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Cuisine algérienne

La cuisine algĂ©rienne se caractĂ©rise par une richesse tirĂ©e de la production terrestre et marine. C'est une cuisine mĂ©diterranĂ©enne et nord-africaine ayant pour substrat la cuisine berbĂšre. Elle offre une composante de mets variĂ©s selon les rĂ©gions et selon les saisons, ce qui donne une palette culinaire trĂšs diversifiĂ©e. Cette cuisine qui fait appel Ă  une multitude de produits, reste tout de mĂȘme celle des lĂ©gumes et cĂ©rĂ©ales qui, depuis toujours, sont produites avec abondance dans le pays, autrefois appelĂ© « grenier de Rome[1] - [2] - [3] - [4] » puis « grenier de l'Europe[5] ». De plus, le passĂ© riche de l'AlgĂ©rie a contribuĂ© Ă  l'acheminement d'une abondance de mets originaires de diffĂ©rentes pĂ©riodes et rĂ©gions du monde. En effet, les conquĂȘtes ou les dĂ©placements dĂ©mographiques vers le territoire algĂ©rien ont Ă©tĂ© l'un des principaux facteurs d'Ă©changes entre les diffĂ©rents peuples (BerbĂšres, Arabes, Turcs, Andalous, Français[6] et Espagnols[6]). Parmi toutes les spĂ©cialitĂ©s dont dispose l'AlgĂ©rie, les plus fameuses sont le couscous, reconnu comme plat national, ainsi que les pĂątisseries traditionnelles qualifiĂ©es de « pĂątisseries orientales » dans les pays occidentaux[7]. Bien qu'historiquement transmise de façon orale, de gĂ©nĂ©ration en gĂ©nĂ©ration, il existe de plus en plus d'ouvrages consacrĂ©s Ă  la cuisine algĂ©rienne.

Cuisine algérienne
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Couscous, plat national algérien

La cuisine algérienne réunit une diversité d'ingrédients parmi les légumes, les fruits, les épices, les viandes, les poissons, les fruits de mer, les légumes et les fruits secs. Les légumes sont souvent utilisés pour les salades, les soupes, les tajines, les couscous et les plats en sauce. On retrouve en abondance les carottes, les courges, la pomme de terre, le haricot vert, les haricots, le navet, l'aubergine, le fenouil, l'artichaut, la terfesse


Condiments et Ă©pices

Étal de diffĂ©rents types d'olives et de piments dans le souk El Hattab (Annaba).
Marchand d’épices ambulant

Les Ă©pices jouent un rĂŽle prĂ©pondĂ©rant dans la cuisine algĂ©rienne. Rares sont les plats qui n'en utilisent pas. Le safran, le clou de girofle, la coriandre, le gingembre, le paprika, le cumin, le poivre, le curcuma sont trĂšs utilisĂ©s tout comme l'ail ou les graines de nigelle (cultivĂ©es en AlgĂ©rie). Les mĂ©langes communs d'Ă©pices comme le zaatar ou le ras-el-hanout (que l'on trouve partout en AlgĂ©rie aussi bien dans les Ă©piceries que dans les souks) sont extrĂȘmement importants dans cette cuisine. Les piments forts, eux aussi, sont trĂšs apprĂ©ciĂ©s, de mĂȘme que les olives.

L'oignon est également beaucoup utilisé surtout dans la préparation des tajines. Les herbes aromatiques sont utilisées en abondance pour rehausser le goût des mets et pour les parfumer : le persil, le romarin, l'origan, le fenouil, le thym, l'anis, les feuilles de laurier, le basilic en sont les exemples les plus connus. La cannelle est trÚs populaire tout comme le fenugrec et la verveine (en infusion) aux propriétés médicinales reconnues ainsi que l'iris et la fleur de lavande (que l'on retrouve dans la composition du ras-el-hanout). L'eau de rose (ma z'her) ou l'eau de fleur d'oranger servent à la fois à agrémenter les plats mais entrent aussi dans la composition de certaines pùtisseries. D'autres ingrédients comme la menthe servent à la préparation du célÚbre thé à la menthe.

Spécialités culinaires

La tradition du pain en Algérie

Le pain est un aliment indispensable en AlgĂ©rie. On le retrouve sur toutes les tables lors des repas. Au cĂŽtĂ© de l'eau, le pain est un symbole de la vie et est considĂ©rĂ© tel un don d'Allah comme tous les mets Ă  base de blĂ©, que l'on nomme en arabe algĂ©rien naÊżmat rabbi (se traduisant par « bĂ©nĂ©diction du Seigneur »). Jouer avec du pain ou le jeter est considĂ©rĂ© comme un sacrilĂšge dans la croyance populaire et peut mĂȘme dĂ©boucher sur un conflit s'il est jetĂ© en pleine rue. Ainsi, des marchands ambulants dans certaines villes du pays rĂ©cupĂšrent Ă  la criĂ©e le pain rassis avec leurs charrettes pour le revendre aux Ă©leveurs de bĂ©tail. La confection du pain pendant le mois du ramadan est une tradition sĂ©culaire qui est ancrĂ©e dans la vie des femmes algĂ©riennes. Rares sont les mĂ©nages Ă  acheter du pain pĂ©tri par le boulanger durant cette pĂ©riode religieuse.

  • Vendeuses de pains et de poissons, AlgĂ©rie 1856.
    Vendeuses de pains et de poissons, Algérie 1856.
  • Vendeuse de pain matlouh, AlgĂ©rie 1860.
    Vendeuse de pain matlouh, Algérie 1860.
  • PrĂ©paration de la kesra sur un tajine traditionnel Ă  pain, AlgĂ©rie 1962.
    Préparation de la kesra sur un tajine traditionnel à pain, Algérie 1962.

Les variantes de pains traditionnels algériens

Les pains traditionnels en AlgĂ©rie sont caractĂ©risĂ©s par une trĂšs grande variĂ©tĂ©. On retrouve par exemple la kesra, un pain-galette originaire du Constantinois qui a une fine Ă©paisseur et qui accompagne les plats en sauce ou qui peut ĂȘtre servi avec du beurre et de la confiture lors du petit dĂ©jeuner ; la harcha ou mbesses, une galette de semoule se consommant surtout au petit dĂ©jeuner, accompagnĂ©e de confiture ou de miel ; le chouat, une galette Ă  base de pomme de terre originaire de Dellys, cuite sur un tajine puis saupoudrĂ©e de sucre ; le pain briochĂ© du Jour de l'an berbĂšre, Yennayer, et de l'AĂŻd, qui contient un Ɠuf entier avec sa coquille symbolisant la prospĂ©ritĂ© ; l'aghroum, pain des BerbĂšres, qui se dĂ©compose lui-mĂȘme en plus d'une dizaine de variĂ©tĂ©s selon les ethnies, tels le aghroum lahwal, pain Ă  la menthe ou aux lĂ©gumes frais de Kabylie, le aghroum arssass cuit sur un tajine en terre cuite des AurĂšs, ou encore le aghroum n'tassami de Ouargla.

