Zardoz
Zardoz est un film de science-fiction américano-britanniquo-irlandais, écrit et réalisé par John Boorman, sorti en 1974.
RĂ©alisation | John Boorman |
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Scénario | John Boorman |
Musique | David Munrow |
Acteurs principaux | |
Sociétés de production | John Boorman Productions Ltd. |
Pays de production |
Royaume-Uni Ătats-Unis Irlande |
Genre | Science-fiction |
Durée | 107 minutes |
Sortie | 1974 |
Pour plus de détails, voir Fiche technique et Distribution
Résumé
En 2293, sur une Terre post-apocalyptique, la population humaine est divisĂ©e entre les Ăternels (Eternals), des humains ayant atteint l'immortalitĂ© grĂące Ă la technologie, et les Brutes (Brutals). Les Brutes vivent sur un territoire ravagĂ© et fournissent de la nourriture aux Ăternels. Ces derniers vivent dans des rĂ©gions isolĂ©es du reste du monde par un mur invisible, appelĂ© « Vortex », et passent une existence luxueuse mais apathique. Arthur Frayn (Niall Buggy), l'Ăternel chargĂ© de gĂ©rer les « terres extĂ©rieures », se fait passer auprĂšs des Brutes pour un dieu nommĂ© Zardoz, qui se manifeste sous la forme d'un Ă©norme masque de pierre volant. Ayant sĂ©lectionnĂ© des Brutes, il a constituĂ© un groupe d'exterminateurs, chargĂ© de rĂ©duire en esclavage les autres humains, et auxquels il fournit des armes en Ă©change de la nourriture qu'ils collectent.
Zed (Sean Connery) est un de ces exterminateurs. Il se cache Ă bord du masque de pierre lors d'un voyage et tue son chef Arthur Frayn. ArrivĂ© au Vortex no 4, Zed est Ă©tudiĂ© en tant que spĂ©cimen : les Ăternels n'ayant pas eu de contact depuis des siĂšcles avec l'extĂ©rieur du vortex, ils essaient de comprendre comment les Brutes ont Ă©voluĂ©. Il se retrouve au cĆur d'une dissension entre deux Ăternelles, Consuella (Charlotte Rampling) et May (Sara Kestelman), et doit effectuer des tĂąches pour Friend (John Alderton).
Il dĂ©couvre au fur et Ă mesure que cette sociĂ©tĂ© en apparence lissĂ©e et idĂ©ale est en fait violente et dĂ©sespĂ©rĂ©e. Les Ăternels sont dirigĂ©s et protĂ©gĂ©s de la mort par une intelligence artificielle appelĂ©e « le Tabernacle », un gros cristal qui est reliĂ© Ă l'esprit de tous les Ăternels et qui conserve leur mĂ©moire dans ses rĂ©flexions lumineuses. Du fait de leur immortalitĂ©, les Ăternels ont arrĂȘtĂ© de procrĂ©er et les hommes sont devenus impuissants. Certains sont victimes d'une maladie, lâapathie, qui les plonge en catatonie. Les dissidents, ceux qui refusent le systĂšme ou bien introduisent la discorde, sont vieillis, voire sont exclus et sont dĂ©libĂ©rĂ©ment rendus sĂ©niles.
Loin d'ĂȘtre le primitif que les Ăternels croient, Zed se rĂ©vĂšle ĂȘtre un mutant qui s'est Ă©duquĂ© dans une bibliothĂšque en ruine Ă l'extĂ©rieur du Vortex. Parmi les livres, il avait dĂ©couvert Le Magicien d'Oz, ce qui lui avait permis de s'apercevoir de la supercherie de Zardoz (Zardoz est la contraction de Wizard of Oz, et le roman met en scĂšne un manipulateur cachĂ© derriĂšre un masque) ; c'est ce qui avait motivĂ© son intrusion dans le Vortex. Zed est en fait issu d'une lignĂ©e contrĂŽlĂ©e par Frayn, qui a soigneusement sĂ©lectionnĂ© les gĂ©niteurs au cours des siĂšcles, avec le but de dĂ©truire le Vortex et rendre leur mortalitĂ© aux Ăternels. Zed trouve une faille dans le Tabernacle et le dĂ©truit, puis amĂšne les Brutes Ă assiĂ©ger les Ăternels ; le bain de sang final est accueilli comme une libĂ©ration par les Ăternels.
Zed aide malgré tout quelques ex-éternels à fuir l'extermination, puis disparaßt en compagnie de Consuella avec qui il procréera avant de mourir de vieillesse au terme d'une vie redevenue normale.
Fiche technique
Sauf indication contraire ou complĂ©mentaire, les informations mentionnĂ©es dans cette section peuvent ĂȘtre confirmĂ©es par la base de donnĂ©es IMDb.
