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Croix de saint André

La croix de Saint André est une croix dont la forme est à rapprocher de celles d'une lettre X, majuscule comme minuscule, et d'un chiffre romain X.

Croix de saint André
Image du caractĂšre
Unicode
Code U+2613
Nom Croix de saint André
Bloc symboles divers (U+2600 Ă  U+26FF)
Voir ✗ X × ⚔
Tracé
Symétrie axiale (4)
Trait rectiligne

Son nom provient de la forme ou disposition de la croix qui aurait Ă©tĂ© utilisĂ©e, selon la tradition chrĂ©tienne, pour supplicier Saint AndrĂ©, l'un des douze apĂŽtres de JĂ©sus de Nazareth — martyr comme la plupart d'entre eux — et un frĂšre de l'apĂŽtre Simon-Pierre considĂ©rĂ© quant Ă  lui comme le premier pape, ultĂ©rieurement.

Cette croix est parfois appelée aussi croix décussée, et sautoir en héraldique (saltire en anglais). La croix de Bourgogne est une croix de saint André particuliÚre.

La croix de saint André est présente dans la culture de nombreux pays européens voire au-delà, dans l'art religieux, la symbolique identitaire de pays, de régions ou de forces politiques, dans la vie pratique.

Par analogie de forme, ce symbole désigne, dans un bùtiment à colombage, un assemblage de deux piÚces de bois croisées qui assure une meilleure rigidité au panneau et permet, au moyen de la triangulation, d'éviter le roulement, la déformation de la charpente.

La croix de saint AndrĂ©, instrument du martyre d’un apĂŽtre

AndrĂ©, le premier apĂŽtre appelĂ© par JĂ©sus dans l'Évangile (Matth. 10,2), est allĂ© prĂȘcher dans la MĂ©sie pour la premiĂšre fois. Son passage n'avait pas plu aux Romains qui le firent crucifier sur place.

D'aprÚs les évangiles apocryphes : « il est dit qu'il avait refusé que ses nombreux adeptes le sauvent pendant la nuit en leur disant de partir en appeler d'autres. Lors de son crucifiement, de nombreuses personnes sont venues l'écouter plusieurs dizaines d'heures, jusqu'à sa mort. »

Selon la tradition, sous l'empereur Néron, la croix sur laquelle saint André a été supplicié était en forme de « X », la « crux decussata », ce qui a donné le nom de « croix de saint André ».

En fait, cette tradition ne s'appuie sur aucun texte. Ce crucifiement sur une croix transverse a pu ĂȘtre imaginĂ© en pendant Ă  celle de Pierre, son frĂšre, crucifiĂ© la tĂȘte en bas sur une croix droite.

Thùme de l’art religieux

La croix du martyre d’AndrĂ© en forme de X apparaĂźt pour la premiĂšre fois au Xe siĂšcle et devient son attribut iconographique. Au XIVe siĂšcle, un vitrail (cathĂ©drale de Bourges) affecte Ă  AndrĂ© une croix latine Ă  branches droites. Cette croix en X majuscule est rarement associĂ©e Ă  AndrĂ© avant le XIVe siĂšcle, et c’est surtout l’art bourguignon qui l’a dĂ©veloppĂ©e.

Symbole identitaire

L’apĂŽtre AndrĂ© ayant Ă©tĂ© choisi comme saint patron par plusieurs princes europĂ©ens, la croix de saint AndrĂ© devint un symbole de l’identitĂ© de plusieurs monarchies, nations, rĂ©gions, armĂ©es ou forces politiques europĂ©ennes. Cette dimension identitaire se traduisit par la confection de drapeaux militaires mais aussi par une utilisation domestique, certains habitants d'un pays utilisant la croix de saint AndrĂ© pour manifester leur attachement Ă  leur identitĂ© comme en Franche-ComtĂ© par exemple. Par la suite, il fut Ă©galement utilisĂ© par des mouvements politiques comme le carlisme.

Bourgogne

Croix de Bourgogne.

Les ducs de Bourgogne adoptĂšrent saint AndrĂ© comme saint patron. Saint AndrĂ© devint ainsi le patron de l’ordre de la Toison d’or et celui des États bourguignons. Le cri d’arme des ducs de Bourgogne Ă©tait « Montjoie Saint-AndrĂ© ». Un Ă©tendard Ă  croix de saint AndrĂ© fut adoptĂ© par les armĂ©es du duc de Bourgogne Ă  l’époque de Jean sans peur[1]. À la suite du rattachement du duchĂ© de Bourgogne Ă  la couronne de France, leurs hĂ©ritiers Habsbourg conservĂšrent le symbole de la croix de saint AndrĂ©, toujours utilisĂ© au dĂ©but du XXIe siĂšcle par l’armĂ©e espagnole. Sous les Habsbourg d’Espagne, le drapeau Ă  croix de saint AndrĂ© fait office de symbole de la monarchie catholique et est utilisĂ© aussi bien en Espagne, qu’en AmĂ©rique, aux Pays-Bas ou en Franche-ComtĂ©.

