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Chakhchoukha

La chakhchoukha[1] ou rougueg (dans l'ouest de l’AlgĂ©rie), est une spĂ©cialitĂ© culinaire algĂ©rienne[2]. Elle provient de la rĂ©gion de Biskra mais se retrouve aussi dans les AurĂšs.

Chakhchoukha
Image illustrative de l’article Chakhchoukha
La chakhchoukha de Biskra.

Lieu d’origine Drapeau de l'AlgĂ©rie AlgĂ©rie
Place dans le service Plat principal
Température de service Chaud
Ingrédients Galette de semoule, viande, légumes, tomate, oignon, pois chiches, épices
Chakhchoukha sur assiette individuelle.

Description

La chakhchoukha est un mets de fĂȘte se composant de pĂąte de semoule Ă©miettĂ©e, cuite Ă  la poĂȘle, arrosĂ©e de sauce tomate rouge Ă  la viande, Ă©picĂ©e, de pois chiches et, dans quelques rĂ©gions, de courgettes, de carottes et de navets, de fĂšves ou encore de pommes de terre. Elle est parfois servie avec du lait fermentĂ© (leben).

Il existe plusieurs variĂ©tĂ©s de chakhchoukha selon les rĂ©gions, comme dans les rĂ©gions algĂ©riennes de Biskra, Constantine et SĂ©tif, de Khenchela, de Batna, Annaba et El Oued, mĂȘme dans le Mzab, le Hoggar, et bien plus encore, Ă  Nefta en Tunisie. La diffĂ©rence consiste dans la nature de la pĂąte utilisĂ©e et dans la mĂ©thode de prĂ©paration, ainsi que dans l’ajout de fĂšves, propre Ă  la variante tunisienne.

Il y a cependant une particularitĂ© distincte dans la variante de la ville de Batna, qui utilise une pĂąte diffĂ©rente de celle de la galette, qui elle est utilisĂ©e dans la rĂ©gion du Sahara. Il s’agit d’une sorte de crĂȘpe cuite sur une plaque de fer. Cette variante est aussi trĂšs utilisĂ©e dans certaines villes limitrophes de la ville de Bou SaĂąda, telles que Batna, Barika, M'Sila, Biskra, etc.

La chakhchoukha est le plat culinaire par excellence à Biskra[3] mais elle est aussi faite et appréciée dans tous les AurÚs et à proximité. Ainsi, si elle est sensiblement identique à Batna, elle est tout autre à Constantine dans sa conception, ou encore à Bou Saùda ou M'sila. En Tunisie, à Nefta[4] et à Tozeur, on ajoute le plus souvent des fÚves dans la garniture.

Étymologie

Le nom du plat provient de la langue punique : en effet, shakshek se retrouve en phĂ©nicien et veut dire « mĂ©langer[5] ». Le nom du plat en arabe serait empruntĂ© a la langue punique elle-mĂȘme apparentĂ©e a la langue arabe[6] - [7]. Quand au nom utilisĂ© dans l'ouest rougueg il tire quant Ă  lui son Ă©tymologie de l'arabe dialectal AlgĂ©riens.

On peut penser Ă  une origine onomatopĂ©ique que l’on retrouve dans le monde turcophone avec tchakhtchukh pour le « frou-frou des soies ou d’étoffe neuve » en ouzbĂšk de Boukhara[8].

On trouve différentes variétés locales, telles que la chakhchoukha de Biskra ou la chakhchoukha de Constantine en Algérie.

Histoire

Le plat serait originaire de Biskra et serait une variante du tharĂźd, un plat Ă  base de pĂąte fine ou de pain.

En effet, la pùte utilisée pour le plat, à base de pùte de semoule émiettée, serait l'évolution de la pùte utilisé par les Bédouins arabes pour le tharid, ayant évolué avec le temps et les conditions climatiques[9] - [10].

Consommation

La chakhchoukha se dĂ©guste Ă  travers le monde, notamment aux États-Unis[11].

Ce plat est populaire l'été, saison pendant laquelle les tomates abondent[11].

Notes et références

  1. Autres orthographes : chakhchoura ou chekhechoukha.
  2. Fatima-Zohra Bouayed, Le livre de la cuisine d'Algérie, SNED, (ISBN 2201016488, lire en ligne), p. 217
  3. « Chakhchoukha algérienne de Biskra », sur vitaminedz.com (consulté le ).
  4. « Chakhchoukha tunisienne de Nefta », sur tunisie.co, (consulté le ).
  5. (en) Janna Gur, The Book of New Israeli Food : A Culinary Journey, New York, Schocken, , 303 p. (ISBN 978-0-8052-1224-2 et 0-8052-1224-8), p. 80-82.
  6. Françoise Briquel Chatonnet et Robert Hawley, « Phoenician and Punic », A Companion to Ancient Near Eastern Languages,‎ , p. 297 (lire en ligne, consultĂ© le )
  7. (en) Wilfred G. E. Watson, « Loanwords in Phoenician and Punic », dans ouvrage= Ritual, religion and reason : studies in the ancient world in honour of Paolo Xella (lire en ligne), p. 327-346
  8. Jules Verne, Claudius Bombarnac, Hachette BnF, , 284 p. (lire en ligne), p. 116-117.
  9. Mohamed Oubahli, « Une histoire de pĂąte en MĂ©diterranĂ©e occidentale. Des pĂątes arabo-berbĂšres et de leur diffusion en Europe latine au Moyen Âge », Horizons MaghrĂ©bins. Le droit Ă  la mĂ©moire, vol. 55, no 1,‎ , p. 48-72 (DOI 10.3406/horma.2006.2374, lire en ligne, consultĂ© le ).
  10. Mohamed Oubahli, « Le banquet d’Ibn ‘Ali Masfiwi, lexique, notes et commentaires. Approche historique et anthropologique », Horizons MaghrĂ©bins. Le droit Ă  la mĂ©moire, vol. 59, no 1,‎ , p. 114-145 (DOI 10.3406/horma.2008.2682, lire en ligne, consultĂ© le ).
  11. (en) Lucy M. Long, Ethnic American Food Today: A Cultural Encyclopedia, Rowman & Littlefield, (ISBN 978-1-4422-2731-6, lire en ligne).
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