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Gare de Strasbourg-Ville

La gare de Strasbourg-Ville[1] - [2], usuellement appelée « gare de Strasbourg », ou encore « gare centrale[3] », est une gare ferroviaire française située près du centre-ville de Strasbourg, dans la collectivité européenne d'Alsace, en région Grand Est.

Strasbourg-Ville
Vue diurne de la verrière, au fond de la place de la Gare.
La verrière et la place de la Gare.
Localisation
Pays France
Commune Strasbourg
Quartier Gare - Tribunal
Adresse 20, place de la Gare
67000 Strasbourg
CoordonnĂ©es gĂ©ographiques 48° 35′ 07″ nord, 7° 44′ 03″ est
Gestion et exploitation
Propriétaire SNCF
Exploitant SNCF
Code UIC 87212027
Site Internet La gare de Strasbourg-Ville, sur le site de la SNCF
Services • ICE, TGV inOui, Ouigo, NJ, TER, OSB
• Fret
Caractéristiques
Ligne(s) • Noisy-le-Sec à Strasbourg-Ville
• Strasbourg-Ville à Saint-Louis
• Strasbourg-Ville à Saint-Dié
• Strasbourg à Lauterbourg
• Strasbourg-Ville à Strasbourg-Port-du-Rhin
Voies 14 (+ voies de service)
Quais 6
Transit annuel 16,3 millions de voyageurs (2021)
Altitude 143 m
Historique
Mise en service
Architecte • Johann Eduard Jacobsthal (bâtiment historique)
• Jean-Marie Duthilleul (verrière)
Protection Logo monument historique Inscrit MH (1984, bâtiment principal et halle métallique)
Correspondances
Tramway tram A C D (Gare Centrale)

tram B F (Faubourg National, par la voie publique)

BHNS bus G H
Autobus bus 2 10 Al&Rtour
Navette navette Conseil de l'Europe
Autocars TER Grand Est
Autres voir Intermodalité

Inaugurée en 1883 par l'administration allemande de l'époque, elle remplace l'ancienne gare de Strasbourg, et constitue le centre d'une importante « étoile ferroviaire » à cinq branches dont une est transfrontalière. C'est une gare de la Société nationale des chemins de fer français (SNCF), dont la desserte est aussi bien régionale que nationale et internationale. Elle est également le principal pôle d'échanges de l'agglomération strasbourgeoise. Elle est la troisième gare de France (hors région parisienne) quant à l'importance du trafic voyageurs, derrière Lyon-Part-Dieu et Lille-Flandres.

Un important réaménagement de la gare (ainsi que de son parvis), marqué par la construction d'une verrière devant la façade historique, a été réalisé dans le cadre de la mise en service du TGV Est en 2007.

Situation ferroviaire

Établie Ă  143 mètres d'altitude, la gare de Strasbourg-Ville est l'aboutissement, au point kilomĂ©trique (PK) 502,000[4], de la ligne de Noisy-le-Sec Ă  Strasbourg-Ville (Ă©galement appelĂ©e ligne de Paris-Est Ă  Strasbourg-Ville ; la gare prĂ©cĂ©dente est le triage de Hausbergen). NĹ“ud ferroviaire, elle constitue l'origine, au PK 0,000, des lignes de Strasbourg-Ville Ă  Saint-Louis (la gare suivante est Graffenstaden), Strasbourg-Ville Ă  Saint-DiĂ© (la gare suivante est Strasbourg-Roethig), Strasbourg Ă  Lauterbourg (la gare suivante est Schiltigheim), et Strasbourg-Ville Ă  Strasbourg-Port-du-Rhin (cette dernière, partie française de la ligne de Strasbourg-Ville Ă  Appenweier, permet l'accès au rĂ©seau allemand ; la gare suivante est Strasbourg-Neudorf). En outre, la gare est l'origine du chaĂ®nage des PK de la ligne de RĂ©ding Ă  Metz-Ville (et de son prolongement, la ligne de Metz-Ville Ă  Zoufftgen), bien que le dĂ©but de cette dernière soit situĂ© en gare de RĂ©ding (Ă  plus de 66 kilomètres en direction de Paris).

Pour toutes les catĂ©gories de trains, ses voies (9 de passage et 5 en impasse, plus celles de service) et appareils de voie sont parcourables Ă  la vitesse limite de 30 km/h dans la zone des quais (au nombre de 6[2]) et les proches environs. Lesdites voies sont toutes Ă©lectrifiĂ©es en 25 kV – 50 Hz (courant alternatif monophasĂ©)[5].

L'ensemble des circulations ferroviaires de la gare, et d'une partie des lignes y affluant, est contrĂ´lĂ© par un unique poste d'aiguillage informatique[6] - [7], officiellement nommĂ© « Strasbourg-Ville poste 1 Â» (situĂ© au PK 0,2) et fonctionnant en continu[2] ; il est Ă©galement appelĂ© la commande centralisĂ©e du rĂ©seau (CCR) de Strasbourg[8]. Il peut commander jusqu'Ă  1 280 itinĂ©raires diffĂ©rents par l'intermĂ©diaire de 185 aiguillages, et ainsi gĂ©rer 1 000 mouvements quotidiens[6].

Vue de la façade du poste d'aiguillage informatique de Strasbourg.
Le poste d'aiguillage informatique.
Longueur utile des quais[2]
Nom du quai Nom de la voie Dimension
Quai 1-25-31 Voie 1 406 m
Voie 25 123 m
Voie 31 76 m
Quai 2-3 Voie 2 424 m
Voie 3 424 m
Quai 4-5-30 Voie 4 403 m
Voie 5 423 m
Voie 30 132 m
Quai 6-7 Voie 6 311 m
Voie 7 330 m
Quai 8-9 Voie 8 301 m
Voie 9 301 m
Quai 32-33 Voie 32 198 m
Voie 33 172 m

Histoire

La desserte ferroviaire de Strasbourg, qui débute en 1841, s'articule autour de trois gares qui se succédèrent au cours de la deuxième moitié du XIXe siècle, la dernière étant la gare actuelle (mise en service en 1883).

Gare de Koenigshoffen

Le débarcadère de Koenigshoffen, en 1841.
Le débarcadère de Koenigshoffen, en 1841.

Le « débarcadère » provisoire de Koenigshoffen, situé à l'extérieur des fortifications de la ville, est mis en service le [9] par la Compagnie du chemin de fer de Strasbourg à Bâle, lorsqu'elle ouvre le tronçon de Strasbourg (Koenigshoffen) à Benfeld de sa future ligne de Strasbourg à Bâle[10]. L'exploitation commerciale de la ligne débute le de la même année, date à laquelle la commune de Saint-Louis est atteinte. Bâle intra muros est finalement rejointe en .

Ancienne gare

La gare dite « du Marais-Vert » est mise en service le , par la Compagnie du chemin de fer de Strasbourg à Bâle. Elle est située le long du quai Kléber, à l'emplacement de l'actuel centre commercial Place des Halles. La gare de Koenigshoffen est alors utilisée comme gare aux marchandises.

Le , la section entre Sarrebourg et Strasbourg de la future ligne Paris – Strasbourg est mise en service par la Compagnie du chemin de fer de Paris à Strasbourg. Un an plus tard, le [5], le tronçon entre Nancy et Sarrebourg est inauguré à son tour par la même compagnie. Ladite ligne est alors intégralement ouverte.

Vue générale de l'ancienne gare de Strasbourg-Ville, en 1869.
L'ancienne gare de Strasbourg, vue générale vers 1869. — coll. « Bibliothèque nationale et universitaire de Strasbourg ».

Le bâtiment voyageurs est achevé en 1854[9]. Cette gare terminus verra la liaison ferroviaire jusqu'à la frontière allemande entrer en service le , avec l'inauguration du pont de Kehl.

La Compagnie des chemins de fer de l'Est, issue de la fusion des diverses compagnies ferroviaires de l'Est de la France (dont Paris – Strasbourg et Strasbourg – Bâle le ), inaugure la ligne entre Strasbourg et Barr (via Molsheim) le .

En 1871, la gare entre dans le réseau de la Direction générale impériale des chemins de fer d'Alsace-Lorraine (EL), à la suite de la défaite française lors de la guerre de 1870 (et le traité de Francfort qui en découle). Un changement de train s'avère dès lors nécessaire pour relier Paris, qui s'effectue à partir de 1875 à la gare frontière de Nouvel-Avricourt.

