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Pois chiche

Cicer arietinum

Cicer arietinum, le pois chiche, est une espÚce de plantes dicotylédones de la famille des Fabaceae (légumineuses), sous-famille des Faboideae, originaire du Sud-Est de la Turquie.

L’espĂšce cultivĂ©e provient de la domestication d’un pois chiche sauvage Ă  graines rĂ©ticulĂ©es (Cicer reticulatum Ladiz.) dans la partie centrale du Croissant fertile.

Le pois chiche est une plante herbacée annuelle, cultivée pour ses graines comestibles, nommées aussi pois chiches[n 1]. Deux groupes de cultivars ont été distingués: les Kabuli, à grosses graines, avec des téguments minces et peu ridés, prédominants dans les pays méditerranéens et en Asie du Sud-Ouest et les Desi, à petites graines, un tégument rugueux de couleur plus sombre.

Le pois chiche est adaptĂ© Ă  un climat subtropical ou mĂ©diterranĂ©en qui se contente de sols pauvres, caillouteux et secs. Il croit presque exclusivement aprĂšs les pluies en bĂ©nĂ©ficiant de l’humiditĂ© des sols. L’Inde est le plus grand producteur de pois chiches, avec 75 % de la production mondiale en 2021.

Le pois chiche est riche en glucides, protĂ©ines et fibres alimentaires. La richesse des protĂ©ines en acides aminĂ©s essentiels rend sa consommation complĂ©mentaire des rĂ©gimes Ă  base de cĂ©rĂ©ales. Sa richesse en composĂ©s phytochimiques bioactifs (composĂ©s phĂ©noliques, isoflavones et saponines) ont suscitĂ© la production de nombreuses Ă©tudes pharmacologiques indiquant qu’il pourrait avoir des effets bĂ©nĂ©fiques sur certaines maladies humaines importantes.

Le pois chiche, tel quel ou réduit en farine, sert de base à un grand nombre de préparations culinaires, en particulier dans le bassin méditerranéen, au Moyen-Orient et dans le sous-continent indien. Une cinquantaine de préparations culinaires à base de pois chiches ont été repérées.

Nomenclature et Ă©tymologie

En 1753, Carl LinnĂ© a donnĂ© le nom latin de Cicer arietinum Ă  l’espĂšce dans Species Plantarum 2: 738[2].

Le nom de genre Cicer est un nom latin cĭcĕr, ĕris, signifiant « pois chiche »[n 2].

L’épithĂšte spĂ©cifique arietinum vient du latin ărĭĕtÄ«nus, a, um (aries), « qui ressemble au bĂ©lier » : arietinum cicer Pline 18, 124, « sorte de pois chiche »[n 3], en rĂ©fĂ©rence Ă  la forme de la graine en tĂȘte de bĂ©lier (aries en latin), flanquĂ©e de ses cornes.

En français, le terme pois chiche (qui apparait en 1244) se compose de pois (du latin pisum, nom d’une lĂ©gumineuse attestĂ©e chez Varron) et de chiche qui serait une altĂ©ration influencĂ©e par la premiĂšre acception de chiche de l'ancien français cice « une personne qui regarde Ă  la dĂ©pense »[3].

Taxonomie

Vendeuse indienne triant des pois chiches verts Ă  Varanasi (Inde)
Un synonyme homotypique, selon POWO[4],
  • Vicia arietina (L.) E.H.L.Krause in J.W.Sturm, Deutschl. Fl. Abbild., ed. 2. 9: 16 (1901)
Deux sous-espĂšces
  • Cicer arietinum subsp. arietinum,
  • Cicer arietinum subsp. reticulatum (Ladiz.) Moreno & Cubero ex Del Guacchio & P.Caputo
Liste des variétés

Selon Tropicos (14 juillet 2018)[5] (Attention liste brute contenant possiblement des synonymes) :

  • Cicer arietinum var. arietinum
  • Cicer arietinum var. fuscum Alef.
  • Cicer arietinum var. macrocarpum Jaub.
  • Cicer arietinum var. vulgare Jaub.

