Juste parmi les nations
« Juste parmi les nations » (en hĂ©breu : ŚŚĄŚŚ ŚŚŚŚŚȘ ŚŚąŚŚŚ, Hasid Ummot Ha-'Olam, littĂ©ralement « gĂ©nĂ©reux des nations du monde ») est une expression du judaĂŻsme tirĂ©e du Talmud (traitĂ© Baba Batra, 15 b).
Juste parmi les nations | ||||||||||
DiplĂŽme de Yad Vashem pour Auguste et Jeanne Bieber. |
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Conditions | ||||||||||
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Décerné par | Israël | |||||||||
Type | DiplÎme et médaille | |||||||||
ĂligibilitĂ© | Ne pas ĂȘtre Juif et avoir apportĂ© une aide, dans des situations oĂč les Juifs Ă©taient impuissants et menacĂ©s de mort, au risque de sa propre vie et de celle de ses proches. | |||||||||
Statistiques | ||||||||||
Création | 1963 | |||||||||
Total | 27 712 | |||||||||
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En 1953, la Knesset (parlement d'IsraĂ«l), en mĂȘme temps quâelle crĂ©ait Ă JĂ©rusalem le mĂ©morial de Yad Vashem consacrĂ© aux victimes de la Shoah, dĂ©cida dâhonorer « les Justes parmi les nations qui ont mis leur vie en danger pour sauver des Juifs ». Le titre de Juste est dĂ©cernĂ© au nom de lâĂtat dâIsraĂ«l par le mĂ©morial de Yad Vashem. Au , 27 712 Justes[1] parmi les nations de 51 pays ont Ă©tĂ© honorĂ©s ; la Pologne, les Pays-Bas et la France sont les pays dont les citoyens ont Ă©tĂ© le plus mĂ©daillĂ©s[2]. En tout, les Justes ont sauvĂ© des centaines de milliers de personnes.
Il sâagit actuellement de la plus haute distinction honorifique dĂ©livrĂ©e par l'Ătat d'IsraĂ«l Ă des civils.
Notion de « Juste parmi les nations » dans la tradition juive
Dans la tradition du judaĂŻsme, la plupart des prĂ©ceptes et obligations contenus dans la Torah ou dans ses commentaires sâimposent seulement aux Juifs, Ă©tant hĂ©ritĂ©s de leurs ancĂȘtres qui furent volontaires pour cette charge. Ces obligations sont dĂ©taillĂ©es dans les 613 Commandements (mitzvot) de la Torah.
Les non-Juifs ont Ă suivre des principes Ă©thiques moins dĂ©taillĂ©s et beaucoup moins nombreux. Au sens large, tout non-Juif qui observe les « Sept commandements » est reconnu en tant que « Juste » (en hĂ©breu Tsadik) et est assurĂ© dâune rĂ©compense divine. Par exemple, dans les Ă©critures juives, Job reprĂ©sente parfaitement ce type de personne, tout comme MelchisĂ©dech, tous deux non-Juifs.
DâaprĂšs la Halakha[3], les sept catĂ©gories dâobligations divines incombant aux non-Juifs (ou lois noahides, de NoĂ©) sont :
- Reconnaßtre le Dieu Unique, créateur du monde ;
- Ne pas blasphémer contre Lui ;
- Instaurer des cours de Justice dans la société, qui garantissent la moralité publique ;
- Ne pas commettre de meurtre ;
- Ne pas commettre de vol ;
- Ne pas commettre dâadultĂšre ;
- Ne pas consommer le membre dâun animal vivant (et dâune maniĂšre plus large ne pas faire souffrir les animaux).
Dâautres normes sont considĂ©rĂ©es par les rabbins comme importantes, mais seules ces Sept Lois, supposĂ©es avoir Ă©tĂ© Ă©dictĂ©es au temps du patriarche NoĂ© par Dieu pour toute lâhumanitĂ©, sont impĂ©ratives.
DâaprĂšs lâenseignement rabbinique, les sociĂ©tĂ©s qui sâĂ©cartent dĂ©libĂ©rĂ©ment de ces prescriptions ne survivront pas, comme le montre lâĂ©pisode biblique de Sodome et Gomorrhe. Chaque sociĂ©tĂ© nâest ainsi maintenue par Dieu que pour le Bien des « Justes » vivant en son sein.
Origine
Le terme vient du Talmud (traitĂ© Baba Batra, 15 b)[4]. Signifiant « les pieux des nations », il sert Ă dĂ©signer des non-Juifs craignant Dieu. Lâusage du terme devient dâun emploi plus frĂ©quent dans la littĂ©rature mĂ©diĂ©vale oĂč sont dĂ©signĂ©s ainsi tous ceux qui font preuve de bienveillance Ă lâĂ©gard des Juifs. Le Zohar qualifie ainsi tout non-Juif qui se comporte avec justice[5].
Création du titre de Juste parmi les nations
Processus de création dans l'ordre juridique israélien
AprĂšs la fin de la Seconde Guerre mondiale, dans les annĂ©es 1950, prend corps en IsraĂ«l la volontĂ© de commĂ©morer les martyrs de la Shoah. En , le gouvernement israĂ©lien dĂ©pose Ă la Knesset un « projet de loi sur la commĂ©moration des martyrs et des hĂ©ros - Yad Vashem ». Câest lors de dĂ©bats, par un amendement au projet, quâest ajoutĂ©e une rĂ©fĂ©rence aux « Justes parmi les nations », non-Juifs qui ont risquĂ© leur vie pour venir en aide Ă des Juifs. La notion de Juste entre dans le champ lĂ©gal et politique par la loi du , au dernier alinĂ©a de lâarticle I fixant les thĂšmes dâaction du mĂ©morial.
Mais ce nâest quâĂ partir de 1963, comme une des consĂ©quences du procĂšs dâAdolf Eichmann Ă JĂ©rusalem qui entend faire la lumiĂšre sur les comportements pendant la guerre et distingue entre les attitudes des diffĂ©rents pays, institutions et communautĂ©s, ceux qui ont agi pour sauver des Juifs, que Yad Vashem enclenche une politique active dâidentification de ces « Justes »[6].
Signification politique de cet hommage
Yad Vashem estime que lâhommage rendu aux Justes parmi les nations revĂȘt une signification Ă©ducative et morale[7] :
- IsraĂ«l a lâobligation Ă©thique de reconnaĂźtre, dâhonorer et de saluer, au nom du peuple juif, les non-Juifs qui, malgrĂ© les grands risques encourus pour eux-mĂȘmes et pour leurs proches, ont aidĂ© des Juifs Ă un moment oĂč ils en avaient le plus besoin ;
- les actes des Justes prouvent quâil Ă©tait possible dâapporter au moins une aide aux Juifs. Lâargument selon lequel lâappareil terroriste nazi paralysait les initiatives contraires Ă la politique officielle est dĂ©menti par lâaction de milliers de personnes de tous les milieux et dans tous les pays, qui ont aidĂ© les Juifs Ă Ă©chapper Ă la « Solution finale ».
Monument au Juste inconnu
Yad Vashem a Ă©rigĂ© un monument au Juste inconnu dans lâallĂ©e des Justes, car il est quelquefois difficile de retrouver des traces de certaines tentatives de sauvetage : les informations sont rares et lâidentitĂ© du sauveteur demeure inconnue. Certains sauveteurs ont Ă©tĂ© assassinĂ©s avec leurs protĂ©gĂ©s juifs ; dans dâautres cas, personne ne sâest jamais prĂ©sentĂ© pour tĂ©moigner[8].
Octroi de la distinction
CritĂšres de choix
Depuis 1963, une « commission d'hommage », prĂ©sidĂ©e par un Juge de la Cour suprĂȘme d'IsraĂ«l, a Ă©tĂ© crĂ©Ă©e pour dĂ©cerner le titre de « Juste parmi les nations ».
La commission respecte des critĂšres prĂ©cis et sâappuie sur une documentation mĂ©thodique reposant principalement sur les tĂ©moignages directs. Les dossiers permettant dâĂ©tablir la reconnaissance dâun Juste doivent Ă©tablir, avec plusieurs tĂ©moignages concordants, des faits probants tels que :
- le fait dâavoir apportĂ© une aide dans des situations oĂč les Juifs Ă©taient impuissants et menacĂ©s de mort ou de dĂ©portation vers les camps de concentration ;
- le fait dâavoir Ă©tĂ© conscient quâen apportant cette aide, le sauveteur risquait sa vie, sa sĂ©curitĂ© ou sa libertĂ© personnelle, les nazis considĂ©rant lâassistance aux Juifs comme un crime ;
- le fait de nâavoir recherchĂ© aucune rĂ©compense ou compensation matĂ©rielle en contrepartie de lâaide apportĂ©e[9].
