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Gitta Mallasz

Margit EugĂ©nia MallĂĄsz dite Gitta MallĂĄsz ou en France Gitta Mallasz (Ă©pouse Walder), nĂ©e le Ă  Laibach (Carniole, Autriche-Hongrie) et dĂ©cĂ©dĂ©e le Ă  Tartaras (commune d'Ampuis), s'est fait connaĂźtre par la publication du livre Dialogues avec l'ange dont elle se disait ĂȘtre le « scribe » et non « l'auteur ».

Gitta Mallasz
Biographie
Naissance
DĂ©cĂšs
Nom de naissance
Margit Eugenie Mallasz
Nationalités
Activités
Autres informations
Sport
Distinction

Biographie

Margit EugĂ©nia (Gitta) MallĂĄsz[1] est nĂ©e en 1907 dans une famille austro-hongroise. Son pĂšre Ă©tait officier de l'armĂ©e hongroise et sa mĂšre autrichienne. AprĂšs le traitĂ© de Trianon, son pĂšre est affectĂ© Ă  Budapest oĂč, adolescente, elle apprend le hongrois et frĂ©quente l’école des arts dĂ©coratifs oĂč elle se lie d’amitiĂ© avec une autre Ă©tudiante, Hanna Dallos.

TrĂšs douĂ©e pour la natation, elle intĂšgre en 1929 l'Ă©quipe nationale hongroise[2] et obtient la mĂ©daille de bronze du 4 × 100 m nage libre aux Championnats d'Europe de natation 1931 Ă  Paris[3] ainsi que d'autres mĂ©dailles dans ce sport. Elle fait ainsi connaissance de Lili Strausz, professeur d’expression corporelle et de relaxation, qui pratique aussi le massage.

Par la suite, Gitta Mallasz reprend le dessin, renoue avec Hanna Dallos et travaille dans l’atelier que celle-ci dirige avec son mari Joseph Kreutzer, concepteur de meubles[2], rue SzabĂł Ilonka (aujourd'hui rue Ilona) au-dessous du Bastion des pĂȘcheurs Ă  Budapest[4]. Elle y est graphiste, principalement pour le tourisme et la publicitĂ©[2]. L’antisĂ©mitisme sĂ©vissant Ă  Budapest, c’est elle, l’ex-championne et par ailleurs chrĂ©tienne, qui ramĂšne les commandes qu’Hanna et Joseph, juifs, ne peuvent plus solliciter[5].

1939-1944

La Seconde Guerre mondiale Ă©clate. L’atmosphĂšre devient lourde et angoissante. Hanna et Joseph Kreutzer louent une petite maison dans les environs de Budapest, rĂ©duisent leurs activitĂ©s pour se consacrer Ă  l’essentiel. Gitta Mallasz et Lili Strausz les rejoignent et les quatre jeunes gens discutent souvent le soir de leur situation dans cet environnement hostile, Ă  la recherche du sens de leurs existences[6].

Affiche publicitaire pour un prĂȘt de la loterie de Transsylvanie, G. Mallasz, 1941 (Ă  gauche).

Le , au cours de leurs discussions quotidiennes, alors que Gitta prĂ©sente ses rĂ©flexions Ă  Hanna, celle-ci avertit : « Attention ! Ce n'est plus moi qui parle ! »[7]. Commencent alors les Dialogues avec l'ange : 17 mois d’un enseignement spirituel reçu et transmis par Hanna, qui s’achĂšvera dans un ancien collĂšge transformĂ© en atelier de confection militaire pour tenter de sauver plus d'une centaine de femmes et d'enfants juifs[8].

Alors que l’étau nazi finit par toucher la Hongrie en mars 1944, Joseph est dĂ©portĂ© le et Hanna et Lili partiront le Ă  RavensbrĂŒck. Ils ne reviendront pas[9]. Gitta se retrouve seule avec les cahiers oĂč sont transcrits les enseignements[10].

1945-1960

AprĂšs la fin de la guerre, alors que la Hongrie se retrouve derriĂšre le rideau de fer, Gitta Mallasz ouvre un nouvel atelier 4 rue BatthyĂĄnyi Ă  Budapest et devient dessinatrice de costumes et interprĂšte du Állami NĂ©pi EgyĂŒttes (hu) (Ensemble folklorique national)[4] - [11] de Miklos Rabai (hu). De ces annĂ©es-lĂ , malgrĂ© sa rĂ©ussite professionnelle, elle dira qu’elle Ă©tait comme un cadavre ambulant. En 1960, elle « choisit la libertĂ© Â» et s'installe en France[5].