Description

Cicer arietinum est une plante herbacée annuelle, au port dressé, pouvant atteindre 1 m de haut, avec des tiges simples ou ramifiées, dressées, à poils glanduleux[6].

Le systÚme racinaire est étendu et porte des nodules abritant des bactéries fixatrices d'azote (notamment Mesorhizobium ciceri et Mesorhizobium mediterraneum)[4].

Les feuilles, composĂ©es imparipennĂ©es (avec une foliole terminale), prĂ©sentent 3 Ă  8 paires de folioles. Celles-ci peuvent atteindre 17 mm de long sur 10 mm de large, avec des bords dentĂ©s et des poils glandulaires faibles et Ă©talĂ©s. À la base des feuilles, se trouvent des stipules triangulaires[6].

Feuille et fleur.

Le racĂšme porte 1 ou 2 fleurs. Les fleurs, solitaires, zygomorphes, portĂ©es par un pĂ©dicelle de 5–25 mm, sont typiquement de type « papilionacĂ© ». Elles atteignent 12 mm de long et prĂ©sentent des pĂ©tales blancs ou lilas Ă  violet. Le calice est campanulĂ©, profondĂ©ment dentĂ©, Ă  poils glanduleux. La corolle de 8–10 mm est blanche, bleu clair ou rouge pourpre, Ă  poils glanduleux[6]. Le pois chiche domestique (Cicer arietinum subsp. arietinum) est essentiellement une plante autogame. Toutes les variĂ©tĂ©s cultivĂ©es sont diploĂŻdes et infertiles[7]

Le fruit est une petite gousse gonflĂ©e et arrondie, atteignant 3,5 cm de long sur 1,7 cm de large, avec des poils glanduleux. Chaque gousse contient de une Ă  quatre graines, de forme sphĂ©rique, bosselĂ©e et terminĂ©e en pointe, Ă  la surface lisse ou rugueuse, pouvant atteindre 15 mm sur 10 mm. Leur couleur est variable, gĂ©nĂ©ralement blanc crĂšme Ă  beige pour les graines sĂšches.

En tant que plante de grand intĂ©rĂȘt Ă©conomique, le sĂ©quençage de son gĂ©nome est en cours.

  • Planche botanique.
    Planche botanique.
  • Graines germĂ©es.
    Graines germées.
  • Plantule.
    Plantule.
  • Jeune plant
    Jeune plant
  • Plante en fleurs.
    Plante en fleurs.
  • Plante en fruits.
    Plante en fruits.
  • Fleur et fruit (dĂ©tail).
    Fleur et fruit (détail).
  • Gousses ouvertes montrant la graine.
    Gousses ouvertes montrant la graine.
  • Fruits Ă  maturitĂ©.
    Fruits à maturité.
  • Graines.
    Graines.

Aire de distribution

Cicer arietinum est originaire d’Iran, Iraq et Turquie[4].

Il a été introduit en

Eurasie
Italie, France, Royaume-Uni, Tchécoslovaquie, Bulgarie, Ukraine, Biélorussie, Pays Baltes, Russie occidentale, Sibérie occidentale, Kazakhstan, Kirghizstan, Turkménistan, Liban-Syrie, Himalaya de l'Est, Chine du Centre-Nord, Xinjiang, Qinghai, Pakistan, Mongolie, Myanmar, Inde, Afghanistan,
Afrique
Libye, Maghreb, Égypte, Soudan, Éthiopie, Kenya, Tanzanie, Ouganda, YĂ©men, Congo, Zimbabwe
Australie
du Sud, Queensland
Amérique
Vermont, Maryland, Cuba, Mexique Sud-Ouest, Colombie, PĂ©rou[4].

Le pois chiche est adaptĂ© Ă  un climat subtropical ou mĂ©diterranĂ©en ; il croit presque exclusivement aprĂšs les pluies en bĂ©nĂ©ficiant de l’humiditĂ© des sols[7].