Conséquences de ce choix
Une personne reconnue comme un « Juste » se voit octroyer une mĂ©daille Ă son nom, un certificat officiel et son nom est gravĂ© sur le « Mur dâHonneur » dans le « Jardin des Justes » Ă Yad Vashem. Cette inscription remplace la plantation dâun arbre faute de place dans le mĂ©morial. Ces symboles sont remis au « Juste » ou Ă ses reprĂ©sentants lors de cĂ©rĂ©monies publiques.
Un Juste reçoit en outre un versement mensuel au niveau du salaire moyen dâIsraĂ«l. Diverses aides sanitaires et sociales lui sont accordĂ©es ainsi quâĂ son Ă©poux(se). Le « Juste » qui est en difficultĂ© - oĂč quâil rĂ©side - sera aidĂ© par La « Fondation juive pour les Justes », Ă©tablie Ă New York (Ătats-Unis) crĂ©Ă©e Ă cet effet. Le Fonds Anne Frank, Ă©tabli Ă BĂąle (Suisse) prend en charge tous frais mĂ©dicaux. Les « Justes » Ă©tablis en IsraĂ«l (57 personnes et leurs familles) reçoivent une pension d'Ătat[9].
Les lois de Yad Vashem autorisent « Ă confĂ©rer la citoyennetĂ© honoraire aux Justes parmi les nations et, sâils ont disparu, la citoyennetĂ© commĂ©morative de lâĂtat dâIsraĂ«l en reconnaissance de leurs actions ».
Au , 22 765 personnes, incluant les membres de la famille qui ont partagé les risques du sauvetage des Juifs, ont été reconnues Justes, représentant plus de 8 000 actions de secours authentifiées de par le monde.
La politique de Yad Vashem est de poursuivre ce programme tant que des demandes de reconnaissance étayées par des preuves lui seront transmises.
Lâoctroi de cette distinction doit honorer des actions incontestables, prouvĂ©es, largement individuelles hormis quelques exceptions comme le village français du Chambon-sur-Lignon, le village nĂ©erlandais de Nieuwlande, le rĂ©seau polonais d'aide aux Juifs Ć»egota ou la RĂ©sistance danoise. La difficultĂ© de trouver des tĂ©moignages directs ou le caractĂšre diffus de certaines actions rĂ©duisent le nombre des « Justes » identifiables[10].
Comme le précise le site de la section française de Yad Vashem, le livre des Justes ne sera jamais fermé, car nombreux sont ceux qui resteront anonymes[11], faute de témoignages. De plus, de nombreuses actions ont été effectuées par des réseaux trÚs variés, des actions successives de faible portée menées par de nombreuses personnes, assistées par une trÚs large « complicité passive ».
Communautés ou réseaux
- Aux Pays-Bas, trois groupements ont reçu l'honneur de Yad Vashem : le village de Nieuwlande ; l'ensemble des participants de la grÚve des 25 et 26 février 1941, entre quarante et cinquante mille personnes (ce fut la premiÚre grÚve contre la déportation des Juifs en Europe occupée) ; le groupe clandestin des résistants, connu comme NV (signifiant « société anonyme »), qui se consacrait au sauvetage des petites filles juives (environ deux cents, qui ont toutes survécu à la guerre).
- le village de Justes : Le Chambon-sur-Lignon, dont la population de trois mille habitants a été honorée collectivement pour avoir sauvé entre trois et cinq mille Juifs.
- Ć»egota â nom de code de la Commission dâaide aux Juifs (Rada Pomocy Ć»ydom) â organisation clandestine rĂ©sistante de l'Armia Krajowa active lors de la Shoah en Pologne entre 1942 et 1945, qui a sauvĂ© environ soixante-quinze mille Juifs polonais et dĂ©livrĂ© plus de soixante mille fausses identitĂ©s et documents pour dissimuler les Juifs dans la population. AppuyĂ©e notamment par de nombreuses communautĂ©s religieuses, elle opĂ©rait dans la RĂ©sistance intĂ©rieure sous la tutelle du Gouvernement polonais en exil.
- la rĂ©sistance danoise, qui, en 1943, met Ă lâabri en SuĂšde lâensemble de la communautĂ© prĂ©sente au Danemark.
- le Comité de défense des Juifs, qui, en Belgique, a assuré la protection de quatre mille enfants entre 1942 et 1944 (Andrée Geulen en est la figure la plus connue).
Quelques Justes parmi d'autres
Parmi les deux mille sept cents Justes honorĂ©s en France, diffĂ©rents groupes sont mis en exergue. Un dictionnaire des Justes de France, comportant plus de deux mille noms, a Ă©tĂ© publiĂ© en 2003[12] - [13]. Lâanalyse de ces noms montre une trĂšs grande diversitĂ© des conditions sociales et des mĂ©tiers, avec cependant une prĂ©dominance notable de femmes (60 % des occurrences)[10]. Le premier Juste parmi les nations nommĂ© en France en 1964 est le pĂšre Jean Fleury, connu pour son action auprĂšs des Juifs et des Tziganes du camp de la route de Limoges[14] - [15].
Quelques-uns des « Justes » plus connus montrent Ă©galement quâils relĂšvent dâorigine et de condition trĂšs diverses.
Diplomates
- Aracy de Carvalho, agent de chancellerie brĂ©silienne Ă Hambourg, Ă©pouse de lâĂ©crivain JoĂŁo GuimarĂŁes Rosa.
- Luiz Martins de Souza Dantas, ambassadeur du Brésil en France sous le régime de Vichy.
- Henryk SĆawik, homme politique et diplomate polonais, membre du PPS, qui a sauvĂ© prĂšs de cinq mille Juifs hongrois et polonais en leur fournissant de faux passeports. Il est mort au camp de concentration de Gusen.
- Per Anger, diplomate suédois en poste à Budapest.
- Friedrich Born, diplomate suisse et délégué du Comité international de la Croix-Rouge à Budapest, qui a sauvé entre onze et quinze mille personnes.
- Chiune Sugihara, consul du Japon en Lituanie en 1940, qui a dĂ©livrĂ© des milliers de visas Ă des Juifs qui purent ensuite traverser lâUnion soviĂ©tique et sauver leur vie.
- Varian Fry, qui, depuis Marseille, a aidĂ© plus de deux mille Juifs et militants antinazis (en particulier des intellectuels) Ă gagner les Ătats-Unis.
- Carl Lutz, vice-consul de Suisse à Budapest, qui a fourni les papiers qui permirent à soixante-deux mille Juifs d'échapper aux nazis, soit la plus vaste opération de sauvetage de la Seconde Guerre mondiale.
- Ăngel Sanz Briz, diplomate espagnol, qui a sauvĂ© environ cinq mille personnes Ă Budapest.
- Aristides de Sousa Mendes, consul du Portugal à Bordeaux, qui a délivré des visas, sauvant ainsi prÚs de trente mille personnes.
- François de Vial, AttachĂ© Ă lâambassade de France auprĂšs du Saint-SiĂšge Ă Rome de 1940 Ă 1944.
- Raoul Wallenberg, diplomate suédois, qui a sauvé environ vingt mille Juifs à Budapest.
- Ho Feng Shan, consul général de Chine à Vienne.
- Selahattin ĂlkĂŒmen, consul de Turquie Ă Rhodes qui a sauvĂ© les juifs de l'Ăźle pendant l'occupation allemande.
- Luiz Martins de Souza Dantas (1876-1954)
- Henryk SĆawik (1894-1944)
- Per Anger (1913-2002)
- Chiune Sugihara (1900-1986)
- Varian Fry (1907-1967)
- Carl Lutz (1895-1975)
- Ăngel Sanz Briz (1910-1980)
- Aristides de Sousa Mendes (1885-1954)
- François de Vial (1904-1985)
- Raoul Wallenberg (1912-1947)
Personnalités politiques
- Rémy Dumoncel, maire français et résistant mort en déportation.
- WĆadysĆaw Bartoszewski, homme politique et diplomate, prisonnier du camp d'Auschwitz, membre de Front du Renouveau Polonais (pl) et de Ć»egota, futur ministre et sĂ©nateur polonais.
- Justin Godart, ministre, député, sénateur et maire de Lyon.
