Marcel Moyse
Marcel (Joseph) Moyse ([mɔiz]; né le à Saint-Amour et mort le à Brattleboro dans le Vermont, aux États-Unis), est un flûtiste français et professeur renommé, qui a formé parmi les plus grands flûtistes du XXe siècle.
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(Ă 95 ans) Brattleboro |
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Marcel Joseph Moyse |
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Biographie
Marcel naît d'une mère célibataire qui meurt neuf jours plus tard. Son père refuse de le reconnaître. L'enfant prend donc le nom de sa mère[2]. Il est adopté par la sage-femme, madame Perretier, chez qui il vit avec ses deux filles pendant sept ans, jusqu'à ce que ses grands-parents maternels le réclament[2].
Âgé de quinze ans, il s'installe à Paris chez son oncle, violoncelliste professionnel[2]. Marcel Moyse étudie avec Philippe Gaubert, Adolphe Hennebains et Paul Taffanel au Conservatoire de Paris, dont il sort diplômé en 1906[3] à 16 ans. Il interprète pour le concours, Nocturne et allegro scherzando de Gaubert. Il suit la classe de musique de chambre de Lucien Capet[3].
Il se rend pour la première fois aux États-Unis en 1913, pour jouer avec la cantatrice Nellie Melba. De 1913 à 1938, il est des membres de l'orchestre de l'opéra-Comique. En 1918 il est flûte solo aux Concerts Pasdeloup[3], des Concerts Straram (1922‑38)[3], puis des Concerts du conservatoire jusqu'en 1938. Il joue avec les plus grands chefs du moments, notamment avec Furtwängler, Walter, Toscanini, Mengelberg, Klemperer, Strauss[3], Piero Coppola, Walther Straram, Aurèle Nicolet et Adolf Busch. C'est avec ce dernier qu'il enregistre Bach[3] (1935–36).
Il joue également à l'occasion dans des formations de musique de chambre comme la Société du double quintette de Paris.
En 1933, il fonde un trio avec son fils Louis à la seconde flûte et sa bru, Blanche Honegger-Moyse, au violon ou à l'alto.
En 1934, Moyse joue la première du Concerto pour flûte (1933) de Jacques Ibert, que lui dédie le musicien.
Il est fait Chevalier de la LĂ©gion d'Honneur en 1938[2].
Il est professeur de flûte au Conservatoire, succédant à Philippe Gaubert, de 1932 à 1948, et professeur de 1948 à 1949 au Conservatoire de Genève, puis émigre aux États-Unis. C'est avec Busch et Rudolf Serkin qu'il participe à la fondation du collège musical de Marlboro dans le Vermont, où il enseigne. Dès la première année, il s'y presse quelque 200 étudiants. Il donne des master classes de 1960 à 1970, chaque été à Boswil (près de Lucerne) en Suisse, aux États-Unis, au Royaume-Uni et au Japon.
Parmi ses nombreux élèves figurent William Bennett (en), Jean-Pierre Eustache, Sir James Galway, Henri Lebon, Roger Bourdin et Trevor Wye. Wye est l'auteur d'un livre Marcel Moyse: an Extraordinary Man (1993), traduit en français en 2004.
Chaque année à la fin de sa vie, Marcel Moyse vient avec quelques-uns de ses élèves dans sa ville natale de Saint-Amour. Il loge avec eux à l'Hôtel du commerce où il leur donne des cours.
La place devant l'hĂ´tel porte aujourd'hui son nom : Place Marcel Moyse
Son fils Louis est également un flûtiste et professeur célèbre. Son épouse Céline est décédée en 1971 à 86 ans.
Les archives Moyse sont conservées à la New York Public Library, après un don en 1995, de l'association Marcel Moyse[2].
Il est inhumé à Saint-Amour.
Écrits pédagogiques
Moyse est l'auteur de nombreuses publications, dont 37 volumes de méthodes de flûte :
- Le Débutant Flûtiste (Leduc)
- 24 Petites Études Mélodiques
- 48 Études de virtuosité, 2 volumes
- 25 Études mélodiques, avec variations pour flûte
- De la Sonorité, art et technique
- Gammes et arpèges, 480 Exercices pour flûte
- Comment j'ai pu maintenir ma forme (Schott 1974)
Il effectue également des révisions d'ouvrage pour la flûte :
- 10 Études flûte d'après Kessler (en), adaptées à la flûte (Leduc)
- 100 Études faciles et progressives d'après Cramer , 2 volumes, adaptées à la flûte (Leduc)
- Theobald Boehm, 24 Caprices-Etudes, op. 26, entièrement révisés corrigés et annotés par Marcel Moyse (Leduc)
- Anton Bernhard FĂĽrstenau, Bouquet des Tons, op.125
- Anton Bernhard FĂĽrstenau, Six grandes Ă©tudes
Hommages
- Philippe Gaubert, Suite (1921). Chaque mouvement est dédié à un des grands flûtistes, notamment Georges Barrère et Georges Laurent. La Barcarolle « à Marcel Moyse ».