Cultivars

Champ de pois chiches en Israël.
Cultivars jaune (Kabuli)
et vert (Desi).
Cicer arietinum noir .

Il existe de nombreux cultivars de pois chiches à travers le monde présentant une large gamme de variations dans la taille, la couleur et la forme de la graine ainsi que dans la morphologie de la plante.

Deux groupes de cultivars se distinguent nettement[8]

  • groupe Kabuli (ou macrosperma): regroupe les cultivars Ă  grosses graines (7–8 mm), avec des tĂ©guments minces et lisses, de couleur claire et peu ridĂ©es. La plante a un port Ă©rigĂ© et des fleurs blanc crĂšme. Ce sont les cultivars prĂ©dominants dans les pays mĂ©diterranĂ©ens et en Asie du Sud-Ouest. Ils ont Ă©tĂ© introduits au XVIIIe siĂšcle en Inde. Il en existe des formes avec des graines orange, jaune paille, blanc crĂšme. C’est le type le plus cultivĂ© en France. Le terme Kabuli (persan kālulÄ«Ú©Ű§Ù„ÙˆÙ„ÛŒ) signifie « de Kaboul »
  • groupe Desi (ou microsperma): regroupe les variĂ©tĂ©s Ă  petites graines (3,5–6 mm), angulaires, avec la prĂ©sence Ă©minente d’un bec et une surface rugueuse, de couleur sombre, ridĂ©es, avec un tĂ©gument plus Ă©pais, et sont gĂ©nĂ©ralement consommĂ©es aprĂšs dĂ©corticage. La plante a un port buissonnant, de petites folioles et de petites fleurs pourpres ou violettes. Ces cultivars prĂ©dominent au sud de l’aire d’expansion du pois chiche (Éthiopie) et Ă  l’est (Afghanistan, Pakistan, Inde). Il en existe Ă  graines brunes, rouge foncĂ©, noires, vertes, ou panachĂ©es. On le trouve sous forme entiĂšre ou sous forme de dal (pois chiches cassĂ©s) dans les Ă©piceries indiennes. Le terme Desi signifie « du pays, indigĂšne » en hindi[8]. Surtout cultivĂ© en Asie, il est peu prĂ©sent en France[9].

Un travail d'amélioration variétale a été réalisé en France. On compte actuellement sept variétés inscrites au catalogue français : Benito (2016), Eldorado (2013), Elixir (2014), Elvar (2003), Flamenco (1991), Lambada (1992) et Twist (1991).

Le pois chiche cultivĂ© diffĂšre de ses parents sauvages par son port Ă©rigĂ©, la rĂ©tention des gousses et des graines sur la plante, l’accroissement graduel de la taille de la graine de 3,5 mm Ă  plus de mm. Les formes Ă  grosses graines sont Ă©videmment plus Ă©voluĂ©es[7].

Archéologie et histoire

Le pois chiche domestique (Cicer arietinum L. subsp. arietinum) prĂ©sente de fortes affinitĂ©s morphologiques et des chromosomes homologues avec une espĂšce sauvage de pois chiche qui a des graines rĂ©ticulĂ©es, le Cicer reticulatum Ladizinsky, poussant au sud-est de la Turquie, entre l’Euphrate et le Tigre[7]. La recherche molĂ©culaire ayant appuyĂ© l’identification de Cicer reticulatum Ladiz. comme l’ancĂȘtre sauvage, il a Ă©tĂ© renommĂ© en consĂ©quence Cicer arietinum subsp. reticulatum[10], en 2022.

