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Graine de soja

La graine de soja est une graine olĂ©oprotĂ©agineuse, comestible, produite par le soja[n 1], une plante annuelle originaire d’Asie orientale, nommĂ©e Glycine max (L.) Merr., de la famille des Fabaceae (ou LĂ©gumineuse). Riche en protĂ©ines et en lipides, avec un profil en acides gras intĂ©ressant, cette graine qui est par ailleurs bien pourvue en vitamines du groupe B et en isoflavones, offre des atouts nutritionnels Ă©vidents.

Graines de soja et jus de soja

En raison de sa richesse en facteurs antinutritionnels, la graine de soja crue est impropre Ă  la consommation humaine. En Asie, elle est principalement consommĂ©e sous forme solide, aprĂšs trempage et cuisson, et parfois fermentation : tofu en Chine, ou miso et natto au Japon et tempeh en IndonĂ©sie sont Ă  la base de multiples recettes. Pour ĂȘtre acceptĂ© par les consommateurs occidentaux, le soja a Ă©tĂ© promu sous une forme semblable au lait et aux laitages[1] : lait de soja et crĂšme dessert au soja.

Par leurs propriĂ©tĂ©s phyto-ƓstrogĂ©niques, les isoflavones ont suscitĂ© beaucoup d’intĂ©rĂȘt pour leurs effets protecteurs potentiels sur le cancer, l’ostĂ©oporose et les symptĂŽmes de la mĂ©nopause mais aussi soulevĂ© de la mĂ©fiance vis-Ă -vis de propriĂ©tĂ©s prolifĂ©ratrices sur les lignĂ©es tumorales. En raison de traditions culinaires diffĂ©rentes, l’exposition aux isoflavones diffĂ©rentes des populations asiatiques et occidentales, expliquerait les rĂ©sultats contrastĂ©s des Ă©tudes Ă©pidĂ©miologiques sur les bienfaits et risques de la consommation du soja.

Une consommation riche en soja protĂšge la femme asiatique du cancer du sein, alors qu’aucun effet n’est dĂ©celable chez la femme occidentale. Cette diffĂ©rence pourrait s’expliquer par le fait qu’en Asie, cette consommation est rĂ©guliĂšre au cours de la vie et se dĂ©roule en particulier durant la pĂ©riode cruciale de l’adolescence. Les Ă©tudes scientifiques font ressortir deux pĂ©riodes pour lesquelles une exposition aux isoflavones serait dĂ©favorable : in utero et juste aprĂšs la naissance ainsi qu’à la mĂ©nopause.

La consommation humaine de graines de soja ne reprĂ©sente plus que % de la production mondiale de soja[2]. Le reste est triturĂ© et transformĂ© en huile de soja et en tourteaux de soja, pour nourrir les animaux d’élevage.

Analyse nutritive

Le tableau ci-dessous reproduit la composition nutritive des graines de soja entiĂšres crues, fournie par la base Ciqual[3] de l'anses. Le soja est un olĂ©oprotĂ©agineux riche en protĂ©ines et lipides. Bien que les graines crues soient impropres Ă  la consommation humaine, elles sont Ă  la base de trĂšs nombreux aliments dĂ©rivĂ©s par les peuples d’Asie orientale.

Graine de soja entiĂšre, crue
Valeur nutritionnelle moyenne
pour 100 g
Apport énergétique
Joules 1810 kJ
(Calories) (432 kcal)
Principaux composants
Glucides 20,8 g
– Amidon 12,3 g
– Sucres 7,33 g
Fibres alimentaires 13 g
Protéines 34,5 g
Lipides 19,2 g
– SaturĂ©s 2,72 g
– OmĂ©ga-3 1,29 g
– OmĂ©ga-6 9,04 g
– OmĂ©ga-9 4,37 g
Eau 7,77 g
Cendres totales 4,79 g
Minéraux et oligo-éléments
Calcium 220 mg
Cuivre 0,88 mg
Fer 15,7 mg
Iode 0,6 mg
Magnésium 253 mg
ManganĂšse 2,26 mg
Phosphore 586 mg
Potassium 1740 mg
Sélénium 8,8 mg
Sodium 3 mg
Zinc 2,95 mg
Vitamines
Provitamine A 0,013 mg
Vitamine B1 0,87 mg
Vitamine B2 0,87 mg
Vitamine B3 (ou PP) 1,62 mg
Vitamine B5 1,36 mg
Vitamine B6 0,4 mg
Vitamine B9 0,328 mg
Vitamine E 0,85 mg
Acides aminés
Arginine 2590 mg
Cystine 475 mg
Histidine 905 mg
Isoleucine 1630 mg
Leucine 2780 mg
Lysine 2290 mg
MĂ©thionine 453 mg
Phénylalanine 1770 mg
Thréonine 1380 mg
Tryptophane 458 mg
Tyrosine 1120 mg
Valine 1640 mg
Acides gras
Acide myristique 45 mg
Acide palmitique 1930 mg
Acide stéarique 700 mg
Acide oléique 4350 mg
Acide linoléique 9040 mg
Acide alpha-linolénique 1290 mg

Source : table Ciqual[3] et pour les acides aminés la table DTU[4].

Les protéines

Les graines de soja constituent une des meilleures sources de protĂ©ines avec une teneur moyenne de 34,5 g/100g du mĂȘme ordre de grandeur que celle du gigot d’agneau braisĂ© (35,2 g/100g) et plus que celle de l’entrecĂŽte de bƓuf (partie maigre) (25,5 g/100g)[5]. Parmi les graines vĂ©gĂ©tales, la graine de soja est plus riche que la graine de quinoa (14,1 %), de sarrasin ou de blĂ© tendre T80 (10,9 %). Selon les cultivars et les conditions de culture, la teneur en protĂ©ine peut varier du minimum de 29,6 g/100g au maximum 37,6 g/100g. Le soja est l’aliment d’origine vĂ©gĂ©tale ayant la plus forte teneur en protĂ©ines[5].