- Loukas Karrer (maire) et l'Ă©vĂȘque Chrysostomos, Ă Zante
- Jan Karski, héros de la résistance polonaise qui témoigna du génocide des Juifs devant les Alliés.
- Zofia Kossak-Szczucka, écrivaine, essayiste, militante catholique et résistante polonaise, fondatrice de la Commission d'Aide aux Juifs ƻegota.
- Stefan KorboĆski (en), juriste et homme politique polonais membre du Parti paysan polonais (PSL), qui informait le gouvernement de Londres ainsi que la BBC de l'extermination des Juifs.
- Vytautas Landsbergis, pÚre de son homonyme, le premier président de la Lituanie aprÚs la dislocation du bloc soviétique.
- Jean Lecanuet, député, sénateur, ministre et ancien maire de Rouen.
- Pierre Merli, responsable de lâUnion dĂ©mocratique et socialiste de la RĂ©sistance, sĂ©nateur puis dĂ©putĂ©.
- Edmond Michelet, ministre, résistant-déporté.
- Olivier de Pierrebourg, député de la Creuse (1951-1973).
- Traian Popovici, maire de Czernowitz en Bucovine (1941-1942).
- Paul Ramadier, président du Conseil sous la QuatriÚme République (1947), et sa femme Marguerite.
- Irena Sendler, résistante polonaise qui sauva 2 500 enfants juifs du ghetto de Varsovie.
- Johan van Hulst, homme politique hollandais.
- WĆadysĆaw Bartoszewski (1922-2015)
- Justin Godart (1871-1956)
- Jan Karski (1914-2000)
- Zofia Kossak-Szczucka (1889-1968)
- Stefan KorboĆski (en) (1901-1989)
- Jean Lecanuet (1920-1993)
- Pierre Merli (1920-2002)
- Edmond Michelet (1899-1970)
- Traian Popovici (1892-1946)
- Paul Ramadier (1888-1961)
- Irena Sendler (1910-2008)
- Johan van Hulst (1911-2018)
Catholiques
- LâabbĂ© Joseph AndrĂ©, qui a placĂ© de nombreux enfants juifs dans des familles rurales des environs de Namur, en (Belgique).
- La sĆur Marie Arnol, dite sĆur LĂ©ocadie, mĂšre supĂ©rieure du couvent Sainte-Madeleine Ă VĂ©zelay.
- Le pĂšre Auguste Arribat, prĂȘtre et Ă©ducateur, vĂ©nĂ©rable.
- Christa Beran, chrétienne autrichienne ayant aidé Edith Hahn Beer.
- LâabbĂ© Pierre Bockel, prĂȘtre alsacien, qui a sauvĂ© plusieurs familles juives.
- La sĆur Anna Borkowska[16] - [17], mĂšre supĂ©rieure du couvent des sĆurs dominicaines de Vilnius.
- SĆur/mĂšre Eva Calay, Ă©conome et conseillĂšre gĂ©nĂ©rale des filles de la Croix de LiĂšge (Belgique), reconnue Juste parmi les nations en 2009.
- Le pÚre Pierre Capart, jésuite belge.
- Le pÚre Pierre Chaillet, jésuite, fondateur des Cahiers du Témoignage chrétien.
- LâabbĂ© Antoine Corriger, curĂ© de Chaumontel, en Val-d'Oise, qui a cachĂ© une quinzaine dâenfants et adultes juifs dans les sous-sols des locaux paroissiaux.
- Mgr de CourrĂšges, Ă©vĂȘque auxiliaire de Toulouse.
- Mgr Ettore Cunial, archevĂȘque titulaire de Soteropolis.
- Le pÚre Théomir Devaux, résistant et protecteur de Juifs dans la Sarthe.
- Le pĂšre Louis Adrien Favre, prĂȘtre et rĂ©sistant, fusillĂ© le 16 juillet 1944 prĂšs d'Annecy.
- Le pĂšre Jean Fleury[14].
- Le pĂšre Camille Folliet, prĂȘtre et rĂ©sistant, dĂ©portĂ©, mort Ă lâennemi.
- La sĆur Marie de la GenardiĂšre, religieuse[18] - [19].
- La sĆur Denise Bergon, religieuse, a sauvĂ© environ quatre-vingt-quinze rĂ©fugiĂ©s juifs, dont 83 enfants Ă Capdenac-Gare.
- L'abbĂ© Albert Gau, prĂȘtre, rĂ©sistant, journaliste et homme politique français;
- La sĆur Matylda Getter, mĂšre supĂ©rieure polonaise de l'ordre des SĆurs de la famille de Marie (CSFFM), qui a sauvĂ© des enfants du ghetto de Varsovie.
- Le cardinal Pierre Gerlier, archevĂȘque de Lyon.
- Giuseppe Girotti, prĂȘtre dominicain italien.
- L'abbé Alexandre Glasberg, qui a sauvé plusieurs centaines de Juifs.
- L'abbé Henri GrouÚs, dit l'abbé Pierre, qui a permis à plusieurs dizaines de Juifs de passer en Suisse par les Alpes, lorsqu'il était vicaire à Grenoble.
- Mgr Jean Delay, Ă©vĂȘque de Marseille.
- Le pÚre Jean-Baptiste Janssens, jésuite belge, plus tard supérieur général des jésuites.
- Le pĂšre Jacques de JĂ©sus, prĂȘtre religieux Ă Avon.
- Marius Jolivet, prĂȘtre, rĂ©sistant et passeur.
- Marius Chalve, Prélat de Sa Sainteté (1948) qui a sauvé notamment le Grand-rabin de Marseille Israël Salzer en lui fournissant de faux papiers pour aller en Suisse[20].
- La sĆur Teresa Janina Kierocinska, carmĂ©lite polonaise.
- Le pÚre Marie-Benoßt, surnommé « le pÚre des Juifs », qui a protégé des milliers de Juifs à Marseille, Nice puis Rome.
- Mgr Jean-Joseph Moussaron, archevĂȘque d'Albi.
- Le pÚre René de Naurois.
- Mgr Hugh O'Flaherty, prélat irlandais au Vatican.
- Mgr Daniel PĂ©zeril.
- Mgr Gabriel Piguet, Ă©vĂȘque de Clermont-Ferrand.
- Mgr Pierre-Marie Puech, Ă©vĂȘque auxiliaire d'Albi.
- Mgr Paul RĂ©mond, Ă©vĂȘque de Nice.
- Ălise Rivet, religieuse catholique et rĂ©sistante.
- Le pĂšre Jean Rosay.
- Mgr Angelo Rotta, nonce apostolique Ă Budapest.
- Le cardinal Jules SaliĂšge, archevĂȘque de Toulouse.
- Le pĂšre Robert Stahl.
- Mgr Pierre-Marie ThĂ©as, Ă©vĂȘque de Montauban.
- Le cardinal EugĂšne Tisserant.
- L'abbé Ludwik Wrodarczyk.
- Pierre Bockel (1914-1995)
- Pierre Chaillet (1900-1972)
- Louis Favre (1910-1944)
- Albert Gau (1910-1993)
- Mgr Gerlier (1880-1965)
- Giuseppe Girotti (1905-1945)
- Abbé Pierre (1912-2007)
- Mgr Delay (1879-1966)
- Jean-Baptiste Janssens (1889-1964)
- SĆur Marie-ThĂ©rĂšse de Saint-Joseph (1885-1946)
- PĂšre Marie-BenoĂźt (1895-1990)
- Mgr Moussaron (1877-1956)
- René de Naurois (1906-2006)
- Mgr RĂ©mond (1873-1963)
- MĂšre Marie Elisabeth de l'Eucharistie (1890-1945)
- Mgr SaliĂšge (1870-1956)
- Mgr Tisserant (1884-1972)
- Ludwik Wrodarczyk (1907-1943)
Protestants
Le site du Yad Vashem contient trois cent cinquante-quatre noms de pasteurs ou de responsables religieux protestants[21]. Voici quelques exemples :
- Madeleine Barot, secrétaire générale de la CIMADE.
- Le pasteur Marc Boegner, prĂ©sident de la FĂ©dĂ©ration protestante de France (1929-1961) et prĂ©sident du conseil national de lâĂglise rĂ©formĂ©e de France (1938-1950).
- Le pasteur André Bettex, pasteur au Riou, commune de Mazet (Haute-Loire).
- Le pasteur François Chazel et sa femme Liliane, de Vebron (LozÚre).
- Le pasteur Robert Cook, de Vabre, qui coordonna l'effort avec la municipalité et la gendarmerie pour cacher les réfugiés, Juifs et non-Juifs, et soutenir le maquis de Vabre.
