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John Boorman

John Boorman [ˈdʒɒn ˈbʊərmən][1], nĂ© le Ă  Shepperton, alors dans le comtĂ© du Middlesex, dans la banlieue ouest de Londres, est un rĂ©alisateur, producteur, scĂ©nariste et acteur anglais.

Biographie

Jeunesse

John Boorman nait le à Shepperton, alors dans le comté du Middlesex, dans la banlieue ouest de Londres. Il reçoit une partie de son éducation chez les Jésuites.

Sa jeunesse est marquée par les bombardements de la Seconde Guerre mondiale, épreuve qu'il évoquera plus tard dans son film Hope and Glory (La Guerre à sept ans), le plus autobiographique de toute sa filmographie.

À dix-huit ans, il devient critique de cinĂ©ma dans des revues spĂ©cialisĂ©es et participe Ă  des Ă©missions radiophoniques sur le mĂȘme thĂšme.

CarriĂšre

John Boorman le , lors de la conférence de presse du film Zardoz.

Son premier long mĂ©trage, Sauve qui peut, sort en 1965. Le succĂšs de ce film lui permet de partir aux États-Unis oĂč il met en scĂšne deux films assez violents. D'abord Le Point de non-retour (Point Blank), adaptation d'un roman de Donald Westlake avec Lee Marvin, puis Duel dans le Pacifique, un drame de guerre qui ne met en scĂšne que deux personnages, un soldat amĂ©ricain et un Japonais, interprĂ©tĂ©s par Lee Marvin et Toshirƍ Mifune. Ces deux films valent Ă  Boorman une notoriĂ©tĂ© internationale.

Revenu en Grande-Bretagne, il rĂ©alise la comĂ©die dramatique LĂ©o le dernier (1970), une parabole sociale dont Marcello Mastroianni est la vedette. Pour ce film, John Boorman reçoit le prix de la mise en scĂšne au festival de Cannes 1970. De retour aux États-Unis, il dirige un de ses films les plus cĂ©lĂšbres, DĂ©livrance, autre parabole dans laquelle on voit le « mythe du retour Ă  la nature confrontĂ© Ă  de dures rĂ©alitĂ©s », pour reprendre la formule du critique Robert-Claude BĂ©rubĂ©. Le film raconte l'histoire d'un groupe de copains qui entreprennent la descente en canot d'une riviĂšre traversant une contrĂ©e sauvage. Grand succĂšs critique et commercial Ă  sa sortie en 1972, DĂ©livrance contribue Ă  consolider la carriĂšre de ses deux acteurs principaux, Jon Voight et Burt Reynolds.

John Boorman aborde ensuite la science-fiction dans Zardoz avec Sean Connery, variation futuriste sur le thĂšme du Magicien d'Oz dont il est Ă©galement scĂ©nariste. Ces films confirment sa rĂ©putation de grand rĂ©alisateur, dĂ©veloppant un cinĂ©ma personnel, violent et pessimiste qui, du fantastique Ă  la science-fiction en passant par le rĂ©alisme, dĂ©peint un monde sans dieu oĂč l'homme, condamnĂ© Ă  errer, est sans cesse confrontĂ© au mal.

Il est moins chanceux avec son Ɠuvre suivante, L'Exorciste 2 : L'HĂ©rĂ©tique (1977). Suite du film Ă  succĂšs de William Friedkin, le film bĂ©nĂ©ficie d'un budget imposant pour l'Ă©poque, mais la critique est trĂšs nĂ©gative et le succĂšs limitĂ©.

Il faut attendre quatre ans, en 1981, avant que John Boorman ne propose un nouveau film : Excalibur. Il s'agit d'une relecture de la légende du roi Arthur et des Chevaliers de la Table ronde. Le film est entiÚrement tourné en Irlande et met en vedette des acteurs plus ou moins connus (Liam Neeson, Nigel Terry, Nicol Williamson, Gabriel Byrne). Relativement bien accueilli lors de sa sortie, Excalibur voit sa réputation encore grandir au fil du temps et est aujourd'hui considéré comme un film important du début des années 1980.

À peu prĂšs Ă  la mĂȘme Ă©poque, il produit les films de deux cinĂ©astes dĂ©butants : Angel de l'irlandais Neil Jordan et Nemo du français Arnaud SĂ©lignac.

C'est dans la jungle brĂ©silienne qu'il tourne son film suivant, La ForĂȘt d'Ă©meraude, dont la vedette est son fils, Charley, alors ĂągĂ© de 18 ans. Le film relate une histoire vraie survenue au dĂ©but des annĂ©es 1980 et fait partie d'une sĂ©rie de films tournĂ©s dans la jungle Ă©quatoriale au cours des annĂ©es 1985 - 1991 et auxquels on peut rattacher Mission de Roland JoffĂ©, Medicine Man de John McTiernan et En libertĂ© dans les champs du seigneur de Hector Babenco.

John Boorman revient ensuite en Angleterre pour y tourner un film largement autobiographique, Hope and Glory, La Guerre à sept ans, dans laquelle il évoque son enfance à Londres pendant la Seconde Guerre mondiale. Le film bénéficie d'un budget confortable mais, malgré une critique globalement positive, il ne rencontre qu'un médiocre succÚs commercial.

Il tourne ensuite aux États-Unis la comĂ©die Tout pour rĂ©ussir qui sort en 1990, avec notamment Dabney Coleman et Uma Thurman. Le film est un Ă©chec au box-office.