Fractions protéiques de la graine de soja
Fractions%Nature des protéines
2S15Inhibiteurs trypsiques
Cytochrome C
α-conglycinine
Polypeptides
7S34α-amylase
Lipoxygénase
Lectines
ÎČ-conglycinine
11S42 Glycinine
15S9PolymĂšres de glycinine

Les graines de soja contiennent divers types de protĂ©ines : une petite minoritĂ© (10 %), extraites Ă  l'eau, sont des albumines et une grosse majoritĂ© (90 %), extraites en solution de sels diluĂ©s, sont des globulines. Par ultracentrifugation, on peut sĂ©parer les diffĂ©rentes protĂ©ines en quatre fractions selon leur coefficient de sĂ©dimentation[6] - [7] (exprimĂ© en unitĂ© Svedberg S): les albumines, au faible poids molĂ©culaire, ont un coefficient de sĂ©dimentation d'environ 2S et les globulines ont un coefficient de sĂ©dimentation pour la majoritĂ© autour de 7S et 10-12S. La fraction 2S contient des inhibiteurs de la trypsine, le cytochrome C et α-conglycinine. La fraction 7S contient majoritairement de la ÎČ-conglycinine, des lipoxygĂ©nases, de l'α-amylase, des lectines (hĂ©magglutinines). La glycinine et la ÎČ-conglycinine sont les protĂ©ines les plus importantes de la graine de soja. Ce sont ces protĂ©ines globulaires qui ont la facultĂ© remarquable de s'agrĂ©ger sous l'effet d'un traitement particulier pour former un gel et ainsi de fabriquer du tofu Ă  partir de jus de soja.

Les protĂ©ines de soja fournissent tous les acides aminĂ©s essentiels. Elles ont des teneurs Ă©levĂ©es en lysine, un acide aminĂ© limitant dans la plupart des cĂ©rĂ©ales, et donc indispensable Ă  la croissance des animaux. La lysine facilite la synthĂšse des protĂ©ines et l’assimilation des autres acides aminĂ©s. Par son apport en lysine, le soja est complĂ©mentaire des cĂ©rĂ©ales qui en sont dĂ©ficitaires. Les protĂ©ines de soja ont cependant des teneurs assez faibles en cystĂ©ine et mĂ©thionine[8], deux acides aminĂ©s soufrĂ©s, qui peuvent rĂ©duire la synthĂšse de nouvelles protĂ©ines corporelles sans apport d’une alimentation variĂ©e. En alimentation infantile, des formules Ă  base de protĂ©ines de soja supplĂ©mentĂ©es en mĂ©thionine sont proposĂ©es aux enfants intolĂ©rants au lactose ou allergiques aux protĂ©ines de lait. Les protĂ©ines de soja sont aussi responsables d’allergies.

Le soja comme beaucoup de lĂ©gumineuses contient des facteurs antinutritionnels comme les lectines et les inhibiteurs de protĂ©ases qui rĂ©duisent la digestibilitĂ©, rendant les graines crues impropres Ă  la consommation humaine. La lectine est une glycoprotĂ©ine qui par sa capacitĂ© Ă  se lier aux rĂ©cepteurs des glycoprotĂ©ines sur les cellules Ă©pithĂ©liales tapissant la muqueuse intestinale, inhibe la croissance en interfĂ©rant avec l'absorption des nutriments. Lorsque ces graines sont fournies crues dans l’alimentation de la volaille et des porcs, elles peuvent causer des altĂ©rations histologiques de l’intestin grĂȘle, interfĂ©rer avec la digestion et l’absorption des nutriments et affecter la croissance des animaux[9]. Le traitement thermique est la mĂ©thode la plus couramment utilisĂ©e pour rĂ©duire la quantitĂ© de facteurs antinutritionnels prĂ©sents dans la graine de soja crue. Pour l’homme en gĂ©nĂ©ral, nausĂ©es, ballonnements, vomissements, et diarrhĂ©e caractĂ©risent la toxicitĂ© aiguĂ« orale des lectines. Mais les lectines qui sont sensibles Ă  la chaleur, ne sont prĂ©sentes qu'Ă  des niveaux rĂ©siduels dans les produits Ă  base de soja, comme le lait de soja ou le tofu (lorsqu’ils sont produits selon les recettes traditionnelles comportant un long trempage et une longue cuisson[10]).
Les inhibiteurs trypsiques sont d’autres facteurs antinutritionnels qui ralentissent l’hydrolyse des protĂ©ines alimentaires par les enzymes pancrĂ©atiques (trypsine et chymotrypsine) et donc diminuent leur assimilation par l’organisme. Ils peuvent ĂȘtre Ă©liminĂ©s par inactivation thermique ou par un processus de fermentation. Toutefois, ils ne doivent pas ĂȘtre bannis de l’alimentation car ils peuvent jouer un rĂŽle favorable dans l’inhibition de certains processus de cancĂ©rogenĂšse[11].

Les lipides

Les acides gras du soja[3] (g/100g)
AGSAGMIAGPI
2,724,4110,8

Les graines de soja contiennent en moyenne 19,2 g/100g de lipides. Elles sont pauvres en acides gras saturĂ©s (AGS) et mono-insaturĂ©s (AGMI) mais fournissent 10,8 g/100g d’acides gras poly-insaturĂ©s (AGPI). Elles font partie des graines huileuses riches en acides gras poly-insaturĂ©s (principalement sous forme d’acide linolĂ©ique omĂ©ga-6) toutefois elles sont bien moins riches que la noix (44 g/100g d’AGPI) ou les graines de tournesol (36 g/100g), de lin, de chia etc.[12].

