La Tour infernale
La Tour infernale (The Towering Inferno) est un film catastrophe film américain réalisé par John Guillermin et Irwin Allen et sorti en 1974.
Titre original | The Towering Inferno |
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RĂ©alisation | John Guillermin |
Scénario | Stirling Silliphant |
Musique | John Williams |
Acteurs principaux | |
Sociétés de production |
20th Century Fox Warner Bros. |
Pays de production | États-Unis |
Genre | catastrophe |
Durée | 165 minutes |
Sortie | 1974 |
Pour plus de détails, voir Fiche technique et Distribution
Consacrant le genre film catastrophe après le triomphe de L'Aventure du Poséidon (1972), La Tour infernale en représente l'exemple le plus marquant de son époque, tant par ses moyens colossaux (deux grands studios, 20th Century Fox et Warner Bros. s'étant exceptionnellement associés) que par le réalisme de ses effets spéciaux. Jusqu'à ce jour, aucune distribution plus prestigieuse ne fut réunie puisqu'aux deux acteurs principaux (alors les mieux payés du monde) Paul Newman et Steve McQueen, le film compte douze grandes vedettes, toutes dans des rôles majeurs. Le scénario est adapté de deux romans par Stirling Silliphant, The Tower par Richard Martin Stern et The Glass Inferno par Thomas N. Scortia (en) et Frank M. Robinson.
La distribution comprend en dehors de McQueen et Newman, Robert Vaughn, William Holden, Faye Dunaway, Fred Astaire, Susan Blakely, Richard Chamberlain, O. J. Simpson, Robert Wagner, Don Gordon, Susan Flannery, Gregory Sierra, Dabney Coleman et dans son dernier film Jennifer Jones.
Le film est un succès critique et il est le film le plus rentable de l'année 1974. Le film est nommé pour 8 Oscars en 1975 — dont une nomination à l'Oscar du meilleur film — et en remporte trois. Traduisant symboliquement un malaise sociologique propre aux années 1970, le film et les autres réalisations du même genre qui suivent constituent un précieux filon jusqu'à Airport 80 Concorde (1979) ainsi qu'une autre production d'Irwin Allen : Le Jour de la fin du monde (1980) également avec Paul Newman et William Holden.
Synopsis
L'architecte Douglas « Doug » Roberts revient à San Francisco pour l'inauguration du plus grand gratte-ciel du monde (510 m) qu'il a lui-même conçu, la « Tour de verre » (Glass Tower en VO). Il s'agit d'un édifice record avec près de 515 mètres de haut et 138 étages. Un court-circuit se produit, résultant d'un échauffement de câbles électriques non isolés situés dans un local technique au 81e étage dont la cause est une installation électrique insuffisamment dimensionnée pour un tel bâtiment (économie d'argent sur la construction sans tenir compte des recommandations de l'architecte). Un incendie se déclare donc dans ce local technique au moment même où la cérémonie bat son plein au 135e étage de l'immeuble. Alors que le feu se propage, détruisant tout sur son passage, Michael O'Hallorhan, colonel du San Francisco Fire Department, tente de sauver les trois cents invités qui se sont retrouvés piégés par les flammes.
Fiche technique
Sauf indication contraire ou complémentaire, les informations mentionnées dans cette section peuvent être confirmées par la base de données IMDb.
- Titre français : La Tour infernale
- Titre original : The Towering Inferno
- RĂ©alisation : John Guillermin
- Scénario : Stirling Silliphant, d'après les romans The Tower de Richard Martin Stern et The Glass Inferno de Thomas N. Scortia et Frank M. Robinson
- DĂ©cors : William J. Creber (en)
- Costumes : Paul Zastupnevich (en)
- Photographie : Fred Koenekamp, Joseph F. Biroc et Jim Freeman (non crédité)
- Montage : Carl Kress et Harold F. Kress
- Musique : John Williams
- Chanson We May Never Love Like This Again composée par Al Kasha et Joel Hirschhorn
- Production : Irwin Allen et Sidney Marshall (en)
- Sociétés de production : 20th Century Fox, Warner Bros.
- Sociétés de distribution : 20th Century Fox, Warner Bros.