Des années 1870 au début des années 1900

Le projet de construction d'une nouvelle gare, de passage, est lancé en 1871[11] par les autorités allemandes[12], dans le cadre de la Neustadt (dont elle est le premier bâtiment emblématique, destiné à démontrer le savoir-faire de l'Empire[13])[14]. Celui-ci est approuvé par la chambre de commerce le [15], et les travaux débutent en 1878[16]. Le bâtiment voyageurs est l'œuvre de l'architecte berlinois Johann Eduard Jacobsthal. Ce dernier s'est inspiré de la gare centrale de Hanovre, achevée en 1879, pour en concevoir les plans[14]. Ladite nouvelle gare, alors appelée Zentral-Bahnhof, est mise en service le [13] - [5] (cependant, les travaux se poursuivent jusqu'en 1898[17]). À cette occasion, un banquet est organisé, mais sans inauguration officielle. Le premier train qui entre en gare est l'express d'Appenweier[16] - [18]. La nouvelle gare est le premier bâtiment de Strasbourg entièrement éclairé à l'électricité[13]. Elle remplace dès lors la gare du Marais-Vert, en cul-de-sac et trop exiguë[9] - [13], donc incompatible avec le développement du réseau d'Alsace-Lorraine et de son intérêt stratégique militaire[19]. Cette dernière, désormais nommée « ancienne gare », est transformée en halle de marché ; elle reste néanmoins reliée au réseau ferroviaire[20] - [21], pour la desserte marchandises résultant de sa nouvelle fonction.

SituĂ©e sur un terrain (principalement occupĂ© par le glacis) des anciennes fortifications — alors dĂ©placĂ©es plus en arrière[16], soit vers l'ouest[22] — et au carrefour des grands axes internationaux Paris – Vienne et Bâle – Cologne, l'actuelle gare est Ă  ses dĂ©buts non seulement une gare voyageurs, mais aussi une gare aux marchandises, une gare de triage et un dĂ©pĂ´t de locomotives. Ses installations s'Ă©tendent ainsi sur 37 hectares[23]. La vaste place en hĂ©micycle se situant devant la façade de l'Ă©difice, d'une superficie de 33 000 m2, est amĂ©nagĂ©e en partie Ă  l'emplacement de l'ancien bastion dit « des PaĂŻens » (Heiden Bollwerk)[22] — dont la dĂ©molition est achevĂ©e en 1870[16]. En outre, les actuels boulevards de Metz — originellement Bahnhofring — et du PrĂ©sident-Wilson — Kronenburger Ring Ă  l'Ă©poque — (en lieu et place de l'ancienne basse rue des PaĂŻens), ainsi que les rues Kuhn, du Maire-Kuss et la Petite rue de la Course, sont alors crĂ©Ă©s[16]. Une dizaine d'hĂ´tels sont par la suite Ă©difiĂ©s sur le pourtour de ladite place[16]. Par ailleurs, les voies ferrĂ©es franchissent les remparts grâce Ă  une sĂ©rie de tunnels Ă©quipĂ©s de portes mĂ©talliques. Ces derniers, ainsi fortifiĂ©s, sont dĂ©molis en 1934[14].

Carte postale ancienne, montrant une foule assistant à l'arrivée de l'Empereur.
Le Kaiser Guillaume Ier en visite à Strasbourg, en 1886. La gare est visible en arrière-plan.

La gare se compose d'un important bâtiment voyageurs en grès des Vosges[9], également construit à l'emplacement dudit bastion[16] - [22], comportant plusieurs étages dont deux sont ouverts aux voyageurs : le rez-de-chaussée se situe au niveau de la place et l'étage supérieur au niveau des quais[24]. L'architecte s'est librement inspiré du style néo-Renaissance dans le dessin des façades. En 1885, le hall Central est orné de deux fresques, réalisées par Hermann Knackfuss, représentant l'entrée de Frédéric Barberousse à Haguenau en 1167 et celle de Guillaume Ier à la forteresse Kronprinz de Hausbergen le [25], le tout pour célébrer l'union de l'Alsace-Lorraine à l'Allemagne. Dans ce même hall, sont toujours en place deux statues du sculpteur allemand Otto Geyer ; elles représentent l'agriculture et l'industrie[18]. Côté voies, une grande marquise (ou halle métallique) est également construite, afin d'abriter les voyageurs en attente sur les quais. Enfin, des salons de l'Empereur, dessinés par l'architecte Hermann Eggert et luxueusement aménagés (mobilier rare, cheminées en marbre, grands lustres, radiateurs reliés à un système de chauffage à la vapeur, etc.), sont accessibles par le quai longeant le bâtiment voyageurs ; ils n'ont cependant jamais été utilisés par Guillaume Ier[26] - [27] - [18] (ni même par son successeur Guillaume II[13] et sa femme, qui y avait à sa disposition son propre salon[12]), mais sont réaménagés en salons d'honneur en 1923, puis reconvertis en salles de réunion[26] et en bureaux[18].

Ă€ l'origine, la gare compte cinq souterrains d'accès aux quais. Par la suite, trois autres souterrains sont creusĂ©s, portant le total Ă  huit. La plupart sont des souterrains de service (dont certains sont encore utilisĂ©s par la SNCF) rĂ©servĂ©s aux bagages, au courrier — ils sont alors Ă©quipĂ©s de monte-charges hydrauliques — et aux militaires[14]. Deux candĂ©labres, d'une hauteur de 22 mètres et dessinĂ©s par l'architecte, se trouvaient sur la place de la Gare, devant l'entrĂ©e principale du bâtiment voyageurs[16] - [14].

Vue de la tour de section ovale, Ă  l'angle de la place de la Gare et de l'ex-Kronenburger Ring.
La tour d'angle du bâtiment administratif, qui abritait les appartements du directeur des chemins de fer impériaux d'Alsace-Lorraine.

Le bâtiment administratif, situé le long de l'actuel boulevard du Président-Wilson, est construit entre 1881 et 1884. Il est agrandi entre 1892 et 1893, puis entre 1912 et 1913. Une dernière extension est réalisée en 1920. Dans les années 2020, ce bâtiment abrite la direction régionale de la SNCF. Un aigle, qui pavoisait l'ancienne gare lors de son inauguration par Napoléon III, est exposé dans une cour intérieure de l'édifice[14] - [27]. Il a été installé à cet emplacement au lendemain de la Première Guerre mondiale. Les appartements du directeur des chemins de fer impériaux d'Alsace-Lorraine se trouvaient dans la tour à l'angle de la place de la Gare et du Kronenburger Ring[14].

La gare de Strasbourg est alors Ă  la pointe du modernisme : elle dispose de deux centrales Ă©lectriques afin d'alimenter le bâtiment voyageurs (qui comportait quelque 24 000 ampoules et lampes Ă  arcs[16]), le dĂ©pĂ´t et la gare aux marchandises. L'une de ces centrales existe encore dans les annĂ©es 2020 ; elle est dĂ©sormais le restaurant d'entreprise de la SNCF. Une centrale Ă  gaz (le gaz Ă©tant alors utilisĂ© pour l'Ă©clairage des voitures voyageurs) est construite en 1882. En 1903, cette dernière est lourdement endommagĂ©e par une explosion accidentelle[14].

La place de la Gare est desservie par le tramway, alors hippomobile, à partir de 1888[16]. En , la gare accueille Buffalo Bill, venu donner à Strasbourg six représentations de son spectacle « Wild West Show[13] ».

Poursuite des extensions, réorganisations et changements d'exploitants
Photographie montrant, depuis l'intérieur, les vitraux du hall d'accès direct aux salons de l'Empereur.
Les vitraux des frères Ott.

En 1901 – 1902, est accolĂ© au cĂ´tĂ© sud du bâtiment central un hall d'accès direct (ornĂ© de vitraux des frères Ott, et contenant un escalier d'honneur) aux salons de l'Empereur[26] - [27] - [13] - [18]. Entre 1900 et 1906, de part et d'autre de l'Ă©difice d'origine, des extensions (centre de tri postal[16], bâtiment de police et hall d'arrivĂ©e)[24] agrandissent les deux ailes, portant ainsi la longueur totale du bâtiment voyageurs Ă  128 mètres. Entre 1901 et 1936, ce sont trois nouveaux quais de 300 mètres qui sont construits. Le trafic de marchandises ayant considĂ©rablement augmentĂ©, passant de 350 000 tonnes par an (lors de sa mise en service) Ă  plus de 2 000 000 en 1912[28], la gare de triage et la gare aux marchandises quittent le site respectivement en 1906 (ouverture de la gare de Hausbergen) et 1912 – 1914 (mise en service de la gare de Strasbourg-Cronenbourg[28]), pour se dĂ©placer vers les zones pĂ©riphĂ©riques de l'agglomĂ©ration. Le dĂ©pĂ´t de matĂ©riel roulant n'est pas concernĂ© par ces transferts.

