitant les manœuvres au sol et le décollage mais qui pouvait être éjecté en vol, l’atterrissage se faisant alors sur un patin ventral amorti par ressort. On accédait à la cabine, dans laquelle pouvaient embarquer jusqu’à 28 hommes équipés assis sur des bancs, le dos à la carlingue, par une porte coulissante à l’arrière droit, ou une porte coulissante à l’avant et à gauche, de dimension plus importante pour faciliter le chargement d’un canon anti-char de 75. Plus gros que le Waco CG-4 (13 hommes) ou le General Aircraft GAL 48 Hotspur (8 hommes), c’était aussi un appareil robuste et maniable.

Variantes

  • Airspeed AS. 51 Horsa Mk I : Deux prototypes {DG597 et DG603] furent construits Ă  Salisbury Hall et assemblĂ©s par Fairey Ă  Great West Aerodrome. Le premier vol fut effectuĂ© le , le remorqueur Ă©tant un Whitley. Cinq prototypes supplĂ©mentaires [DG609, DK346, DK349, DK353 et DK358] furent construits et testĂ©s Ă  Portsmouth, puis la production fut lancĂ©e. 470 furent assemblĂ©s par Airspeed Ă  Christchurch, 300 par Austin Motors Co et 1 461 par Harris Lebus& Associates, un fabricant de meubles.
  • Airspeed AS. 52 : RĂ©pondant au programme X.3/41, l’AS. 52 Ă©tait un projet de bombe planante chargĂ©e de 3 630 kg d’explosifs.
  • Airspeed AS. 53 : Projet d'une version agrandie destinĂ©e au transport de vĂ©hicules. Une version motorisĂ©e avec 2 moteurs Armstrong-Siddeley Cheetah X (en) de 375 ch fut Ă©galement envisagĂ©e.
Chargement d'une Jeep dans un Horsa pendant un exercice ().
  • Airspeed AS. 58 Horsa Mk II : DĂ©rivĂ© du projet AS. 53, ce planeur d'assaut se distinguait extĂ©rieurement du modèle AS.51 par un diabolo avant, dont la jambe recevait l’élingue de remorquage alors que les Horsa Kk I Ă©taient remorquĂ©s par deux points de voilure. Mais ce nouveau modèle avait surtout un plancher renforcĂ© et une pointe avant articulĂ©e sur la droite de façon Ă  dĂ©gager toute la section de la soute, ce qui permettait d’embarquer un vĂ©hicule lĂ©ger. 225 furent construits Ă  partir de 1943 par Airspeed, 65 par Austin Motors Co, et 1 271 par Harris Lebus Group. Ce modèle fut utilisĂ© Ă  partir du dĂ©barquement de Normandie, et durant les opĂ©rations qui suivirent, mais quelques exemplaires furent envoyĂ©s en Inde.

Utilisation opérationnelle

Les livraisons débutèrent en à l'Army Air Corps, un Glider Pilot Regiment ayant été formé le pour fournir les pilotes.

La première utilisation opérationnelle du Horsa fut l’opération Freshman, un épisode de la bataille de l'eau lourde. Dans la nuit du 19 au , deux planeurs Horsa Mk I remorqués par un bombardier Halifax furent chargés de transporter un commando anglais devant détruire le centre de production d’eau lourde de Rjukan, en Norvège. Mais le quadrimoteur et ses planeurs, pris dans le mauvais temps, s’écrasèrent en Norvège et les survivants furent exécutés sur ordre personnel d’Hitler.

Des Stirling tractant deux Horsa le (Opération Varsity).

La première grande utilisation du Horsa eut lieu le , 27 AS. 51 participant Ă  l'invasion de la Sicile (OpĂ©ration Ladbroke). Dans le cadre du dĂ©barquement AlliĂ© en Normandie, 9 planeurs furent utilisĂ©s par des Ă©lĂ©ments de la 6e division aĂ©roportĂ©e britannique chargĂ©s de prendre intacts les ponts de BĂ©nouville (Pegasus Bridge) et Ranville (opĂ©ration Tonga) et 301 Horsa fournis par la Grande-Bretagne participèrent Ă  l’opĂ©ration Neptune (dĂ©pose de 3 937 fantassins amĂ©ricains par jour dans le secteur de Carentan. Au cours du dĂ©barquement de Provence, 452 planeurs Waco et Horsa dĂ©posèrent le 550th Glider Infantry Regiment amĂ©ricain au Muy). Les deux principales opĂ©rations ayant fait appel au Horsa furent cependant l’opĂ©ration Market Garden sur Arnhem, au cours de laquelle 812 Horsa furent utilisĂ©s par les Britanniques et 104 par les troupes amĂ©ricaines, et l’opĂ©ration Varsity, qui permit le le franchissement du Rhin, mobilisant 1 300 planeurs dont 392 Horsa.

Ces planeurs furent tractés indifféremment par des Stirling, Halifax, Albemarle, Whitley, plus rarement par des Dakota.

Les derniers Horsa ne furent rĂ©formĂ©s par la British Army qu’en 1949. L'armĂ©e de l'air française avait rĂ©cupĂ©rĂ© 4 Horsa Ă  la fin de la guerre pour les stocker. Personne ne sait actuellement ce qu'ils sont devenus.

Reconversion pacifique

En raison des pénuries de logements et de matériaux de construction dans l'Angleterre de l'immédiat après guerre, des dizaines de fuselages de Horsa ou de Hadrian (le nom britannique du planeur Waco américain) connurent une reconversion pour le moins inattendue : un film des actualités British Movietone montre un industriel transformant des tronçons de fuselages de planeurs en caravanes, abris et chalets de jardin ou habitations temporaires[1].

MĂ©morial

Le le Prince Charles a inaugurĂ© Ă  Ranville, dans le Calvados, une maquette grandeur nature d'un Horsa sur le site d'atterrissage de l'opĂ©ration Tonga, en prĂ©sence de Jim Wallwork, pilote du premier planeur Ă  s'ĂŞtre posĂ© près de Pegasus Bridge le 6 juin 1944. Un exploit puisqu'il s'est immobilisĂ© Ă  seulement 45 mètres du pont. Cette maquette est toujours visible au musĂ©e de Pegasus Bridge Ă  100 m du pont.

Notes et références

  1. (en) British Movietone, « Gliders to Houses », (consulté le ).

Bibliographie

  • Enzo Angelucci et Paolo Matricardi, Les avions, t. 3 : La Seconde Guerre mondiale - France, Allemagne, Angleterre, etc..., Elsevier Sequoia, coll. « Multiguide aviation », (ISBN 2-8003-0387-5), p. 76.
  • Alain Pelletier, « Airspeed "Horsa" : le combattant silencieux », Le Fana de l'aviation, no 295,‎ , p. 25-33.

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

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