La partie centrale du Croissant fertile semble ĂȘtre le territoire dans lequel le pois chiche a Ă©tĂ© domestiquĂ©.

sources archéologiques

Les premiers restes archĂ©ologiques proviennent de ÇayönĂŒ en Turquie (7500-6800 av. J.-C.) et de Tell Abu Hureyra au nord de la Syrie (VIIIe millĂ©naire av. J.-C.). SituĂ©s dans la partie nord du Croissant fertile et dans l’aire de rĂ©partition de la forme sauvage, ces sites prĂ©sentent des graines dont la taille est celle des pois chiches sauvages (subsp. reticulatum)[8]. Par contre, les graines retrouvĂ©es Ă  JĂ©richo (7500 av. J.-C.) et Ă  Tell Ramad, prĂšs de Damas (fin du VIIe millĂ©naire), sont des formes domestiquĂ©es. Ces sites sont Ă©loignĂ©s du territoire de l’ancĂȘtre sauvage et les spĂ©cimens de JĂ©richo semblent avoir un tĂ©gument lisse, de mĂȘme que les graines trouvĂ©es Ă  HöyĂŒcek au Sud-Ouest de la Turquie (env. 6500-6050 av. J.-C.)[7].

Le pois chiche cultivĂ© domestiquĂ© s’est dĂ©placĂ© vers l’ouest. Un pois chiche bien conservĂ© a Ă©tĂ© retrouvĂ© en GrĂšce, Ă  Otzaki datant du VIe millĂ©naire av. J.-C., en Bulgarie et enfin au Ve siĂšcle av. J.-C., Ă  Sainte-Maxime (Var) dans le sud de la France[11]. En Europe occidentale, la culture et la consommation du pois chiche sont attestĂ©es dĂšs le IXe siĂšcle, par des sources Ă©crites et archĂ©ologiques.

Le pois chiche domestiquĂ© s’est aussi dĂ©placĂ© vers l’est : on trouve sa trace sur les site harappĂ©en vers 2000 av. J.-C. dans le nord de l’Inde. L’Inde et l’Éthiopie sont devenues des centres de diversitĂ©s des pois chiches.

sources Ă©crites historiques

Le pois chiche est citĂ© dans la Bible (IsaĂŻe, 30, 24) : c’est le hamitz (hĂ©breux: Ś—Ś•ŚžŚ„), classiquement traduit par « fourrage salĂ© ». Ce nom se retrouve dans l’arabe Ű­Ù…Ű” áž„ummuáčŁ qui via le turc humus a dĂ©signĂ© en français l’ « hoummous », la purĂ©e de pois chiche et d’huile de sĂ©same. En sanscrit, le pois chiche est appelĂ© chanaka (à€šà€Łà€•) qui a donnĂ© en hindi chana (à€šà€šà€Ÿ)[8]

Dans l’AntiquitĂ© grecque, pour le philosophe et botaniste ThĂ©ophraste (-371 ; -288) « les pois chiches se diffĂ©rentient par leur grosseur, leur couleur et leur forme : il y a ainsi les « bĂ©liers » (krios), les « grains d’ers » (orobos) et les types intermĂ©diaires. Mais dans tous les cas, les grains clairs sont les plus doux » (Recherches sur les plantes[12], 8, 5, 1). L’encyclopĂ©diste romain Pline (+23 ; +79) reprend les termes de ThĂ©ophraste et rajoute « Il y a ainsi le pois ariĂ©tinum, qui ressemble Ă  une tĂȘte de bĂ©lier, aries, d’oĂč son nom ; il est blanc ou noir...la variĂ©tĂ© la plus agrĂ©able de pois chiche est celle qui ressemble le plus Ă  l’ers ; les formes noires et rousse sont plus vigoureuses que la blanche » (Histoire naturelle[13], 18, 124). Il semble donc que plusieurs cultivars de pois chiche circulaient pendant l’AntiquitĂ©, alors que de nos jours, le type Kabuli prĂ©domine.

Pendant le Moyen Âge, le pois chiche semble avoir Ă©tĂ© cultivĂ© dans une bonne partie de l’Europe, y compris en Allemagne. Il fait partie des plantes dont la culture est recommandĂ©e dans les domaines royaux par Charlemagne dans le capitulaire De Villis (fin du VIIIe ou dĂ©but du IXe siĂšcle). La moniale allemande Hildegarde de Bingen (1098-1179) fait l’éloge du kicher.