Le train Riviera-Express de la Compagnie internationale des wagons-lits, reliant Berlin à Nice via Francfort, dessert la gare à partir du , et comporte dès 1902 une tranche venant d'Amsterdam. Il disparaît lorsque le premier conflit mondial éclate. Une nouvelle liaison ferroviaire entre Strasbourg et Vintimille, mais aussi vers Cerbère et Portbou, est créée en 1928[29].

Carte postale ancienne montrant une vue générale de la gare contemporaine et de son parvis.
La gare, la place et le tramway, dans les années 1910.

Le , le dirigeable Le ContĂ© largue 520 kg d'explosifs sur la gare[30]. Le , elle entre dans le rĂ©seau de l'Administration des chemins de fer d'Alsace et de Lorraine (AL), Ă  la suite de la victoire française lors de la Première Guerre mondiale. L'aigle impĂ©rial, qui ornait la façade du bâtiment voyageurs, est alors remplacĂ© par les armes de la ville de Strasbourg[13] et les deux grandes fresques du hall Central disparaissent totalement[25]. Georges Clemenceau, alors prĂ©sident du Conseil et ministre de la Guerre, se rend Ă  Strasbourg en (pour y prononcer un discours[31]), en arrivant par la gare[32]. Les plans de cette dernière sont redessinĂ©s en 1923, tout en traduisant en français les lĂ©gendes d'origine[26].

En 1936, des études sont lancées pour remplacer les six postes d'aiguillage et le poste directeur de la gare, datant de 1883. Il est décidé de construire deux nouveaux postes à commandes d'itinéraires. Le second conflit mondial retarde cependant leur mise en service.

Photo d'archive en noir et blanc de la place de la Gare, montrant des soldats allemands formant un carré autour de gradés.
Parade militaire allemande devant la gare, en 1940.

Le , l'Administration des chemins de fer d'Alsace et de Lorraine forme, avec les autres grandes compagnies, la SNCF qui devient concessionnaire des installations ferroviaires strasbourgeoises. Cependant, après l'annexion allemande de l'Alsace-Lorraine, la Deutsche Reichsbahn gère la gare — tout comme l'ensemble du réseau concerné — pendant la Seconde Guerre mondiale, du jusqu'à la libération de Strasbourg (le ). En 1940, année de retour des évacués, le quai jouxtant le bâtiment voyageurs dispose d'escaliers permettant d'atteindre des parties surélevées (munies de balustrades) apposées sur la façade[33] ; ces installations sont, par la suite, totalement supprimées.

Après la Seconde Guerre mondiale : une gare de la SNCF

Après cette guerre, les circulations de grandes lignes (dont les trains internationaux) reprennent progressivement du au [34]. En novembre de la même année, le « train militaire français de Berlin » (TMFB), composé notamment de voitures-lits et de voitures-couchettes allemandes, est créé ; ce train de nuit circule trois fois par semaine et relie Strasbourg à Berlin-Tegel, alors située dans la zone d'occupation française. Réservé aux militaires français — et à leurs familles — en garnison à Tegel (quartier Napoléon), le TMFB est supprimé le [35], à la suite de la dissolution des forces françaises à Berlin.

Les nouveaux poste 2, côté sud, et 1, côté nord, sont respectivement mis en service en 1946 et 1954[6]. Par ailleurs, des rames sur pneus, tractées par des locomotives 230 K, assurent la liaison Paris – Nancy – Strasbourg en 5 h 15 min, à partir du . Surnommé « Gummizug » (« train en caoutchouc »), ce type de rames disparaît de la ligne précitée dès [36].

Dans les années 1950, un cinéma, Ciné Train, est installé dans l'aile Nord[37]. Il a depuis disparu, tout comme l'ancien Buffet de la Gare (ouvert au XIXe siècle) et son restaurant Argentoratum[37] - [38] - [18]. Enfin, tout au long du XXe siècle, divers commerces voient le jour au sein du bâtiment.

Le , l'électrification des voies de la gare est mise en service, en même temps que celle de la section Réding – Strasbourg de la ligne Paris – Strasbourg[5]. Par ailleurs, la dernière ligne de tramway desservant la gare (ligne 1 : Gare centrale – Pont du Rhin) est supprimée le .

Le train Edelweiss, reliant Amsterdam à Zurich (via Strasbourg) depuis le , circule avec le label Trans-Europ-Express (TEE) à partir du ; remplacé par un EuroCity (EC) du même nom en , ce train est finalement supprimé le , au profit du nouvel EC Jean Monnet[39] (lui-même supprimé le ). De même, le TEE Iris (reliant Zurich à Bruxelles), créé le , est supprimé le , avant d'être remplacé par un InterCity, puis par un EC pareillement dénommé[39] le . Par ailleurs, les TEE Stanislas et Kléber, tous deux créés en 1971 pour relier Paris à Strasbourg (via Nancy), cessèrent de rouler respectivement en 1982 et en 1989.

En 1964, la gare a accueilli 2,6 millions de voyageurs, ce qui fait d'elle la quatrième gare de province (derrière Lyon-Perrache, Marseille-Saint-Charles et Lille)[40]. L'annĂ©e suivante, l'Ă©tablissement occupe la première place des gares de province pour le trafic pĂ©riurbain (avec celle de Lille), avec un trafic quotidien de 14 000 banlieusards. La ligne Strasbourg – Lauterbourg compte alors 1 550 abonnĂ©s, 1 630 pour la ligne Strasbourg – Haguenau – Wissembourg, 1 280 pour la ligne Strasbourg – Erstein – SĂ©lestat, 1 650 pour la ligne Strasbourg – Saverne – Sarrebourg, et 1 300 pour la ligne Strasbourg – Molsheim – Saales[41].

Le trafic en gare est fortement perturbĂ© durant la première quinzaine du mois de , en raison d'une dĂ©faillance des aiguillages causĂ©e par les basses tempĂ©ratures[42]. Une situation similaire s'Ă©tait produite lors de la vague de froid de , puisque 160 aiguillages avaient gelĂ©[43].

Les annĂ©es 1960 sont aussi marquĂ©es par un ravalement de la façade du bâtiment voyageurs, rĂ©alisĂ© en 1966. La place de la Gare est en travaux de 1975 Ă  1977, en raison de la construction d'un parking souterrain de 670 places[37] (il s'agit alors du premier parking couvert de la gare).

Dans les années 1970, la gare dispose de trois A1AA1A 62000 pour les manœuvres et le placement des rames à quai. Une desserte marchandises quotidienne était d'ailleurs assurée, grâce à ces locomotives, jusqu'en 1978[44].

La relation Paris – Nancy – Strasbourg est assurée en trains Corail à partir de 1976[45]. Dès , l'aménagement « Nouvelle Première » de ces voitures Corail est disponible, avec les trains Jean Lamour et Gustave Doré[46].

En 1980, un important chantier de rĂ©novation est entamĂ©, pour rendre la gare plus accueillante[37] ; il s'achève en 1986, annĂ©e oĂą elle est la deuxième gare de province (la première Ă©tant Lille). D'un montant de 75,6 millions de francs, il permet de crĂ©er des locaux d'accueil et d'information, un rĂ©amĂ©nagement des halls et l'Ă©quipement de panneaux d'affichage Ă©lectronique, ainsi qu'un nettoyage (avec le passage du vert au rouge) de la marquise[9]. Également en 1980, est mis en place le service cadencĂ© « MĂ©tralsace » entre Strasbourg et Mulhouse[37], ainsi que la liaison Strasbourg – Dortmund assurĂ©e par le nouveau TEE Albert-Schweitzer (qui est cependant supprimĂ© le ). L'ensemble formĂ© par le bâtiment principal et la halle mĂ©tallique fait l'objet d'une inscription au titre des monuments historiques depuis le [47].

L'EC Vauban commence à circuler le [39]. Par ailleurs, les EC Maurice Ravel (reliant Paris à Munich, via Strasbourg) et Mozart (Paris – Munich – Vienne ; limité à Munich à partir du ), créés en , ont été supprimés le — pour être remplacés par des TGV le lendemain[48]. De même, l'EC Marie Curie (Paris – Stuttgart), créé le , est supprimé en [48].

Au tout début des années 1990, le bâtiment des messageries (halle Sernam), qui se trouvait côté sud (boulevard de Metz), est remplacé par le parking Sainte-Aurélie[14] (construit en 1991[49]). Le site des trains auto-couchettes, jusqu'alors implanté dans ce secteur, est transféré rue du Rempart.

Vue de la façade de la gare, avant l'installation de la verrière.
La façade sur la place de la Gare, dans son état de 2003.