Les pains au levain existent aussi en grand nombre : on retrouve parmi eux le matlou' qui se consomme surtout avec des plats traditionnels contenant une grande quantitĂ© de sauce comme les tajines ou soupes ; la taguella, un pain touareg cuit sur un sable intensĂ©ment chaud recouvert de braises ardentes et qui peut ĂȘtre servi aussi comme plat principal lorsqu'il est Ă©miettĂ© ; le tamtunt, un pain de Kabylie parfois frit ou cuit au four ; le khobz chaĂŻr, un pain Ă  base d'orge, et enfin le khobz dar ou khobz coucha, le pain ancien des villes citadines de l'AlgĂ©rie, cuit au four et souvent parfumĂ© Ă  la nigelle, consommĂ© surtout pendant la pĂ©riode du ramadan. On retrouve aussi des pains simples, typiques des oasis, comme la garsa yabsa[8] de oued Righ ou, le meloui, un pain arabe trĂšs fin qui se distingue par son feuilletĂ© ou encore le lemouarek[9], connu par sa fine Ă©paisseur. On peut distinguer d'autres pains orignaux par leur cuisson en plus de la taguella, comme le khobz annour de la Saoura, cuit dans un four traditionnel, le khobz el qoulla, pain originaire d'Adrar, cuit sur une cruche chaude en terre cuite et la meghmouma, cuite sur des pierres chaudes.

Il existe de mĂȘme les pains farcis qui sont trĂšs consommĂ©s en AlgĂ©rie comme la mkhalaa fourrĂ©e Ă  la viande hachĂ©e et aux lĂ©gumes, la makhtouma du Sahara qui est une galette farcie Ă  la viande hachĂ©e, au poivrons, Ă  la tomate, aux olives et au fromage parfumĂ© au thym, ou encore la mtabga de Biskra et El Oued aux carottes, tomates, piments rouges, poivrons et graisse animale (agneau ou chameau), accompagnĂ©e d'huile d'olive.

L'apparition de nouveaux pains

Aux cĂŽtĂ©s des pains traditionnels, la prĂ©sence de la baguette sur les tables algĂ©riennes est des plus notables, la cause de sa prĂ©sence Ă©tant due Ă  l'immigration française en AlgĂ©rie. C'est l'un des pains les plus populaires dans les grandes villes du nord. La baguette rivalise avec le khobz dar, la matlouh, la kesra et le pain aghroum durant les dĂźners du mois de ramadan. On se sert aussi de la baguette pour faire des sandwichs traditionnels Ă  base de calentica ou de cachir. On retrouve aussi le pain traditionnel mahonnais, Ă  Bordj El Kiffan, oĂč l'immigration mahonnaise a Ă©tĂ© trĂšs importante et surtout ancienne et, enfin, le pain provençal du nom de fougasse, surtout prĂ©parĂ© dans les villes de l'est, Annaba et Guelma.


Salades

Assiette de hmiss Ă  l'huile d'olive.

La gastronomie algĂ©rienne compte un grand nombre de salades froides et chaudes. Les AlgĂ©riens ont Ă©galement pour habitude de verser sur leur salade quelques gouttes d’huile d’olive de Kabylie, la plus rĂ©putĂ©e du pays.

Parmi les plus connues, la chakchouka se consommant froide ou chaude, qui peut ĂȘtre considĂ©rĂ©e comme une salade ou un plat complet estival Ă  base de tomates, de poivrons et d'oignons agrĂ©mentĂ©s souvent d'Ă©pices et d'ail. La chakchouka peut varier selon les rĂ©gions ; ainsi, elle est parfois accompagnĂ©e d’Ɠufs, de kefta dans certaines rĂ©gions d'AlgĂ©rie, de pommes de terre, d'olives
 Toujours avec le poivron, il y a le trĂšs populaire hmiss, qui est une salade de poivrons et de tomates grillĂ©s, arrosĂ©e d’huile d’olive et Ă©ventuellement saupoudrĂ©e d’ail et de persil, mais aussi le zviti des Ouled NaĂŻl, prĂ©parĂ©e Ă  l'aide d'un pilon en bois avec de la kesra Ă©miettĂ©e et du piment fort.

Il existe aussi des salades citadines, tels le torchi d'Annaba à base de carottes en rondelles, d'olives, de légumes confits et d'ail, le kherdel d'Alger et de Blida qui est une salade sucrée-salée à base de pommes, de coings et de navet, accompagnée d'une vinaigrette au sucre, à la moutarde et au vinaigre, la n'tchouba d'Alger à base de tomate, d'anchois, d'olives et d'ail ou encore la daniele d'Annaba, qui est une salade froide à base de sardine cuite dans une sauce parfumée au thym, au laurier et à l'ail.

De plus, on retrouve des salades oĂč un ingrĂ©dient domine ou prĂ©domine parmi les autres, c'est le cas de la chlada bandjar Ă  base de betteraves (tomates, persil, oignon et olives noires), la banadura salata b'kizbara oĂč la tomate parfumĂ©e Ă  la coriandre est fortement reprĂ©sentĂ©e, la salade de mauve (khoubize) Ă  l'huile d'olive, la salade de pourpier (bendrag), la salade de carottes Ă  base de charmoula au cumin, appelĂ©e zrodiya mcharmla, le foul au cumin cuit Ă  la vapeur et al fwila au citron, qui sont toutes des salades contenant uniquement des fĂšves. On trouve encore la salade d'artichaut Ă  base de vinaigrette (ail, harissa, huile et vinaigre), la zaĂąlouka Ă  base d'aubergine coupĂ©e en tronçons et cuite en sauce rouge relevĂ©e de vinaigre, ou encore le bayd maamar bel, qui est une recette algĂ©roise avec des Ɠufs durs farcis Ă  la sardine.

Dans les mariages algĂ©riens et durant le ramadan, la salade consommĂ©e est une salade composĂ©e traditionnelle qui varie selon les rĂ©gions, prĂ©parĂ©e Ă  base de cruditĂ©s : carottes rĂąpĂ©es, maĂŻs, betteraves, laitue, concombres, tomates, cornichons, fromage frais, fenouil, olives
 oĂč sont ajoutĂ©s du thon, des Ɠufs durs et parfois des fruits de mer. On retrouve aussi la salade de riz Ă  base de maĂŻs, thon et riz qui est consommĂ© plus souvent que celle dans les mariages ou du ramadan.

Soupes

L'Algérie possÚde quatre grandes soupes traditionnelles consommées sur l'ensemble du pays : la chorba, la harira, le djari et la tchicha. Ces soupes traditionnelles algériennes sont servies au début des repas en tant qu'entrée et sont essentiellement préparées à partir de viande d'agneau, mouton ou de poulet, de pois chiches, de tomates, de vermicelles, de blé, d'épices et de différents légumes et légumineuses. Ces soupes variées sont les plus populaires durant le mois sacré du ramadan.

Cependant, parmi toutes les soupes que l'AlgĂ©rie possĂšde, la soupe nationale est la chorba, hĂ©ritĂ©e de la pĂ©riode ottomane. Elle se dĂ©cline en une variĂ©tĂ© impressionnante de recettes selon les rĂ©gions, les villes, les oasis et les villages (douars). On trouve par exemple la chorba beĂŻda (chorba blanche) d'Alger, Ă  base de poulet et de vermicelles, peu Ă©picĂ©e, la chorba mermez de MĂ©dĂ©a, la chorba frik originaire des AurĂšs, du Constantinois et des Hauts-Plateaux sĂ©tifiens qui contient du blĂ© vert concassĂ© (frik), de la viande et des lĂ©gumes, la chorba fdaouech (chorba aux vermicelles), la chorba hamra (chorba rouge) Ă  la viande contenant une grande quantitĂ© de lĂ©gumes, la chorba lardess (chorba aux lentilles, carottes et pommes de terre), la chorba bel hmam (chorba aux pigeons) oĂč les pigeons sont braisĂ©s puis prĂ©parĂ©s dans une sauce Ă  la coriandre, au persil, au cĂ©leri, au gingembre, au carvi et au safran, ingrĂ©dient indispensable, la chorba bahriya (chorba aux poissons), prĂ©parĂ©e dans l'ancien temps par les corsaires, oĂč le goĂ»t du poisson est relevĂ© par le cubĂšbe. Le point commun entre toutes ces chorba est qu'elles sont parfumĂ©es Ă  la coriandre. En AlgĂ©rie, la chorba est cuisinĂ©e quotidiennement pendant le ramadan et offerte traditionnellement aux pauvres. De nos jours, on la retrouve dans les restaurants gastronomiques.