- Le pasteur Albert Delord, de Carmaux (Tarn).
- Le pasteur Philadelphe Delord, directeur de la léproserie de la Chartreuse de Valbonne.
- Le pasteur Marc Donadille, de Vialas (LozÚre), et sa femme Françoise.
- Le pasteur André Dumas, secrétaire général de la Fédé, membre de la CIMADE, résistant, théologien et spécialiste de Karl Barth.
- Le pasteur Edmond Evrard, qui est venu en aide aux Juifs réfugiés à Nice, ainsi que le pasteur Pierre Gagnier et son épouse HélÚne, opérant au sein du Réseau Marcel.
- Le pasteur Paul Funé, son épouse Alice et sa fille Jeanne (Paul Funé était pasteur au Collet-de-DÚze).
- Le pasteur Charles Guillon, maire du Chambon-sur-Lignon, secrétaire international des UCJG et correspondant de la CIMADE, assurant de fréquentes liaisons avec GenÚve.
- Le pasteur Jean Jousselin, directeur de la Maison verte Ă Paris.
- Le pasteur Henri Nick, de Lille.
- Le pasteur Roland de Pury, de Lyon, et son Ă©pouse.
- Le pasteur Gåbor Sztehlo, qui a sauvé plusieurs centaines d'enfants juifs de Hongrie.
- Le pasteur André Trocmé, cofondateur du CollÚge Cévenol du Chambon-sur-Lignon, et son épouse Magda.
- Daniel TrocmĂ©, responsable de la Maison des grillons, au Chambon-sur-Lignon, arrĂȘtĂ© et mort en dĂ©portation[22].
- Le pasteur Ădouard Theis, cofondateur du CollĂšge CĂ©venol du Chambon-sur-Lignon.
- Le pasteur Paul Vergara, pasteur de l'Oratoire du Louvre Ă Paris, et son Ă©pouse Marcelle.
- Le pasteur Charles Westphal, président de la Fédération protestante de France (1961-1970) et, pendant la Seconde Guerre mondiale, pasteur à Grenoble[23].
- Marc Boegner (1881-1970)
- Henri Nick (1868-1954)
- GĂĄbor Sztehlo (1909-1974)
- André Trocmé (1901-1971)
- Magda Trocmé (1901-1996)
- Ădouard Theis (1899-1984)
Orthodoxes
- L'archevĂȘque Damaskinos d'AthĂšnes, en GrĂšce.
- Dimitri Klépinine.
- Marie Skobtsova, moniale orthodoxe Ă Paris, morte Ă RavensbrĂŒck le 31 mars 1945 et canonisĂ©e en 2004.
- Damaskinos d'AthĂšnes (1891-1949)
- Dimitri Klépinine (1904-1944)
- Marie Skobtsova (1891-1945)
Militaires et policiers
- L'adjudant-chef Marcellin Cazals, sous-officier de gendarmerie, qui a sauvé plus de 200 Juifs.
- Le lieutenant-colonel Henryk IwaĆski, de l'ArmĂ©e polonaise et soldat de l'Armia Krajowa, qui a fourni des armes lors du soulĂšvement du ghetto de Varsovie.
- Le colonel Henryk WoliĆski, juriste et soldat polonais de l'Armia Krajowa, cofondateur de Ć»egota, qui a cachĂ© vingt-cinq Juifs Ă son domicile et en a aidĂ© deux cent quatre-vingts autres.
- Le commandant Józef Sobiesiak (pl), organisateur de la section partisane 'Maks' de Volynie, grùce à qui ont survécu prÚs de cinq cents Juifs.
- Le policier WacĆaw NowiĆski, ainsi que sa femme Janina et son fils WacĆaw, qui ont cachĂ© des Juifs[24].
- Le général Pierre Robert de Saint-Vincent, commandant de la XIVe région militaire (Lyon).
- Le capitaine Paul GrĂŒninger, commandant de la police du canton de Saint-Gall en Suisse.
- Le chef dâescadron Maurice Berger, rĂ©sistant français (1901-1945), officier de gendarmerie Ă Riom.
- Le capitaine Wilm Hosenfeld, officier de la Wehrmacht.
- Edouard Vigneron[25], chef du service des étrangers de la police de Nancy, Pierre Marie[26] et trois collÚgues policiers (Charles Bouy[27], François Pinot[28] et Charles Thouron[29]) ont reçu la Médaille pour avoir fait échouer la rafle de Nancy et sauvé plus de trois cent cinquante personnes.
- La liste des soixante-quatre policiers et gendarmes français distingués a été publiée par la Société française d'histoire de la police[30].
- Marcellin Cazals (1905-2001)
- Henryk WoliĆski (1901-1986)
- JĂłzef Sobiesiak (pl) (1914-1971)
- Pierre Robert de Saint-Vincent (1882-1954)
- Paul GrĂŒninger (1891-1972)
- Maurice Berger (1901-1945)
Enseignants
- Krystyna Adolphowa, enseignante polonaise Ă Vilnius, qui a cachĂ© deux de ses Ă©lĂšves, les sĆurs jumelles Monica et Lydia Aran, nĂ©es Gluskin.
- Gaston Bourgeois, principal du collĂšge de Villeneuve-sur-Lot.
- Andrée Geulen, institutrice belge.
- Yvonne Hagnauer, institutrice, féministe et syndicaliste résistante, qui a protégé de nombreux adultes et abrité une soixantaine d'enfants orphelins à SÚvres (jusqu'à 70 % de ses pensionnaires d'internat en 1942). titrée le 10 septembre 1974[31].
- Renée Jacqmotte, éducatrice belge, a caché ou placé 25 enfants juifs et une famille.
- AimĂ©e Lallement, institutrice, militante associative et politique française, qui a adoptĂ© lâenfant quâelle avait sauvĂ©.
- Madeleine Michelis, professeur agrĂ©gĂ© au lycĂ©e dâĂtat de jeunes filles d'Amiens de 1942 Ă 1944 et rĂ©sistante (elle a protĂ©gĂ© des Ă©lĂšves juives du lycĂ©e Victor Duruy Ă Paris, oĂč elle enseignait en 1941, et a hĂ©bergĂ© puis fait passer en zone non occupĂ©e Claude Bloch, fille de l'architecte Jean-AndrĂ© Bloch[32]).
- Maria Rogowska-Falska (pl), enseignante et pédagogue polonaise, qui a caché plusieurs enfants, dont la fille de Salomon Fiszgrund, futur membre du PZPR.
- Madeleine Sorel, éducatrice belge, nommée Représentante de tous les Justes parmi les Nations de Belgique en 1994.
- Olga Zawadzka, enseignante et catéchiste polonaise qui a sauvé la vie à trois jeunes juives, dont Noe Livne.
- Andrée Geulen (1921-2022)
- Aimée Lallement (1898-1988)
- Madeleine Michelis (1913-1944)
- Maria Rogowska-Falska (pl) (1877-1944)
- Olga Zawadzka (1905-2008)
Artistes
- HĂ©lĂšne Duc, comĂ©dienne, qui a sauvĂ© avec sa mĂšre plusieurs dizaines de personnes et a Ă©tĂ© faite officier de la LĂ©gion dâhonneur[33].
- Jan DobraczyĆski, Ă©crivain et journaliste polonais, a aidĂ© Ć»egota Ă placer des enfants juifs dans des couvents.
- MieczysĆaw Fogg, musicien et chanteur polonais, qui a cachĂ© Ă son domicile Ă Varsovie des familles et amis juifs.
- Marianne Golz, chanteuse d'opéra allemande, cache des familles juives dans sa maison de Prague et, aprÚs son arrestation, arrive à faire libérer ses associés en prenant toute la responsabilité de cette action.
- Zofia Kossak-Szczucka, écrivaine polonaise et cofondatrice de l'organisation ƻegota, qui est venue en aide à des centaines de Juifs, en particulier des enfants.
- CzesĆaw MiĆosz, poĂšte, romancier, essayiste et traducteur polonais, prix Nobel de littĂ©rature, a cachĂ© des Juifs avec son frĂšre Andrzej.
- Igor Newerly, écrivain et pédagogue polonais, secrétaire de Janusz Korczak, cachait des journalistes juifs du ghetto de Varsovie.
- IstvĂĄn SzĆnyi, artiste peintre hongrois, maĂźtre de l'UniversitĂ© hongroise des beaux-arts de Budapest, qui a cachĂ© des Juifs Ă son domicile.
