John le Carré
David John Moore Cornwell, dit John le Carré, est un romancier britannique, né le à Poole et mort le à Truro en Cornouailles avec la nationalité irlandaise.
Naissance | |
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DĂ©cĂšs |
(Ă 89 ans) Royal Cornwall Hospital (en) |
Nom de naissance |
David John Moore Cornwell |
Pseudonyme |
John le Carré |
Nationalités | |
Domicile |
St Buryan (en) |
Formation |
Université de Berne (- Lincoln College Sherborne School St Andrew's School, Pangbourne (en) |
Activités | |
Période d'activité |
Ă partir de |
MĂšre |
Olive Moore Cornwell (d) |
Fratrie | |
Conjoints | |
Enfant |
A travaillé pour | |
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Armes | |
Conflit | |
Genres artistiques |
Roman d'espionnage, fiction de détective (en) |
Influencé par | |
Site web |
(en) www.johnlecarre.com |
Distinctions |
Prix James Tait Black Liste dĂ©taillĂ©e Prix Martin-Beck () Cartier Diamond Dagger () Prix Helmerich (en) () Dagger of Daggers (en) () Docteur honoris causa de l'universitĂ© de Berne () MĂ©daille Goethe () Prix Polar d'Allemagne (en) () Prix Olof-Palme () Prix Somerset-Maugham Commandeur des Arts et des Lettresâ Prix Edgar-Allan-Poe Prix James Tait Black |
Archives conservées par |
BibliothÚque de l'université de Leeds (d) (Elliott Collection MS Le Carre) BibliothÚque Bodléienne (CMD ID 6514) |
Durant les annĂ©es 1950 et 1960, Cornwell a travaillĂ© pour le MI5 et le MI6 et a commencĂ© Ă Ă©crire des romans sous le pseudonyme de « John le CarrĂ© ». Son troisiĂšme roman, L'Espion qui venait du froid (1963), est devenu un best-seller international et demeure l'une de ses Ćuvres les plus connues.
Biographie
John le CarrĂ© dit qu'il n'a pas connu sa mĂšre, qui l'a abandonnĂ© quand il avait 5 ans, jusqu'Ă ce quâil la retrouve Ă 21 ans. Sa relation avec un pĂšre tyrannique dont il fera le portrait dans Un pur espion (1986) a Ă©tĂ© difficile. L'homme, qui avait Ă©tĂ© emprisonnĂ© pour fraude Ă l'assurance, avait Ă©tĂ© un associĂ© des jumeaux Kray (faisant partie des criminels les plus en vue Ă Londres dans les annĂ©es 1950-1960) et Ă©tait continuellement endettĂ©. Son pĂšre l'envoya dans des Ă©coles privĂ©es pour le sortir de ce milieu[1].
Il quitte son foyer pour suivre des cours à la Sherborne School avant d'aller étudier l'allemand et le français à l'université de Berne en Suisse[2] de 1948 à 1949. Il rejoint ensuite l'université d'Oxford au Royaume-Uni avant d'enseigner quelque temps au collÚge d'Eton puis de rejoindre le Foreign Office pendant cinq ans[3]. Il est recruté par le Secret Intelligence Service alors qu'il est en poste à Hambourg[4]. C'est en service actif qu'il écrit son premier roman (L'Appel du mort) en 1961. Sa carriÚre au sein du service de renseignement britannique prend fin aprÚs que sa couverture a été compromise par un membre du MI5, Kim Philby, agent double au service du KGB.
John le CarrĂ© est l'auteur de nombreux romans d'espionnage se dĂ©roulant dans le contexte de la guerre froide, en particulier ceux mettant en scĂšne George Smiley dans la « Trilogie de Karla » (La Taupe, Comme un collĂ©gien, Les Gens de Smiley) et dans d'autres romans. Son Ćuvre est Ă l'opposĂ© de la mythologie de l'espion Ă la James Bond : ses hĂ©ros sont bien plus complexes et beaucoup plus discrets. La structure de ses romans est trĂšs Ă©laborĂ©e et l'action n'y tient qu'une place rĂ©duite. Le CarrĂ© a cherchĂ©, aprĂšs la fin de la guerre froide, Ă Ă©largir son inspiration vers des sujets plus contemporains.
