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Maurice Duruflé

Maurice Duruflé, né à Louviers (Eure) le [1] et mort à Louveciennes le [2], est un organiste et compositeur français.

Maurice Duruflé
Description de cette image, également commentée ci-après
Maurice Duruflé, c. 1962.
Nom de naissance Maurice Gustave Duruflé
Naissance
Louviers, Drapeau de la France France
Décès
Louveciennes, Drapeau de la France France
Activité principale organiste et compositeur
Lieux d'activité orgue de l'église Saint-Étienne-du-Mont de Paris
Formation Conservatoire de Paris
Maîtres Charles-Marie Widor, Paul Dukas, Eugène Gigout
Enseignement Conservatoire de Paris
Conjoint Marie-Madeleine Chevalier

Ĺ’uvres principales

RĂ©pertoire

Biographie

Plaque commémorative au 6,place du Panthéon (Paris), où il vécut avec son épouse Marie-Madeleine.

Enfant, il fréquente la maîtrise Saint-Evode de la cathédrale de Rouen en 1912 où il étudie la musique sous ses différents aspects, à travers l'étude et la pratique approfondies du chant grégorien, la pratique du chant collectif et choral de haut niveau, et parallèlement le piano et l'orgue (Jules Haelling). En 1918, il part à Paris pour y étudier l'orgue avec Charles Tournemire. À 18 ans, il intègre le Conservatoire de musique et de déclamation ; il y étudie la composition avec Paul Dukas, et l'orgue avec Eugène Gigout, cependant il prenait quand même des leçons privées avec Louis Vierne. Pour des raisons obscures, il a plus tard un différend profond avec Gigout, mais, vers la fin de sa vie, le décrira laconiquement comme « un excellent homme, un point c'est tout ».

Entre 1922 et 1928, il remporte plusieurs prix dont ceux de composition, d'accompagnement pianistique, d'harmonie et d'orgue. En 1927, il devient assistant de Louis Vierne à Notre-Dame de Paris. Vierne souhaitait vivement que Duruflé lui succède mais les autorités étaient mécontentes de Vierne et, à sa mort, c'est Léonce de Saint-Martin, un organiste compétent quoique non primé, qui est nommé. Quoi qu'il en soit, c'est Duruflé qui était aux côtés de Vierne au pupitre de Notre-Dame lorsque Vierne meurt subitement pendant son 1750e récital dans la cathédrale.

En 1929, Duruflé remporte le prix des « Amis de l'orgue », pour orgue et improvisation et il obtient le poste d'organiste titulaire à l'église Saint-Étienne-du-Mont de Paris. Son opus 3, Prélude, Récitatif et Variations pour flûte, alto et piano, a été donné pour la première fois par Marcel Moyse, Maurice Vieux et Jean Doyen.

Il donne la première du Concerto pour orgue de Poulenc sous la direction de Roger Désormière en 1939.

À partir de 1942, il assiste Marcel Dupré dans les classes d'orgue du Conservatoire de Paris où il eut le compositeur et organiste André Jorrand comme élève.

En 1947, il publia son œuvre la plus réputée, le Requiem Op. 9, pour chœur, solistes, orchestre et orgue qui est donné pour la première fois sous la direction de Paul Paray, ancien élève de la maîtrise de Rouen lui aussi. Le Requiem présente des similitudes avec celui de Fauré mais est aussi très influencé par le chant grégorien et la musique de la Renaissance. Par exemple, le thème de l'ouverture dans l'Introit-Kyrie est emprunté de la Missa pro defunctis de Duarte Lobo. La pièce a été retravaillée en deux autres versions et existe donc aujourd'hui en trois versions : une pour orchestre symphonique, une pour orchestre de chambre et une avec orgue (qui comprend un solo obbligato (obligé) pour violoncelle dans le Pie Jesu). Il interpréta lui-même la version pour orgue seul à l'église Saint-Pothin de Lyon sur invitation d'Adrien Rougier, organiste titulaire, qui admirait son œuvre[3]. Sa messe Cum Jubilo existe également dans ces trois versions.

L'organiste Marie-Madeleine Chevalier, avec qui il fit connaissance alors qu'elle était étudiante dans la classe de Marcel Dupré (qu'il remplaça six mois du fait d'un voyage de concerts en Amérique), devient son assistante à Saint-Étienne-du-Mont en 1947. Il l'épouse en 1953 à l'âge de 51 ans, après un premier mariage avec Lucette Bousquet en 1932, le divorce civil ayant été prononcé en 1947 et la déclaration de nullité par le Vatican le .

Il est membre correspondant de l'Académie des sciences, belles-lettres et arts de Rouen en 1967.

Il cesse de jouer en 1975 après avoir été sérieusement blessé dans un accident de voiture et reste ensuite confiné dans son appartement.