- Jerzy Zagórski (en), poÚte, essayiste et traducteur polonais, et sa femme Maria, qui ont caché à leur domicile dix-huit Juifs jusqu'à l'Insurrection de Varsovie.
- Jan DobraczyĆski (1910-1994)
- Marianne Golz (1895-1943)
- Zofia Kossak-Szczucka (1889-1968)
- CzesĆaw MiĆosz (1911-2004)
- Igor Newerly (1903-1987)
- Jerzy ZagĂłrski (1907-1984)
Chefs dâentreprise
- Hermann Friedrich Graebe, ingénieur allemand, qui a été à partir de 1941 directeur régional d'une entreprise de construction de Solingen dans l'Ukraine occupée par les Allemands.
- Giorgio Perlasca, homme dâaffaires italien qui, bloquĂ© Ă Budapest, a sauvĂ© cinq mille personnes en se faisant passer pour le consul dâEspagne.
- Oskar Schindler, chef dâentreprise allemand, qui, avec son Ă©pouse Ămilie, a sauvĂ© plus de mille deux cents personnes en les faisant travailler dans sa fabrique dâĂ©mail et de munitions situĂ©e en Pologne.
- Hans Walz (en), chef d'entreprise allemand, Directeur de la Robert Bosch GmbH.
- Jan Ć»abiĆski, directeur du Parc zoologique de Varsovie, rĂ©sistant et militaire de l'Armia Krajowa, qui a cachĂ© des centaines de Juifs sur le terrain du parc.
- Oskar Schindler (1908-1974)
- Hans Walz (en) (1883-1974)
- Jan Ć»abiĆski (1897-1974)
Membres du corps médical et pharmaciens
- Mohammed Helmy, mĂ©decin Ă©gyptien Ă Berlin, est dĂ©clarĂ© par le mĂ©morial de Yad Vashem comme Juste parmi les nations pour avoir pris des risques personnels pendant trois ans afin de sauver la vie d'Anna Gutman, nĂ©e Boros, de sa mĂšre Julie, de sa grand-mĂšre Cecilie Rudnik et de leur beau-pĂšre Georg Wehr, qui Ă©chappent tous Ă la Shoah. Helmy est le premier arabophone Ă ĂȘtre honorĂ© de la sorte[34] - [35].
- Roslï NÀf, infirmiÚre suisse, directrice de la Maison d'enfants du Chùteau de La Hille (AriÚge), une maison refuge pour orphelins juifs, sous le contrÎle du Secours aux Enfants lié à la Croix-Rouge suisse, qui sauve 90 enfants.
- Tadeusz Pankiewicz, pharmacien polonais qui a activement aidĂ© les Juifs du ghetto de Cracovie. Sa pharmacie Ă©tait situĂ©e dans le ghetto. Il a Ă©tĂ© l'un des derniers non-Juifs Ă rester dans le quartier et Ă tenir ouverte sa pharmacie jusquâau jour de la liquidation[36].
- ThérÚse Papillon, infirmiÚre, directrice du préventorium de l'Abbaye de Valloires (Somme).
- Franciszek PaweĆ Raszeja (pl), mĂ©decin polonais et professeur acadĂ©micien, tuĂ© par la Gestapo alors qu'il se rendait au ghetto pour soigner son patient.
- Dora RiviÚre, médecin[37].
- Adélaïde Hautval, psychiatre alsacienne, déportée à Auschwitz pour sympathie avec les Juifs.
- Ălisabeth Eidenbenz, infirmiĂšre suisse, fondatrice de la MaternitĂ© suisse d'Elne.
- Isaure Luzet, pharmacienne à Grenoble, membre des réseaux de résistance PériclÚs et Mathilda, aide au sauvetage d'enfants juifs en lien avec le couvent de Notre-Dame-de-Sion de Grenoble.
- Marie-Antoinette Gout, infirmiĂšre Ă Ăpinal, dĂ©portĂ©e Ă RavensbrĂŒck
- Georges Lauret, chef du service de la maternité de l'hospice général de Rouen, qui garda dans son service Linda Ganon et ses deux filles de janvier 1943 à août 1944.
- Ălisabeth Eidenbenz (1913-2011)
- Isaure Luzet (1899-1994)
- Tadeusz Pankiewicz (1908-1993)
Sportifs
- Gino Bartali, cycliste italien vainqueur notamment des Tours de France 1938 et 1948. Membre d'un réseau financé et abrité par le Vatican, il a contribué au salut de huit cents Juifs en transmettant des documents falsifiés qu'il cachait dans la selle et le guidon de son vélo.
- Gitta Mallasz, championne de natation et graphiste. Elle a sauvé une centaine de Juifs à Budapest en 1944[38] - [39].
- Gino Bartali (1914-2000)
Membres de familles royales
- La Reine des Belges Ălisabeth.
- La Princesse HélÚne de GrÚce, reine-mÚre de Roumanie, qui a participé au sauvetage de nombreux Juifs et opposants alors qu'elle représentait un régime allié des nazis.
- La Princesse Alice de Battenberg, princesse de GrĂšce et de Danemark, qui a protĂ©gĂ© une famille juive durant toute l'Occupation et ĆuvrĂ© pour la Croix-Rouge.
- Ălisabeth en BaviĂšre (1876-1965)
- HĂ©lĂšne de GrĂšce (1896-1982)
- Alice de Battenberg (1885-1969)
Autres personnalités
- Suzanne Babut (1887â1978), rĂ©sistante, hĂŽteliĂšre.
- Rolande Birgy, résistante française qui a fait passer des enfants juifs en Suisse.
- Marie Bouffa, membre de la Résistance belge, qui a, entre autres, hébergé une famille juive de sept personnes.
- Tadeusz CzeĆŒowski (pl), philosophe polonais qui a cachĂ© Ă son domicile huit Ă©vadĂ©s du ghetto de Vilnus, puis les a aidĂ©s Ă fuir la ville en leur procurant de faux papiers.
- WĆadysĆawa Choms (pl), militante politique polonaise, membre de l'organisation Ć»egota (section LwĂłw), qui a sauvĂ© de nombreuses personnes du ghetto de LwĂłw.
- Jeanne Daman, a aidé à sauver deux mille enfants juifs et de nombreuses femmes en Belgique.
- Madeleine De Meulemeester, avocate, personnalité du guidisme, sauve et cache des enfants juifs
- Maria Fedecka (pl), militante politique polonaise, qui a caché une famille de douze personnes à Vilnus.
- Julian Grobelny, leader de l'organisation ƻegota et sa femme Halina, qui ont sauvé un groupe d'enfants juifs.
- Anne-Marie Im Hof-Piguet, historienne suisse, fait passer la frontiĂšre suisse Ă une douzaine dâenfants juifs.
- Jan Karski, courrier et Ă©missaire du Gouvernement polonais en exil, auteur des rapports Karski, premiers rapports officiels sur la Shoah.
- Maria Kotarba, appelée ange d'Auschwitz, courrier du mouvement de Résistance Armia Krajowa puis prisonniÚre politique internée au camp d'Auschwitz, qui a fourni vivres et médicaments aux femmes juives du camp.
- Jerzy KrÄpeÄ et sa femme Irena (en), qui ont sauvĂ© une trentaine de Juifs prĂšs de PĆock, en Pologne.
- JosĂšphe MassĂ© nĂ©e Cardin (1923-1992) ; Ă©lĂšve du CollĂšge SĂ©vignĂ© durant lâOccupation, « Jo » a participĂ© Ă la protection de Pearl Golzmann, son amie du CollĂšge, de son frĂšre Henri, dâYvonne Netter ; dâAnne Wellers et de ses fils, AndrĂ© et Michel. Elle a Ă©tĂ© reconnue Juste parmi les Nations, ainsi que ses parents, Albertine et Joseph Cardin, le 14 dĂ©cembre 1992[40].
- Yvonne NĂšvejean, auxiliaire sociale belge, directrice de l'Ćuvre nationale de l'enfance
- Lorenzo Perrone, maçon italien qui a sauvé la vie de Primo Levi à Auschwitz[41].
- Germaine RibiÚre, étudiante et militante catholique française, membre de la Résistance, qui a sauvé de nombreux Juifs.
- Ălisabeth Risler-François, militante associative, responsable au sein de la FĂ©dĂ©ration Française des Eclaireuses, qui a cachĂ© des enfants Ă Vichy.
- Konrad Rudnicki, astronome polonais, professeur Ă l'UniversitĂ© Jagellonne de Cracovie et prĂȘtre de l'Ăglise mariavite, qui a cachĂ© avec ses proches la famille Weintraub.