1960-1992

Afin que sa famille ne soit pas persĂ©cutĂ©e, elle contracte un mariage blanc qui deviendra un mariage d’amour avec Laci Walder, un juif communiste, ancien des Brigades internationales. Le , elle obtient la nationalitĂ© française[12]. Avec son mari, HĂ©lĂšne Boyer et de nombreux amis, elle s’attelle Ă  la traduction de ses notes pour un livre qui sera publiĂ© sous le titre Dialogues avec l'ange. L’écrivain Claude Mettra, producteur Ă  France Culture, consacre le une Ă©mission Ă  Gitta Mallasz et Ă  son aventure spirituelle. Dans la foulĂ©e, le texte est publiĂ© chez Aubier. Une Radioscopie de Jacques Chancel le fait connaĂźtre l’ouvrage auprĂšs du grand public[13] - [5].

Elle est invitĂ©e en 1979 en tant qu'observateur au colloque de Cordoue, Science et conscience. Les deux lectures de l'univers, par Michel Cazenave qui indiquera plus tard que l'idĂ©e du colloque lui avait Ă©tĂ© inspirĂ©e par « son cas Â»[14].

Les annĂ©es passent. Son mari Laci Walder meurt en 1982. Gitta Mallasz se refuse obstinĂ©ment Ă  devenir gourou alors que tout l’y invite. Mais en , une invitation pour une confĂ©rence Ă  l'Institut C. G. Jung de Zurich fait dĂ©clic : dĂšs lors, Gitta Mallasz consacrera le reste de sa vie Ă  commenter les Dialogues avec l'ange, et Ă  mettre en garde contre les mauvaises interprĂ©tations, soit au cours de confĂ©rences[15], soit par des livres de commentaires.

En 1988, un grave accident lui casse les deux poignets. Elle quitte alors sa petite maison du Périgord pour aller vivre à Tartaras (commune d'Ampuis), dans les vignes de la CÎte-RÎtie, auprÚs de Patricia et Bernard Montaud, avec lesquels elle a noué une grande amitié. Depuis 1985, c'est ce dernier qui organise ses conférences. Elle y vivra ses derniÚres années paisiblement, écrivant ses derniers livres et continuant à transmettre l'enseignement des Dialogues avec l'ange.

Elle meurt le . Ses cendres sont dispersĂ©es dans le RhĂŽne. Comme ses amis d'antan, elle n’aura pas de sĂ©pulture[5].

ƒuvre artistique

Gitta Mallasz exerce d'abord au sein de l'atelier d'arts graphiques et dĂ©coratifs d'Hanna Dallos Ă  Budapest. Elle y rĂ©alise affiches[16] et documents publicitaires ou touristiques et illustre livres et cartes de vƓux. AprĂšs guerre, elle fonde son propre atelier qui rĂ©alise une large gamme de travaux.

Dans les annĂ©es cinquante, elle travaille pour l'ensemble folklorique de l'Ă©tat hongrois oĂč elle dessine les costumes. En France, dans les annĂ©es soixante, elle illustre des pochettes de disque et des livres pour enfants et peint des meubles dans la plus pure tradition hongroise[4].

Livres illustrés par Gitta Mallasz

  • ErnƑ UrbĂĄn (hu), A piros csillag mesĂ©je (Conte de l’étoile rouge), 1945
  • ErnƑ UrbĂĄn, Kikelet, Budapest, Szikra KiadĂĄs, 1946
  • RezsƑ Varjasi, Rhapsodie hongroise. L'ensemble populaire de l'État hongrois, Budapest, Corvina, 1956
  • Marcelle VĂ©ritĂ©, Lala le petit Koala, Casterman, 1970
  • Dominique Rollin, Le fauteuil magique, Casterman, 1971[4]
  • Bernard Montaud, Le nours, La Baume-Cornillane, Edit'as, 1998 (ISBN 978-2911591020)

Ouvrages

  • Édition intĂ©grale, revue par Dominique Raoul-Duval : Gitta Mallasz et HĂ©lĂšne Boyer (traduction), Dialogues avec l'ange : Ă©d. intĂ©grale, Paris, Aubier, , 396 p. (ISBN 2-7007-2833-5)
    • PremiĂšre Ă©dition : Gitta Mallasz (traduction et commentaires) et HĂ©lĂšne Boyer (traduction) (prĂ©f. Claude Mettra), Dialogues avec l'ange : Les quatre messagers, Paris, Aubier-Montaigne, (ISBN 2-7007-0052-X)[17]
  • avec Françoise Maupin, Les Dialogues tels que je les ai vĂ©cus, Aubier, Paris, 1984 (ISBN 2-7007-0378-2)
  • avec Roger Bret, Les Dialogues, ou l'enfant nĂ© sans parents, Aubier, Paris, 1986 (ISBN 2-7007-2630-8)
  • avec Dominique Raoul-Duval, Les Dialogues, ou le saut dans l'inconnu, Aubier, Paris, 1989 (ISBN 2-7007-2816-5)
  • avec Dominique Raoul-Duval, Petits Dialogues d'hier et d'aujourd'hui, Aubier, Paris, 1991 (ISBN 2-7007-2841-6)
  • entretiens avec Bernard et Patricia Montaud, Quand l'ange s'en mĂȘle, Dervy, Paris, 1990 (ISBN 2-85076-321-7) (et 1993 (ISBN 2-8507-6591-0))[5]

RĂ©sultats sportifs

Elle a été une pionniÚre de la natation féminine hongroise, et en dos crawlé féminin a été la premiÚre Hongroise à avoir une réputation internationale.

