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William Friedkin

William Friedkin [ˈwÉȘljəm ˈfÉčiːdkÉȘn][1], nĂ© le Ă  Chicago (Illinois), est un rĂ©alisateur, un scĂ©nariste et un producteur amĂ©ricain de film.

Plusieurs de ses films comme L'Exorciste ou French Connection sont considérés comme des classiques du cinéma américain.

Il a reçu notamment l'Oscar du meilleur réalisateur pour French Connection.

Biographie

William Friedkin naĂźt aux États-Unis de parents, Raechael et Louis Friedkin, immigrants juifs d'Ukraine. La plus grande partie de sa famille a fui ce pays Ă  la suite de pogroms en 1903. Sa mĂšre est infirmiĂšre de bloc opĂ©ratoire, son pĂšre, ancien de la marine marchande, est semi-professionnel de softball et travaille dans un magasin de vĂȘtements[2]. La famille est pauvre[2]. Le jeune William a une grande admiration pour sa mĂšre et il estimera par la suite que c'est elle qui l'a empĂȘchĂ© de mal tourner[2].

ScolarisĂ© Ă  l'Ă©cole Senn High School, il se fait apprĂ©cier bien plus pour ses qualitĂ©s au basketball que pour son assiduitĂ©. AprĂšs avoir vu Citizen Kane d'Orson Welles, Friedkin se dĂ©couvre une vocation pour le cinĂ©ma et plus prĂ©cisĂ©ment pour la rĂ©alisation[2], mais ses parents ne peuvent lui payer des Ă©tudes et il devient coursier pour la chaĂźne WGN-TV[2]. Beaucoup de chaĂźnes locales se crĂ©ant Ă  cette Ă©poque, William Friedkin parvient Ă  devenir rĂ©alisateur d'Ă©missions en direct, puis de documentaires[3]. Il se fait souvent renvoyer des chaĂźnes oĂč il travaille mais n'a pas de difficultĂ©s Ă  trouver un autre emploi[3].

En 1965, il produit et rĂ©alise le documentaire The People vs. Paul Crump, sur un condamnĂ© Ă  mort en attente de son exĂ©cution. Le film, qui tente de mettre en lumiĂšre les dĂ©faillances de l’enquĂȘte policiĂšre, entraĂźne une rĂ©Ă©valuation du dossier et le hĂ©ros, Paul Crump (en), voit sa sentence commuĂ©e en prison Ă  vie (il sera finalement libĂ©rĂ© en 1993). Le film gagne le Golden Gate award au Festival international du film de San Francisco en 1962[3]. Friedkin dĂ©cide en 1965 de quitter Chicago et devient rĂ©alisateur pour la sĂ©rie Alfred Hitchcock prĂ©sente[3].

William Friedkin vers 1970.

En 1967, Friedkin rĂ©alise son premier film pour le cinĂ©ma, Good Times, une comĂ©die musicale mettant en vedette le tandem Sonny and Cher. Suivent, en 1968, L'Anniversaire d’aprĂšs la piĂšce de Harold Pinter et, en 1970, Les Garçons de la bande, un des rares films de l’époque Ă  traiter d’homosexualitĂ©. Friedkin rĂ©alise ensuite coup sur coup deux trĂšs gros succĂšs commerciaux, maintenant considĂ©rĂ©s comme des classiques du cinĂ©ma amĂ©ricain : le drame policier French Connection en 1971 et le drame fantastique L'Exorciste en 1973.

La suite de sa filmographie sera moins riche en succĂšs en box-office, mais pas en rĂ©ussites artistiques, telles Le Convoi de la peur, son plus gros Ă©chec Ă  Hollywood, remake Ă©tonnant du Salaire de la peur d'Henri-Georges Clouzot, La Chasse (Cruising) avec Al Pacino qui fait scandale pour sa description trĂšs crue des milieux homosexuels S.M., Police fĂ©dĂ©rale Los Angeles, le plus gros succĂšs de Friedkin des annĂ©es 80, polar hallucinĂ© autour d'un personnage de flic antipathique et suicidaire, ou le plus rĂ©cent Bug, plongĂ©e cauchemardesque au cƓur de la schizophrĂ©nie. En 2012, Friedkin renouera avec la critique avec son film Killer Joe, adaptation a l'Ă©cran de la piĂšce Ă©ponyme de Tracy Letts. Friedkin rĂ©vĂšle d’ailleurs en 2016 qu'il travaille sur une adaptation de son film en sĂ©rie tĂ©lĂ©visĂ©e, avec Nicolas Cage dans le rĂŽle de Joe.

Friedkin est un cinéaste des excÚs, du malaise et de la violence. Souvent stigmatisé pour son caractÚre difficile et ses lubies sur certains tournages houleux, cet enfant prodige du Nouvel Hollywood demeure une référence dans le cinéma d'action contemporain.

