Bondage et discipline, domination et soumission, sado-masochisme
Le sigle BDSM, pour « Bondage, Domination, Soumission, Sado-Masochisme », désigne un ensemble de pratiques sexuelles et contractuelles utilisant la douleur, la contrainte, l'humiliation érotique ou la mise en scÚne de divers fantasmes sexuels. Les pratiques sadomasochistes sont fondées sur un contrat entre deux parties (pÎle dominant et pÎle dominé). Le BDSM fait l'objet de pratiques trÚs variées.
Ătymologie
Le terme sadomasochisme est dĂ©rivĂ© des mots sadisme et masochisme. Ces termes sont dĂ©rivĂ©s des noms du marquis de Sade et de Leopold von Sacher-Masoch. Bien que les noms de Sade et Sacher-Masoch soient associĂ©s respectivement aux termes sadisme et masochisme, les scĂšnes dĂ©crites dans les Ćuvres de Sade ne reprĂ©sentent pas les pratiques contemporaines du BDSM, notamment en ce qui concerne le consentement.
Le psychiatre Richard von Krafft-Ebing et le sexologue Havelock Ellis ont utilisé et popularisé dans la communauté médicale les termes masochisme et sadisme[1].
En 1905, Sigmund Freud dĂ©crit le « sadisme » et le « masochisme » dans son Ćuvre Trois essais sur la thĂ©orie sexuelle. Cela a conduit Ă la premiĂšre utilisation du terme composĂ© sado-masochisme par le psychanalyste viennois Isidor Sadger dans leur travail, Ăber den sado-masochistischen Komplex (« Concernant le complexe sadomasochiste ») en 1913.
Histoire
Si Richard von Krafft-Ebing a donnĂ© les noms de sadisme et de masochisme Ă ces pratiques sexuelles, lâhistoire du plaisir dans la douleur physique ou morale, donnĂ©e ou reçue est loin de commencer avec Sade et Masoch.
Timour-Leng encore appelé Timour le Boiteux, Timour le Grand, devenu émir de Transoxiane[2], « Trouvait de la volupté à se faire fouetter par ses femmes »[3].
Selon le psychanalyste Sacha Nacht, Salomon, Ă un Ăąge avancĂ©, se faisait piquer par des femmes pour exciter une virilitĂ© dĂ©faillante. Josephus Flavius racontait que le frĂšre d'HĂ©rode, PhĂ©rosas, se faisait, lui, enchaĂźner et frapper par ses femmes esclaves dans le mĂȘme but. Toujours selon Sacha Nacht, Socrate, dans ses relations avec son Ă©pouse Xanthippe, offre un exemple de masochisme plus complet. « Le fait que parmi les ex-voto offerts par les courtisanes de l'antiquitĂ© Ă VĂ©nus se trouvait des fouets, des brides et des Ă©perons dĂ©nonçant clairement l'usage Ă©rotique qu'elles pouvaient faire de cet appareil ». PĂ©trone dans le Satyricon, fait frapper Encolpe avec des orties qui stimulent la virilitĂ©. Dans le film de Federico Fellini, Satyricon, Encolpe est fouettĂ© avec des baguettes qui ressemblent Ă des cannes anglaises.
Selon RaphaĂ«l Ledos de Beaufort, Sacher-Masoch est loin dâĂȘtre lâinitiateur de la thĂ©orie dont il sâest fait le dĂ©fenseur. « Et qui proclame que rien nâest si enviable que dâĂȘtre frappĂ© par lâĂȘtre aimĂ© : cette thĂ©orie de la jouissance dans la douleur a de tout temps existĂ©, de tout temps a eu des adeptes et des dĂ©fenseurs. » « Lâhistoire ancienne et les mythologies abondent en exemples semblables : Bacchus et les MĂ©nades, Hercule et Omphale, CircĂ© et les compagnons dâUlysse, Attis et CybĂšle, SĂ©miramis fouettant les princes captifs devenus ses amants[4].
Composantes du BDSM
Sadisme, masochisme, domination et soumission
Trois composantes distinctes du jeu du pouvoir sont incluses dans la pratique du BDSM[5] : le bondage/discipline (BD), la domination/soumission (Ds) et le sadomasochisme (SM).
Plusieurs rÎles sont rattachés à ces trois pratiques[6] :
- les rĂŽles qui prennent le contrĂŽle dans la relation : Dominant, Maitre, â;
- les rĂŽles qui donnent le contrĂŽle au dominant : soumis, esclave[7], masochisteâ;
- les rĂŽles qui Ă©prouvent un sentiment de domination et de soumission : switch, sadomasochisteâ;
- les rÎles qui ne sont pas reliés au rapport de pouvoir : kinkster, fétichiste, incertain, non applicable.