En 1994, la première ligne du nouveau tramway de Strasbourg est inaugurĂ©e. Ă€ cette occasion, la place de la Gare est entièrement rĂ©amĂ©nagĂ©e. La station de tram Gare Centrale est situĂ©e sous cette mĂŞme place, Ă  17 mètres de profondeur[11], et est l'unique station souterraine du rĂ©seau. En effet, pour franchir ladite place, le faisceau des voies de la gare, le fossĂ© des remparts, les vestiges des anciennes fortifications, l'autoroute A 35 et la nĂ©cropole nationale de Cronenbourg, un tunnel d'1,4 kilomètre a Ă©tĂ© creusĂ© par une machine d'excavation spĂ©cifique (appelĂ©e Christiane)[50] entre les stations Rotonde et Les Halles. Pour accompagner la station de tram et la « nouvelle » place de la Gare, une galerie commerçante souterraine a Ă©tĂ© crĂ©Ă©e, nommĂ©e « Galerie Ă  l'En-Verre[37] » ; elle permettait de voir la façade de la gare, grâce Ă  un sol en verre sur la place. Mais ces amĂ©nagements ne font pas l'unanimitĂ© auprès des Strasbourgeois, qui jugent la place vide, froide, trop minĂ©rale, avec en outre un cheminement piĂ©tonnier peu pratique (marquĂ© notamment par l'absence de liaison directe entre le tramway et la gare)[11] - [24] - [51]. De plus, cette galerie est inondĂ©e lors de fortes pluies (comme un orage), et plusieurs boutiques — dont la frĂ©quentation est insuffisante — mettent rapidement la clef sous la porte[37], dissuadant ainsi d'autres commerçants de s'y installer.

En 1995, les turbotrains qui effectuent les liaisons entre Strasbourg et Lyon — via Lons-le-Saunier et Bourg-en-Bresse — depuis 1973 sont remplacés par des rames Corail (tractées par des BB 25200), à la suite de l'électrification de la ligne de Franois à Arc-et-Senans (dernier maillon auparavant dépourvu de caténaire)[52]. Cette relation est réalisée uniquement en TGV du jusqu'à sa suppression le .

Avec la création de l'établissement public à caractère industriel et commercial Réseau ferré de France (RFF) le comme gestionnaire d'infrastructure ferroviaire, la SNCF ne conserve que la propriété des espaces commerciaux. En 2000, la galerie de liaison entre les halls Central et Sud, dans le bâtiment voyageurs, est rénovée[11].

Entre 2001 et 2004, les trains de nuit reliant Metz et Strasbourg à Bourg-Saint-Maurice et Briançon sont supprimés[53] ; le trajet Strasbourg – Bourg-Saint-Maurice a cependant de nouveau été effectué par un TGV spécial, certains week-ends en hiver (notamment en 2014)[54]. Le , la plaine d'Alsace accueille en gare de Strasbourg sa toute première liaison TGV, en direction de Marseille, qui reprend le sillon du train Le Rouget de Lisle (Strasbourg – Nice ; supprimé le )[55], mais également de l'EC Albert-Schweitzer (Stuttgart – Lyon ; concomitamment supprimé)[56]. A contrario, le train Corail reliant Lille à Strasbourg (antérieurement Calais à Bâle) via Metz disparaît le même jour[57] ; la relation est recréée en , sous forme d'un TGV ne desservant pas Metz[58].

En , certains trains Paris – Nancy – Strasbourg circulent avec du matériel TGV à la place des rames Corail « Téoz », en prélude à l'ouverture de la LGV Est européenne[59] - [60]. Dans la même perspective, le train de nuit reliant ces trois villes est supprimé en [53].

Aménagements pour le TGV Est
Photo montrant un échafaudage et un arc qui formera une partie de la structure de la verrière, devant la façade historique.
Installation de la verrière, en .
Les écrans d'information sous la verrière.
Les écrans d'information (dont ceux du système « CATI » de la SNCF), sous la verrière.
Souterrain d'accès aux quais, partant du hall Nord de la gare.
Souterrain d'accès aux quais, partant du hall Nord.

Pour prĂ©parer le lancement du « TGV Est » le (mettant Strasbourg Ă  2 h 20 min de Paris au lieu de 4 h[60] - [61] et permettant la crĂ©ation de nouvelles liaisons province – province[60] diurnes), ainsi que du « TGV Rhin-RhĂ´ne » le [62] (amĂ©liorant les liaisons vers Lyon et le Sud de la France), qui placent alors la gare comme un hub TGV europĂ©en[11], accompagner la croissance du rĂ©seau « TER Alsace[11] - [60] », et amĂ©liorer le cheminement et la capacitĂ© d'accueil d'un flux de voyageurs prĂ©vu Ă  la hausse (notamment par transfert modal), l'Ă©tablissement a Ă©tĂ© transformĂ© en un pĂ´le d'Ă©changes Ă  partir de 2006, selon les plans de l'architecte Jean-Marie Duthilleul[24]. Ces travaux consistent notamment en l'installation d'une verrière, couvrant l'ensemble de la façade historique[24] - [63] - [64] - [5] depuis le [12] ; parfois surnommĂ©e le « zeppelin[64] », elle est constituĂ©e de 18 arcs en mĂ©tal[24] et de 900 panneaux de verre[65], qui reprĂ©sentant une surface de 8 000 m2[64] ; sa longueur est de 150 mètres[64], sa hauteur maximale de 23 mètres[66] et sa masse de 650 tonnes[65]. Les autres modifications sont l'amĂ©nagement d'un troisième hall et souterrain d'accès aux quais[6] dans la partie nord[66] - [24] (Ă  la suite de la dĂ©molition du buffet de la gare, qui se trouvait dans une extension accolĂ©e Ă  la façade[18]), la rĂ©novation de la galerie commerciale souterraine[67] ainsi que du hall Central et des anciens salons de l'Empereur (ces derniers sont ainsi destinĂ©s aux clients privilĂ©giĂ©s de la SNCF[26] - [27] - [13] - [18]), l'ouverture d'un nouvel accès (Ă©quipĂ© d'escaliers mĂ©caniques et d'ascenseurs) au tramway[24] - [67], et le rĂ©amĂ©nagement paysager de la place de la Gare[64] (qui a retrouvĂ© un cadre verdoyant, faisant Ă©cho Ă  ses origines)[24]. De plus, ont Ă©tĂ© mis en place de nouveaux Ă©crans TFT d'information trafic (ceux situĂ©s sous ladite verrière donnent Ă©galement des renseignements facilitant l'intermodalitĂ© avec le rĂ©seau rĂ©gulier de la Compagnie des transports strasbourgeois — ou CTS). L'objectif est en outre le renforcement de la centralitĂ©[68] de la gare dans son quartier et la ville[11]. Cette rĂ©novation a Ă©tĂ© rĂ©compensĂ©e par un Brunel Award en 2008[69] - [70].

Pour absorber la hausse continue du trafic, les quais desservant les voies 2, 3 et 4 ont Ă©tĂ© allongĂ©s, afin d'atteindre une longueur de 400 mètres[6]. L'ensemble des quais est refait Ă  neuf, pour qu'ils soient accessibles aux personnes Ă  mobilitĂ© rĂ©duite[2] (par un rehaussement facilitant la montĂ©e et la descente des trains, et l'installation d'ascenseurs pour rejoindre les souterrains[6]) ou malvoyantes (par la mise en place de surfaces podotactiles indiquant les bordures et les cheminements, y compris dans les halls et souterrains[6]). Par ailleurs, des voies de garage, destinĂ©es aux rames TER, sont recrĂ©Ă©es (faisceau Sainte-HĂ©lène[6], situĂ© Ă  proximitĂ© du cimetière homonyme). Dans la mĂŞme optique d'augmentation des circulations ferroviaires, un nouveau poste d'aiguillage informatique (en remplacement des deux anciens postes Ă©lectromĂ©caniques datant de 1946 et 1954[6]), situĂ© boulevard de Metz[71], a Ă©tĂ© mis en service le week-end du 4 au [6], nĂ©cessitant la fermeture de la gare pendant 30 h et le report du trafic commercial vers les gares pĂ©riphĂ©riques[7]. Ce poste est alors le plus important de France[6] - [7] ; d'ici 2035, il est amenĂ© Ă  tĂ©lĂ©commander l'ensemble des autres postes des principales lignes d'Alsace (Saverne – Strasbourg, Strasbourg – Mulhouse et Belfort – Mulhouse, la LGV Est europĂ©enne Ă©tant exclue)[72].

Par ailleurs, un nouveau parking, nommé « Gare Wodli », a été construit au nord de la gare. Il est directement relié au quai 1-25-31 par une passerelle. Cependant, l'escalier qui reliait la partie nord dudit quai à la rue Georges-Wodli a dû être supprimé, et une ancienne cheminée a été partiellement démolie[73]. En outre, le parking « Sainte-Aurélie », côté sud, a été agrandi en 2005[49].