Comme c’est gĂ©nĂ©ralement le cas pour les graines et fruits Ă  coque, la teneur en lipides des graines de soja est trĂšs variable en fonction de la variĂ©tĂ© de soja et des conditions de culture[13].

Les graines de soja et plus particuliĂšrement les germes, contiennent des phytostĂ©rols (ou stĂ©rols vĂ©gĂ©taux). Ces composĂ©s se retrouvent dans l’huile de soja avec une concentration qui varie de 250 Ă  400 mg/100g[14]. Ils permettraient de diminuer les risques cardiovasculaires par un effet hypocholestĂ©rolĂ©miant.

Les glucides

Parmi les polysaccharides digestibles de la graine de soja, on trouve de l’amidon Ă  raison de 12,3 g/100g, une teneur bien moindre que celle les graines de cĂ©rĂ©ales - celle de la farine de froment T80 est de 71 g/100g. Il y a aussi des sucres (7,33 g/100g) constituĂ©s d’arabinose, de fructose, de rhamnose et de saccharose qui sont tous solubles.

La graine de soja contient aussi des glucides fermentescibles (des α-galacto-oligosaccharides), le stachyose, le raffinose et le verbascose, responsables de la mauvaise digestibilitĂ© des produits dĂ©rivĂ©s du soja et donc d’une mauvaise absorption des protĂ©ines. L’organisme humain ne possĂ©dant pas d’enzymes capables de les hydrolyser, ils sont alors mĂ©tabolisĂ©s par des micro-organismes intestinaux en libĂ©rant du dioxyde de carbone, du mĂ©thane et de l’hexane, responsables des flatulences[14]. Ces glucides fermentescibles sont considĂ©rĂ©s comme des facteurs antinutritionnels mais leur solubilitĂ© dans l’eau permet leur Ă©limination aprĂšs rinçage et Ă©bullition suivie d’un long trempage des graines dans l’eau. Lors de la fermentation des graines de soja, pour produire du tofu, les micro-organismes consomment ces glucides fermentescibles et les dĂ©gradent partiellement.

Micronutriments

Les graines de soja sont extrĂȘmement riches en vitamine B9 (164 % de l’AJR pour 100 g), vitamine B1, vitamine B2 et vitamine B6. La vitamine E, 10 Ă  20 fois plus concentrĂ©e dans le germe de soja que dans la graine entiĂšre, est principalement reprĂ©sentĂ©e par sa forme active alpha-tocophĂ©rol[14].

Elles sont aussi riches en potassium, phosphore, magnésium et calcium.

Composés phytochimiques

Le soja contient des anthocyanes, flavonols, flavones, isoflavones et chalcones ainsi que leurs dĂ©rivĂ©s avec les acides acĂ©tique, p-hydroxybenzoĂŻque, cafĂ©ique, coumarique, etc. Parmi ceux-ci, les isoflavones ont attirĂ© l’attention des chercheurs car ils sont Ă  l’origine d’espoirs thĂ©rapeutiques[15] en raison de leurs effets protecteurs potentiels sur le cancer, les maladies cardiovasculaires, l’ostĂ©oporose et les symptĂŽmes de la mĂ©nopause. Mais ils sont aussi Ă  l’origine d’inquiĂ©tudes vis-Ă -vis par exemple de la prolifĂ©ration de lignĂ©es tumorales. Ces isoflavones sont des phyto-ƓstrogĂšnes, capables d’induire in vivo des effets comparables aux ƓstrogĂšnes animaux, effets qui sont liĂ©s Ă  leur capacitĂ© Ă  se fixer aux rĂ©cepteurs des ƓstrogĂšnes[16]. Le soja a acquis son statut d’« aliment fonctionnel » grĂące Ă  la prĂ©sence de ces isoflavones Ă  des teneurs allant de 1 Ă  mg/g dans les graines Ă  maturitĂ©[17]. Le contenu en isoflavones des graines de soja reprĂ©sente environ 72 % des phĂ©nols totaux.

Les isoflavonoĂŻdes de la graine de soja sont des hĂ©tĂ©rosides acylĂ©s dĂ©rivant de trois gĂ©nines isoflavoniques : la gĂ©nistĂ©ine, la daidzĂ©ine et la glycitĂ©ine. Ces trois isoflavones qui n’apparaissent qu’en faibles concentrations dans le soja, sont prĂ©sents principalement sous forme de glucosides (liĂ©s Ă  un glucose), d’acĂ©tylglucosides et surtout de malonylglucosides. Dans le tube digestif, la daidzĂ©ine est mĂ©tabolisĂ©e en dihydrodaidzĂ©ine puis en Ă©quol, mĂ©tabolite hautement ƓstrogĂ©nique. Ces phytomicronutriments sont 5 Ă  10 fois plus concentrĂ©s dans le germe que dans le reste de la graine de soja[14].

Selon la base Phenol-Explorer[18], le contenu en isoflavonoïdes de la farine de soja est résumé dans le tableau suivant :

Contenu en isoflavonoĂŻdes de la farine de soja[18] (mg/100g du poids frais)
Structure des hĂ©tĂ©rosides d’isoflavoneGĂ©nineÎČ-glucosideAcĂ©tylglucosideMalonylglucoside
DaidzĂ©ineDaidzine6’’-O-acĂ©tyldaidzine6’’-O-malonyldaidzine
2,5877,315,35100,60
GĂ©nistĂ©ineGĂ©nistine6’’-O-acĂ©tylgĂ©nistine6’’-O-malonylgĂ©nistine
3,62103,283,37120,31
GlycitĂ©ineGlycitine6’’-O-acĂ©tylglycitine6’’-O-malonylglycitine
1,9011,422,9034,37

Une fois hydrolysĂ©e, la farine de soja contient 50,22 mg/100g de daidzĂ©ine, 46,43 mg/100g de gĂ©nistĂ©ine, et 8,60 mg/100g de glycitĂ©ine[18].