Le pois chiche a Ă©tĂ© importĂ© en AmĂ©rique par les EuropĂ©ens, les premiĂšres rĂ©coltes ayant Ă©tĂ© obtenues sur l’üle d’Hispaniola en 1494. Pour des raisons climatiques, il s’est implantĂ© dans les hauts plateaux du PĂ©rou et du Mexique[8].

Patronyme, pseudonyme

CicĂ©ron doit son surnom (cognomen) Ă  une grosse verrue en forme de pois chiche qui aurait ornĂ© le bout du nez d’un de ses ancĂȘtres ; il en est de mĂȘme pour le pharaon d'origine grecque PtolĂ©mĂ©e IX surnommĂ© Lathyros, l'Ă©quivalent en grec[14].

Mode de culture

Le pois chiche est une plante annuelle qui se contente de sols pauvres, caillouteux et secs.

Il se sÚme à grand écartement, car ses racines peuvent prospecter un volume important. Il ne demande pas beaucoup d'entretien, il est toutefois conseillé de butter les pieds et de désherber par binage. La récolte a lieu quand les gousses sont sÚches et brunissent.

Ses principaux ennemis sont les bruches qui percent les grains.

Le pois chiche est bien acclimatĂ© aux climats semi-arides et de type mĂ©diterranĂ©en, comme l’Espagne, la Turquie, le Maghreb et le sud de la France. Sa culture valorise les sols secs et elle est excellente en rotation, notamment en troisiĂšme annĂ©e aprĂšs un blĂ© dur.

Principaux pays producteurs en 2018 et 2021[15]
PaysProduction 2018
(en t)
Production 2021
(en t)
1 Drapeau de l'Inde Inde11 380 00011 910 000
2 Drapeau de l'Australie Australie998 231876 468
3 Drapeau de la Turquie Turquie630 000475 000
4 Drapeau de la Russie Russie620 400316 840
5 Drapeau des États-Unis États-Unis577 970129 770
6 Drapeau de l'Éthiopie Éthiopie515 642478 211
7 Drapeau de la Birmanie Birmanie509 856467 340
8 Drapeau du Mexique Mexique351 796171 967
9 Drapeau du Pakistan Pakistan323 364233 934
10 Drapeau du Canada Canada311 30076 192
Monde16 940 22415 871 845
Source :

La production mondiale qui avait doublĂ© entre 2001 et 2018, a connu une chute brutale en 2019 (de −16 %), s’est relevĂ©e doucement en 2020-2021.

L’Inde a renforcĂ© sa position dominante Ă  travers la crise de 2019 ; sa production est passĂ©e de 67 % Ă  75 % de la production mondiale.

Utilisations

Grùce à son aptitude à former des relations symbiotiques avec des bactéries fixatrices d'azote, le pois chiche est riche en protéines (teneur variant de 17 à 23 %, deux fois plus élevée que la majorité des céréales) et une composition en acides aminés plus intéressante que celle des poacées, ce qui rend la consommation de ses graines complémentaires des régimes à base de céréales[16].

Agronomie

Comme les autres espĂšces de plantes de la famille des fabacĂ©es, grĂące Ă  cette symbiose, le pois chiche est un fertilisant naturel et peut ĂȘtre utilisĂ© comme engrais vert [17].