On appelle croix de Bourgogne une croix de saint AndrĂ© rouge dont les branches sont Ă©cotĂ©es sur fond blanc. Cet emblĂšme se blasonne ainsi : « d’argent au sautoir Ă©cotĂ© de gueules ». On le retrouve sur les drapeaux des armĂ©es du duc de Bourgogne puis sur ceux de ses hĂ©ritiers espagnols. La croix de Bourgogne est une forme particuliĂšre de croix de saint AndrĂ©, mais les deux termes ne sont donc pas synonymes.

Franche-Comté

La croix de Bourgogne fait partie de l’hĂ©ritage bourguignon lĂ©guĂ© Ă  la Franche-ComtĂ© aprĂšs la chute des ducs-comtes de Bourgogne. Lorsque les guerres du XVIIe siĂšcle opposent la France et la ComtĂ© (alors derniĂšre terre bourguignonne), cet emblĂšme antifrançais est frĂ©quemment arborĂ© par les patriotes comtois. Son utilisation est mĂȘme courante dans un cadre plus officiel et il n’est pas rare de la rencontrer, seule ou aux cĂŽtĂ©s du lion d’Othon (sur le sceau du Parlement de Dole, par exemple).

Louis XIV souhaitait conquĂ©rir la totalitĂ© des anciens États bourguignons, en s’appuyant sur ses droits de descendant des ducs de Bourgogne qu’il tenait de sa mĂšre et surtout de son Ă©pouse. C'est pourquoi il attribua Ă  son premier petit-fils, nĂ© en 1682, le titre de « duc de Bourgogne ». La Franche-ComtĂ© avait Ă©tĂ© conquise en 1668 et restituĂ©e par le traitĂ© d’Aix-la-Chapelle. Les Francs-Comtois tinrent Ă  affirmer leur fidĂ©litĂ© au roi d’Espagne et pour ce faire ils fabriquĂšrent des plaques de cheminĂ©e oĂč figurent l’écu de la ComtĂ©, entourĂ© par le collier de la Toison d’or, accompagnĂ© de C couronnĂ©s, initiales de Charles II d'Espagne, et de croix de saint AndrĂ© Ă©cotĂ©es prises dans des briquets qui supportent aussi le bĂ©lier de la Toison.

C’est certainement pour rĂ©pondre Ă  cette plaque qu’on en fabriqua d'autres, sans doute dans le duchĂ©, oĂč l’on voit la croix de Bourgogne Ă©cotĂ©e, placĂ©e derriĂšre le briquet d’oĂč pend le bĂ©lier, accostĂ©e de deux cailloux d’oĂč sortent des flammes, le tout accompagnĂ© de trois fleurs de lys et de trois L.

Louis XIV dĂ©cida de prendre pour lui cette croix devenue l'emblĂšme par excellence de la Maison d'Espagne. En 1668, il crĂ©a un rĂ©giment de Bourgogne, d'infanterie, et une compagnie de chevau-lĂ©gers de Bourgogne, ensuite « gendarmes de Bourgogne ». Le rĂ©giment de Bourgogne, et plus tard le Royal-Comtois, eurent sur leurs drapeaux la croix de Bourgogne. Il en fut de mĂȘme des rĂ©giments de milice levĂ©s en Bourgogne et en Franche-ComtĂ©. Les « gendarmes bourguignons » avaient sur leur Ă©tendard une grande croix de Bourgogne et quatre petites, plus des sautoirs sur le tablier des timbaliers, les fontes de pistolets .

Les propos suivants de l'historien comtois Jules Chifflet (1615-1676) commentant l'utilisation de la croix de saint André par des unités de l'armée royale française illustrent particuliÚrement bien l'attachement des Comtois à ce symbole de leur identité :

« Ils [les officiers du rĂ©giment] prirent pour drapeaux une croix de Bourgogne semĂ©e de fleurs de lys, dont, si j'avois entrepris de dĂ©crire l'offense, il sembleroit que je voulusse l'aggraver [
]. Nos anciens princes qui sont en l'autre vie, Ă  la vue de cet Ă©tendard, auroient peine de croire un tel oubli de notre nation, sinon jugeant, comme tous les hommes sages firent, que Dieu fit entreprendre cette tĂ©mĂ©ritĂ© pour nous humilier d'autant plus par le reproche qui en sera fait Ă  jamais Ă  ceux qui s'enrĂŽlĂšrent sous une telle enseigne. »

Gascogne

Union Gascona, drapeau de la Gascogne
Union Gascona, drapeau de la Gascogne.