En , il publie un nouveau roman, L'HĂ©ritage des espions[5]. Cet ouvrage, suite de LâEspion qui venait du froid, revient sur l'opĂ©ration « Windfall » : au moment oĂč ses personnages Smiley et Guillam coulent une retraite tranquille, elle les rattrape ; car si « Windfall » a Ă©tĂ© pour lâOccident « une manne de renseignements en or », elle sâest aussi soldĂ©e par de lourds « dommages collatĂ©raux »[6]
Peu de temps avant sa mort, David John Moore Cornwell (John le Carré) prend la nationalité irlandaise[7] - [8] pour parer à l'incertitude que constituait selon lui le Brexit, mais aussi par désillusion face à ses concitoyens ayant préféré faire ce choix[9].
John le CarrĂ© meurt des suites dâune pneumonie au Royal Cornwall Hospital[10] Ă Truro dans les Cornouailles, le , Ă lâĂąge de 89 ans[11].
Famille
Son fils Nicholas Cornwell est un Ă©crivain de science-fiction et de fantasy, connu sous le pseudonyme de Nick Harkaway.
Honneurs
- 1965 : prix Edgar-Allan-Poe du meilleur roman pour L'Espion qui venait du froid
- 1988 : Cartier Diamond Dagger[12]
- 2008 : docteur honoris causa de l'université de Berne[13]
- 2019 : prix Olof-Palme
Positions politiques
En , The Times publie un article de John le CarrĂ©, intitulĂ© « Les Ătats-Unis sont devenus fous », qui condamne la guerre Ă venir en Irak. L'Ă©crivain juge ainsi que « la maniĂšre dont Bush et sa junte ont rĂ©ussi Ă dĂ©vier la colĂšre de l'AmĂ©rique, de Ben Laden Ă Saddam Hussein, est l'un des meilleurs tours de passe-passe de relations publiques de l'histoire. »
En 2006, il contribue avec un article à un volume d'essais politiques intitulé Pas une mort de plus. Le livre est trÚs critique envers la guerre d'Irak. Il reviendra par la suite sur le rÎle des services secrets américains et britanniques dans le déclenchement de cette guerre.
Depuis la fin de la guerre froide, John le Carré s'est exprimé à plusieurs reprises de maniÚre critique envers l'OTAN :
« Et il faudrait surtout se débarrasser de ce dinosaure qu'est l'OTAN. Cessons de nous croire, nous, Européens, en opposition avec la Russie, et rapprochons-nous d'elle. »
Il condamne de maniĂšre gĂ©nĂ©rale l'infĂ©odation du Royaume-Uni aux Ătats-Unis : « ⊠Notre politique Ă©trangĂšre se dĂ©cide Ă Washington. Et il nây a rien de plus triste. Il faut parvenir Ă nous dĂ©tacher enfin de cette emprise[1]. »
Ăditeurs
En 2009, John le Carré quitte Hodder & Stoughton, son éditeur anglais depuis trente-huit ans, pour le groupe Penguin et Viking Press[14].
Ćuvres
Romans
- L'Appel du mort, Gallimard, coll. « Panique », 1963 ((en) Call for the Dead, 1961), trad. Catherine Grégoire, 192 p.
- Chandelles noires, Gallimard, coll. « Panique », 1963 ((en) A Murder of Quality, 1962), trad. Maurice Rambaud et Marcel Duhamel, 187 p.
- L'Espion qui venait du froid, Gallimard, 1964 ((en) The Spy who Came in from the Cold, 1963), trad. Marcel Duhamel et Henri Robillot, 239 p.Prix Edgar-Allan-Poe du meilleur roman 1965
- Le Miroir aux espions, Robert Laffont, 1965 ((en) The Looking-Glass War, 1965), trad. Jean Rosenthal, 349 p.
- Une petite ville en Allemagne, Robert Laffont, 1969 ((en) A Small Town in Germany, 1968), trad. Jean Rosenthal, 445 p.
- Un amant naĂŻf et sentimental, Robert Laffont, 1972 ((en) The Naive and Sentimental Lover, 1971), trad. Jean Rosenthal, 527 p.
- La Taupe, Robert Laffont, coll. « Best-sellers », 1974 ((en) Tinker, Tailor, Soldier, Spy, 1974), trad. Jean Rosenthal, 381 p.