- Titre original et français : Zardoz
- Réalisation et scénario : John Boorman
- Musique : David Munrow[1]
- Photographie : Geoffrey Unsworth
- Montage : John Merritt
- DĂ©cors : Anthony Pratt
- Costumes : Christel Kruse Boorman
- Production : John Boorman
- Société de production : John Boorman Productions Ltd.
- Distribution : Fox-Rank (Royaume-Uni), 20th Century Fox (Etats-Unis), Fox-Lira (France)
- Pays d'origine : Royaume-Uni, Ătats-Unis, Irlande
- Budget : 1,57 million de dollars[2]
- Langue originale : anglais
- Genre : Science-fiction
- Durée : 107 minutes
- Dates de sortie :
- Ătats-Unis :
- France :
- Royaume-Uni :
Distribution
- Sean Connery (VF : Jean-Claude Michel) : Zed
- Charlotte Rampling (VF : Ginette Pigeon) : Consuella
- Sara Kestelman (VF : Paule Emanuele) : May
- Niall Buggy (en) (VF : Philippe Ogouz) : Arthur Frayn / Zardoz
- John Alderton (en) (VF : Jean-Pierre Leroux) : Friend
- Sally Anne Newton : Avalow
- Bosco Hogan (en) : George Saden
- Jessica Swift : une apathique
- Reginald Jarman : La Mort (voix)
- Telsche Boorman
- Katrine Boorman
- John Boorman : un agriculteur tué par Zed (caméo non crédité[3])
Production
GenÚse et développement
John Boorman dĂ©veloppe ce film aprĂšs n'avoir pas pu concrĂ©tiser son projet d'adaptation du Seigneur des anneaux de J. R. R. Tolkien pour United Artists[3]. John Boorman s'inspire cependant de l'Ćuvre de Tolkien et imagine une intrigue sur le futur de l'HumanitĂ©, initialement situĂ©e dans un futur proche d'environ cinq ans. Finalement, le film se situe en 2293[3]. Le rĂ©alisateur-scĂ©nariste britannique se heurte Ă la frilositĂ© des studios, mais trouve finalement du soutien auprĂšs de la 20th Century Fox. Le studio exige cependant une sĂ©quence d'introduction explicative pour que le public comprenne mieux le film[3].
Le rÎle principal de Zed avait été promis à Burt Reynolds, qui venait de jouer dans le précédent film de John Boorman, Délivrance. L'acteur est cependant indisponible en raison d'une hernie. Le rÎle est proposé à Richard Harris mais finit par échoir à Sean Connery[3].
Plusieurs enfants du réalisateur apparaissent dans une scÚne flashback : Daisy Boorman, Telsche Boorman et Katrine Boorman.
Tournage
Le tournage a lieu de mai Ă . Il a lieu en Irlande, notamment Ă Bray (Brennanstown Riding School, studios Ardmore)[4].
La derniĂšre scĂšne du film oblige Sean Connery et Charlotte Rampling Ă subir de longues heures de maquillage. Il faut le recommencer deux fois : la pellicule du premier tournage est rayĂ©e, puis un stagiaire expose par mĂ©garde la bobine du second tournage Ă la lumiĂšre. Ce dernier incident a provoquĂ© la colĂšre de Connery qui a mĂȘme menacĂ© de frapper le stagiaire s'il le croisait[5].
Sortie
Accueil critique
Le film reçoit des critiques assez partagées. Ian Christie du Daily Express écrit notamment : « Si c'est intellectuel, alors Donald Duck mérite un Prix Nobel[3]. » Certains journalistes, comme Nora Sayre du New York Times, jugent le film « confus »[6].
Sur l'agrĂ©gateur amĂ©ricain Rotten Tomatoes, il rĂ©colte 48 % d'opinions favorables pour 31 critiques et une note moyenne de 5,19â10[7].
Le film est ensuite catalogué comme culte et figure ainsi dans l'ouvrage Cult Movies 2 (1983) de Danny Peary[3].
Du fait de ses choix budgĂ©taires et de son esthĂ©tique Ă©tonnante, ce film est parfois considĂ©rĂ© par certains critiques comme un navet ou un nanar. Ainsi, le critique de cinĂ©ma François Forestier y fait rĂ©fĂ©rence dans son livre 101 nanars[8], et il dispose d'une longue critique sur le site spĂ©cialisĂ© Nanarland[9], dans la catĂ©gorie « polĂ©mique » (indiquant que les auteurs du site sont partagĂ©s quant au statut du film), assortie d'une « contre-chronique » vantant les mĂ©rites du film. Bien que le film ait Ă©tĂ© un Ă©chec commercial et critique Ă sa sortie, il a connu un grand succĂšs en vidĂ©o, devenant mĂȘme un film culte pour les adeptes de films de science-fiction.