- Philippe Gaubert, Deuxième Sonate (1925). Dédié « à Marcel Moyse ». Création Gaston Blanquart.
- Jacques Ibert, Concerto pour flûte (1933)
- Albert Roussel, Joueurs de Flûte. Dédicace le premier mouvement à M. Moyse.
- Une place de Saint-Amour (Jura), sa commune de naissance, porte son nom.
Enregistrements
- Flûte Fantastique - avec Louis Moyse (Pearl GEM 0206)
- Cimarosa, Concerto pour deux flûtes - avec Louis Moyse ; Orchestre Lamoureux, Dir. Eugène Bigot (, Voix de son maître SL131-2)[4]
- Debussy, Prélude à l'après-midi d'un faune - Orchestre des Concerts Straram, Dir. Walther Straram (, 78t Columbia LFX 30)[5]
- Debussy, Syrinx (, Columbia WL 853)[6]
- Gaubert, Nocturne et Allegro Scherzando
- Martinů, Sonate pour flûte, violon et piano - Blanche Honegger, violon ; Louis Moyse, piano (, Gramophone)
- Mozart - Concerto pour flûte no 2 en ré majeur, K.314 - Dir. Piero Coppola (30–, Gramophone CF 3111-3)
- Roussel, Joueurs de flûte, op. 27 - Joseph Benvenuti, piano (février-, Columbia)
- Seghers, Souvenir de Gand, Grande Fantaisie pour flûte - pianiste non identifié (1933, Columbia)
- Taffanel, Andante Pastoral et Scherzettino - Georges Truc, piano (, Columbia WL 854)
- Telemann, Sonate en trio - Blanche Honegger, violon ; Louis Moyse, piano (1938, L'Oiseau-Lyre)
Moyse participe aussi à des enregistrements, outre les célèbres Bach (avec son fils) et Busch, pour Aquarium et Volière du Carnaval des animaux de Camille Saint-Saëns en 1927, avec l'orchestre de Paris sous la direction de Georges Truc. Il a aussi dirigé à Marlboro : l'Octuor à vent, op. 103 de Beethoven (), et la Sérénade no 10 « Gran partita », K.361 de Mozart ()[7].
Bibliographie
- (en) Ann McCutchan, Marcel Moyse : Voice of the Flute, Portland, Amadeus Press, , 326 p. (ISBN 0585316848, OCLC 45733050, lire en ligne)
- Trevor Wye (trad. Association française de la flûte), Marcel Moyse, Un Homme Extraordinaire : une biographie musicale, Paris, Alphonse Leduc, , 123 p. (ISBN 2856890601, OCLC 470424244, BNF 39162863)
- Marc Vignal, Dictionnaire de la musique, Paris, Larousse, , 1516 p. (ISBN 2-03-505545-8, OCLC 896013420, lire en ligne), p. 678
Notes et références
- « Marcel Moyse papers, 1862-1989 [bulk 1889-1984] »
- (en) « Marcel Moyse Papers, 1862-1989 » [PDF], sur www.nypl.org (consulté le )
- Vignal 2005, p. 749
- « The AHRC Research Centre for the History and Analysis of Recorded… », sur rhul.ac.uk (consulté le ).
- Prix Candide (1931). Il s'agit du premier disque primé dans l'histoire.
- Le 21 juillet 1947, Moyse réenregistrait l'œuvre à Londres, mais ne fut pas publié.
- Réédité par Sony France (5081862), couplé avec la Sonate pour basson et violoncelle K. 292 (Alexander Heller, Yo-Yo Ma) le tout gratifié d'un 10 de Répertoire no 162 et d'un Choc du Monde de la musique.
Liens externes
- Ressources relatives Ă la musique :
- Discogs
- (en) Discography of American Historical Recordings
- (en) Grove Music Online
- (en) MusicBrainz
- (en) Muziekweb
- Notice dans un dictionnaire ou une encyclopédie généraliste :
- (en) L'association M. Moyse