Ce drapeau serait apparu à l'époque du pape Clément III pour réunir les Gascons lors de la troisiÚme croisade (XIIe siÚcle), mais aucune preuve de cette allégation n'a jamais été trouvée. La chronique de Roger de Hoveden[2], souvent invoquée comme preuve de la création de ce drapeau, ne mentionne que les croix prises par les croisés de trois nations : les Français (une croix rouge), les Anglais (une croix blanche) et les Flamands (une croix verte), mais comme d'autres drapeaux de croisade sont attestés par ailleurs, on ne saurait conclure abruptement à partir de cette source unique.

Ce drapeau montre la croix de Saint-AndrĂ©. On note la correspondance avec le saint patron de Bordeaux. La couleur rouge peut correspondre Ă  celle du royaume anglais, qui administra une partie de la Gascogne du 12ᔉ au milieu du 15ᔉ siĂšcle, le rouge Ă©tant aussi la couleur prĂ©dominante dans l'hĂ©raldique des pays gascons. De plus, l'alliance du blanc et du rouge Ă©tait frĂ©quente dans l'emblĂ©matique du royaume de Navarre et, avant, dans le domaine vasconien.

À noter que dans le tome 14 de La Grande EncyclopĂ©die, publiĂ©e en France de 1886 Ă  1902 par Henri Lamirault, on peut lire que :

« aux temps difficiles de la guerre de Cent ans et des luttes terribles entre les Armagnacs représentant le parti national (croix blanche) et les Bourguignons alliés des Anglais (croix rouge et croix rouge de Saint-André), le drapeau des Anglais victorieux finit par réunir, en 1422, sous Henri VI, sur son champ les croix blanche et rouge de France et d'Angleterre, les croix de Saint-André, blanche et rouge de Guyenne et de Bourgogne[3]. »

La recherche de l'origine de ce drapeau reste une question ouverte. La question est plus détaillée sur la page Gascogne.

EmblÚme de la monarchie, de l'armée et des vice-royautés espagnoles

Armoiries du roi Juan Carlos 1er d'Espagne.

Lorsque Philippe le Beau, fils de Marie de Bourgogne, devint par son mariage roi de Castille sous le nom de Philippe Ier, il introduisit la croix de Bourgogne en Espagne. Par la suite ses successeurs, rois d'Espagne de la Maison de Habsbourg, se voulurent les héritiers des ducs de Bourgogne. On vit donc sur leurs étendards la croix de Bourgogne, en particulier sur ceux des Tercios. Le drapeau à croix de Bourgogne flotta donc en Espagne mais aussi dans les vice-royautés d'Amérique et dans leurs autres possessions comme les Pays-Bas ou la Franche-Comté.

Au XVIIIe siĂšcle, les Bourbons introduisirent le drapeau Ă  bandes verticales rouges et jaune qui supplanta peu Ă  peu le sautoir bourguignon. Au dĂ©but du XXIe siĂšcle, celui-ci continue d'apparaĂźtre sur les drapeaux de certaines unitĂ©s de l'armĂ©e espagnole et sur l'Ă©tendard personnel du roi comme sur ses armoiries, distinctes de celles de l'État (les armes sont les mĂȘmes mais dans un cas, elles sont posĂ©es sur la croix de Bourgogne, dans l'autre, elles sont entourĂ©es des colonnes d'Hercule).

EmblĂšme du mouvement carliste

Les carlistes, royalistes espagnols qui se réclamaient de l'héritage historique de la monarchie espagnole, en particulier dans sa dimension de décentralisation antérieure à l'accession au trÎne des Bourbons, adoptÚrent comme signe de ralliement la croix de Bourgogne. Celle-ci remontait aux rois de la maison de Habsbourg, descendants des ducs de Bourgogne.

Les carlistes ayant participé à la guerre civile espagnole aux cÎtés du général Franco, ils furent contraints par ce dernier d'intégrer le seul parti autorisé par son gouvernement, la FET de las JONS. DÚs lors, le drapeau à croix de Bourgogne devint un symbole officiel du régime franquiste et il flotta à cÎté du drapeau national et du drapeau de la Phalange espagnole. Les partis politiques se réclamant du carlisme ont repris la croix de Bourgogne aprÚs la fin du régime franquiste.