- Abel Sarramiac, résistant français, qui a sauvé durant la Seconde Guerre mondiale de nombreux Juifs dans le Gers.
- Irena Sendlerowa, cofondatrice de l'organisation ƻegota, qui a contribué à sauver deux mille cinq cents enfants du ghetto de Varsovie.
- Leopold Socha, inspecteur des égouts, qui, avec sa femme Magdalena, a sauvé dix Juifs en les abritant dans les égouts de Lwów, en Pologne[42], comme le relate le film d'Agnieszka Holland Sous la ville (2011).
- Suzanne Spaak, militante antiraciste belge.
- Madeleine Steinberg née White (1921-2008), cette élÚve du CollÚge Sévigné durant les années 1930, a contribué à sauver plusieurs Juifs (hommes et femmes), en provenance du Ghetto de Varsovie, internés, comme elle, au camp de Vittel. Elle est reconnue Juste parmi les Nations le 25 août 2013. Cérémonie au CollÚge Sévigné le 11 juin 2014[40].
- Jan Karski (1914-2000)
- Maria Kotarba (1907-1956)
- Yvonne NĂšvejean (1900-1987)
- Konrad Rudnicki (1926-2013)
- Irena Sendler (1910-2008)
- Suzanne Spaak (1905-1944)
Justes par pays
Au , les Justes parmi les nations sont 28 217[43]. Les chiffres ci-dessous tiennent compte des Ătats actuels et non des Ătats existant au moment des faits (TchĂ©coslovaquie : 688, Roumanie : 139, Yougoslavie : 314, URSS : 4 552). Par ailleurs, dans les pays oĂč la dĂ©mocratie et la libertĂ© de lâinformation manquent ou ne sont apparus que rĂ©cemment, les rescapĂ©s ont eu du mal Ă retrouver leurs sauveteurs, ceux-ci nâont pas souvent osĂ© rechercher les personnes quâils avaient aidĂ©es, et lâexistence de Yad Vashem nâa Ă©tĂ© que tardivement connue, et plutĂŽt en milieu urbain que rural.
Pays dâorigine | Nombre de Justes | Notes |
---|---|---|
Albanie | 75 | Dont la famille Veseli. L'Albanie, pays à majorité musulmane, a sauvé la quasi-totalité de sa population juive résidente, soit environ 2 000 personnes[44] - [45] - [46]. |
Allemagne | 651 | Dont Oskar et Ămilie Schindler [47] ; le capitaine de la Wehrmacht Wilm Hosenfeld qui sauva WĆadysĆaw Szpilman[48] ; l'ingĂ©nieur Hermann Friedrich Graebe[49] â voir la liste des Justes allemands. |
Arménie | 24 | Dont Ashkhen Agopyan[50]. |
Autriche | 115 | Dont l'actrice Dorothea Neff[51]. |
Belgique | 1787 | Dont la Reine Ălisabeth[52] et Marie Bouffa[53]. |
Biélorussie | 680 | Dont Yefim Buldov[54]. |
Bosnie-Herzégovine | 49 | Dont Mustafa and Zejneba Hardaga, Izet and Bachriya Hardaga et Ahmed Sadik[55]. |
Brésil | 2 | Qui sont l'agent de chancellerie à Hambourg Aracy Guimarães Rosa et l'ambassadeur à Berlin Luiz Martins de Souza Dantas[56]. |
Bulgarie | 20 | Dont Dimitar Pechev [57] et Stéphane Ier (exarque bulgare)[58]. |
Chili | 2 | Dont Maria Errazuriz[59]. |
République de Chine | 2 | Qui sont le consul général à Vienne Ho Feng Shan et Pan-Jun-Shun[60]. |
Croatie | 130 | Dont Ivan (Ivica) Vranetic[61]. |
Cuba | 1 | Amparo (Otero) Pappo[62]. |
Danemark | 22 | Dont Henry Christen et Ellen Margrethe Thomsen[63]. La Résistance danoise veut que les personnes ayant sauvé des Juifs ne soient pas listés individuellement mais commémorés comme un seul groupe (voir par exemple Club de couture d'Elseneur)[64]. |
Ăgypte | 1 | Mohamed Helmy[65] |
Ăquateur | 1 | Manuel Antonio Munoz Borrero[66] |
Espagne | 9 | Dont le diplomate basĂ© Ă Budapest Ăngel Sanz Briz[67] |
Estonie | 3 | Uko et Eha Masing[68] et Polina Lentsman. |
Ătats-Unis | 5 | Dont le diplomate basĂ© Ă Marseille Varian Fry[69], et le sous-officier Roddie Edmonds[70] â voir la liste des Justes amĂ©ricains. |
France | 4206 | Dont le pÚre Jean Fleury, Georges Lauret, Germaine RibiÚre, Simone Tanner-Chaumet[71], Marc Boegner[72], Lucien Bunel[73], Marie Louise Carven[74] ;Marius Péraudeau, artiste peintre, papetier, chef d'entreprise, écrivain, éditeur, fondateur et conservateur de musées a caché deux famille juifs dans son entreprise du moulin à papier de Richard-de-Bas[75] l'institut Yad Vashem a aussi décerné un diplÎme d'honneur aux « habitants de la commune du Chambon-sur-Lignon et des communes voisines qui se sont portés à l'aide des Juifs durant l'occupation allemande »[76]. |
GĂ©orgie | 1 | SergueĂŻ Metreveli[77]. |
GrÚce | 364 | Dont la princesse Alice de Battenberg, princesse de GrÚce et du Danemark[78]. Elle est l'une des deux seules princesses européennes à avoir reçu ce titre. |
Hongrie | 876 | Dont Erzsebet Fajo[79] et GĂĄbor Sztehlo. |
Indonésie | 3 | Tole Madna et Mima Saina. |
Irlande | 1 | Mary Elizabeth Elmes[80]. |
Italie | 766 | Dont Don Gaetano Tantalo[81], Emanuele Stablum qui cacha 52 Juifs parmi ses malades[82] et Giorgio Perlasca, qui se fit passer pour le consul d'Espagne Ă Budapest. |
Japon | 1 | Chiune Sugihara[83]. |
Lettonie | 138 | Dont JÄnis et Johana Lipke[84]. |
Lituanie | 924 | Dont Sofija KymantaitÄ-ÄiurlionienÄ[85] ; les familles Rakevicius et Mozuraitis[86]. |
Luxembourg | 1 | Victor Bodson[87]. |
Macédoine du Nord | 10 | Dont Smiljan Cekada et Aleksandar et Blaga Todorov[88] |
Moldavie | 79 | Dont la famille Zvadaskaya[89]. |
Monténégro | 1 | Petar Zankovic[90]. |
NorvĂšge | 68 | Dont Per Faye Hansen[91] et Ingebjorg Sletten[92]. |
Pays-Bas | 5 982 | Dont Miep Gies, la femme qui cacha Anne Frank et sa famille[93] ; le village de Nieuwlande (117 personnes) ; deux personnes originaires des Antilles néerlandaises ; Johan van Hulst[94] ; Hendrika Gerritsen[95] ; Nicolaas et Willemijn Posthumus-van der Goot[96] ; Geertruida Wijsmuller-Meijer, qui a sauvé 10 000 enfants juifs d'Allemagne et d'Autriche[97]. |
Pérou | 3 | José Maria Barreto, José Gambetta et Isabel (Zuzunaga) Weill. |
Pologne | 7232 | C'est le pays qui compte le plus grand nombre de victimes et le plus grand nombre (plus d'un quart) de Justes parmi les nations au monde.