En 1995, sort Rangoon, un film avec Patricia Arquette, dont l'action se déroule lors des événements politiques de 1988 en Birmanie.

Le Général sort trois ans plus tard. Brendan Gleeson y incarne le criminel irlandais Martin Cahill. John Boorman avait été l'une des victimes de ce cambrioleur[2].

Il dirige ensuite Le Tailleur de Panama (2001), adaptation du roman du mĂȘme nom de John le CarrĂ©. Il y dirige notamment Pierce Brosnan, Geoffrey Rush, Jamie Lee Curtis et Ă  nouveau Brendan Gleeson. Le film n'est pas un immense succĂšs public mais reçoit de bonnes critiques.

Il rĂ©alise ensuite In My Country, prĂ©sentĂ© Ă  la Berlinale 2004, avec Samuel L. Jackson, Juliette Binoche et Brendan Gleeson. L'intrigue se situe en Afrique du Sud au milieu des annĂ©es 1990 avec la commission de la vĂ©ritĂ© et de la rĂ©conciliation chargĂ©e d'enquĂȘter sur les crimes commis sous le rĂ©gime de l'apartheid.

Il dirige à nouveau Brendan Gleeson dans The Tiger's Tail (2006), film se déroulant à Dublin sur le thÚme du DoppelgÀnger.

AprÚs cela, il met en scÚne la suite de Hope and Glory, La Guerre à sept ans (1987) : Queen and Country (2014). Il s'inspire de sa jeunesse pour ce film dont l'action se déroule dans les années 1950. Il s'agit à ce jour de son dernier film.

Festivals

Boorman est prĂ©sident du jury du 42e festival international du film de Thessalonique, en 2001. Le jury est notamment composĂ© de PaweƂ Pawlikowski, Nuri Bilge Ceylan et Yannis Kokkos.

Membre du jury de la Mostra de Venise 1991, il en est président en 2004 (61e Mostra). Son jury comporte notamment Scarlett Johansson, Spike Lee et Helen Mirren.

En 2009, il préside le jury de la section Cinéfondation et courts métrages du 62e Festival de Cannes, composé notamment de l'actrice chinoise Zhang Ziyi et du Français Bertrand Bonello.

En 2012, il préside le jury du 12e Festival international du film de Marrakech, composé notamment de James Gray, Lambert Wilson, Marie-Josée Croze ou encore Gemma Arterton[3].

Vie privée

John Boorman a sept enfants, dont Charley Boorman, acteur et aventurier, Katrine et Telsche Boorman (décédée en 1996), scénaristes et actrices anglaises.

Influences

Lors d’une Master Class à Paris en 2014.

La lecture de Carl Gustav Jung l'a beaucoup influencé, notamment sa théorie sur les mythes comme fondements vivants de la société et de la psychologie individuelle et collective, idée qui transparaßt dans Zardoz et Excalibur notamment[4].

L'Ɠuvre de John Boorman confronte d'ailleurs la reprĂ©sentation des mythes Ă  l'expĂ©rience du rĂ©el, s'amusant parfois Ă  les dĂ©construire ou Ă  mettre au jour leur vacuitĂ©. Deliverance (DĂ©livrance), par exemple, met Ă  mal la lĂ©gende du bon sauvage et montre comment une excursion en canoĂ« Ă  but Ă©cologique se transforme en retour Ă  la barbarie originelle, au cƓur d'une nature hostile.

Filmographie

IcĂŽne signalant une information Sauf indication contraire ou complĂ©mentaire, les informations mentionnĂ©es dans cette section peuvent ĂȘtre confirmĂ©es par la base de donnĂ©es IMDb.

Télévision

  • 1964 : The Newcomers (sĂ©rie)
  • 1985 : Journey Into Light (documentaire de 40 minutes)
  • 1995 : Picture Windows (mini sĂ©rie) (Ă©pisode Two nudes bathing)
  • 1998 : Lee Marvin: A Personal Portrait by John Boorman (documentaire)

Cinéma

Courts métrages

Producteur

Scénariste

Acteur

Distinctions

Engagement

Notes et références

  1. Prononciation en anglais britannique retranscrite selon la norme API.
  2. (en) trivia of The General sur l’Internet Movie Database
  3. « Festival International du Film de Marrakech 2012 : la sélection ! », sur allocine.fr, (consulté le ).
  4. Boorman influencé par Jung.
  5. « Le plus grand dĂ©fi de l’histoire de l’humanitĂ© : l’appel de 200 personnalitĂ©s pour sauver la planĂšte », Le Monde,‎ (lire en ligne, consultĂ© le ).

Bibliographie

  • Michel Ciment, John Boorman : un visionnaire en son temps, Paris, Calmann-LĂ©vy, 1985 ; nouvelle Ă©dition, Boorman, un visionnaire en son temps, Marest Ă©diteur, 2019
  • Michel Ciment, « Entretien avec John Boorman », Positif, no 109, , p. 19-32.
  • (en) John Lindsay Brown, « Islands of the Mind », Sight and Sound, hiver 1969-70, p. 20-23.
  • John Boorman, Aventures, Paris, Marest Ă©diteur, 2017, 448 p.
  • John Boorman, Tapis Ă©carlate, Paris, Marest Ă©diteur, 2017, 288 p.

Liens externes

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