Sadomasochisme
Le BDSM Ă©tait antĂ©rieurement nommĂ© «âSMâ», le sigle «âBDSMâ» est aujourdâhui employĂ© pour mieux reprĂ©senter la diversitĂ© des pratiques[5] Le terme «âsadomasochismeâ» fait rĂ©fĂ©rence Ă lâĂ©rotisation de la douleur[8] et est dĂ©rivĂ© des mots «âsadismeâ» et «âmasochismeâ». Lâinventeur scientifique du mot «âmasochismeâ», Krafft-Ebing Ă©tablit en 1886 un lien entre le sadisme et le masochisme en termes de taux de comorbiditĂ©. Wilhelm Stekel appuie cette corrĂ©lation et ajoute que lâintĂ©rĂȘt portĂ© envers une sexualitĂ© non normative prend racine dans le sadomasochisme[9]. Lâunion entre ces deux termes renforce une fonction commune de traiter la dimension traumatique propre Ă la nature de la pulsion. Cette union a suscitĂ© des critiques notamment de Gilles Deleuze.
Le sadisme et le masochisme appartiennent Ă la langue courante, Ă la langue scientifique de lâĂ©rotologie et la langue de la mĂ©tapsychologie de la psychanalyse. En matiĂšre de phĂ©nomĂ©nologique ils caractĂ©risent « des modalitĂ©s dâinvestissements relationnels et des voies de satisfaction propres Ă la sexualitĂ© humaine au sein de laquelle ils forment un couple dâopposĂ©s complĂ©mentaires »[9].
Le sadisme dĂ©crit un plaisir sexuel dans lequel une personne prend plaisir Ă infliger une douleur, Ă dĂ©grader ou Ă humilier une autre personne. De lâautre cĂŽtĂ©, le masochiste apprĂ©cie subir toutes sortes de souffrances physiques ou morales dans un scĂ©nario consensuel. Le sadisme associe haine et sexualitĂ© tandis que le masochisme emploie la douleur pour satisfaire ses dĂ©sirs sexuels[10].
Il existerait Ă travers les relations sadomasochistes des relations dites hard ou soft. Les relations hard seraient des relations masochistes avec douleur physique. Les relations soft seraient des relations impliquant une souffrance psychologique telle que lâhumiliation ou les relations de service sans douleur corporelle.
Domination / soumission
La domination et la soumission (ou D/s) est un jeu de comportements et de dĂ©sirs dans lequel une personne souhaite ĂȘtre dominĂ©e par une ou plusieurs autres personnes dans un but Ă©rotique et sexuel. Le contact physique n'est pas nĂ©cessaire et ce type de jeu peut s'effectuer Ă distance, anonymement ou non, par tĂ©lĂ©phone ou par tout systĂšme de messagerie Ă©lectronique. Dans d'autres cas, il peut ĂȘtre intensĂ©ment physique, allant parfois au sadomasochisme. Les individus qui choisissent le rĂŽle supĂ©rieur sont appelĂ©s dominants (pour les garçons) ou dominatrices (voire maĂźtresses, pour les filles), et les individus qui choisissent le rĂŽle subordonnĂ© sont appelĂ©s soumis(e) (garçons et filles). Les individus peuvent Ă©galement changer de rĂŽle durant le jeu. Le jeu D/s est un Ă©change consensuel entre les partenaires, basĂ© sur la confiance et la communication et sur un respect mutuel dans lequel les partenaires peuvent s'explorer Ă©motionnellement. Une relation D/s peut ĂȘtre sexuelle ou non, Ă long ou Ă court terme, et intime ou anonyme.
Les variantes de D/s peuvent prendre un bon nombre de formes. Ils incluent la servitude domestique qui peut devenir sexuelle, la chastetĂ© forcĂ©e, l'humiliation Ă©rotique ou verbale, la soumission fĂ©tichiste (pieds, chaussures, bottes, uniformes, cigarettes, latex, cuirâŠ), la dĂ©shumanisation oĂč le dominĂ© est considĂ©rĂ© comme un animal et traitĂ© comme tel voire Ă l'objectification oĂč il est considĂ©rĂ© comme un objet inanimĂ©, et enfin au travestissement (ou cross-dressing). Ces variantes peuvent ĂȘtre combinĂ©es avec d'autres formes de BDSM. Certaines relations D/s sont sexuelles, et d'autres totalement chastes. Les partenaires peuvent jouer des rĂŽles classiques comme ceux de dominant/soumis, ou encore ceux de quelques figures autoritaires telles que professeur/Ă©tudiant, policier/suspect ou parent/enfant.
Bondage
Le bondage est une pratique qui consiste à rendre un corps captif[11] par tout accessoire de contrainte et quel qu'en soit le procédé. Le bondage est souvent, mais pas toujours, une pratique sexuelle[12]. Bien que le bondage soit une variation trÚs populaire dans le domaine BDSM, il est néanmoins souvent différencié du reste de ce domaine[13]. Strictement parlant, le bondage signifie immobiliser le partenaire dominé à l'aide d'accessoires tels que les menottes et les chaines. Le bondage inclut également la croix de saint André ou les barre d'écartements[14].