Elle a été membre du Ferencvåros TC de 1927 à 1935, et membre de l'équipe nationale féminine de 1929 à 1934 :

DiplÎme Juste parmi les Nations en français.
  • en 1930 elle dĂ©tient les records de Hongrie de 100 m dos (1’28”8) et de 200 m dos (3’19”0) ;
  • aux Championnats d'Europe de natation 1931 Ă  Paris : mĂ©daille de bronze du 4×100 m nage libre en relais ;
  • championne de Hongrie de natation 1931 100 m dos et 4×100 m nage libre ;
  • championne de Hongrie de natation 1932 100 m dos et nage en eau libre ;
  • championne de Hongrie de natation 1933 100 m dos ;
  • championne de Hongrie de natation 1934 4×100 m nage libre[18].

Distinctions honorifiques

Gitta Mallasz a Ă©tĂ© reconnue Juste parmi les nations au nom de l'État d'IsraĂ«l en pour avoir sauvĂ© plus d’une centaine de femmes et des dizaines d’enfants juifs Ă  Budapest en 1944 dans l'atelier de confection militaire qu'elle avait acceptĂ© de diriger, Ă  la demande d'un prĂȘtre, le pĂšre Klinda[19], pour protĂ©ger ses amies[20] - [21].

Notes et références

  1. (hu) « Mallåsz Gitta », sur Dialogues avec l'ange (documents).
  2. (hu) Katona Anikó, « Tu es belle, tu es belle Hongrie », sur Art Magazin, (consulté le )
  3. (en) Swimming - 1931 European Championships - Results Women, The-Sports.org.
  4. ƒuvres de Gitta Mallasz« ƒuvres artistiques de Gitta Mallasz », sur Dialogues avec l'ange (documents).
  5. « Gitta Mallasz », sur Dialogues avec l'ange (documents).
  6. Mallasz et Boyer 1990, p. 20.
  7. Mallasz et Boyer 1990, p. 23.
  8. (en) Dominic Bliss, « The story of Ernö Erbstein, who survived Hungary’s Holocaust to coach Torino » [« L'histoire d'ErnƑ Erbstein, qui a survĂ©cu Ă  la Shoah hongroise puis a entraĂźnĂ© Turin »], The Guardian,‎ (lire en ligne, consultĂ© le ).
  9. Langley-DĂĄnos 2012
  10. « Cahiers de Gitta », sur Dialogues avec l'ange (documents).
  11. Montaud et MĂŒller 2001, p. 43.
  12. BĂłc 2015, p. 26
  13. « Gitta Mallasz », sur INA : Radioscopie de Gitta Mallasz.
  14. Michel Cazenave, « Pont entre Science et Religion Ă  la lumiĂšre des ‘Dialogues avec l’Ange’ », ConfĂ©rence du 13 dĂ©cembre 2005 Ă  la Maison de la Radio de Budapest (consultĂ© le ).
  15. « Gitta Mallasz : interviews et conférences », sur Dialogues avec l'ange (documents).
  16. (hu) Katona AnikĂł, « SzĂ©p vagy, gyönyörƱ vagy MagyarorszĂĄg. Dallos Hanna Ă©s MallĂĄsz Gitta », Artmagazin, no 7,‎ , p. 38-44 (ISSN 1785-3060, lire en ligne).
  17. « Dialogues avec l'ange », sur Dialogues avec l'ange (documents).
  18. Source: RUL p. 61[5].
  19. BĂłc 2015, p. 4
  20. Éric Lombard, « Gitta Mallasz reconnue « Juste parmi les Nations » », sur ouvertures.net, (consultĂ© le )
  21. « Walder Mallasz Margit Eugénie », sur yadvashem-france.org (consulté le ).

Voir aussi

Bibliographie

  • Patrice Van Eersel, La Source blanche, Grasset, Paris, 1996 (ISBN 978-2-2464-8881-1)
  • Bernard Montaud, Le Testament de l'ange : les derniers jours de Gitta Mallasz, Albin Michel, Paris, 1992 (ISBN 2-226-06195-9) (BNF 35555399)
  • Bernard et Patricia Montaud et Lydia MĂŒller, La vie et la mort de Gitta Mallasz, Paris, Dervy, (ISBN 978-2-84454-114-7)
  • Eva Langley-DĂĄnos, Le Dernier Convoi, Albin Michel, Paris, 2012 (ISBN 978-2-2262-3863-4)[B 1]
  • Imre BĂłc, Au pĂ©ril de sa vie : Gitta Mallasz, Budapest, 1943-1944, , 62 p. (ISBN 978-2-8399-1647-9, lire en ligne)
  1. Voir « Eva Dånos », sur Dialogues avec l'ange (documents).
Radio, télévision

Articles connexes

Liens externes

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