D'origine andalouse, la harira est la soupe la plus populaire de l'Oranie Ă  cĂŽtĂ© de la chorba. Sa consommation est due Ă  l'apport gastronomique des Andalous en AlgĂ©rie et cela bien avant la chute d'Al-Andalus. En effet, elle fut introduite en 902 par les marins andalous, Mohamed Ben Abou Aoun et Mohamed Ben Abdoun, ainsi qu'un groupe de marins, appuyĂ©s par les Ă©mirs de Cordoue qui fondĂšrent Oran[10]. Cette soupe se diffĂ©rencie par sa mĂ©thode de cuisson, c'est-Ă -dire qu'elle est cuite en deux temps : le taqtaa enrichi en lĂ©gumineuses, fĂ©culents et viandes, et la tadwira qui est un liant au levain lui donnant sa texture Ă©paisse. Parmi les harira les plus connues, on peut distinguer la harira bel khodra (harira aux lĂ©gumes) surtout consommĂ©e dans les villes de Tlemcen, Nedroma et Oran, la harira au thym consommĂ©e dans les villages de l'Oranie, la harira de Sidi Bel AbbĂšs, oĂč tous les ingrĂ©dients sont mixĂ©s avant prĂ©paration et la harira de Blida[11], sans tawdira, aux lĂ©gumes frais parfumĂ©s au carvi. La harira est aussi prĂ©parĂ©e dans la ville d'Alger[12] et de BĂ©jaĂŻa, influencĂ©e par les Morisques de Cordoue, appelĂ©e harira qarsa, due Ă  son aciditĂ© prononcĂ©e causĂ©e par le citron mais aussi Ă  BĂ©char, oĂč elle contient des fĂšves et beaucoup d'Ă©pices de la rĂ©gion. La harira est toujours accompagnĂ©e d'un mets sucrĂ© ou d'une pĂątisserie pour casser son aciditĂ©.

Le djari est une soupe traditionnelle du Constantinois et des AurĂšs ; cette soupe est souvent assimilĂ©e Ă  la chorba, or la diffĂ©rence est qu'elle est plus liquide, d'oĂč son nom. Le djari le plus consommĂ© est celui Ă  base de blĂ© vert concassĂ©, nommĂ© djari bel frik ou djari hmar ; on retrouve aussi celui Ă  base de riz en sauce blanche appelĂ© djari byad, le djari mqatfa Ă  base de fĂšves sĂšches et de pĂątes artisanales ou encore le djari bel foul Ă  base de fĂšves et de tomates.

La tchicha, soupe similaire à la chorba est à base de semoule d'orge. Elle se décline aussi en plusieurs variétés dont les plus connues sont celles au thym sauvage originaire de l'Oranie, appelée tchicha zaatar et la tchicha el qmah contenant des grains de blé.

Il existe aussi des soupes propres à des régions, villes et oasis. On dissocie la dobara originaire de Biskra qui est une soupe épicée, préparée à base de pois chiches, de fÚves et arrosée d'huile d'olive, la babroussa qui est une soupe ancienne de la ville d'Alger, datant de la période ottomane, à base de petits chaussons à la viande hachée, l'aliwa originaire de l'oasis de Mertoutek à base d'une plante endémique nommée aynăsnis, le bouktouf, qui est un velouté de courgette trÚs populaire chez les juifs algériens, la fitirachi qui est une soupe ancestrale de l'Algérois, à base de petits cornets de pùte faits de semoule parfumée à la cannelle, l'iwzane ou tahrirt, originaire du ksar de Boussemghoun, qui ressemble assez à la harira, est une soupe agrémentée d'épices typiques de la région et une plante endémique, la marqa harra, originaire de la Casbah d'Alger, qui est une soupe intensément piquante à l'ail, servie à une femme qui accouche ou pendant le septiÚme jour du Mawlid, la mdecha, une soupe à la menthe pouliot épaissie à la semoule, la bissara, originaire du nord-ouest, est une soupe de pois cassés consommée pendant l'hiver par la tribu des Beni Snous ou encore la rlila qui est une soupe au boulghour.

Feuilletés et farcis

La cuisine algĂ©rienne se distingue des autres cuisines arabe et berbĂšre par la prĂ©sence de feuilletĂ©s et farcis. En effet, on retrouve un grand nombre de feuilletĂ©s comme les kaldi farcis aux poivrons, aux tomates, au fromage, Ă  la viande hachĂ©e ou au thon, vendus frĂ©quemment en restauration rapide ; les bourek, hĂ©ritĂ©s de l'Ă©poque ottomane, sont des cigares frits confectionnĂ©s Ă  partir de feuilles de brick farcies suivant les rĂ©gions. Les bricks de forme carrĂ©e, appelĂ©es l'brika ou bourek annabi, car originaires d'Annaba, sont connus par leur grande taille et leurs diffĂ©rentes farces. Les mghellef fi ghlĂąfou sont des cigares algĂ©rois farcis Ă  la viande hachĂ©e, aux oignons et Ă  l’Ɠuf, arrosĂ©s d'une sauce Ă©picĂ©e. En plus des diffĂ©rents feuilletĂ©s, on retrouve des farcis trĂšs rĂ©putĂ©s auprĂšs des pieds-noirs qui sont les cocas, diffĂ©rentes des cocas catalanes. Ce sont des chaussons de pĂąte brisĂ©e fourrĂ©s traditionnellement Ă  la frita. Il existe encore les boureks lĂąadjines qui sont des farcis frits d'Alger.

KĂ©mia

La kĂ©mia est un ensemble d'amuse-gueule similaire au mezzĂ© ou aux tapas ou aux antipasti. Il s'agit de hors-d’Ɠuvres et d'entrĂ©es prĂ©sentĂ©s sur les tables algĂ©riennes pendant les grandes occasions, comme le ramadan ou la rĂ©ception d'un invitĂ© d'honneur. C'Ă©tait une habitude trĂšs courante avant l'indĂ©pendance et trĂšs pratiquĂ©e par les pieds-noirs en AlgĂ©rie. Les indispensables de la kĂ©mia traditionnelle sont :

  • les tramousses
  • les fruits secs
  • les ghribia salĂ©es
  • les foul, fĂšves au cumin
  • les escargots Ă  la suçarelle
  • les moules Ă  l'oranaise
  • les moules Ă  l'escabĂšche
  • supions au noir (petites seiches cuites dans leur encre)
  • le beurre de sardine
  • le thon Ă  l'huile
  • la frita
  • les mini-cocas Ă  la frita
  • le hmiss
  • les Ɠufs mimosas
  • la salade de carottes au cumin
  • les asperges sauce mousseline
  • le lablabi
  • les pommes de terre Ă  l'harissa
  • les aubergines au vinaigre
  • la zaĂąlouka

La kĂ©mia est entre autres composĂ©e de fruits secs, de salades et de marinades. Chez les pieds-noirs, l’anisette introduite par les Maltais en 1835, en AlgĂ©rie, est un Ă©lĂ©ment prĂ©pondĂ©rant au cĂŽtĂ© de la kĂ©mia.