Ces divers changements ont été l'occasion de l'installation de nouveaux commerces entre la station de tramway souterraine et la gare[67], mais aussi dans le bâtiment voyageurs (entre les halls Central et Sud), afin d'offrir plus de services dans un contexte d'urbanité plus importante des gares[11]. Toutefois, se pose un problème récurrent de relative mauvaise qualité de l'air (qui a nécessité des travaux de renforcement du système de ventilation en 2013, dans le tunnel du tramway[74]), dû à la complexité du nouvel espace intermodal, notamment dans les niveaux en sous-sol[75] (appartenant à la CTS[76]) où ont lieu de plus quelques infiltrations : les boutiques qui s'y trouvent ne font apparemment pas recette[67] - [77] - [75], d'autant plus qu'elles peuvent facilement être évitées par les passants[67]. Par ailleurs, des défauts de jeunesse couplés à des intempéries d'une intensité exceptionnelle ont causé des inondations dans la verrière, environ un an après son ouverture[76] - [78] - [77].

Évolutions de l'exploitation après 2007

Le , l'EuroNight Orient-Express, reliant Strasbourg à Vienne, est supprimé ; ce train avait comme terminus occidental Paris jusqu'en , où est alors créée une correspondance avec le TGV[79]. Néanmoins, Strasbourg est ultérieurement desservie par le train Nightjet Paris – Munich – Salzbourg – Vienne (liaison assurée grâce à une collaboration entre SNCF Voyageurs et les Chemins de fer fédéraux autrichiens), circulant en l'occurrence à partir du [80] ; le premier arrêt commercial de ce train a cependant lieu dans la nuit du 14 au [81].

Le , le TGV reliant Le Havre et Rouen à Strasbourg, depuis le , est supprimé[82] - [5]. En outre, les dernières circulations de TGV Lyria Paris – Zurich (voire Coire l'hiver, jusqu'en 2009) marquant l'arrêt en gare ont lieu le , car elles sont reportées de la LGV Est européenne à la LGV Rhin-Rhône ouverte le lendemain[83] - [84]. Par ailleurs, le service iDTGV disparaît de la liaison Paris – Strasbourg un an après[85].

Le service auto-train, constitué de trains auto-couchettes (voitures Corail et fourgons porte-automobiles, tractés par une BB 26000) à destination de Portbou et de Nice, a été supprimé en 2011. Jusqu'à l'été 2009, des liaisons estivales étaient également disponibles — uniquement les week-ends — vers Bordeaux et Biarritz (Irun à l'aller et Hendaye au retour, jusqu'en 2001), ainsi que Nantes et Auray (Quimper jusqu'en 2001), toutes transitant alors via Metz ; elles furent équipées de voitures-lits jusqu'en 2006[86].

Plaques apposées sur la façade du bâtiment historique, rappelant le jumelage avec la gare russe d'Ekaterinbourg effectif depuis le 19 mars 2013.
Plaques commémoratives Gares jumelles, apposées sur la façade du bâtiment voyageurs.

La gare est jumelée depuis le avec la gare russe d'Ekaterinbourg[65]. Par ailleurs, l'EuroCity Strasbourg – Stuttgart – Munich[56] (desservant Kehl) est supprimé en décembre de la même année. La gare a été classée 7e gare la plus incroyable du monde par Emporis en 2014, le classement étant justifié ainsi : « Un auvent géant en verre bombé couvre la façade datant des années 1880 et lui donne, vu de l'extérieur, l'apparence d'un bijou éblouissant[87] ».

Ă€ la suite de la rĂ©forme ferroviaire entrĂ©e en vigueur le , la SNCF, par l'intermĂ©diaire de deux nouveaux Ă©tablissements publics Ă  caractère industriel et commercial (SNCF RĂ©seau et SNCF MobilitĂ©s)[88], redevient ainsi propriĂ©taire de l'ensemble de la gare, c'est-Ă -dire des infrastructures ferroviaires (voies, quais et signalisation), mais Ă©galement des espaces commerciaux (sauf ceux situĂ©s en sous-sol, qui appartiennent Ă  la CTS). La mĂŞme annĂ©e, cette gare accueille chaque jour ouvrĂ© 550 trains de voyageurs (soit en moyenne un convoi toutes les 2 min 30 s), en l'occurrence un trafic intense qui nĂ©cessite de renouveler 40 appareils de voie (sur un total de 111) entre 2014 et 2017[89]. Par ailleurs, une rĂ©fection des façades du bâtiment de la direction rĂ©gionale de la SNCF est rĂ©alisĂ©e entre 2015 et 2018[90].

Le , les derniers EuroCity desservant la gare, baptisés Vauban (trains 91 et 90) et Iris (trains 97 et 96)[39], sont supprimés, pour être partiellement remplacés par des TGV le lendemain. Ces deux aller-retours quotidiens relient jusqu'alors Bruxelles à Bâle[91] (Zurich jusqu'en , voire Coire et Milan les années précédentes[39]), avec comme arrêts principaux Namur, Luxembourg, Thionville, Metz, Strasbourg et les gares importantes de la plaine d'Alsace. Les anciens EuroCity Jean Monnet, qui étaient devenus des TER 200[39] (assurant ainsi des relations complémentaires, uniquement entre Luxembourg et Strasbourg — voire Mulhouse et Bâle), disparaissent concomitamment et ce pour la même raison[91].

Le second tronçon de la LGV Est européenne — dont le tunnel de Saverne — est mis en service le , au lieu du (à la suite de l'accident d'Eckwersheim) ; cela permet de réduire le meilleur temps du parcours Paris – Strasbourg à un peu moins d'1 h 50 min[92] - [93] (notamment à partir du [94]), dans le cadre de la « Magistrale européenne ». En revanche, l'éventuelle extension de la LGV Rhin-Rhône est repoussée à l'horizon 2030[95].

Les derniers Intercités de nuit desservant cette gare, faisant partie des trains à tranches multiples et étant à ce titre surnommés « Quadritranche », disparaissent en 2016. Il s'agit des relations Strasbourg – Montpellier – Cerbère (Portbou jusqu'en ), supprimée le , et Strasbourg – Marseille – Nice (Vintimille jusqu'en ; liaison autrefois appelée Alsace-Riviera), à son tour supprimée le [29] - [96]. En outre, l'Intercités 100 % Éco Paris – Strasbourg, créé en , disparaît le en raison de la concurrence du service Ouigo (qui existe sur la même liaison depuis )[97] - [98].

Danses traditionnelles russes sur un quai de la gare, lors de l'inauguration de la desserte de Strasbourg sur la liaison Moscou - Paris.
Festivités d'inauguration de la desserte de Strasbourg sur la liaison Moscou – Paris, le .

Par ailleurs, l'EuroNight « Moscou express », reliant Paris à Moscou (via Berlin, Varsovie et Minsk), dessert Strasbourg à partir de [99]. Toutefois, cet arrêt est supprimé (au profit d'un passage par Sarrebruck) en [100], tandis que le train ne circule plus depuis 2020[101].

Projets

Avec l'arrivĂ©e du TGV, et le rĂ©amĂ©nagement du bâtiment voyageurs (et de ses abords) qui l'a accompagnĂ©, il est envisagĂ© plusieurs annĂ©es auparavant, soit Ă  partir de 2000 – 2001[102], d'ouvrir la gare Ă  360°. Le cĂ´tĂ© ouest de la gare, actuellement occupĂ© par des emprises ferroviaires oĂą la SNCF stocke et entretient des rames (la « gare basse », dont les activitĂ©s seraient alors transfĂ©rĂ©es près de la gare de Cronenbourg[103]), pourrait ainsi ĂŞtre urbanisĂ©[11] - [102]. Roland Ries, lors de son mandat de 2008 Ă  2014, souhaitait implanter dans ce secteur un quartier d'affaires Ă  l'horizon 2020[104]. Lors de la campagne des Ă©lections municipales de 2014, Fabienne Keller indique vouloir accĂ©lĂ©rer le rĂ©amĂ©nagement de ce secteur de 20 hectares[105] - [106]. En raison du contexte de rigueur budgĂ©taire, ce projet ne semble plus ĂŞtre d'actualitĂ©[102] ; cependant, Roland Ries estime, en 2019, que l'ouverture Ă  360° pourrait se faire après la mise en service du grand contournement ouest (A 355) et la requalification de l'autoroute A 35 en boulevard urbain[51]. Finalement, le site pourrait Ă  terme accueillir une importante gare routière[107] - [108], ainsi qu'un parking silo, avec par ailleurs une rĂ©organisation de la place de la Gare — dont le parking souterrain doit ĂŞtre affectĂ© uniquement aux vĂ©los — et des boulevards du PrĂ©sident-Wilson et de Metz (en faveur des piĂ©tons et des cyclistes, ainsi que du tramway) ; selon Jeanne Barseghian, les travaux devraient intervenir en 2027 ou 2028[109].