Afin de mesurer l’activitĂ© antioxydante du soja, de nombreuses Ă©valuations du contenu phĂ©nolique total, du tanin total et des flavonoĂŻdes totaux ont Ă©tĂ© pratiquĂ©es. Ces valeurs sont trĂšs dĂ©pendantes de la variĂ©tĂ© cultivĂ©e, du mode de culture, du traitement aprĂšs rĂ©colte et du solvant utilisĂ© pour l’extraction. D'aprĂšs les mesures de Prvulović et al.[19], le contenu phĂ©nolique total (PT), le tanin total (TT), le contenu flavonoĂŻde total (FT) et la capacitĂ© antioxydante de 5 cultivars de soja, extraits avec 3 solvants diffĂ©rents (acĂ©tone, Ă©thanol, mĂ©thanol), dĂ©pendent Ă  la fois du solvant d'extraction et de la variĂ©tĂ© cultivĂ©e. Les contenus PT, TT et FT les plus Ă©levĂ©s de cette Ă©tude ont Ă©tĂ© obtenus par extraction Ă  70 % d’acĂ©tone. Alors que les activitĂ©s antioxydantes les plus Ă©levĂ©es pour le piĂ©geage des radicaux libres dans une solution de DPPH[n 2] ont Ă©tĂ© obtenues par extraction Ă  70 % d’éthanol, celles du pouvoir antioxydant rĂ©ducteur du fer (FRAP) sont semblables.

Phénol total, tanin total, flavonoïdes totaux des graines de soja[19]
(PT, TT et FT en mg équivalent quercétine/g ; antioxydant en mg équivalent trolox/g)
VariétéSolvantPTTTFTDPPHFRAP
MerkurAcétone3,2780,8060,7556,3712,85
MerkurÉthanol2,2550,6850,23710,9812,64

Les graines de soja contiennent aussi des saponosides (ou saponines), des hĂ©tĂ©rosides triterpĂ©niques caractĂ©risĂ©es par leurs propriĂ©tĂ©s tensio-actives : ils se dissolvent dans l’eau en formant des solutions moussantes[16]. On les trouve avec la teneur importante de 5,6 g/100g (du poids sec) dans les graines de soja entiĂšres crues et de 0,3 g/100g dans l’isolat de protĂ©ine Promine-D[20]. Une dizaine d’hĂ©tĂ©rosides Ă  gĂ©nine triterpĂ©niques ont Ă©tĂ© identifiĂ©es dans le soja[20]. Ils sont divisĂ©s en deux groupes A et B. Les saponosides A se trouvent dans le germe et ont une saveur astringente. Les saponosides B se trouvent dans le germe et les cotylĂ©dons. Bien qu’ayant des propriĂ©tĂ©s antinutritionnelles, les saponosides peuvent stimuler le systĂšme immunitaire, se lier au cholestĂ©rol et empĂȘcher son absorption[21].

Les graines de soja contiennent de 1 Ă  1,5 % d’acide phytique (du poids sec)[22]. Ce composĂ© est considĂ©rĂ© comme ayant des propriĂ©tĂ©s antinutritionnelles parce qu’il se lie Ă  des minĂ©raux comme le calcium, le fer, le zinc et le cuivre et inhibe leur absorption.

Activités pharmacologiques

La graine de soja ne peut ĂȘtre consommĂ©e crue, en raison de sa richesse en facteurs antinutritionnels qui rĂ©duit sa digestibilitĂ© et la rend impropre Ă  la consommation humaine. Diverses techniques culinaires de trempage, de chauffage et de fermentation ont Ă©tĂ© trouvĂ©es en Asie qui permettent d’élaborer des aliments Ă  base de soja, digestes, trĂšs riches en protĂ©ines et peu coĂ»teux. Le tofu (ou pĂątĂ© de soja) en Chine, et deux produits obtenus par fermentation du soja, le natto au Japon ou le tempeh en IndonĂ©sie, sont dĂ©clinĂ©s depuis des siĂšcles sous de nombreuses formes dans ces pays asiatiques. Le soja a commencĂ© Ă  entrer dans l’alimentation humaine en Occident Ă  la fin du XXe siĂšcle, quand le BrĂ©sil Ă  la suite des États-Unis en a produit en grande quantitĂ©. Pour ĂȘtre acceptĂ© par les consommateurs occidentaux, le soja a Ă©tĂ© promu sous une forme semblable au lait et laitages[1]. Le lait et ses produits dĂ©rivĂ©s n’étant pas traditionnellement consommĂ©s en Asie orientale, le soja y est prĂ©sentĂ© sous forme solide, alors qu’en Europe oĂč la consommation des laitages est trĂšs ancienne, le soja a Ă©tĂ© prĂ©sentĂ© sous la forme liquide du lait de soja et de la crĂšme dessert.

L’exposition aux isoflavones (aux propriĂ©tĂ©s phyto-ƓstrogĂ©niques) trĂšs diffĂ©rentes des populations asiatiques et occidentales expliquerait les rĂ©sultats contrastĂ©s des Ă©tudes Ă©pidĂ©miologiques sur les bienfaits et risques de la consommation du soja. Si l’apport moyen journalier en isoflavones, exprimĂ© en gĂ©nines, peut atteindre 30-50 mg/jour chez les Japonais adultes, la consommation d’un Français adulte serait voisine 26 Â”g/jour, en moyenne - hormis les % de personnes qui consomment rĂ©guliĂšrement des produits dĂ©rivĂ©s du soja et qui de ce fait, peuvent ingĂ©rer 15 mg/jour[16] - [23].