Autres entrées

À base de pomme de terre, la maĂąkouda est une petite galette qui se dĂ©guste aussi bien chaude que froide ; elle est presque incontournable durant la pĂ©riode de ramadan sur les tablĂ©es algĂ©riennes. Elle est parfois prĂ©parĂ©e avec du thon, des sardines grillĂ©es, de la kefta ou des merguez et aussi parfumĂ©e avec du persil, de l'ail, du curcuma ou du safran. On la passe ensuite dans la farine puis dans la friture pour une cuisson dorĂ©e. La caucla qui se rapproche de la maĂąkouda est une petite galette de viande, de couscous, d'harissa et d'ail accompagnant la dafina faisant partie de la gastronomie juive de Constantine. Dans les autres entrĂ©es qu'offre la gastronomie algĂ©rienne, on retrouve les omelettes dont la plus consommĂ©e est la tortilla, mais aussi la doja bel bsal aux oignons, au fenouil et Ă  la menthe fraĂźche arrosĂ©e d'huile d'olive et le mokh e'chikh, des Ɠufs brouillĂ©s Ă  base de poivrons et de tomates. Enfin, il y a le houmous zitouni qui est une purĂ©e de pois chiches, d'huile d'olive, de citron, de miel d'acacia, d'ail et de menthe.

Plats traditionnels

L'AlgĂ©rie possĂšde un Ă©ventail de plats traditionnels extrĂȘmement riches et variĂ©s.

Le couscous

Le couscous est le vĂ©ritable plat national. Il existe mille et une façons de le prĂ©parer. À chaque rĂ©gion, ville, village et oasis sa prĂ©paration. Selon les rĂ©gions, le couscous est servi avec du poulet, du mouton, du chameau ou du poisson, garni de navets, carottes, haricots verts, courgettes, fĂšves et potiron. Une fois dans l’assiette, le couscous est arrosĂ© d’un bouillon Ă©picĂ©, rouge, jaune ou blanc et accompagnĂ© des diffĂ©rents lĂ©gumes et viandes[13]. Ainsi, dans les rĂ©gions isolĂ©es et mĂȘme dans des foyers citadins dans le nord du pays, on retrouve des couscous rustiques Ă  base de viande sĂ©chĂ©e, des couscous relevĂ©s dans le sud Ă  base de nombreuses Ă©pices et d'herbes, des couscous doux et raffinĂ©s dans les villes du nord, des couscous aux produits de la mer dans ceratines villes du littoral et des couscous Ă  base prĂ©dominante de plantes dans les rĂ©gions berbĂšres. On retrouve aussi des couscous sucrĂ©s-salĂ©s qui se nomment seffa, mais aussi totalement sucrĂ©s que l'on nomme mesfouf[13], Voici quelques couscous algĂ©riens :

  • le couscous algĂ©rois
  • le couscous maghmouma des Aures
  • le couscous srayer de Ouargla
  • le couscous bellout de Jijel (El Aouana) et du Chenoua
  • le couscous amekfoul de Kabylie
  • le couscous maamar de l'Oranie
  • le couscous mzeyet de Constantine
  • le couscous ouchou tinni de GhardaĂŻa
  • le couscous abissar de Kabylie
  • le couscous mhawer de Constantine
  • le couscous bendrag d'El Oued et de l'oasis de Touggourt
  • le couscous osbane
  • le couscous habbat de Touggourt
  • le couscous soltani d'Annaba
  • le couscous boumfewwer d'El Oued et Biskra
  • le couscous mostaganemois
  • le couscous soudresse de Kabylie
  • le couscous kabouya de la tribu des Ouled Djellal
  • le couscous halhal de l'AlgĂ©rois
  • le couscous en’nĂąai d'Annaba
  • le couscous walima d'Alger
  • le couscous talabagat de Mertoutek
  • le couscous twichtchiwde Kabylie
  • le couscous cherchellois
  • le couscous tassilt de Kabylie
  • le couscous babouch de Mostaganem
  • le couscous ouchou issoufer de la vallĂ©e du M'zab
  • le couscous el hamama de l'Atlas blidĂ©en
  • le couscous guelmois
  • le couscous zrayga d'Annaba
  • le couscous barbouche d'Alger
  • le couscous bouzellouf de l'AĂŻd el-Kebir
  • le couscous noir de Jijel Ă  base d'orge
  • le couscous Berboucha de SĂ©tif
  • le couscous aberbouche des AurĂšs

La chakchouka

La chakchouka est une sorte de salade ou ratatouille de lĂ©gumes de l’est algĂ©rien, Ă  base de tomates et de poivrons cuits. En fonction des diffĂ©rentes rĂ©gions, cette recette peut s'agrĂ©menter de pommes de terre coupĂ©es en fines tranches et frites Ă  l'huile, d'olives noires, de fĂšves cuites Ă  la vapeur ou de la graisse animale. En AlgĂ©rie, la variante la plus courante est une prĂ©paration avec oignons, tomates et poivrons sur laquelle on ajoute Ă  la fin des Ɠufs brouillĂ©s ou cuits en surface.

La pastilla

D'origine andalouse (Espagne)[14], la pastilla, appelĂ©e bestila en langue algĂ©rienne, est un gĂąteau de pĂąte feuilletĂ©e aux amandes grillĂ©es et fourrĂ© de viande de poulet ou de pigeon. En AlgĂ©rie, elle est saupoudrĂ©e de sucre glace et dĂ©corĂ©e avec de la cannelle. Elle se cuisine aussi au Maroc. La prĂ©paration reste plus ou moins la mĂȘme dans ces pays.

Les plats sucrés-salés

La cuisine algĂ©rienne se distingue par une variĂ©tĂ© de plats sucrĂ©s-salĂ©s que l'on retrouve surtout dans les vieilles villes du nord du pays ayant reçu les immigrĂ©s andalous : Alger, Annaba, Berrouaghia, Blida, Cherchell, Constantine, KolĂ©a, MĂ©dĂ©a, Miliana, Nedroma, Oran, Tlemcen
 Il existe de nombreuses recettes de plats sucrĂ©s-salĂ©s nĂ©cessitant toujours des fruits sĂ©chĂ©s, ou encore des fruits frais, avec un morceau de viande de prĂ©fĂ©rence ovine, cuit dans une partie salĂ©e ou caramĂ©lisĂ©e pour certaines rĂ©gions. Nous pouvons voir cette diffĂ©rence avec le lham hlou oĂč la viande est coupĂ©e en petits morceaux puis caramĂ©lisĂ©e, dans la ville d'Annaba, ou encore cuite salĂ©e dans des Ă©pices en gros morceaux, dans la ville de Tlemcen.

Les techniques que requiert ce mode de cuisson sont minutieuses, ce qui en fait une cuisine extrĂȘmement raffinĂ©e. De plus, il existe des plats sucrĂ©s-salĂ©s propres Ă  l’AlgĂ©rie oĂč la prĂ©sence de fruits frais farcis est remarquable. C'est le cas du lham b teffah qui est un plat Ă  base de pommes farcies aux amandes ; la mchimcha m'ammra Ă  base de nĂšfles farcies Ă  la poudre d'amandes parfumĂ©e Ă  l'eau de fleur d'oranger ; le sfardjel b lham dĂ©signant des coings caramĂ©lisĂ©s avec des morceaux de viande ; le tajine qastel Ă  base de chĂątaignes ; le tajine bel batata hlouwa wa ma zhar, composĂ© de patate douce et d'eau de fleur d'oranger d'Annaba ; la chbeh essofra d'Annaba et de Constantine, Ă  base d'une sauce sirupeuse accompagnĂ©e de croquettes aux amandes ; le bsibsi b lham, un plat de viande accompagnĂ© de purĂ©e de courge sucrĂ©e parfumĂ©e Ă  l’eau de fleur d’oranger et une pointe de gingembre de Tlemcen ; la sfiriyet tilimsan qui est un plat avec une sauce au miel accompagnĂ©e de losanges d’amande moelleux Ă  la semoule parfumĂ©e au safran ; le tajine lham bel karmouss, accompagnĂ© de figues fraĂźches et d’amandes torrĂ©fiĂ©es puis parfumĂ©es au ras-el-hanout ; la khamouria d'Annaba, de la viande de bƓuf caramĂ©lisĂ©e accompagnĂ©e d’oignon, arrosĂ©e ensuite de vinaigre de datte ; la marqa bel lĂąasel, un plat de viande accompagnĂ© de raisins secs miellĂ©s, parfumĂ© au cubĂšbe et au safran ; la merouzia ; la tefaya, une compotĂ©e d'oignon et de raisins secs accompagnĂ©e d’Ɠufs brouillĂ©s


Les pĂątes alimentaires

Rechta d'Alger en sauce blanche.