Le terme "discipline" dĂ©crit une restriction psychologique dans laquelle les rĂšgles et la punition sont utilisĂ©es pour contrĂŽler tous types de mouvements ou comportements du dominĂ©[15]. La punition (punishment) est Ă distinguer du "funishment", ce dernier ayant pour trait de procurer du plaisir dans une mise en scĂšne de punition ce qui diffĂšre profondĂ©ment du punishment qui dispose d'un caractĂšre Ă©ducatif, funishlent comme punishment peuvent ĂȘtre donnĂ©es physiquement (telle que les claques), psychologiquement (par humiliation, telle que la flagellation publique) ou par une perte de libertĂ© physique (attachĂ© ou menottĂ© Ă un lit ou des barreaux ou encore enveloppĂ© dans un matĂ©riau extensible tel que du film plastique)[16].
Psychanalyse
Freud et Reik
- Sigmund Freud et le « sado-masochisme »:
Freud Ă©crit dans les Trois essais sur la thĂ©orie sexuelle (1905): « Celui qui, dans les rapports sexuels prend plaisir Ă infliger une douleur est capable aussi de jouir de la douleur quâil peut ressentir. Un sadique est toujours en mĂȘme temps un masochiste, ce qui nâempĂȘche pas que le cĂŽtĂ© actif ou le cĂŽtĂ© passif de la perversion puisse prĂ©dominer et caractĂ©riser lâactivitĂ© sexuelle qui prĂ©vaut »[17]. Et dans Les pulsions et leurs destins (1915), il considĂšre que le sadique ne pourrait prendre du plaisir Ă la douleur dâautrui sâil nâavait dâabord Ă©prouvĂ© « masochistement » le lien de sa douleur et de son plaisir[18].
Si Freud a confirmĂ© le terme « sadomasochisme » citĂ© par Krafft-Ebing, il se retrouverait, vers la fin de sa vie, devant une Ă©nigme par rapport au concept qu'il Ă©labore plus tard dans le cadre de sa deuxiĂšme thĂ©orie des pulsions: en 1924 en effet dans Le ProblĂšme Ă©conomique du masochisme, il constate qu'« il est d'ailleurs rare que les tortures masochistes produisent la mĂȘme impression de sĂ©rieux que les cruautĂ©s â fantasmĂ©es ou mises en scĂšne â du sadisme »[19].
- Theodor Reik sur le masochisme : « le masochisme est une tendance instinctive commune en tant que possibilitĂ© et rĂ©alisation Ă tous les ĂȘtres humains, et ne devient pathologique qu'en dĂ©passant certaines limites et en adoptant une nature qui exclut presque toutes les autres directions de l'instinct »[20].
Critique deleuzienne du « sado-masochisme » chez Freud
Gilles Deleuze trouve curieux le rapport fait par Freud entre sadisme et masochisme en 1915. Selon lui, Freud lâĂ©nonce dans la perspective de sa premiĂšre thĂšse, oĂč le sadisme prĂ©cĂšde le masochisme. Mais il distingue deux sortes de sadisme : lâun de pure agressivitĂ©, qui cherche seulement le triomphe ; lâautre hĂ©doniste qui cherche la douleur dâautrui[21].
Transformisme, « monstre sémiologique »
Deleuze voit dans le « retournement en son contraire » et le « retournement contre soi » un « transformisme » dans lequel les pulsions sexuelles sont susceptibles de passer les unes dans les autres. Il sâen Ă©tonne car Freud, dit-il, « a vis-Ă -vis du transformisme en gĂ©nĂ©ral une attitude extrĂȘmement rĂ©servĂ©e »[22].
Sigmund Freud reprĂ©senterait toutefois une premiĂšre pierre pour la pensĂ©e de Gilles Deleuze[23]. Mais, aux yeux du philosophe, l'association par Freud des deux termes, sadique et masochiste, provoque un « monstre sĂ©miologique » dans le sens oĂč le sadique, celui qui fait souffrir dans lâĆuvre de Sade, n'est pas une personne qui pourrait faire partie de l'univers mental du masochiste chez Leopold von Sacher-Masoch. En effet, le sadique (chez Sade) se complaĂźt dans la souffrance de l'autre Ă condition qu'elle ne soit pas contractuelle « et en jouit d'autant plus que la victime n'est pas consentante »[23], alors que le masochiste (de Leopold von Sacher-Masoch) aime Ă rĂ©gler, dans des contrats, les modalitĂ©s diverses de sa « soumission ». De ce fait, pour Deleuze, sadisme et masochisme sont deux univers diffĂ©rents et ne peuvent ĂȘtre de parfaits contraires, ni avoir une parfaite complĂ©mentaritĂ©. Le sadisme est un univers de crimes, de ce fait hors consentement ; le masochisme, l'univers du contrat oĂč tout est acceptĂ© par le sujet qui Ă©duque son bourreau. LĂ oĂč le sadique cherche une « possession instituĂ©e », le masochiste veut Ă©tablir une « alliance contractĂ©e ». Il prĂ©cise qu'en cas de rencontre « chacun fuit ou pĂ©rit »[23].
