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Spike Lee

Spike Lee [spaÉȘk liː][1], de son vrai nom Shelton Jackson Lee, est un scĂ©nariste, rĂ©alisateur, acteur et producteur amĂ©ricain nĂ© le Ă  Atlanta (GĂ©orgie, États-Unis).

Ses films se focalisent souvent sur la communautĂ© afro-amĂ©ricaine et, en gĂ©nĂ©ral, sur les problĂšmes sociaux et identitaires des minoritĂ©s. Certaines de ses Ɠuvres ont suscitĂ© des polĂ©miques et des dĂ©bats[2].

Il est souvent acteur dans ses propres films, notamment ses premiers.

Biographie

Jeunesse et formation

Né à Atlanta en Géorgie[3], il est le fils de Jacqueline Carroll (née Shelton), professeure d'arts et de littérature, et de Bill Lee, musicien et compositeur[4] - [5]. Il est issu d'une famille nombreuse : Joie (née en 1962), David (né en 1961), et Cinqué (né en 1966). Sa famille part ensuite pour New York. Spike Lee grandit à Fort Greene, un quartier de l'arrondissement de Brooklyn. Durant son enfance, sa mÚre le surnomme « Spike ».

ÉlevĂ© dans un milieu artistique et intellectuel favorisĂ©, il Ă©tudie au prestigieux Morehouse CollĂšge, universitĂ© destinĂ©e Ă  former les Ă©lites noires amĂ©ricaines puis Ă  la Tisch School of the Arts, Ă©cole de cinĂ©ma la plus renommĂ©e de la cĂŽte est des États-Unis. À la fin de ses Ă©tudes, il rĂ©alise le moyen mĂ©trage Joe's Bed-Stuy Barbershop: We Cut Heads (1983), qui obtient de nombreuses rĂ©compenses[6].

Des tests ADN indiquent qu'il est de descendance camerounaise[7].

CarriÚre cinématographique

Spike Lee fonde trĂšs vite sa propre sociĂ©tĂ© de production, 40 Acres & A Mule Filmworks, en rĂ©fĂ©rence Ă  40 acres et une mule (promesse d'indemnisation faite aux esclaves afro-amĂ©ricains libĂ©rĂ©s aprĂšs la guerre de SĂ©cession : 40 acres (16 hectares) de terre Ă  cultiver et une mule pour traĂźner une charrue). C'est aussi une phrase entendue dans "Gone with the wind" quand Scarlett O'Hara retourne Ă  Atlanta Ă  la fin de la guerre de SĂ©cession[6]. Il rĂ©alise ensuite son premier long mĂ©trage, Nola Darling n'en fait qu'Ă  sa tĂȘte, qui sort en 1986. TournĂ© en seulement douze jours dans le style du cinĂ©ma de guĂ©rilla, le film remporte notamment le prix de la jeunesse au festival de Cannes 1986. De plus, le film connaĂźt un succĂšs critique et commercial, aussi bien en France qu'aux États-Unis. Cela fait alors de lui le nouveau porte-parole du cinĂ©ma afro-amĂ©ricain[6].

À la fin des annĂ©es 1980 et au milieu des annĂ©es 1990, il tourne Ă  un rythme soutenu : School Daze (1988), Do the Right Thing (1989), Mo' Better Blues (1990) et Jungle Fever (1991). Ce dernier, prĂ©sentĂ© au festival de Cannes 1991, est un succĂšs et rĂ©vĂšle au grand public Samuel L. Jackson, dont la prestation est globalement acclamĂ©e par les critiques. Spike Lee prend aussi l'habitude d'apparaitre dans ses propres films, dans des rĂŽles plus ou moins importants.

Il enchaine avec le film biographique Malcolm X (1992). Malgré de bonnes critiques, le film ne rencontre pas de succÚs au box-office[8] - [9]. AprÚs de multiples prises de position contre la communauté WASP (White Anglo-Saxon Protestant), sa renommée est en partie écornée. Au milieu des années 1990, il développe des projets plus modestes, essentiellement situés à Brooklyn, comme Crooklyn (1994) et Clockers (1995). Il peine alors à retrouver le succÚs commercial de ses débuts[6]. Girl 6, sorti en 1996, premier de ses films au scénario duquel il ne contribue pas. Le film recevra lui aussi des critiques négatives et sera un flop au box-office[10] - [11] - [12].