L'AlgĂ©rie est le seul pays d'Afrique du Nord Ă  possĂ©der une trĂšs grande variĂ©tĂ© de pĂątes alimentaires traditionnelles. Cependant, la plus grande consommation de pĂątes alimentaires dans le monde arabe revient Ă  la Tunisie, classĂ©e troisiĂšme au niveau mondial[15] - [16]. Dans la tradition culinaire algĂ©rienne, on ajoute toujours des Ɠufs durs dans les plats Ă  base de pĂątes traditionnelles.

Il existe parmi ces pĂątes traditionnelles : les rechta qui sont des fines nouilles trĂšs lĂ©gĂšres faites de la semoule et fabriquĂ©es artisanalement[17]. Elles sont cuites Ă  la vapeur puis servies avec un bouillon blanc parfumĂ© Ă  la cannelle fait de viande ou de poulet, de navets, de pois chiches et de courgettes. Ces nouilles faites maison font la rĂ©putation de la ville d'Alger. La rechta est souvent prĂ©parĂ©e lors de certaines occasions religieuses telles que le Mouloud ou l'Achoura mais aussi pour fĂȘter la naissance d'un enfant dans certaines familles.

Le tlitli, des pùtes traditionnelles similaires aux langues d'oiseaux, est préparé à base de semoule, roulé à la main puis légÚrement aplati. Le tlitli est propre à la région du Constantinois. On le prépare avec une sauce rouge épicée au ras-el-hanout, au paprika, au curcuma, au safran et à la tomate, accompagné de poulet, de boulettes de viande hachée et de viande d'agneau. Il existe une autre variante de la préparation du tlitli qui fait la réputation de la ville de Constantine, il s'agit du tlitli préparé en sauce blanche parfumée au poivre noir, à la cannelle, à la viande de mouton et aux pois chiches.

La dwida est une pĂąte alimentaire fine similaire aux vermicelles. La fabrication de la dwida requiert Ă©normĂ©ment de temps d'oĂč le prix Ă©levĂ© s'Ă©levant Ă  800 dinars le kilo. La ville de Jijel est rĂ©putĂ©e pour sa prĂ©paration traditionnelle au poulet, au kadid et aux pois chiches mais aussi pour l'utilisation du safran et de la cannelle qui sont les Ă©lĂ©ments principaux de ce plat. À Annaba, la dwida est consommĂ©e comme une soupe simple Ă  base de lait concentrĂ© poivrĂ© et salĂ© seulement, mais parfois avec l'ajout de morceaux de fromage frais.

La trida ou mkartfa à Alger est une pùte alimentaire préparée uniquement dans la ville d'Alger et dans les villes du Constantinois. Il s'agit de pùte de forme carrée aplatie finement et artisanalement[17] qui est préparée uniquement en sauce blanche[18].

Le tiftitine est une pĂąte traditionnelle saharienne originaire de la vallĂ©e du M'zab ; il s'agit de pĂąte atteignant la longueur de 1,5 cm et d’une Ă©paisseur d'un crayon[19], cette pĂąte alimentaire est prĂ©parĂ©e avec une sauce sucrĂ©e-salĂ©e Ă  base d'abricots secs, de dattes, de sucre glace et de viande d'agneau.

La gritiliya est une pùte traditionnelle qui ressemble aux vermicelles mais elle est plus épaisse et plus courte. Comme le couscous, la gritiliya est cuite à la vapeur puis plongée dans un bouillon à la viande d'agneau, pois chiches et boulettes de kefta. Cette pùte originaire de Constantine et d'Annaba est préparée pour le premier jour de l'an musulman : le Mouharam.

Le mardoud, qui ressemble assez au berkoukes, est plus petit et propre aux rĂ©gions sahariennes de Ouargla, d'Adrar, de GhardaĂŻa, de AĂŻn Sefra, de Ouargla et du djebel Amour. Cette pĂąte se consomme surtout pendant de grandes occasions comme le mouloud, le troisiĂšme jour de naissance d'un nouveau-nĂ©, le Nouvel An berbĂšre mais aussi pour lutter contre les hivers rudes du Sahara. Il existe plusieurs variantes de mardoud dont le mardoud ahmarde couleur rouge et celle prĂ©parĂ©e Ă  partir de grains de maĂŻs de la tribu des Ouled Khawa. À Mostaganem, deux autres variantes de pĂątes artisanales sont prĂ©parĂ©es : le bouftata et les quoarat[20].

Dans le Constantinois ainsi que dans les AurĂšs, la chakhchoukha est l'une des pĂątes alimentaires traditionnelles la plus consommĂ©e. Il existe deux types de chakchoukha, dont celle de Biskra, qui est faite Ă  partir de grandes crĂȘpes feuilletĂ©es trĂšs fines et celle appelĂ©e chakhchoukha dfer qui est faite Ă  partir de galette mi-cuite puis Ă©miettĂ©e en petits morceaux.

Fromages

La gastronomie algĂ©rienne est trĂšs marquĂ©e par la culture du lait, cela se remarque notamment par la diversitĂ© de fromages traditionnels qu'elle possĂšde. C'est la seule cuisine arabe et berbĂšre Ă  proposer autant de fromages selon le recensement du maĂźtre fromager affineur Androuet de Paris. Les fromages sont plus fabriquĂ©s dans les rĂ©gions berbĂšres comme l'aghoughlou[21] en Kabylie, semblable au jben, qui est un fromage produit Ă  partir de lait de vache ou de chĂšvre subissant par la suite un emprĂ©surage par la sĂšve de figuier ; l'aoules[22], fromage des Touareg du Hoggar, fabriquĂ© Ă  base de lait de brebis confectionnĂ© dans une outre en peau de chĂšvre appelĂ©e chekoua ; le bouhezza[23] produit Ă  base de lait de chĂšvre ou brebis originaire des villes des AurĂšs dont Batna, Khenchela et Oum el Boughi subit un salage, un Ă©gouttage et un affinage dans la chekoua puis il est pĂ©tri avec paprika piquant ; l'ibakhbakhane[24] des AurĂšs produit aussi Ă  partir du mĂȘme lait que le bouhezza, qui a la particularitĂ© de contenir de l'orge concassĂ© et qui est soumis, pendant 2 Ă  5 jours, Ă  une fermentation Ă  tempĂ©rature ambiante, soit 20 °C ; l'ighounane[25] de Kabylie, confectionnĂ© uniquement Ă  base de colostrum, est fabriquĂ© dans des ustensiles traditionnels enduits prĂ©alablement d'huile d'olive artisanale ; la klila, un fromage berbĂšre qu'on retrouve un peu partout dans le pays, surtout dans les Hauts-Plateaux, est un fromage blanc sĂ©chĂ© et agglutinĂ©[26] ; l'oudi ouan oulli[27] est un fromage des Touareg similaire au fromage blanc, servi en petites portions et consommĂ© frais ou sĂ©chĂ© ; le takammart[28] qui veut dire fromage en tamasheq est un fromage du Hoggar obtenu par morceaux de caillettes de chevreaux, qui seront ensuite pĂ©tris sur des nattes Ă  base de tige de fenouil, lui confĂ©rant un goĂ»t spĂ©cial, le fromage obtenu sera exposĂ© au soleil pendant deux jours puis sera durci Ă  l'ombre. On retrouve enfin le takemarit[29] du M'zab et de NaĂąma, produit uniquement Ă  base de lait de chĂšvre, qui est consommĂ© souvent en dessert durant les pĂ©riodes festives, arrosĂ© de miel, de cacahuĂštes et servi avec du thĂ© Ă  la menthe.