Les isoflavonoĂŻdes du soja et l’équol (le mĂ©tabolite de la daidzĂ©ine), se fixent avec une faible affinitĂ© sur les rĂ©cepteurs aux ƓstrogĂšnes. On les considĂšre gĂ©nĂ©ralement comme des modulateurs des rĂ©cepteurs aux ƓstrogĂšnes, ayant un effet ambivalent, ƓstrogĂ©nique et anti-oestrogĂ©nique, selon le tissu[16]. L’effet global est un effet ƓstrogĂ©nique faible.

Effets des isoflavones sur les bouffées de chaleur

La faible frĂ©quence des bouffĂ©es de chaleur chez la femme asiatique ont conduit de nombreux chercheurs Ă  rĂ©aliser des essais cliniques pour Ă©valuer l’efficacitĂ© des isoflavones du soja pour rĂ©duire la frĂ©quence et la sĂ©vĂ©ritĂ© de ces symptĂŽmes. Une synthĂšse et mĂ©ta-analyse de Howes et al. en 2006[24] a conclu que la prise d’isoflavone pouvait « produire une lĂ©gĂšre Ă  modeste rĂ©duction du nombre de bouffĂ©es de chaleur journaliĂšre chez la femme mĂ©nopausĂ©e ». Une nouvelle synthĂšse et mĂ©ta-analyse de Taku et al.[25] en 2012, portant cette fois sur des isoflavones de synthĂšse ou extraits (pris Ă  la dose mĂ©diane de 54 mg d’équivalent gĂ©nine, durant 6 Ă  12 mois), conclut qu'ils sont significativement plus efficaces que le placebo pour rĂ©duire la frĂ©quence et la sĂ©vĂ©ritĂ© des bouffĂ©es de chaleur.

Effets sur le cancer de la prostate

Une mĂ©ta-analyse de Hwang et al. [26] (2009) portant sur des Ă©tudes de cohortes et de cas tĂ©moins, effectuĂ©es en CorĂ©e, au Japon et en Chine, indique que la consommation d’aliments Ă  base de soja peut diminuer les risques de cancer de la prostate. La gĂ©nistĂ©ine et la daidzĂ©ine sont associĂ©es Ă  un risque plus faible de cancer de la prostate. Une mĂ©ta-analyse de Applegate et al. (2018), ayant Ă©largi les cas d’inclusion des aliments Ă  base de soja et d’isoflavone[27] a confortĂ© les observations qui indiquaient que la consommation d’aliment Ă  base de soja est associĂ©e Ă  un risque rĂ©duit de cancer de la prostate. Une fois dans les cellules les isoflavones peuvent agir comme des agonistes ou des antagonistes des rĂ©cepteurs des ƓstrogĂšnes (RE), selon le type de cellules et la concentration en ƓstrogĂšnes prĂ©sents. Les cellules de la prostate ont une concentration plus Ă©levĂ©e en rĂ©cepteurs d’ƓstrogĂšnes de type bĂȘta (RE-ÎČ) sur lesquelles la gĂ©nistĂ©ine se lie prĂ©fĂ©rentiellement et induit une rĂ©duction de la prolifĂ©ration cellulaire. Toutefois, selon les auteurs, d’autres Ă©tudes seront encore nĂ©cessaires pour conforter l’association entre consommation de soja et rĂ©duction des risques de cancer de la prostate.

Effets sur le cancer du sein

La faible mortalitĂ© par cancer du sein chez les femmes asiatiques a conduit les chercheurs Ă  se demander si leur consommation rĂ©guliĂšre et importante de soja n’était pas impliquĂ©e dans cette protection. Les premiĂšres Ă©tudes donnĂšrent des rĂ©sultats contradictoires que Jean Bruneton[16] explique par la qualitĂ© inĂ©gale des Ă©tudes, l’hĂ©tĂ©rogĂ©nĂ©itĂ© des populations incluses et les diffĂ©rences notables d’apprĂ©ciation des apports en soja. Une mĂ©ta-analyse de Wu et al. [28] de 2008, a apportĂ© un Ă©clairage intĂ©ressant sur la question. En stratifiant les Ă©tudes en fonction de l’origine gĂ©ographique, cette mĂ©ta-analyse a confirmĂ©, sur la base de 8 Ă©tudes incluant des Asiatiques ayant une alimentation riche en soja, que le cancer du sein chez ces femmes asiatiques, diminue d’autant plus que la consommation est Ă©levĂ©e (20 mg par jour, ou plus, d’isoflavones versus mg/jour). Deux de ces Ă©tudes, Ă  Shanghai et Ă  Los Angeles, ont montrĂ© que l’effet protecteur au risque de cancer du sein est surtout associĂ© Ă  une consommation de soja durant l’adolescence. L’équipe de Wu et al. a aussi retenu les Ă©tudes des populations occidentales dont l’alimentation est pauvre en soja (le niveau mĂ©dian est de 0,3 mg/jr) pour lesquelles ils concluent Ă  l’absence de relation chez la femme occidentale entre consommation de soja et diminution de cancer du sein.

Une mĂ©ta-analyse ultĂ©rieure[29] (de 2014) a confirmĂ© aussi que la prise d’isoflavones apportĂ©s par le soja pouvait diminuer le risque de cancer du sein aussi bien pour les femmes prĂ©- que post-mĂ©nopausĂ©es dans les pays d’Asie. Par contre pour les femmes des pays occidentaux, prĂ©- et post-mĂ©nopausĂ©es, il n’y a pas de donnĂ©es suggĂ©rant une association entre les isoflavones du soja et le cancer du sein.