Alors qu'il continue de tourner fréquemment, ses films sont des échecs commerciaux. Ce n'est qu'avec le thriller Inside Man : L'Homme de l'intérieur, qu'il renoue avec le succÚs au box-office en 2006. Pour un budget de 45 millions de dollars, le film récolte 186 millions de dollars dans le monde et enregistre plus d'un million d'entrées en France (38e meilleur résultat au Box-office annuel français)[13] - [14].

En 2006, il réalise un film documentaire sur La Nouvelle-Orléans touchée par l'ouragan Katrina, Katrina (When the Levees Broke), diffusé sur HBO. Il interviewe plus de cent victimes en parcourant la ville dévastée avec, notamment, Terence Blanchard, trompettiste natif de cette ville, et qui travaille sur la musique de ses films depuis vingt ans. Durant l'été 2009, il tourne son documentaire Kobe Doin' Work sur la préparation de la vedette de la NBA Kobe Bryant lors d'un match opposant son équipe des Lakers de Los Angeles à celle des Spurs de San Antonio.

Admirateur de Michael Jackson, il a rĂ©alisĂ© deux clips pour They Don't Care About Us en 1996 ainsi que le documentaire Bad 25 en 2012, pour fĂȘter les 25 ans de l'album Bad. Également ami de longue date de Prince, il a rĂ©alisĂ© son clip pour la chanson Money Don't Matter 2 Night, tirĂ©e de l'album Diamonds and Pearls, qui aborde le thĂšme de la pauvretĂ© aux États-Unis. À l'annonce de la disparition du « Kid de Minneapolis », Spike Lee rĂ©unit plusieurs milliers de personnes devant son domicile pour lui rendre hommage et organise quelques semaines plus tard une fĂȘte Ă  Brooklyn — code vestimentaire violet, bien sĂ»r — pour cĂ©lĂ©brer l'anniversaire de la vedette rĂ©cemment disparue.

AprÚs plusieurs films plus ou moins médiatisés et plutÎt confidentiels, Spike Lee revient sur le devant de la scÚne en 2018 avec BlacKkKlansman : J'ai infiltré le Ku Klux Klan. Inspiré de l'histoire de Ron Stallworth, le film met en scÚne un policier afro-américain infiltrant le Ku Klux Klan. Le film obtient de nombreuses récompenses, comme le Grand prix du Festival de Cannes et l'Oscar du meilleur scénario adapté et Spike Lee est nommé pour la premiÚre fois de sa carriÚre à l'Oscar du meilleur réalisateur. Le film est par ailleurs un succÚs commercial[15].

Participation Ă  des festivals

En , il fait partie du jury des longs métrages en compétition pour le Lion d'or du 61e festival de Venise, sous la présidence du réalisateur britannique John Boorman. Les comédiennes Scarlett Johansson et Helen Mirren en font également partie.

En , il est dĂ©signĂ© prĂ©sident du jury du 73e festival de Cannes. Il est la premiĂšre personnalitĂ© noire Ă  occuper cette fonction[16]. Il succĂšde au rĂ©alisateur mexicain Alejandro GonzĂĄlez Iñårritu. Le festival est cependant annulĂ© en raison de la pandĂ©mie de Covid-19. Spike Lee dĂ©clare cependant ĂȘtre prĂȘt pour assurer la prĂ©sidence du festival de 2021[17], ce qu’il confirme le 16 mars 2021 lors d’une conversation FaceTime avec Thierry FrĂ©maux.

Enseignement

En 1991, Spike Lee donne un cours à l'université Harvard sur la façon de faire un film.

En 1993, il enseigne Ă  la Tisch School of the Arts de l'universitĂ© de New York, oĂč il avait lui-mĂȘme Ă©tudiĂ©. En 2002, il est nommĂ© directeur artistique de l'Ă©cole[18]. Il est ensuite professeur titulaire de l'universitĂ© de New York[19].

Centres d'intĂ©rĂȘt

Spike Lee est un grand fan de basket-ball, particuliĂšrement des Knicks de New York.

Spike Lee est un grand amateur de sport. Il est fan de l'équipe de baseball des Yankees de New York, de l'équipe de basket-ball des Knicks de New York, de l'équipe de hockey sur glace des Rangers de New York mais également de l'équipe anglaise de football (soccer) Arsenal[20] - [21]. Sa passion pour le basket l'amÚne à participer au jeu vidéo NBA 2K16 sorti en 2015 : il est choisi pour créer le scénario du mode My career[22].