Il existe aussi en AlgĂ©rie un fromage purement citadin d'origine arabe appelĂ© jben, qui est un fromage blanc et frais souvent parfumĂ© au thym, et aussi un fromage blanc traditionnel consommĂ© comme un yaourt, le raieb torkey, hĂ©ritĂ© de la population turque d'AlgĂ©rie pendant la pĂ©riode ottomane d'oĂč son appellation.

Entremets

Les desserts algériens sont souvent composés d'entremets à la crÚme, à la semoule et aux céréales ; ils sont pour la plupart traditionnellement servis aprÚs les repas mais aussi durant les repas.

Parmi les desserts crémeux les plus populaires, on retrouve le satladj[30] dans l'Algérois et le mhalbi dans le Constantinois qui est une crÚme de riz traditionnelle à base de lait, d'eau de fleur d'oranger et de sucre richement décorée et parfumée à la cannelle ; la palouza, dans l'Algérois, à base de lait, de fécule de maïs parfumée à l'eau de rose ou à l'eau de fleur d'oranger agrémentée généralement de fruits secs ou d'une crÚme de fruits fraßchement moulus posée dessus ou le bÚzid, à Constantine, qui est un entremets composé de deux autres desserts traditionnels : le mokh cheikh et l'assida.

Les entremets Ă  base de semoule en AlgĂ©rie sont trĂšs nombreux. L'assida prĂ©parĂ©e Ă  base de semoule et de sucre est consommĂ©e entre le petit dĂ©jeuner et le dĂ©jeuner en raison de sa consistance Ă©paisse contenant une grande quantitĂ© de beurre. Il existe Ă©galement la tamina qui est un dessert Ă  texture pĂąteuse Ă  base de semoule, de beurre, de miel, de pĂąte de datte et parfumĂ©e Ă  la cannelle qui se dĂ©cline sous de nombreuses variĂ©tĂ©s : taminet el ghers Ă  base de datte, tamina beida Ă  base de semoule blanche, tamminet ellouz Ă  base d'amandes, mais encore le tamminet l’hror Ă  base d'Ă©pices. Il existe aussi des entremets Ă  base de cĂ©rĂ©ales comme la zrira qui est une spĂ©cialitĂ© d'Annaba Ă  base de blĂ© finement moulu, de beurre et de miel ou la zrira el houboub qui est plus riche en aliments moulus contenant du blĂ©, des lentilles, des pois chiches et des graines de sĂ©same grillĂ©es, puis arrosĂ© avec du miel et du beurre et enfin dĂ©corĂ© de fruits secs.

GĂąteaux

Les gĂąteaux en AlgĂ©rie sont pour la plupart consommĂ©s pendant les soirĂ©es ramadanesques ou pour de grandes occasions, mis Ă  part le mouskoutchou[31] se consommant quotidiennement, un gĂąteau simple ou parfois marbrĂ© au chocolat, Ă  base de zestes de citron puis souvent garni de miel ou l'abricotine, trĂšs similaire au gĂąteau au yaourt et Ă  la gĂ©noise ; c'est le gĂąteau phare de la cuisine algĂ©rienne. La liste de gĂąteaux algĂ©riens est composĂ©e entre autres du khobz el bey, un gĂąteau de la ville d'Alger similaire aux babas Ă  base de chapelure et d'amandes ; la basboussa Ă  la texture plus lĂ©gĂšre que celle originaire du Moyen-Orient, mais aussi l'une des plus rĂ©putĂ©es en Europe et au Maghreb ; le kalb el louz, un carrĂ© de semoule au cƓur d'amande arrosĂ© d'un sirop au miel et d'eau de fleur d'oranger prĂ©parĂ© artisanalement. Enfin, il y a le gĂąteau traditionnel de Kabylie et des AurĂšs nommĂ© tahboult ou mchawcha, qui est parfois roulĂ©, fait Ă  base de semouline, d’Ɠufs et de miel et on retrouve le mderbel originaire de l'est algĂ©rien, un gĂąteau nappĂ© Ă  la confiture ou recouvert de framboises puis Ă  la pĂąte rapĂ©e ou aux amandes effilĂ©es et enfin parfumĂ©e au citron vert et Ă  l'eau de fleur d'oranger.

PĂątisserie

Tcharak msaker, corne de gazelle de la ville d'Alger.

La pĂątisserie algĂ©rienne qualifiĂ©e de « pĂątisserie orientale[32] » est en majeure partie composĂ©e de fruits secs, surtout d'amandes et est trĂšs parfumĂ©e Ă  l'eau de fleur d'oranger et au miel. Elle regroupe des spĂ©cialitĂ©s traditionnelles comme les dziriette, les tcharak, les kĂąak, les griouech, la mhancha, le m'khabez ou encore le makroud. Elle a reçu des vagues d'influences sur le plan culinaire notamment avec les rĂ©fugiĂ©s morisques d'Al-Andalus apportant avec eux en 1492 les fameux montecaos appelĂ©s ghribia, l'Empire ottoman fournissant de fameuses pĂątisseries comme le baklava, le kenafeh, les loukoums, le halva, portant respectivement en arabe algĂ©rien les noms de baklawa, kdaĂŻf, halwa halkoum, halwa tourk. L'apport europĂ©en dans la pĂątisserie algĂ©rienne est notable car aujourd'hui, les pĂątisseries algĂ©riennes proposent de nombreuses spĂ©cialitĂ©s françaises comme le macaron ou le mille-feuille, qui est trĂšs populaire en AlgĂ©rie. Cependant, au fil du temps, l'AlgĂ©rie a su dĂ©velopper ses propres versions, Ă  l'instar du kenafeh qui ne contient pas de farce au lait mais des fruits secs.

La pĂątisserie algĂ©rienne est divisĂ©e en plusieurs catĂ©gories selon les modes de cuisson : avec friture, sans cuisson, au four et sur tajine, c'est respectivement l'exemple de la samsa, la kefta, les halwat tabaa et la mbardja. En plus de ses diffĂ©rents modes de cuisson, la pĂątisserie algĂ©rienne recourt Ă  des modes de prĂ©paration : au miel, aux fruits secs, aux fruits confits, Ă  la confiture, pĂąte sablĂ©e, Ă  la noix de coco
 Ces divers modes de prĂ©paration permettent de dĂ©cliner une pĂątisserie donnĂ©e sous plusieurs formes selon les villes. Par exemple, le makroud, dans les villes du Constantinois, est cuit au four alors qu’ailleurs on le fait frire ; Ă  Tlemcen, on y ajoute des Ɠufs ; Ă  Alger, on le farcit d'amandes au lieu de dattes ; Ă  Souk Ahras, on le fait avec de la farine ; Ă  Oran, on l'agrĂ©mente d'Ă©pices.