Pour Deleuze, « Ă la base de la croyance en lâunitĂ© sado-masochiste, nây a-t-il pas dâabord des Ă©quivoques et des facilitĂ©s dĂ©plorables ? » Gilles Deleuze considĂšre quâil y a deux couples :
- un masochiste et son bourreau ; le masochiste pĂ©dagogue et son bourreau font, tous deux, partie intĂ©grante du masochisme : « Si la femme bourreau dans le masochisme ne peut pas ĂȘtre sadique, câest prĂ©cisĂ©ment parce quâelle est dans le masochisme, parce quâelle est partie intĂ©grante de la situation masochiste, Ă©lĂ©ment rĂ©alisĂ© du phantasme masochiste en se faisant masochisante dans cette situation » ;
- le sadique et sa victime ; une victime qui « appartient entiÚrement au sadisme. Elle est partie intégrante du sadisme »[24].
Commentaires et débats
Emma Watson est fascinée par le BDSM : « je suis légÚrement devenue fascinée par la culture kinky, car les personnes qui la pratiquent sont celles qui communiquent le mieux. Elles savent tout sur le consentement. Elles gÚrent totalement cette notion car elles sont obligées de l'avoir. Nous pourrions tous nous en servir comme modÚles, ce sont des modÚles qui aident vraiment »[25].
Jacques Lacan juge comme suit l'analyse de Deleuze dans la présentation de Leopold von Sacher-Masoch : « Incontestablement, le meilleur texte qui ait jamais été écrit. J'entends, le meilleur texte comparé à tout ce qui a été écrit sur ce thÚme dans la psychanalyse⊠»[26]. Pour Jacques Lacan, ce que vise le masochiste c'est provoquer l'angoisse de l'Autre. Le masochiste ne se projette nullement dans le sadique dont il cherche au contraire la capitulation en touchant son point d'angoisse[27].
Selon Julie Mazaleigue-Labaste, il est impossible « de maintenir l'affirmation freudienne selon laquelle il existerait une réciprocité entre sadisme et masochisme »[28].
Jean-Paul Sartre Ă©voque aussi le sadisme et le masochisme sĂ©parĂ©ment. Il Ă©crit que le masochiste, pour satisfaire sa pulsion, fait appel Ă une femme quâil paye. Ou alors, il exploite lâamour des femmes, comme le faisait Leopold von Sacher-Masoch. Dans les deux cas la femme « sâĂ©prouve » comme un objet sexuel. Ainsi Jean-Paul Sartre dĂ©montre que le masochiste ne s'adresse pas au sadique, mais qu'il Ă©duque un bras armĂ© pour tenir le rĂŽle de dominant dans le monde masochiste.
« En particulier le masochiste qui paye une femme pour qu'elle le fouette, la traite en instrument et, de ce fait, se pose en transcendance par rapport à elle. Ainsi le masochiste finit par traiter l'autre en objet et par le transcender vers sa propre objectivité. On rappelle, par exemple, les tribulations de Leopold von Sacher-Masoch qui, pour se faire mépriser, insulter, réduire à une position humiliante, était contraint d'utiliser le grand amour que les femmes lui portaient, c'est-à -dire d'agir sur elles en tant qu'elles s'éprouvaient comme un objet pour lui⊠»[29].
Pour Michel de M'Uzan, le masochiste pousse le tiers dans ses retranchements au point qu'il « se dĂ©gonfle ». Il confirme la transfiguration « classiquement invoquĂ©e » de l'esclave en maĂźtre[30]. Leopold von Sacher-Masoch lui-mĂȘme se posait la question : « Qui est le marteau, qui est l'enclume ? »
Selon Julie Mazaleigue-Labaste, de M'Uzan a décelé et souligné l'essentielle relation au tiers, bourreau ou dépositaire de témoignage masochiste, voué au mépris et à une instrumentalisation qui transparaissaient déjà chez Leopold von Sacher-Masoch[28].
Dans sa préface de La Vénus à la fourrure, Daniel Leuwers nous dit que dans la relation masochiste « il s'agit de donner au dominant ou à la dominante, l'illusion d'un pouvoir alors qu'il se trouve sous l'emprise souterraine du dominé qui le force à le battre trÚs précisément selon ses attentes et ses désirs »[31].
RĂ©gis Michel confirme plus rĂ©cemment « Exit le sadomasochisme, crĂ©ature monstrueuse dâun Frankenstein sĂ©miologue, quâon nâa mis en cage que pour lâexhiber Ă des fins hygiĂ©nistes dans les foires Ă concept de la morale bourgeoise⊠»[32]. Et il prĂ©cise : « Bataille est deleuzien avant l'heure, il sait bien que les deux ne font pas la paire, fĂ»t-elle freudienne⊠»[32].
Selon Bernard Michel, « Je préfÚre renvoyer au livre de Gilles Deleuze qui a montré que sadisme et masochisme ne sont pas complémentaires mais totalement séparés ». Et il cite : « En fait le génie de Sade et le génie de Masoch sont tout à fait différents, leur monde incommunicant ; leur technique romanesque sans rapport ». Il conclut à « la différence radicale entre l'apathie sadique et le froid masochiste »[33].
Quand Virginie Despentes parle de ses fantasmes de viol, elle est dans lâunivers du fantasme masochiste, mais face au vrai viol quâelle a subi, elle dit quâelle est face Ă la mort, victime non consentante dans l'univers du sadisme : plus de fantasme, mais la peur de la mort[34]. Si dans le fantasme masochiste, la rĂȘverie, comme le dit Krafft-Ebing, le sadique a sa place, il ne lâa pas dans le passage Ă lâacte avec le masochiste. Le masochiste cherche celui qui fait semblant et donc un bourreau sous contrat faisant intĂ©gralement partie de lâunivers masochiste.