Engagements personnels

Spike Lee milite pour une discrimination positive en faveur des Noirs. Il demande ainsi la mise en place de quotas, y compris dans le domaine culturel, par exemple pour les Oscars, oĂč les acteurs noirs sont rarement nominĂ©s[23].

Il soutient Bernie Sanders pour l'investiture démocrate de 2020[24].

Famille et vie privée

Spike Lee rencontre l'avocate Tonya Lewis en 1992. Ils se marient l'année suivante à New York[25]. Ils ont une fille Satchel (née en 1994) et un fils Jackson (né en 1997)[26].

Il est le cousin de Malcolm D. Lee.

Filmographie

Longs métrages de fiction

Tableau récapitualtif

Sur ses longs métrages, Spike Lee officie sur d'autres postes que celui de réalisateur, le plus souvent comme scénariste et producteur :

Année Film RÎles
Réalisateur Producteur Scénariste Acteur
1983 Joe's Bed-Stuy Barbershop: We Cut Heads Oui Oui Oui Non
1986 Nola Darling n'en fait qu'Ă  sa tĂȘte Oui Oui Oui Oui
1988 School Daze Oui Oui Oui Oui
1989 Do the Right Thing Oui Oui Oui Oui
1990 Mo' Better Blues Oui Oui Oui Oui
1991 Jungle Fever Oui Oui Oui Oui
1992 Malcolm X Oui Oui Oui Oui
1994 Crooklyn Oui Oui Oui Oui
1995 Clockers Oui Oui Oui Oui
1996 Girl 6 Oui Oui Non Oui
Get on the Bus Oui Oui Non Non
1998 He Got Game Oui Oui Oui Non
1999 Summer of Sam Oui Oui Oui Oui
2000 The Very Black Show Oui Oui Oui Non
2002 La 25e Heure Oui Oui Non Non
2004 She Hate Me Oui Oui Oui Non
2006 Inside Man : L'Homme de l'intérieur Oui Non Non Non
2008 Miracle Ă  Santa Anna Oui Oui Non Non
2012 Red Hook Summer Oui Oui Oui Oui
2013 Old Boy Oui Non Non Non
2014 Da Sweet Blood of Jesus Oui Oui Oui Non
2015 Chi-Raq Oui Oui Oui Non
2018 BlacKkKlansman : J'ai infiltré le Ku Klux Klan Oui Oui Oui Non
2020 Da 5 Bloods Oui Oui Oui Non

Documentaires

Courts métrages

Téléfilms et séries TV

Clips vidéo

Jeux vidéo

Acteur

Distinctions

RĂ©compenses

Nominations

SĂ©lections

Commentaires

« A Spike Lee Joint »

Dans la plupart des gĂ©nĂ©riques de ses films, il n'est pas Ă©crit « A Spike Lee film » (« un film de Spike Lee ») mais « A Spike Lee Joint » (« un “joint” de Spike Lee »). Le cinĂ©aste n’a jamais rĂ©ellement expliquĂ© cela. Certaines personnes Ă©voquent la possibilitĂ© que cela aurait un rapport avec l'expression « That’s my joint », qui signifierait « C’est un super truc ». « Joint » peut aussi dĂ©signer quelque chose qui a de l’importance ou un endroit oĂč l’on se sent bien[27].

Déçu par le montage final de 104 minutes de son film Old Boy (2013), alors qu'il avait supervisé une version de 140 minutes, Spike Lee désavoue son film et préfÚre mettre « A Spike Lee film », au lieu de sa mention habituelle[28].

Collaborateurs réguliers

Spike Lee a rĂ©vĂ©lĂ© des acteurs aujourd'hui reconnus comme Denzel Washington, Halle Berry, Samuel L. Jackson ou Wesley Snipes qui ont tournĂ© dans plusieurs de ses films. Il a par ailleurs souvent travaillĂ© avec les mĂȘmes acteurs et actrices :

Samuel L. Jackson est présent dans six films du réalisateur.
Avec neuf films, John Turturro est l'acteur qui a le plus tourné pour Spike Lee.

En plus de ces nombreux actrices et acteurs, Spike Lee a confiĂ© la musique de la plupart de ses films depuis Jungle Fever (1991) au musicien de jazz Terence Blanchard. Le propre pĂšre du rĂ©alisateur, Bill Lee, a par ailleurs mis en musique les premiers films de son fils : Joe's Bed-Stuy Barbershop: We Cut Heads, Nola Darling n'en fait qu'Ă  sa tĂȘte, School Daze, Do the Right Thing et Mo' Better Blues

Double Dolly Shot

Dans plusieurs de ses films, il utilise un style de plan surnommĂ© « Double Dolly Shot ». On peut voir un ou plusieurs personnages fixĂ©s au mĂȘme support que la camĂ©ra sur une dolly. Le dĂ©cors derriĂšre l'acteur bouge, mais la camĂ©ra reste toujours Ă  la mĂȘme distance de l'acteur[29] - [27] - [30].