- Comme un collégien, Robert Laffont, coll. « Best-sellers », 1977 ((en) The Honourable Schoolboy, 1977), trad. Jean Rosenthal, 495 p.
- Les Gens de Smiley, Robert Laffont, coll. « Best-sellers », 1980 ((en) Smiley's People, 1979), trad. Jean Rosenthal, 374 p. (ISBN 2-221-00457-4)
- La Petite Fille au tambour, Robert Laffont, coll. « Best-sellers », 1983 ((en) The Little Drummer Girl, 1983), trad. Natalie Zimmermann et Lorris Murail, 484 p. (ISBN 2-221-01103-1)
- Un pur espion, Robert Laffont, coll. « Best-sellers », 1986 ((en) A Perfect Spy, 1986), trad. Natalie Zimmermann, 535 p. (ISBN 2-221-04903-9)
- La Maison Russie, Robert Laffont, coll. « Best-sellers », 1989 ((en) The Russia House, 1989), trad. Mimi Perrin et Isabelle Perrin, 381 p. (ISBN 2-221-05977-8)
- Le Voyageur secret, Robert Laffont, coll. « Best-sellers », 1991 ((en) The Secret Pilgrim, 1990), trad. Mimi Perrin et Isabelle Perrin, 334 p. (ISBN 2-221-07031-3)
- Le Directeur de nuit, Robert Laffont, coll. « Best-sellers », 1994 ((en) The Night Manager, 1993), trad. Mimi Perrin et Isabelle Perrin, 496 p. (ISBN 2-221-07608-7)
- Notre jeu, Seuil, 1996 ((en) Our Game, 1995), trad. Mimi Perrin et Isabelle Perrin, 364 p. (ISBN 2-02-024781-X)
- Le Tailleur de Panama, Seuil, 1998 ((en) The Tailor of Panama, 1996), trad. Mimi Perrin et Isabelle Perrin, 427 p. (ISBN 2-02-035286-9)
- Single & Single, Seuil, 1999 ((en) Single & Single, 1999), trad. Mimi Perrin et Isabelle Perrin, 391 p. (ISBN 2-02-036203-1)
- La Constance du jardinier, Seuil, 2001 ((en) The Constant Gardener, 2001), trad. Mimi Perrin et Isabelle Perrin, 488 p. (ISBN 2-02-049575-9)
- Une amitié absolue, Seuil, 2004 ((en) Absolute Friends, 2003), trad. Mimi Perrin et Isabelle Perrin, 372 p. (ISBN 2-02-063343-4)
- Le Chant de la mission, Seuil, 2007 ((en) The Mission Song, 2006), trad. Mimi Perrin et Isabelle Perrin, 345 p. (ISBN 978-2-02-089822-5)
- Un homme trÚs recherché, Seuil, 2008 ((en) A Most Wanted Man, 2008), trad. Mimi Perrin et Isabelle Perrin, 358 p. (ISBN 978-2-02-098051-7)
- Un traßtre à notre goût, Seuil, 2011 ((en) Our Kind of Traitor, 2010), trad. Isabelle Perrin, 372 p. (ISBN 978-2-02-102768-6)
- Une vérité si délicate, Seuil, 2013 ((en) A Delicate Truth, 2013), trad. Isabelle Perrin, 327 p. (ISBN 978-2-02-111392-1)
- L'HĂ©ritage des espions, Seuil, 2018 ((en) A Legacy of Spies, 2017), trad. Isabelle Perrin, 320 p. (ISBN 978-2021371338)
- Retour de service, Seuil, 2020 ((en) Agent Running in the Field, 2019), trad. Isabelle Perrin, 304 p. (ISBN 978-2-02-143319-7)
- L'Espion qui aimait les livres, Seuil, 2022 ((en) Silverview, 2021 (ISBN 9780593490594)), trad. Isabelle Perrin, 240 p. (ISBN 978-2-02-150346-3)[15]
Théùtre
- Le Bout du voyage, Robert Laffont, 1987 ((en) End of the Line, 1970), trad. Natalie Zimmermann, 130 p. (ISBN 2-221-04902-0)
Essai et mémoires
- Une paix insoutenable, Robert Laffont, 1991 ((en) The Good Soldier, 1991), trad. Mimi Perrin et Isabelle Perrin, 128 p. (ISBN 2-221-07158-1)
- Le Tunnel aux pigeons : Histoires de ma vie, Seuil, 2016 ((en) The Pigeon Tunnel: A Life of Writing, 2016), trad. Isabelle Perrin, 368 p. (ISBN 978-2021322989)
Adaptations
Télévision
Deux des romans de la « Trilogie de Karla », La Taupe et Les Gens de Smiley, ont été adaptés par la BBC en séries télévisées. Le rÎle de Smiley est tenu par Alec Guinness.