La pĂątisserie algĂ©rienne est essentiellement prĂ©parĂ©e pour des occasions festives avec plusieurs assortiments diffĂ©rents, toujours variĂ©s selon les modes de cuisson. Dans les mariages, elle fait office d'aprĂšs-dessert servi Ă  la fin de la cĂ©rĂ©monie, tandis que dans les fĂȘtes religieuses, notamment l'AĂŻd el-Fitr, elle est consommĂ©e comme entremets.

Aujourd'hui, la pĂątisserie algĂ©rienne connaĂźt un gain de popularitĂ© dans le monde, notamment par le biais de la diaspora algĂ©rienne, mais aussi grĂące aux chaĂźnes tĂ©lĂ©visĂ©es : Samira TV[33] et les Ă©missions de Madame Bouhamed sur Canal AlgĂ©rie et aux blogs culinaires qui sont en trĂšs en vogue. Avec l'immigration historique des AlgĂ©riens dans les pays voisins, la pĂątisserie algĂ©rienne est devenue de plus en plus populaire dans les mariages au Maghreb. C'est le cas du Maroc[34] comme le prĂ©cise la spĂ©cialiste de la cuisine marocaine et tĂ©touanaise, Fatima R'houni[34], chez qui l'on retrouve de nombreuses pĂątisseries algĂ©riennes provenant des AlgĂ©riens[35] fuyant les conquĂȘtes ottomane au XVIe siĂšcle et française au XIXe siĂšcle. On retrouve aujourd'hui des pĂątisseries populaires au Maroc qui sont d'origine algĂ©rienne, comme la mhancha[34], les tcharak msaker, appelĂ©s kaĂąb m’fenned[34], les ktaĂŻf[34], les baklawa[34]


La pùtisserie algéroise : de la tradition à la modernité
Assortiment de pùtisseries algéroises à Mostaganem.

Mis Ă  part les pĂątisseries traditionnelles, la pĂątisserie algĂ©roise a su se distinguer fortement par son cachet colorĂ© ainsi que son façonnage des plus minutieux. Depuis la fin du XXe siĂšcle, la pĂątisserie algĂ©roise connaĂźt une modernisation et une innovation rapide. C'est l'une des pĂątisseries les plus prisĂ©es en AlgĂ©rie et dans le reste de l'Afrique du Nord. Elle fait usage d'ustensiles de cuisine traditionnelle mais aussi moderne afin d'affiner les dĂ©corations et les glaçages d'une multitude de pĂątisserie tels les tcharak glacĂ©s, les m'khabez, les kĂąak, les cornets algĂ©rois, la chamsiya, le taj el moulouk, les slilet
 Dans cette gamme de pĂątisseries, on retrouve souvent une symbolisation de la nature comme el dalia, el nakhil, el warda, el yasmina ou encore Ă  caractĂšre nuptial avec les chapeaux de la mariĂ©e, les enveloppes algĂ©roises, sbiaat laaroussa (les doigts de la mariĂ©e), m'khedette (les coussins de la mariĂ©e), rezmet laaroussa (bourse de la mariĂ©e)


Cafés

L'Algérie possÚde une grande diversité de cafés traditionnels qui restent un élément indispensable dans la vie sociale des Algériens. On peut retrouver le café turc, trÚs répandu, qui porte différentes appellations : kahwa zazwa à Annaba, qahwet el djezoua dans l'Algérois et kahwa djezvé dans le Constantinois. Toutes ces appellations, originaires de la langue turque, désignent l'ustensile traditionnel dans lequel le café est préparé : le djezvé[36]. Ce café est surtout consommé depuis 500 ans dans les villes du nord ayant subi une forte influence culinaire des Ottomans.

Il subsiste plusieurs cafés populaires traditionnels en Algérie, dont le café noss-noss[37] également appelé naqos, termes signifiant respectivement « moitié-moitié » et « cloche » et qui est l'équivalent du café noisette consommé durant le petit déjeuner et au goûter mais aussi le café algérois typique de la capitale parfumé à l'eau de fleur d'oranger.

On retrouve de mĂȘme des cafĂ©s plus typiques prĂ©parĂ©s dans certaines rĂ©gions du pays, c'est le cas du cafĂ© naĂŻli de la tribu des Ouled NaĂŻl, consommĂ© dans les rĂ©gions de Bou SaĂąda et Djelfa, un peu plus Ă©picĂ© et qui contient de l'armoise, du piment noir et de l'Ă©corce de cannelle.

Le café glacé est apparu en Algérie au XIXÚme siÚcle et a rapidement gagné en popularité à l'échelle mondiale.

Thé

Préparation du thé à la menthe par un Targui.

Le thĂ© Ă  la menthe avec le cafĂ© sont des boissons chaudes les plus consommĂ©es dans tout le pays cependant le thĂ© Ă  la menthe est surtout un rituel observĂ© par les populations du sud de l'AlgĂ©rie oĂč il est un Ă©lĂ©ment central de la vie sociale[38] bien qu'on le retrouve dans les villes du nord. Il est prĂ©parĂ©e Ă  base de thĂ© gunpowder et parfumĂ© Ă  la menthe fraĂźche ou parfois sĂšche.

Cette boisson traditionnelle suit des rÚgles bien précises et rigoureuses lors de sa préparation :

  1. rinçage du thé (gunpowder) à l'eau bouillante ;
  2. infusion du thé ;
  3. ajout de la menthe et de pain de sucre ou de sucre ;
  4. homogénéisation du thé.

Lors du service, la thĂ©iĂšre est levĂ©e assez haut afin d’aĂ©rer le thĂ© Ă  la menthe et le verre doit ĂȘtre servi Ă  moitiĂ© pour que le buveur ne se brĂ»le pas les doigts. Quant Ă  sa dĂ©gustation, il est trĂšs mal vu de souffler dessus pour le refroidir, il est donc prĂ©fĂ©rable de l'aspirer fortement[39]. Au moment du service, l'invitĂ© se devant de boire trois verres selon la coutume, il est vivement dĂ©conseillĂ© de refuser les deux autres verres par respect et politesse.

« Le premier verre est aussi doux que la vie. Le deuxiÚme est aussi fort que l'amour. Le troisiÚme est aussi amer que la mort. »

— Proverbe algĂ©rien Ă  propos du thĂ©.

Le thĂ© peut Ă©galement ĂȘtre consommĂ© avec du lait dans certaines rĂ©gions, notamment Ă  Tlemcen oĂč il est appelĂ© naqos latay, signifiant « cloche au thĂ© ».

Boissons traditionnelles régionales et citadines

Plusieurs variétés de boissons traditionnelles existent en Algérie, on trouve sur tout le territoire algérien des boissons traditionnelles régionales et citadines.

Au nord de l'AlgĂ©rie, les boissons que l'on boit sont plus raffinĂ©es ; il y a la fameuse citronnade algĂ©rienne qui fait la rĂ©putation des villes de Blida et Boufarik, appelĂ©e cherbet, Ă  base de citrons pressĂ©s et de menthe fraĂźche ; le lekhchef, une boisson sucrĂ©e de la ville de Constantine Ă  base d'eau de rose, de raisins secs, de cannelle et d'eau de fleur d'oranger qui tend Ă  disparaĂźtre ; la cherbet mazhar d'Alger, prĂ©parĂ©e lors du rituel nuptial du hammam, oĂč l'ingrĂ©dient principal est l'eau de fleur d'oranger ; la cherbet Meliana, un sirop de cerise, de grenade, de citron et de raisin, originaire de la ville de Miliana, et aussi d'autres boissons remĂšdes dont la habet ahlaoi Ă  base d'anis vert, le smagh el arabi Ă  base de gomme arabique ou le maĂąjoun el heroor, un sirop Ă©picĂ© au hror, un mĂ©lange d'Ă©pices traditionnel algĂ©rien.