- Budget : 14 millions de dollars
- Pays de production : États-Unis
- Langue originale : anglais
- Format : Couleurs (De Luxe) - 35 mm (Panavision) - 2,35:1 (Cinémascope) - Son stéréo magnétique V.O. dans quelques rares salles
- Genre : catastrophe, action, drame, thriller
- Durée : 165 minutes
- Dates de sortie :
- États-Unis : (première à New York), (sortie nationale)
- France :
Distribution
LĂ©gende : Doublage de 1975 / Redoublage de 2000
- Steve McQueen (VF : Jacques Thébault / Hervé Bellon) : Michael O'Hallorhan, le colonel des pompiers du 5e bataillon du San Francisco Fire Department
- Paul Newman (VF : Marcel Bozzuffi / Patrick Floersheim) : Douglas « Doug » Roberts, l'architecte du gratte-ciel
- William Holden (VF : Jean Martinelli / Bernard Woringer) : Jim Duncan, le promoteur
- Faye Dunaway (VF : Perrette Pradier / Véronique Augereau) : Susan Franklin, journaliste et fiancée de Doug Roberts
- Fred Astaire (VF : Claude Dauphin / Roger Carel) : Harlee Claiborne, un petit escroc
- Susan Blakely (VF : BĂ©atrice Delfe / VĂ©ronique Desmadryl) : Patty Simmons, la fille de Jim Duncan
- Richard Chamberlain (VF : Dominique Paturel / Thierry Wermuth) : Roger Simmons, ingénieur électricien et époux infidèle de Patty
- Jennifer Jones (VF : Monique Mélinand / Françoise Pavy) : Lisolette Mueller, une riche veuve
- O. J. Simpson (VF : Sady Rebbot / Adrien Antoine) : Harry Jernigan, le chef de la sécurité
- Robert Vaughn (VF : Roger Rudel / Guy Chapellier) : le sénateur Gary Parker
- Robert Wagner (VF : Jean-Claude Michel / JĂ©rĂ´me Keen) : Dan Bigelow, le responsable des relations publiques
- Susan Flannery (VF : Marion Loran / Emmanuèle Bondeville) : Lorrie, secrétaire et maîtresse de Bigelow
- Sheila Mathews (VF : Jane Val / Nicole Evans) : Paula Ramsay, Ă©pouse du maire
- Norman Burton (VF : Jacques Deschamps / Richard Leblond) : Will Giddings, ingénieur électricien
- Jack Collins (VF : Georges Hubert / Gilles Brissac) : Robert Ramsay, le maire de San Francisco
- Don Gordon (VF : Claude Joseph / Fabien Jacquelin) : Kappy, capitaine des pompiers
- Felton Perry (VF : Serge Sauvion / Frédéric Popovic) : Scott, un pompier
- Gregory Sierra (VF : Éric Marchal) : Carlos, le barman
- Ernie F. Orsatti (VF : Lionel Tavera) : Mark Powers, pompier, collègue de Scott
- Dabney Coleman (VF : Jean Berger) : le premier chef-adjoint
- Norman Grabowski (VF : Michel Barbey / Pascal Casanova) : Flaker, l'officier de l'AĂ©ronaval
- Ross Elliott : le second chef-adjoint
- Olan Soule (VF : GĂ©rard FĂ©rat) : Mr. Johnson
- Carlena Gower (VF : Camille Donda) : Angela Allbright
- Mike Lookinland (VF : Jackie Berger) : Phillip Allbright
- Carol McEvoy : Mme Allbright, sourde-muette et mère de Phillip et d'Angela
- Scott Newman : le jeune pompier pris d'acrophobie
- Paul Comi (VF : Francis Lax) : Tim, un pompier
- George Wallace (VF : Georges Aubert / Jean-Michel Farcy) : Jack, l'officier-chef des pompiers
- John Crawford (VF : Roger Lumont / Thierry Murzeau) : Callahan, responsable de la maintenance Ă©lectrique
- Erik L. Nelson (VF : Philippe Dumond) : Wes, agent de maintenance
- Patrick Culliton (VF : Jacques Richard) : un technicien de maintenance
- Elizabeth Rogers (VF : Paule Emanuele) : la dame dans la nacelle
- Art Balinger (VF : Albert Augier) : le speaker Ă l'inauguration
- William Bassett : l'agent de location
- Harry Hickox (VF : Georges Hubert / Jean-François Vlérick) : l'homme visitant l'appartement
- William Traylor : Bill Harton, agent de la sécurité, collègue de Harry (non crédité)
- Maureen McGovern : elle-même, la chanteuse à l'inauguration (We May Never Love Like This Again) (non créditée)
Production
Genèse et développement
Le scénario du film est la synthèse de deux romans, The Tower de Richard Martin Stern, et The Glass Inferno, de Thomas N. Scotia (en) et Frank M. Robinson, inspirés par la construction du World Trade Center au début des années 1970 et par ce qui pourrait arriver si un incendie important éclatait dans un gratte-ciel de ce genre[1]. À la suite du succès de L'Aventure du Poséidon, la Warner achète les droits de The Tower pour 390 000 US $[2]. Huit semaines plus tard, Irwin Allen de la 20th Century Fox achète ceux de The Glass Inferno pour 400 000 US $[2]. Pour éviter que les deux films n'entrent en compétition au box-office, les deux sociétés de production s'associent pour faire un film unique et payent chacune la moitié des coûts de production. Elles signent un contrat donnant à la Fox les recettes du film aux États-Unis et à la Warner celles provenant du reste du monde.