Drapeau du Pays Basque

Symbole décrivant l'usage, explicité ci-aprÚs Drapeau basque.

Le drapeau basque ou ikurriña intĂšgre une croix de saint AndrĂ© verte. Le , au 22 de la rue Correo de Bilbao, Sabino Arana fonda la sociĂ©tĂ© « Euskeldun Batzokija ». Lors de la cĂ©rĂ©monie d'ouverture fut prĂ©sentĂ©e la premiĂšre ikurriña, qui avait Ă©tĂ© dessinĂ©e pour l'occasion par Sabino et Luis Arana. Il le dĂ©crivit d'ailleurs dans son article La bandera Fenicia : « Le fond de notre drapeau est rouge, comme le fond de l'Ă©cu [de Biscaye], la croix blanche du drapeau est la croix blanche de l'Ă©cu et le Jaun-Goikua [Dieu] de la Devise, la croix verte de saint AndrĂ© reprĂ©sente par sa couleur le chĂȘne de l'Ă©cu et les lois de la patrie. »

L’ikurriña est gĂ©nĂ©ralement expliquĂ©e comme suit :

  • la croix de saint AndrĂ© verte reprĂ©sente le chĂȘne de Guernica, symbole des fors de Biscaye, c’est-Ă -dire de la libertĂ© multisĂ©culaire des Basques ;
  • la croix blanche, qui figure aussi sur le blason de Biscaye, reprĂ©sente le catholicisme ;
  • le fond rouge reprĂ©sente les Basques.

Ce drapeau est aujourd'hui le drapeau officiel de la communauté autonome du Pays Basque en Espagne depuis le statut d'autonomie de 1979. Son utilisation officielle dans la communauté de Navarre est sujet à polémiques, puisqu'elle a été interdite par la loi des Symboles de Navarre en 2003. Au Pays basque français, il n'a pas de caractÚre officiel, mais son utilisation par les institutions est relativement courante.

Tenerife

Drapeau de Tenerife.

Depuis 1845, l'Ăźle espagnole de Tenerife, dans les Ăźles Canaries, a utilisĂ© la croix de Saint-AndrĂ© en blanc sur un fond bleu. Le drapeau est trĂšs similaire au drapeau d'Écosse (voyez au-dessous) mais le bleu est plus foncĂ©. Le drapeau n'Ă©tait pas fait officiel jusqu'Ă  l'annĂ©e 1989. Le bleu symbolise l'ocĂ©an Atlantique, et le blanc symbolise la neige de la montagne de Teide. La province de Santa Cruz de Tenerife, une province composĂ©e des Ăźles de Tenerife, La Gomera, La Palma et El Hierro, utilise le drapeau de Tenerife avec les armoiries de la ville de Santa Cruz au centre.

Le pavillon de la Composante maritime belge

Pavillon de guerre belge

Par décision du , un pavillon de guerre est créé.

Il reprend les trois couleurs nationales belges, en les associant Ă  du blanc, selon le modĂšle du White Ensign de la Royal Navy.

Il ne s'agit pas d'une croix de Bourgogne qui Ă©tait l'emblĂšme du grand État bourguignon de la fin du Moyen Âge, mais le dessin reprend comme motif une croix de saint AndrĂ© et peut donc ĂȘtre perçu comme un rappel des ducs de Bourgognes. Saint AndrĂ© Ă©tait en effet le saint patron de cet ensemble politique qui s'Ă©tendait sur les États actuels de Belgique et d'Espagne et sur la rĂ©gion Bourgogne.

Ce pavillon fut hissé pour la premiÚre fois le et il est toujours utilisé.

Écosse

Drapeau de l'Écosse
Drapeau de la Nouvelle-Écosse

En Écosse, la vĂ©nĂ©ration de la croix de saint AndrĂ© est la consĂ©quence d'une possible arrivĂ©e dans la rĂ©gion d'une partie des ossements de saint AndrĂ©, un certain temps aprĂšs sa mort.