Analyse nutritionnelle

Pois chiche sec
Valeur nutritionnelle moyenne
pour 100 g
Apport énergétique
Joules 1288 kJ
(Calories) (305 kcal)
Principaux composants
Glucides 44,3 g
– Amidon 41,89 g
– Sucres 2,41 g
Fibres alimentaires 15,5 g
Protéines 18,6 g
Lipides 5,92 g
Eau 8,77 g
Cendres totales 2,94 g
Minéraux et oligo-éléments
Calcium 124 mg
Chlore 80 mg
Chrome 0,0051 mg
Cobalt 0,0011 mg
Cuivre 0,448 mg
Fer 6,1 mg
Magnésium 126 mg
ManganĂšse 2,7 mg
Nickel 0,160 mg
Phosphore 332 mg
Potassium 800 mg
Sodium 23 mg
Zinc 2,4 mg
Vitamines
Provitamine A 0,180 mg
Vitamine B1 0,518 mg
Vitamine B2 0,134 mg
Vitamine B3 (ou PP) 1,7 mg
Vitamine B5 1,3 mg
Vitamine B6 0,560 mg
Vitamine B9 0,340 mg
Vitamine C 5,1 mg
Vitamine K 0,264 mg
Acides aminés
Arginine 1480 mg
Cystine 280 mg
Histidine 530 mg
Isoleucine 1140 mg
Leucine 1460 mg
Lysine 1370 mg
MĂ©thionine 260 mg
Phénylalanine 960 mg
Thréonine 700 mg
Tryptophane 160 mg
Tyrosine 660 mg
Valine 980 mg
Acides gras

Source : Souci, Fachmann, Kraut : La composition des aliments. Tableaux des valeurs nutritives, 7e Ă©dition, 2008, MedPharm Scientific Publishers / Taylor & Francis, (ISBN 978-3-8047-5038-8)

On distingue

  • les macronutriments (glucides, lipides, protĂ©ines) les Ă©lĂ©ments bĂątisseurs,
  • des micronutriments (vitamines, minĂ©raux et fibres) les Ă©lĂ©ments Ă  rĂŽle fonctionnel (selon Auvinet et al.[18], 2018)
  • les composĂ©s phytochimiques bioactifs, non nutritifs
macronutriments

Le pois chiche est une bonne source de glucides (44 %) et de protĂ©ines (18,6 %), et la qualitĂ© protĂ©ique du pois chiche est considĂ©rĂ©e comme meilleure que celle des autres lĂ©gumineuses[19] car sur 18 types d'acides aminĂ©s qu’il contient, 8 sont des acides aminĂ©s essentiels.

Le pois chiche contient une variété de monosaccharides (fructose, galactose, glucose, ribose), de disaccharides (saccharose, maltose), d'oligosaccharides et de polysaccharides (stachyose, cicéritol, raffinose et verbénose). Ces oligosaccharides à haute teneur ne sont généralement pas absorbés ou hydrolysés par le systÚme digestif humain, mais sont fermentés par des bactéries du cÎlon pour libérer des gaz, provoquant des flatulences gastro-intestinales[20].

Sa teneur en lipide de % est supérieure à celle des autres légumineuses (lentilles, haricot rouge) et des céréales (blé et riz).

La teneur en glucide diminue quand on passe du pois chiche sec, au pois chiche cuit (qui a absorbĂ© de l’eau) au houmous (qui contient d’autres ingrĂ©dients).

micronutriments

Le pois chiche a une teneur élévée en acide folique (vitamine B9). Il est également riche en vitamine liposolubles telles que l'α-tocophérol (vitamine E), γ-tocophérol, et contient des quantités modestes de vitamines hydrosolubles (vitamines B1, B2, B3, B5, B6)[20].

Il est plus riche en potassium, calcium, sodium et magnĂ©sium ainsi qu’en cuivre, fer, zinc.

les composés phytochimiques

Les composés phytochimiques sont des composés bioactifs non nutritifs (flavonoïdes, phytostérols, polyphénols, etc.) qui sont reliés à une diminution des risques de maladies chroniques.

Dans le pois chiche, il a Ă©tĂ© repĂ©rĂ© les composĂ©s bioactifs suivants : des carotĂ©noĂŻdes (aux propriĂ©tĂ©s antioxydantes), des composĂ©s phĂ©noliques (les phĂ©nols totaux sont de 127,8 ÎŒg/g (base sĂšche) pour le Desi et de 52,8 ÎŒg/g (base sĂšche) pour le Kabuli), des isoflavones, des saponines.[20]

Le pois chiche contient diverses isoflavones, telles que la biochanine A (ou BCA), la calycosine, la formononétine, la génistéine etc. Les isoflavones sont les principaux composants bioactifs des graines de pois chiches germées (avec une teneur 5 fois supérieure à celle du soja germé)[20].