Photo montrant le débouché du futur tunnel du tram-train, qui devait passer sous la gare.
Débouché du futur tunnel du tram-train (et accès à l'ancien tunnel du tram postal[11]), derrière la station de tramway en surface. Ce projet est abandonné.

En parallèle, la seconde phase du tram-train Strasbourg - Bruche - Piémont des Vosges[11] est abandonnée en raison du coût important du chantier, notamment le tunnel traversant la gare et son faisceau de voies[110] - [111] - [112]. Seule la première phase (prémices du projet final) a été réalisée ; sont donc en service : la station de tramway en surface (située devant l'ancienne poste et entrée du tunnel projeté, elle sert de terminus à la ligne C depuis le [113])[102] - [114] et la gare de l'aéroport international de Strasbourg-Entzheim (ouverte le ), qui bénéficie d'une desserte cadencée à fréquence élevée par les trains régionaux[115] - [114] - [112].

Par ailleurs, dans le cadre du Réseau express métropolitain européen (REME) — dont la création (effectuée le ) a été rendue possible par la réalisation d'une 4e voie entre Vendenheim et Strasbourg[116] - [107] —, un nouvel atelier de maintenance des rames TER doit être mis en service en 2024 ; en attendant sa construction, un atelier transitoire en gare de Strasbourg assure son rôle[117]. Après 2030, il sera nécessaire d'allonger les quais existants de la gare mais aussi d'en créer de nouveaux, afin de répondre à la hausse attendue du trafic[107].

Enfin, en 2023, la surface commerciale de la gare passera de 1 900 Ă  2 600 m2 en raison de son importante frĂ©quentation. Ces travaux coĂ»tant six millions d'euros, rĂ©alisĂ©s par SNCF Gares & Connexions, vont notamment crĂ©er 160 m2 de terrasses sous la verrière (bien qu'il soit thĂ©oriquement interdit, du fait des normes de sĂ©curitĂ© incendie, d'y installer des coques commerciales), ainsi qu'un restaurant haut de gamme dans les anciens salons de l'Empereur (actuel « Salon Grand Voyageur », qui sera alors transfĂ©rĂ© en lieu et place d'une partie des guichets) ; en outre, la galerie de liaison entre les halls Central et Sud va ĂŞtre supprimĂ©e[118]. Les travaux commencent en [119].

Fréquentation

Avec 15 millions de voyageurs par an vers 2008, la gare de Strasbourg-Ville est la troisième gare de province, après celles de Lyon-Part-Dieu et de Lille-Flandres[68]. Ce classement reste inchangĂ© en 2011, avec 16,1 millions de voyageurs annuels selon la SNCF[120]. Cette dernière estime sa frĂ©quentation de voyageurs Ă  environ 21,5 millions en 2019, puis Ă  13 millions en 2020 (annĂ©e marquĂ©e par la pandĂ©mie de Covid-19) et 16,3 millions en 2021, ce qui maintient la gare Ă  la troisième place (bien qu'elle ait Ă©tĂ© deuxième entre 2016 et 2018)[121].

Année 2015 2016 2017 2018 2019 2020 2021
Estimation du nombre de voyageurs[122] 18 232 891 18 472 587 19 989 293 20 170 472 21 465 169 13 049 946 16 328 098

Service des voyageurs

Accueil

Photographie montrant le Hall Central de la gare.
Hall Central.

Gare certifiée « NF Service », elle est ouverte au public tous les jours, tout comme l'espace de vente avec guichets[123] - [124]. Sous la verrière, des automates complètent ce dispositif permettant l'achat des titres de transport[123]. À proximité, se trouve également un « Point Information Gare » (accueil destiné à renseigner les voyageurs)[124]. Pour accéder aux quais, trois souterrains sont disponibles (un au droit de chaque hall : Nord, Central et Sud)[24] ; les composteurs de billets y sont disposés.

Photographie de l'ancien salon de l'Empereur et de son mobilier.
Le Salon Grand Voyageur.

Une consigne à bagages payante, située à proximité du service des objets trouvés et ouverte toute l'année, est accessible par le quai 1-25-31 (longeant le bâtiment voyageurs)[123] - [124]. La gare dispose de défibrillateurs[124], d'un bureau de police dans le hall Sud, de toilettes (payantes), d'un « Salon Grand Voyageur » (accessible tous les jours) et de salles d'attente, d'équipements spécifiques pour les handicapés[125] - [123] », d'accueils pour les groupes et le service « Junior & Cie », d'un « Espace TER Fluo », ainsi que d'autres services pratiques (comme des appareils destinés aux photos d'identité, une boîte aux lettres, un distributeur de billets, etc.)[124]. Du Wi-Fi gratuit est disponible[124], ainsi qu'un dispositif de vélos permettant de recharger un objet connecté en pédalant (« We-Bike »)[126] et un piano[127]. Par ailleurs, plusieurs types de commerces sont implantés au sein de l'établissement : presse et divers, alimentation et restauration[124] (dont certains disposent d'une terrasse sous la verrière[128]).

Diverses manifestations évènementielles se déroulent ponctuellement, en partenariat avec SNCF Gares & Connexions : des flash mobs organisées par des associations[129] ou des institutions culturelles[130], voire des concerts[131] et d'autres représentations artistiques[132], des expositions[133] - [134] (par exemple l'installation sous la verrière, durant un mois au cours de l'été 2015, de L’Horloge du Millénaire créée par le plasticien Daniel Depoutot[135]), des animations itinérantes véhiculées par des Trains Expo Événements SNCF[136], ainsi que des forums de recrutement[137] - [138]. Enfin, une visite interactive de la gare (et de son histoire) est possible par l'intermédiaire de neuf QR codes qui y sont répartis[17].

À partir du , certaines annonces sonores de la gare furent diffusées en alsacien (en plus du français), à titre expérimental[139]. Celles-ci ne servent plus désormais, mais restent stockées dans un système informatique de la SNCF.

Desserte

En raison de sa position géographique au sein de l'Europe rhénane, la gare est desservie par toutes sortes de trafics réguliers :

Toutefois, hormis quelques trains internationaux, une correspondance Ă  Offenbourg s'avère gĂ©nĂ©ralement nĂ©cessaire pour atteindre les grandes villes allemandes les plus proches (Ă  moins de 200 kilomètres), pour des raisons historiques et donc techniques (notamment, les systèmes d'Ă©lectrification et de signalisation sont diffĂ©rents de part et d'autre de la frontière ; l'interopĂ©rabilitĂ© demeure ainsi limitĂ©e). De surcroĂ®t, pour les agglomĂ©rations importantes d'autres pays — Zurich en Suisse, Milan en Italie… — situĂ©es dans un rayon de 500 km autour de Strasbourg, les changements de train sont inĂ©vitables, ce qui rend le transport ferroviaire moins compĂ©titif que la voiture ou l'avion (concernant le temps de trajet)[100].

Trains Ă  grande vitesse

Une rame ICE, stationnée à quai.
Une rame ICE, de type DB 407.
Un TGV, stationné à quai sous la halle métallique de la gare.
Une rame TGV, de type TGV RĂ©seau.

Les relations par trains Ă  grande vitesse comprennent les liaisons suivantes[140] :

  • TGV inOui :
    • Stuttgart – Karlsruhe – Strasbourg – Paris (certaines missions sont en provenance ou Ă  destination de Munich),
    • Francfort-sur-le-Main – Mannheim – Karlsruhe – Strasbourg – Paris,
    • Fribourg-en-Brisgau – Ringsheim – Strasbourg – Paris,
    • Colmar – Strasbourg – Paris,
    • Strasbourg – Paris (certaines missions transitent par Nancy),
    • Strasbourg – aĂ©roport de Paris-Charles-de-Gaulle – Marne-la-VallĂ©e – Massy – Bordeaux (les week-ends, certaines missions sont en provenance ou Ă  destination de Fribourg-en-Brisgau via Ringsheim),
    • Strasbourg – aĂ©roport de Paris-Charles-de-Gaulle – Marne-la-VallĂ©e – Massy – Nantes,
    • Strasbourg – aĂ©roport de Paris-Charles-de-Gaulle – Marne-la-VallĂ©e – Massy – Rennes,
    • Strasbourg – Marne-la-VallĂ©e – aĂ©roport de Paris-Charles-de-Gaulle – Lille – Bruxelles,
    • Francfort-sur-le-Main – Mannheim – Karlsruhe – Strasbourg – Mulhouse – Lyon – Marseille,
    • Luxembourg – Metz / Strasbourg – Mulhouse – Dijon – Lyon – Marseille,
    • Luxembourg – Metz – Strasbourg – Mulhouse – Dijon – Lyon – Montpellier,
    • Metz / Strasbourg – Mulhouse – Dijon – Lyon – Montpellier,
    • Nancy / Strasbourg – Mulhouse – Dijon – Lyon – Marseille – Toulon – Nice,
    • Strasbourg – Mulhouse – Dijon – Lyon ;
  • Ouigo : Strasbourg – Paris (certaines missions transitent par Metz).