Toutefois Catherine Bennetau-Pelissero[1] ne cesse depuis quelques annĂ©es de mettre en garde contre la surconsommation de soja par quelques groupes de population occidentale. Elle considĂšre que les isoflavones de soja sont Ă  la fois pro-prolifĂ©ratrices in vivo sur cellules saines chez la femme et in vitro Ă  des doses biodisponibles sur cellules tumorales. Elle rappelle notamment que Sathyamoorthy et al. [30], aprĂšs examen des donnĂ©es cellulaires, ont observĂ© que sur les cellules MCF-7 (retenues par l’OCDE pour classer les composĂ©s de l’environnement Ă  risque), les isoflavones ont des effets prolifĂ©rateurs aux doses infĂ©rieures Ă  10-20 Â”M. UltĂ©rieurement, il a Ă©tĂ© montrĂ© que cet effet prolifĂ©rateur n’était pas systĂ©matique, car par exemple sur les cellules mammaires ne possĂ©dant que des rĂ©cepteurs ER-ÎČ, les effets Ă©taient plutĂŽt antagonistes de celui de l’Ɠstradiol[31]. MalgrĂ© cette restriction, un certain nombre d’études sur l’animal ont montrĂ© que les isoflavones peuvent stimuler la prolifĂ©ration de lignĂ©es tumorales. Ainsi Ju et al.[32] ont Ă©tabli que des concentrations physiologiques de gĂ©nistĂ©ine stimulaient la croissance de tumeurs de cancer du sein humain ƓstrogĂ©nodĂ©pendantes (MCF-7) implantĂ©es chez les souris nues athymiques, en fonction de la dose administrĂ©e.

A contrario, plusieurs auteurs ont montrĂ© que les isoflavones de soja pouvaient prĂ©venir le dĂ©veloppement de tumeurs chimioinduites si elles Ă©taient administrĂ©es en prĂ©adolescence[33] - [34]. Les corrĂ©lations entre prise de soja et diminution du risque de cancer du sein Ă©tablies par les Ă©tudes Ă©pidĂ©miologiques en Asie pourraient alors s’expliquer par le fait que durant l’adolescence et la premiĂšre partie de la vie, les femmes asiatiques consomment rĂ©guliĂšrement du soja. L’imprĂ©gnation des cellules du sein par les isoflavones augmenterait leur diffĂ©rentiation et protĂ©gerait leur ADN. À l’opposĂ©, sur les cellules ĂągĂ©es et Ă©ventuellement dĂ©jĂ  cancĂ©reuses, les isoflavones accĂ©lĂ©raient la multiplication de ces cellules et donc la croissance des tumeurs[1].

Effets sur le cancer de l’endomùtre

Ollberding et al.[35] ont menĂ© une analyse prospective auprĂšs 46 027 femmes (vivant Ă  HawaĂŻ et Los Angeles) suivies pendant 16 ans, afin d'Ă©valuer l'effet de l’apport en isoflavone au regard du risque de la survenue du cancer de l’endomĂštre (la muqueuse de l’utĂ©rus). Les quintiles prenant le plus d’isoflavones, de daidzĂ©ine et de gĂ©nistĂ©ine sont associĂ©s avec un risque relatif rĂ©duit du cancer de l’endomĂštre respectivement, de 34 %, 36 % et 34 %, comparĂ©s au quintile en prenant le moins.

Recommandations

D’aprĂšs la synthĂšse de l’Afssa[23] de 2005, les Ă©tudes scientifiques font ressortir deux pĂ©riodes pour lesquelles une exposition aux isoflavones serait dĂ©favorable : in utero et juste aprĂšs la naissance ainsi qu'Ă  la mĂ©nopause.

Les nouveau-nĂ©s, intolĂ©rants au lait de vache et qui sont nourris par des prĂ©parations Ă  base de protĂ©ines de soja, sont exposĂ©s Ă  des concentrations qui dĂ©passent largement les mg/kg de poids corporel par jour, recommandĂ©s par l’Afssa[23], en raison de leur faible poids et de la monotonie de leur rĂ©gime alimentaire[36]. Au regard du principe de prĂ©caution, certains auteurs recommandent de ne pas utiliser de prĂ©paration Ă  base de soja jusqu’à la troisiĂšme annĂ©e de l’enfant (Bennetau-Polissero[37], Bocquet et al.[38]). Aux États-Unis, il a Ă©tĂ© aussi estimĂ© que les bĂ©bĂ©s nourris avec des prĂ©parations Ă  base de soja ingĂ©raient des doses d’isoflavones (relativement Ă  leur poids) supĂ©rieures aux doses des femmes qui en prenaient pour accroĂźtre la longueur de leur cycle menstruel[39]. Une Ă©tude de l’American Academy of Pediatrics[40] de 2016 indique qu’il n'existe aucune preuve concluante provenant de populations animales, humaines adultes ou infantiles que les isoflavones alimentaires de soja peuvent nuire au dĂ©veloppement, Ă  la reproduction ou Ă  la fonction endocrinienne des humains. Ils concluent que chez les nourrissons, bien que des prĂ©parations Ă  base d'isolat de protĂ©ines de soya puissent ĂȘtre utilisĂ©es pour favoriser la croissance et le dĂ©veloppement normaux, il existe peu d'indications pour leur utilisation Ă  la place des prĂ©parations Ă  base de lait de vache. Ces indications comprennent (1) les nourrissons atteints de galactosĂ©mie et de carence hĂ©rĂ©ditaire en lactase (rare) et (2) dans les situations oĂč un rĂ©gime vĂ©gĂ©tarien est prĂ©fĂ©rable.