Il existe des boissons épicées propres aux régions sahariennes comme le takerouayet du M'zab à base de datte, de citron, de fleur de myrte, d'épices(safran, noix de muscade
) et d'herbes aromatiques, boisson coupe soif servie au marié le jour de son mariage ; le ouazouaza à Ouargla qui est une boisson préparée à base de 40 plantes et de dattes pendant le mois sacré du ramadan, connu pur ses vertus rafraßchissantes et médicinales, ou encore le legmi, un jus de palmier du Sahara.

Lait

Le lait en AlgĂ©rie est aussi considĂ©rĂ© comme une boisson que l'on boit quotidiennement sous toutes ses formes : leben et rayeb, et dans toutes les rĂ©gions du pays. Cependant, ce n'est pas le mĂȘme lait sur tout le territoire, par exemple, au Sahara le lait de chĂšvre et de chamelle est trĂšs prisĂ© tandis qu'au nord, c'est le lait de vache. Au nord de l'AlgĂ©rie, le lait est bu chaque matin et parfois en fin de journĂ©e avec un mĂ©lange de cafĂ©.

Il possÚde aussi une valeur trÚs symbolique pendant le ramadan car il est trÚs prisé pour la rupture du jeûne comme le veut la tradition héritée de Mahomet, mais c'est aussi un signe d'hospitalité et de fertilité ; c'est donc pour cela que la consommation de lait est une tradition ancrée dans la phase du mariage algérien.

Sodas

Ancienne affiche de publicité (1889).

En Algérie, la présence de sodas est des plus notables, on retrouve la limonade blanche Hamoud Boualem créée en 1878, qui est surtout consommée dans l'Algérois, le cola Selecto qui s'exporte aujourd'hui à l'international, la grande gamme de sodas fruités proposé par la marque Ifri ainsi que des sodas uniques propres à chaque ville, comme les sodas de la marque BÎna à Annaba ou Slim à Alger.

Il y a aussi la traditionnelle limonade appelée monada au nord-est, gazouza au nord-centre et limonde au nord-ouest qui est la limonade ancienne en bouteille en verre consignée.

À cela s'ajoutent des sodas de marques occidentales comme Coca-Cola, Fanta, Sprite, etc., qui restent cependant moins populaires que les sodas locaux. À noter que la consommation du soda Orangina en AlgĂ©rie est trĂšs ancienne, car c'est Ă  Blida que la boisson a Ă©tĂ© inventĂ©e Ă  partir d'oranges pressĂ©es rĂ©coltĂ©es prĂšs de Boufarik.

Alcools

À cause de restrictions religieuses, la consommation d'alcool est mal vue en AlgĂ©rie mais n'est pas lĂ©galement interdite, ce qui n'empĂȘche pas au viticulteur de produire une grande variĂ©tĂ© de vins principalement originaire des coteaux de Mascara, MĂ©dĂ©a et Tlemcen.

La consommation de biĂšre et d'autres alcools moins forts existe en AlgĂ©rie mais elle demeure trĂšs discrĂšte, les mƓurs de la population restant trĂšs conservatrices.

Glaces et sorbets

La consommation de glaces et de sorbets en Algérie est surtout présente dans les villes du nord. Le sorbet le plus connu en Algérie est le créponné, un sorbet traditionnel au citron inventé par Gilbert Soriano à Oran. Ce sorbet est surtout consommé dans les grandes villes du nord ayant autrefois connu un seuil de population pied-noire élevé comme : Annaba, Alger, Constantine, Oran, Sidi Bel AbbÚs
 On retrouve aussi une multitude de sorbets avec différentes saveurs traditionnelles que l'on nomme les broud, à base de tomate, fruits rouges, café, deglet nour, figues, thé à la menthe, fruits rouges, fruits, grains de café ou jasmin d'Arabie. Enfin, on retrouve au cÎté des sorbets traditionnels la glace italienne qui est trÚs populaire.

Des mets aux noms insolites

Plusieurs mets anciens algériens faisant partie de la gastronomie algéroise portent des dénominations insolites pour la plupart à connotation burlesque, érotique, mortuaire ou royale.

On retrouve par exemple :

  • Sekran tayeh fe droudj — « L'ivrogne Ă©croulĂ© dans les escaliers » ;
  • Dar Ăąami — « La maison de mon oncle paternel » ;
  • Mkafan fi hdjar yemah — « Le dĂ©funt dans le giron de sa mĂšre » ;
  • El bey w-dayertou — « Le bey et sa cour » ;
  • Sder chaba fel mraya — « La poitrine de la belle dans le miroir » ;
  • Boussou la tmessou — « Embrasse-le mais ne le touche pas » ;
  • SebiĂąat leĂąrossa — « Les doigts de la mariĂ©e ».

Notes et références

  1. L'Histoire romaine de l'Algérie, algerie-monde.com.
  2. L'AlgĂ©rie. Histoire, conquĂȘte et colonisation, p. 417, Google books.
  3. Aimé Baldacci, Souvenirs d'un Français d'Algérie, p. 98, Google books.
  4. Note sur l'administration d'Alger. Frédéric-Gaétan marquis de La Rochefoucauld-Liancourt, p. 7, Google books.
  5. Algérie entre espoir et recul, ici.radio-canada.ca.
  6. Pierre Daum, « Les livres du mois : ’AlgĂ©rie gourmande. Voyage culinaire dans la cuisine d’Ourida », Le Monde diplomatique, janvier 2017.
  7. « Pour que la cuisine algérienne n'ait plus de secret pour vous », sur Dziriya.net, .
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  14. Voir l'article pastilla pour des références plus précises.
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  37. Collectif, Dominique Auzias et Jean-Paul Labourdette, Alger 2010-11, , 256 p. (ISBN 978-2-7469-3790-1, lire en ligne), p. 91.
  38. Collectif, Dominique Auzias et Jean-Paul Labourdette, Alger 2012-2013 (avec cartes, photos + avis des lecteurs), , 264 p. (ISBN 978-2-7469-5576-9, lire en ligne), p. 84.
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Voir aussi

Bibliographie

  • Malek Alloula, Les Festins de l'exil, Paris, Truffaut, 2003, 124 p. (ISBN 2-9516614-2-8).
  • ChahrazĂšde Atoui, Isis BenaĂŻssa et Gilles Nourault, La Cuisine algĂ©rienne, Sainte-Clotilde (RĂ©union), Orphie, 2005, 91 p. (ISBN 2-87763-261-X).
  • MĂ©lanie Bacri, 100 recettes de cuisine familiale juive d'AlgĂ©rie, Paris, Grancher, 2012, 154 p. (ISBN 978-2-7339-1203-4).
  • FadĂ©la Benabadji, Saveurs d'AlgĂ©rie, Éd. de Lodi, Paris, 2005, 189 p. (ISBN 2-8469-0250-X).
  • Amina Boutaleb, Cuisine d'AlgĂ©rie et du Maghreb, Éditions algĂ©riennes Ennadha, Alger, 2003, 221 p. (ISBN 978-2-8427-2177-0).
  • Salima Hadjiat, La Cuisine d'AlgĂ©rie, Paris, Publisud, 1990, 191 p. (ISBN 2-86600-056-0).

Filmographie

  • De mĂšre en filles
 la cuisine des autres, film de Diane Baratier, Pierre Camus et Jean-Louis Comolli, CNRS Images, Meudon, 2005, 25 min (DVD).

Articles connexes

Liens externes

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