Le drapeau de l’Écosse est une croix de saint AndrĂ© blanche sur fond bleu et elle figure aussi sur les drapeaux du Royaume-Uni. Le nom de l’emblĂšme en anglais est saltire (en français sautoir). C’est l’un des plus vieux drapeaux au monde, traditionnellement datĂ© du ixe siĂšcle, et le plus vieux drapeau national encore en usage. Selon la lĂ©gende, le roi Oengus II des Pictes ou King Angus mena les Pictes et les GaĂ«ls durant une bataille contre les Angles sous le roi Athelstan d'Est-Anglie. King Angus et ses hommes furent encerclĂ©s et il se mit Ă  prier pour leur dĂ©livrance. Durant la nuit, saint AndrĂ©, qui avait Ă©tĂ© martyrisĂ© sur une croix diagonale, apparut Ă  Angus et l’assura de la victoire. Le lendemain, un sautoir blanc sur un fond de ciel bleu apparut des deux cĂŽtĂ©s et encouragea les Pictes et les GaĂ«ls, mais fit perdre confiance aux Angles, qui furent battus. La croix de saint AndrĂ© devint ainsi selon cette lĂ©gende le drapeau Ă©cossais.

Des preuves de l’utilisation de ce drapeau remontent au Moyen Âge. Ainsi, en 1385 le Parlement d’Écosse dĂ©crĂ©ta que les soldats Ă©cossais devaient arborer la croix de saint AndrĂ© comme signe distinctif[4]. Le plus vieux drapeau encore existant et reprĂ©sentant uniquement une croix de saint AndrĂ© date de 1503 : une croix blanche sur un fond rouge. Avant 1540, la lĂ©gende du Roi Angus avait Ă©tĂ© modifiĂ©e pour y inclure la vision de la crux decussata sur un ciel bleu[4], l’azur rappelant la Auld Alliance avec la France, qui l'avait elle-mĂȘme adoptĂ© au cours de la guerre de Cent Ans contre le gueules (rouge) anglais.

Le drapeau de la Nouvelle-Écosse est une banniĂšre basĂ©e sur les armoiries provinciales et il est directement inspirĂ© du drapeau de l’Écosse. La Nouvelle-Écosse Ă©tait en effet Ă  l’origine une colonie garantie aux seuls Écossais. Le drapeau de cette province canadienne, un sautoir bleu sur fond blanc, est une simple inversion des couleurs du drapeau de l’Écosse (un sautoir blanc, la croix de saint AndrĂ©, sur fond bleu), portant l’écu hĂ©raldique des armoiries de l’Écosse, un Ă©cu or avec un lion rouge entourĂ© d’une bordure double dĂ©corĂ©e de fleurs-de-lys. Il s’agit d’une version vexillologique des armes de la Nouvelle-Écosse, accordĂ©e par Charles Ier, roi d’Angleterre et d’Écosse en 1625.

Russie

Enseigne navale de la Russie

En Ukraine, on considĂšre saint AndrĂ© comme le premier Ă©vangĂ©lisateur de Kiev, premiĂšre capitale historique de la Russie. C'est pourquoi, l'ordre de la Russie tsariste le plus prestigieux Ă©tait l’ordre impĂ©rial de Saint-AndrĂ©.

Un drapeau blanc Ă  croix de saint AndrĂ© bleue fut adoptĂ© en 1690 par Pierre Ier comme emblĂšme de la marine de guerre russe. Cet emblĂšme fut aboli sous le rĂ©gime communiste mais il est redevenu le pavillon des navires de guerre avec la fin de l’URSS. Il faut noter que le pavillon de guerre soviĂ©tique avait repris les couleurs de la croix de saint AndrĂ© Ă  savoir le blanc et le bleu.

Pendant la Seconde Guerre mondiale, le drapeau Ă  croix de saint AndrĂ© fut adoptĂ© comme symbole de l’ArmĂ©e Vlassov, armĂ©e officiellement crĂ©Ă©e Ă  l’automne 1944 et composĂ©e de ressortissants de l’Union soviĂ©tiques et luttant aux cĂŽtĂ©s de l’Allemagne. Un Ă©cusson avec la croix de saint AndrĂ© bleue sur fond blanc Ă©tait cousu sur leur uniforme au niveau du bras. Cet Ă©cusson avait une bordure rouge. Au-dessus, figuraient les lettres ROA abrĂ©viation du russe РуссĐșая ОсĐČĐŸĐ±ĐŸĐŽĐžŃ‚Đ”Đ»ŃŒĐœĐ°Ń ĐŃ€ĐŒĐžŃ, transcrit Russkaya Osvoboditel'naya Armiya signifiant ArmĂ©e de libĂ©ration de la Russie.

L' oblast (région) russe d'Arkhangelsk aussi utilise une croix de saint André en bleu sur blanc, avec les armoiries au centre.

