GĂĄbor Sztehlo
GĂĄbor Sztehlo, nĂ© le Ă Budapest et mort le Ă Interlaken dans le canton de Berne en Suisse, est un pasteur luthĂ©rien hongrois. Il a sauvĂ© plus de deux mille hongrois â dont une majoritĂ© d'enfants Juifs â pendant la Shoah au cours de la Seconde Guerre mondiale.
Naissance | |
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DĂ©cĂšs |
(Ă 64 ans) Interlaken |
SĂ©pulture | |
Nom dans la langue maternelle |
SztehlĂł GĂĄbor |
Nom de naissance |
Szenczy GĂĄbor |
Nationalité | |
Formation | |
Activités | |
ParentĂšle |
Distinction |
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Biographie
De mars Ă il entreprend avec le « ComitĂ© protestant du bon troupeau » d'organiser le sauvetage des enfants juifs abandonnĂ©s ou persĂ©cutĂ©s de Budapest et de les cacher dans des dizaines d'appartements ou abris situĂ©s pour la plupart Ă Buda. Tous les refuges ayant souffert des combats entre l'ArmĂ©e rouge et les troupes allemandes nazies, il dĂ©cide de protĂ©ger chez lui 33 enfants juifs pendant trois semaines. En Ă la libĂ©ration de la Hongrie il remet les enfants Ă leurs familles ou Ă des organisations de bienfaisance. Environ 1700 enfants juifs de Budapest purent ainsi ĂȘtre sauvĂ©s[1] - [2].
Mais beaucoup restent orphelins, formant des bandes d'enfants sans-abris Ă Budapest comme le dĂ©crit le film Quelque part en Europe et, au printemps 1945, G. Sztehlo, qui avait souvent mentionnĂ© pendant la guerre son idĂ©e de crĂ©er un « Ătat des enfants » pour les orphelins, se voit confier plusieurs centaines d'enfants que les orphelinats dĂ©bordĂ©s ne peuvent accueillir. Un membre de la famille de ManfrĂ©d Weiss (1857-1922), fondateur des aciĂ©ries de l'Ăźle de Csepel prĂšs de Budapest (Csepel MƱvek (en)), lui propose ses villas du quartier de Zugliget Ă Budapest, alors abandonnĂ©es, c'est ainsi que Sztehlo y fonde Gaudiopolis (en), la « ville de la joie » (ĂrömvĂĄros). Cette « rĂ©publique des enfants » Ă©tait une sociĂ©tĂ© au fonctionnement autonome, avec enseignement, libertĂ© religieuse, travail organisĂ© mais non obligatoire, ateliers d'artisanat et production de fruits ; elle avait comme monnaie le « dollar Gapo », dont le cours suivait la valeur d'un ticket de tramway et qui pouvait ĂȘtre changĂ© en nourriture ; il y avait mĂȘme une constitution et des lois, menteurs et voleurs pouvant ĂȘtre exclus, mĂȘme si le cas fut trĂšs rare. Elle n'Ă©tait soutenue ni par l'Ăglise ni par l'Ătat, mais bĂ©nĂ©ficiait de l'aide de la Croix-Rouge et a pu subsister jusqu'Ă sa dissolution et sa confiscation par l'Ă©tat en 1950[3]. Sur l'ancien domaine de Gaudiopolis se trouvent de nos jours le Foyer pour enfants VasvĂĄri PĂĄl, qui a pris le nom de Foyer pour enfants Sztehlo GĂĄbor en 2009, ainsi que quelques immeubles d'habitation construits entre 1974 et 1977.
En 1972 Gåbor Sztehlo est élevé à la dignité de « Juste parmi les nations » par le mémorial de Yad Vashem[3].
Ouvrage
- GĂĄbor Sztehlo, In the Hands of God, Ă©diteur : Gabor Sztehlo Foundation (1994), (ISBN 978-9630441483)
Notes et références
- (en) Kinga Frojimovics Jewish Budapest: Monuments, rites, history Central European University press 1999 p. 398
- (hu) BĂĄlint FĂŒzĂ©ki, « Sztehlo GĂĄbor, a gyermekmentĆ Â» [« GĂĄbor Sztehlo, le sauveur d'enfants »], NĂ©pszava,â (lire en ligne)
- (hu) A. B., « Gaudiopolis Ă”rangyala » [« L'ange gardien de Gaudiopolis »], HegyvidĂ©k, a XII. KerĂŒleti ĂnkormĂĄnyzat lapja, MunicipalitĂ© du 12e arrondissement de Budapest, vol. 38, no 19,â (lire en ligne)
Bibliographie
- Robert Rozett, Samuel Spector, Encyclopedia of the Holocaust Ă©d. Routledge 2013 p. 433 (ISBN 1-57958-307-5)
- Mohamed Amjahid, La république des enfants in la revue Books, septembre-, pages 44-49. Article paru dans Die Zeit le et traduit de l'allemand par Baptiste Touverey.