- Un pur espion, intitulée A Perfect Spy et réalisée par Peter Smith en 1987
Deux récentes adaptations en mini-série ont été diffusées à la télévision sur BBC One :
- Le Directeur de nuit, intitulée The Night Manager et réalisée par Susanne Bier en 2016
- The Little Drummer Girl, par Park Chan-wook en 2018
Cinéma
- L'Espion qui venait du froid (The Spy Who Came In from the Cold) en 1965 par Martin Ritt avec Richard Burton
- MI5 demande protection ou, erronément, M.15 demande protection (The Deadly Affair), adaptation du roman L'Appel du mort, en 1966, un film de Sidney Lumet, avec James Mason, Simone Signoret, Maximilian Schell
- Le Miroir aux espions (The Looking Glass War) en 1969 par de Frank Pierson avec Christopher Jones et Anthony Hopkins
- La Petite Fille au tambour (The Little Drummer Girl) en 1984 par George Roy Hill, avec Diane Keaton, Yorgo Voyagis, et Klaus Kinski
- La Maison Russie (The Russia House) en 1990 par Fred Schepisi avec Michelle Pfeiffer et Sean Connery
- Le Tailleur de Panama (The Tailor of Panama) en 2001 par John Boorman avec Pierce Brosnan et Jamie Lee Curtis
- The Constant Gardener (The Constant Gardener) en 2005 par Fernando Meirelles avec Ralph Fiennes et Rachel Weisz
- La Taupe (Tinker, Tailor, Soldier, Spy) en 2011 par Tomas Alfredson, avec Gary Oldman, John Hurt et Colin Firth
- Un homme trÚs recherché (A Most Wanted Man) en 2013 par Anton Corbijn, avec Philip Seymour Hoffman
- Un traßtre idéal (Our Kind of Traitor) en 2016 par Susanna White, avec Ewan McGregor, Stellan SkarsgÄrd et Damian Lewis
Références
- « John le CarrĂ© : "LâĂąme dâune nation se rĂ©vĂšle dans ses services secrets" », entretien, nouvelobs.com, 19 octobre 2013.
- Philippe Broussard, « Partition pour un thriller », Vanity Fair n° 39, septembre 2016, pages 132-139.
- John le Carré, The Spy Who Came in from the Cold, p. 3 (ISBN 978-0-340-99374-3).
- « Les secrets dévoilés de John le Carré maßtre du roman d'espionnage », L'Express, .
- « Roman noir et noirceur du roman : nos idées (lumineuses) de lecture », Le Monde, 5 avril 2018.
- Nathalie Crom, « âLâHĂ©ritage des espionsâ, le testament de John le CarrĂ© », sur TĂ©lĂ©rama, (consultĂ© le ).
- John le CarrĂ© âdied an Irishmanâ after gaining citizenship
- John le Carré pondered move to Ireland, says friend John Banville
- « Pour fuir le Brexit, John Le Carré avait pris la nationalité irlandaise avant sa mort », sur lefigaro.fr (consulté le )
- (en) « John le Carré, author of Tinker Tailor Soldier Spy, dies aged 89 », sur theguardian.com, The Guardian, (consulté le ).
- Franck Nouchi, « Le maĂźtre du roman dâespionnage John le CarrĂ© est mort Ă lâĂąge de 89 ans », sur lemonde.fr, Le Monde, (consultĂ© le ).
- PalmarĂšs sur le site officiel
- Agence ATS 6 décembre 2008.
- « John le CarrĂ© defects to worldâs paperback superpower », dans The Times, 28 octobre 2009
- Elizabeth A. Harris, « John le CarrĂ© Fans Are Getting One More Novel », The New York Times,â (lire en ligne)
Annexes
Article connexe
Liens externes
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