L’autre groupe de composĂ©s bioactifs du pois chiche sont les saponines : chez les humains, leurs propriĂ©tĂ©s tensioactives et leurs effets hypocholestĂ©romiants sont importantes pour rĂ©duire les risques de nombreuses maladies chroniques.

Propriétés pharmacologiques

pouvoir antioxydant

Dans une étude comparative sur l'activité antioxydante de différentes variétés de légumineuses couramment consommées en Inde, Marathe et al. [21] (2011) ont montré que l'activité antioxydante de ces légumineuses était positivement corrélée à leur contenu phénolique et que le pois chiche avait une activité antioxydante relativement faible.

De nombreuses Ă©tudes ont pleinement montrĂ© que la capacitĂ© antioxydante des composants bioactifs du pois chiche peut ĂȘtre attribuĂ©e Ă  sa capacitĂ© Ă  piĂ©ger les radicaux libres et Ă  rĂ©duire le stress oxydatif[20] Elle tiendrait aux isoflavones et aux peptides protĂ©iques.

inhibition de la prolifération des cellules tumorales

Les composĂ©s ayant une activitĂ© antitumorale importante sont le BCA (ou biochanine A (en)), le butyrate, le ÎČ-sitostĂ©rol, la saponine et le lycopĂšne. L'isoflavonoĂŻde naturel, BCA, est classĂ© comme un phytoestrogĂšne et il a Ă©tĂ© dĂ©montrĂ© qu'il a une activitĂ© antitumorale. Les isoflavones extraites des bourgeons de pois chiches induisent une apoptose dĂ©pendante des mitochondries dans les cellules cancĂ©reuses du sein humain. Le BCA a Ă©galement montrĂ© un bon effet inhibiteur sur le cancer de la prostate, sur le cancer du foie et sur le carcinome Ă©pidermoĂŻde de la bouche[20].

activité anti-inflammatoire

L'activitĂ© anti-inflammatoire des principes actifs du pois chiche a Ă©tĂ© largement rapportĂ©e par les chercheurs[22]. La BCA, une isoflavone biologiquement active dĂ©rivĂ©e du pois chiche, s'est avĂ©rĂ©e avoir de puissants effets pharmacologiques anti-inflammatoires. En Australie, la majoritĂ© de la production de pois chiches se compose de la variĂ©tĂ© Desi, qui sont souvent dĂ©cortiquĂ©s et fendus avant d'ĂȘtre exportĂ©s sous le nom de « Dhal ». Il a cependant Ă©tĂ© dĂ©montrĂ© que les tĂ©guments de pois chiches contiennent une teneur phĂ©nolique plus Ă©levĂ©e et une plus grande variĂ©tĂ© de composĂ©s phĂ©noliques par rapport aux graines de pois chiches dĂ©cortiquĂ©es et par consĂ©quent une plus grande activitĂ© antioxydante dans les tests d’antioxydants FRAP et DPPH .

Mahbub et al[22] ont montrĂ© que le traitement des macrophages murins par les extraits phĂ©noliques de tĂ©gument de pois chiches (EPTP) avant d’induire une inflammation, a rĂ©duit de maniĂšre significative la production de marqueurs inflammatoires (tels que l’oxyde nitrique NO et l’interleukine-6 IL-6). Donc les extraits de tĂ©guments pourraient attĂ©nuer le stress oxydatif et l’inflammation.

Préparations culinaires

Chana masala, plat indien Ă  base de pois chiche

Il est consommé chaud ou froid (en salade), mais le plus souvent consommé comme l'un des « légumes » du couscous ou des ragoûts, potées, kormas, potages et estouffades, ou, aprÚs avoir été écrasé, sous forme de houmous (ou houmos) ou falafel. Ces deux recettes traditionnelles des pays méditerranéens sont intéressantes pour la santé.