Leopold von Sacher-Masoch rĂȘve dâĂȘtre cocu. Cocu Ă sa maniĂšre en dirigeant, choisissant lâamant de Wanda. Mais quand il est hors course, hors contrat, il devient furieux. Sa misogynie devient explicite. « J'ai Ă©tĂ© un Ăąne et j'ai fait de moi l'esclave d'une femme comprends-tu ? D'oĂč la morale de l'histoire : qui se laisse fouetter mĂ©rite d'ĂȘtre fouetté⊠Mais, comme tu vois j'ai bien supportĂ© les coups, le brouillard rose suprasensuel de mon imagination s'est dissipĂ© et personne ne pourra plus me faire prendre les guenons sacrĂ©es de BĂ©nares[35] ou le coq de Platon[36] pour l'image de Dieu »[37].
Selon Michel Foucault, « on peut dire que le S/M est l'Ă©rotisation du pouvoir, l'Ă©rotisation de rapports stratĂ©giques » pour une source de plaisir physique, plutĂŽt que la sexualisation de la souffrance et de la violence. Pour le philosophe « ce n'est pas la premiĂšre fois que des gens utilisent les rapports stratĂ©giques comme source de plaisir. Il y avait, au Moyen Ăge, par exemple, la tradition de l'amour courtois, avec le troubadour, la maniĂšre dont s'instauraient les rapports amoureux entre la dame et son amant, etc. »[38] - [39]. L'Ă©rotisation du pouvoir dont parle Foucault correspond Ă ce qu'exprime Theodor Reik en disant que le masochiste caricature la violence de la sociĂ©tĂ©[40]. Selon Larousse, « les sexologues ne voient qu'un intĂ©rĂȘt relatif Ă vouloir guĂ©rir, au nom de la « normalitĂ© », un Ă©tat de fait oĂč le couple trouve son Ă©quilibre », et l'encyclopĂ©die prĂ©cise : « Il n'en va pas de mĂȘme du sadisme pathologique (agression, viol, etc.), qui relĂšve d'un dĂ©sordre grave de la personnalitĂ© »[41]. « La croyance Ă une unitĂ© sado-masochiste repose, non pas sur une argumentation proprement psychanalytique, mais sur une tradition prĂ©freudienne, faites dâassimilations hĂątives et de mauvaises interprĂ©tations gĂ©nĂ©tistes, que la psychanalyse, il est vrai, sâest contentĂ©e de rendre plus convaincantes au lieu de les mettre en question »[42]. Pour Gilles Deleuze, la lecture de Leopold von Sacher-Masoch permet de le comprendre.
Pour Ălisabeth Lemirre et Jacques Cotin, « On a cru longtemps que le masochisme n'Ă©tait qu'un sadisme qui, se retournant contre soi, s'attaquait Ă son propre moi. Il n'est plus possible de le prĂ©tendre depuis l'analyse de Gilles Deleuze⊠»[43].
Sacher-Masoch, Ă©crivain autrichien propose des contrats dans le but d'ĂȘtre humiliĂ© ou de subir des sĂ©vices plus durs. Il met en scĂšne son programme masochiste dans son roman La VĂ©nus Ă la fourrure. Par la suite il ne cessera de manipuler ses compagnes et, plus prĂ©cisĂ©ment, Wanda son Ă©pouse, pour qu'elles incarnent le rĂŽle de la VĂ©nus Ă la fourrure[23]. La douleur psychologique (humiliations) ou physique peut devenir souffrance. Mais la douleur devient plaisir lorsque la charge d'endorphine couvre le choc de la douleur, ce qui peut stimuler le dĂ©sir ou amplifier les sensations.
Contrat
Les relations BDSM se vivent entre adultes consentants. Elles dĂ©pendent dâun accord mutuel que lâon nomme contrat. Le contrat dans l'univers masochiste dominant/dominĂ© officialise les relations comme Ă©tant agrĂ©Ă©es par les parties.
Le contrat comme prélude à toute relation BDSM est confirmé par Gilles Deleuze :
« il n'y a pas de masochisme sans contrat ou sans quasi-contrat »
confirmé par Damien LagauzÚre[44]. Ce n'est pas le cas avec le sadisme qui, lui, n'est pas consenti et de ce fait ne peut dépendre d'un contrat.
Les contrats de Leopold von Sacher-Masoch incluent :
- le contrat entre Sacher-Masoch lui-mĂȘme et sa femme Wanda[45] ;
- le contrat entre Mme Fanny de Pistor et LĂ©opold de Sacher-Masoch[46].