Trains de nuit

Des trains de nuit, assurés par Nightjet (NJ), circulent trois fois par semaine et effectuent la liaison Vienne – Linz (de) – Salzbourg (de) – Munich – Karlsruhe – Strasbourg – Paris[140].

Trains régionaux

TER 200, stationné en gare.
La voiture-pilote d'une rame TER 200.
Train de l'Ortenau-S-Bahn, stationné en gare.
UM de deux rames Regio-Shuttle de l'OSB.

Les relations par trains régionaux, du réseau TER Grand Est, comprennent les lignes commerciales suivantes[140] :

  • no C02 : Strasbourg – Nancy – Bar-le-Duc – Paris ;
  • no A01 : Strasbourg – Mulhouse – Bâle (la majoritĂ© des trains de cette relation sont des TER 200) ;
  • no A02a : Strasbourg – Erstein – SĂ©lestat – Colmar – Mulhouse (le service est renforcĂ© par la prĂ©sence des TER 200 ; les terminus partiels de la relation sont SĂ©lestat et Colmar) ;
  • no A03 : Strasbourg – Saverne – Sarrebourg (avec terminus partiels Ă  Mommenheim et Saverne) ;
  • no A04 : Strasbourg – Haguenau ;
  • no A05 : Strasbourg – Haguenau – Niederbronn-les-Bains (avec correspondance pour Bitche, en autocar TER) ;
  • no A06 : Strasbourg – Sarreguemines – Sarrebruck (avec terminus partiel Ă  Sarreguemines) ;
  • no A07 : Strasbourg – Obernai – Barr – SĂ©lestat (avec terminus partiels Ă  Obernai et Barr) ;
  • no A08 : Strasbourg – Saales – Saint-DiĂ©-des-Vosges – Épinal (avec terminus partiels Ă  Rothau, Saales et Saint-DiĂ©-des-Vosges) ;
  • no A09 : Strasbourg – Lauterbourg (avec correspondance pour Wörth am Rhein, en train rĂ©gional de la Deutsche Bahn ; le prolongement en TER existe nĂ©anmoins, uniquement les week-ends et jours fĂ©riĂ©s d'avril Ă  octobre ; par ailleurs, le terminus partiel de la relation est RĹ“schwoog) ;
  • no A11 : Strasbourg – Kehl – Offenbourg (missions effectuĂ©es aussi par l'OSB) ;
  • no A13 : Strasbourg – Nancy ;
  • no A14 : Strasbourg – Metz ;
  • no A18 : Strasbourg – Entzheim-AĂ©roport – Molsheim ;
  • no A34 : Strasbourg – Haguenau – Wissembourg (avec correspondance pour Neustadt an der WeinstraĂźe (de), en train rĂ©gional de la DB).

Dans le cadre du REME, les liaisons omnibus Sarrebourg – Saverne – Mommenheim – Strasbourg et Strasbourg – Erstein – Sélestat sont diamétralisées[116] - [140]. Il existe en outre, uniquement aux heures de pointe, des trains permettant d'effectuer des trajets Sarreguemines – Strasbourg – Krimmeri-Meinau, également par diamétralisation des lignes concernées[140].

Trains spéciaux

Aperçu d'une rame Thalys, stationnée à quai.
Rame TGV PBA, assurant le Thalys des députés européens.

Les relations par trains spéciaux récurrents comprennent les liaisons suivantes :

RĂ©seaux urbains

La gare est desservie par le rĂ©seau de la CTS, via cinq lignes de tramway : les lignes A et D par la station souterraine Gare Centrale[147] (situĂ©e en tunnel Ă  17 mètres de profondeur[11], accessible depuis la verrière ou la place de la Gare)[148], la ligne C via la station du mĂŞme nom[147] situĂ©e sur ladite place (près du hall Nord)[148], et les lignes B et F par la station Faubourg National[148] (situĂ©e Ă  350 mètres de la gare[149], par la Petite rue de la Course). D'après une enquĂŞte rĂ©alisĂ©e par la SNCF auprès des clients de la gare en 2016, 41 % d'entre eux ont utilisĂ© le tramway pour y arriver ou en partir, ce qui reprĂ©sente la principale intermodalitĂ©[150].

En parallèle, deux lignes de BHNS (G et H) et deux lignes de bus (2 et 10), de la même compagnie, desservent également cette gare (aux arrêts Gare Centrale[147], situés devant la verrière)[148]. Par ailleurs, des autobus de transport scolaire — ligne « Al&Rtour » de la CTS — relient Les Halles Sébastopol au centre de formation d'Eschau (dont l'une des composantes est le Centre national de formation d'apprentis facteurs d'orgues) en passant par l'arrêt Gare Centrale[151]. Depuis le même arrêt, un service de navettes permet de se rendre au Conseil de l'Europe[147].

Outre les transports en commun, il est possible de prendre un taxi (de diverses sociétés) sur la place de la Gare (près du hall Sud)[148], de réserver une voiture de transport avec chauffeur (VTC)[148], ou de louer une voiture grâce à plusieurs prestataires[148]. Les voyageurs désireux d'utiliser leur véhicule personnel ont à leur disposition trois parkings payants à proximité immédiate de la gare (les deux premiers sont également des stations du service d'autopartage « Citiz Grand Est[152] », complété dans le premier par celui de « Tripndrive[153] ») : « Sainte-Aurélie » (boulevard de Metz, avec accès direct aux quais via celui de la voie 25), « Gare Wodli » (boulevard du Président-Wilson, avec accès direct aux quais via celui des voies 32 et 33), « Gare – courte durée » (situé sous la place de la Gare, avec accès à la station de tramway souterraine et la verrière de la gare[77])[148]. De plus, deux dépose-minute se trouvent sur ladite place[148].

Enfin, la gare est équipée de trois stations — dont une avec boutique — « Vélhop », service de location de vélos de l'Eurométropole de Strasbourg[154]. De plus, les utilisateurs de bicyclettes personnelles ont à leur disposition des aires de stationnement aménagées en plein air (sur la place de la Gare)[155], ainsi que d'autres, couvertes, situées dans les trois parkings[148].

  • Accès Ă  la station de tramway souterraine, Ă  partir de la verrière.
    Accès à la station de tramway souterraine, à partir de la verrière.
  • Station de surface (terminus) de la ligne C du tramway.
    Station de surface de la ligne C du tramway.
  • Un vĂ©hicule de la ligne H du BHNS.
    Un véhicule du BHNS H, place de la Gare.
  • Une des stations automatiques du service VĂ©lhop.
    L'une des stations automatiques VĂ©lhop de la gare.

RĂ©seaux interurbains

Autocar TER, stationné devant la verrière.
Autocar TER devant la gare, s'apprĂŞtant Ă  partir pour Haguenau.

En complément de la desserte ferroviaire régionale, des autocars du réseau « TER Grand Est » partent de la place de la Gare. Ils circulent principalement à des heures de faible demande ou lors de substitutions temporaires, en marquant des arrêts aux gares, en service ou fermées, mais également à des points propres aux transports routiers : rue principale ou route, mairie ou autre bâtiment important[140].

Par ailleurs, la gare est aussi desservie par des navettes régulières à destination et en provenance de plusieurs aéroports (Bâle-Mulhouse-Fribourg, Bruxelles, Francfort-Hahn, Francfort-sur-le-Main, Karlsruhe-Baden-Baden, Luxembourg-Findel, Stuttgart et Zurich)[156], ainsi que du village de marques « The Style Outlets » à Roppenheim[157].

Service du fret

La gare peut recevoir des wagons isolés (service « MLMC » de Fret SNCF)[158]. Il s'agit de la desserte pour le ravitaillement en carburant du dépôt.

Par ailleurs, la ligne de Graffenstaden à Hausbergen et ses raccordements permettent aux circulations de fret en transit de contourner la gare de Strasbourg-Ville. Néanmoins, ce trafic traverse cette gare lorsque le poste de Koenigshoffen est fermé (la nuit et les week-ends).