Parmi les plus connus :
|
Portugal | 3 | Aristides de Sousa Mendes[106], Carlos Sampaio Garrido et Joaquim Carreira. |
Tchéquie | 125 | Dont Milena Jesenskå[107] et Milena Herbenova[108]. |
Roumanie | 69 | Dont Viorica Agarici, Constantin Karadja et Traian Popovici maire de Tchernivtsi[109]. |
Royaume-Uni | 22 | Dont le major Frank Foley. |
Russie | 217 | Dont la famille Ivanov et Yelizaveta Kondratyeva[110]. |
Salvador | 1 | Jose Arturo Castellanos[111] |
Serbie | 139 | Dont Vera Arandjelovic[112]. |
Slovaquie | 638 | Dont Maria Chomova et sa fille, Olga Sramkova[113]. |
Slovénie | 16 | Dont Ivan Breskvar[114]. |
SuÚde | 10 | Dont Raoul Wallenberg, diplomate suédois à Budapest, qui sauva des milliers de Juifs[115]. |
Suisse | 49 | Dont Carl Lutz, diplomate Ă Budapest, Paul GrĂŒninger, chef de la police de Saint-Gall et Maurice Dubois (Croix-Rouge) |
Turquie | 1 | Qui est Selahattin ĂlkĂŒmen, consul sur l'Ăźle de Rhodes en GrĂšce[116]. |
Ukraine | 2691 | Dont la famille Gerasimchik[117]. |
ViĂȘt Nam | 1 | Paul Nguyen Cong Ahn[118]. |
Total | 27 362 |
Justes en France
Comme dans dâautres pays europĂ©ens, la France a connu des actions visant Ă aider les Juifs[11], certaines actives, dâautres traduisant une capacitĂ© diffuse et assez rĂ©pandue de « dĂ©sobĂ©issance civile » chez les Français.
La diversitĂ© des actions de sauvetage, en zone libre comme en zone occupĂ©e, la propension des laĂŻcs et des religieux Ă ne pas exĂ©cuter les lois du RĂ©gime de Vichy et les exigences des autoritĂ©s allemandes, la relativitĂ© de lâapplication des dĂ©cisions gouvernementales sont rĂ©vĂ©latrices de cette attitude qui a dĂ©butĂ© dĂšs 1940, avant les rafles de lâĂ©tĂ© 1942. DĂ©sobĂ©ir, câĂ©tait, Ă certains moments, prendre des risques pour ne pas collaborer et pour tenter de sauver autrui.
En France, 4 206 personnes ont Ă©tĂ© formellement identifiĂ©es comme Justes par Yad Vashem (chiffre janvier 2022[43]). Mais un bien plus grand nombre, probablement, a dĂ» agir pour sauver de la dĂ©portation les trois quarts des Juifs qui rĂ©sidaient alors en France : en , la France comptait environ 300 000 Juifs se rĂ©partissant ainsi : 110 000 français depuis plusieurs gĂ©nĂ©rations, 70 000 naturalisĂ©s français et 120 000 Ă©trangers et apatrides ; Ă ceux-ci sâajoutĂšrent en prĂšs de 40 000 rĂ©fugiĂ©s Juifs de Belgique, des Pays-Bas et du Luxembourg qui avaient fui sous le choc de lâinvasion allemande ; sans oublier les Juifs allemands, expulsĂ©s dâAllemagne en France par les nazis aprĂšs lâarmistice de 1940, dont 6 538 Juifs du Pays de Bade, du district du Palatinat et de Sarre ; nombre dâentre eux furent internĂ©s au Camp de Gurs[119]. 75 721 Juifs[120] furent dĂ©portĂ©s et 2 560 revinrent des camps[121].
« Justes de France »
La notion de « Justes de France » apparaĂźt dans une proposition de loi de Jean Le Garrec (groupe socialiste), dĂ©posĂ©e le et qui nâa pas abouti. Elle prĂ©voyait la crĂ©ation dâun titre de « Juste de France » tĂ©moignant dâactions accomplies durant la pĂ©riode du RĂ©gime de Vichy pour recueillir, protĂ©ger ou dĂ©fendre des personnes menacĂ©es de lâun des crimes dĂ©finis par les articles 211-1 Ă 213-5 du code pĂ©nal français (gĂ©nocide, crime contre lâhumanitĂ©).
Le titre de « Juste de France » aurait été décerné par une commission nationale créée à cet effet et qui aurait vérifié que les personnes concernées répondaient aux conditions fixées par le texte (avoir procuré, au risque conscient de sa vie ou de son intégrité corporelle, spontanément et sans espoir de contrepartie, une aide véritable à une personne se trouvant en situation de danger ou de péril immédiat). Cette proposition de loi n'aboutit pas.
En 2000, une nouvelle proposition de loi, adoptĂ©e Ă lâunanimitĂ© par les dĂ©putĂ©s, instaure une JournĂ©e nationale Ă la mĂ©moire des victimes des crimes racistes et antisĂ©mites de l'Ătat français et d'hommage aux « Justes » de France mais abandonne la crĂ©ation dâun titre de « Juste de France » dĂ©cernĂ© par la RĂ©publique française.
Sont donc désignées Justes de France les personnes ayant reçu le titre de « Juste parmi les nations », délivré par la commission israélienne de Yad Vashem aux protecteurs des seuls Juifs (et non à ceux des autres victimes de persécutions raciales, comme les Tsiganes)[122] et qui ont agi en France.
Néanmoins, les Français ayant secouru des Juifs pendant la Seconde Guerre mondiale et restés des « Justes » anonymes[11] sont honorés comme les « Justes parmi les nations » par une inscription dans la crypte du Panthéon de Paris, en tant que Justes de France.
Hommage aux Justes de France
- Un monument des « Justes parmi les nations » de France a Ă©tĂ© inaugurĂ© par le prĂ©sident de la RĂ©publique française Jacques Chirac le dans la clairiĂšre des Justes de la forĂȘt domaniale du ChĂąteau de Ripaille, sur le territoire de la commune de Thonon-les-Bains en Haute-Savoie.
- Le , Jacques Chirac et Simone Veil, prĂ©sidente de la Fondation pour la MĂ©moire de la Shoah et ancienne dĂ©portĂ©e, ont inaugurĂ© une inscription dans la crypte du PanthĂ©on de Paris en prĂ©sence de nombreuses personnalitĂ©s dont le prix Nobel de la paix Elie Wiesel. Il sâagit de l'« hommage de la Nation aux Justes de France », « Justes parmi les nations » ou hĂ©ros anonymes[11] qui ont sauvĂ© des milliers de Juifs pendant la Seconde Guerre mondiale.
- Le titre de « Justes parmi les nations » a Ă©tĂ© dĂ©cernĂ© Ă cette date Ă 2 725 Français, dont 240 encore en vie. Plusieurs dossiers sont en cours dâinstruction. Ă cette occasion, le PrĂ©sident de la RĂ©publique prononce un discours rappelant le refus de lâindiffĂ©rence et de lâaveuglement face Ă lâattitude haineuse et revancharde du RĂ©gime de Vichy[123]. La date du 18 janvier correspond Ă lâanniversaire de lâentrĂ©e des troupes soviĂ©tiques dans le camp dâAuschwitz.
On peut lire sur le mur de la crypte le texte suivant :
« Sous la chape de haine et de nuit tombĂ©e sur la France dans les annĂ©es dâoccupation, des lumiĂšres, par milliers, refusĂšrent de sâĂ©teindre. NommĂ©s « Justes parmi les nations » ou restĂ©s anonymes, des femmes et des hommes, de toutes origines et de toutes conditions, ont sauvĂ© des Juifs des persĂ©cutions antisĂ©mites et des camps dâextermination. Bravant les risques encourus, ils ont incarnĂ© lâhonneur de la France, ses valeurs de justice, de tolĂ©rance et dâhumanitĂ©. »
Cette cĂ©rĂ©monie fait suite Ă la dĂ©claration du au VĂ©lodrome d'Hiver dans laquelle le PrĂ©sident Chirac disait : « La folie criminelle de lâoccupant a Ă©tĂ© secondĂ©e par des Français, par lâĂtat français[124] », reconnaissant ainsi le rĂŽle de lâadministration française dans la dĂ©portation des Juifs en France. La cĂ©rĂ©monie suivait aussi lâinstauration en 2000 de la JournĂ©e nationale Ă la mĂ©moire des victimes des crimes racistes et antisĂ©mites de l'Ătat français et d'hommage aux « Justes » de France le 16 juillet de chaque annĂ©e[125].
MĂ©morial de la Shoah Ă Paris
Le MĂ©morial de la Shoah est situĂ© au 17 rue Geoffroy-lâAsnier, Ă Paris dans le IVe arrondissement, en plein cĆur du quartier du Marais.
Historique
Le MĂ©morial de la Shoah a ouvert ses portes le , Ă Paris, sur le site du MĂ©morial du martyr juif inconnu.
Cette institution succÚde au C.D.J.C. (Centre de documentation juive contemporaine), créé dans la clandestinité à Grenoble par Isaac Schneersohn en ), et au Mémorial du martyr juif inconnu (inauguré le ), à la suite de la fusion de ces deux institutions décidée en 1997.