Dans le rĂ©cit d'un contrat de Sacher-Masoch, il apparaĂźt clairement que la victime dresse sa bourrelle. Il lui dicte ce qu'elle doit faire et, Ă la fin, il exige qu'elle porte des fourrures pour le chĂątier[47]. « Le hĂ©ros de La VĂ©nus Ă la fourrure raconte comment, aux termes d'un contrat conclu avec sa maĂźtresse, il s'est engagĂ© Ă ĂȘtre son esclave, contraint de subir toutes les humiliations qu'elle jugerait bon de lui infliger : le bonheur alterne sans fin avec la douleur, comme si l'un ne pouvait venir que de l'autre[48]. »
Pratiquants
Divers pratiquants peuvent ĂȘtre distinguĂ©s :
- les couples, s'exerçant seuls ou en relations avec d'autres couples autour de soirées organisées ;
- les individus seuls, qu'ils soient homme ou femme, en recherche d'un ou plusieurs partenaires ;
- Le sadomasochisme est pratiqué dans le milieu gay, avec quelques professionnels gay ;
- les dominatrices amatrices ;
- les dominatrices professionnelles.
Il existe Ă©galement de par le monde des « maisons de domination » : autorisĂ©es en Allemagne, aux Pays-Bas et aux Ătats-Unis, elles sont interdites en France et sont passibles de condamnations pour proxĂ©nĂ©tisme[49]. Le film de fiction MaĂźtresse, avec GĂ©rard Depardieu et Bulle Ogier, met en scĂšne une dominatrice professionnelle[50].
En religion
La mortification est entreprise par les chrétiens afin de se repentir des péchés et de partager la Passion de Jésus[51]. La douleur est une sorte de pénitence pour la crucifixion de Jésus. En plus, il y a le fléau avec lequel on peut se chùtier dans le dos.
Communautés
Au cours des annĂ©es 1970, Gini Graham Scott (en), docteur en sociologie et anthropologue, s'est infiltrĂ©e dans les communautĂ©s sadomasochistes de San Francisco. Elle se serait mĂȘme fait aider pour dominer et se soumettre elle-mĂȘme, afin de mieux cerner son enquĂȘte. Dans son livre La Domination fĂ©minine, elle parle des premiers dominants et masochistes qu'elle a rencontrĂ©s[52]. Gini Graham Scott relate ce qu'elle apprend de ces communautĂ©s sans y ajouter de rĂ©flexions personnelles. Les participants employaient les termes domi-soumission, bondage et discipline, sadomasochisme. De nombreuses polĂ©miques naquirent notamment pour dĂ©terminer quelle pratique Ă©tait plus ou moins anormale, taboue l'une par rapport Ă l'autre. Les termes Top et bottom/sub furent employĂ©s. D'un commun accord, les communautĂ©s dĂ©cidĂšrent qu'il s'agissait de pratiques sĆurs. Elles adoptĂšrent dĂ©finitivement le terme BDSM. Lorsque Gini Graham Scott a fait cette enquĂȘte, le sigle BDSM n'existait pas encore. Elle emploie dans la version originale (anglophone) les termes D&S pour l'expression dominance and submission, et D&Sers pour dĂ©signer ceux qui s'y adonnent[52]. Scott distingue diffĂ©rents groupes actifs[52] :
- la Société de Janus (en), organisation de conseil ;
- l'Ăglise S.M., consacrĂ©e Ă la domination fĂ©minine ;
- Samois, rassemblant des femmes bisexuelles ou lesbiennes ;
- la Gemini Society : rassemblant hommes dominants et femmes soumises ;
- le club 15 : rassemblant des hommes gays.
Santé et sécurité
Certaines de ces pratiques peuvent, lorsqu'elles se font sans la connaissance des limites des participants, ĂȘtre hasardeuses. C'est lĂ que le contrat intervient. Lorsque les partenaires ne se connaissent pas encore, il est indispensable de dĂ©finir les limites avant le dĂ©but du jeu. L'Ă©coute, la progression et une attention particuliĂšre restant indispensables pendant le jeu. Afin de limiter tout risque de contamination, il est recommandĂ© de ne jouer aux jeux d'aiguilles qu'avec son partenaire rĂ©gulier, de façon Ă ne pas ĂȘtre piquĂ© avec une aiguille avec laquelle le dominant se serait accidentellement piquĂ© lui-mĂȘme. De mĂȘme, les objets de pĂ©nĂ©tration doivent ĂȘtre nettoyĂ©s aprĂšs usage et protĂ©gĂ©s par un prĂ©servatif pendant l'usage. La cire chaude doit ĂȘtre versĂ©e d'une distance suffisante pour ne pas provoquer de vraies brĂ»lures (une plus grande distance refroidit la cire).
Les professionnel(le)s - et tout dominant pratiquant avec un sujet soumis qu'il ne connaßt que peu ou pas - devront vérifier, avant toute pratique un peu dure suggérée par leur sujet, que celui-ci ne présente pas de contre-indication médicale : problÚme cardiaque, insuffisance respiratoire de type asthme ou sinusite, etc. Le dominant devra dans ces cas précis refuser certaines pratiques telles que suspensions par les pieds, contrÎle de la respiration, bùillon dur, masques, cagoules de contrainte, etc. Concernant le ligotage, il est indispensable de vérifier qu'a aucun endroit du corps la corde fait un effet garrot. Il convient de proposer un signe dÚs que le sujet ressent un quelconque malaise et, dans ce cas, de le libérer immédiatement. Il ne faut jamais laisser un sujet immobilisé sans surveillance.