Gare basse et dépôt

La gare basse

La « gare basse » est le site se trouvant en contrebas des voies principales, entre la rue Georges-Wodli et la rue du Rempart[159]. À l'origine, ces installations servaient de gare de triage et de gare aux marchandises. Le bâtiment principal (qui était notamment occupé par le bureau de la douane[160] et par l'économat) est construit entre 1880 et 1882, selon les plans de l'architecte Friedrich Wilhelm Beemelmans[14]. Le magasin de l'équipement ferroviaire est réalisé en 1890. La gare basse disposait d'un système de désinfection des voitures voyageurs, ainsi que deux quais militaires (comme la plupart des gares du Reichsland)[14] - [161]. Après la mise en service du triage de Hausbergen et de la gare de Cronenbourg, elle a été utilisée pour le stockage et l'entretien des rames voyageurs, rôle qu'elle occupe encore dans les années 2020 avec la présence du technicentre Alsace. Le centre de transit des personnels et matériels militaires no 1 (CTPM 1) occupait le bastion 15, juste à côté de la gare basse ; il était relié à celle-ci par une passerelle[162] et par un passage souterrain. Un terminal auto-train se trouvait rue du Rempart[163], jusqu'à la suppression du service fin 2011. De juillet à puis de mai à , un lieu culturel éphémère (La Grenze) s'installe dans un ancien entrepôt de la gare basse[160] - [164]. Par ailleurs, plus au nord, rue Claude-Chappe, se situe le centre de maintenance des matériels de l'infrastructure (C2MI rhénan).

  • Vue gĂ©nĂ©rale de la gare basse de Strasbourg.
    La « gare basse » de Strasbourg.
  • Vue de la façade du bâtiment principal de la gare basse, situĂ© rue Georges-Wodli.
    Bâtiment principal de la gare basse, siège du technicentre Alsace, situé rue Georges-Wodli.

Le dépôt

Le premier dépôt ferroviaire de Strasbourg se trouvait dans le quartier de Cronenbourg. Construit vers 1840, il comportait deux rotondes (la rue de la Rotonde et la station de tramway homonyme en conservent le souvenir). Le dépôt actuel est édifié en 1879, selon les plans de l'architecte Beemelmans[14], à l'emplacement d'une partie d'un ancien cimetière romain[165] - [12]. Il se trouve au sud-ouest de la gare, près de la rue de Koenigshoffen[166]. Contrairement à la plupart des dépôts d'Alsace-Lorraine qui étaient constitués d'une ou plusieurs rotondes, il dispose d'un imposant bâtiment rectangulaire (en grès des Vosges) abritant douze voies. Le château d'eau du dépôt servait également de bains-douches pour les cheminots[14] - [167]. Une glacière, achevée en 1881, le jouxtait ; la glace produite approvisionnait les buffets et restaurants de la gare. Elle disparaît dès 1887, du fait de la mise en service d'un embranchement desservant les abattoirs municipaux[14] - [20] (qui ont été remplacés par le musée d'Art moderne et contemporain[168])[169]. Ledit château d'eau, inscrit monument historique[170], a été transformé en musée (le « château Vodou »)[12]. Il est entouré par deux bâtiments : celui de gauche (sis au no 8), anciennement un logement de service[165], abrite désormais le siège du CASI de Strasbourg[171] ; celui de droite (sis au no 2a), initialement utilisé comme local « de surveillance[165] », devenu propriété de la ville en 1993, est désormais occupé par une structure de l'Association d'accueil et d'hébergement pour les jeunes[167] - [172]. La chaufferie du dépôt est située de l'autre côté de la rue de Koenigshoffen, près de la rue de Rothau ; elle a été réhabilitée en appartements[14] - [173]. Un second château d'eau, démoli en , était implanté rue Georges-Wodli[14] - [174].

Vers 1950, les effectifs de l'actuel dĂ©pĂ´t sont d'environ 100 machines, dont des 241 A, des 231 B, des 230 D et des 242 TA[175]. En 2021, il accueille des matĂ©riels voyageurs et fret diversifiĂ©s, notamment des BB 22200, des BB 26000, des BB 27000, des BB 67400, des BB 75000, des X 73500, des X 73900, des autorails Ă  grande capacitĂ© (AGC), des RĂ©giolis, ainsi que des voitures Corail et des rames rĂ©versibles rĂ©gionales (RRR).

  • Vue sur une partie du dĂ©pĂ´t, avec une locomotive Diesel.
    Vue sur une partie du dépôt (avec la locomotive BB 67512).
  • Vue de l'ancien château d'eau du dĂ©pĂ´t, et des bâtiments le jouxtant.
    L'ancien château d'eau du dépôt, et les bâtiments le jouxtant.

Dans la culture

En 1969, une scène du film L'Auvergnat et l'Autobus de Guy Lefranc, avec l'acteur Fernand Raynaud, est tournée dans l'établissement[176]. Il s'agit de l'entrée en gare d'un train, tracté par une BB 16000.

Photo en noir et blanc, montrant des acteurs du film Julia devant un train stationné en gare.
Le quai no 1 transformé en plateau de tournage, pour le film Julia.

Pendant l'hiver 1976, le réalisateur Fred Zinnemann tourne de nombreuses scènes sur le quai de la voie 1, qu'il transforme en quai de l'une des gares de Berlin (le parvis est en outre visible dans le film), pour Julia avec Jane Fonda, dont l'action se déroule pendant la Seconde Guerre mondiale. D'autres scènes seront enregistrées au palais universitaire et sur la ligne de Strasbourg à Rothau. Celle de l'arrivée d'un train (tracté par la locomotive 230 G 353) est réutilisée en 1982 par L'As des as — dont l'histoire se déroule cette fois en 1936 — de Gérard Oury.

La gare est également utilisée en 1996 pour le tournage de deux scènes (dont celle du meurtre) de l'épisode Marie Gare de la série télévisée policière Quai n° 1 ; on y voit le parvis, le hall Central, le souterrain adjacent et le quai de la voie 1.

Le téléfilm Maman, ne me laisse pas m'endormir montre quelques scènes tournées en 2021 dans la gare, en l'occurrence sous la verrière et sur un quai.

Par ailleurs, le jeu Monopoly France, édité en 2018, comporte une case consacrée à la gare de Strasbourg, comme pour trois autres gares du pays (Metz, Paris-Est et Paris-Austerlitz)[177].

Autres gares

Sur son ban communal, Strasbourg accueille cinq autres gares ferroviaires en activité :

Par ailleurs, le vaste triage de Hausbergen est situé au nord de l'agglomération, sur les territoires des communes de Schiltigheim, Bischheim, Hœnheim, Niederhausbergen, Souffelweyersheim et Mundolsheim ; il est donc établi à proximité de celui de Strasbourg.

Notes et références

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Voir aussi

Bibliographie

Articles connexes

Liens externes

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Paris-Est Paris-Est ICE Karlsruhe Hbf Francfort-sur-le-Main Hbf
ou Stuttgart Hbf
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ou Stuttgart Hbf
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Paris-Est Lorraine TGV TGV inOui Offenbourg Fribourg-en-Brisgau Hbf
Paris-Est Lorraine TGV TGV inOui Terminus
ou SĂ©lestat
Terminus
ou Colmar
Paris-Est
via Nancy-Ville
Saverne TGV inOui Terminus Terminus
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ou Offenbourg
Terminus
ou Fribourg-en-Brisgau Hbf
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Lorraine TGV TGV inOui Terminus Terminus
Francfort-sur-le-Main Hbf Baden-Baden TGV inOui Mulhouse-Ville Marseille-Saint-Charles
Luxembourg
ou Terminus
Metz-Ville
ou Terminus
TGV inOui Mulhouse-Ville Marseille-Saint-Charles
Luxembourg Metz-Ville TGV inOui Mulhouse-Ville Montpellier-Sud-de-France
Luxembourg
ou Metz-Ville
ou Terminus
Metz-Ville
ou Terminus
TGV inOui Colmar Montpellier-Saint-Roch
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ou Terminus
Nancy-Ville
ou Terminus
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Terminus Terminus TGV inOui Colmar Lyon-Perrache
Paris-Est Paris-Est Ouigo Terminus Terminus
Paris-Est
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Metz-Ville Ouigo Terminus Terminus
Paris-Est Paris-Est NJ Karlsruhe Hbf Vienne Hbf
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Vendenheim
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ou Graffenstaden
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ou SĂ©lestat
Terminus Terminus TER Grand Est Geispolsheim Mulhouse-Ville
Terminus Terminus TER Grand Est SĂ©lestat Colmar
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Terminus
ou Krimmeri-Meinau
Terminus Terminus TER Grand Est Krimmeri-Meinau Offenbourg
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ou Lauterbourg
ou RĹ“schwoog
Bischheim TER Grand Est Terminus Terminus
Terminus Terminus TER Grand Est Entzheim-AĂ©roport Obernai
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