Chez les femmes avec un cancer du sein, la gĂ©nistĂ©ine sanguine est corrĂ©lĂ©e Ă  l’expression des gĂšnes de prolifĂ©ration [41]. ConformĂ©ment au rapport de l’Afssa-Afssaps[23], les isoflavones seraient Ă  Ă©viter chez les femmes mĂ©nopausĂ©es n’ayant pas Ă©tĂ© modĂ©rĂ©ment et rĂ©guliĂšrement confrontĂ©es au soja prĂ©cĂ©demment, et prĂ©sentant des antĂ©cĂ©dents personnels ou familiaux de cancers du sein[1].

Pour le ComitĂ© de nutrition de l'American Heart Association[42] l'efficacitĂ© et l'innocuitĂ© des isoflavones de soja dans la prĂ©vention ou le traitement du cancer du sein, de l'endomĂštre et de la prostate ne sont pas Ă©tablies. Pour cette raison, les complĂ©ments alimentaires d’isoflavone ne sont pas recommandĂ©s. Par contre, de nombreux produits Ă  base de soja devraient ĂȘtre bĂ©nĂ©fiques pour la santĂ© cardiovasculaire et la santĂ© en gĂ©nĂ©ral en raison de leur teneur Ă©levĂ©e en acides gras polyinsaturĂ©s, en fibres, en vitamines et en minĂ©raux et de la faible teneur en acides gras saturĂ©s.

Utilisations

La plus grande partie de la production est destinée à l'alimentation des animaux d'élevage, sous forme de farine et de tourteaux.

Utilisation directe

Selon les analyses de Lester Brown[43], en 2005, sur les 220 millions de tonnes de soja produites dans le monde, 15 millions de tonnes (6,8 %) sont consommĂ©es « directement » (sans trituration mais avec trempage, cuisson et/ou fermentation, et broyage) par les humains sous forme de tofu, natto, sauce de soja, lait de soja, desserts au soja , etc. En 2012, environ % des graines de soja sont consommĂ©es telles quelles[2], principalement dans les pays asiatiques, comme la Chine, le Japon et l’IndonĂ©sie.

Trituration

Les graines de soja contiennent de 18 à 21 % d'huile et de 36 à 40 % de protéines[44]. L'essentiel des graines sont triturées et transformées en :

Alimentation humaine

Le soja renferme une grande quantité de protéines, de glucides, de lipides, de vitamines A et B, de phosphore, de potassium, de calcium, de magnésium, de zinc et de fer.

Le soja dans l'alimentation humaine est utilisĂ©, surtout en Chine et au Japon, sous plusieurs formes. Son intĂ©rĂȘt diĂ©tĂ©tique est d'ĂȘtre une source protĂ©ique non carnĂ©e, apportant peu de calories en raison de son ratio Ă©levĂ© de protĂ©ine/lipides. De plus il est dĂ©pourvu de cholestĂ©rol et pauvre en acides gras saturĂ©s.

  • Aliments non fermentĂ©s
    • La farine de soja est riche en protĂ©ines et pauvre en glucides. Elle est souvent mĂ©langĂ©e Ă  d'autres farines.
    • Le lait de soja (chinois : dĂČujiāng (豆攆), corĂ©en : duyu (두유), japonais : tƍnyĆ« (豆äčł), vietnamien : sữa đáș­u nĂ nh) est une boisson, non laitiĂšre, riche en protĂ©ines, pauvre en lipides et en calcium et sans cholestĂ©rol. Il sert Ă  la fabrication des « yaourts » de soja.
    • L'huile de soja est une huile alimentaire de bonne qualitĂ© ayant un ratio omĂ©ga-6/omĂ©ga 3 de 7, proche de la proportion idĂ©ale de 5, selon l'ANSES[49]. C'est la deuxiĂšme huile alimentaire consommĂ©e dans le monde, aprĂšs l'huile de palme. Les acides gras insaturĂ©s Ă©tant relativement sensibles Ă  la tempĂ©rature, et gĂ©nĂ©rateurs de chaĂźnes polycycliques cancĂ©rigĂšnes Ă  tempĂ©rature de cuisson (benzopyrĂšnes), cette huile ne doit pas ĂȘtre employĂ©e en friture. Sa composition moyenne est la suivante[50] :
    • Le tofu est fabriquĂ© Ă  partir de lait de soja qui, une fois caillĂ©, donne une purĂ©e, elle-mĂȘme transformĂ©e en une sorte de fromage qui peut ĂȘtre utilisĂ© tendre, ferme ou frit.
    • Les edamame (枝豆) sont des fĂšves de soja immatures, encore vertes, bouillies ou cuites Ă  la vapeur.
    • Les germes de soja jaune. Nota : Les graines de soja Glycine max contiennent des composĂ©s toxiques (prĂ©sence d'antitrypsine)[51], elles sont indigestes crues et sont consommĂ©es cuites ou fermentĂ©es.
Germes de soja Glycine max et Vigna radiata.
Les « germes de soja » vendus en France sont souvent des jeunes pousses de haricot mungo (Vigna radiata, ex. Phaseolus, Ă©galement appelĂ© « soja vert ») de 3 Ă  5 jours. Ils peuvent ĂȘtre consommĂ©s crus, les enzymes qu'ils contiennent facilitant leur digestion[52]. Ils n'ont rien de commun avec le soja (Glycine max, ou « soja jaune »), plus gros, reconnaissable Ă  leur graine jaune vif (voir photos) ; cependant, les « germes de soja » (jaune), sont aussi consommĂ©s, aprĂšs cuisson, en Asie et on peut les trouver en France chez les quelques rares fabricants de tofu frais (comme ceux du quartier de Belleville Ă  Paris) ou dans les magasins tenus par des Chinois migrant de la Chine continentale ou de TaĂŻwan, moins frĂ©quemment chez ceux tenus par les Chinois migrants d'Indochine qui ne vendent pas les mĂȘmes produits. On les y trouve sous forme de sautĂ©, de braisĂ©, en soupe ou encore dans des plats comme le kongnamul-muchim (cuisine corĂ©enne).