Code de sécurité
Le « code de sĂ©curitĂ© », « mot d'alerte » ou « safeword » sonne la suspension immĂ©diate de la sĂ©ance, au cas oĂč le dominant dĂ©passerait les possibilitĂ©s du dominĂ©. Il est utilisĂ© par le sujet dominĂ©. Les codes de sĂ©curitĂ© non verbaux, rendus nĂ©cessaires par lâusage des bĂąillons, peuvent consister en un signe de la tĂȘte, ou encore le fait de lĂącher ou faire tinter un trousseau de clefs placĂ© dans la main du sujet dominĂ©.
Dans son livre La domination FĂ©minine, Gini Graham Scott met en garde la pratique des relations avec une dominatrice dĂ©butante ou peu attentive. Quand Travis commença Ă rĂ©aliser les fantasmes qu'il avait depuis longtemps, il dit Ă une dominatrice professionnelle « qu'il pouvait tout supporter, y compris une douleur intense. Elle le fouette donc sĂ©vĂšrement et bien qu'il la suppliĂąt d'arrĂȘter, elle ignora ses plaintes comme s'il s'agissait de rĂ©plique d'une comĂ©die, ce qui effectivement, est souvent le cas. Mais alors qu'une femme dominante expĂ©rimentĂ©e observe le langage corporel de l'homme pour diffĂ©rencier les plaintes authentiques, cette femme ne fit pas attention et continua Ă frapper. Pour Travis, la sĂ©ance fut une expĂ©rience affreuse et il garda durant deux semaines de larges marques rouges. » Travis reviendra sur son expĂ©rience : « Elle ne s'est pas souciĂ©e de ce que je dĂ©sirais vraiment, elle m'a simplement mis en bouillie »[53].
L'aprÚs-séance
L'aprĂšs-sĂ©ance ou « aftercare » en anglais, signifie une pĂ©riode de rĂ©pit suivant une sĂ©ance BDSM qui inclut une relation sexuelle ou non. Cette pĂ©riode se passe entre soit le dominant et le dominĂ© ou le maĂźtre et l'esclave pour permettre au soumis de reprendre ses sens ou pour faire un retour sur la sĂ©ance[54]. Le processus de l'aprĂšs-sĂ©ance est de consacrer un certain temps de tendresse en prenant soin des Ă©motions et des sensations physiques des deux participants[55]. Ceci inclus de l'attention physique, de la communication verbale ou tout autre forme de soin nĂ©cessaire au bien-ĂȘtre des personnes[56].
Le concept de l'aprĂšs-sĂ©ance est souvent reliĂ© avec le thĂšme du consentement qui est primordial dans une relation BDSM. Puisque l'aprĂšs-sĂ©ance est une pĂ©riode oĂč les participants font un retour verbal afin de connaitre ce qui a Ă©tĂ© apprĂ©ciĂ© ou ce qui a Ă©tĂ© plus problĂ©matique lors de la scĂšne, une part du consentement est intĂ©grĂ© et est mis en Ă©vidence lors des interactions entre les participants[55]. La pĂ©riode d'aprĂšs-sĂ©ance pouvant durer soit des heures, des jours ou des semaines suivant la scĂšne BDSM, c'est lors de cette pĂ©riode que la personne ayant Ă©tĂ© soumise prend du recul et pense Ă la sĂ©ance[57]. Ce moment permet aussi de faire une conclusion de la scĂšne afin de connaitre si le consentement est prĂ©sent durant la sĂ©ance entiĂšre puisqu'il est possible que la perception de la soumise ou du soumis change en cours de route[57].
LĂ©gislations
Les lĂ©gislations des principaux pays occidentaux n'interdisent plus les pratiques sexuelles BDSM. Toutefois, le Royaume-Uni dĂ©finit un seuil de pratiques au-delĂ desquelles le BDSM tombe sous le coup de la loi. L'affaire Spanner (annĂ©e 1991) qui a consistĂ© en la criminalisation d'hommes consentants, alors qu'aucune plainte de quiconque n'avait Ă©tĂ© dĂ©posĂ©e, a jugĂ© coupables des « dominants » sur la seule base des marques laissĂ©es sur les « soumis ». Une fessĂ©e trop appuyĂ©e, un bondage trop serrĂ© sont donc illĂ©gaux (ce jugement a Ă©tĂ© validĂ© par la Cour europĂ©enne des droits de l'homme (CEDH) en [58]). Il faut s'en tenir au jugement. Les participants Ă ce que l'on a nommĂ© l'affaire Spanner furent condamnĂ©s sur la possession d'images hard entre majeurs consentants. Ce qui est Ă noter c'est qu'Ă l'Ă©poque, la loi anglaise punissait ceux qui se faisaient violence Ă eux-mĂȘmes, d'oĂč l'interdiction de se suicider. Un rescapĂ© du suicide en Angleterre Ă©tait passible de prison pour tentative de meurtre envers lui-mĂȘme. C'est ce qui amena la Chambre des Lords Ă infliger des peines de prison aux « dominĂ©s ». Des peines infĂ©rieures d'environ 50 % par rapport aux dominants.