En 2005, le film figure dans la liste The 100 Most Enjoyably Bad Movies Ever Made (« Les 100 plus agréablement mauvais films jamais faits ») du livre The Official Razzie Movie Guide de John J. B. Wilson (en) (cofondateur des Razzie Awards)[3].
Le réalisateur-scénariste britannique Ben Wheatley a déclaré que Zardoz était l'un de ses films préférés[3].
Box-office
Le film ne rapporte que 1,8 million de dollars de recettes aux Etats-Unis et au Canada[10]. En France, il n'attire que 682 776 spectateurs en salles[11].
Fait plutĂŽt rare dans l'histoire du cinĂ©ma, lors de sa sortie en salles en France, Zardoz Ă©tait expliquĂ© par des petits feuillets imprimĂ©s et illustrĂ©s distribuĂ©s Ă l'entrĂ©e des salles de cinĂ©ma. Le distributeur tentait de familiariser le lecteur-spectateur avec les complexitĂ©s de l'univers Ă©trange oĂč se dĂ©roule le film et qui n'est pas sans rappeler la vision d'Herbert George Wells dans La Machine Ă explorer le temps (les EloĂŻs et les Morlocks). Une telle tentative trahit l'inquiĂ©tude des distributeurs face Ă un film difficilement « vendable ».
Vidéo
AprÚs son échec au box-office, le film sera tardivement édité en vidéo. Il sort en VHS seulement en 1984[12]. Il est édité en Disque Blu-ray en 2015[13].
Distinctions
Lors des British Academy Film Awards 1975, Geoffrey Unsworth est nommé pour la meilleure photographie. Le film est par ailleurs nommé au Prix Hugo de la meilleure présentation dramatique en 1975[14].
Commentaires
Clins dâĆil
On peut voir un clin d'Ćil Ă la sĂ©rie des films James Bond au moment oĂč Sean Connery tire un coup de rĂ©volver Webley en direction de la camĂ©ra dans les premiĂšres minutes du film.
Comme l'indique l'une des scĂšnes du film, le nom Zardoz est en fait un morceau du titre The Wizard of Oz (Le Magicien d'Oz).
Hommages et postérité
L'Ă©pisode 7 de la saison 1 de Rick and Morty reprend le script de Zardoz, sĂ©parant la sociĂ©tĂ© entre les hommes (les Brutes) et les femmes (les Ăternels)[15].
L'épisode 8 de la saison 5 de Community reprend l'esthétique des éternels et fait plusieurs références à des répliques du film, un des personnages (Starburns) porte une copie du costume porté par Sean Connery.
Notes et références
- On peut Ă©galement entendre dans le film les 2e et 3e mouvements de la 7e symphonie de Ludwig van Beethoven.
- Solomon, Aubrey. Twentieth Century Fox: A Corporate and Financial History (The Scarecrow Filmmakers Series). Lanham, Maryland: Scarecrow Press, 1989 (ISBN 978-0-8108-4244-1), p. 257.
- (en) Trivia sur lâInternet Movie Database
- (en) Locations sur lâInternet Movie Database
- (en) A Look at the Background of Zardoz, (8:45) Vidéo YouTube retraçant l'histoire du tournage du film.
- (en-US) Nora Sayre, « The Screen: Wayne, Off the Range:Stars as.a Policeman in Warners'.'McQ.' », The New York Times,â (ISSN 0362-4331, lire en ligne, consultĂ© le )
- (en) « Zardoz (1974) », sur Rotten Tomatoes, Fandango Media (consulté le )
- François Forestier, Le Retour des 101 nanars : Une nouvelle anthologie du cinéma navrant (mais désopilant), Denoël,
- « Zardoz », sur Nanarland.
- Solomon, Aubrey. Twentieth Century Fox: A Corporate and Financial History (The Scarecrow Filmmakers Series). Lanham, Maryland: Scarecrow Press, 1989. (ISBN 978-0-8108-4244-1). page 232
- « Zardoz », sur JP's Box-office (consulté le )
- (en) « Zardoz | VHSCollector.com », sur VHScollector.com (consulté le )
- (en) « Zardoz Blu-ray Release Date April 14, 2015 », sur Blu-ray.com
- (en) Awards sur lâInternet Movie Database
- « Rick & Morty : 20 références que vous avez probablement manquées », sur hitek.fr, (consulté le )
Liens externes
- Ressources relatives Ă l'audiovisuel :
- Allociné
- Centre national du cinéma et de l'image animée
- Ciné-Ressources
- CinémathÚque québécoise
- (en) AllMovie
- (en) American Film Institute
- (en) BFI National Archive
- (en) British Film Institute
- (pl) Filmweb.pl
- (en) IMDb
- (en) LUMIERE
- (de) OFDb
- (en) Rotten Tomatoes
- (mul) The Movie Database