Dans l'industrie alimentaire, des ingrédients alimentaires à base de soja sont employés dans de nombreux produits courants :

  • La lĂ©cithine de soja, un additif alimentaire (E322) au rĂŽle d'Ă©mulsifiant, trĂšs utilisĂ©e dans le chocolat.
  • La farine de soja, dĂ©shuilĂ©e ou non.
  • Les protĂ©ines de soja texturĂ©es, qui peuvent remplacer partiellement ou totalement la viande.
  • Les concentrĂ©s et les isolats de soja, produits plus riches en protĂ©ines que la farine (jusqu'Ă  90 %), utilisĂ©s en particulier dans les substituts de repas et les aliments infantiles.
  • Aliments fermentĂ©s
  • Le tofu fermentĂ© ou sufu est obtenu en ensemençant du tofu avec des moisissures (du genre Actinomucor, Rhizopus ou Mucor), suivi d'un salage et d'un affinage. Variante : Tofu puant.
  • Le tempeh est fabriquĂ© Ă  partir de graines fermentĂ©es et a une consistance plus ferme que le tofu.
  • Le nattƍ est fabriquĂ© Ă  partir de graines fermentĂ©es et a une consistance plutĂŽt gluante.
  • Le miso est fabriquĂ© Ă  partir d'une pĂąte de soja fermentĂ©e et peut ĂȘtre utilisĂ© dans les soupes, les sauces et comme aromate.
  • Le shoyu, communĂ©ment appelĂ© « sauce soja », est une sauce fabriquĂ©e Ă  partir de graines de soja fermentĂ©es et d'une cĂ©rĂ©ale torrĂ©fiĂ©e, fermentĂ©e et vieillie, avec un goĂ»t plus doux que le tamari.
  • Le tamari est une sauce de soja fermentĂ©e, sans blĂ©, au goĂ»t plus prononcĂ© que celui du shoyu.

Alimentation animale

Sous-produit de la trituration des graines, le tourteau de soja, avec une teneur en protĂ©ines brutes de l'ordre de 45 %, trouve un intĂ©rĂȘt Ă©vident dans l'alimentation des vaches laitiĂšres, des porcs et de la volaille. Le WWF estime que les Ÿ de la production mondiale de soja est destinĂ©e Ă  l’alimentation animale[2] - [n 3]. DĂ©rivĂ©es des tourteaux, les protĂ©ines texturĂ©es de soja sont largement utilisĂ©es dans les aliments de pisciculture et pour les animaux de compagnie.

La farine ou le tourteau de soja sont également la principale source de protéines de l'alimentation des porcs et des volailles :

  • Ainsi, aux États-Unis, en 2011, 35,6 millions de tonnes[53] de tourteaux de soja ont Ă©tĂ© produites. 93 % de ce soja Ă©tait d'origine transgĂ©nique[54] ;
  • En France, le soja reprĂ©sente 70 % des tourteaux consommĂ©s[55]. Il faut signaler que les tourteaux doivent ĂȘtre toastĂ©s (cuits) avant consommation pour supprimer des facteurs anti-nutritionnels prĂ©sents naturellement dans les graines[56].

Allergie

Le soja, comme toutes les lĂ©gumineuses, contient aussi de nombreuses protĂ©ines naturellement allergĂšnes. La graine doit donc ĂȘtre transformĂ©e, soit par cuisson, soit par fermentation, avant consommation. Le soja et les produits du soja sont considĂ©rĂ©s comme des aliments naturellement allergĂšnes listĂ©s par le RĂšglement 1169/2011 au mĂȘme titre que d'autres aliments allergĂšnes, tels que le lait, les Ɠufs, les arachides, les noix ou les crustacĂ©s[57]. Les boissons au soja prĂ©sentent une solution alternative aux produits laitiers dans les populations qui n’en consomment pas pour des raisons telles que l’intolĂ©rance au lactose, l’allergie aux protĂ©ines du lait de vache, des prĂ©fĂ©rences gustatives ou encore par choix Ă©thique. Quelques Ă©tudes ont constatĂ© une allergie croisĂ©e Ă  la protĂ©ine de soja avec celle de lait de vache dans 30 % des cas[23] - [58] - [59].

Les principales protĂ©ines responsables d’allergie au soja sont prĂ©sentes dans la pellicule de la graine[23]. Des facteurs comme le stress subi lors de sa culture et les procĂ©dĂ©s industriels peuvent influencer son potentiel allergĂšne[60]. La sĂ©cheresse, le froid et les milieux salĂ©s sont des stress abiotiques qui imposent aux plantes des changements mĂ©taboliques globaux. Les stress biotiques sont nombreux et ont pour origine les virus, les organismes phytophages et les agents pathogĂšnes. Le soja est aujourd'hui reconnu comme Ă©tant un allergĂšne professionnel dans l'industrie[61], en raison de prolamines, des protĂ©ines aĂ©roallergĂšnes de la coque, responsables d'asthmes sĂ©vĂšres.

Certaines protéines végétales, produites dans des conditions particuliÚres, présentent un pouvoir allergÚne mineur comme des protéases ou des inhibiteurs de trypsine[62].

Notes

  1. dans la langue commune, le terme de soja peut dĂ©signer suivant le contexte d’emploi: (1) la plante Glycine max (2) la graine de cette plante, brute ou transformĂ©e pour ĂȘtre rendue comestible
  2. 2,2-diphenyl-1-picrylhydrazyl
  3. Sachant que % des graines de soja (en poids) sont directement consommĂ©es et 94 % triturĂ©es et que la trituration donne 20 % d’huile de soja et 80 % de tourteaux de soja, on dĂ©duit que 0,94 x 0,80=0,75 donc 75 % des graines servent Ă  fabriquer des tourteaux
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