Sa dernière œuvre, publiée en 1977, s'intitule Notre-Père pour quatre voix mixtes. Elle est dédiée « à Marie-Madeleine Duruflé ».

Compositions

Orgue seul

  • Scherzo op. 2 (1926), dĂ©diĂ© Ă  l'organiste Charles Tournemire.
  • PrĂ©lude, Adagio et Choral variĂ© sur le Veni Creator op. 4 (1930), cette partition lui a valu le prix de composition des Amis de l'orgue. DurĂ©e de la pièce : environ 20 minutes.
  • Suite op. 5 (1932), dĂ©dicacĂ©e Ă  Paul Dukas (environ 25 minutes) :
    • PrĂ©lude
    • Sicilienne
    • Toccata
  • PrĂ©lude et Fugue sur le nom d'Alain op. 7 (1942), Ă©crit en hommage Ă  Jehan Alain, mort deux ans plus tĂ´t. DurĂ©e de la pièce : environ 10 minutes.
  • PrĂ©lude sur l'IntroĂŻt de l'Épiphanie Ecce advenit dominator Dominus op. 13 (1961), faisant partie du recueil Orgue et liturgie. DurĂ©e de la pièce : environ 2 minutes.
  • Fugue sur de la CathĂ©drale de Soissons op. 12 (1962), dĂ©diĂ©e Ă  Henri Doyen, titulaire de l'orgue de Soisson. DurĂ©e de la pièce : environ 3 minutes.
  • MĂ©ditation op. posth. (1964) dont la partition n'a Ă©tĂ© retrouvĂ©e qu'en 2002. DurĂ©e de la pièce : environ 4 minutes.
  • Lecture Ă  vue (inĂ©dit)
  • Fugue (inĂ©dit)
  • Lux æterna (inĂ©dit)

Musique de chambre

  • PrĂ©lude, RĂ©citatif et Variations op. 3 pour FlĂ»te, Alto et Piano (1928)

Piano seul

  • Triptyque op. 1: Fantaisie sur des thèmes grĂ©goriens (1927/1943, inĂ©dit)
  • Trois Danses op. 6 (1932, transcrit par l'auteur) :
    • Divertissement
    • Danse lente
    • Tambourin

Piano Ă  quatre mains

  • Trois Danses op. 6 (1932, transcrit par l'auteur) :
    • Divertissement
    • Danse lente
    • Tambourin

Deux pianos

  • Trois Danses op. 6 (1932, transcrit par l'auteur) :
    • Divertissement
    • Danse lente
    • Tambourin

Orchestre

  • Trois Danses op. 6 (1932):
    • Divertissement
    • Danse lente
    • Tambourin
  • Andante et Scherzo op. 8 (1940)

Ĺ’uvres liturgiques

  • Requiem op. 9 pour soli, chĹ“urs, orchestre et orgue (1947)
    • Version avec Orgue (1948)
    • Version avec Orchestre (1950)
    • Version avec Orchestre rĂ©duit (1961)
    • Version avec Orchestre rĂ©duit et cors (1970)
  • Quatre motets sur des thèmes grĂ©goriens op. 10 pour chĹ“ur (1960) :
  • Messe Cum Jubilo op. 11 pour baryton solo, chĹ“ur de barytons et orchestre (1966) :
    • Version avec Orgue (1967)
    • Version avec Orchestre (1970)
    • Version avec Orchestre rĂ©duit (1972)
  • Notre Père op. 14 pour 4 voix mixtes (1977)

Ĺ’uvres diverses

  • Hommage Ă  Jean Gallon (1953)
  • Sicilienne de la Suite op. 5 pour petit orchestre (flĂ»te, hautbois, clarinette, basson, cor et quintette Ă  cordes ; inĂ©dit)