Polémiques et controverses

Spike Lee a parfois déclenché des controverses, notamment par sa maniÚre de défendre la communauté afro-américaine et ses critiques adressées à des cinéastes les plus réputés d'Hollywood. Il s'est ainsi heurté, notamment par média interposés, principalement avec les réalisateurs Quentin Tarantino et Clint Eastwood[31] - [32].

Accusations d’antisĂ©mitisme

Spike Lee est proche de leaders extrémistes noirs américains comme Al Sharpton ou Louis Farrakhan qui multiplient les discours haineux contre les juifs ou contre les blancs en général[33].

Oppositions avec Quentin Tarantino

Spike Lee reproche à Tarantino l'usage répété du mot « nigger ».

Spike Lee reproche Ă  Quentin Tarantino, qu'il a dirigĂ© dans Girl 6 (1996), d'utiliser Ă  outrance le mot « nigger » ou l'Ă©quivalent argotique « nigga » (« nĂšgre » ou « nĂ©gro » en français) dans ses films. Selon Spike Lee, ce ne sont pas les mots en eux-mĂȘmes qui dĂ©rangent, mais l'usage excessif que Quentin Tarantino en fait qui pose problĂšme. Lorsqu'un journaliste demande Ă  Quentin Tarantino s'il retravaillera un jour avec Spike Lee, il dĂ©clare « Il me reste encore deux films Ă  faire, et je n’ai pas l’intention de perdre du temps Ă  y travailler avec ce fils de pute. Il serait trĂšs heureux que j’accepte de travailler avec lui. Mais ça n’aura pas lieu »[34].

En 1998, peu aprÚs la sortie de Jackie Brown (1997), Quentin Tarantino déclare :

« [Spike Lee] n'a pas Ă©tĂ© suivi, je n'ai vu personne d'autre monter au crĂ©neau, et ce sont plutĂŽt des libĂ©raux blancs qui reprochent au film de n'ĂȘtre pas trĂšs correct. J'utilise le mot nigga parce que je n'ai qu'une idĂ©e en tĂȘte : ĂȘtre au plus prĂšs de la vĂ©ritĂ© des personnages d'Elmore Leonard, c'est ainsi qu'ils s'expriment : “Comment ça va, nigga ?” J'ai grandi dans un environnement oĂč on parlait comme ça. Je ne vois pas pourquoi je n'Ă©crirais pas les choses telles qu'elles sont. Je devrais prendre des pincettes pour Ă©crire un personnage noir ? Je suis bien placĂ© pour Ă©crire des personnages de jeune femme ou de vieux gangster mais pas des personnages noirs ? C'est dĂ©lirant[35]. »

— Quentin Tarantino, LibĂ©ration (avril 1998)

À la sortie du film Django Unchained (2012) de Quentin Tarantino, Spike Lee dĂ©clare :

« Je ne peux pas en parler, parce que je n'irai pas le voir. Je ne veux pas le voir. [
] Je pense que ça serait manquer de respect Ă  mes ancĂȘtres. C'est tout ce que j'ai Ă  dire. Je ne peux pas manquer de respect Ă  mes ancĂȘtres. »
Puis : « L'esclavage amĂ©ricain n'Ă©tait pas un western spaghetti de Sergio Leone. C'Ă©tait un holocauste. Mes ancĂȘtres Ă©taient esclaves. Je leur ferai honneur[36]. »