Alabama

Drapeau de l'Alabama

Il faut Ă©galement noter que le drapeau de l'Alabama est identique Ă  celui de la Floride mais sans le sceau de l'État de Floride. Le drapeau de l'Alabama a Ă©tĂ© adoptĂ© par l'Article 383 de la lĂ©gislature de l'État d'Alabama le . Le sautoir offre Ă©galement au drapeau une ressemblance avec la croix dite de saint Patrick incorporĂ©e dans l'Union Flag du Royaume-Uni afin de symboliser l'union du Royaume de Grande-Bretagne et du Royaume d'Irlande. Cependant, il semble que ce sautoir provienne comme le drapeau de Floride d'une simplification du drapeau de la Nouvelle-Espagne des Habsbourg et du dĂ©but des Bourbons (1506-1785).

Floride

Drapeau de la Floride

De 1868 Ă  1900, le drapeau de la Floride se composait seulement du sceau de l'État sur fond blanc. Vers la fin des annĂ©es 1890, le gouverneur Francis P. Fleming suggĂ©ra d'y ajouter une croix rouge, afin qu'il ne soit pas confondu avec un drapeau blanc lorsqu'il Ă©tait hissĂ©. Cette croix est une croix de saint AndrĂ©.

Certains affirment que la croix se veut un rappel de celle, similaire bien que bleue du drapeau de guerre confĂ©dĂ©rĂ©. Toutefois, cette opinion ne fait pas l'unanimitĂ©, et il n'y a pas eu d'opposition au drapeau pour cette raison, comme cela a pu ĂȘtre le cas en GĂ©orgie ou dans le Mississippi.

Historiquement, le premier drapeau qui flotta en Floride est celui de la Nouvelle-Espagne, avec la croix ragulĂ©e rouge sur fond blanc dite croix de Bourgogne. Le drapeau de l'État de Floride rappelle ce premier drapeau.

Irlande

Drapeau de saint Patrick

Dans le cadre de la domination de la Grande-Bretagne en Irlande, les autorités britanniques ont attribué au royaume d'Irlande un drapeau propre : un sautoir rouge sur fond blanc rappelant la croix de Bourgogne. Dans le monde anglophone, la croix en forme de X appelée croix de saint André en Français est le plus souvent désignée par le terme héraldique « saltire ». Les anglophones ne nomment croix de Saint André que la croix écossaise, un sautoir blanc sur fond bleu ; cela explique qu'ils aient pu baptiser croix de saint Patrick une croix de saint André rouge sur fond blanc[5].

La Croix a Ă©tĂ© utilisĂ©e sur les apparats de l’ordre de Saint-Patrick, fondĂ© en 1783 comme premier ordre de chevalerie du Royaume d'Irlande, puis sur les armes et drapeaux d'un certain nombre d'institutions du Royaume. AprĂšs l'Acte d'Union (1800), unifiant le Royaume d'Irlande et le royaume de Grande-Bretagne, le sautoir rouge senestrogyre[6] a Ă©tĂ© ajoutĂ© sur le drapeau britannique pour former l'actuel Union Flag.

La croix de saint Patrick est dénoncée par les nationalistes irlandais comme étant une invention britannique et ne reconnaissent comme drapeau de l'Irlande que le tricolore vert, blanc, orange[7].

JamaĂŻque

Malte

Quelques villes maltaises, comme Isla, Luqa, Marsaxlokk, Swieqi et ƻabbar, ont croix de saint André sur leurs drapeaux et blasons.

Pays-Bas

Les armoiries et le drapeau de la ville d'Amsterdam comportent trois croix de saint André blanches alignées sur une bande noire. Trois croix de saint André blanches sur un fond rouge forment les armoiries et le drapeau de la ville de Breda. La ville de Katwijk aan Zee utilise un drapeau blanc avec une croix de saint André en bleu.

Roumanie

En Roumanie, c'est le saint le plus important, considĂ©rĂ© comme « protecteur de la Roumanie » et deuxiĂšme fondateur de l'Église orthodoxe roumaine aprĂšs le Saint Esprit[8]. La croix de saint AndrĂ© est prĂ©sente dans de nombreuses maisons parmi celles oĂč les habitants pratiquent encore l'iconographie religieuse.

Brésil

Drapeau de Rio de Janeiro.
Drapeau de Fortaleza.

Le drapeau de la ville de Rio de Janeiro se compose d'un rectangle blanc avec deux bandes diagonales convergentes bleu avec les armoiries de la ville, le rouge au centre. Sa conception de base, peu changĂ© jusqu'Ă  nos jours (sauf pour la pĂ©riode qui est devenu l’État de Guanabara - 1960-1975) a Ă©tĂ© rendue officielle par dĂ©cret 1190 du .

Le bleu et le blanc symbolisent l'origine portugaise de la ville. Les couleurs traditionnelles de la Monarchie Portugaise, adoptées depuis la création du comté de Portugal, en 1097.