La CEDH a aussi statuĂ© dans l'affaire K.A. et A.D. c/Belgique (jeux sexuels entre plusieurs hommes et une femme) le contre une pratique du sadomasochisme si la personne « esclave » demandait de façon expresse mais aussi tacite l'arrĂȘt de ces pratiques. En l'occurrence, la justice juge le manquement au consentement, mais pas la pratique en elle-mĂȘme, ce qui Ă©tait le cas dans l'affaire Spanner. Depuis 2002, la Suisse possĂšde l'une des lĂ©gislations les plus rĂ©pressives concernant la pornographie dite dure[59].
Associations
Il existe dans chaque pays (ou région selon le besoin) des associations qui ont pour but (non lucratif) d'accueillir les curieux, les débutants, et les adeptes du BDSM. Ces associations offrent un milieu sain et stable pour découvrir ce monde en toute sécurité :
- l'association qui milite pour l'annulation du jugement de l'affaire Spanner : ce groupe souhaite « dĂ©fendre les droits de sadomasochistes de toutes orientations sexuelles et en particulier annuler le jugement [âŠ] qui rend certaines activitĂ©s SM illĂ©gales mĂȘme en cas de consentement de toutes les parties »[60] ;
- plusieurs associations dont l'objet est de permettre Ă la communautĂ© Fetish BDSM de sâexprimer, de crĂ©er des liens, de recueillir et diffuser des informations relatives aux pratiques sĂ»res, saines et contractuelles, sont prĂ©sentes en rĂ©gion parisienne[61].
MĂ©dias
Photographes et artistes
- Nobuyoshi Araki
- Elmer Batters
- Gilles Berquet
- James Bertoni
- Coq (dessinateur)
- Xavier Duvet
- Joseph Farrel
- Nan Goldin
- Erich von Götha
- JĂ©rome Gouvrion
- Robert Mapplethorpe
- Yann Minh
- Christophe Mourthé
- Drew Posada
- Terry Richardson
- FĂ©licien Rops
- Paolo Eleuteri Serpieri
- Marc Silvestri
- Hajime Sorayama
- Tom of Finland
- Tomi Ungerer
- John Willie
- Hans Bellmer
Musiques
- Venus in Furs du Velvet Underground (1967)
- Mondo Bondage des Tubes (1975)
- Groupie 89 Turbo 6 d'Hubert-Félix Thiéfaine (1980)
- Master and Servant de Depeche Mode (1984)
- Priscilla de Jad Wio (1989)
- Human Nature, Madonna (1995) Le clip met en scĂšne Madonna et ses danseurs vĂȘtus de combinaisons de latex et en train de rĂ©aliser des pratiques sadomasochistes.
- Ich tu dir Weh de Rammstein (2009)
- S&M, Rihanna (2011)[62]
- Spillingardans de Hatari (2017) Le clip met en scĂšne les membres du groupe se faisant fouetter par un maĂźtre.
- Knebel de Lindemann (2019)
- KlĂ mstrakur de Hatari (2019)
Notes et références
Notes
Références
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- DOA (auteur), Lykaia (roman), 2018, Gallimard
Poésie
- Joyce Mansour, Cris, Paris, Ăditions Seghers, 1953 ; DĂ©chirures, Paris, Les Ăditions de Minuit, 1955 ; Rapaces, Paris, Ăditions Seghers, 1960 ; CarrĂ© blanc, Paris, Le Soleil Noir, 1966 ; repris dans Prose et poĂ©sie, Ćuvre complĂšte, Paris, Actes Sud, 1991.
- Annie Le Brun,Ombre pour ombre, Paris, Gallimard, 2004.
- Alain Marc, « Sexe et pouvoir », la Souffrance du monde, FaugĂšres, Ăditions du Zaporogue, 2011.
- Jean Philippe Beaudin, Les anges noirs, MontrĂ©al (QuĂ©bec), Ăditions de l'Ă©toile de mer, 2013.
Bandes dessinées
- Luciana Del Re et Cristina Fabris, Anna Lynch - La porte d'Orient et FĂ©tiche.
- Henri Filippini et Robert Hugues, Les confidences de Nado.
- Georges Pichard, Blanche Epiphanie, Serg.
- Eric Stanton, The Dominant Wives and Other Stories, Taschen.
- Gengoroh Tagame, Goku, Ă©ditions H&O.
- Alex Varenne, La Correction, Albin Michel, 1997.
- Stjepan Ć ejiÄ, Sunstone, Top Cow, 2014.
Articles connexes
Liens externes
- Notice dans un dictionnaire ou une encyclopédie généraliste :
- Ătude sur les codes de sĂ©curitĂ© BDSM : Le code de sĂ©curitĂ©, prĂ©servatif du BDSM ? [PDF].
- Article de Michel Etcheverry Professeur agrĂ©gĂ© dâanglais Ă lâuniversitĂ© de Paris IV-Sorbonne - Le pouvoir de la victime.
- La base des médias BDSM.