Le scénariste Stirling Silliphant fusionne les deux romans afin de créer le scénario. Le nom de l'immeuble, la « Tour de verre », est une combinaison des deux titres des romans[3].
Attribution des rĂ´les
Irwin Allen voulait d'abord confier le rôle de l'architecte à Steve McQueen. Celui-ci a insisté pour obtenir celui du chef des pompiers. Pour l'autre rôle, l'acteur suggère Clint Eastwood, Jack Nicholson ou encore Robert Redford[1]. C'est finalement Paul Newman qui obtient le rôle. Bien qu'entretenant une amicale rivalité, les deux hommes avaient toujours envisagé de faire un film ensemble sans y parvenir jusque-là . Après l'échec de leur collaboration dans Butch Cassidy et le Kid en 1969 (c'est finalement Robert Redford qui jouera le rôle dévolu à McQueen), parvenir à les associer dans ce film-catastrophe à gros budget a nécessité de longues tractations. Steve McQueen ne fait aucune concession et exige notamment d'avoir le même nombre de lignes de dialogues dans le scénario et que son nom soit le plus en évidence sur l'affiche[3].
Pour son rôle du chef O'Halloran, Steve McQueen suit une formation de deux semaines auprès de vrais professionnels. En , il y eut un incendie aux studios Metro-Goldwyn-Mayer et McQueen fut le seul civil à se porter volontaire pour aider une centaine de pompiers ayant participé à l'intervention.
Le rôle de Lisolette Mueller a d'abord été proposé à Olivia de Havilland. C'est Jennifer Jones qui l'a obtenu. Ce fut son dernier rôle au cinéma : après le suicide de sa fille en 1976, elle abandonne le cinéma pour se consacrer à la psychologie, en créant la Jennifer Jones Simon Foundation for Mental Health and Education.
Le fils de Paul Newman, Scott, tient le rĂ´le d'un jeune pompier[3].
McQueen retrouve d'anciens partenaires de ses films comme Faye Dunaway (dans L'Affaire Thomas Crown), Robert Vaughn (dans Les Sept Mercenaires et Bullitt), Robert Wagner (dans L'Homme qui aimait la guerre) et Don Gordon (dans Bullitt et Papillon).
Tournage
Le tournage a lieu du au . Il se déroule en Californie notamment dans le Fox Ranch de parc d'état de Malibu Creek (en), dans Fox Studios de Los Angeles, à San Francisco[4] - [5].
Le bâtiment utilisé dans le film est en fait une série de maquettes en miniature. Seules les sections du bâtiment utilisées par les acteurs sont réelles. L'ascenseur panoramique de La Tour infernale est l'un de ceux du Hyatt Regency Hotel à San Francisco.
Malgré les réticences des producteurs, Steve McQueen et Paul Newman réalisent la plupart de leurs cascades dans le film. C'est notamment Newman, entre autres, qui descend et monte lui-même l'escalier déchiqueté par l'explosion[1]. Entre les prises, les acteurs reçoivent des visites du public, à l'exception de Steve McQueen et Faye Dunaway, qui refusent[6]. Le réalisateur John Guillermin déclarera par ailleurs que Paul Newman et Steve McQueen ont très bien travaillé et ont beaucoup participé au développement de leurs rôles[7].
Les producteurs ont remercié les départements du feu, les équipes de sapeurs pompiers et leurs chefs réciproques Keith P. Calden et Raymond M. Hill des villes de San Francisco et Los Angeles par la mention suivante au générique : « To those who give their lives so that other might live, to the fire fighters of the world, this picture is gratefully dedicated. » (« À ceux qui offrent leurs vies pour que d'autres puissent vivre, aux combattants du feu du monde, ce film est dédié avec reconnaissance. »).
Musique
Original Motion Picture Soundtrack
Enregistré |
octobre-novembre 1974 Fox Studios |
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Genre | musique de film |
Label | Warner Bros. Records |
La musique du film est composée par John Williams. L'album contient également la chanson We May Never Love Like This Again, écrite par Al Kasha et Joel Hirschhorn et interprétée par Maureen McGovern. Celle-ci remporte l'Oscar de la meilleure chanson originale. L'album est édité en 1975 sur le label Warner Bros. Records. Un album plus complet sera édité en édition limitée en 2001[8]. On peut par ailleurs entendre des éléments de The Morning After du film L'Aventure du Poséidon[3].