Le rouge symbolise le sang versé par saint Sébastien, saint patron de la ville et le sang versé pour Estacio de Sa, fondateur de la ville et la défense des colons, à Rio de Janeiro.

Un drapeau similaire au drapeau de Rio de Janeiro a Ă©tĂ© adoptĂ© par la ville de Fortaleza, le . Ce drapeau est aussi un rectangle blanc avec deux bandes diagonales convergentes bleu, et avec les armoiries de cette ville, en bleu et or, au centre. Le bleu des bandes diagonales est plus foncĂ© dans le drapeau de Fortaleza que dans le drapeau de Rio de Janeiro, mais, avec le blanc, sa signification est la mĂȘme. Les armoiries, dans la forme d'un chĂąteau or sur vagues bleus, symbolise la valeur, ou fort, de la ville.

PĂ©rou

Drapeau du PĂ©rou.

La croix de Bourgogne emblÚme de l'empire espagnol fut utilisée par les troupes militaires espagnoles lors des batailles au Pérou. L'ensemble des territoires conquis en Amérique à cette époque, comme ceux de la Vice-Royauté de la Nouvelle-Espagne possédaient aussi ce drapeau. Le premier drapeau péruvien fut établi par le général José de San Martín le . Il se compose de deux diagonales séparant quatre triangles, deux blancs et deux rouges.

Afrique du Sud

Drapeau des Voortrekkers.

Une forme de la croix de saint André était utilisée par les Voortrekkers, les Boers qui sont émigrés du Cap au nord-est dans le Grand Trek (Grande Migration), entre 1836 et 1840. Ce drapeau était bleu avec deux bandes diagonales convergentes en rouge.

Le drapeau est encore utilisé comme un symbole nationaliste par les Afrikaners aujourd'hui.

La croix de saint André, terme technique

Croix de saint André dans la charpente du Moulin des Jésuites à Québec
ReprĂ©sentation d'un signal SNCF annulĂ© par l'apposition d'une croix de Saint-AndrĂ©. MĂȘme s'il est allumĂ©, l'apposition de la croix fait qu'il doit ĂȘtre complĂštement ignorĂ© par le conducteur.
  • Un symbole similaire est utilisĂ© en sĂ©curitĂ© en laboratoire sur les bouteilles ou emballages pour signaler des produits chimiques irritants, nocifs ou toxiques,
  • Un pavillon rouge Ă  croix de saint AndrĂ© blanche est appelĂ© pavillon de plongĂ©e et signale la prĂ©sence de plongeurs,
  • La croix de saint AndrĂ© est un engin destinĂ© Ă  la pĂȘche du corail. Il est constituĂ© par deux madriers en croix, lestĂ©s et munis de fauberts. Cet appareil est remorquĂ© par les coralines[9],
  • Dans la signalisation routiĂšre du code de la route, plusieurs panneaux comportent ce symbole :
  • le panneau signalant une intersection dans laquelle s'applique la rĂšgle de prioritĂ© Ă  droite
  • le panneau signalant un passage Ă  niveau sans barriĂšre de sĂ©curitĂ©[10] ,
  • Le long des voies de chemin de fer françaises, belges, et peut-ĂȘtre dans d'autres pays, on appose une croix de Saint-AndrĂ© blanche sur un signal lumineux pour l'annuler : quel que soit son aspect, les conducteurs de trains doivent agir comme si ce signal n'existait pas ; ainsi par exemple, lorsqu'un signal est avancĂ© ou reculĂ© de quelques mĂštres, celui des deux signaux qui n'est pas encore en service, ou qui ne l'est plus, est barrĂ© d'une croix blanche pour l'annuler.
  • Dans la signalisation des sentiers de randonnĂ©e elle signifie une erreur de parcours,
  • La croix de saint AndrĂ© est utilisĂ©e dans l'armĂ©e suisse pour signaler des tirs de nuit lors d'exercices en stand de tir et/ou de tir Ă  longue distance,
  • La croix de saint AndrĂ© est aussi une forme de « x » utilisĂ©e pour tenir les poutrelles entre elles dans le plancher d'une maison ou un agencement de poutres entre elles dans une façade en pan de bois,
  • La croix de saint AndrĂ© permet de poser la preuve par neuf qui permet de vĂ©rifier que le rĂ©sultat d'une opĂ©ration simple : addition, soustraction, multiplication ou division est probablement exacte[11],
  • La croix de saint AndrĂ© est une mĂ©thode de rĂ©solution d'Ă©quations Ă  une inconnue telles que pour des calculs de dilution du type N1 V1 + N2 V2 = N3 V3 avec V3 = V1 + V2 et V2 inconnu (Ni Ă©tant la normalitĂ© et Vi le volume). Elle permet Ă  un opĂ©rateur de calculer facilement V2 sans utilisation de l'algĂšbre),
  • En chimie et en ƒnologie particuliĂšrement on dĂ©termine les proportions d'un mĂ©lange par le procĂ©dĂ© appelĂ© rĂšgle du croisement des restes appelĂ© Ă©galement mĂ©thode de la croix de saint AndrĂ© pour obtenir par mutage un vin doux ou une boisson alcoolisĂ©e d'un titrage d'alcool dĂ©terminĂ©[12],
  • En gĂ©nie civil, la croix de saint AndrĂ© est un assemblage de poutres permettant de contreventer une structure[13],
  • C'est aussi le nom donnĂ© aux barriĂšres rectangulaires consolidĂ©es par une croix de saint AndrĂ© en son centre. Elles reprĂ©sentent 99,700 km de longueur dans Paris,
    BarriÚres en croix de saint André (Paris, rue Auber).
  • La croix de saint AndrĂ© est aussi un dispositif sur lequel on attache les suppliciĂ©s sous l'Ancien RĂ©gime,
  • Les pratiquants des jeux sado-masochistes utilisent Ă©galement la croix de saint AndrĂ© sur laquelle ils attachent le/la « suppliciĂ©(e) » avec son accord,
  • Les tailleurs de pierre en ont Ă©galement l'usage afin de vĂ©rifier qu'une surface est bien plane,
  • La croix de saint AndrĂ© est utilisĂ©e pour dĂ©signer une croix de poils plus foncĂ©s au niveau du garrot de certaines races d'Ăąnes,
  • La croix de saint AndrĂ© est une installation de drainage pour l'assĂšchement des caves humides.
  • La croix de saint AndrĂ© est une configuration de 4 safrans permettant de diriger un sous-marin en direction et en immersion, utilisĂ© par la classe Suffren.
  • Dans un aĂ©rodrome, des croix de saint AndrĂ© peuvent ĂȘtre peintes au sol ou dessinĂ©es Ă  l'aide de lampes pour indiquer une piste ou une voie de circulation fermĂ©e.