Mur des Justes
Le MĂ©morial de la Shoah, auquel la Fondation pour la MĂ©moire de la Shoah apporte un soutien financier permanent, a rĂ©alisĂ©, Ă proximitĂ© du Mur des Noms oĂč sont gravĂ©s les noms des 76 000 Juifs dĂ©portĂ©s de France, un « Mur des Justes », sur le mur extĂ©rieur du mĂ©morial, en hommage Ă plus de 3 900 personnes reconnues « Justes parmi les nations » en France[126]. La liste des noms est ordonnĂ©e par l'annĂ©e oĂč le titre a Ă©tĂ© dĂ©cernĂ© et par ordre alphabĂ©tique. La rue oĂč se trouve la liste a Ă©tĂ© renommĂ©e « allĂ©e des Justes ». Ce « Mur des Justes », ainsi que lâexposition rĂ©alisĂ©e Ă cette occasion, ont Ă©tĂ© inaugurĂ©s le .
Listes des Justes par région ou département
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- Villes et Villages des Justes de France
Controverses
La notion de Juste parmi les nations entraĂźne quelques critiques : ainsi les Juifs qui sauvĂšrent des Juifs, comme les frĂšres Bielski, ne sont pas considĂ©rĂ©s comme des Justes, leur action Ă©tant jugĂ©e « normale ». Certains dĂ©bats ont eu lieu sur le fait de savoir si sauver des Juifs convertis au christianisme pouvait ĂȘtre considĂ©rĂ© comme lâaction de Justes. Les avis divergent sur cette question[127].
La dĂ©livrance du titre de Juste est basĂ©e uniquement sur des tĂ©moignages de Juifs en faveur de leurs anciens sauveteurs et donc des personnalitĂ©s, dont le rĂŽle dans le sauvetage de Juifs est avĂ©rĂ©, ne peuvent y prĂ©tendre si ce tĂ©moignage manque. MĂȘme des personnalitĂ©s unanimement rĂ©putĂ©es pour leur action ne peuvent ĂȘtre reconnues : c'est le cas de Mgr Bruno de Solages, recteur de l'universitĂ© catholique de Toulouse, dont le dossier n'a pu aboutir faute de tĂ©moignages de Juifs[128].
Par ailleurs, il existe des discussions sur lâambiguĂŻtĂ© de Justes comme Oskar Schindler et Traian Popovici, qui, dans leurs relations avec les Nazis ou leur Ă©quivalent local, ont mis en avant des raisons Ă©conomiques pour prĂ©server « leurs » Juifs : les commentateurs modernes dĂ©battent pour savoir si ces arguments avaient une motivation humaniste (prĂ©texte pour sauver des Juifs) ou bien Ă©taient « sincĂšrement cyniques » (raison rĂ©ellement Ă©conomique)[129]. Dans Nâoublie pas le petit JĂ©sus !, LâĂglise catholique et les enfants juifs (1940-1945), Maurice Rajsfus publie des tĂ©moignages sur les motivations explicitement prosĂ©lytes des dĂ©marches de certains sauveteurs dâenfants[130].
Des familles de Justes, comme celles du mĂ©decin Ă©gyptien Mohammed Helmy, ont refusĂ© d'ĂȘtre honorĂ©es par la mĂ©daille de Juste parmi les nations au motif des relations israĂ©lo-Ă©gyptiennes et de sa dĂ©livrance par un organe israĂ©lien ; un petit-neveu d'Helmy l'a finalement acceptĂ©e hors de l'ambassade d'IsraĂ«l en 2017[35] - [131] - [132].
Lente reconnaissance de certains Justes
La liste des récipiendaires du titre de Juste parmi les Nations s'enrichit au fil des recherches et des travaux historiques. C'est un « travail en [constante] progression » comme on peut le lire sur la base de données du site du mémorial de Yad Vashem. Cependant, il existe un certain nombre de personnages historiques qui se sont distingués par leur soutien inconditionnel et décisif envers leurs compatriotes juifs durant la Seconde Guerre Mondiale et dont les actes sont reconnus par les historiens mais qui ne jouissent pas pour autant de ce titre. Parmi ces personnages, il y a notamment des individus issus du monde musulman.
Selon El Watan, le recteur de la grande mosquĂ©e de Paris, Si Kaddour Benghabrit, fournissait sous l'Occupation de faux certificats d'identitĂ© musulmane Ă des Juifs vivant Ă Paris, notamment d'origine sĂ©farade. La grande mosquĂ©e de Paris sauva ainsi une centaine de Juifs et construisait mĂȘme de fausses pierres tombales dans le cimetiĂšre musulman de Bobigny pour attester de l'ascendance musulmane de certains Juifs. L'artiste et chanteur Salim Halali bĂ©nĂ©ficia ainsi de ce stratagĂšme. IsmaĂ«l Ferroukhi s'inspira de cette histoire pour rĂ©aliser son film Les Hommes libres. Un appel Ă tĂ©moin de Juifs sauvĂ©s par la MosquĂ©e de Paris entre 1942 et 1944 a Ă©tĂ© lancĂ© le pour que la mĂ©daille des Justes soit remise aux descendants de Si Kaddour Benghabrit[133].
Filmographie
- Samson, film d'Andrzej Wajda, 1961.
- Au revoir les enfants, film de Louis Malle, 1987.
- La Pourpre et le Noir, tĂ©lĂ©film rĂ©alisĂ© par Jerry London produit en 1983 dâaprĂšs le roman de J.P. Gallagher. BasĂ©e sur lâhistoire de Monseigneur Hugh OâFlaherty, haut dignitaire du Vatican.
- Korczak d'Andrzej Wajda, 1990.
- La Liste de Schindler, film de Steven Spielberg, (1993).
- La Colline aux mille enfants, téléfilm français réalisé par Jean-Louis Lorenzi, diffusé en 1994. Varian's War, téléfilm de Lionel Chetwynd, (2001). Basé sur l'histoire de Varian Fry.
- Le Pianiste, de Roman Polanski, (2002).
- Monsieur Batignole, film de GĂ©rard Jugnot, (2002).
- Perlasca, tĂ©lĂ©film italien rĂ©alisĂ© par Alberto Negrin dâaprĂšs la biographie de Giorgio Perlasca, diffusĂ© en janvier 2002 sur la RAI.
- Le Temps de la dĂ©sobĂ©issance, tĂ©lĂ©film rĂ©alisĂ© par Patrick Volson, diffusĂ© en 2006.Rita Loureiro lors d'une rĂ©pĂ©tition gĂ©nĂ©rale de la piĂšce DesobediĂȘncia en 2007, mettant en scĂšne la vie d'Aristides de Sousa Mendes, responsable du dĂ©part de plus de 10 000 rĂ©fugiĂ©s de France en Espagne puis au Portugal.
- Lâaviatore, film italien rĂ©alisĂ© par Carlo Carlei, 2007.
- Désobéir, téléfilm français sur Aristides de Sousa Mendes réalisé par Joël Santoni, diffusé en 2009.
- Un simple maillon, film documentaire de FrĂ©dĂ©ric Dumont et Bernard Balteau dans lequel AndrĂ©e Geulen raconte comment 12 femmes du ComitĂ© de DĂ©fense des Juifs se sont organisĂ©es en Belgique occupĂ©e pour sauver des milliers dâenfants. Production Les Films de la MĂ©moire, RTBF, WIP.*
- La Rafle, film de Roselyne Bosch, 2010.
- The Courageous Heart of Irena Sendler, téléfilm « biopic » sur Irena Sendlerowa réalisé par John Kent Harrison, 2009.
- Les Hommes libres, film d'Ismaël Ferroukhi (2011).
- Sous la ville, film d'Agnieszka Holland sur le ghetto de Lwow sorti en France en 2012.
- Paul GrĂŒninger, tĂ©lĂ©film d'Alain Gsponer basĂ© sur l'histoire de Paul GrĂŒninger, sorti en France en 2013[134].
- Les Justes, court métrage de Moïse Bendayan, avec HélÚne Carmona, musique originale d'Hubert Evin (2015)[135]
Notes et références
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Voir aussi
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Articles connexes
Liens externes
- (en) Site officiel
- Notice dans un dictionnaire ou une encyclopédie généraliste :
- (en)(he)(de)(ru)(es) Site international Yad Vashem
- Comité français pour Yad Vashem
- Introduction au Dictionnaire des Justes de France
- Irena Steinfeldt, « Juste risquer sa vie », sur Yad Vashem - France, article publié dans le Jerusalem Post du 25 mai 2009.
- Anonymes, Justes et Persécutés durant la période nazie dans les communes de France - Ste officiel