Sous forme de farine, il entre dans la prĂ©paration de plats comme la socca, typiquement niçoise, ou les panisses (recette niçoise mais aussi marseillaise, consistant Ă  prĂ©parer de la pĂąte, moulĂ©e dans un rĂ©cipient circulaire, puis Ă  dĂ©couper le disque obtenu en tranches Ă©paisses — quelquefois en dĂ©s —, que l'on plonge ensuite dans la friture), la cade toulonnaise (galette de farine de pois chiche cuite au four Ă  bois) ou encore les panelle de Sicile ou la calentica d'AlgĂ©rie.

Le liquide de cuisson du pois chiche, ou aquafaba (qu'on trouve dans les boĂźtes de conserves), est, comme le blanc d'Ɠuf, composĂ© d’environ 90 % d’eau et de 10 % de protĂ©ines vĂ©gĂ©tales dont l’albumine. Ce jus peut donc ĂȘtre utilisĂ© en substitut des blancs d’Ɠuf, notamment dans la cuisine vĂ©gĂ©talienne, pour faire des plats type mousse nĂ©cessitant des Ɠufs battus en neige.

Le pois chiche dans la tradition française

La CĂšze, riviĂšre du sud de la France, doit son nom au Cicer arietinum dans une rĂ©gion oĂč la culture de cette lĂ©gumineuse a Ă©tĂ© jadis trĂšs rĂ©pandue.

À proximitĂ©, Ă  Montaren, dans le Gard, a lieu la fĂȘte du pois chiche, au mois de mai. Cette manifestation, qui dure trois jours, est organisĂ©e par plusieurs associations locales et comprend de nombreuses animations.

À Rougiers, dans le Var, a lieu Ă©galement chaque annĂ©e au mois de septembre une fĂȘte des pois chiches. La manifestation est organisĂ©e par la ConfrĂ©rie du Pois Chiche de Rougiers (chapitre, intronisation, exposants, dĂ©filĂ©, repas en plein air, musique, concours divers) et se clĂŽture par un concours de soufflĂ© de pois chiche oĂč chaque concurrent, Ă  plat ventre, doit lancer le pois chiche le plus loin possible avec sa bouche.

Trempage et cuisson du pois chiche

Pour cuire des pois-chiches, il est important de les tremper, idĂ©alement une nuit entiĂšre, dans de l’eau. Les pois chiches vont alors gonfler en absorbant cette eau. Il faut s’assurer qu’ils en ont assez (au moins 3 Ă  4 fois leur volume). Il est possible de rajouter du bicarbonate Ă  l’eau de trempage mais cela n’est pas nĂ©cessaire. Si les pois chiches trempent trop longtemps, ils vont commencer Ă  germer.

La cuisson des pois-chiches secs est trĂšs courante dans les pays oĂč ce lĂ©gume sec est rĂ©pandu. Cela se fait en quelques Ă©tapes et le processus n’est pas compliquĂ©[23].

Crus, les pois chiches entrent avec les fĂšves dans la composition des falafels. Une fois cuits, ils peuvent ĂȘtre utilisĂ©s dans des prĂ©parations culinaires diffĂ©rentes, comme le houmous. Il est possible de congeler les pois chiches dans leur eau de cuisson pour des utilisations ultĂ©rieures.

Notes et références

Notes

  1. comme souvent pour les plante comestibles, le mĂȘme nom pois chiche peut dĂ©signer suivant le contexte, la plante entiĂšre (de l’espĂšce Cicer arietinum L.), son fruit (la gousse), sa graine (seule comestible)
  2. voir le Gaffiot en ligne Cicer
  3. voir le Gaffiot arietinus

Références

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Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

Bibliographie

  • Pierre-Brice Lebrun (ill. Mireille Gayet), Petit traitĂ© du pois chiche, Le Sureau, , 160 p. (ISBN 978-2-911328-66-4 et 2-911328-66-3)

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