Notes et références

  1. « Croix de saint andré », sur cadole.eu (consulté le ).
  2. Chronica magistri Rogeri de Houedene. Vol. 2 / ed. by William Stubbs, 1868-1870, p.335 - http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k50282q/f442.image
  3. « La grande encyclopédie : inventaire raisonné des sciences, des lettres et des arts. Tome 14 / par une société de savants et de gens de lettres ; sous la dir. de MM. Berthelot,... Hartwig Derenbourg,... F.-Camille Dreyfus,... A. Giry,... [et al.] », sur Gallica, 1885-1902 (consulté le ).
  4. (en) Article sur Saltiresociety.org.uk [lire en ligne]
  5. De mĂȘme, les anglophones appellent croix de saint Alban une croix de saint AndrĂ© jaune sur fond bleu
  6. qui tourne dans le sens inverse des aiguilles d'une montre.
  7. (en) Hayes-McCoy, A history of Irish flags from earliest times, p. 38
  8. opinion de l'Ă©glise
  9. Grand dictionnaire terminologique
  10. http://www.somme.pref.gouv.fr/securite/securite_routiere/document/passage_niveau_depliant.pdf
  11. Gérard Villemin, « PREUVE PAR NEUF Spécial débutant », sur NOMBRES - Curiosités, théorie et usages (consulté le ).
  12. Pierre Massote, Le défi des vins doux naturels, London, UK : ISTE Editions Ltd, coll. « Collection agriculture et agronomie », , p. 359.
  13. La croix de Saint-André d'aprÚs le dictionnaire de J. Justin Storck

Bibliographie complémentaire

  • Nicolas Vernot, « La croix de Saint AndrĂ©, facteur d’unitĂ© entre les Pays-Bas et le comtĂ© de Bourgogne, de Maximilien aux Archiducs (-) », dans Laurence Delobette (dir.) et Paul Delsalle (dir.), La Franche-ComtĂ© et les anciens Pays-Bas, XIIIe – XVIIIe siĂšcles, t. 1 : Aspects politiques, diplomatiques, religieux et artistiques, Actes du colloque international, Vesoul Tournai, -, Besançon, Presses universitaires de Franche-ComtĂ©, (lire en ligne le chapitre), p. 95-128

Annexes

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