Louis Farrakhan, dirigeant de l'organisation politique et religieuse suprĂ©maciste noire Nation of Islam depuis 1981, dĂ©clare quant Ă  lui Ă  ce sujet : « Le film a changĂ© la direction des armes[37]. » Jamie Foxx, interprĂšte du rĂŽle-titre de Django Unchained, dĂ©clare quant Ă  lui : « Je respecte Spike, c'est un rĂ©alisateur incroyable, mais il devient trĂšs lourd lorsqu'il se met Ă  parler du travail de ses collĂšgues sans avoir vu leurs Ɠuvres. Pour moi, ça c'est irresponsable. Pour moi, la question est : “D'oĂč vient Spike Lee ?” Il n'a jamais aimĂ© Whoopi Goldberg, il n'aime pas Tyler Perry, il n'aime personne. Je pense juste qu'il continue ce qu'il a toujours fait[38]. » Samuel L. Jackson ajoute quant Ă  lui : « Y avait-il un autre mot pour appeler les personnes noires dans le langage courant Ă  cette Ă©poque ? Si vous devez faire un film d'Ă©poque, alors vous devez utiliser le langage qui Ă©tait prĂ©sent. Et c'Ă©tait ce langage qui Ă©tait prĂ©sent Ă  cette Ă©poque. J'ai grandi dans le Sud, j'ai entendu N****r toute ma vie. Je ne suis pas perturbĂ© par ça[39]. »

Opposition avec Clint Eastwood

Lors de la promotion de Miracle Ă  Santa Anna au festival de Cannes 2008, Spike Lee fait de multiples reproches Ă  Clint Eastwood, notamment sur l'absence de soldats afro-amĂ©ricains dans son diptyque de guerre MĂ©moires de nos pĂšres / Lettres d'Iwo Jima (2006) : « Clint Eastwood a fait deux films sur Iwo Jima qui dĂ©passaient les quatre heures au total et pas un acteur noir n'est vu Ă  l'Ă©cran. (
) Dans sa version d'Iwo Jima, les soldats noirs n'existaient pas ». Clint Eastwood rĂ©pondra que des soldats afro-amĂ©ricains « n'ont pas hissĂ© le drapeau. L'histoire est celle (
) de la photo au drapeau, et ils (les Noirs) n'ont pas fait cela. Si je mettais un acteur afro-amĂ©ricain Ă  cet endroit, les gens diraient : “Ce gars a perdu la raison”. Ce n'est pas conforme Ă  l'Histoire[40]. »

Eastwood ajoutera que Spike Lee lui en voulait depuis qu'il avait fait Bird, film biographique sur le musicien noir Charlie Parker. Spike Lee rĂ©pondra plus tard aux remarques d'Eastwood : « D'abord cet homme n'est pas mon pĂšre et nous ne sommes pas sur une plantation. Je n'ai jamais dit qu'un des portant le drapeau devait ĂȘtre noir. J'ai dit que les Afro-amĂ©ricains avaient jouĂ© un rĂŽle important Ă  Iwo Jima[41] - [32]. »

Peu aprÚs, Spike Lee déclarera cependant que tout cela a été exagéré par les médias et qu'ils se sont réconciliés, via leur ami commun Steven Spielberg, et qu'il a envoyé une copie de Miracle à Santa Anna à Clint Eastwood[42].

Spike TV

En , Spike Lee obtient une injonction par la Cour suprĂȘme de New York afin d'empĂȘcher le changement de nom de la chaĂźne The New TNN en Spike TV, de crainte que le public l'associe Ă  la chaĂźne. L'affaire est rĂ©glĂ©e hors cour le . Le changement de nom a cependant bien lieu de . La chaĂźne conservera le nom de Spike jusqu'en 2018, oĂč elle est renommĂ©e Paramount Network[43] - [44] - [45].

Green Book

Lorsque le film Green Book : Sur les routes du sud obtient l'Oscar du meilleur film en 2019, Spike Lee lÚve les bras et quitte la salle en signe de désaccord. Il ne revient dans le théùtre Dolby qu'aprÚs les discours. Il explique son choix en critiquant le point de vue prétendument pro-blanc de ce film, qui montre comment un homme de main blanc et raciste devient finalement l'ami d'un pianiste noir et homosexuel et déclare notamment : « Pas ma tasse de thé. Un tel point de vue sur les Noirs n'est vraiment pas tolérable[32]. »