Transcriptions

  • Johann Sebastian Bach: Quatre Chorals pour orgue, transcrits pour orchestre par Maurice DuruflĂ© (1942/1945) :
    • Viens Sauveur des PaĂŻens (Extrait des 18 Chorals de Leipzig)
    • RĂ©jouissez-vous bien-aimĂ©s ChrĂ©tiens BWV 734 (Extrait des Chorals divers)
    • Ă” Innocent Agneau de Dieu BWV 656 (Extrait des 18 Chorals de Leipzig)
    • En Toi est la joie BWV 615 (Extrait de l'OrgelbĂĽchlein)
  • Louis Vierne : Soirs Ă©trangers op. 56, pour violoncelle et piano, orchestrĂ©s par Maurice DuruflĂ© (1943) :
    • Grenade
    • Sur le LĂ©man
    • Venise
    • Steppe canadien
    • Poisson chinois
  • Louis Vierne: Ballade du dĂ©sespĂ©rĂ© op. 61, Poème lyrique pour chant et orchestre. Orchestration de Maurice DuruflĂ© (1943)
  • Maurice DuruflĂ©: Requiem op. 9, for voice and piano (1947)
  • Johann Sebastian Bach: Deux Chorals de Cantatas BWV 22 und 147, arrangĂ©e pour orgue par Maurice DuruflĂ© (1952)
  • Louis Vierne : Trois Improvisations pour orgue (Notre-Dame-de-Paris, ), reconstituĂ©es par Maurice DuruflĂ© (1954) :
    • Marche Ă©piscopale
    • MĂ©ditation
    • Cortège
  • Charles Tournemire : Cinq Improvisations pour orgue (Ste Clotilde, Paris, 1930/1931), reconstituĂ©es par Maurice DuruflĂ© (1956-1958) :
    • Petite rhapsodie improvisĂ©e
    • Cantilène improvisĂ©e
    • Improvisation sur le Te Deum
    • Fantaisie-Improvisation sur l’Ave maris stella
    • Choral-Improvisation sur le Victimæ paschali
  • Gabriel FaurĂ© : PrĂ©lude de « PellĂ©as et MĂ©lisande », transcrit pour orgue par Maurice DuruflĂ©
  • Robert Schumann : Lamentation, transcrit pour orgue par Maurice DuruflĂ©.

Ĺ’uvres par opus

  • Opus 1 : Triptyque (Fantaisie sur des thèmes grĂ©goriens), pour piano, 1927/1943
  • Opus 2 : Scherzo, pour orgue, 1926
  • Opus 3 : PrĂ©lude, RĂ©citatif et Variations, pour flĂ»te, alto et piano, 1928
  • Opus 4 : PrĂ©lude, Adagio et Choral variĂ© sur le Veni Creator, pour orgue, 1930
  • Opus 5 : Suite, pour orgue, 1932, en trois mouvements :
    • PrĂ©lude
    • Sicilienne (existe aussi dans une version pour petit orchestre)
    • Toccata
  • Opus 6 : Trois Danses, pour orchestre (existe aussi dans des versions pour piano solo, piano Ă  quatre mains et deux pianos), 1932 :
    • Divertissement
    • Danse lente
    • Tambourin
  • Opus 7 : PrĂ©lude et Fugue sur le nom d'Alain, pour orgue, 1942
  • Opus 8 : Andante et Scherzo, pour orchestre, 1940
  • Opus 9 : Requiem pour soli, chĹ“urs, orchestre et orgue, 1947. Il existe plusieurs versions :
    • Version avec Orgue (1948)
    • Version avec Orchestre (1950)
    • Version avec Orchestre rĂ©duit (1961)
    • Version avec Orchestre rĂ©duit et cors (1970)
  • Opus 10 : Quatre Motets sur des Thèmes GrĂ©goriens, pour chĹ“ur, 1960 :
    • Ubi caritas et amor
    • Tota pulchra es
    • Tu es Petrus
    • Tantum ergo
  • Opus 11 : Messe Cum Jubilo, pour baryton solo, chĹ“ur de barytons et orchestre (1966). Il existe plusieurs versions :
    • Version avec Orgue (1967)
    • Version avec Orchestre (1970)
    • Version avec Orchestre rĂ©duit (1972)
  • Opus 12 : Fugue sur le carillon des heures de la CathĂ©drale de Soissons, pour orgue, 1962
  • Opus 13 : PrĂ©lude sur l'IntroĂŻt de l'Épiphanie, pour orgue, 1961
  • Opus 14 : Notre Père, pour 4 voix mixtes, 1977

Utilisation de ses Ĺ“uvres

  • Michael Jackson a utilisĂ© le Pie Jesu comme prĂ©lude Ă  sa chanson Pie Jesu/Little Susie de l'album HIStory.

Discographie

Requiem, (version 1961), Quatre motets sur des thèmes grégoriens, Messe "Cum jubilo" (version 1967), Patricia Bardon, Mezzo-soprano, Ashley Riches, Bariton-basse, Tom Etheridge & Richard Gowers, orgue, The Choir of King's College, Cambridge, Orchestra of the Enlightenment, dir Stephen Cléobury 2016

Notes et références

  1. Mairie de Louviers, « Acte de naissance n° 2 du 11/01/1902 photo 336/455 8 Mi 4892 », sur AD Eure (consulté le )
  2. « Maurice DURUFLÉ, biographie », sur www.france-orgue.fr (consulté le )
  3. Pierre-Marie Guéritey, Michelle Guéritey, Les Orgues de Lyon, Lyon, Association régionale de diffusion et d'information musicales, , 452 p., page 102

Voir aussi

Liens externes

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