- Liste des titres
- Main Title (5:00)
- An Architect's Dream (3:28)
- Lisolette And Harlee (2:34)
- Something For Susan (2:42)
- Trapped Lovers" (4:28)
- We May Never Love Like This Again (2:11) – Al Kasha / Joel Hirschhorn, interprété par Maureen McGovern
- Susan And Doug (2:30)
- The Helicopter Explosion (2:50)
- Planting The Charges / And Finale (10:17)
Accueil
Box-office
Avec 116 000 000 $ de recettes, le film est le deuxième succès de l'année 1974 aux États-Unis, et restait en 2013 classé à la 54e place des plus grands succès américains de tous les temps, en tenant compte de l'inflation (dollars constants, ou « adjusted »), avec une recette de 494 074 000 $. En France, c'est le plus gros succès de 1975, avec un cumul de 4 466 376 entrées, dont 765 477 à Paris et dans sa périphérie (162 494 entrées lors de la 1re semaine parisienne. Les recettes brutes en salle dans le monde estimées à 230 000 000 $[9].
Distinctions
Sauf indication contraire ou complémentaire, les informations mentionnées dans cette section peuvent être confirmées par la base de données IMDb.[10]
RĂ©compenses
- Oscars 1975 :
- Meilleure photographie pour Fred J. Koenekamp
- Meilleur montage pour Carl Kress et Harold F. Kress
- Meilleure chanson pour Al Kasha et Joel Hirschhorn (We May Never Love Like This Again)
- Golden Globes 1975 :
- Meilleur acteur dans un second rĂ´le pour Fred Astaire
- Révélation féminine de l'année pour Susan Flannery
- BAFTA Awards 1976 :
- Meilleur acteur dans un rĂ´le secondaire pour Fred Astaire
- Meilleure musique de film pour John Williams
- David di Donatello du meilleur film Ă©tranger en 1975
- Kinema Junpo Awards 1976 : Prix du meilleur film Ă©tranger
Nominations
- Oscars 1975 :
- Meilleur film pour Irwin Allen
- Meilleur second rĂ´le masculin pour Fred Astaire
- Meilleure direction artistique pour William J. Creber, Ward Preston et Raphael Bretton.
- Meilleure musique de film pour John Williams
- Meilleur son pour Theodore Soderberg et Herman Lewis
Postérité
Avant leur célèbre Y a-t-il un pilote dans l'avion ? (1980), qui battra en brèche tous les poncifs du film catastrophe, le trio Zucker-Abrahams-Zucker s'était déjà livré à une première parodie visant plus directement La Tour infernale : il s'agit du sketch « This is Armagedon » issu de leur anthologie comique Hamburger film sandwich, réalisée en 1977 par John Landis. On y trouvait ironiquement George Lazenby « dans le rôle de l'architecte » et Donald Sutherland « dans celui du serveur maladroit ».
Par ailleurs, le film a inspiré l'écrivain Roderick Thorp pour l'écriture de son roman Nothing Lasts Forever (1979). Celui-ci sera ensuite adapté pour le film Piège de cristal avec Bruce Willis[1].
Le film est également parodié dans le film français La Tour Montparnasse infernale (2001).
Notes et références
- (en) Trivia sur l’Internet Movie Database
- « Trivia », sur TCMMDB (consulté le )
- « Secrets de tournage », sur Allociné, (consulté le )
- (en) Filming & production sur l’Internet Movie Database
- « the studiotour.com - The Towering Inferno (1974) », sur the studio tour (consulté le )
- « La Tour infernale sur Arte : ces drôles de caprices des stars sur le tournage », sur Allociné, (consulté le )
- (en) Lowell Goldman, « Lord of Disaster », Starlog,‎ , p. 60 (lire en ligne)
- (en) « The Towering Inferno (1974) », sur Film Score Monthly (consulté le )
- « La Tour infernale », sur JP's Box-Office
- (en) Awards sur l’Internet Movie Database
Annexes
Articles connexes
- Gratte-ciel
- L'Aventure du Poséidon, autre film catastrophe sorti en 1972
Liens externes
- Ressources relatives Ă l'audiovisuel :
- Allociné
- Centre national du cinéma et de l'image animée
- Ciné-Ressources
- Cinémathèque québécoise
- (en) AllMovie
- (en) American Film Institute
- (pl) Filmweb.pl
- (en) IMDb
- (en) LUMIERE
- (en) Movie Review Query Engine
- (de) OFDb
- (en) Rotten Tomatoes
- (mul) The Movie Database
- Ressource relative à la littérature :
- Ressource relative Ă plusieurs domaines :
- (en) Metacritic
- Notice dans un dictionnaire ou une encyclopédie généraliste :