Notes et références

  1. Prononciation en anglais américain retranscrite selon la norme API.
  2. « Spike Lee, futur président du jury de Cannes et pourvoyeur de punchlines trÚs politiques », sur 20 Minutes, (consulté le ).
  3. (en) « Spike Lee | Biography, Movies, & Facts », sur Encyclopedia Britannica (consulté le ).
  4. « Spike Lee Biography (1956?-) », Filmreference.com (consulté le ).
  5. Épisode 7, septiĂšme Ă©pisode de la premiĂšre saison de la sĂ©rie Who Do You Think You Are?. DiffusĂ© pour la premiĂšre fois le April 30, 2010 sur le rĂ©seau NBC..
  6. Biographie - Allociné
  7. « Cameroun : Spike Lee foulera bientĂŽt la terre de ses ancĂȘtres paternels », sur Franceinfo, (consultĂ© le ).
  8. (en) « Malcolm X », sur Box Office Mojo (consulté le ).
  9. (en) Ellis Cashmore, The Black Culture Industry, (lire en ligne), p. 154.
  10. (en) « Girl 6 (1996) », sur Rotten Tomatoes, Fandango Media (consulté le ).
  11. (en) « Girl 6 Reviews », sur Metacritic, CBS Interactive (consulté le ).
  12. (en) Box-office - Box Office Mojo
  13. (en) « Inside Man », sur Box Office Mojo (consulté le ).
  14. « Inside Man : L'Homme de l'intérieur », sur JP's Box-office (consulté le ).
  15. « BlacKkKlansman », sur JP box-office.com (consulté le ).
  16. Didier Péron, « Spike Lee, premier président noir du jury du Festival de Cannes », sur Libération, .
  17. « Cannes : Spike Lee toujours partant pour ĂȘtre le prĂ©sident en 2021 », sur AllocinĂ©, (consultĂ© le ).
  18. (en) « Professor web page », sur Université de New York (consulté le ).
  19. (en) Sandra Gonzalez, « Spike Lee strives to be on the right side of history », sur CNN, .
  20. (en) « Arsenal Supporters Series: Spike Lee » [archive du ], Arsenal.theoffside.com (consulté le ).
  21. (en-US) foxsports Oct 29 et 2011 at 1:00a ET, « Spike Lee makes the switch to NHL », sur FOX Sports, (consulté le ).
  22. « 2K16: Spike Lee au scénario », sur orange.fr, .
  23. Voir sur huffingtonpost.fr.
  24. (en-US) Ann Schmidt, « Bernie Sanders' biggest star-studded backers: Mark Ruffalo, Danny DeVito and others », sur Fox News, (consulté le )
  25. (en) Rothkranz, Lindzy, « Tonya Lewis Lee, Spike's Wife: 5 Fast Facts You Need to Know », Heavy.
  26. (en) « Black Celebrity Kids, babies, and their Parents » [archive du ], sur Blackcelebkids.Com, (consulté le ).
  27. « Ce que vous ne savez pas sur Spike Lee », sur Open Minded (consulté le ).
  28. (en) Trivia of Oldboy sur l’Internet Movie Database.
  29. (en) Spike Lee's Secret Weapon: The Double Dolly Shot - Ceros Originals
  30. (en) [vidéo] Spike Lee - The Dolly Shot sur YouTube (consulté le ).
  31. Voir sur rue89.nouvelobs.com.
  32. « Les quatre grandes colÚres de Spike Lee », sur Le Point, (consulté le ).
  33. « Spike Lee : militant haineux et racialiste », sur Valeurs Actuelles, (consulté le ).
  34. « Tarantino et Spike Lee : la querelle se poursuit », sur Allociné, (consulté le ).
  35. « Les films de la Blaxploitation, un vĂ©ritable choc. Tarantino a “tout dĂ©vorĂ©â€ du cinĂ©ma black des annĂ©es 70 », sur LibĂ©ration, (consultĂ© le ).
  36. « Spike Lee boycotte le nouveau Tarantino » sur lci.tf1.fr.
  37. Django, sur finalcall.com.
  38. « Django Unchained - Jamie Foxx allume Spike Lee, "il est irresponsable" », sur Pure Break, (consulté le ).
  39. « Django Unchained : Quentin Tarantino raciste ? Nouvelle polémique débile des USA ! », sur Pure Break, (consulté le ).
  40. « Le torchon brûle entre Clint Eastwood et Spike Lee », sur Allociné, (consulté le ).
  41. « Spike Lee-Clint Eastwood : la guerre des mots », sur 20 Minutes, (consulté le ).
  42. (en) « "Access Exclusive: Spike Lee On Clint Eastwood: 'We're Cool'" OMG!/Yahoo! September 6, 2008 » [archive du ].
  43. (en) Allison Romano, « TNN Hopes Mainly Men Will Watch "Spike TV"s » [archive du ], sur broadcastingcable.com, (consulté le ).
  44. (en) « Breaking
 – 6/16/2003 – Broadcasting & Cable ».
  45. (en) « Spike sues over channel name », sur BBC News, (consulté le ).

Annexes

Bibliographie

Articles connexes

Liens externes


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