Au milieu des annĂ©es 1990, Friedkin se met Ă  la mise en scĂšne d’opĂ©ra ; en 1998, Ă  l’instigation du chef Zubin Mehta, il monte Wozzeck d'Alban Berg dans le cadre d’un festival d’art lyrique Ă  Florence. Par la suite, il dirige notamment Ariane Ă  Naxos de Richard Strauss Ă  Los Angeles, Samson et Dalila de Camille Saint-SaĂ«ns en IsraĂ«l, et AĂŻda de Verdi en Italie.

Vie privée

William Friedkin et sa femme Sherry Lansing en 2008.

Pendant le tournage de L'Exorciste, il fait la rencontre de la danseuse Jennifer Nairn-Smith (en) avec qui il entame une liaison[4]. Il déclarera par la suite avoir éprouvé une forte attirance physique pour elle, mais n'en avoir jamais été réellement amoureux[5]. Grùce aux recettes de L'Exorciste ils s'installent ensemble dans une superbe demeure que le réalisateur achÚte à Los Angeles, dans le quartier de Bel Air[6]. Jennifer Nairn-Smith rejoindra Friedkin sur le tournage du Convoi de la peur pour lui annoncer qu'elle est enceinte et désire l'épouser, ce qu'il refusera[5]. L'enfant, Cedric, naßt en [7]. William Friedkin commence par refuser de croire qu'il en soit le pÚre, mais aprÚs que Walon Green, scénariste sur Le Convoi de la peur, lui a affirmé que l'enfant est « son portrait craché », il fait un test sanguin pour s'assurer de cette paternité, reconnaßt l'enfant et accepte de s'en occuper[7].

Il a été briÚvement (de 1977 à 1979) l'époux de Jeanne Moreau.

Un matin d'automne 1980, alors qu'il se rend en voiture à son bureau de Warner Bros, William Friedkin est victime d'une crise cardiaque. Il parvient à rouler jusqu'au studio mais s'effondre à l'entrée du bùtiment. Il est sauvé in extremis[8].

Filmographie

Cinéma

Prochainement
  • 2023 : The Caine Mutiny Court-Martial

Documentaires

  • 1962 : The People vs. Paul Crump
  • 1965 : The Bold Men
  • 1965 : Pro Football: Mayhem on a Sunday Afternoon
  • 1965 : Time-Life Specials: The March of Time
  • 1965 : The Thin Blue Line
  • 1965 : Mayhem on a Sunday Afternoon
  • 1974 : Fritz Lang Interviewed by William Friedkin
  • 2017 : The Devil and Father Amorth

Téléfilms

Les contes de la crypte : le tatouage

Clips et courts métrages

  • 1984 : Laura Branigan: Self Control
  • 1985 : Wang Chung: To Live and Die in LA
  • 2007 : The Painter's Voice, documentaire

Scénariste

Télévision

  • 1977 : The 49th Annual Academy Awards de Marty Pasetta
  • 1986 : C.A.T. Squad
  • 1988 : C.A.T. Squad: Python Wolf

Cinéma

Distinctions

Notes et références

  1. Prononciation en anglais américain retranscrite selon la norme API.
  2. Biskind 2006, p. 211.
  3. Biskind 2006, p. 212.
  4. Biskind 2006, p. 231-232.
  5. Biskind 2006, p. 331.
  6. Biskind 2006, p. 329-330.
  7. Biskind 2006, p. 333.
  8. Friedkin Connection, les mémoires d'un cinéaste de légende, 2013.

Annexes

Livres

  • William Friedkin (trad. Florent Loulendo), Friedkin Connection : Les MĂ©moires d'un cinĂ©aste de lĂ©gende, La MartiniĂšre, , 640 p. (ISBN 978-2-7324-6601-9 et 2-7324-6601-8, lire en ligne)
  • Peter Biskind (trad. de l'anglais), Le Nouvel Hollywood : Coppola, Lucas, Scorsese, Spielberg, Paris, Le Cherche Midi (rĂ©Ă©ditĂ© en Points), , 692 p. (ISBN 978-2-7578-0427-8)
  • Gilles Boulenger, Le Petit Livre de William Friedkin, La Courneuve, Le CinĂ©phage, , 144 p. (ISBN 2-9510947-0-1)
  • Jean-Baptiste Thoret, Le CinĂ©ma amĂ©ricain des annĂ©es 70, Cahiers du cinĂ©ma, , 395 p. (ISBN 2-86642-565-0)
  • Franck Buioni, Absolute Directors, Camion Blanc, , 1006 p. (ISBN 978-2-35779-446-7 et 2-35779-446-1, lire en ligne)
  • William Friedkin (trad. Nicolas Ragonneau), Dans les pas de Marcel Proust, Éditions La PionniĂšre, 2019, (ISBN 978-2-902233-02-1)

Entretiens

  • Entretien avec Samuel Blumenfeld et Laurent Vachaud dans la revue Les Inrockuptibles;
  • Entretien avec Laurent Vachaud dans la revue Positif,
  • Dossier William Friedkin dans la Revue Panic, juillet/
  • Entretien avec Laurent Vachaud dans la revue Positif, juillet/

Liens externes

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